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Menace militaire sur la Libye, Kadhafi prêt au bras de fer

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Ungovernable, 2 Mars 2011.

  1. Kadhafi prêt au bras de fer, la menace militaire plane
    La communauté internationale se fait de plus en plus menaçante à l'égard du dictateur libyen, qui s'obstine et nie l'évidence.

    Muammar Kadhafi a déployé des forces mardi à la frontière occidentale de la Libye, poursuivant le bras de fer avec une communauté internationale menaçante, mais hésitante sur une possible option militaire. La révolte libyenne aboutira "à une démocratie pacifique ou à une guerre civile prolongée", a prédit la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. L'impétueux colonel, qui exerce un pouvoir sans partage depuis 41 ans, ne semble pas prendre toute la mesure de l'opposition qui s'est formée contre lui ces dernières semaines, tant dans la communauté internationale que parmi la population.

    L'Occident demeure, lui, partagé sur la pertinence d'établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye et réticent à une intervention militaire. Mais la grande majorité des capitales s'accorde désormais à réclamer le départ immédiat de Kadhafi. Certaines mettent en doute son état mental. "Voilà un homme qui a basculé dans un autre monde psychologique", a dit le porte-parole du gouvernement français, François Baroin. Au Kremlin, une source citée par l'agence russe Interfax le qualifie de "cadavre vivant de la politique, qui n'a plus sa place dans le monde moderne et civilisé".

    Interviews délirantes

    "Mon peuple m'aime", a assuré Kadhafi lundi aux médias anglo-saxons ABC et BBC. "Ils mourraient pour me protéger." Son fils et porte-parole Saïf el-Islam a réaffirmé que le colonel âgé de 68 ans ne fuirait ni ne démissionnerait. "L'usage de la force contre la Libye n'est pas acceptable, il n'y a aucune raison, mais s'ils le veulent (...), nous sommes prêts, nous n'avons pas peur", a-t-il dit à la télévision anglaise Sky, ajoutant : "Nous vivons ici, nous mourons ici."

    Douze heures après l'annonce par le Pentagone du déploiement de forces américaines près de la Libye, l'armée libyenne a refait son apparition à Dehiba, poste-frontière avec la Tunisie. Elle a en outre déployé des renforts à Nalout, à une soixantaine de kilomètres de là, pour ne pas laisser la ville aux insurgés qui acculent le régime dans l'ouest du pays après avoir pris le contrôle de l'Est.

    "Très vulnérable"

    Muammar Kadhafi reste maître de Tripoli et de Syrte, ses derniers bastions importants. Il laisse planer la menace d'un recours à la force, mais ses capacités ont diminué en raison de défections politiques et militaires. Il a perdu le contrôle des gisements de pétrole et les sanctions de la communauté internationale vont restreindre sa capacité financière. Des spécialistes de la Libye ne l'imaginent toutefois pas tenter une offensive militaire de la dernière chance et voient dans ses menaces une "manoeuvre politique". "Kadhafi est fini s'il le fait et fini s'il ne le fait pas. Dans les deux cas, il est très vulnérable", résume Achour Chamis, un activiste et journaliste libyen basé à Londres.

    Le déploiement de forces américaines ne signifie pas non plus, selon les spécialistes, l'imminence d'une intervention militaire, qui serait très risquée. Il peut en revanche être un moyen de menacer Kadhafi, disent-ils, mais aussi servir à des opérations humanitaires, comme l'a souligné Hillary Clinton.

    Zone d'exclusion aérienne

    Le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a confirmé qu'il n'y avait "pas d'intervention militaire anticipée" au stade actuel. "Différentes options peuvent être étudiées, notamment celle d'une zone d'exclusion aérienne, mais je le dis ici très clairement : aucune intervention ne se fera sans un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il souligné à l'Assemblée nationale.

    Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont divisés sur l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne, qui permettrait d'empêcher l'aviation libyenne de tirer sur les civils et de détruire leurs dépôts d'armes. Les États-Unis et la Grande-Bretagne défendent cette option, la France et la Chine sont plus réservées. Le chef du commandement militaire central américain a souligné que "cela relèverait du défi, (car il) s'agirait d'opérations militaires".

