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Humanisme, compassion et anarchisme

Discussion dans 'Musique et contre-cultures' créé par Damona, 24 Mars 2023.

  1. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  2. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je t'avoue que je n'ai pas compris tes questions.
    Mais ça me paraît très étrange de parler d'"éducation innée" alors que par définition l'éducation est ce qui est acquis après la naissance voire enseigné par autrui.
     
  3. Damona
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    Damona Membre du forum

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    Mar 2023
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    Ah ça me rassure :'D parce que j'ai pas compris non plus :'D

    Qu'est-ce que "l'éducation auto-personnelle" ? Tu veux dire, l'éducation que l'on s'impose à soi-même par souci de conformisme ? En fait tu distingues 3 formes d'éducation ? Il y aurait l'éducation interne (en gros, pour reprendre des termes freudiens, le sur-moi qui impose au ça) ; l'éducation externe et l'éducation bilatérale (interne-externe). Les deux premières formes imposeraient un certain degré de contrainte sociale, tandis que la troisième serait davantage dans un rapport d'échange réciproque, c'est ça ? Dans tous les cas, ça serait difficile de trouver des critères objectifs d'évaluation si tu veux mesurer l'influence de ces trois types d'éducation... Je ne vois pas du tout lesquels on pourrait prendre. Et ensuite il faudrait établir tout un protocole expérimental avec plusieurs groupes d'individus... Bref, un vrai sujet de thèse ^^

    Sur la génétique, oui je comprends, tu veux dire que certains traits culturels finiraient par être intégré dans le patrimoine génétique ? Alors là ça devient Lamarckien XD : première théorie de l'évolution avant Darwin dans laquelle le besoin créé l'organe. Chez lui, pas de hasard, les êtres ont la capacité de s'adapter à l'environnement au fur et à mesure que celui-ci change, donc ses gènes se modifient également. Pour la communauté scientifique, le lamarckisme n'a pas fait la preuve de sa réalité, contrairement au darwinisme. En gros, nous naissons avec des capacités génétiques spécifiques héritées de nos deux parents et de leurs parents et, en fonction de notre environnement socio-culturel et donc, de notre éducation, nous développons certaines de ces capacités génétiques. Mais notre patrimoine génétique ne peut pas changer en cours de route.
    Par exemple, un gamin qui naît avec une génétique le prédisposant au sadisme, élevé dans un foyer harmonieux et équilibré, ne deviendra probablement jamais un sadique. Cette propension génétique (a supposé qu'il existe un gène du sadisme, spoiler alerte : non, il n'existe pas, ce n'est pas aussi simple :'D) ne s'est pas exprimée.
    Du coup, pour répondre à ta question, je ne pense pas qu'il puisse exister une "éducation génétique transmissible" dans le sens où l'expression ou l'inhibition de certains gènes, favorisés par l'éducation, seraient transmissibles. On transmet tous nos gènes, pas seulement ceux qui ce sont exprimés grâce à notre éducation. Mais c'est une question vraiment intéressante, il faudrait la poser à des généticiens ;)
     
  4. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  5. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Il me semble que l'épigenitique remette dans une certaine mesure le Lamarckisme au goût du jour. Mais comme tu dis faudrait en parler à des généticiens ^^
     
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  6. Le Chat Noir 999
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    Le Chat Noir 999 Membre du forum

