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Cuba

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par ninaa, 4 Janvier 2019.

  1. ninaa
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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba et internet

    Parmi tous les gouvernements des pays d’Amérique latine, seul celui de Cuba a coupé le réseau internet à toute la population, à quatre reprises au moins, durant l’année 2021, dans le but d’éviter la propagation d’informations échappant à son contrôle, selon le rapport établi par l’ONG Access Now qui se consacre à la défense de la liberté sur le Net.

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    Raúl Castro surveillant la population du haut de son décret-loi.
    Les coupures sélectives du réseau internet constituent une pratique courante du régime castriste, visant régulièrement les opposants, notamment les journalistes indépendants. Mais elle s’est généralisée à la suite des importantes manifestations ayant eu lieu dans tout le pays, le 11 juillet dernier.
    Le rapport d’Access Now signale qu’en juillet, « alors que les Cubains envahissaient les rues pour exiger l’accès à l’alimentation, à l’eau, aux médicaments, le gouvernement a imposé une fermeture totale du réseau. Après avoir rétabli son accès, les autorités ont bloqué WhatsApp, Telegram et Signal ».
    L’ONG a précisé également que les termes « VPN » (Virtual Private Network) et « liberté » étaient bannis des SMS.
    Il convient de rappeler que Cuba n’est pas le seul pays d’Amérique latine ayant connu d’importantes manifestations de mécontentement de sa population. Ce fut le cas au Chili, en Colombie, au Pérou, au Salvador, au Brésil et en Argentine, mais aucun de ces pays n’a coupé son service internet.
    Cette censure informatique imposée à une population entière n’est pas, par ailleurs, le seul outil utilisé par la dictature cubaine. La loi s’en mêle également, notamment à travers le décret-loi n°370 qui pénalise la libre expression sur les réseaux sociaux. Ces deux dernières années, plus d’une trentaine de journalistes indépendants en ont été victimes, par des arrestations répétées, des amendes ou l’obligation de quitter le pays.
    On estime que 68% du pays a accès à internet à Cuba. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile, quant à lui, est le plus bas d’Amérique latine avec 53% seulement.
    En matière d’accès à l’information et de droit à l’expression, Cuba demeure à ce jour l’un des pays les plus restrictifs au monde.

    Cuba et internet
     
  3. ninaa
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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba : répression (105)
    24 juin 2022 par Floréal

    Aujourd’hui : Maykel Castillo Pérez et Luis Manuel Otero Alcántara.

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    Le régime cubain vient de faire savoir, ce vendredi 24 juin, que les deux artistes opposants Maykel Castillo Pérez (connu sous le nom d’Osorbo) et Luis Manuel Otero Alcántara ont été condamnés respectivement à neuf ans et à cinq ans de prison.
    Maykel Osorbo est l’un des interprètes de la chanson Patria y vida (« La patrie et la vie »), dont le titre est un pied de nez au régime castriste et à son slogan « La patrie ou la mort »), chanson devenue véritable hymne des opposants à la dictature.
    Luis Manuel Otero Alcántara, dont il a été question ici à de nombreuses reprises, est quant à lui l’un des représentants en vue du Mouvement San Isidro (MSI), qui regroupe des artistes que le régime cubain ne cesse de persécuter pour leur opposition déclarée à la politique culturelle du régime, entre autres, au cœur de laquelle trône une censure permanente.

    Cuba : répression (105)
     
  5. ninaa
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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba brûle
    9 août 2022 par Floréal

    Ce qui se passe actuellement à Cuba ne semble guère passionner et encore moins inquiéter les médias français. Vendredi 5 août au soir, un gigantesque incendie s’est déclaré dans un dépôt pétrolier de Matanzas, à une centaine de kilomètres à l’est de La Havane.

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    L’explication officielle veut que l’incendie se soit déclaré après qu’un éclair a touché l’un des huit immenses réservoirs que compte ce dépôt. Le lendemain, samedi 6 août, un deuxième réservoir brûlait. Puis lundi 8 août l’incendie gagnait un troisième réservoir, et ce mardi on apprenait qu’un quatrième était atteint à son tour. La ville de Matanzas est entièrement recouverte depuis quatre jours d’une épaisse fumée noire, dont on peut supposer qu’elle aura des effets néfastes, à court ou moyen terme, sur la santé des habitants. On peut le voir grâce aux nombreuses photos prises par des Cubains et diffusées sur les réseaux sociaux.
    De toute évidence, les moyens nécessaires pour lutter contre ce type de catastrophe manquent cruellement à Cuba. Les fanatiques du régime castriste, aidés en cela par les imbéciles et autres naïfs, vous diront encore une fois que la faute en revient sans doute à l’embargo imposé par les Etats-Unis. C’est là la sempiternelle excuse pour expliquer tout ce qui va mal à Cuba, et le moins qu’on puisse dire c’est que tout va mal là-bas. Les thuriféraires du régime ne nous expliquent toutefois jamais pourquoi cet embargo n’empêche nullement que les hôtels de luxe 5-étoiles destinés au tourisme continuent de se multiplier sur l’île, alors que l’habitat et les conditions de vie de la population, entre autres, demeurent dans un état désastreux. Mais comme me le disait un ami de La Havane : « Tu n’entendras rien à l’économie cubaine jusqu’à ce que tu comprennes que la pauvreté n’est pas un échec mais un succès du gouvernement. »

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    Revenons à notre incendie. Impuissants dès les premiers instants, les dirigeants cubains ont fait appel aux « pays amis » pour leur venir en aide. Plusieurs ont répondu, même « l’ennemi », les Etats-Unis, sans toutefois que ce dernier soit jusque-là autorisé à se rendre sur place. Un épisode ubuesque, survenu le samedi 6 août, illustre on ne peut mieux le délire et l’incompétence dans lesquels se vautrent ces dirigeants cubains. Alors que l’urgence de faire intervenir des spécialistes se faisait particulièrement sentir, le régime organisait sur le tarmac de l’aéroport de La Havane une espèce de manifestation politico-militaire, pour accueillir une délégation de pompiers mexicains, avec hymnes, discours et parade militaire. Quelques heures plus tard, un deuxième réservoir explosait…

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    Cette catastrophe occupe bien sûr nombre de Cubains sur les réseaux sociaux, où les témoignages de solidarité avec les habitants de Matanzas et avec les victimes du désastre se multiplient. Si nombreux sont les messages dénonçant l’imprévoyance et l’incompétence des dirigeants cubains, tandis que d’autres y vont de leurs agaçantes et récurrentes bondieuseries, voyant là une sorte de châtiment divin (envers qui ?), certains versent dans un moralisme cucul, affirmant que l’heure n’est pas à la politisation de l’événement.
    Outre que le gouvernement cubain ne s’est guère gêné pour organiser ce grotesque épisode patriotico-idéologique à l’aéroport de La Havane, il est permis de souligner qu’il est un domaine, un seul, où le régime mendiant castriste n’a nul besoin de faire appel à un quelconque pays ami : la répression.

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    Si, en effet, un soulèvement populaire se produisait à Matanzas, il ne manquerait ni un flic, ni un militaire, ni une matraque, ni une cellule où enfermer les émeutiers. Aucun embargo n’a jamais empêché, depuis soixante-trois ans, que les moyens matériels et humains au service de la répression soient, comme dans tous les pays dictatoriaux de ce type, considérables. Comme tous les gouvernements, celui de Cuba fait des choix. Entre la sécurité de ses citoyens et les moyens répressifs, on sait où vont ses priorités. Les lourdes condamnations ayant frappé les manifestants du 11 juillet 2021 (voir ici même les articles sur le sujet) sont là pour en montrer l’évidence.
     
  7. ninaa
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  8. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Le criminel Etat cubain
    10 août 2022 par Floréal

    Pour lutter contre l’incendie qui s’est déclaré le 5 août dans un dépôt pétrolier de Matanzas, à Cuba, le régime a envoyé des jeunes gens effectuant leur service militaire, sans expérience dans ce domaine. On apprend aujourd’hui, grâce aux informations diffusées sur les réseaux sociaux par leurs familles et amis, que quatre d’entre eux y ont perdu la vie.

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    Adriano Rodríguez et Fabián Naranjo
    Leo Alejandro Doval (19 ans), Adriano Rodríguez (19 ans),Michel Rodríguez Román (20 ans)et Fabián Naranjo, dont l’âge n’est pas précisé, sont morts, criminellement exposés en première ligne alors qu’ils n’avaient aucune formation de pompier professionnel spécialisé dans ce type de catastrophe.
    Jusque-là, le régime cubain n’avait fait part que d’une seule victime, un pompier âgé de 60 ans (60 ans !), et de quatorze « disparus ». C’est par les messages de condoléances diffusés sur les réseaux sociaux que cette tragédie a pu être portée à la connaissance du public. Officiellement, un seul des quatre jeunes gens, Michel Rodríguez Román, est mort, selon le gouvernement cubain et les médias du régime (il n’en existe pas d’autres). Cette mort, déjà scandaleuse, n’a pas empêché, encore une fois, le gouvernement cubain de verser dans l’ignominie par l’utilisation qu’il en a faite à des fins de propagande politico-idéologique, transformant la victime, dans le langage immonde de la dictature, en « héros et martyr », comme si l’on pouvait qualifier de héros quelqu’un qu’on a obligé à se trouver dans l’endroit où il a perdu la vie.