    Accélération des manoeuvres

    Autre signe de l'accélération des manoeuvres diplomatiques, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a convoqué un conseil européen extraordinaire sur la Libye vendredi 11 mars. À Tripoli, où certains quartiers sont passés aux mains des opposants, le rationnement se fait sentir dans les boulangeries.

    La principale télévision publique, Jamahiriya, n'est plus accessible, selon un habitant. Des groupes de Libyens en exil cherchent à persuader les opérateurs satellites de couper la retransmission des chaînes officielles, outils de propagande de Kadhafi. On ignore si les interférences sont liées à cette campagne. À Benghazi, tenue par les insurgés, les habitants ne signalent aucune pénurie, et l'essence, rare il y a quelques jours, a fait son retour à la pompe.










    Démonstration de force symbolique des Etats-Unis

    L'USS Kearsarge, un porte-hélicoptères transport de chalands de débarquement, fait route en direction de la Libye.
    L'USS Kearsarge, un porte-hélicoptères transport de chalands de débarquement, fait route en direction de la Libye. Crédits photo : HO/AFP

    Washington annonce l'envoi en direction de la Libye deux navires de guerre et 400 marines. Ces forces pourraient servir à une opération d'évacuation et d'assistance humanitaire comme à une éventuelle opération militaire. Un contre-torpilleur l'USS Barry se trouve depuis lundi dans le sud-ouest du bassin méditerranéen. Le groupe aéronaval autour du porte-avion nucléaire Enterprise, actuellement en mer Rouge, pourrait lui aussi retourner en Méditerranée. Sa flotte d'avions embarqués pourrait venir appuyer l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne.

    Le Sénat américain a adopté mardi soir une résolution symbolique demandant à la communauté internationale d'envisager l'instauration de cette zone d'exclusion pour protéger les civils. Toutefois une telle mesure n'est pas encore à l'ordre du jour, maintient la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton. Les stratèges américains planchent sur plusieurs scénarios mais le flou demeure sur l'éventualité d'une intervention militaire.

    • Juppé contre une intervention

    Le ministre des Affaires étrangères estime qu'une intervention militaire de l'Otan en Libye «mérite d'être regardée à deux fois» et pourrait être «extrêmement contre-productive» dans l'opinion arabe. «Je ne sais pas quelle serait la réaction des populations arabes tout au long de la Méditerranée si on voyait les forces de l'Otan débarquer sur un territoire du sud méditerranéen». «Avant d'en arriver là, nous essayons d'accentuer les pressions pour faire tomber Kadhafi, il va tomber, il tombera, parce que il est déjà isolé dans Tripoli», a ajouté le ministre.

    • Appel de l'ONU à une «évacuation massive»

    Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé un «appel urgent» à la communauté internationale pour évacuer les 40.000 personnes ayant fui la Libye, qui se trouvent à la frontière tunisienne. Les deux organisations ont mis au point, en «consultation avec les gouvernements tunisien et égyptien, un programme d'évacuation qui vise à améliorer considérablement les efforts» pour faire face à «la crise humanitaire». Elles demandent à la communauté internationale de «fournir d'urgence des moyens financiers et logistiques massifs dont des avions, des bateaux et du personnel spécialisé».

    • Vers un gel des avoirs de Kadhafi en Europe

    Après l'ONU et les Etats-Unis, l'Union européenne a adopté un embargo sur les armes contre la Libye ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa contre le clan Kadhafi. Elle a aussi convoqué un sommet extraordinaire le 11 mars consacré à crise en Libye et en Afrique du Nord.

    • Un des fils de Kadhafi nie la répression

    L'envoyée spéciale du Figaro a rencontré Seïf Al-islam Kadhafi, le fils cadet du dirigeant libyen. Il a «nié» que le régime libyen ait attaqué des civils. «Je mets quiconque au défi de m'apporter la preuve» du contraire, a-t-il ajouté. Il a en outre reconnu qu'il n'y avait plus d'«armée organisée» dans l'est du pays, mais a rejeté l'idée que le gouvernement ne contrôlait plus cette région.















    Libye. Les deux navires américains entrent dans le canal de Suez
    Conflits, terrorisme mercredi 02 mars 2011

    Les deux bâtiments de l’US Navy attendus au large des côtes libyennes sont entrés ce mercredi dans le canal de Suez, en route vers la mer Méditerranée, a indiqué un responsable du canal.

