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Egypte: heurts au Caire, la contestation continue malgré l'appel de l'armée

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par nestormakhno, 2 Février 2011.

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    LE CAIRE (AFP) - Des heurts ont opposé pro et anti Hosni Moubarak au Caire mercredi alors que l'opposition a maintenu un appel à une mobilisation massive vendredi pour exiger le départ du chef de l'Etat égyptien malgré l'ordre donné par l'armée aux manifestants de rentrer chez eux. Evènement

    En début d'après-midi, des heurts violents, ayant fait plusieurs blessés selon des journalistes de l'AFP, ont éclaté entre partisans et opposants au président place Tahrir (Libération) dans le centre du Caire.

    Les manifestants se battaient à coups de bâtons et de jets de pierres autour des chars de l'armée gardant les entrées de la place, sans que les militaires ne s'interposent. Ils en étaient venus aux mains après une matinée très tendue.

    Plusieurs centaines de manifestants pro-Moubarak avaient marché sur Tahrir où des milliers de manifestants avaient passé une nouvelle nuit pour réclamer le départ du chef de l'Etat.

    L'armée avait auparavant exhorté les manifestants à rentrer chez eux pour que "la sécurité et la stabilité" soient rétablies. "Votre message est arrivé, vos revendications ont été entendues", a déclaré un porte-parole de l'armée à la télévision publique.


    M. Moubarak, qui fait face depuis neuf jours à une révolte des Egyptiens réclamant qu'il lâche le pouvoir qu'il détient depuis 29 ans, a annoncé mardi soir qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat lors de la présidentielle de septembre. Mais cette annonce n'a pas apaisé ses opposants.

    Des milliers de manifestants anti-gouvernementaux ont à nouveau passé la nuit sur la place et repris dès leur réveil les slogans réclamant le départ immédiat du président.

    "Allez, Hosni dehors", ont scandé les protestataires, deux grandes banderoles étant toujours déployées sur la place, l'une en anglais disant "le peuple veut la chute du régime" et l'autre en arabe, adressée à Hosni Moubarak: "dégage!".

    Malgré les concessions du président Moubarak, le mouvement de contestation a annoncé le maintien d'une manifestation massive prévue vendredi et au cours de laquelle elle veut réunir plus d'un million de personnes comme mardi, lors de la journée "du million" de personnes.

    La mobilisation de vendredi a été baptisée "vendredi du départ", ont indiqué à l'AFP plusieurs organisateurs.


    "Nous descendons dans les rues aujourd'hui, nous descendrons demain, mais vendredi sera la journée de la mobilisation la plus massive", a affirmé une militante du mouvement du 6 avril, Racha Badaoui.

    Mardi soir, M. Moubarak, 82 ans, s'est engagé à abandonner son fauteuil de président en septembre et à préparer lors des huit mois de mandat qui lui restent une transition pacifique, notamment en modifiant la Constitution afin de faciliter les candidatures pour la présidentielle.

    Berlin s'est félicité qu'Hosni Moubarak "veuille ouvrir la voie à un renouveau politique", alors que le président français Nicolas Sarkozy a souhaité qu'un "processus de transition concret s'engage sans tarder" et "sans violence", selon l'Elysée. Madrid s'est prononcé pour de "vraies réformes, avec des changements en profondeur".

    La Commission européenne s'est dite prête mercredi "à renforcer son assistance" à l'Egypte pour aider ce pays à effectuer une transition politique

    Le Premier ministre britannique David Cameron a estimé mercredi devant le Parlement que "la transition devait être rapide, crédible, et démarrer maintenant".

    Le président américain Barack Obama a indiqué avoir dit à son homologue égyptien qu'une transition politique pacifique devait débuter "maintenant" en Egypte.

    "Je le dis en toute sincérité, et sans tenir compte de la situation actuelle, je ne comptais pas me présenter à un nouveau mandat présidentiel", a déclaré M. Moubarak. "Ce pays, j'y ai vécu, j'ai fait la guerre pour lui, et l'histoire me jugera", a déclaré M. Moubarak lors de son intervention télévisée. L'Egypte est "la nation que j'ai défendue et dans laquelle je vais mourir".

    M. Moubarak a appelé le Parlement à "débattre d'un amendement" à la Constitution "pour changer les conditions de la candidature à la présidentielle et limiter les mandats".