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    Michel Rodríguez Román
    « A seulement 20 ans, il se transforme en héros, faisant grandir la liste de nos glorieux martyrs. Un autre ange vient de gagner le ciel », écrit au sujet de Michel Rodríguez Román, par exemple, José Luis Guzmán Cuza, l’un des journalistes-larbins du régime castriste. Les familles des trois autres victimes semblent toutefois ne pas manger de ce pain-là et ont pris les devants avant que leurs fils, neveux ou amis ne fassent l’objet d’une même obscène récupération politique.
    Ainsi la grand-mère de Leo Alejandro Doval écrit-elle : « C’était un garçon qui était sur le point d’entrer dans sa phase de jeune homme, malheureusement écourtée. Ses rêves et ses projets de vie ont été brisés. Il rêvait de devenir neurochirurgien et nous en parlait avec enthousiasme. Mon garçon n’est pas un martyr, il est une victime du service militaire obligatoire. Pardonnez-moi, la douleur ne me permet pas de continuer. Il n’avait pas à être là. »

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    Leo Alejandro Doval
    Auparavant, sa tante, Yunia Doval, dans une sorte de lettre ouverte particulièrement émouvante adressée à son neveu défunt, écrit : « A toi, mon Leo. Je ne te veux pas en héros, mon garçon, je t’aurais préféré lâche ! Pourquoi ça ne m’a jamais traversé l’esprit de te le dire ? J’ai toujours admiré tes valeurs et nous savions dans notre famille que tu n’es pas du genre à fuir, sans imaginer qu’aujourd’hui j’aurais préféré que tu t’enfuies. Je serais tout aussi fière si tu arrivais maintenant en disant que tu es soudainement devenu lâche, rebelle, et que tu es descendu du camion de pompiers, parce qu’en fin de compte tu n’es pas l’un d’entre eux. »
    De leur côté, des membres de la famille de Fabián Naranjo font peser sur l’Etat cubain la responsabilité d’avoir mis la vie de ces jeunes gens en danger. « Nous aimons notre enfant. Nous n’avons pas besoin d’un héros. Qui va assumer la responsabilité d’avoir amené ces enfants inexpérimentés sur une scène aussi dangereuse ? Qui leur a ordonné de se tenir dans la zone rouge, où ils risquaient d’être atteints par les flammes si la force du feu augmentait, comme cela a été le cas ? Qui n’a pas songé qu’il mettait en danger la vie d’enfants, que leurs parents ont toujours maintenus sains et saufs ? Qui va en assumer la responsabilité ? », écrit Yanelys Naranjo dans une saine colère.
     
  9. ninaa
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  10. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Mort d’un prisonnier à l’issue d’une grève de la faim
    30 septembre 2022 par Floréal

    Andy Reyes Cruz, un jeune homme âgé de 29 ans, est mort mercredi 28 septembre à l’hôpital Camilo-Cienfuegos de la ville de Sanctí Spiritus, dans le centre du pays, après une grève de la faim de 53 jours.
    Arrêté pour vol il y a deux ans, il avait été condamné à 28 ans de prison et s’était lancé dans cette grève pour réclamer la révision de son procès.

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    Andy Reyes Cruz.
    Andy Reyes Cruz avait été transféré dans une unité spéciale de l’hôpital il y a deux semaines, et son décès a donné lieu à une véritable militarisation des lieux pour empêcher toute protestation.
    Il est très rare que le gouvernement cubain informe de la mort de prisonniers de droit commun pour des causes non naturelles. On savait déjà qu’il refuse régulièrement les demandes de visite de ses prisons formulées par des organisations humanitaires internationales, demandes justifiées par les innombrables témoignages de torture et de mauvais traitements recueillis auprès de victimes du système carcéral de l’île à diverses époques.
    Andy Reyes Cruz est le quinzième citoyen cubain qui meurt à l’issue d’une grève de la faim depuis 1966, ce qui constitue sans doute un triste et scandaleux record international dans ce domaine. Les quatorze autres étaient des opposants au régime castriste, donc des prisonniers politiques. Le dernier en date fut Yosvani Aróstegui Armenteros, le 7 août 2020, après 40 jours de grève.
    Voici leurs noms, car il convient de ne pas les oublier : Roberto López Chávez (Ile de la Jeunesse, 13 novembre 1966), Luis Alvarez Ríos (La Havane, 9 août 1967), Francisco Aguirre Vidaurreta (La Havane, 10 octobre 1967), Carmelo Cuadra Hernández (La Havane, 21 avril 1969), Pedro Luis Boitel (La Havane, 25 mai 1972), Olegario Charlot Espileta (Santiago de Cuba, 15 janvier 1973), Reinaldo Cordero Izquierdo (Pinard el Rio, 21 mars 1973), Enrique García Cuevas (Santa Clara, 24 juillet 1973), Pedro José Barrios Pedré (Sancti Spiritus, 9 août 1977), Santiago Roche Valle (Camagüey, 8 septembre 1985), Eusebio Hernández Consuegra (La Havane, date exacte inconnue), Orlando Zapata Tamayo (La Havane, 23 février 2010), Wilmar Villar Mendoza (Santiago de Cuba, 20 janvier 2012), Yosvani Aróstegui Armenteros (Camagüey, 7 août 2020).
     
  11. ninaa
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  12. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Nouvelles manifestations et nouvelle répression féroce
    7 octobre 2022 par Floréal

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    Le collectif 11J a été créé à la suite des innombrables arrestations qui ont suivi les manifestations massives du 11 juillet 2021 dans de très nombreuses villes cubaines. Ce collectif a fourni un travail considérable quant au nombre et aux noms des détenus à travers toute l’île, ainsi qu’au sujet des procès et des lourdes condamnations qui ont frappé des centaines de manifestants à travers tout le pays.
    Ces jours derniers, le collectif 11J s’est à nouveau mis au travail pour collecter les informations concernant les personnes arrêtées lors des manifestations de protestation qui se sont produites principalement à La Havane depuis la fin septembre.
    Depuis des mois maintenant, les Cubains sont soumis à de très nombreuses et interminables coupures de courant, qui viennent compliquer davantage une vie quotidienne déjà rendue très pénible par les pénuries, de nourriture et de médicaments notamment. Aussi les Cubains se sont-ils lancés dans la rue afin de protester contre les conditions de vie qui leur sont imposées. Depuis le 29 septembre, on dénombre 55 manifestations de protestation dans toute l’île, dont 48 pour la seule capitale.
    Comme d’habitude, le régime castriste a réagi par l’unique réponse qu’il a su apporter depuis soixante-trois ans à toute manifestation de mécontentement, qu’elle soit individuelle ou collective. A La Havane, une fois de plus militarisée à outrance, la dictature a même lâché dans les rues ses groupes paramilitaires composés de cadets de l’armée et de nervis du régime munis de bâtons et de battes de baseball.
    Le collectif 11J a enregistré les noms de 28 personnes arrêtées dans la capitale cubaine durant les premiers jours d’octobre, qui devraient être amenés devant les tribunaux dans un bref délai. Toutes ces personnes sont accusées, comme à l’habitude, de « désordre public, désobéissance et résistance ».
    Le collectif 11J a par ailleurs mis à jour ses données concernant la répression des manifestations du 11 juillet 2021. Le nombre de personnes détenues au cours des jours qui ont suivi est de 1721, parmi lesquelles 65 mineurs. 740 demeurent à ce jour emprisonnés et 676 ont été jugées et condamnées, pour la plupart à des peines extrêmement lourdes*.

    _______________

    * Voir les articles publiés dans cette rubrique « Cuba », ici même, depuis le mois de juillet 2021.
     
  13. ninaa
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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba, le pays qui enferme sa jeunesse
    5 novembre 2022 par Floréal

    Tous ces visages sont ceux d’une partie infime des innombrables prisonniers politiques que compte l’île-prison que demeure plus que jamais Cuba. Tous sont des participants aux manifestations de protestation qui ont secoué le pays en juillet 2021 ou plus récemment.
    Il est certes hors de question d’établir une hiérarchie de l’horreur parmi les victimes de la répression à laquelle se livrent, à des degrés divers, tous les Etats du monde, puisque c’est dans leur nature même, mais ces prisonniers-là voudraient bien qu’on ne les maintienne pas dans un oubli permanent.


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  15. ninaa
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  16. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Avant-propos à mon livre sur Cuba
    9 décembre 2022 par Floréal

    Il y a deux ans, le 9 décembre 2020, paraissait mon bouquin sur la répression à Cuba, aux éditions l’Esprit frappeur. J’en publie ci-dessous l’avant-propos, qui explique d’où vient ce livre.
    Je publierai ensuite la préface de David Orret Cisneros puis la postface de Jacobo Machover.