    L’USS Kearsarge et l’USS Ponce devraient franchir le canal entre 15 h 30 et 16 h en heure locale (14 h 30 et 15 h en France). Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait annoncé mardi l’envoi en Méditerranée de plusieurs centaines de marines ainsi que deux navires amphibies, précisant que ces forces pourraient servir à une éventuelle opération d’évacuation et d’assistance humanitaire en Libye.












    Le Canada envoie une frégate et saisit des biens de Kadhafi

    OTTAWA - Le Canada enverra mercredi la frégate Charlottetown au large des côtes libyennes, a annoncé mardi le Premier ministre Stephen Harper, indiquant par ailleurs que son gouvernement avait saisi des avoirs appartenant au régime libyen.

    Il n'en a pas précisé la valeur ou la nature, mais l'AFP a appris de source gouvernementale que le montant saisi avoisinait 2,3 milliards de dollars canadiens (2,36 mds de dollars américains). Par comparaison, les États-Unis ont gelé 30 milliards de dollars d'avoirs libyens.

    «Compte tenu des troubles et des préoccupations qui continuent dans la région, le H.M.C.S. Charlottetown quittera demain le port d'Halifax pour prendre part aux opérations d'évacuation canadiennes et internationales déjà en cours en Libye», a dit M. Harper devant le parlement.

    Il n'a pas précisé vers quel point des côtes libyennes se dirigerait le navire canadien et quand exactement il y arriverait.

    De son côté, le ministère de la Défense a indiqué que le navire transporterait 240 soldats et un hélicoptère. Il pourrait rejoindre la semaine prochaine au large de la Libye un navire américain, le porte-hélicoptère transport de chalands de débarquement Kearsarge, avec à son bord plusieurs centaines de Marines. Accompagné de deux autres vaisseaux, le Kearsarge s'apprêtait mardi à emprunter le canal de Suez en provenance de la mer Rouge, selon des responsables américains de la défense s'exprimant sous couvert d'anonymat.

    Construit en 1993, long de 134 mètres et servi par un équipage de 225 membres, le Charlottetown a déjà effectué en 2008 une mission dans la région, dans le Golfe et la mer d'Oman, dans le cadre de l'opération américaine Enduring Freedom, en soutien aux opérations militaires en Afghanistan et dans la Corne de l'Afrique.

    Par ailleurs, un expert canadien a indiqué que les forces spéciales canadiennes étaient «prêtes» à se déployer en Libye, ce que les autorités d'Ottawa ont refusé de confirmer, tandis que le ministère de la Défense annonçait l'arrivée à Malte d'une équipe de treize militaires chargée de participer à l'évacuation des étrangers.

    Enfin, le service de renseignements financiers Fintrac a publié une déclaration appelant les sociétés et les banques canadiennes à la «vigilance» face à la situation en Libye, en Egypte et en Tunisie, en les sommant de signaler toute transaction suspecte.

    Selon les médias canadiens, le gel des avoirs du régime libyen a permis de bloquer un transfert de fonds demandé.










    Libye: Séoul envoie 3 ferries

    Séoul a affrété trois ferries depuis la Grèce pour aller chercher en Libye des milliers d'employés étrangers de groupes de construction sud-coréens, a indiqué aujourd'hui le ministère du Transport. Un bateau a quitté hier le port du Pirée à Athènes et atteindra les villes de Misurata et Sirt mercredi et vendredi respectivement, a-t-il précisé.

    Deux autres bateaux vont arriver à Tripoli et Benghazi jeudi et vendredi et ramener les passagers vers la Grèce. Ces trois ferries évacueront au total 3.500 personnes, dont 244 Sud-Coréens, a précisé le ministère.

    Lundi, il restait encore 388 Sud-Coréens en Libye, dont 371 employés par des groupes de BTP. Il se peut que certains ne veuillent pas quitter le pays. Séoul a déjà évacué la plupart de ses ressortissants via des vols spéciaux et un navire de l'armée turque, tandis que d'autres ont quitté la Libye en passant par la frontière terrestre entre la Tunisie et l'Egypte.
     
    Dernière édition: 2 Mars 2011
  2. Apparament l'Allemagne aurait également envoyés des navires de guerre qui seraient en direction de la Libye.
     
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