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    Mar 2023
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    Désolé de n'avoir pas été clair!
    Pour l'éducation auto-personnelle, je pensais effectivement à l'éducation que l'ont acquiert soi même par soi même. Pas trouvé d'autre mot!!!
    Les protocoles scientifiques modernes ont leurs limites en effet...
    Pour reprendre l'exemple du lévrier qui attaque un chat, Cette race a été élevé et entrainé depuis belle lurette à la course derriere un "appat", l'humains ayant fait en sorte d'éxacerber cet instinct primaire là par l'éducation.
    Effectivement, les être vivants évoluent. C'est un système d'adaptation à son environnement
    Concernant les besoins qui créent les organes, je pensais plutôt a des besoins qui font évoluer les organes ou mêmes des tissus de manière générale, et non en créé, ou du moins qui modifierait sensiblement certaines liaisons, notamment cérébrales... Il me semble d'ailleurs que la science est assez d'accord sur ce sujet.
    Par exemple, il est prouvé, depuis peu, que le corps humain stocke d'avantage de gras quand il est exposé à des perticides afin de stocker ces molécules dans les tissus graisseux de manière a limiter les effets toxiques de ses molécules.
    Concernant l'éducation innée, pas trouvé d'autre mot non plus, mais c'était pour signifier une sensibilité, des schémas constructifs de la personne liés à des caractères génétiques évolutifs, même s'ils peuvent aussi être liés à d'autres facteurs, et que ces gènes peuvent être réveillés ou endormis...
     
  7. anarch
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    Mar 2023
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  8. libertaire, anarchiste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Je pense qu'il faut être très prudent avec ce genre de choses, dans le sens où, on parle de l'intersection entre plusieurs sciences différentes, avec des langages et concepts différents. Il sera difficile d'établie une équation claire entre des molécules chimiques, des processus chimiques et éléctriques avec des émotions (réaction physique du corps selon sa configuration et les stimulis en jeu selon Damasio), puis des sentiments (conscience de l'état physique de son corps selon Damasio) et des comportements symbolisés par des concepts, interprétations purement symbolique et culturel qu'on utilise pour exprimer/anticiper comme une personne agit dans tel ou tel contexte.

    Ca fait beaucoup beaucoup de variables à considérer, et je pense que la meilleure grille de lecture pour lire les schémas constructifs d'une personne, sa sensibilité, c'est davantage la psychologie, psycho-sociologie ou encore, effectivement, en back up, les neurosciences. Davantage qu'une lecture génétique, dont on peut seulement parler au niveau chimique pour en parler précisément et éventuellement effectuer des corrélations générales, mais d'après mon expériences aucune corrélations concrètes et efficaces n'a été établie entre une configuration génétique qui produirait des sentiments/émotions/comportements solides.

    Bien sûr, si vous avez des exemples et tout, je suis ouvert, car c'est des sujets dont je m'intéressais, il y a quelques années, et je suis plus vraiment à la page :) Je décris ici plutôt mes dernières impressions qui me sont restés.

    J'ai plutôt consacré mes dernières années à l'étude de l'anarchie, des mouvements autour, l'histoire, etc. ahah :)
     
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  9. Le Chat Noir 999
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    Le Chat Noir 999 Membre du forum

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    Mar 2023
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    Effectivement, ce sont des notions très sensibles et infiniment complexes.
    Il ne peut y avoir, selon moi, de formules "fermées" qui puisse expliquer tout cela de manière purement exacte.
    Le monde est quelque chose de relativement "ouvert" et tout être est par la même relativement "ouvert".
    Il en est de l'infini de l'être...
    Les sciences humaines sont à ce jour ce qui permet d'être le plus concret et terre à terre avec tout ça effectivement.
     
  10. Damona
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    Mar 2023
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    Non je connais pas, je vais me renseigner merci beaucoup :)

    Alors t'as tout à fait raison et je te remercie de me corriger car cette idée à servi des théories racistes et misogynes ':(, j'ai fait un gros raccourci de langage (cerveau = densité neuronale) totalement erroné. En fait il semblerait, selon les neurobiologistes, que l'important est la densité de neurones et surtout l'organisation cérébrale et la répartition de la matière grise. Donc tout à fait, les relations sociales jouent un rôle certain dans la stimulation cérébrale.
    Après il y a une maladie, la microcéphalie, ou les capacités intellectuelles sont directement reliées à la taille du cerveau parce que évidemment si t'as la moitié du cerveau cramé, ça devient compliqué.