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    C’est en consultant les archives du journal Le Monde libertaire que mon intérêt pour Cuba s’est affirmé. J’y avais déniché, en effet, un remarquable article* de Gaston Leval, célèbre militant ayant participé à la révolution espagnole de 1936 et qui avait vécu plusieurs années dans divers pays d’Amérique latine, ce qui lui avait permis de nouer des liens solides avec quelques militants anarchistes cubains. Dans cet article, paru dans le numéro du mois de juin 1961, Gaston Leval répondait à l’auteur d’un texte d’une insondable bêtise, publié le mois précédent dans cette même publication et exaltant sans le moindre regard critique la révolution cubaine et ses principaux leaders, engagés pourtant depuis un bon moment déjà dans une répression sans pitié visant tous les courants et individus ayant participé à la révolution mais qui se dressaient contre sa prise en main par le Parti communiste.
    On sait qu’au fil des ans la vision romantico-cucul de cette révolution cubaine, mettant en scène des barbudos pour posters d’adolescents et une petite île exotique résistant au « Grand Satan » voisin, ne fit que prendre de l’ampleur. Au point de complètement abandonner à leur sort, durant des décennies, les opposants au régime totalitaire mis en place à Cuba, passés devant les pelotons d’exécution, condamnés à de longues peines de prison ou contraints à l’exil.
    Ces dernières années, tourisme oblige, le pays a dû par la force des choses s’ouvrir aux techniques de communication du moment. C’est ainsi qu’ont pu s’engouffrer dans la brèche internet les adversaires du régime castriste grâce à la création, à l’extérieur du pays, de sites d’information divers et variés accessibles aux habitants de l’île quand ils ne sont pas verrouillés de temps à autre. L’une des conséquences heureuses de la floraison de ces sites est qu’elle a permis à nombre de Cubains de l’intérieur d’opter pour le statut, évidemment non officiel, de journaliste indépendant et de fournir des textes où pullulent des informations et un regard sur leur histoire que les médias d’Etat cubains, réduits au rôle de vulgaires instruments de propagande, ne diffusent jamais.
    C’est en consultant régulièrement ces sites, puis en entrant en contact avec quelques-uns de ces activistes cubains par le biais de ce qu’on appelle les réseaux sociaux, que je me suis lancé dans la publication régulière, sur mon blog, de textes consacrés à cette réalité cubaine très largement ignorée dans nos contrées. M’étant cantonné dans un premier temps à évoquer la répression de façon générale, je me suis ensuite attaché à évoquer des cas concrets, sur la suggestion d’un ami auteur compositeur interprète, Gilbert Laffaille, que je remercie au passage.
    A ces chroniques consacrées aux diverses méthodes répressives utilisées par la police politique castriste, écrites entre octobre 2019 et juillet 2020, s’ajoutent ici, avec l’autorisation de leurs auteurs, quatre textes de Camila Acosta, Juliette Isabel Fernández Estrada, Luis Cino et Mónica Baró Sánchez , parus sur divers sites cubains.

    _______________

    * Voir : Castro, non merci !
     
  17. Belle promo pour Noël pour un livre datant de 2020 ! C'est clairement un beau copinage ! :) + :(

    Sinon, une vraie bonne info pour les boxeuses cubaines
    qui vont enfin pouvoir aller sur les rings au niveau international !


     
  18. ninaa
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  19. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    J'avais déjà répondu à cette énième insulte d'allpower mais je suppose qu'il n'avait pas pris la peine non plus de lire ma réponse:

    Et pour la énième fois également:

    Il n'y a pas de hiérarchie, pas de compétition entre les victimes de répression.
    Etre torturé, jeté en prison, c'est bien aussi grave que d'être empêché de pratiquer un sport.
     
  20. ninaa
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  21. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Dec 05

    Polémica Cubana» Blog Archive » Entretien avec Marcelo « Liberato » Salinas. Militant de l’Observatoire critique et de l’Atelier libertaire de La Havane

    ENTRETIEN AVEC MARCELO « LIBERATO » SALINAS. MILITANT DE L’OBSERVATOIRE CRITIQUE ET DE L’ATELIER LIBERTAIRE DE LA HAVANE

    La documenta est, avec la Biennale de Venise, l’une des plus grandes manifestations d’art contemporain. Depuis 1955, elle se tient tous les 5 ans, pendant l’été, et dure exactement 100 jours. Elle se déroule à Cassel, à 190 km au nord de Francfort-sur-le-Main en Allemagne. La documenta présente un panorama des créations artistiques contemporaines. Durant 100 jours, Cassel vibre au rythme des expositions, des performances et des installations d’une sélection d’artistes opérée par les commissaires en charge.


    Nos compagnons Dmitri Prieto et Marcelo « Liberato » Salinas, les fondateurs de l’Observatoire critique et de l’Atelier libertaire Alfredo López de La Havane, ont reçu une invitation des organisateurs pour animer un débat ayant pour thème « Les révolutions au-delà de la révolution : les subjectivités politiques dans le Cuba du XXIe siècle ». Cela a été l’occasion de rencontrer Marcelo « Liberato » Salinas.


    L’Observatoire critique a laissé une empreinte dans l’histoire de l’activisme social à Cuba durant ces dernières 15 années. Comment a-t-il été créé ?

    L’Observatoire critique a été formé, à partir de 2005, par un groupe d’amis qui travaillaient depuis dix ans sur des thèmes liés aux idées socialistes à Cuba, sur les mouvements sociaux, et au niveau des quartiers de La Havane où nous habitions. C’était un moment où l’État cubain était dans un processus de rétablissement où il recommençait à ouvrir des espaces et il avait de nouveau de l’argent. L’État n’était pas informé des dynamiques organisationnelles qui avaient existé dans les années 1990 avec un fort élan populaire.

    À ce moment, les institutions culturelles offraient des budgets pour des initiatives locales et territoriales avec très peu d’interférences officielles. Il faut le dire, cela se faisait dans l’esprit des années 1990 quand l’État permettait à la société de conquérir des espaces, c’est alors que nous avons profité de cet élan du début des années 2000. Profitant de cet espace, nous avons créé la Chaire Haydée Santamaría, du nom d’une ex-guérillera ayant eu un grand rôle au niveau de la culture, et le réseau de l’Observatoire critique. Au départ, il ne s’agissait que d’un forum annuel, puis il est devenu un réseau d’échanges, de dialogues et de gestion collective.

    C’est un réseau qui regroupait différents collectifs. Quels étaient-ils ?

    À l’origine, il y avait la Chaire Haydée Santamaría, le Trencito (le petit train), qui était un laboratoire de gestion de jeux solidaires et non-compétitifs entre enfants, le groupe écologiste Guardabosques (le garde-forestier). Il y avait la Cofradia de la negritud, la Confrérie de la négritude, un des premiers projets qui de manière assez autonome est intervenu sur la question raciale à Cuba, la problématique raciale de la colonialité à La Havane, mais qui est devenu une référence pour l’ensemble du pays.

    Nous sommes parvenus à faire un travail de gestion basé sur les assemblées. Et dans ce processus, nous avons créé l’Atelier libertaire Alfredo López. À la base de cette création, nous retrouvons les fondateurs de la Chaire Haydée Santamaría et de l’Observatoire critique. À un moment déterminé, nous avons perçu la nécessité de faire connaître nos principes anti-autoritaires, nos principes anarchistes qui avaient animé le tissu associatif de l’Observatoire critique de façon à rendre plus transparentes les formes que nous voulions donner au projet constructif et social à Cuba.

    Le 11 juillet 2021, Cuba a connu une vague de protestations, une explosion sociale que les Cubains n’avaient pas connue depuis 1959. Comment cela a-t-il été possible, dans quel contexte politique et social il a eu lieu ?

    Le début des années 2000 à Cuba, signifie le rétablissement de la présence de l’État cubain, du protagonisme de l’État dans la dynamique sociale après que la décade des années 1990 l’État se soit évaporé, tout au moins ses expressions matérielles les plus solides.

    La « période spéciale », dans les années 90, a été définie par Fidel Castro. Cette période est spéciale parce que c’est à ce moment que s’évaporèrent toutes les institutions centralisées, toutes les institutions verticales qui se retrouvent aujourd’hui sans ressources, sans capacités pour se projeter vers un futur pour Cuba. Les années 1990 sont un moment de grandes initiatives populaires, avec une explosion de l’agriculture urbaine, de recherches d’alternatives pour les transports, pour l’alimentation, d’initiatives structurelles et sociales. Les années 2000 signifièrent la récupération de tous ces espaces par l’État cubain.

    Un État qui s’est allié au Venezuela d’Hugo Chávez, avec un boum pétrolier qui bénéficie à Cuba. De plus, Cuba offrit un ensemble de services médicaux, sanitaires, d’attention primaire qui bénéficiaire financièrement à l’État cubain. Cela permit aux Cubains de vivre dans une relative prospérité et avec l’aide d’une émigration cubaine qui venait d’arriver aux États-Unis et en Europe. Cette émigration contribua au rétablissement économique, de la même manière que le projet touristique cubain a fait de Cuba une place touristique importante dans les Caraïbes, juste après la République Dominicaine. Cela a créé une bulle, une illusion de croissance économique, de développement économique qui faisait penser que le pays allait décoller, que nous allions vers un état d’abondance.

