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Luttes vertes Les émissions de CO2 ont atteint un niveau record en 2008

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 20 Novembre 2009.

  1. Les émissions de CO2 ont atteint un niveau record en 2008

    LE MONDE | 18.11.09 | 08h35 • Mis à jour le 18.11.09 | 10h32


    Rien ne semble pouvoir renverser la tendance. Ni la diplomatie climatique ni la crise économique. Selon l'étude annuelle du consortium scientifique Global Carbon Project, publiée mardi 17 novembre dans la revue Nature Geoscience, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté en 2008, établissant un nouveau record à près de 10 milliards de tonnes de carbone (GtC) – estimation établie avec une précision de l'ordre de 10 %. Quant aux "puits naturels" (océan, végétation terrestre, etc.), qui absorbent une part importante du gaz carbonique anthropique, ils perdent légèrement en efficacité. Voilà un demi-siècle, ils fixaient 45 % des émissions; ce taux a été en 2008 de 40 %.




    Sans surprise, la combustion des ressources fossiles (pétrole, charbon, gaz, etc.) compte pour l'essentiel des émissions humaines de CO2, soit environ 8,7 GtC. Un montant excédant de 29 % le niveau de l'année 2000 et de 41 % celui de 1990, année de référence du protocole de Kyoto.


    La litanie des chiffres est éloquente. Au cours des années 1990, les émissions humaines de CO2 dues aux combustibles fossiles ont crû en moyenne de 1 % par an; ce taux a plus que triplé depuis l'an 2000, s'établissant à une moyenne de 3,4 % d'augmentation annuelle.


    La crise économique a donc eu un impact sur les émissions de 2008, une croissance de 2 % demeurant inférieure à la moyenne des années 2000. Et devrait également en avoir un en 2009. S'appuyant sur les évolutions de la croissance mondiale du FMI, les chercheurs du consortium qui réunit une vingtaine de laboratoires internationaux, prédisent "une baisse de 2,8 % des émissions globales de CO2 pour 2009". Ce chiffre ne sera cependant connu avec précision qu'à l'automne 2010.


    En dépit du léger ralentissement noté en 2008 et du recul prévu pour 2009, les émissions de la décennie en cours se situent légèrement au-delà du plus pessimiste des scénarios proposés par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) dans ses rapports successifs.


    L'augmentation des rejets de gaz carbonique notée ces dernières années est attribuable, expliquent les auteurs, "à un changement de la source principale d'émissions, qui n'est plus le pétrole, mais le charbon". En 2008, la houille a représenté 40 % de l'ensemble des émissions issues des ressources fossiles, contre 37 % entre1990 et 2000. Quant au pétrole, sa contribution est passée de 41 % entre1990 et 2000, à 36 % en 2008.


    Cette prédominance du charbon, inédite depuis 1968 précisent les chercheurs, signe l'augmentation de l'activité économique de la Chine et de l'Inde. Les pays en développement, non concernés par le protocole de Kyoto, voient depuis environ quatre ans leurs rejets de CO2 excéder ceux des pays développés.

    DÉLOCALISATION
    Attention, toutefois, aux effets d'optique. Les statistiques nationales épluchées par les chercheurs rappellent un fait connu de longue date : les émissions des pays développés se sont pour une large part délocalisées dans les pays émergents. "Au Royaume-Uni, par exemple, les émissions du pays ont diminué de 5 % entre 1992 et 2004, tandis que les émissions fondées sur les biens consommés [en partie produits dans les pays du Sud] ont augmenté de 12 %", rappellent ainsi les chercheurs.


    Si elles dominent le tableau, l'activité des cimenteries, la combustion des fossiles liée au transport, à la production énergétique ou à l'activité industrielle, ne sont pas seules en cause. Les changements d'usage des sols comptent aussi pour environ 1,2 GtC. "Il s'agit pour l'essentiel des conséquences de la déforestation dans les régions tropicales", explique le climatologue Philippe Ciais (Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement), coauteur de l'étude.


    Ce phénomène est moins bien cerné par les chercheurs qui ne disposent pas toujours de statistiques nationales fiables – au contraire de celles qui concernent la consommation et la production énergétiques, réputées correctes avec une marge d'erreur de 10 % environ.


    Que sont devenues les quelque 10 GtC émises au total en 2008 ? Les auteurs estiment que 40 % ont été fixées par les écosystèmes terrestres ou marins. "Le puits qui fonctionne le mieux est encore la végétation terrestre, dit M.Ciais. Mais l'océan donne des signes relatifs de faiblesse."
    En effet, précise le chercheur, "voilà cinquante ans, les puits absorbaient 45 % du CO2, soit une perte d'efficacité de 1 % par décennie, ce qui est assez faible".


