Chargement...

"Marlène Schiappa : des politiques abolitionnistes, rien contre la transphobie institutionnelle ?".

Discussion dans 'Féminisme et luttes d'émancipations LGBTQ' créé par Unisex, 17 Janvier 2020.

  1. Unisex
    Offline

    Unisex Membre du forum Membre actif

    79
    17
    2
    Oct 2018
    Homme
    Singapore
  2. libertaire, anarchiste, anarcho-communiste, situationniste, extrême-gauche
    MOUVEMENT LE NID / 2020


    "Marlène Schiappa : des politiques abolitionnistes, rien contre la transphobie institutionnelle ?".
    "Komitid" / 13 janvier 2020.
    Dans une lettre ouverte à Marlène Schiappa et signée par Acceptess-T, Outrans, Rita Trans Inter Action, Chrysalide, Trans United Europe, les associations dénoncent notamment le soutien de la secrétaire d'État au Mouvement du Nid.
    L’association ACCEPTESS-Transgenres souhaite interpeller Marlène Schiappa concernant sa persistance à collaborer avec des associations abolitionnistes et répressives et sa complaisance vis à vis de la transphobie dans le cadre de ses fonctions de secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.



    Propos manifestement transphobes
    Un député de sa majorité, Raphaël Gérard a présenté le 16 avril 2019 à la secrétaire d’État une question concernant le doublement des subventions de l’État au Mouvement du Nid alors même que son site web contient des propos manifestement transphobes (associant notamment les femmes trans en situation de prostitution à des hommes « qui jouent sur l’apparence féminine en soignant le maquillage et l’habillement » ou à « certains garçons, à l’identité sexuelle incertaine, [qui glissent] vers la féminisation du corps, au prix de pratiques physiquement et psychiquement dangereuses, pour attirer la clientèle » ).



    Charte déontologique
    Dans sa question, le député a proposé la mise en place d’une charte déontologique « pour conditionner l’attribution de subventions publiques au respect par les associations concernées des valeurs républicaines de fraternité, d’égalité et de lutte contre tout type de discrimination », et concernant particulièrement le Mouvement du Nid, « une plus grande transparence au sujet des subventions attribuées […] en vue d’établir ce qui précisément participe à financer leur activité de plaidoyer et ce qui participe au financement de l’accompagnement social, juridique, psychologique des prostituées et des travailleuses du sexe en situation de vulnérabilité ». Nous ajouterions que nous souhaiterions savoir quelle proportion desdits fonds sert à l’accompagnement de personnes transgenres. La secrétaire d’État n’a répondu que le 7 janvier dernier, soit huit mois après le dépôt de la question, ne faisant qu’arguer de l’utilité publique des activités du Mouvement du Nid dans le cadre de la mise en place du « parcours de sortie de la prostitution », sans exprimer aucune intention de se rapprocher des associations de personnes trans et particulièrement des associations de soutien aux personnes trans travailleuses du sexe (TDS).



    Attitude habituelle
    Cela s’inscrit dans l’attitude habituelle de la secrétaire d’État qui ne s’est jamais exprimée face à la multiplication des discours transphobes dans le champ médiatique, très récemment ceux de Geneviève de Fontenay par exemple, qui a déclaré entre autre au sujet de l’élection Miss France : « « Être transgenre c’est contre la nature’’ ». Pour rappel en France, la transphobie est un délit puni par la loi (n° 2012-954). Ne rien faire, ne rien dire, c’est leur donner raison et se rendre complice de la tenue de tels discours.



    Nous souhaitons aussi rappeler que les associations de personnes trans et les associations d’auto-support de TDS ne reçoivent pratiquement pas de subventions de la part de l’État, et Marlène Schiappa n’a jamais cherché à les rencontrer, pas même après le meurtre de Vanesa Campos il y a deux ans. La secrétaire d’État s’était alors contentée d’un simple communiqué, sans prendre aucune mesure pour empêcher un tel drame de se répéter alors que les politiques mettant les personnes trans migrantes travailleuses du sexe particulièrement en danger sont dénoncées par les associations de personnes concernées depuis des années.



    Les quelques vaines déclarations de principe de la secrétaire d’État en faveur des personnes trans ne nous feront oublier ni sa collaboration avec des associations abolitionnistes conservatrices et répressives, ni sa participation à des politiques qui n’ont fait que renforcer et invisibiliser la transphobie institutionnelle. Nous souhaitons rappeler à l’occasion de sa candidature à la Mairie de Paris que nous défendons un féminisme inclusif à l’écoute des personnes concernées, et que ni nous, ni nos allié.e.s ne pourrions appuyer un.e candidat.e qui ne tienne pas compte des revendications exprimées par les personnes trans, migrantes, travailleuses du sexe.

    [B][/B]

    Signataires : Acceptess-T, Outrans, Rita Trans Inter Action, Chrysalide, Trans United Europe

    [B][/B]

    Ce communiqué demeure ouvert à la signature de la part des organisations trans et alliées : [email protected]



    *Texte de la question de Raphaël Gérard et réponse de Marlène Schiappa sur le site de l’Assemblée nationale.