    Malheureusement, le Covid, la pandémie et le blocus renforcé par l’administration de Donald Trump ont fragilisé cette relance économique et de la société. Cela nous a conduit, dans les 2020-2021, vers un processus de réduction des investissements de l’État cubain, avec un développement de la précarité sociale et les limitations que les secteurs populaires ont toujours vécu apparurent au premier plan. Et cela amena l’État cubain à affronter sous une autre forme la crise, non pas comme dans les années 90, mais de façon territoriale avec les coupures d’électricité territoriales. Ce qui a fait que les petites villes ont souffert très directement des coupures, à la différence des capitales que sont La Havane, Matanzas, Villa Clara, Camaguey, Santiago de Cuba qui n’ont pas souffert autant que les petites villes. Pendant ce temps, il n’y a presque pas eu de coupures à La Havane, mais à 50 km il y a eu des coupures d’électricité de 9 à 10 heures.

    Cela a fait qu’en juillet 2021, les territoires qui supportaient la crise de la façon la plus dure étaient les petites villes à la périphérie des capitales, des villes comme Manzanillo, San Antonio de los Baños, de la Guinera au sud de La Havane où est concentrée toute la problématique de l’abandon des populations et de l’inadaptation du système pour faire face à la crise. À cela, il faut ajouter que durant les 20 dernières années, l’émigration s’est renforcée avec le déplacement de populations de la région orientale à la région occidentale. Elle s’est aussi renforcé avec l’émigration de la population des petites villes vers les grandes villes et surtout a eu lieu un processus de concentration dans les grandes villes d’habitants sans emploi, sans inscription officiel sur le territoire. Une situation très proche de celle des émigrants africains et asiatiques en Europe. C’est une population qui vient de la région orientale que l’on appelle les Palestinos (les Palestiniens). Cela une connotation terrible qui dénote les grandes différences territoriales entre l’Occident et l’Orient de Cuba. Ces différences ont été très visibles ces deux dernières années. Elles existaient déjà, mais aujourd’hui les gens descendent dans la rue.

    Tout ce qui a fait que la société cubaine a évolué dans les années 90, avec le choix de développer une agriculture verte, des espaces d’autogestion alimentaire, d’autonomie des transports, d’infrastructures territoriales et locales, tout cela a été détruit par l’État cubain dans les années 2000. Tout cela a été détruit, abandonné, de façon à ce que la société cubaine soit de nouveau dépendante de l’État cubain, centralisé et contrôlé par l’armée et la police politique.

    La répression du mouvement a été violente, on parle de 1 800 arrestations en relation avec ce 11 juillet. Quelle est la situation aujourd’hui au niveau des droits humains ?

    Le 11 juillet 2021 à Cuba a mis au premier plan la question de la machine carcérale à Cuba, d’un appareil carcérale et policier très puissant. Les statistiques qui existent montrent que Cuba est parmi les 10 pays dans le monde ayant la plus importante population pénale, avec une forte présence d’Afro-descendants et avec une forte présence de gens qui viennent de la région orientale du pays. Le 11 juillet 2021 a permis de comprendre le rôle de cet appareil policier, répressif et carcéral de façon explicite. Il existait déjà avant, mais à ce moment, se fut encore plus explicite. De plus, cet appareil est devenu plus visible pour des familles qui n’avaient aucun lien avec cet appareil carcéral ou avaient des liens éloignés. Et aussi pour une population très jeune qui n’a pas beaucoup de présence dans le monde carcéral, mais qui existe.11 juillet 2021, des indices ont été visibles montrant la baisse de l’âge d’incarcération. Il s’agit de l’emprisonnement d’enfants qui ont 15, 16 à 17 ans avec des peines de prison extrêmement durs pour avoir exercé leur droit d’expression. Cela a généré un mouvement de répulsion très important, un refus de ce visage répressif de l’État cubain. Il existait avant, mais il s’est fait plus visible aujourd’hui et il est beaucoup plus difficile de légitimer cet État. Parce que les manifestations ont été pacifiques. Au début des manifestations, à San Antonio de los Baños, elles furent absolument pacifiques. Les villes où il y a eu le plus de violences furent les villes de Cardenas, de Matanzas et le village de la Guinera dans le sud de La Havane. Mais c’est une violence qui vraiment n’a pas eu des proportions telles pour provoquer une réaction de la part d’un appareil répressif aussi violent et aussi organisé à Cuba. Aujourd’hui, les événements du 11 juillet ont généré tout un mouvement anti-carcéral à Cuba qui est en train de s’organiser.

    Ensuite, l’été dernier, il y a eu l’explosion de citernes de pétrole à Matanzas, ce sont des événements complètement distincts, mais ils ont contribué à une critique du service militaire obligatoire à Cuba. Ce service a été présenté par l’État comme un service militaire actif, mais il est en réalité un service militaire obligatoire selon la loi, avec des peines de prison bien définies pour ceux qui s’opposent. C’est un service qui s’oppose à toute forme de souveraineté des individus et de leurs familles. Il nous a montré son caractère néfaste aujourd’hui à Matanzas avec ces explosions, car ceux qui sont morts lors des explosions furent la plupart des jeunes appelés sans formation technique pour intervenir contre des feux d’une telle ampleur et d’une telle proportion. Cet événement a montré l’incapacité pour les familles et la société d’empêcher cela.

    Ce sont des faits qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, mais qui ont contribué ensemble à une prise de conscience très importante à Cuba sur le néfaste que sont le service militaire, le système carcéral et le système légal à Cuba. C’est un moment terrible mais très intéressant.

    Quel type d’organisation peut aujourd’hui surgir dans les lieux de travail, dans les quartiers, les communautés. Tu penses que les idées libertaires dans la situation d’aujourd’hui, pourraient permettre de créer une alternative au totalitarisme et de répondre aux problèmes des gens politiquement ?

    La société cubaine, aujourd’hui, est en train de mettre à l’ordre du jour, la question de l’auto-organisation, de l’horizontalité, la question de l’appui mutuel. Je pense que ce sont des propositions nécessaires aujourd’hui à Cuba dans tous le espaces de travail, dans les espaces communautaires, de coexistence et les espaces politiques. Parce que nous sommes dans une situation critique, dans une précarité matérielle très significative et extrême.

    Nous sommes en tant que collectif très impliqués dans l’action qui consiste à offrir les dimanches des repas aux habitants des quartiers, à offrir de l’aide aux habitants en souffrance physique en leur fournissant des médicaments qui sont très rares à Cuba. Nous travaillons sur tout cela, au niveau territorial, dans notre environnement immédiat.

    Nous sommes là pour témoigner sur ce que nous avons fait jusqu’à aujourd’hui, pour éviter les nouvelles dictatures, les néo-libéralismes, les coups d’État du marché, toutes les expressions d’un nouvel autoritarisme qui se réorganise dans le pays. Je considère que les actions que nous avons menées sont valables, elles partent de propositions, elles ont une méthodologie, des principes qui sont validés par l’histoire du mouvement anarchiste international, par l’histoire du mouvement ouvrier cubain d’il y a 70 à 80 ans. Malgré la répression, malgré les défaites, nous maintenons des principes, des structures organisationnelles qui sont très efficaces durant les temps de crise que nous vivons à Cuba.

    Propos recueillis par Mireille Mercier et Daniel Pinós
     
  22. Où tu vois une insulte contre toi ?
    Pure mégalo !

    T'a vraiment le profil de la p'tite blanche midlle class qui se permet de juger... mais aussi de pleurnicher !!!

    Critiquer un régime autoritaire ne signifie pas faire la promo d'un bouquin d'un pote !!!

    T'as vraiment une vision de la Lutte très franchouillarde/occidentale/pays riche/blanche/bobo !!!

    {vomi}{vomi}{vomi}
     
  23. ninaa
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  24. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Dec 05

    Polémica Cubana» Blog Archive » Le nouveau code pénal vise à éviter une nouvelle flambée sociale à Cuba

    LE NOUVEAU CODE PÉNAL VISE À ÉVITER UNE NOUVELLE FLAMBÉE SOCIALE À CUBA


    Le nouveau code pénal cubain est entré en vigueur le 2 décembre, les militants et les organisations de défense des droits de l’homme ont prévenu qu’il pourrait limiter encore davantage la liberté d’expression et éteindre les protestations à un moment où le mécontentement est de plus en plus grand sur l’île.


    Le code, une version modifiée de la réglementation de 1987 du pays approuvée par le gouvernement cubain en mai, aura des répercussions sur les journalistes, les militants des droits de l’homme, les manifestants, les utilisateurs des médias sociaux et les figures de l’opposition.

    Ces changements interviennent dans un contexte de profond mécontentement à Cuba, généré par diverses crises, et à un moment où le gouvernement continue d’infliger des peines sévères aux personnes qui ont pris part aux manifestations historiques de l’île en 2021, y compris des mineurs.

    Parmi les changements figure l’augmentation des peines minimales et des peines d’emprisonnement pour des faits tels que le « désordre public », la « résistance » et l’« insulte aux symboles nationaux ».

    Le nouveau code établit également des catégories pénales pour les infractions numériques et stipule que les personnes qui diffusent en ligne toute information jugée fausse peuvent être condamnées à une peine allant jusqu’à deux ans de prison.

