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Actualité militante Wukan, le village chinois résiste à l'armée

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 15 Décembre 2011.

  1. Wukan, symbole de la lutte des paysans chinois
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    Les villageois de Wukan, dans la province du Guangdong en Chine, ont manifesté hier pour la troisième journée consécutive pour protester contre le « traitement injuste » dont ils s’estiment victimes. Photo AFP
    Société Le village, coupé du monde, proteste contre les expropriations arbitraires de terres.

    Un millier de policiers (le nombre va crescendo) encerclait hier, comme chaque jour depuis près d’une semaine, un village du sud de la Chine, symbole de la lutte des paysans de plus en plus révoltés face aux saisies de terres par des cadres communistes et des promoteurs corrompus.
    Les villageois de Wukan, dans la province du Guangdong, qui manifestaient hier pour la troisième journée consécutive et se disaient décidés à poursuivre leur mouvement de protestation, accusent la police d’avoir battu à mort l’un des leurs, Xue Jinbo, arrêté après avoir pris la tête de manifestations ayant dégénéré en violences en septembre contre des expropriations. Les autorités ont affirmé que l’homme était décédé dimanche dernier de cause naturelle lors de sa détention. Les habitants de ce village de bord de mer de 13 000 âmes accusent les autorités locales de saisir leurs terres sans offrir de compensations, tandis que celles-ci affirment suivre la procédure légale. Les autorités de Lufeng, dont la juridiction englobe Wukan, ont assuré vendredi dernier avoir réglé certains des litiges à l’origine des troubles de septembre et avoir révoqué deux responsables locaux. En outre, le gendre de Xue Jinbo a indiqué hier que les villageois voulaient rendre un hommage funèbre à celui-ci demain et organiser ses obsèques samedi. Mais les autorités locales ont refusé de rendre le corps tant que les villageois protestent contre les expropriations.

    La presse chinoise a été extrêmement discrète sur les événements de Wukan, tandis que les recherches sur Internet avec le nom de ce village étaient bloquées par les censeurs. Les expropriations sont devenues un problème aigu en Chine, où de plus en plus de paysans accusent les cadres locaux corrompus de s’enrichir sur leur dos en revendant leurs terres à des promoteurs pour des projets de construction.

    - AFP




    Un village d'irréductibles Chinois coupé du monde

    Dans le sud de la Chine, les 13.000 habitants de Wukan, en lutte contre des expropriations forcées, sont encerclés depuis une semaine par un millier de policiers.

    Isoler pour mieux mater la contestation? Près de 1000 policiers sont déployés depuis près d'une semaine autour du village de Wukan, dans le sud de la Chine, dont les 13.000 habitants protestent contre des expropriations forcées.

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    Tous les accès au village sont bloqués.

    Les habitants de ce village de la province du Guangdong accusent depuis plusieurs mois les autorités locales de saisir leurs terres sans offrir de compensations. Celles-ci affirment au contraire suivre la procédure légale.

    Depuis jeudi, un nombre croissant de policiers maintient donc un blocus autour du village, où les habitants poursuivent leurs manifestations quotidiennes. Les autorités ont indiqué que la police anti-émeute et les pompiers ont été déployés avec des canons à eau afin d'«assurer la stabilité».

    Elles assurent par ailleurs avoir réglé certains des litiges à l'origine des troubles et avoir révoqué deux responsables locaux. Mais la tension est montée d'un cran dimanche lorsqu'un homme, arrêté en septembre après avoir pris la tête de manifestations ayant dégénéré, est mort en détention. Les autorités assurent qu'il est décédé de cause naturelle, tandis que les villageois accusent la police de l'avoir battu à mort.
    «Nous avons encore un peu d'eau et de nourriture»

    Malgré le blocus, les villageois se disent déterminés à ne pas céder. «Nous voulons que le gouvernement central s'occupe de notre problème. Nous n'abandonnerons pas la lutte, nous voulons que les cadres corrompus soient arrêtés», a déclaré un homme par téléphone, sous le couvert de l'anonymat. «Nous avons encore un peu d'eau et de nourriture, mais plus pour longtemps», a-t-il ajouté. «Toutes les entrées (du village) sont bloquées et seulement quelques femmes et enfants ont le droit de passer après avoir été questionnés. La présence des journalistes est absolument interdite», a témoigné un autre habitant. Un photographe de l'agence France-Presse a d'ailleurs été appréhendé à un poste de contrôle, puis ramené sous bonne escorte dans la métropole de Shenzhen, à 250 km de là.

