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Mumia Abu-Jamal - C’est ça, nos amis ? (2002)

Discussion dans 'Bibliothèque anarchiste' créé par Ungovernable, 2 Juin 2009.

  1. 13 mars 2002 - Tandis que les tanks israéliens déferlent sur les territoires palestiniens et que des dizaines de milliers de soldats israéliens détruisent des centaines de maisons palestiniennes, le président des Etats-Unis parle, devant des journalistes clairsemés réunis pour une conférence de presse dont on a cru qu’elle ne viendrait jamais, de l’assaut militaire de l’allié de l’Amérique : “Je pense que cela ne sert à rien”.

    Alors que le peuple palestinien vit une de ses heures les plus sombres, alors que Ramallah et les camps de réfugiés sont ravagés par plus de 20 000 soldats israéliens, accompagnés de centaines de chars et des destructions incessantes infligées par les avions d’attaque F-16, la réponse du gouvernement américain est celle-là : insipide, inintelligente et significative du parti-pris écrasant qui caractérise la position des Etats-Unis sur le conflit au Moyen-Orient.

    Tandis que les diplomates et les hommes politiques américains multiplient les appels à la paix, on ne saurait affirmer que les Etats-Unis méritent d’être qualifiés d’arbitre impartial.

    Examinons, par exemple, le rôle des Etats-Unis dans les couloirs de l’ONU, lorsque des résolutions concernant la Palestine sont mises en discussion :

    Résolution 33/110, sur les conditions de vie du peuple palestinien (18.12.1978). Vote : 110 pour, 2 contre (Etats-Unis ; Israël)

    Résolution 34/113 : Demande d’un rapport d’enquête sur les conditions de vie des Palestiniens dans les territoires arabes occupés par Israël (14.12.1975). Vote : 120 pour, 2 contre (devinez qui ?)

    Résolution 34/133 : Assistance au peuple palestinien (14.12.1979). Vote : 112 pour, 3 contre (Etats-Unis, Israël, Canada)

    Résolution 35/169C : Sur les droits des Palestiniens (15.12.1980). Vote : 120 pour, 3 contre (Etats-Unis, Israël, Australie).

    Je pourrais poursuivre la litanie, elle est accablante. Mais cela suffit.

    Doit-on, partant, s’étonner si les Palestiniens, en particulier, comme les Arabes en général, ont le sentiment que les Etats-Unis sont fort mal placés pour arbitrer entre les deux parties ?

    Si d’aventure un Palestinien attaque un Israélien, les Etats-Unis sont prompts à fustiger Arafat “de ne pas faire suffisamment” pour la paix.

    Lorsque des soldats ou des colons israéliens se rendent responsables de violences contre des Arabes, il y a soit un silence assourdissant du côté de Washington, ou le même genre de commentaires tiédasses et “empruntés” que ceux concédés par Bush en réaction aux incursions israéliennes massives à Ramallah et dans les camps de réfugiés.

    Le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté récemment, avec le soutien des Etats-Unis, une résolution approuvant l’établissement d’un Etat palestinien. Les Etats-Unis auraient-ils enfin eu les yeux dessillés, tel Saint-Paul, sur le chemin de Damas ? Ne rêvons pas.

    Dans cette ère nouvelle de guerre globale, l’empire Etasunien ne pouvait faire à moins afin de calmer ses alliés arabes, tels l’Egypte et l’Arabie saoudite.

    La question posée est : Quel Etat ?

    Un Etat indépendant, souverain, ou une succursale des intérêts américains et israéliens ?

    Une nation, c’est bien plus qu’un drapeau, une capitale et un aéroport, tout particulièrement à notre ère de voracité impérialiste globalisée et de super-pouvoir débridé.

    A moins que les événements ne connaissent un retournement radical, un Etat palestinien serait ce qu’Israël et les Etats-Unis permettraient qu’il soit (c’est-à-dire : pas grand-chose). Point.
     
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