    Mais, selon l'agence officielle Mena, le Parlement a suspendu ses séances jusqu'à la révision des résultats des dernières législatives, marquées par des accusations de fraude et de violences.

    De son côté, l'ambassadrice des Etats-Unis Margaret Scobey s'est entretenue au téléphone avec Mohamed ElBaradei, la figure la plus en vue de l'opposition, qui a appelé M. Moubarak à partir "au plus tard vendredi".

    Depuis le 25 janvier, les manifestants se rassemblent quotidiennement pour réclamer le départ de M. Moubarak qu'ils accusent d'être responsable des maux du pays -pauvreté, chômage, violation des libertés, corruption et verrouillage politique.

    L'accès à internet était au moins en partie rétabli mercredi au Caire, après plus de cinq jours de coupure, alors que le président Hosni Moubarak était confronté à une contestation sans précédent, ont constaté des internautes et des journalistes de l'AFP.
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    info: AFP
     
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    article sur la suite des évènement

    LE CAIRE (AFP) - De violents heurts entre pro et anti Hosni Moubarak ont fait des dizaines de blessés mercredi au Caire, alors que l'opposition a maintenu un appel à une mobilisation massive vendredi pour exiger le départ immédiat du président. Evènement

    Place Tahrir, épicentre de la contestation depuis neuf jours, l'armée est intervenue en milieu d'après-midi avec des tirs de semonce pour tenter de mettre fin aux accrochages entre manifestants.

    Plus tôt, des pro-Moubarak ont chargé les manifestants à dos de cheval et de chameau, avant d'être encerclés. Au moins six personnes ont été jetées à bas de leur monture, frappées à coups de bâtons et traînées au sol, le visage en sang.

    Dans la matinée, plusieurs centaines de manifestants pro-Moubarak avaient marché sur la place Tahrir, dont les accès sont gardés par des chars de l'armée. Après un face à face tendu, les manifestants se sont jeté des pierres et battus à coups de poings et de bâtons autour des chars.

    Selon l'opposition, des policiers en civil se trouvaient parmi les pro-Moubarak.


    Les militaires ne se sont pas interposés. Certains, debout sur leur char, ont appelé au calme, tandis que d'autres ont surtout cherché à s'abriter. Mais quand la bataille s'est déplacée près du Musée égyptien tout proche, des soldats ont formé une chaîne pour protéger l'établissement.

    Les journalistes de l'AFP sur place ont vu des dizaines de blessés.

    Selon Aïcha Hussein, une infirmière, des dizaines de personnes, souffrant de contusions, de fractures ou de plaies, étaient soignées dans la mosquée Ibad al-Rahmane, près de la place Tahrir, où un hôpital de campagne a été installé.

    "Ce qu'on voit devant nous n'est jamais arrivé auparavant. Des accrochages entre Egyptiens, c'est la guerre civile", a déploré Mohamed Sayed Mostafa, 26 ans, sur la place Tahrir.

    Peu auparavant, l'armée égyptienne avait appelé les manifestants à rentrer chez eux, dans un communiqué lu à la télévision d'Etat, au lendemain d'un discours solennel du président annonçant qu'il ne se représenterait pas à la présidentielle, prévue en septembre.


    "Votre message est arrivé, vos revendications ont été entendues", a déclaré un porte-parole de l'armée à la télévision publique. L'armée a appelé les manifestants à rentrer chez eux pour que "la sécurité et la stabilité" soient rétablies.

    M. Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans, a annoncé mardi soir qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat en septembre et s'est engagé à préparer une transition pacifique. Mais cette annonce n'a pas apaisé ses opposants.

    Les Frères musulmans, principale force d'opposition dans le pays, ont rejeté "toutes les mesures partielles proposées" par le président et refusé qu'il reste en poste jusqu'à la fin de son mandat.

    Des milliers de manifestants anti-gouvernementaux ont à nouveau passé la nuit sur la place et repris dès leur réveil les slogans anti-Moubarak: "Allez, Hosni dehors". Et deux grandes banderoles étaient toujours déployées sur la place, l'une en anglais disant "le peuple veut la chute du régime" et l'autre en arabe, adressée à Hosni Moubarak: "dégage!".

    Le mouvement de contestation a appelé à une nouvelle manifestation massive vendredi, baptisée "vendredi du départ", dans laquelle elle entend réunir plus d'un million de personnes, comme pour les "marches du million" de mardi. Le mot d'ordre a été maintenu malgré l'appel au calme de l'armée.