    Merci je vais regarder ça ;)
     
  11. Damona
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    Damona Membre du forum

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    Mar 2023
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    Bon là la conversation m'a un peu perdue :'D je suis pas assez calée sur ces sujets pour avoir un avis :'D
    Effectivement l'épigénétique est intéressante et je pense aussi que Lamarck n'avait pas tout à fait tort. D'ailleurs j'ai toujours eu du mal à croire au hasard pur, je trouve que c'est un peu facile comme explication et, finalement, ça rappelle un peu le concept de divinité : dire "ben c'est le hasard" c'est un peu comme dire "ben c'est Dieu qui l'a voulu" :'D
    Alors oui, je pense que y a énormément de facteurs qui entrent en compte. Un jour, à l'époque où Sarko avait ressorti les bonnes vieilles théories lombrosiennes éculées de papi raciste avec son "gène du crime" qu'il faudrait déceler dès l'enfance, j'avais eu l'occasion de rencontrer des généticiens sur un site de fouilles archéologiques et je leur avais demandé ce qu'ils en pensaient. Ils prenaient pas beaucoup de risque et disaient que leurs profs leur disaient c'est du 50/50 : 50% génétique, 50% social :'D
    Pour la psycho je suis beaucoup plus réticente, j'ai jamais accroché... Je trouve que leurs conceptions manquent de faits objectifs et s'établissent souvent sur des présuppositions, mais je peux me tromper, je n'ai aucune connaissance sérieuse dans ce domaine. Et puis les neurosciences ont quand même énormément bousculées les conceptions psychologiques, notamment sur l'éducation des enfants. Perso, les neurosciences ont beaucoup influencé et validé mes croyances sur la façon dont j'ai materné et materne encore mes filles. Le cerveau triunique est une théorie que je trouve pas mal, même si elle est contredite à cause de sa simplicité, je pense qu'elle ne doit pas être si éloignée de la réalité quand je vois l'évolution de mes enfants.
    Après je me suis aussi pas mal pris la tête avec mes camarades de sociologie quand j'étais à la fac qui voyaient tout sous le prisme de la société, je trouvais que c'était un peu trop facile de tout expliquer par la société. Bien sûr qu'il y a un lien entre la misère économique et la misère intellectuelle, bien sûr qu'un gosse qui naît dans une famille où les parents sont alcoolo, violents et pauvres partent avec des putains de boulets aux pieds... Mais j'ai déjà eu l'occasion de constater que, dans une même fratrie d'enfants issus de la classe pauvre, l'un était devenu hyper violent et l'autre s'accrochait à mort pour s'en sortir, apprendre et étudier... Donc, c'est clair que les sciences sociales et biologiques ne pourront jamais être des sciences exactes, pures, comme le sont les mathématiques.

    En tout cas, pour revenir à la compassion, il y a assurément un phénomène de transmission des capacités compassionnelles que ce soit en termes d'hérédité génétique comme en terme d'hérédité culturelle lié au fait que nous transmettons une partie de notre éducation socio-culturelle à nos enfants. Il doit en aller de même des animaux grégaires qui reproduisent les comportements qu'ils ont appris.
    Et aussi, la compassion est différente de l'empathie. L'empathie fonctionne sur les neurones miroirs : un mec qui sourit va me faire sourire, un mec qui s'agace va m'agacer, etc. La compassion c'est vraiment partager la souffrance d'autrui. Il y a souvent confusion entre les deux termes.
    Voir cet article qui interroge la neuroscientifique et psychologue Olga Klimecki : "Alors que l’empathie fonctionne comme un simple miroir des émotions d’autrui, la compassion implique un sentiment de bienveillance, avec la volonté d’aider la personne qui souffre" https://www.unige.ch/lejournal/numeros/93/article1/article1bis/
     
  12. anarch
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  13. libertaire, anarchiste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    C'est sûr que ça part dans tous les sens, mais bon c'est le propre d'une bonne discussion j'imagine !

    Effectivement je nie pas l'apport que ces sciences peuvent apporter, au contraire, pour avoir exploré pas mal de domaines, enfaite toutes les sciences ont des choses à nous apporter. Dans leur point de vue spécifique qui nous font voir le monde d'une manière toujours différente. Toutes les disciplines humaines sont complémentaire je pense. Et j'aurai tendance à recommander la curiosité.
    Perso, j'ai eu une période neurosciences, et ça m'a beaucoup apporté dans ma vue actuelle des choses. Ca a nourrit une bonne partie de mes pensées philosophiques telle que j'ai pu les présenter dans ma première réponse sur cette discussion.