    Le cas de Wukan est symbolique d'un pays où les expropriations sont devenues un problème aigu. De plus en plus de paysans accusent en effet les cadres locaux corrompus de s'enrichir sur leur dos en revendant leurs terres à des promoteurs pour des projets de construction. Sans surprise, la presse chinoise est extrêmement discrète sur les événements de Wukan, et les recherches sur Internet avec le nom du village ont été bloquées par les censeurs.




    Wukan, le village chinois rebelle ne décolère pas

    REUTERS/Stringer
    Par RFI

    C'est un village désormais totalement isolé du reste de la Chine. Réseau internet coupé, cordons de policiers aux entrées, depuis dimanche Wukan ne décolère pas. Ce petit village de pêcheurs situé dans la riche province du Guangdong est en proie aux manifestations depuis septembre 2011. Une partie des près de 20 000 habitants contestent les expropriations dont ils ont fait l’objet depuis 1998. Et depuis dimanche, ils accusent les forces de l’ordre d’être responsables de la mort de l’un de leur représentants


    « A bas la corruption », « A bas les corrompus ». Ce n’est plus un village, c’est un calvaire. Pas un poteau, pas une grille, pas un bâtiment de Wukan aujourd’hui où ne figure cette photo en noir et blanc, celle de Xue Jinbo, l’un des treize représentants désignés par les villageois pour négocier avec les autorités.

    Arrêté le 8 décembre 2011 après les manifestations, Xue Jinbo est officiellement mort à l’hôpital d’une crise cardiaque dimanche 11 décembre. Une thèse qui a immédiatement déclenché la fureur de la population. « Le corps de notre père portait des ecchymoses, ses joues étaient gonflées », ont redit ce mercredi ses deux enfants qui accusent les policiers de mauvais traitements.

    Toute la journée, une musique de deuil a été diffusée dans les haut-parleurs de Wukan. Assis en tailleur, poings levés, des milliers de villageois ont crié leur colère. Les autorités et les familles riches ont déserté. Wukan, le village portuaire, est désormais totalement encerclé.

    Pour étouffer la contestation, les livraisons de riz et d’eau ne sont plus permises mais les habitants disent pouvoir tenir une dizaine de jours avec les vivres sur le marché. Selon les manifestants, les fonctionnaires auraient saisi illégalement plus de 400 hectares de terre depuis 1998. « Nous ne bougerons pas tant qu’ils ne les auront pas rendues », déclarait ce matin un internaute.





    Inside Wukan: the Chinese village that fought back
    Something extraordinary has happened in the Chinese village of Wukan.

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    For the first time on record, the Chinese Communist party has lost all control, with the population of 20,000 in this southern fishing village now in open revolt.

    The last of Wukan’s dozen party officials fled on Monday after thousands of people blocked armed police from retaking the village, standing firm against tear gas and water cannons.

    Since then, the police have retreated to a roadblock, some three miles away, in order to prevent food and water from entering, and villagers from leaving. Wukan’s fishing fleet, its main source of income, has also been stopped from leaving harbour.

    The plan appears to be to lay siege to Wukan and choke a rebellion which began three months ago when an angry mob, incensed at having the village’s land sold off, rampaged through the streets and overturned cars.

    Although China suffers an estimated 180,000 “mass incidents” a year, it is unheard of for the Party to sound a retreat.