    "Nous descendons dans les rues aujourd'hui, nous descendrons demain, mais vendredi sera la journée de la mobilisation la plus massive", a affirmé une militante du mouvement du 6 avril, Racha Badaoui.

    Le régime a continué à lâcher du lest mercredi. Le Parlement a suspendu ses séances jusqu'à la révision des résultats des dernières législatives, marquées par des accusations de fraude et de violences.

    L'accès à internet a été partiellement rétabli en milieu de journée, après plus de cinq jours de coupure. Et le couvre-feu en vigueur depuis vendredi dans la capitale égyptienne ainsi qu'à Alexandrie (nord) et à Suez (est) a été allégé. Jusqu'à présent établi de 15H00 à 8H00, il sera désormais en vigueur de 17H00 à 7H00.


    Comme de nombreux responsables à Paris, Berlin, Londres, Stockholm ou encore Madrid, la plupart des capitales européennes, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé le président égyptien à agir "le plus vite possible" pour réaliser la "transition" politique réclamée par les manifestants.

    Le président américain Barack Obama a affirmé avoir dit à M. Moubarak qu'une transition politique pacifique devait débuter "maintenant".

    L'Egypte a cependant rejeté ces appels, selon un communiqué du porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki, estimant qu'ils visaient "à enflammer la situation intérieure en Egypte".

    Selon un bilan non confirmé de l'ONU, les heurts de la première semaine de contestation ont fait au moins 300 morts, et des milliers de blessés.

    info: AFP
     
  5. La tension reste vive sur la place Tahrir

    Mise à jour le mercredi 2 février 2011 à 22 h 06


    Des partisans du président égyptien Hosni Moubarak auraient ouvert le feu sur les manifestants antigouvernementaux toujours réunis sur la place Tahrir au Caire, après une journée d'accrochages dans le centre-ville.

    Selon la chaîne Arabia, qui rapporte les dires d'un médecin présent sur place, une personne aurait été tuée. Un autre témoin parle de sept blessés. Quelque 2000 opposants occupent toujours la place Tahrir.

    Plus tôt dans la nuit, des coups de feu sporadiques ont retenti, alors que des manifestants dressaient des barricades de fortune pour se protéger des partisans du président Hosni Moubarak.

    Les violences de mercredi auraient fait trois morts et entre 600 et 1500 blessés selon les différentes agences de presse.

    Les échauffourées se sont produites lorsque des partisans du raïs qui défilaient dans les rues de la ville sont arrivés sur cette place, devenue depuis neuf jours le point de ralliement de la contestation. Des milliers de manifestants anti-Moubarak se trouvaient sur place.

    De violents affrontements ont eu lieu, entre autres, près du Musée égyptien, où des soldats ont formé une chaîne dans l'enceinte de l'établissement pour le protéger.

    Des partisans du président ont même utilisé des chevaux et des chameaux pour charger leurs rivaux, avant d'être encerclés et désarçonnés.

    Des manifestants et des membres de l'opposition, dont le Prix Nobel de la paix 2005, Mohamed ElBaradei, ont affirmé que ceux qui les ont attaqués étaient des policiers. Ce que le ministère de l'Intérieur a nié.

    Sur les ondes de la chaîne de télévision Al Jazira, M. ElBaradei a déclaré qu'il avait demandé à l'armée de ne pas rester neutre et d'intervenir « aujourd'hui » pour protéger des vies égyptiennes.

    Une équipe de la télévision de Radio-Canada a par ailleurs été prise à partie lors des affrontements mercredi au Caire. Le journaliste Jean-François Lépine a rapporté que le cameraman avait été violemment battu par la foule.

    Rentrez chez vous, dit le vice-président

    Omar Souleimane, le vice-président égyptien a appelé les manifestants des deux camps à rentrer chez eux.

    « Le dialogue avec les forces politiques (...) nécessite l'arrêt des manifestations et le retour de la rue égyptienne à la normale », a-t-il déclaré selon l'agence officielle égyptienne Mena.

    M. Souleimane avait annoncé lundi qu'il avait été chargé par le président Hosni Moubarak, d'entamer un dialogue immédiat avec l'opposition.

    Avant que les affrontements éclatent, l'armée égyptienne avait également demandé aux manifestants anti-Moubarak de rentrer chez eux, en alléguant que leurs demandes ont été bien entendues. L'appel a été rejeté par l'opposition, qui maintient un grand rassemblement contre le raïs prévu vendredi.