    Pour recentrer le débat sur la compassion et l'anarchisme. Pour moi, la lutte est davantage social, culturelle et politique que biologique. La biologie nous apporte des éléments c'est sûr, mais son influence dans l'espace sociale et politique sur notre volonté de construire une société plus juste, égalitaire, et compassionnelle, je suis pas sûr qu'en tant que telle, elle puisse nous apporter quelque chose de critique. Surtout sans mise en relation avec les sciences sociales, politiques, historiques, etc.

    Et c'est pour cela, que je trouve d'autant plus utile, le travail artistique de nourrir une réflexion alternative sur notre rapport à nous-même et aux autres par l'intermédiaire d'oeuvres littéraires, d'émotion et de sentiment qu'elles peuvent générer (sous entendu je soutiens le projet de @Damona@Damona ;)). Plutôt que de se lancer dans des études scientifiques ultra hardcore sur l'influence de la génétique et de la biologie dans notre manière de vivre ensemble. Ce n'est que mon avis :)
     
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  14. Le Chat Noir 999
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    Le Chat Noir 999 Membre du forum

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    Par exemple, le poulpe a des connexions neuronales dans ces tentacules en plus du cerveau. Il est aussi avéré que les mammifères ont des connexions neuronales dans leur système digestif. Du coup, la taille du cerveau entre en compte mais pas que puisque les neurones peuvent être ailleurs que dans le cerveau. On parle donc plus de quantités de neurones que de densité. même si l'un ne va pas sans l'autre...

    Je crois plutôt que si ce serait un dieu qui l'aurait créé, il n'y aurait pas de hasard car tout serait dicté par un Dieu!

    N'est ce pas dans la difficulté que l'on se renforce, si toutefois on arrive à surmonter les épreuves?

    Il faut de tout dans un monde, et ça donne une complémentarité à l'ensemble!
    Plus il y a de points de vue différents, plus on se rapproche du vrai.
    Y a t il des domaines inutiles pour le tout?
    N'est ce pas la diversité qui fait la richesse?

    Je m'arrete là avec les concepts naturalistes promis!!!
     
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  15. Ze Dark Dude
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    Ze Dark Dude Membre du forum Membre actif

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  16. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  17. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je n'y crois pas. On apprend forcément par son environnement et en tant qu'espece sociale on est particulièrement sensibles aux productions (au sens large) des autres. Je ne crois pas qu'on puisse s'éduquer seul.

    En plus là y a une confusion entre individus et espèces. La taille du cerveau d'un individu ne détermine ni son intelligence ni sa compassion ni aucune capacité cognitive. Si on compare des espèces par contre on peut trouver une corrélation mais comme tu dis c'est difficile de savoir quel serait LE bon critère (si tant est qu'il n'y en ait qu'un), d'autant que la plupart des critères sont corrélés les uns aux autres (la densité neuronale au nombre de neurones selon le poids à la taille du cerveau selon le poids au nombre de circonvolutions à la taille du néocortex comparé à la taille générale du cerveau etc etc...).

    Là dessus je suis complètement d'accord ! D'ailleurs je mets un point d'honneur à me définir matérialiste et donc déterministe. Je ne crois ni au hasard, ni au libre-arbitre ni évidemment à Dieu et au mektoub.

    Là je suis moins d'accord, je ne sais pas d'ailleurs comment tu mesures la pureté d'une science mais pour ma part les mathématiques ne sont pas une science, elles sont un outil au service de la science. Je considère que le point nodal de la science est l'expérience / la mesure (et la méthode permettant d'éviter les biais).
    Perso je conçois LA science comme l'étude de la matière et de ses propriétés à partir de l'expérimentation et avec une méthode permettant d'éviter les biais. Et les disciplines scientifiques comme des spécialisations à différentes échelles. Ainsi une discipline ne pourra jamais être exacte dans son coin. Les théories développées en son sein doivent forcément intégrer celles des disciplines travaillant à une échelle plus fondamentale.

