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Anarcho-sionisme

Discussion dans 'Discussion générale' créé par Ungovernable, 1 Juin 2009.

  1. en effet l'article est disparru d'anarkhia, mais comme j'avais prévu le coup :

    http://forums.resistance.tk/message.php?t=4693

    voila l'avantage de relayer les articles sur plus d'un site ;)

    (bon ok en allemagne ils sont très radicaux, et maintenant ouvertement anti-communiste, mais j'ai vu d'autres groupes + revendiqués anars)
     
  2. popo pipo
    Offline

    popo pipo Je viens en ami. Expulsé par vote

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    Mai 2009
    Attention à l'effet grossissant du net : les nationalistes autonomes, pour moi, ça ressemble surtout à une proclamation d'intention des fachos, "jaloux" de la visibilité des black blocks.

    Les libertariens, j'en ai jamais vu ailleurs que sur quelques forums internet. Peut-être qu'il y en a un peu plus outre-atlantique, chez nous y en a pratiquement pas en tout cas. En tout cas, ni organisation, ni acte militant recensé de ce que j'en sais.
     
  3. Moi aussi, les seul libertariens et anarcho-capitalistes que j'ai vu c'est sur le net.... Mais bon ca doit pas être le genre de mec qui viens aux même manifs que nous, aux même concerts que nous, et qui connaissent les même gens que nous :p

    Ils n'ont pas l'air très actif au Québec, mais dans le reste du Canada et SURTOUT aux états unis (un peu compréhensible..) là bas il y en a vraiment une tonne, et ils sont très actifs... j'ai déjà vu un forum de libertariens américains 50 fois plus actif et avec 50 fois plus de membres que resistance... (et à ma connaissance, la majorité des théoriciens libertariens sont américains et l'origine de ce mouvement est purement américaine)
     
  4. jeunevoleur
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    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

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    Mar 2008

    Merci pour les liens popo pipo. très instructif.

    Anarchoi je me suis rappelé après coup cet article sur les allemands on les avait évoqué aussi dans la discussion sur le contre sommet de Strasbourg. Je pense aussi qu'ils sont réellement peu nombreux et qu'il joue sur l'iconographie black block ou autonome mais il ne représente rien ni idéologiquement ni sur le terrain.
     
  5. pour revenir au sujet du nationalisme discuté par popo pipo, Normand Baillargeon aborde un peu le sujet dans son excellent livre "Les chiens ont soifs"

    (un excellent auteur montréalais, je possède plusieurs de ses livres, dont celui-ci)

    -------------------------



    Les anarchistes ont toujours compris et trouvé légitime une part substantielle de ce que porte le nationalisme et des passions qu'il engendre. Ainsi Elisée Reclus, géographe et anarchiste très célèbre en son temps, a pu écrire*: «*Sans doute, c'est un sentiment naturel et très doux que l'amour du sol natal*: c'est une chose exquise pour l'exilé d'entendre la chère langue maternelle et de revoir les sites qui rappellent le lieu de sa naissance. Et l'amour de l'homme ne se porte pas uniquement vers la terre qui l'a nourri, vers le langage qui l'a bercé, il s'épand aussi en élan naturel vers les fils du même sol, dont il partage les idées, les sentiments et les mœurs*; enfin, s'il a l'âme haute, il s'épandra en toute ferveur d'une passion de solidarité pour ceux dont il connaît intimement les besoins et les vœux.*»

    Qui trouverait à y redire*?

    Personne, sans doute. Mais Reclus lui-même et tous les anarchistes avec lui trouvent que ce tableau, s'il est juste, est aussi très largement et dramatiquement incomplet. Car, entre ce sentiment «*naturel*» et légitime et ce que porte, de manière prépondérante, le nationalisme, il y a un monde.

    En simplifiant beaucoup, on peut dire que l'attitude anarchiste à propos du nationalisme s'est élaborée à partir de la critique de l'usage que fait l'État du sentiment d'appartenance identitaire que Reclus a décrit plus haut. Cette distinction deviendra courante chez les anarchistes du XIXe siècle et Bakounine - j'y reviendrai - lui donnera une formulation canonique.