    But on Tuesday The Daily Telegraph managed to gain access through a tight security cordon and witnessed the new reality in this coastal village.

    Thousands of Wukan’s residents, incensed at the death of one of their leaders in police custody, gathered for a second day in front of a triple-roofed pagoda that serves as the village hall.

    For five hours they sat on long benches, chanting, punching the air in unison and working themselves into a fury.

    At the end of the day, a fifteen minute period of mourning for their fallen villager saw the crowd convulsed in sobs and wailing for revenge against the local government.

    “Return the body! Return our brother! Return our farmland! Wukan has been wronged! Blood debt must be paid! Where is justice?” the crowd screamed out.

    Wukan’s troubles began in September, when the villagers’ collective patience snapped at an attempt to take away their land and sell it to property developers.

    “Almost all of our land has been taken away from us since the 1990s but we were relaxed about it before because we made our money from fishing,” said Yang Semao, one of the village elders. “Now, with inflation rising, we realise we should grow more food and that the land has a high value.”

    Thousands of villagers stormed the local government offices, chasing out the party secretary who had governed Wukan for three decades. In response, riot police flooded the village, beating men, women and children indiscriminately, according to the villagers.

    In the aftermath, the local government tried to soothe the bruised villagers, asking them to appoint 13 of their own to mediate between the two sides – a move which was praised. But after anger bubbled over again local officials hatched another plan to bring the rebellious village back under control. Last Friday, at 11.45 in the morning, four minibuses without license plates drove into Wukan and a team of men in plain clothes seized five of the village’s 13 representatives from a roadside restaurant.

    A second attack came at 4am on Sunday morning, when a thousand armed police approached the entrance to the village.

    “We had a team of 20 people watching out, and they saw the police searchlights. We had blocked the road with fallen trees to buy us time,” said Chen Xidong, a 23 year old. “They banged the warning drum and the entire village ran to block the police.”

    After a tense two-hour standoff, during which the villagers were hit with tear gas and water cannons, the police retreated, instead setting up the ring of steel around Wukan that is in force today. The village’s only source of food, at present, are the baskets of rice, fruit and vegetables carried across the fields on the shoulder poles of friendly neighbours.

    Then, on Monday, came the news that Xue Jinbo, one of the snatched representatives, had died in police custody, at the age of 43, from a heart attack. His family believe he was murdered.

    “There were cuts and bruises on the corners of his mouth and on his forehead, and both his nostrils were full of blood,” said Xue Jianwan, his 21-year-old daughter. “His chest was grazed and his thumbs looked like they had been broken backwards. Both his knees were black,” she added. “They refused to release the body to us.”

    Mr Xue’s death has galvanised his supporters and brought the explosive situation in the village to the brink. “We are not sleeping. A hundred men are keeping watch. We do not know what the government’s next move will be, but we know we cannot trust them ever again,” said Mr Chen. “I think they will try to prolong the situation, to sweat us out.”

    From behind the roadblock, a propaganda war has broken out. Banners slung by the side of the main road to Wukan urge drivers to “Safeguard stability against anarchy – Support the government!” Nearby, someone has scrawled, simply: “Give us back our land.”

    The news of Wukan’s loss has been censored inside China. But a blue screen, which interrupts television programmes every few minutes inside the village, insists that the “incidents” are the work of a seditious minority, and have now been calmed. “It is all lies,” said Ms Xue.

    Her brother, meanwhile, said life had improved since the first officials were driven out three months ago. “We found we were better at administration. The old officials turned out not to have had any accounts in their office, so they must have been swindling us. And we have a nightwatch now, to keep the village safe. We have all bonded together,” said Xue Jiandi, 19.

    With enough food to keep going in the short-term and a pharmacy to tend to the sick, the leaders of Wukan are confident about their situation.

    But it is difficult to imagine that it will be long before the Communist Party returns, and there are still four villagers in police custody.

