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Actualités Ukraine

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par ninaa, 4 Mars 2022.

  1. Russian troops reportedly shooting themselves in the legs to avoid fighting
     
  2. Les allégations d’usage de munitions au phosphore blanc se multiplient
     
  3. (Brut) Ukraine : nos reporters Camille Courcy et Charles Villa ont filmé le début de la guerre
     
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    Ukraine : « Toute la difficulté sera de pouvoir juger les responsables de crimes de guerre, ceux qui planifient et ordonnent »

    Stéphanie Maupas, correspondante du « Monde » à La Haye, où siège la Cour pénale internationale, a répondu à vos questions sur les crimes de guerre lors d’un tchat, mardi.

    Le Monde Publié le 29 mars 2022 à 16h53 - Mis à jour le 30 mars 2022

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    La morgue de Mykolaïv reçoit plus de 30 cadavres par jour, dont un tiers sont des civils. Ukraine, le 10 mars 2022. LAURENCE GEAI/MYOP POUR « LE MONDE »
    Paola : Faire la guerre n’est pas déjà en soi un crime de guerre ? Est-il possible de déclarer la guerre à quelqu’un sans être un criminel de guerre ?
    Non, curieusement, la guerre n’est pas illégale, mais elle a des règles. Et si ces règles sont enfreintes, on parle de crimes de guerre, voire parfois de crimes contre l’humanité. Oui, il est aussi possible de déclarer la guerre. La Charte des Nations unies prévoit par exemple qu’on peut invoquer la légitime défense pour le faire. En lançant la guerre, le 24 février, Vladimir Poutine a dit agir en vertu de cette charte, et aussi pour prévenir un génocide, qui, selon lui, était perpétré par le pouvoir ukrainien dans le Donbass, cette région de l’est de l’Ukraine, en guerre depuis 2014 et occupée en grande partie par la Russie aujourd’hui. ll a ainsi voulu donner une base légale pour franchir la frontière ukrainienne. Beaucoup de juristes évoquent une agression de la Russie, interdite en droit international.

    Lire nos explications : qu’est-ce qu’un crime de guerre ? Qui peut être jugé, et qui peut juger ?
    Seb : La CPI ne peut juger que des personnes ou peut-elle aussi juger une armée ou un Etat ?
    Non, la CPI ne peut pas juger une armée ou un Etat, seulement des personnes.

    Yo : La CPI est-elle compétente pour juger les « crimes d’agression » ?
    La CPI ne peut juger le crime d’agression que si les deux Etats concernés ont ratifié son traité. Ni l’Ukraine ni la Russie ne l’ont fait. S’ajoutent aussi beaucoup d’autres conditions, qui rendent de toute façon très difficile pour cette cour le jugement de tels crimes. Mais dans le cas de la guerre en Ukraine elle n’est, tout simplement, pas compétente.

    Gloups : A quand le résultat de l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de potentiels crimes de guerre ?
    La CPI a ouvert son enquête le 2 mars. Il faudra du temps avant de voir les premiers résultats. Les textes ne fixent aucune limite temporelle. Mais il ne faut pas s’attendre à un rapport, qui établirait, de façon générale, l’existence ou non de crimes de guerre. Ce n’est pas le rôle de cette cour, mais plutôt d’institutions, comme, par exemple, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

    Le premier acte de la CPI sera d’émettre des mandats d’arrêt contre des responsables, que ce soient des officiers présents en Ukraine ou les donneurs d’ordre à Moscou. Ces mandats d’arrêt pourront éventuellement, dans un premier temps, être placés sous scellés. Entre-temps, il est possible, et cela s’est déjà vu les semaines passées, que le procureur rappelle aux belligérants leurs obligations de respect du droit international.

    Adam : Comment condamner, faire reconnaître un jugement et avoir des sanctions concrètes alors que les pays n’ont pas les mêmes modalités de constatation et de condamnation des crimes de guerre ? Ça ressemble à un gros sac de nœud !
    Il est assez classique que les parties aux conflits soient en désaccord sur les faits. La Russie comme l’Ukraine ont ratifié les conventions de Genève. Sur les grands principes consistant à protéger les civils, il n’y a pas d’ambiguïté. Par ailleurs, l’Ukraine a reconnu la compétence de la CPI sur son territoire, qui a sa propre définition – même si largement similaire – des crimes de guerre. Ce qui veut dire que les crimes commis dans ses frontières sont passibles de poursuites par cette cour. Enfin, le code pénal ukrainien liste aussi les crimes de guerre. Les enquêtes doivent permettre de dénouer le « sac de nœuds » dont vous parlez. Mais ce sera sans doute, lors de futurs procès, des arguments qu’invoqueront les avocats.