    Pour ces anti-autoritaristes et anti-étatistes, l'attachement naturel à sa communauté est à la société ce que le nationalisme est à l'État*; si le premier est légitime, dans la mesure même où la société est nécessaire, légitime et naturelle, le second est une «*abstraction mensongère, toujours au profit d'une minorité exploitante*». La pensée et la pratique anarchistes se sont articulées autour de ces distinctions. Rappelons que l'une comme l'autre se sont forgées en Europe au milieu du XIXe siècle, c'est-à-dire au coeur du mouvement qui a fait naître les sentiments nationaux. Rappelons aussi qu'après avoir exprimé les aspirations des peuples et leur volonté de transformation radicale de l'ordre établi, le nationalisme est devenu l'un des moyens privilégiés du triomphe de la réaction qui s'est élevée sur les ruines des empires (ottoman, austro-hongrois, russe...) en hissant bien haut le drapeau national.

    Bakounine, qui a passé son existence au cœur de ces combats, s'est déclaré volontiers «*patriote de toutes les patries opprimées*», respectueux de la «*nationalité*», qui «*est un fait comme l'individualité*». Mais, dans le même temps, il refusa à la nationalité, qui divise, le statut de principe universel. Ceci est important et mérite qu'on s'y arrête*: Bakounine et tous les anarchistes avec lui ont professé une immense méfiance, quand ce n'est pas un profond dégoût, pour toutes les modalités de prise en charge par l'État de ce fait que constitue la nationalité. Cette manipulation étatique, les anarchistes ne cessèrent de la dénoncer comme conduisant à la haine et à l'ethnocentrisme. Pour citer une fois encore Reclus*: par le nationalisme, «*le sentiment d'amour pour le pays où l'on est né se mue en sentiment de haine pour l'étranger.*» Le patriotisme devient alors une «*passion très mesquine, très étroite, très intéressée surtout, et foncièrement anti-humaine, n'ayant jamais pour objet que la conservation et la puissance de l'État national, c'est-à-dire le maintien de tous les privilèges exploiteurs au milieu d'une nation.*» Pour parler comme Guy Debord*: le nationalisme est une des modalités privilégiées de l'incorporation du spectaculaire au politique et la construction de l'identité nationale est du spectaculaire en acte.

    On en arrive ainsi tout naturellement à cet autre élément de l'analyse anarchiste du nationalisme, lequel fut capital dans la genèse de ces idées*: l'antimilitarisme. Les anarchistes perçurent en effet très nettement que l'idéologie nationaliste conduisait à la guerre et que ce sentiment mesquin et étroit, largement induit, se prêtait particulièrement bien à la propagande martiale étatiste.

    Nous savons aujourd'hui à quel point cette analyse était juste. Renan pouvait, en son temps, définir la nation comme la conjugaison harmonieuse de traditions communes héritées et d'une volonté collective*: cette tradition et cette volonté collective pouvaient en droit et étaient souvent en fait largement imposées plutôt que découvertes, induites plutôt que ressenties de manière fibre et autonome*; en un mot, fabriquées de toutes pièces. Quiconque veut s'en donner la peine peut suivre l'histoire de la mise en place des puissants instruments de propagande au moyen desquels on a fabriqué du nationalisme. Bien avant l'emprise médiatique actuelle, l'État s'en était déjà chargé, en faisant de la propagande - à côté de l'éducation - un outil fondamental dans la constitution de la Nation et du sentiment nationaliste. Exemplaire fut le cas de la Commission Creel, mise sur pied aux États-Unis durant la Première Guerre mondiale et qui transforma, en quelques mois, une population pacifiste en hystériques partisans de la guerre. L'histoire des systèmes d'éducation nationaux peut elle aussi être entièrement relue dans cette éclairante perspective.

    Face à l'épreuve terrible de la Première Guerre mondiale, tous les anarchistes se rappellent avec tristesse et incompréhension ce sinistre Manifeste des Seize rédigé en faveur de l'entrée en guerre et signé par des anarchistes, parmi lesquels Pierre Kropotkine, c'est-à-dire certainement le plus important penseur du mouvement. Chacun y lit, aujourd'hui encore, la puissance inouïe de la propagande étatico-nationaliste et un rappel à la nécessaire vigilance.

    De telles conclusions étaient alors assez courantes dans les partis de gauche, comme chez les progressistes de toutes tendances*: la visée internationaliste des mouvements révolutionnaires du XIXe siècle ne signifie pas autre chose que la reconnaissance du caractère limitatif et provisoire de l'État-nation. Elle n'est qu'une des nombreuses modalités par lesquelles s'exprimera la critique du nationalisme.