    Il interdit également la réception et l’utilisation de fonds pour « soutenir des activités contre l’État cubain et son ordre constitutionnel », une mesure qui, selon les groupes de défense des droits de l’homme, pourrait être utilisée contre des journalistes indépendants et des groupes non-gouvernementaux. S’ils sont reconnus coupable, ils encourent une peine de prison de quatre à dix ans.

    Le gouvernement a déclaré que le nouveau code était « moderne » et « inclusif », soulignant qu’il prévoyait des peines plus sévères pour les violences sexistes et la discrimination raciale. Après son approbation, Rubén Remigio Ferro, président de la Cour suprême populaire de Cuba, a déclaré à la télévision d’État que le code n’avait pas pour but de réprimer, mais plutôt de protéger « la paix sociale et la stabilité de notre nation ».

    Mais les groupes de défense des droits de l’homme, dont beaucoup ne sont pas autorisés à opérer sur l’île, ont fait part de leurs préoccupations concernant le nouveau code.

    « Il s’agit clairement d’une tentative de fournir une voie légale pour la répression et la censure, et d’une tentative des autorités cubaines de saper le peu d’espace civique existant sur l’île et d’empêcher la possibilité que les Cubains descendent à nouveau dans la rue », a déclaré l’association Human Rights Watch.

    Amnesty International a déclaré que le code est « truffé de termes trop généraux » que les autorités cubaines pourraient utiliser pour punir plus facilement les dissidents.

    Cuba a fait l’objet d’importantes critiques internationales pour le traitement réservé aux manifestants lors des manifestations antigouvernementales de juillet 2021.

    Au total, 790 participants à ces manifestations sont poursuivis pour sédition, attaques violentes, troubles de l’ordre public, vol et autres délits, selon les chiffres les plus récents publiés en janvier par le bureau du procureur général de Cuba.

    Plus de 500 personnes purgent des peines de prison, selon les chiffres de l’organisation d’opposition Justicia 11J, qui défend les personnes jugées ou emprisonnées dans le cadre des manifestations.

    Daniel Pinós
    ______________


    Photo :

    Des bérets noirs (brigade spéciale de répression des manifestants) marchent le long de la promenade du Prado à La Havane lors du premier anniversaire du déclenchement du soulèvement du 11 juillet 2021.
     
  25. ninaa
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  26. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    CUBA, CHRONIQUE D'UN CAUCHEMAR SANS FIN

    David Orret Cisneros


    Il faut savoir ce qu’est un gouvernement totalitaire pour comprendre jusqu’à quel point la vie quotidienne des Cubains est contrôlée et dépendante de l’État. Même les relations les plus intimes, familiales ou amicales, n’échappent pas à l’œil et au bras de l’État. Le monopole des moyens de communication permet de contrôler les pensées et âmes du peuple, pensées et âmes déjà malades, victimes d’un système éducatif totalement idéologisé.
    Si de plus en plus de Cubains prennent conscience de cette asphyxiante et injuste réalité, très peu trouvent encore le courage ou l’énergie de dénoncer et de s’opposer à un Léviathan aussi omniprésent. Ceux qui le font sont réprimés par des moyens allant du harcèlement social le plus subtil à de longues peines de prison pour de faux délits de droit commun, car à Cuba les prisonniers politiques ne sont pas reconnus. L’impunité absolue de la répression d’État est due au fait qu’elle est appliquée à des hommes et des femmes sans nom, des Cubains anonymes sans accès à aucun moyen de communication et ignorés tant par la presse nationale complice que par les quelques correspondants étrangers condescendants, contrôlés et corrompus, que le gouvernement autorise sur l’île.
    Dans cette réalité inconsolable, il y a des gens qui, au prix de sacrifices personnels, se lèvent et, comme s’ils avaient en eux une lanterne morale, éclairent là où personne ne veut regarder pour ne pas s’impliquer, là où travaillent ces femmes et ces hommes, ces Cubains qui ont réussi à trouver de la force pour regarder le gouvernement en face et exiger des droits pour tous. L’un de ces « éclaireurs » est mon ami Floréal Melgar, qui, dans une série d’articles publiés sur son blog personnel, « Le blog de Floréal », offre au public de langue française, en parfaites synthèses, des informations sur ces Cubains, mes compatriotes, chez qui réside la conscience d’une île qui est en train de se réveiller.
    On pourra penser qu’un homme et son seul blog est peu de chose, mais pour ceux qui n’ont rien et ne vivent que la constance de la répression et de l’isolement social, ce peu est beaucoup, ce peu est un début, ce peu est la première fissure qui finira par détruire le mur du silence que le pouvoir étatique a bâti autour des Cubains qui veulent le pain et la liberté. Floréal est l’un des rares qui, sans relation directe avec Cuba et son peuple, s’emploie à connaître notre réalité, celle des personnes, et non la carte postale artificielle que présente le pouvoir. Floréal a été intéressé, dès le début de son approche de Cuba, par ce que le peuple endure ici, et il l’a fait sans préjugés et avec une grande humilité, pour ensuite, sans autre intérêt que l’utilité et sans autre motivation que l’indignation personnelle face à ce qu’il a découvert, se mettre à son côté et se battre.
    J’ai le plaisir de considérer Floréal Melgar comme un ami, mais, plus encore, j’ai l’honneur d’être l’un des premiers Cubains qu’il a connus et auprès de qui il s’est informé de notre réalité, qu’il a en quelque sorte fait sienne, et l’énorme mérite de son travail fait qu’en ce sens, égoïstement peut-être, je le ressens comme étant un peu le mien.
    Floréal a consacré des efforts et du temps à rassembler des informations sérieuses et objectives sur les principaux activistes de l’opposition interne, pour faire connaître, par ses articles, ces femmes et ces hommes qui, sous la pression constante d’un État totalitaire, travaillent anonymement pour la liberté. Son dévouement présente le plus grand des mérites, la plus grande des vertus, ceux de l’utilité.
    Au nom de tous, je tiens à remercier notre ami Floréal pour son engagement constant, qui ne faiblit pas et qui maintenant, grâce à la maison d’édition L’Esprit frappeur, met ses connaissances et ses informations à la disposition de beaucoup plus de monde.

    01. Présentation – Le blog de Floréal


    David Orret Cisneros
     
  27. ninaa
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  28. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    2022, année de l’exode record à Cuba
    2 janvier 2023 par Floréal

    « Comment pouvons-nous dire : « c’est notre patrie », si nous n’avons rien de notre patrie ? « Ma patrie », mais ma patrie ne me donne rien, ma patrie ne me soutient pas, dans ma patrie je meurs de faim. Ce n’est pas une patrie ! C’est une patrie pour quelques-uns, mais ce n’est pas une patrie pour le peuple. La patrie ne signifie pas seulement un endroit où l’on peut crier, parler et marcher sans se faire tuer. La patrie est un endroit où l’on peut vivre, la patrie est un endroit où l’on peut travailler et gagner honnêtement sa vie et, de plus, gagner ce qu’il est juste de gagner pour son travail. La patrie est le lieu où le citoyen n’est pas exploité, parce que si le citoyen est exploité, si ce qui lui appartient lui est enlevé, si ce qu’il a est volé, ce n’est pas la patrie. La tragédie de notre peuple est précisément de n’avoir pas de patrie. Et la meilleure preuve, la meilleure preuve que nous n’avons pas de patrie est que des dizaines de milliers de fils de cette terre quittent Cuba pour un autre pays, pour pouvoir vivre, mais ils n’ont pas de patrie. Et ne s’en vont pas tous ceux qui le veulent, mais le peu qui le peuvent. Et ceci est la vérité et vous le savez. »
    (Fidel Castro, discours du 4 janvier 1959 à Camagüey)

    ____________

    Jamais jusque-là autant de Cubains n’avaient gagné les Etats-Unis comme en cette année 2022. De janvier à novembre, ce sont quelque 270.000 Cubains qui sont entrés sur le territoire américain, par voie terrestre ou maritime. Pour avoir une idée de ce que ce nombre représente, il suffit de préciser qu’en onze mois ce sont 2,4% des 11,1 millions d’habitants de l’île qui ont quitté leur pays. C’est évidemment considérable.
    Cette vague migratoire dépasse en importance toutes celles qui l’ont précédée. A commencer par l’exode qu’entraîna la prise de pouvoir des barbudos. On estime que 250.000 Cubains ont fui la dictature entre 1959 et 1962. Entre 1965 et 1973 eurent lieu les « vols de la liberté ». A raison de deux vols par jour, cinq jours par semaine, ce sont 300.000 Cubains qui partirent aux Etats-Unis. Plus tard, en 1980, eut lieu l’événement connu sous le nom d’exode de Mariel, du nom de la ville située à une quarantaine de kilomètres de La Havane, dont le port servit de point de départ pour environ 125.000 Cubains. Enfin, en 1994, l’île des Caraïbes connaîtra la crise des balseros, qui vit plus de 30.000 Cubains tenter de gagner les côtes américaines sur des embarcations de fortune.