    Oli : Pourquoi des délais parfois ahurissants entre les faits et la justice ? Les preuves des atrocités commises à Marioupol (le théâtre, la maternité, la destruction massive des habitations civiles…) ne suffisent-elles pas ?
    Il ne faut pas oublier que l’urgence aujourd’hui est surtout d’arrêter la guerre, même si la justice peut avoir son importance. Un mandat d’arrêt n’a jamais empêché la poursuite des combats. Concernant l’Ukraine, la mobilisation judiciaire est assez impressionnante, car l’enquête ou les enquêtes sont menées en temps réel. L’unité « crimes de guerre » de l’Ukraine recueille des pièces pour prouver l’existence de ces crimes tous les jours. Sa procureure évoquait il y a quelques jours les risques pris par les enquêteurs et procureurs sur le terrain.

    Avec l’Ukraine, neuf autres pays en Europe ont ouvert des enquêtes, et enfin la CPI. Mais tout cela nécessite du temps, même si l’existence de crimes ne laisse plus de doute, à Marioupol, Kharkiv, Kherson, mais encore faut-il en recueillir les preuves, faire des expertises médico-légales, recueillir des témoignages, déterminer qui sont les auteurs, remonter la chaîne de commandement… Tout cela prend du temps.

    Walid : Même si les crimes de guerre sont prouvés, qu’est-ce que cela va changer ?
    Cela ne va pas arrêter la guerre, si c’est bien votre question. Pour le reste, il est difficile de prédire l’avenir et de savoir quel impact cela aura pour l’Ukraine. Mais en général, on considère que les procès d’après-guerre permettent à une société de se reconstruire et qu’ils permettent aussi d’écarter des responsables de ces crimes. Dans le cas présent, toute la difficulté sera évidemment de pouvoir véritablement juger ces responsables, ceux qui planifient et ordonnent. Si on prend, par exemple, le cas de Slobodan Milosevic, inculpé alors qu’il était président de la Serbie, on se rappelle qu’il a finalement été jugé à La Haye, après avoir perdu le pouvoir.

    Machap : Pourquoi est-ce que les crimes de guerre visiblement avérés en Syrie et en Tchétchénie avec le même auteur n’ont pas soulevé les mêmes interrogations ?
    Les crimes commis en Syrie ou en Tchétchénie ne peuvent être jugés par la CPI, parce qu’aucun des deux pays n’a ratifié son traité. Il y a eu quelques procès concernant les crimes commis en Syrie, conduits notamment en Allemagne, au titre de la compétence universelle, qui donne la possibilité de juger des étrangers pour des crimes de guerre commis à l’étranger. L’implication de la Russie a, il me semble, soulevé beaucoup d’interrogations et de protestations, même si cela n’a pas eu la même ampleur qu’aujourd’hui avec l’Ukraine.

    Mathilde : Je me demande (sincèrement et naïvement) si on connaît une guerre qui aurait été menée « dans l’honneur », avec respect des règles de la guerre, sans crime ? Et aussi, de quand date l’idée de juger les auteurs des exactions ?
    Je serais bien incapable d’en trouver une ! Je crois que toutes les guerres entraînent leur lot de crimes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui est le « gardien » du droit humanitaire international, estime que les lois de la guerre permettent de mettre un frein à la barbarie.

    L’idée de juger les criminels de guerre est véritablement née avec la première guerre mondiale, même s’il y avait eu des discussions avant. Le traité de Versailles imposait aux Allemands de juger chez eux, et il y a eu les procès de Leipzig, mais ces procès ont été largement dénoncés, ils ne sont pas une référence. Ensuite, il y a eu les procès de Nuremberg et Tokyo, après la seconde guerre mondiale.

    Kerbal : Si Vladimir Poutine est accusé de crime de guerre, concrètement, que risque-t-il ?
    S’il était condamné pour crimes de guerre, Vladimir Poutine risquerait jusqu’à trente ans de prison devant la CPI. La CPI ne reconnaît pas l’immunité accordée aux chefs d’Etat, elle aurait donc la possibilité de le juger. Si un mandat d’arrêt est un jour émis contre lui, toute la question restera néanmoins d’exécuter ce mandat… et d’arrêter le président russe.