    Telle est d'ailleurs la leçon que retint couramment, avec les anarchistes, toute une génération de penseurs et d'intellectuels férocement anti-nationalistes du début du XXe siècle qui assimilaient volontiers le nationalisme à une maladie mentale. Voici l'image à laquelle ce point de vue menait*: le nationalisme est un manche. À un bout du manche il y a un drapeau*; à l'autre bout se trouve un imbécile qui fait la démonstration de son imbécillité par le simple fait qu'il est disposé à aller mourir pour la plus grande gloire du drapeau qui est situé à l'autre bout du manche*; ou à aller tuer n'importe quel autre imbécile agrippé à un manche au bout duquel flottera n'importe quel autre drapeau...

    La question du nationalisme resurgit aujourd'hui dans le contexte à la fois paradoxal et complexe de la mondialisation qui tout à la fois exacerbe et brise les identités nationales. La tentation est alors forte de jouer la nation contre le nationalisme et de chercher dans la nation de quoi assurer l'articulation d'un projet universel à une réalité régionale particulière. Le nationalisme, nous assure-t-on alors, doit être envisagé comme une modalité où est susceptible de se résorber provisoirement l'actuelle contradiction (ou tension) entre, d'une part, un universalisme abstrait et généreux mais dont nous avons appris à nous méfier pour y avoir découvert l'ethnocentrisme ou même l'impérialisme et, d'autre part, toutes ces variétés de relativisme culturel dont on a appris qu'ils risquent de conduire, dans l'exaltation non critique des différences, à l'exclusion, à la ghettoïsation, voire au racisme. Au lecteur de juger si c'est un pari qui peut être fait. Pour ma part, je l'avoue, je reste incapable d'envisager le nationalisme autrement que comme un manche...



    Suite du livre ici: http://forums.resistance.tk/message.php?p=64415#post64415
     
  6. Finalement, l'anarcho-sionisme c'est rien du tout à côté de CA:

    [​IMG]



    C'est le logo du groupe "Black Ram". Et pourtant, ils se défendent de toute affiliation au nazis! Apparament que le but est de récupérer la croix gammée aux nazis qui se l'ont appropriés...

    Mais à voir leurs idées (nationalisme, néo-paganisme, odinistes), ca sent pas bon...


     
  7. muflusch
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    muflusch vive les rats Membre actif

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    c'est quoi le paganisme?
     
  9. Apatride
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    c'est le retour aux cultes païens.
     
  10. Angus0
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    le groupe dont a parlé anarchoi m'a l'air d'etre un peu antisémite la...
     
  12. Angus0
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  13. anarchiste
    en cherchant un peu j'ai vu qu'ils pronaient un rapprochement entre le satanisme (d'ailleurs le belier c'est le signe de satan) et l'anarchisme, ils sont completement barrés c'est mecs...
    "le satanisme comme religion du revolutionnaire" qu'ils disent...
     
  14. Sullivan
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    Sullivan Glandeur rêveur Membre actif

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  15. libertaire
    J'ai rien contre le paganisme en lui-même. Par contre le nationalisme et tout ça ben...
     
  16. BenP
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    Attention y a une nuance à faire : le satanisme dont ils causent, c’est pas le satanisme des messes noires et des égorgements de poulets (gros cliché quand même) qu’on attribue aux adolescents gothiques (autre cliché), c’est plutôt le satanisme des gens “matures”. Le vrai satanisme, j’ai cherché ET dans le dico ET dans wikipédia, c’est la croyance uniquement en soi. Cesser de croire en Dieu, cesser de croire que c’est lui qui nous apporte tout les bienfaits et les merdes du monde mais simplement croire en sa propre valeur, force et intelligence.

    Donc ca se rapproche un peu de l’anarchisme je crois (je crois) mais derrière ça, il y a quand même une nuance : les satanistes croient que c’est Satan qui les a libérés et en un sens, quand ils croient en eux même, ils remercient Satan. Donc le satanisme, ca me semble bien être complètement clérical. Et puis même, on connaît tous la Génèse (généralement), on sait que Satan est un ange déchu mais un ange quand même et donc il vient de Dieu, il en est indissociable.

    Hors Dieu n’existe pas donc Satan non plus.

    Un peu hors sujet mais c’est le titre de la section...
     