    [​IMG]
    Pour en revenir à l’année qui vient de se terminer, l’immense majorité des candidats à l’exil usent de moyens totalement illégaux et particulièrement dangereux pour leur vie même. L’un des moyens utilisés consiste à prendre un billet d’avion pour le Nicaragua, qui n’exige pas de visa, puis, guidé par des mafias locales – chaque expédition coûte de 8.000 à 15.000 dollars –, à parcourir clandestinement des centaines de kilomètres en passant par le Honduras, le Guatemala et le Mexique avant de poser le pied sur le sol américain. Une autre option, moins coûteuse mais beaucoup plus risquée, consiste encore et toujours à partir dans des embarcations de fortune pour atteindre les côtes de Floride. Dans un cas comme dans l’autre, l’arrivée aux Etats-Unis n’a évidemment rien de sûr, et nombreux sont les Cubains qui y laissent leur vie.

    Pénurie et absence d’opportunités
    Pourquoi tant de Cubains vont-ils jusqu’à risquer ainsi leur vie pour gagner les Etats-Unis ? Les emplois à Cuba sont en général mal payés et de piètre qualité. 80% des Cubains qui émigrent aux Etats-Unis ont entre 15 et 59 ans, c’est-à-dire en âge de travailler. Mais ils ne souhaitent pas ou plus le faire dans leur pays où le salaire d’Etat moyen est d’environ 22 dollars/mois et où le secteur privé demeure très restreint.
    Pour la sociologue Elaine Acosta, de l’Université internationale de Floride, la vague migratoire est le résultat de « la crise structurelle et de l’épuisement d’un modèle politique et socio-économique qui n’offre aucune alternative viable pour vivre dans l’île. La pauvreté et les inégalités sociales et territoriales ont augmenté significativement, en même temps que la détérioration de la protection et de l’assistance sociales ». Cuba est en crise depuis des décennies, mais la pandémie (qui a provoqué une chute du tourisme, secteur clé), le durcissement de l’embargo* américain et l’échec d’une réforme monétaire et salariale, entre autres facteurs, ont fini par faire couler l’économie.
    Le gouvernement est aujourd’hui incapable de payer ses créanciers, de sorte que les approvisionnements en provenance de l’étranger sont limités, ce qui est particulièrement grave dans un pays qui importe près de 70% de la nourriture qu’il consomme. Pour tenter d’obtenir des devises étrangères, l’État, qui monopolise le commerce légal dans le pays, vend la nourriture et les produits de base en dollars, une monnaie à laquelle seule une partie de la population a accès. Cela a donné naissance à un important marché noir dans la rue, mais cela n’a pas résolu le problème des pénuries. Pour obtenir du poulet, du pain, du riz, du shampoing ou du dentifrice, il faut faire la queue pendant plusieurs heures, dès les premières heures du matin.
    Ainsi, pour les jeunes d’aujourd’hui, les perspectives de changement de situation à l’avenir sont pratiquement nulles, de sorte que leurs rêves de réussite professionnelle et de vie normale passent par l’émigration. « Comme le disait Joan Manuel Serrat à propos de l’Espagne rurale de l’époque franquiste, les jeunes Cubains d’aujourd’hui ne s’attendent pas à ce que cette terre leur donne demain ce qu’elle ne leur a pas donné hier** », déclare à BBC Mundo Juan Carlos Albizu-Campos, professeur au Centre d’étude de l’économie cubaine de l’Université de La Havane.

    Manque de liberté
    Le 11 juillet 2021, des dizaines de milliers de Cubains sont descendus dans la rue pour réclamer la liberté et de meilleures conditions de vie, dans une vague de protestation d’une importance jamais vue auparavant. Les autorités ont répondu dans les mois suivants par des arrestations massives et des procès sommaires. Plus de 1.500 personnes, principalement des jeunes, ont été arrêtées et au moins 670 sont toujours en prison aujourd’hui.

    [​IMG]
    Il est également devenu courant de convoquer et d’interroger les citoyens qui critiquent ouvertement le système de parti unique en place depuis plus de six décennies. La journaliste indépendante Mónica Baró affirme que le manque de liberté est un facteur important – et souvent sous-estimé dans les médias – qui pousse les Cubains à s’exiler. « Après le 11 juillet, de nombreuses personnes qui avaient participé aux manifestations ont émigré, effrayées par le niveau de répression », dit-elle. Elle explique que, bien que de nombreux manifestants et partisans des marches de protestation n’aient pas été arrêtés au cours des mois qui ont suivi, « beaucoup avaient peur et craignaient d’être identifiés dans une vidéo et emprisonnés ».
    Un autre aspect lié au départ de certains Cubains vise essentiellement le milieu artistique et intellectuel, notamment les journalistes indépendants s’exprimant sur les sites internet d’opposition à la dictature castriste. Il consiste à harceler ces opposants au régime, jusqu’à rendre leur vie quotidienne infernale et à les pousser vers un exil forcé. Nombre d’entre eux finissent par céder, souvent parce que ce harcèlement mené par les agents de la Sécurité d’Etat (la police politique) pourrit également la vie des familles de ces dissidents, y compris les enfants. Ce fut le cas récemment d’Abraham Jiménez Enoa, fondateur du site « El Estornudo », ou de Luz Escobar***, rédactrice pour le site historique d’opposition « 14yMedio ». A cela il faut ajouter encore les dizaines de sportifs de haut niveau qui, ces derniers temps, ont profité des rencontres internationales, aux Etats-Unis ou dans divers pays d’Amérique latine, pour ne pas rentrer au pays.

    Dispense de visa pour le Nicaragua
    Le passeport cubain est l’un des plus restrictifs au monde et ne donne accès qu’à un petit nombre de pays de manière libre, c’est-à-dire sans devoir passer par des procédures de visa longues et complexes. L’un d’eux est le Nicaragua, depuis qu’en novembre 2021 les gouvernements de Daniel Ortega et de Miguel Díaz-Canel ont signé un accord permettant aux Cubains d’entrer librement dans ce pays d’Amérique centrale en tant que touristes.
    Le Nicaragua est ainsi devenu la principale porte d’entrée sur le continent pour ceux qui tentent de rejoindre les États-Unis depuis l’île. Certains experts estiment que l’accord avec le Nicaragua était une manœuvre intentionnelle du gouvernement cubain visant à offrir une soupape de sécurité à la population et à soulager les pressions internes à une époque de fort mécontentement social lié aux pénuries et à la répression. « Le gouvernement cubain continue à faire un usage politique de la migration, en en faisant un outil pour désamorcer la pression interne et le mécontentement, ainsi qu’un mécanisme de négociation avec les gouvernements de la région », explique la sociologue Elaine Acosta.
    Albizu-Campos, pour sa part, minimise l’importance de l’accord d’exemption de visa. « C’est juste un facteur de facilitation : il rend possible la mobilité à travers un corridor, mais l’exode aurait eu lieu avec ou sans l’accord entre Cuba et le Nicaragua », conclut-il. Quoi qu’il en soit, il est significatif que le nombre de migrants cubains arrivant à la frontière américaine ait augmenté depuis l’ouverture de cette nouvelle voie d’évasion.

    Aux Etats-Unis
    Bien qu’en 2022 de nombreux Cubains aient également émigré en Europe – notamment dans le cercle des artistes et des intellectuels de La Havane – et dans d’autres régions d’Amérique latine et du monde, la grande majorité est allée aux États-Unis, pour diverses raisons. La première, fondamentale, est l’aide que les familles cubaines vivant déjà aux États-Unis – une communauté de plus de 1,3 million de personnes – offrent à leurs proches qui décident de quitter l’île.

    [​IMG]

    En outre, ce sont généralement les parents installés aux États-Unis qui financent la traversée illégale depuis Cuba, inabordable au porte-monnaie de tout habitant de l’île. D’autre part, il y a les opportunités d’emploi que les États-Unis offrent aux migrants, en particulier aux Cubains. Ce n’est un secret pour personne qu’il est relativement facile, à Miami et dans d’autres villes américaines, de travailler illégalement dans un restaurant, un magasin ou toute autre entreprise.
    Tout cela, ainsi que l’aide publique à l’alimentation et à la santé, permet aux nouveaux arrivants de garantir leur subsistance. En outre, la loi d’ajustement accorde aux migrants de Cuba un traitement préférentiel par rapport à ceux d’autres pays : s’ils passent un an et un jour dans le pays, ils peuvent commencer à demander à y résider légalement et, en quelques années, ils deviennent citoyens.

    _______________

    (Article rédigé à partir d’un texte paru sur le site « Cubaencuentro » auquel j’ai ajouté quelques lignes personnelles. Le graphique en fin d’article indique le nombre de Cubains arrivés à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis entre 2014 et 2022.)

    * Il conviendrait d’expliquer un jour ce que signifie très exactement ce fameux embargo américain qui n’a jamais empêché, par exemple, la construction ininterrompue d’hôtels de luxe inaccessibles aux Cubains et qui, à en croire les staliniens de toujours, les crétins gauchistes, les gobeurs de bobards et les imbéciles, expliquerait tous les maux dont souffre Cuba.
    ** Cela fait ici allusion à la chanson Pueblo blanco de Joan Manuel Serrat dont on trouvera les paroles en français sur ce lien :
     
  29. ninaa
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    LE DROIT À LA PARESSE CRIMINALISÉ À CUBA
    [​IMG]
    Une nouvelle loi de « vagabondage » sous le prétexte de lutter contre le crime


    Le gouvernement cubain vient de lancer une « étude sur les personnes qui n’étudient pas ou ne travaillent pas, mais qui sont en mesure de le faire, afin de proposer des mesures appropriées ».
    Les autorités cubaines ont menacé d’appliquer des mesures à l’encontre des personnes qui « n’étudient pas ni ne travaillent à Cuba », conformément à la campagne lancée contre la « lutte contre le crime, la corruption, les illégalités et l’indiscipline sociale » par le régime autoritaire de Cuba.