    Dr Le Leo : Si Vladimir Poutine venait à être condamné, j’imagine qu’il n’ira pas se rendre tout seul à la Haye et qu’il sera difficile ou impossible de l’arrêter s’il est encore au pouvoir. Cela ne risque-t-il pas de rendre impossible des relations diplomatiques avec la Russie ?
    Dr Le Leo : Si Vladimir Poutine venait à être condamné, j’imagine qu’il n’ira pas se rendre tout seul à la Haye. Cela ne risque-t-il pas de rendre impossible des relations diplomatiques avec la Russie ?
    Il faudra voir qu’elle sera la situation en Russie à ce moment-là. Si les autorités russes souhaitent l’arrêter, elles pourront bien sûr le faire.

    Un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine rendra très difficiles les relations diplomatiques, mais cela ne les arrêtera pas. Dans ce scénario-là, ce n’est pas la Russie qui est poursuivie mais un individu. Pour lui, il sera très difficile de circuler à l’étranger, au risque, sinon, d’être arrêté et transféré à La Haye. Et ses relations avec ses homologues seront extrêmement compliquées.

    Omar Al-Bachir, l’ex-président du Soudan, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI, a, jusqu’à sa chute, dû y réfléchir à deux fois avant chaque déplacement. Il a pu se déplacer, mais les relations étaient extrêmement compliquées pour lui. Il est aujourd’hui incarcéré à Khartoum, et La Haye le réclame toujours.

    Esteban : Si poutine était condamné, est-ce que les pays qui ont ratifié le Statut de Rome sont dans l’obligation de l’arrêter s’il entre dans un de ces pays ?
    Oui, si un mandat d’arrêt est délivré contre lui, tous les Etats qui ont ratifié le Statut de Rome de la CPI auront l’obligation de l’arrêter. Il y a 123 Etats aujourd’hui qui sont membres de la cour. S’ils ne le font pas, ils violeront un traité international.

    Bill : De toute façon, ni la Russie ni les Etats-Unis ni Israël, par exemple, ne reconnaissent la compétence de la CPI pour juger leurs ressortissants. La CPI ne sert-elle donc strictement à rien contre les grandes puissances et leurs alliés ?
    Guillaume : Ne serait-ce pas utile de rappeler que les Etats-Unis (entre autres) ne reconnaissent pas la CPI ?

    Oui, nous le rappelons souvent. Ni les Etats-Unis, ni la Russie, ni la Chine, etc. n’ont reconnu la CPI. L’administration Trump avait effectivement émis des sanctions contre la procureure, notamment parce qu’elle avait ouvert une enquête sur les crimes commis en Afghanistan, et qu’une partie visait les forces américaines et aussi la CIA, concernant les prisons secrètes en Europe. Joe Biden a, depuis, levé ces sanctions. Mais les Etats-Unis ont toujours bataillé contre cette cour, dès sa création, en 1998. La politique des Etats-Unis vis-à-vis de la CPI est de coopérer avec elle lorsque cela sert leurs intérêts. Washington a ainsi permis l’arrestation de suspects et leur transfèrement à La Haye. Il faudra voir si, concernant l’Ukraine, les Etats-Unis coopèrent aussi avec la CPI. Le département d’Etat américain a, pour l’instant, fait savoir qu’il coopérait avec la procureure d’Ukraine.

    La CPI protège les Etats qui ont ratifié son traité. L’Ukraine ne l’a pas ratifié mais elle lui a donné compétence en 2015 pour se protéger d’éventuels crimes commis sur son propre territoire. Le fait que la Russie, les Etats-Unis et d’autres s’y opposent n’enlève pas sa compétence sur leurs ressortissants, dès lors qu’ils commettent des crimes sur un territoire « protégé ». Quand on voit la vigueur avec laquelle ils dénoncent la CPI lorsqu’elle va à leur encontre, on peut supposer qu’elle les embarrasse passablement.

    JDB : Comment se fait-il que le président George W. Bush n’ait jamais été inquiété alors que les Etats-Unis ont envahi l’Irak sans mandat de l’ONU ?
    L’Irak n’a pas ratifié le traité de la CPI, et donc elle n’est pas compétente. Elle ne peut pas « légalement » protéger son territoire. Il y a eu des tentatives de poursuites, lancées par des ONG au titre de la compétence universelle dans des Etats européens, contre des responsables américains pour les crimes en Irak, mais elles n’ont pas abouti.

