Actualité militante Montréal: Flics porcs assassins, Manifestation contre la brutalité policière au centre-ville

L'antiémeute du SPVM est intervenue pour disperser une foule d'environ 300 personnes.


Une marche visant à dénoncer l'intervention policière qui a coûté la vie à un sans-abri et un simple passant, mardi, a rapidement dégénéré mercredi soir au centre-ville. L'antiémeute du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est intervenue pour disperser une foule d'environ 300 personnes qui manifestaient dans une ambiance survoltée.

Le SPVM rapporte plusieurs méfaits, dont le saccage de trois vitrines sur la rue Sainte-Catherine. La manifestation a débuté à 21h00 à la place Émilie-Gamelin, un parc fréquenté par de nombreux itinérants de la métropole. Quelques dizaines de manifestants étaient cagoulés ou avaient le visage masqué par un foulard. Selon la police de Montréal, des membres du Black bloc faisaient partie des protestataires.

«Porcs, flics, assassins: Solidarité contre la violence», pouvait-on lire sur la banderole qui ouvrait la manifestation, donnant le ton à ce qui allait suivre. Vers 22h00, des casseurs ont fracassé les vitrines de la Rôtisserie Saint-Hubert, du Café République et de la Lunetterie New Look, situés angle Saint-Urbain et Sainte-Catherine. À ce moment, l'ambiance a vite dégénéré.

«Moi je me pousse d'ici, a dit à La Presse une jeune manifestante qui n'a pas voulu dire son nom. Je suis ici pour dénoncer la mort de deux innocents, pas pour casser des vitres avec des idiots.» Dix minutes après que la première vitrine a volé en éclat, des policiers antiémeute ont chargé dans la rue Saint-Urbain. En quelques secondes, la manifestation a été scindée en trois, puis les manifestants se sont tranquillement dispersés.

Les policiers étaient toutefois très effacés au début de la marche. Seule une poignée de policiers à motocyclette étaient visibles en tête de la marche. Le SPVM aurait procédé ainsi pour éviter de jeter de l'huile sur le feu ou échauffer les esprits. «Notre but était d'être le moins visible possible», a confirmé le sergent aux communications, Ian Lafrenière.

Le SPVM a rapporté que des clous ont été mis sur la chaussée à l'intersection des rues Sainte-Catherine et Saint-Denis. Des graffitis ont également été effectués sur des stations de Bixi.



Au moment de mettre en ligne, on ne rapportait toutefois aucune arrestation. Le groupe qui a organisé la manifestation n'a pas clairement été identifié. Les personnes qui se sont déplacées ne venaient pas toutes dans le but de faire du vandalisme ou du brasse-camarade avec les policiers.

Jean-Sébastien Barbeau est venu avec sa fillette de 8 ans. Ce préposé aux bénéficiaires qui travaille aux urgences affirme qu'il doit souvent travailler avec une clientèle itinérante aux prises avec des problématiques de santé mentale. «J'ai été indigné toute la journée mardi, depuis que j'ai entendu la nouvelle ça ne me quitte pas», a-t-il lancé en marchant.

«Je ne comprends pas comment ils ont pu se rendre à ce point là surtout alors qu'ils se trouvaient en supériorité numérique. Nous, aux urgences, on parvient à les maîtriser et nous n'avons pas de gaz poivre, de fusils ou de matraques.»

Des itinérants ont aussi participé à la manifestation comme Joker, 30 ans, qui ramasse des canettes pour survivre. «Ça part du profilage. Pour la police, nous autres les itinérants, les punks, les pauvres, on est tous des saletés», a-t-il affirmé.