  18. Angus0
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  19. anarchiste
    Oui, bien sur c'est a celui la que je pensais, ce que je dénonce c'est le rapprochement que le groupe fait entre l'anarchisme et le satanisme (qui est quand meme une religion quoi qu'on en dise.)
     
  20. BenP
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    BenP Branleur individualiste

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  21. apolitique/Indécis
    Bah y a des points communs, c'est pour ça qu'ils semblent vouloir les associer, comme quand les libertariens ont associé anarchisme et capitalisme alors qu'il y a pas plus éloigné comme positions.
     
  22. Angus0
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  23. anarchiste
    Ben oui et c'est une connerie aussi.
     
  24. headskin
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    headskin Geek Membre actif

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  25. libertaire
    C'est pour sa que les ''sataniques'' ont été, et sont toujours ''pourchassé'' par l'église catholique.
    En soi, ce n'est pas une religion, mais une croyance ''païenne'' pour utiliser ce mot chrétien.

    Ce qui rejoint très bien le paganisme, qui rassemble en son sein toutes les croyances (non pas religions) ''païennes'' qui en soit croient toutes, soit en la nature et l'homme, soit en l'homme et la nature,pour être plus explicite :

    L'homme enfant de la nature, l'homme serviteur (jardinier etc) de la nature, qui contredit totalement les religions existantes du fait que celle-ci mettent en avant l'homme ''fils légitime de la nature'' et donc héritier, et propriétaire de celle-ci, ce qui pour moi, est faux.

    Donc oui, on peut croire a une des croyance fesant partie du paganisme, en étant anarchiste, sans que cela soit en quelque manière que ce soit, une nouvelle forme de religion.

    Wiki power
     
  26. Apatride
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    Apatride Membre du forum Membre actif

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    Sauf que la nature est comprise comme un être transcendant dans les religions païennes. Il y a bien une mystique, ce qui est en opposition avec le matérialisme et le rationalisme des anarchistes.
     
  27. Verdâtre
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    Verdâtre Subversif primitif Membre actif

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  28. anarchiste
    Les anarchistes doivent obligatoirement être matérialistes et rationalistes ?
    Je le suis, mais j'aurais tendance à le considérer de plus en plus comme une sorte de défaut.
    Je connais la devise "Ni dieu ni maître", je pense qu'elle a tout son sens dans une société opprimée par la religion, mais dans l'absolu, je ne vois pas en quoi les croyances mystiques ou spirituelles gêneraient.

    Par exemple, je connais beaucoup d'anarchistes qui croient au Père Noêl :ecouteurs:
     
  29. Apatride
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    Apatride Membre du forum Membre actif

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    Juin 2007
    France
    Je pense que toute transcendance est une négation de la liberté des individus. Les mystique sont à éradiquer, ne serai-ce que par amour de la vérité.
     
  30. BenP
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    BenP Branleur individualiste

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    Sept 2009
  31. apolitique/Indécis
    C'est progressif de ne plus croire en dieu : pour moi, c'a été d'abord le rejet de l'éducation catho imposée(sournoisement) à l'école puis la période "ado-rebelle" où on met tout ce qui est au dessus de nous EN dessous de nous, dieu y compris, puis la période un poil plus mature, où ca devient logique de ne plus croire en dieu et surtout très amusant.

    Si si très amusant d'aller à l'église juste pour bouffer la mini chips ou pour se rafraîchir quand il fait chaud en été (soit avec la fraîcheur ambiante soit avec l'eau du bénitier)...et tant d'autres. Bref.

    Les valeurs telles que "ne pas tuer son prochain" ou "ne pas voler", c'est pas des valeurs chrétiennes, musulmanes ou juives : ce sont des valeurs humaines, c'est logique et normal de ne pas voler ou de ne pas tuer, ce n'est pas un cureton qui va me l'apprendre.

    La religion actuelle n'est que la continuité d'un mouvement millénaire qui a asservi des milliards de personnes à travers les siècles en inspirant la crainte des Enfers et la convoitise du Paradis. Aujourd'hui elle se perd dans la mode de l'humanitaire, cette sorte de rédemption à bon compte (un pauvre chèque de 20 euros à la première bonne soeur qui passe et hop, t'as sauvé Rubina, petite Burkinaise de 5 ans qui t'envoie sa pub depuis six ans)...c'est bien une des dernières choses qu'elle puisse faire d'utile. Surtout qu'elle n'en a pas le monopole et ça, ca la gêne. Enfin je pense.