    “I have just been to see my 25-year-old son,” Shen Shaorong, the mother of Zhang Jianding, one of the four, said as she cried on her knees. “He has been beaten to a pulp and his clothes were ripped. Please tell the government in Beijing to help us before they kill us all,”





    Chinese police besiege town and cut of food supplies in bid to quell riots
    Thousands of Chinese riot police have besieged a village in the south of the country, cutting off supplies of food and water in a bid to quell a series of riots.

    For months, the 20,000 villagers who live in Wukan, near Shanwei city in Guangdong province, have protested first at having nearly £100 million of their land seized and sold off by the local government, and then at the brutal tactics used by police to regain control of the village.

    The latest protests began on Sunday, when police attempting to arrest a villager were repelled by villagers armed with sticks. The police fired tear gas before retreating.

    At the same time, the local government brought the village's simmering anger to a boil by admitting that Xue Jinbo, a 43-year-old butcher who had represented the villagers in their negotiations with the government, had died in police custody of "cardiac failure".

    Mr Xue was taken into custody last week and accused of inciting riots. Mr Xue was widely believed to have been tortured, perhaps to death, and his family were rumoured to have found several of his bones broken when receiving his corpse.

    On Monday, around 6,000 people attended Mr Xue's funeral and photographs of the massed crowds paying their respects circulated on the Chinese internet. "We're very pained and angry at his death," said one villager who declined to be named. "He didn't commit any crime. He was just a negotiator speaking with the government, trying to get our land back. He was defending farmers' rights."

    Meanwhile, more photographs showed thousands of Chinese police massing on the roads surrounding Wukan and villagers said that a blockade had been imposed. Villagers using the internet inside the cordon claimed that supplies of food, including rice were running low. "A lot of policemen are assembled outside the village," wrote one villager on Weibo, China's version of Twitter, who named himself as Charles Suen.

    "The villagers are having a meeting and are preparing to break out this afternoon to petition the government again," he added.

    "People cannot come in and we can't go out. We will not survive if the situation keeps going, as we have no food," said another villager to Agence France Press by phone. "We normally have to buy food from outside, but we are blocked, so we cannot buy it," he added.Last week, officials in the village were taken hostage for a few hours by angry villagers and the police set up roadblocks at the village entrance in response.

    The clashes in Wukan began in September, when a government office was damaged by an angry mob. Around 400 police responded with brute force, beating some residents and allegedly killing one child.

    In November, 4,000 villagers complained again, publicly, that no one had investigated the land grab at the heart of their unrest. The non-violent protests were allowed to unfold without an official response, a move that was praised at the time by observers. But the matter remained unresolved.

    Zhou Yongkang, China's security chief, has warned that as the country's economy begins to slow down, protests are likely to flare up and officials should deal with complaints promptly to "remove" sources of potential conflict.
     
  2. Anar45
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    Anar45 Ginger and proud. Membre actif

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    Oct 2011
  3. anarchiste, internationaliste
    C'est courageux de leur part, de se dresser de manière aussi directe contre leur état. Peut on esperer a un mouvement de masse?
     
  4. christhi
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    christhi Expert en sinistre Membre actif

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    Avr 2007
  5. anarchiste, situationniste, chaos/Nihiliste, individualiste
    Y a des dizaines de millier d'actions directes et d'émeutes qui se font en Chine à chaque année. Certains disent que l'an dernier y en a eu environ 180 000!

    La Chine c'est là où y a la plus grande résistance de masse sur la planète.

    Mais c'est pas exactement contre "leur" État, ça à voir avec les conditions d'exploitation horribles, et la destruction de leur environnement par les corporations étrangères, supportées par leur soi-disant "république communiste". Ça, c'est la partie dont les médias occidentaux vont pas parler.

    La référence à un État communiste c'est de la connerie, typique du discours capitaliste Occidental (c'est un article de RFI après tout). Leur État est corrompu par les intérêts capitalistes depuis les années '80... C'est pas plus communiste que l'Union Européenne. Socio-corporatiste, oui, par contre.
     
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