    Le ministère du Travail et de la sécurité sociale « lance, dans le cadre de ce processus, une étude sur les personnes qui n’étudient pas ou ne travaillent pas alors qu’elles sont en mesure de le faire », a écrit la responsable du ministère, Marta Elena Feitó Cabrera. Le ministère « analysera les causes et proposera les mesures appropriées, elles ne seront jamais fondées sur l’assistance sociale », a-t-elle ajouté.

    Cette annonce va dans le sens des menaces proférées par le Premier ministre cubain, Manuel Marrero Cruz, lors des récentes sessions de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, concernant cette nouvelle croisade contre les illégalités inhérentes au système.

    « Vont-ils commencer par les enfants des dirigeants, et vérifier les comptes étrangers de tous ceux qui voyagent à l’étranger ? » , a demandé un utilisateur de Facebook. Un autre a déclaré : « Je ne sais pas ce qu’ils vont examiner. Si vous ne pouvez pas satisfaire vos besoins fondamentaux par le travail, pourquoi travailler ? Si vos parents ont travaillé pendant 40 ans et n’ont même pas un endroit pour dormir, pourquoi travailler ? Et à quoi bon étudier, si un professionnel ne peut même pas s’acheter des vêtements ou un téléphone avec son salaire ? ».
    Ces derniers mois, Miguel Díaz-Canel, le président cubain, a utilisé le terme « paresseux » pour désigner les Cubains qui critiquent la gestion du régime. C’est ainsi qu’il a appelé les Cubains qui ont protesté dans les rues contre les coupures de courant. Lors d’une session plénière de l’Union des jeunes communistes, il a également qualifié ces manifestants de « déconnectés des études et du travail » et d’individus « manipulables ».

    Les médias indépendants menacés

    En 2020, les services de la Sécurité de l’État a menacé le journaliste du journal Diario de Cuba Waldo Fernández Cuenca d’appliquer la Ley del Vago (loi du vagabond). Auparavant, lors d’un interrogatoire auquel il avait été convoqué, un policier cubain l’avait déjà menacé de la même chose en accusant le journaliste de « n’avoir aucun lien avec l’emploi ». Un officier qui s’est présenté comme le capitaine Machado, prétendument chef de la police dans le quartier de Reparto Sevillano, à La Havane, où réside Waldo Fernández Cuenca, a repris les menaces que lui avait adressées en avril le chef de la police du quartier, qui l’avait qualifié à cette occasion de « criminel potentiel ».

    La « loi contre le vagabondage » des années 70

    Le début des années 1970 a été une période très répressive à Cuba. Il ne s’agissait pas seulement du « Quinquennat gris (1) », de contrôler de la population, de rafler d’homosexuels et des personnes aux cheveux longs. L’une des mesures arbitraires dictées à cette époque était la « loi contre le vagabondage », en vertu de laquelle des milliers de personnes sans emploi étaient contraintes d’effectuer des travaux manuels lourds que personne ne voulait faire.
    Ces unités succédèrent aux UMAP (Unités militaires d’aide à production) qui emprisonnèrent des dizaines de milliers de personnes entre 1965 et 1968, principalement des homosexuels, des religieux et des opposants politiques. On les qualifia à Cuba de « camps de concentration ». Nombre d’artistes et d’intellectuels furent déportés dans ces unités. Ses critiques contre le pouvoir et son homosexualité valurent, dans les années soixante, au grand écrivain cubain Reinaldo Arenas de connaître la prison et les camps de réhabilitation par le travail au sein des Unités militaires d’aide à la production.

    Cette loi a obligé des milliers de personnes à se soumettre à la volonté du pouvoir castriste afin d’annihiler toute forme de comportement contraire à la révolution. Ce que Fidel, lors d’un discours prononcé en 1961, résuma ainsi : « Dentro de la Revolución todo, contra la Revolución nada » (Tout dans la révolution, rien contre la révolution). Cette loi a été abolie en 1979, mais le statut de chômeur est aujourd’hui encore défini comme un « état dangereux » dans le code pénal cubain. Le régime s’en est toujours servi pour menacer les militants et les opposants, et nombreux, parmi eux, ont été envoyés en prison.

    Un crime contre l’État et la révolution

    La composition du groupe que les autorités considéraient comme des oisifs était très hétérogène. Il y avait ceux qui, pour diverses raisons, étaient au chômage depuis longtemps, ceux qui tombaient sous le coup de la loi en passant d’une profession à une autre, ceux qui quittaient le pays et ceux qui venaient de sortir du service militaire obligatoire et n’avaient pas trouvé de travail.
    Le recrutement forcé se faisait par l’intermédiaire de la municipalité de résidence. Les oisifs, selon les autorités, étaient convoqués au bureau du travail et de la sécurité sociale proche de leur domicile. L’offre d’emploi pour ceux qui étaient convoqués correspondait à l’ordre d’aller travailler dans l’agriculture. Un exemple, on proposa à certains relégués de devenir chasseur de crocodiles dans les marais de Zapata, dans le centre du pays.


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    L’écrivain Reinaldo Arenas


    Les conditions de vie très rustiques dans les camps étaient difficiles. Les officiers militaires étaient brutaux et considéraient les soi-disant oisifs comme des prisonniers. Toute personne fuyant les lieux sans autorisation était arrêtée, jugée et pouvait être condamnée à une peine allant jusqu’à cinq ans de prison. Les règles disciplinaires étaient strictes, en raison de l’effort physique, beaucoup de prisonniers tombaient malades et beaucoup d’entre eux durent recevoir un traitement médical. Le crime pour certaines personnes punies était d’avoir présenté des documents légaux aux autorités afin de quitter le pays.

    Mais, le vrai et seul crime commis par ces personnes était de ne pas travailler pour l’État et de refuser les valeurs imposées par le pouvoir castriste.


    Daniel Pinós

    Article à partir d’informations recueillis sur le site Diario de Cuba

    Polémica Cubana» Blog Archive » Le droit à la paresse criminalisé à Cuba
    ________________

    1. Quinquenio gris. Terme inventé par l’intellectuel et scénariste cubain Ambrosio Fornet : de 1971 à 1975, la censure était telle qu’elle conduisit à l’autocensure, la production littéraire et artistique se limitait aux thématiques « autorisées » au service de la Révolution. De nombreux auteurs se turent ou s’exilèrent durant ces années grises.
     
  31. ninaa
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    ALAMAR : UNE BANLIEUE CONSTRUITE PAR LA RÉVOLUTION
    Au fur et à mesure que l’on traverse le Tunnel de la Baie, le brouhaha du centre historique de la ville devient de plus en plus inaudible. À l’est de La Havane, la sensation particulière d’air pur et de calme est interrompue par la présence d’une agglomération qui attire l’attention de ceux qui la visitent pour la première fois. Il s’agit d’Alamar, un prolongement forcé de la ville.

    Ce quartier, qui semble être dissocié de l’histoire de la capitale, est un paradigme du logement en tant que structure de socialisation où se matérialise une vieille phrase selon laquelle l’architecture est un reflet de la société. À Alamar, les rues n’ont pas de nom et les immeubles sont presque identiques, tous dégradés par le salpêtre de la mer et portant l’empreinte du rêve égalitaire déjà lointain de la société cubaine des années 1970.

    Antécédents : Logements sociaux et architecture havanaise

    Vers la fin de la première moitié du XXe siècle, la population havanaise enregistrait une croissance de 45 %, ce qui indiquait déjà la nécessité de repenser la ville pour éviter qu’elle perde sa qualité humaine extraordinaire, conquise au terme de plusieurs siècles de créativité artistique. La tâche de procurer des logements, services et facilités publiques complémentaires à un nombre toujours croissant de Havanais, devenait de plus en plus complexe. Sans abandonner la construction d’immeubles suivant les normes de l’urbanisme traditionnel, il fallait trouver des options pour fournir des logements à la population ouvrière et aux familles modestes.

    Même si le premier exemple de construction de logements sociaux – 1 100 petites maisons à un étage – remonte à 1911, date de fondation du quartier ouvrier Redención à Pogolotti, Marianao, ce n’est qu’en 1929, avec l’inauguration du quartier Lutgardita à Boyeros, que prend forme un espace qui répondait aux attentes escomptées. La qualité de ce projet, comprenant 100 logements isolés, des industries, un bureau de poste, une station de chemin de fer et des espaces verts, était supérieure à celle du projet précédent, devenant de la sorte le premier en son genre en Amérique latine. Le quartier résidentiel ouvrier de Luyanó, qui voit le jour en 1944, constitue le premier ensemble de logements sociaux à Cuba construit à partir des codes architecturaux du Mouvement moderne. Situé au sud de la baie de La Havane, il dénombrait 1 500 maisons, 8 complexes d’appartements et tous les services complémentaires requis, à savoir marchés, écoles et terrains de sport.