    Le message de l'armée n'a pas eu d'effet sur les milliers de personnes toujours rassemblées place Tahrir pour réclamer le départ du raïs. Les protestataires se disaient déterminés, il y a quelques heures à peine, à y rester tant et aussi longtemps que celui-ci n'aura pas quitté le pouvoir.
    Les développements de la journée

    * Le Parlement égyptien a suspendu ses séances jusqu'à la révision des résultats des dernières élections législatives, entachées par des accusations de fraude et de violence, selon l'agence de presse officielle Mena;
    * la télévision d'État affirme que le président du Parlement souhaite que les réformes constitutionnelles promises par le président Moubarak soient terminées d'ici deux mois et demi;
    * l'accès à Internet revient graduellement à la normale, mercredi, après une interruption de cinq jours;
    * Le couvre-feu, en vigueur depuis vendredi dans la capitale égyptienne ainsi qu'à Alexandrie et à Suez, sera allégé à partir de mercredi. Il entrera en vigueur à 17 h, plutôt qu'à 15 h.

    Violents accrochages entre pro et anti-Moubarak à la place Tahrir, au Caire

    Photo: AP/Lefteris Pitarakis

    Violents accrochages entre pro et anti-Moubarak à la place Tahrir, au Caire

    L'opposition demande à la population de manifester

    Le message de l'armée à l'intention des manifestants a été livré mercredi avant-midi, sur les ondes de la télévision d'État.

    « Vous avez commencé par sortir pour exprimer vos demandes et vous êtes ceux qui peuvent restaurer une vie normale », a déclaré un porte-parole de l'armée, Ismaïl Etman. « Votre message est arrivé, vos demandes sont connues », a-t-il ajouté.

    La réponse de l'opposition, qui réunit notamment la Coalition nationale pour le changement de Mohamed ElBaradei et les Frères musulmans, n'a pas tardé.

    « Les forces de l'opposition seront prêtes à négocier avec le vice-président, Omar Souleimane, après que Moubarak sera parti », a déclaré un porte-parole de l'opposition, Mustafa Naggar.

    « Nous demandons à la population de continuer à manifester, place Tahrir, et nous demandons à tout le monde de participer au "jour du départ", de marcher de tous les gouvernorats d'Égypte vers la place Tahrir, le Parlement et l'immeuble de la télévision d'État », a-t-il ajouté.

    Le message de l'armée a été livré quelques heures après que leur chef, le président Moubarak, eut fait savoir qu'il ne se représenterait pas aux prochaines élections, prévues en septembre, mais qu'il finirait son mandat.

    L'annonce a été accueillie par une clameur de réprobation de la part des manifestants, qui étaient rassemblés par centaines de milliers dans plusieurs villes du pays, dont les deux plus populeuses du pays, Le Caire et Alexandrie.
    Des manifestants anti-Moubarak ont campé place Tahrir, avec la ferme intention d'y demeurer tant que le raïs sera en place.

    Photo: La Presse Canadienne /Lefteris Pitarakis

    Des manifestants anti-Moubarak ont campé place Tahrir, avec la ferme intention d'y demeurer tant que le raïs sera en place.


    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/02/02/010-egypte-bilan-manifestation.shtml
     
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    Egypte: début de dialogue rejeté par l'opposition, les violences continuent

    mise a jour jeudi 3 février 2011 a 15h00

    LE CAIRE (AFP) - Les autorités égyptiennes ont annoncé jeudi avoir entamé un "dialogue" avec "les forces nationales", dont des représentants des opposants au président Hosni Moubarak, mais la principale coalition d'opposition a rejeté ces négociations après une nuit de violences meurtrières.Evénement

    Les affrontements entre partisans et opposants au régime, qui font toujours rage dans le centre du Caire, ont fait cinq morts et 836 blessés depuis mercredi, a annoncé jeudi matin le ministère égyptien de la Santé, cité par la télévision d'Etat.

    Des tirs nourris ont été entendus en début d'après-midi aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, théâtre d'accrochages entre partisans et opposants au président Moubarak

    Place Tahrir (Libération), épicentre de la contestation sans précédent qui secoue l'Egypte depuis le 25 janvier, l'armée avait mis en place un cordon entre les deux camps, mais les pro-Moubarak l'ont franchi à la mi-journée, obligeant l'armée à intervenir pour les empêcher d'approcher des anti-Moubarak.