    Je vais lire l'article que tu cites mais ça m'étonne ce que tu dis. Déjà la définition que tu donnes de l'empathie diffère de ce que j'ai pu lire. Ensuite l'implication des neurones miroirs est contestée il me semble. Perso j'avais lu un article de Blair qui définissait deux types d'empathie, le premier cognitif qui consiste en la théorie de l'esprit (la capacité de comprendre que l'autre agit selon ses propres connaissances et buts comme dans l'expérience où on montre une BD où deux enfants et deux malles sont dans la première vignette, dans la deuxième vignette l'un des deux mets le ballon dans une des malles, dans la troisième il quitte la pièce, dans la quatrième l'autre enfant change la balle de malle et dans la cinquième le premier enfant revient et on demande au sujet dans quelle malle il va chercher le ballon, un truc du genre).
    L'autre est une empathie émotionnelle (je me souviens plus du terme exact) et consiste en la reconnaissance des émotions (notamment des expressions faciales). Peut-être dans ce deuxième cas on pourrait penser que les neurones miroirs sont impliqués (reproduction mentale du schéma musculaire nécessaire à l'expression faciale) mais en théorie de l'esprit j'ai des doutes. Quand bien même il me semble que l'empathie définie ainsi excède une simple reproduction de l'expression.
    En plus dans ton texte tu parles d'ocytocine et, je peux me tromper, mais de mémoire c'est bien le terme "empathie" qu'utilisent les neuroscientifiques qui travaillent sur l'ocytocine non ?

    Sinon je pars encore dans tous les sens mais je sais pas si tu connais la théorie de William James (et un autre dont le nom m'échappe) sur les émotions ? En gros il dit qu'elles ne sont que la façon dont le cerveau interprète des changements initialement strictement corporels. Pour schématiser c'est parce que le rythme cardiaque s'accélère, qu'on sue, que nos yeux s'ecarquillent, etc... qu'on a peur, et non l'inverse. Bon cette théorie date et elle a été réfutée parce qu'elle ne permet pas d'expliquer certaines choses mais pas totalement abandonnée non plus. Or si ce que tu dis est vrai l'empathie provoquerait des réactions corporelles mécaniques à l'expression d'autrui (on le voit sourire, on sourit pour reprendre ton exemple) ce qui, selon James, pourrait induire un certain ressenti. Ce qui pourrait faire le lien entre ce que tu définis comme empathie et ce que tu définis comme compassion.
     
  18. Ze Dark Dude
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    Je crois que c'est ce qu'on appelle l'épigénèse non?
     
  19. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  20. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je suis d'accord et pas d'accord en même temps. On ressent et réfléchis avec notre cerveau. La faim comme le sentiment d'injustice sont des phénomènes biologiques.
    Une piste de réflexion que j'aimerais creuser c'est l'idée que les autres espèces animales sont moins capables que les humains de faire abstraction de leurs besoins primaires que ces derniers. J'expliquerais ça du fait que la vie en groupe a été tellement importante pour la survie de notre espèce (du fait qu'on n'a ni griffes, ni canines géantes, etc...) que nos ancêtres les plus aptes à faire des concessions pour garantir la cohésion de leur groupe ont pu survivre.
    C'est ce qui permet selon moi le développement des inégalités et l'adhésion facile des humains à des mythes ou idéologies qui les justifient. Ça nous permet d'avoir des difficultés à combattre une société qui ne nous permet pas de satisfaire pleinement nos besoins, de nous épanouir, parce qu'on a peur d'être exclu du groupe, marginalisé, etc...
    On a des besoins sociaux qui sont des besoins biologiques. Et la lutte des classes repose aussi sur cette tension entre ce qu'on est capable de tolérer (en tant que classe laborieuse) comme manque et souffrance et le sentiment d'appartenir au même groupe que la classe exploiteuse duquel on ne veut pas se sentir exclu.

