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Informatique WikiLeaks cesse ses activités faute d'argent

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 29 Octobre 2011.

  1. Julian Assange, fondateur du site, accuse les géants bancaires Bank of America, Visa, MasterCard, Paypal et Western Union de pratiquer un blocus illégal contre WikiLeaks.


    Face à une chute de dons, le site Internet suspend la divulgation de documents secrets. Il accuse Washington de lui imposer un blocus financier en représailles à ses activités.

    WikiLeaks est sur la paille. Devenu la bête noire de Washington après la diffusion de câbles diplomatiques américains, le site spécialisé dans la divulgation de documents a été contraint lundi de «suspendre» ses activités faute de fonds.

    Pour expliquer la mauvaise situation financière du site basé en Islande, son fondateur Julian Assange a pointé du doigt les géants bancaires Bank of America, Visa, MasterCard, Paypal et Western Union. Ceux-ci ont bloqué depuis fin 2010 les donations au site, qui ont chuté drastiquement. Les dons ont plongé de «plus de 100.000 dollars par mois» (72.000 euros), avant la décision de Visa et de MasterCard, à «6000 ou 7000 dollars» actuellement, a affirmé le porte-parole du site. Un «blocus financier arbitraire et illégal» qui «a détruit 95% de nos revenus», a affirmé Julian Assange.
    «Ce blocus financier menace l'existence même de WikiLeaks»

    Un porte-parole de MasterCard avait justifié ce boycott par le fait que l'activité de WikiLeaks est illégale. «Le règlement de MasterCard interdit aux clients de s'engager ou faciliter, directement ou indirectement, toute action illégale», avait-il argué. Mais derrière les acteurs bancaires, le fondateur de WikiLeaks accuse les États-Unis de vouloir assécher les comptes du site. Il souligne que ce boycott bancaire est entré en vigueur «dans les dix jours» qui ont suivi le début de la publication des télégrammes secrets américains, en novembre 2010, qui avait rendu furieuse l'Administration Obama.

    «Ce blocus financier menace l'existence même de WikiLeaks. S'il n'y est pas mis un terme d'ici à la fin de l'année, l'organisation ne pourra plus continuer son travail», a prévenu Julian Assange, rappelant avoir déposé en juillet une plainte contre Visa et MasterCard auprès de la Commission européenne. Les deux sociétés sont accusées de cinq violations des règles européennes de la concurrence, notamment d'«abus de position dominante» et de «discrimination de clients». «Une poignée de sociétés financières américaines ne peuvent pas être autorisées à décider de la manière dont le monde entier utilise son argent», a dénoncé lundi Julian Assange.






    Wikileaks, vraiment à court d'argent ?


    Le site Wikileaks, qui avait dominé l'actualité en 2010 avec ses révélations à répétition, a annoncé dimanche qu'il mettait temporairement fin à ses activités, en raison du « blocus financier » imposé par plusieurs services, dont Visa, Mastercard, Bank of America, Paypal et Western Union.

    Ce blocage a débuté en décembre, au moment où l'organisation procédait à la publication des télégrammes diplomatiques américains.

    Dans son communiqué, l'organisation explique :

    « Wikileaks survit sur ses réserves d'argent depuis onze mois. Le blocus a coûté à l'organisation des dizaines de millions de livres en donations perdues, à un moment où les coûts opérationnels étaient sans précédents. »

    Plusieurs éléments laissent cependant planer un doute sur ces annonces :
    1
    Un préjudice loin des « dizaines de millions »

    Voir le document

    (Fichier PDF)

    A supposer que les virements via Paypal, Mastercard et Visa n'aient pas été bloqué dès le 4 décembre, et que Wikileaks ait continué à recevoir des donations au même rythme de décembre jusqu'en août (alors que l'attention médiatique allait en déclinant), l'organisation aurait touché au mieux 7 à 8 millions de livres.

    C'est ce que montrent les chiffres mis en ligne (PDF) par l'organisation il y a quelques jours et leur bilan financier publié en avril PDF, ci-contre).

    On est loin du préjudice financier décrit dans le communiqué. D'ailleurs, l'objectif de collecte de Wikileaks n'est que de 1,8 millions de livres (3 millions de dollars).

    http://wikileaks.org/IMG/pdf/WikiLeaks-Banking-Blockade-Information-Pack.pdf

    Avril 2010: http://www.wauland.de/files/2010_Transparenzbericht-Projekt04_en.pdf

    2
    Des réserves de cash importantes

    Toujours selon leur bilan financier 2010, les charges de Wikileaks ne se sont élevés qu'à un peu plus de 400 000 euros, quand leurs revenus atteignaient 1,3 millions.

    L'organisation de Julian Assange a donc attaqué l'année 2011 avec un matelas d'environ un million d'euros, soit plus de deux fois le montant de leurs charges de l'année écoulée.
    3
    Des frais étrangement élevés

    Fin juin, Wikileaks a publié une vidéo dans laquelle elle estime à 1,2 million d'euros les frais déjà engagés.

    Certains de ces chiffres sont évidemment sujets à caution, comme les coûts de l'emprisonnement d'Assange dans un manoir en Angleterre, chiffré à 350 000 euros.

    Les frais d'avocat sont également étonnamment élevés (700 000 euros), surtout qu'on ne sait pas exactement (en anglais) si les avocats d'Assange travaillent gratuitement ou non.

    http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304231204576405853832169780.html

    Chiffre d'autant plus surprenant que Wikileaks ne prend pas en charge les frais de défense liés aux déboires suédois de Julian Assange, comme l'a confirmé à Rue89 Kristin Hrafnsson, le porte-parole de l'organisation.

    Pour expliquer les frais importants invoqués pour 2011, Hrafnsson évoque également des frais engagés en 2010 qui devront être réglés en 2011 et l'anticipation des coûts des actions qui vont être intentées contre le blocage financier.
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    Une annonce qui tombe au bon moment

    Cette annonce intervient quelques jours avant l'annonce du verdict en appel du procès en extradition de Julian Assange à Londres, qui sera connu mercredi 2 novembre.

    On saura alors si la justice britannique maintient son jugement de première instance, où elle s'était prononcée en faveur d'une extradition de l'Australien vers la Suède, où la police le réclame pour l'interroger dans une affaire d'agression sexuelle et de viol.

    Cette annonce de mise en veille du site est un bon moyen pour Wikileaks de préparer son retour médiatique. D'autant plus que l'organisation a été très critiquée après avoir publié 251 287 « câbles » du département d'Etat américain non expurgés des noms des personnes que cette diffusion pouvait mettre en danger.

    C'est également l'avis d'Olivier Tesquet auteur de « Comprendre Wikileaks » (éd. Max Milo), contacté par Rue89 :

    « La pression est plus forte aujourd'hui qu'il y a un an, mais Assange réclame 3 millions de dollars, alors qu'il a récolté 1,3 million de dons l'année dernière et qu'il en a dépensé 400 000 pour ses révélations.

    Je pense qu'il profite de l'occasion et du contexte pour préparer le terrain en regagnant l'attention des médias, en vue des nouvelles fuites qu'il a annoncé il y a moins de deux semaines. »
     
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