    Des manifestants pro-Moubarak lancent des pierres contre des opposants, près d'un char de l'armée, sur la place Tahrir au Caire, le 3 février 2011

    Quelque 150 jeunes hommes ramassaient des pierres sur un terrain vague pour les amener sur les lieux des affrontements, et des blessés étaient transportés vers les hôpitaux de campagne.

    Peu avant midi, les pro-Moubarak avaient bloqué des citoyens venant ravitailler les manifestants. Une trentaine d'anti-Moubarak sont sortis de la place avec des bâtons et leur ont frayé un chemin.

    "On fait ce qu'on peut pour soutenir les manifestants, ils sont piégés et les gens viennent de toutes parts pour les aider", a expliqué un jeune médecin.

    "Je suis là car mon gouvernement n'est pas bon. Ils arrêtent des gens. Il n'y pas de droits de l'Homme", dit Mohamed Ali Mohamed Ali, 23 ans. "Ca, c'est la mafia de Moubarak et ils tentent de nous terrifier", lance-t-il en désignant des manifestants pro-Moubarak.

    Le vice-président égyptien Omar Souleimane a commencé le "dialogue" avec "les partis politiques et les forces nationales", a annoncé la télévision d'Etat.

    Selon la même source, le Premier ministre Ahmad Chafic a précisé que "le dialogue avec l'opposition englobe des représentants des manifestants de la place Tahrir", occupée en permanence depuis vendredi par les opposants au régime.


    Mais un porte-parole de la Coalition nationale pour le changement, qui s'est constituée autour de Mohamed ElBaradei et compte parmi ses membres les Frères musulmans et le mouvement Kefaya (Assez), a rejeté tout dialogue avant le départ du président.

    "Notre décision est claire: pas de négociations avec le gouvernement avant le départ de Moubarak. Après cela, on est prêts à dialoguer avec Souleimane", a ce porte-parole, Mohammed Aboul Ghar, à l'AFP.

    Vendredi une nouvelle journée de manifestations massives pour réclamer le départ immédiat du président est prévue, malgré l'intervention mardi de Hosni Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 1981, qui s'est engagé à ne pas briguer un sixième mandat en septembre.

    M. Souleimane, qui vient d'être nommé vice-président, a été chargé par M. Moubarak d'ouvrir un dialogue immédiat avec l'opposition, alors que les troubles auraient fait au moins 300 morts depuis le 25 janvier selon un bilan non confirmé de l'ONU.

    Les violences entre pro et anti Moubarak place Tahrir vont faire l'objet d'une enquête, a annoncé la télévision publique, citant le Premier ministre, après des appels lancés en ce sens par l'Union européenne et les Etats Unis.


    Des partisans du pouvoir, entourés par l'armée, le 3 février au Caire

    Les chefs de l'exécutif des cinq plus grands pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Espagne) ont condamné jeudi "tous ceux qui utilisent ou encouragent la violence" en Egypte.

    La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, dans un appel téléphonique à M. Souleiman, a condamné les "choquants" affrontements sanglants de la veille au Caire.

    Les Etats-Unis ont pressé leurs ressortissants de quitter le pays "immédiatement". Paris a appelé jeudi les Français à rentrer dans "les meilleurs délais", tout en écartant une évacuation systématique.

    Près de 600 employés des Nations unies en Egypte et leurs familles vont être évacués jeudi vers l'île voisine de Chypre, où ils seront temporairement installés, a indiqué un porte-parole de l'ONU.

    Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a jugé "inacceptables les attaques contre des manifestants pacifiques" et appelé à une "transition dans l'ordre et le calme".

    De nombreux journalistes étrangers couvrant les troubles ont rapporté avoir fait l'objet de violences mercredi au Caire, certains ayant été battus ou arrêtés.

    Selon Reporter sans frontières, plusieurs journalistes "ont été directement pris à partie par des partisans du chef de l'Etat et par des policiers infiltrés".

    Soucieux de ne pas subir le sort de leurs pairs tunisien et égyptien, certains dirigeants arabes -au Yémen, en Jordanie, en Syrie ou au Maroc- commencent à promettre des réformes. Au Yémen, 100.000 personnes ont défilé contre le régime jeudi, et autant pour le soutenir, selon les organisateurs de ces manifestations.

    info: AFP
     
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