    Tout dépend ce que font ces neurones. L'organisation et les connexions comptent que la présence de neurones.

    Je suis d'accord avec ça.
    Pour moi la science est indispensable et l'idéologie révolutionnaire doit s'appuyer sur les connaissances scientifiques. Et l'art est aussi important pour passer un message compréhensible le mieux et le plus possible par ceux à qui on s'adresse.
     
  21. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  22. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    L'epigenese je viens de chercher c'est le développement intra-utérin depuis l'œuf jusqu'à la conception. Dans ce cas non, je dirais que ce dont le parle est plutôt l'ontogenèse.
     
  23. Damona
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    Damona Membre du forum

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    Exact, et c'est même pire que ça, sans interaction sociale et sans affection, les bébés humains meurent, voir l'horrible expérience de l'empereur Frédéric II qui voulait connaître le "langage naturel" (sans influence extérieure) des humains et qui a conduit à la mort des nourrissons nourris et soignés sans aucun contact affectif. Ou encore les non moins horribles expériences du psychologue Harry Harlow sur les macaques dont les nouveaux-nés étaient séparés de leurs mère, à leur naissance, et placés en présence de deux substituts maternels, l'un fournissant du lait, l'autre recouvert d'un tissu et fournissant une source de chaleur (les petits allaient téter puis retourner rapidement se blottir contre le substitut chaleureux).
    Mais je pense que Chat Noir voulait seulement parler du conformisme qui nous pousse à nous auto-éduquer pour convenir aux mœurs du groupe (ou l'inverse, un esprit rebelle s'auto-éduquerait pour aller à l'encontre des mœurs du groupe).

    Ok, ok, je reprends ^^ : les disciplines scientifiques qui se spécialisent dans l'étude de l'humain (c'est vrai qu'on dit toujours les sciences sociales ou les sciences humaines) telles que la sociologie, l'histoire, l'ethnologie, la psychologie, etc. ont plus de difficulté à s'établir sur des protocoles expérimentaux qui auraient la même rigueur que la chimie ou la physique et c'est en cela qu'elles diffèrent des autres sciences. J'ai fait une erreur de frappe, je voulais dire les sciences DURES, pas pures ':(:'D
    Je vais prendre l'exemple de la médecine, les médicaments ne fonctionnent pas pareil sur tout le monde, d'où la liste des effets secondaires possibles. A ce titre, les peuples non-occidentaux, fondés notamment sur le chamanisme, pensaient qu'il était inutile d'administrer un traitement thérapeutique (à base de plantes, à l'instar de nos médicaments qui reproduisent synthétiquement les propriétés de certaines plantes) à un individu si on n'avait pas d'abord guéri son "âme", sa "psychée" (appelle ça comme tu veux ^^). Et il est vrai qu'aujourd'hui certains scientifiques reconnaissent l'importance du mental dans le processus de guérison. Alors il y a plein d'explication, génétique, sociale, etc. Mais, en conséquence, la diversité des facteurs qui entrent en compte dans le vivant et la diversité qui opère au niveau individuel rendent extrêmement compliqué l'établissement de protocoles expérimentaux, c'est juste ça que je voulais dire ^^

    Oui, comme j'ai dit, les deux termes sont souvent confondus et cela peut effectivement faire débat parce que, étymologiquement, ce sont des synonymes, les deux signifiant la capacité à souffrir avec autrui. Toutefois, de nos jours, l'empathie précise le fait de ressentir ce qu'autrui ressent et, de ce fait, d'imiter sa gestuelle. La compassion aurait une dimension intellectuelle de compréhension plutôt que de sentiment : je ne ressens pas ta douleur, mais je la comprends. C'est pour cela que j'ai opté pour le terme compassion. Quand je suis face à un connard en SUV qui me grille la priorité tout en me faisant un doigt d'honneur alors que je suis en vélo (véridique), plutôt que de l'insulter de connard et lui retourner son doigt d'honneur (empathie) je fais preuve de compassion en me disant "non, il n'a pas voulu me tuer et ce n'est pas un gros fdp, il est juste en retard à son boulot de merde et moi je roule à 20km/h sur une route à 50".
    Je n'ai vu nulle part que les neurones miroirs, parfois appelés neurones empathiques, étaient remis en question. Je veux bien le lien si tu as ;)

    En plus dans ton texte tu parles d'ocytocine et, je peux me tromper, mais de mémoire c'est bien le terme "empathie" qu'utilisent les neuroscientifiques qui travaillent sur l'ocytocine non ?