    Il est cependant très difficile de prévoir le comportement de ces puits dans les prochaines années et décennies…
     
  2. La hausse des émissions de CO2 nécessite "un accord plus ambitieux"


    Selon l'étude annuelle du consortium scientifique Global Carbon Project, publiée mardi 17 novembre, les émissions mondiales de CO2 ont atteint un nouveau record en 2008. Pour Karine Gavand, de Greenpeace, "cela montre que les politiques mises en oeuvre ne permettent pas de réduire les émissions de C02 à la hauteur des besoins".
    Propos Raphaëlle Besse Desmoulières



    La France propose son projet d'accord sur le climat

    LE MONDE | 19.11.09 | 10h33 • Mis à jour le 19.11.09 | 13h27


    Jean-Louis Borloo, ministre français de l'écologie, a communiqué à ses collègues réunis à Copenhague, lundi 16 et mardi 17 novembre, une proposition d'accord de 16 pages pour la conférence de l'ONU sur le climat qui aura lieu dans la capitale danoise du 7 au 18 décembre.


    Ce texte est l'aboutissement d'une démarche engagée depuis plusieurs mois par M. Borloo, convaincu que les négociations ne pourront aboutir sans un engagement politique au plus haut niveau. Il s'est donc rapproché, dès le printemps 2008, des pays africains afin de construire une alliance entre les "vertueux" Européens et les plus grandes "victimes" à venir du changement climatique.


    Le plan d'équipement énergétique de l'Afrique qu'il a proposé promet de faire en vingt ans ce que l'aide au développement a échoué à apporter au cours des cinquante dernières années. Mais ce projet a reçu un accueil mitigé. A aucun moment, les partenaires européens n'ont clairement manifesté leur soutien.


    M. Borloo a élargi ce plan en un projet "justice climat" qu'il a présenté en octobre en Asie (Inde, Cambodge, Laos et Bangladesh) et aux petits Etats insulaires. Par ailleurs, une position commune franco-brésilienne a pu être annoncée samedi 14 novembre par les présidents Sarkozy et Lula.
    Mais l'initiative française est encore loin d'être prise en compte dans les discussions. S'il peut se targuer du soutien de l'Allemagne et de nombreux pays pauvres, le ministre français ne semble pas s'être suffisamment concerté avec la Suède, à la tête de l'Union européenne, et le Danemark, qui présidera la conférence de décembre, et à qui revient la responsabilité de présenter un texte de compromis.


    La voie privilégiée par les deux pays reste le processus traditionnel de discussion au sein de l'ONU. "Le texte français est irréaliste", note une source scandinave, "mais il comporte des éléments intéressants". Certains négociateurs – y compris parmi les Français – se disent décontenancés par cette stratégie poursuivie en marge de la discussion officielle, et qui ne s'est pas rapprochée des Etats-Unis et de la Chine.


    Quoi qu'il en soit, l'activité diplomatique sur le changement climatique s'accélère. La réunion de 46 ministres de l'environnement à Copenhague s'est déroulée dans une atmosphère positive. "Je suis les négociations depuis plusieurs années, dit un diplomate international, je n'ai jamais vu une discussion aussi ouverte et franche." S'il est clair qu'un traité en bonne et due forme n'est plus à l'ordre du jour, les efforts se focalisent sur un "accord politique contraignant" dont les points majeurs émergent, même si aucun texte n'est pour l'instant sur la table.


    Un accord éventuel se fonderait sur quatre points-clés : un engagement par les pays du Nord de réduire leurs émissions ; un engagement des pays en développement de mener des actions afin de limiter les leurs ; un accord sur le financement à court et à long termes ; et enfin un consensus sur la gouvernance de ce financement – afin que les décisions soient partagées entre pays du Nord et pays du Sud.


    De surcroît, les Etats s'engageraient à une mise en œuvre immédiate des actions de soutien aux pays les plus pauvres et à formaliser, en 2010, dans un traité, l'ensemble des points retenus à Copenhague.


    Reste que la position des Etats-Unis est jugée insuffisante. Connie Hedegaard, la ministre danoise de l'environnement, a déclaré qu'il "serait très utile que les Etats-Unis mettent sur la table des chiffres spécifiques sur les réductions des émissions et sur le financement".


    Un point qui correspond, entre autres, à l'attente des pays africains, sans l'assentiment desquels un accord paraît impossible. Réuni mardi 17 novembre à Addis-Abeba, le groupe des dix Etats qui représenteront l'Afrique au Danemark a indiqué avoir fixé le montant des financements demandés aux pays riches pour compenser les effets du changement climatique. "Nous avons posé un minimum en dessous duquel nous ne descendrons pas", a dit le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, sans en révéler le montant.
    Un autre signal positif est venu du sommet entre l'Union européenne et la Russie, à Moscou, le 16 novembre. Selon José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, Dimitri Medvedev, le président russe, a annoncé que son pays visait une réduction de ses émissions de 20 à 25 % en 2020 par rapport à 1990. M. Medvedev a déclaré que "nous avons un objectif qui est de convaincre nos collègues d'être plus sérieux sur cette question", précisant que le changement climatique représentait une "menace catastrophique".
    Laurence Caramel et Hervé Kempf
     
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