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    C’est à cette époque que l’entreprise privée nationale entreprend, comme supplément du travail effectué par l’État, beaucoup d’ouvrages de construction pour doter la grande ville, en plein essor, de nouvelles habitations. Les travaux de construction du Tunnel de la Baie, qui jouerait un rôle essentiel dans la future configuration de la ville, ont pris fin en 1958. Cette même année, grâce aux efforts publics et privés, voit le jour le plan de développement de Habana del Este, qui prévoyait l’élargissement de la ville sans ôter pour autant à la Vieille Havane sa condition de centre-ville. La nouvelle zone a été reliée à Vía Blanca, ce qui permettait d’accéder rapidement aux futurs espaces de développement, aux plages de l’Est et même à la ville de Matanzas.

    Les microbrigades et la culture naissante à Alamar

    La Révolution de 1959 a modifié sensiblement l’auto-perception des Cubains. Dès lors, des changements significatifs ont eu lieu et d’autres méthodes ont été utilisées pour trouver une solution aux problèmes historiques de la nation, dont le logement.

    Tirant profit de l’expansion de La Havane vers l’est, décision a été prise de construire la Unidad Vecinal No.1 de La Habana del Este : Ciudad Camilo Cienfuegos. Avec l’application du concept d’avant-garde d’unité vicinale anglaise, le projet comprenait au début 1 306 logements pour 8 000 habitants, entourés d’une riche végétation, des rues en béton, ainsi que des installations pour la prestation de services complémentaires.

    La réussite de la Ciudad Camilo Cienfuegos et l’impérieuse nécessité de construire davantage de logements à La Havane ont favorisé le surgissement du quartier d’Alamar et l’introduction du concept de microbrigadas (microbrigades) dans le langage cubain.

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    Les microbrigades ont vu le jour dans les années 1970 comme une alternative à la construction de logements de la part de l’État. Il s’agissait d’une modalité spéciale d’autoconstruction où les hommes comme les femmes construisaient, une fois accompli leur horaire de travail habituel, des logements pour eux et pour leurs compagnons de travail. Le plan d’urbanisation d’Alamar suivait le modèle suburbain états-unien, caractérisé par l’asymétrie des rues et la faible densité de population.

    Le mouvement de microbrigades comptait à peu près 12 575 travailleurs ; en 1983, quelque 1 100 logements avaient été construits dans l’ensemble de l’île. Chaque Micro, ainsi appelée par les Cubains, dénombrait 33 travailleurs qui avaient pour mission de construire un bâtiment à 5 étages de 30 appartements, dont 6 (20 %) étaient réservés à l’État, alors que les autres, suivant certains paramètres, à savoir l’ordre de priorité, les mérites et la nécessité, étaient accordés aux travailleurs réunis en assemblées. En théorie, le fait de participer directement à la construction ne conférait pas de droits spéciaux.

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    Alamar est devenu le complexe de logements sociaux le plus grand de Cuba et, même aujourd’hui, il figure parmi les plus grands au monde. Mais il met aussi en évidence l’influence négative de la planification centralisée. La population a été utilisée seulement comme force de travail. Les espaces extérieurs, verts et publics, qui auraient contribué à créer un sens d’appartenance ou à établir des points de repère, n’ont jamais été aménagés. Pour toutes ces raisons, le quartier est devenu une ville‑dortoir.

    La conception d’Alamar devait différer des projets de logements sociaux précédents. Cependant, malgré l’intention initiale, une sous-culture de dégradation est devenue dominante. Les objectifs du projet n’ont pas été atteints et le quartier rappelle aujourd’hui nombre de ces agglomérations latino-américaines où l’abandon est la règle. Le projet a mis en évidence ce qui se passe lorsque le concept d’architecture dans le processus de construction n’est pas pris en considération. Les projets urbains doivent envisager les possibilités de changement et de croissance. Les habitants d’Alamar, qui ont assimilé parfaitement cette idée, se sont chargés ces dernières années de revaloriser la zone et de développer une culture propre.

    Alamar, en tant que produit final, a été le résultat inévitable d’un processus et de la façon d’aborder le problème du logement social. En dépit des erreurs du projet, un grand nombre de personnes ont eu accès aux logements et tout semble indiquer aujourd’hui que ce sont précisément ces mêmes personnes qui s’efforcent de récupérer le sens originel du quartier.

    Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui Alamar apporte une nouvelle génération de musiciens, spécialement consacrés au rap et au hip-hop. Ce mouvement tire de l’oubli le sentiment de frustration et le transforme en art. Ce n’est pas non plus un hasard si Alamar est devenu un pionnier de l’agriculture urbaine à La Havane. C’est un quartier anxieux de rétablir la liaison avec la nature et qui essaye à tout moment de terminer l’œuvre inachevée. Aujourd’hui, les garages incomplets et les balcons d’immeubles construits par les microbrigades deviennent des jardins et de petits potagers qui font cadeau au quartier de la dose de beauté qu’il mérite.

    Bryan Campbell

    Traduction : Fernández & Reyes

    Polémica Cubana» Blog Archive » Alamar : une banlieue construite par la Révolution

    Photos : Wanda Canals Fleitas

    Source : Cubanía
     
  35. ninaa
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    L’année 2022 s’est terminée avec plus de 1000 prisonniers politiques dans les geôles cubaines
    12 janvier 2023 par Floréal

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    Selon le dernier rapport de l’ONG Prisoners Defenders, basée à Madrid, le mois de décembre 2022 a compté 29 nouveaux prisonniers politiques. Leur nombre total s’élève à 1057, dont 123 femmes.
    On estime à 30 le nombre de personnes incarcérées chaque mois pour raisons politiques. A tous ceux qui furent arrêtées lors des manifestations du 11 juillet 2021 sur tout le territoire cubain, s’ajoutent régulièrement tous ceux qui d’une manière ou d’une autre dénoncent la situation économique, sociale et politique de l’île, de plus en plus insoutenable.
    Prisoners Defenders précise que 36 de ces prisonniers politiques sont mineurs. Seize d’entre eux sont poursuivis ou ont été jugés pour sédition et ont été condamnés à une peine moyenne de cinq ans d’emprisonnement. Parmi les prisonniers d’âge majeur arrêtés lors des événements du 11 juillet, 175 ont été jugés pour crime de sédition et condamnés à une moyenne de 10 ans de prison.
    Selon le rapport, la « responsabilité parentale » serait utilisée par le régime pour menacer les parents emprisonnés sur une éventuelle perte de la garde de leurs enfants s’ils persistent à exercer leur liberté d’expression et à maintenir une position irrévérencieuse et critique à l’égard du système.
    Le rapport note également que le mécontentement populaire de plus en plus important, lié aux très graves difficultés économiques et au manque de libertés, ainsi que l’exercice d’une expression non muselée via les réseaux sociaux et les sites d’opposition établis à l’étranger, ont amené le régime à intensifier sa répression et à accentuer sa dépendance à l’égard du bloc totalitaire mondial. Le régime castriste est en effet un allié déclaré de la Russie et de l’Iran, entre autres, deux pays qui se distinguent particulièrement eux aussi dans le domaine de la violence, sur la population d’un pays voisin pour l’un, et sa propre population pour l’autre.
     
  37. ninaa
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  38. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Complément sur la situation carcérale à Cuba
    13 janvier 2023 par Floréal
    Il y a aussi des prisonniers de droit commun à Cuba. Plus de 11000 personnes se trouvent dans des prisons de ce pays pour « dangerosité prédélictive », une trouvaille ! Il s’agit de personnes n’ayant commis aucun délit ou crime, pas même une tentative, mais supposées pouvoir en commettre. Cette information est fournie par le dernier rapport de l’organisation Prisoners Defenders, rendu public jeudi 12 janvier et qui, une fois de plus, confirme l’état déplorable des droits humains sur l’île.
    Ces milliers de condamnés – « dont la grande majorité sont jeunes et noirs », souligne l’ONG madrilène – l’ont été sur la base de l’article 72 du Code pénal, en vigueur jusqu’en novembre dernier et qui prévoyait des peines « pour des comportements manifestement contraires aux normes de la morale socialiste ». Cet article, précise l’ONG, survit dans le nouveau Code pénal, en vigueur depuis le 1er décembre 2022, à l’article 434 : « L’autorité compétente du ministère de l’Intérieur peut poursuivre officiellement toute personne qui, de manière répétée, présente des comportements qui la rendent encline à la délinquance ou à la rupture avec l’ordre social et constitutionnel. » Cela ne surprendra personne si l’on précise que la quasi-totalité des personnes victimes de cette loi inique proviennent des quartiers où règne la misère.
    Chaque année, selon le rapport de Prisoners Defenders, 3850 personnes en moyenne sont condamnées à une peine d’un à quatre ans de prison pour ce motif. « Le simple rapport des autorités policières indiquant une ‘conduite inappropriée’ permet, sans qu’aucun délit n’ait été commis, d’emprisonner ainsi sommairement, et cela sans aucune défense possible. »

    (D’après infos recueillies sur le site 14yMedio)
     
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