    Oui, après les anglophones ne font pas tous la différence empathy/compassion, parce que je crois que dans leur langue, la compassion a une dimension de pitié. Et puis je ne pense pas que le sentiment empathique soit contradictoire avec la capacité compassionnelle : lorsque je compatis à la situation d'un ancien qui se fait allègrement tabasser par un CRS, je peux aussi ressentir sa souffrance, sa peur, sa colère (etc.) par empathie. Enfin je sais pas trop... T'aime bien la précision des mots toi hein ? Aille, j'ai mal au cerveau maintenant.. fuck, j'espère que tu souffres de ma souffrance :p

    Non je connais pas, mais ça me rappelle un article neuroscientifique super intéressant qui dit en gros la même chose et que je partage : "Nous avons 7 sens, et les 5 plus connus sont les moins importants" - BBC News Afrique
     
  24. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  25. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Ah ok mdr ça rend complètement caduc tout mon paragraphe du coup.
    Oui je viens de lire l'article, comme je l'ai compris l'empathie selon l'auteure c'est le fait de ressentir ce que l'autre ressent tandis que la compassion ce serait transformer ce ressenti en une volonté d'aider l'autre. Je crois voir la nuance. Mais du coup la compassion me semble limite plus relever de la planification de l'action que de l'émotion (même si elle dit que les zones de cerveaux associées aux émotions positives sont davantage actives chez les individus en train de compatir selon l'IRM).

    Là perso je préfère être empathique que compatissant hehe.

    Je devrais pouvoir trouver ça, je chercherai demain.

    Oui, enfin là je pinaille mais c'est parce que j'avais mal compris ce que t'entendais (et la dame interviewée) par empathie. J'avais l'impression que tu en parlais comme d'un simple mimétisme. Là c'est plus clair. C'est pour ça que je devrais lire la totalité avant de répondre. Mais on perd pas les mauvaises habitudes aussi facilement.
     
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  26. Le Chat Noir 999
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    Le Chat Noir 999 Membre du forum

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    Dans cet article, il est abordé certains exemples de sujets que je définis maladoitement par "éducation auto-personnelle".
    Evidemment, à elle seule, elle n'a pas lieu d'exister puisqu'elle fait partie d'un tout:
    https://www.cairn.info/revue-savoirs-2004-5-page-59.htm
     
  27. Le Chat Noir 999
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    Le Chat Noir 999 Membre du forum

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    Mar 2023
    Homme
    En gros, le simple fait d'être un animal vivant, donc forcément dans un environnement, n'induit pas une forme d'éducation de soi par soi?
    Par exemple des formes de conscience primitives ?
    Une forme d'éducation innée primitive liée au patrimoine génétique que l'on nous a transmis qui pourra ou non se développer ensuite avec les expériences vécues ?
    Le terme éducation n'est sûrement pas exact je suppose.
    Ne peut on pas considérer notre corps comme un environnement ?
     
    anarch apprécie ceci.
  28. Ze Dark Dude
    Offline

    Ze Dark Dude Membre du forum Membre actif

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    2
    Avr 2022
    Homme

    Tu prends la le terme dans son acception en biologie du développement ou en histoire des sciences, non?
    En psycho (ça vaut ce que ça vaut) l'épigenèse désigne le développement des interactions permanentes entre les programmes génétiques et le milieu Le milieu influerait ainsi sur le développement neuro et donc sur le développement comportemental.
     
    Le Chat Noir 999 apprécie ceci.
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