Activisme & pratiques Blocage du centre de rétention de merkspals

Blocage du centre de rétention de Merkspals

Vendredi 28 janvier, à l’aube. Entre trente et quarante personnes bloquent le centre de rétention de Merksplas, près d’Anvers en Belgique. Quelques minutes suffisent pour que les deux portes de la prison soient mises hors d’usage. Des personnes s’enchaînent également à de lourds blocs de béton devant celles-ci, afin d’entraver les voies d’entrée et de sortie. But des opérations du jour : faire venir des médias pour tenter de changer leurs discours, souvent sécuritaires et complices des politiques de l’Europe Forteresse. Il s’agit également de pouvoir recueillir les témoignages des prisonniers pour faire entendre leur voix. Ainsi, en même temps que la paralysie du centre se concrétise, des grimpeurs affiches plusieurs banderoles, dont certaines avec le numéro d’un téléphone portable en possession des activistes (traduction de la photo 4 : « il n’y a pas de personnes illégales, juste des actes inhumains »). On allume des feux parce qu’il fait très froid, et puis on attend, les appels et la police, qui ne tarde jamais trop à arriver. Rapidement, l’occupation entraîne de l’agitation à l’intérieur du centre. Des personnes enfermées se massent aux fenêtres et répondent à nos slogans par des cris et des appels à l’aide.

Il faut moins d’une demi-heure à la première camionnette de flics pour arriver sur place et constater le blocage bien en place. Peu de temps après, c’est le responsable de la police qui déboule dans sa Jaguar. Le ton se veut d’abord menaçant, puis il se radoucit pendant les discussions. Au final, les activistes négocieront leur départ sans aucun contrôle d’identité et pourront rembarquer librement tout leur matériel. Ce départ ce fera à 12h30. Nous laisserons sur leur faim une brigade canine, une quinzaine de bleusailles, et l’équipe spéciale anti « lock-on ».

Pendant plusieurs heures, radios, journaux, télés se succèdent pour couvrir l’action. Les activistes discutent avec eux pour expliquer leurs revendications : halte aux déportations, personne n’est illégal, liberté pour toutes les personnes sans papiers, abolition des frontières, non aux papiers, non aux prisons… Pendant plusieurs heures, on enregistre autant de témoignages que possible des personnes à l’intérieur du centre de rétention. Elles racontent leur histoire, leurs souffrances, leur désespoir. Les matons finiront par les censurer en confisquant les téléphones portables. Les voix ne nous parviendront plus que par les cris qui résonneront encore de la prison. Ces voix et ces histoires de vies brisées par des politiques inhumaines, vous pouvez les retrouver sur un blog qui sera régulièrement actualisé : http://gettingthevoiceout.wordpress.com/

Précisons que la Belgique connaît actuellement une vague de régularisations. Cette campagne est une vaste mascarade qui sert surtout à briser l’élan des mobilisations et contestations à l’encontre des politiques migratoires d’une Europe assassine. Pour une large majorité des personnes sans papiers candidat-es à l’asile, cette farce aboutira à l’expulsion, au retour à la misère, quand ce n’est pas à la mort.

GEEN MENS IS ILLEGAAL !

BRIQUES PAR BRIQUES ! MURS PAR MURS ! DÉTRUISONS TOUTES LES PRISONS !

NO NATION ! NO BORDER ! FIGHT LAW AND ORDER !

info: indymédia