    JC : C’est de la propagande de guerre tout ça (pas forcément mensongère), commençons donc par les précédentes, vu qu’on a du recul. Les Russes aussi préparent leurs preuves de crimes contre l’humanité.
    Il y a eu des pressions de l’administration Trump pour tenter d’empêcher la CPI d’enquêter sur des crimes de guerre en Afghanistan. Même si le dossier reste ouvert, le procureur a annoncé en septembre 2021 qu’il donnait priorité aux enquêtes sur les crimes commis par les talibans. En général, les procureurs enquêtent en priorité sur les crimes les plus massifs et les plus graves. Le procureur a aussi bien précisé depuis le début de son enquête que les deux parties au conflit en Ukraine peuvent faire l’objet de poursuites. Les Etats tentent souvent d’empêcher que leurs responsables soient ciblés par la CPI, ce qui complique le travail des procureurs. Nul doute que la Russie fera de même si des mandats sont émis par la CPI.

    Lallasvensson : Y a-t-il eu des crimes de guerre ou contre l’humanité commis par l’Ukraine dans le Donbass, et si oui, pourquoi n’y a-t-il pas de mandat d’arrêt contre le gouvernement ukrainien présent et passé ?
    Du côté de la CPI, l’enquête porte aussi sur des allégations de crimes commis dans le Donbass par l’armée ukrainienne. Pour l’instant, aucun mandat d’arrêt n’a été délivré relatif à la guerre en Ukraine, ni contre des individus russes, ni contre des Ukrainiens.

    Olivier : Le président ukrainien a appelé chaque citoyen à résister. Dans ce cadre, la notion de « civils » n’est-elle pas complexifiée ?
    Oui, effectivement. C’est la raison pour laquelle, par exemple, les volontaires ont été intégrés à l’armée ukrainienne. Ils sont donc tenus d’appliquer la convention de Genève et ils sont aussi « protégés » par cette convention s’ils sont blessés ou faits prisonniers. Le procureur de la CPI, après une visite en Ukraine le 16 mars, a prévenu que prendre les armes et revêtir un uniforme impliquait « des obligations légales supplémentaires ».

    Un immeuble d’habitation en flammes après un bombardement russe, à Kiev, le 15 mars 2022. FELIPE DANA / AP
    Wolf : L’expression « victimes collatérales » est-elle acceptée en droit international ?
    Oui et non. On parle de « dommages collatéraux » lorsque des civils sont touchés, alors qu’ils n’étaient pas ciblés. Tout réside dans l’intention de l’auteur. Les conventions de Genève obligent à distinguer les cibles militaires. Dans certaines situations, si par exemple le QG d’un bataillon se trouve dans une résidence, alors il est difficile de distinguer les civils des militaires. Dans ce cas, celui qui tire doit évaluer quel est le risque pour les civils et, le cas échéant, décider de ne pas attaquer, ou procéder à l’évacuation des civils en les alertant.

    La multiplication des faits peut aider à déterminer quelle est l’intention de l’auteur. Au fil des jours, en Ukraine, les tirs contre les biens civils, résidences, hôpitaux, etc. montrent que l’intention pourrait être de terroriser les civils, et qu’il ne s’agirait pas de dommages collatéraux. Chaque fait fera l’objet d’une enquête, qui permettra de déterminer avec précision si et où il y a eu ou non crimes de guerre.

    Louis : Comment seront jugées les énormes destructions subies par l’Ukraine ?
    La Cour internationale de justice (qui est une cour de l’ONU, différente de la CPI) pourrait éventuellement condamner l’Etat russe. Mais il faudrait que cette cour soit saisie sur la question même des destructions (elle a été saisie par l’Ukraine contre la Russie, mais sur d’autres questions). Cette instance pourrait ordonner des réparations matérielles. Elle l’a fait récemment concernant l’occupation de l’est de la République démocratique du Congo par l’Ouganda.

    Mathilde : Je me demande (sincèrement et naïvement) si on connaît une guerre qui aurait été menée « dans l’honneur », avec respect des règles de la guerre, sans crime ? Et aussi, de quand date l’idée de juger les auteurs des exactions ?
    Je serais bien incapable d’en trouver une ! Je crois que toutes les guerres entraînent leur lot de crimes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui est le « gardien » du droit humanitaire international, estime que les lois de la guerre permettent de mettre un frein à la barbarie.

    L’idée de juger les criminels de guerre est véritablement née avec la première guerre mondiale, même s’il y avait eu des discussions avant. Le traité de Versailles imposait aux Allemands de juger chez eux, et il y a eu les procès de Leipzig, mais ces procès ont été largement dénoncés, ils ne sont pas une référence. Ensuite, il y a eu les procès de Nuremberg et Tokyo, après la seconde guerre mondiale.

    Ukraine : « Toute la difficulté sera de pouvoir juger les responsables de crimes de guerre, ceux qui planifient et ordonnent »
     
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  7. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Ukraine : des étrangers maintenus en centre de rétention malgré les bombardements

    Ukraine : des étrangers maintenus en centre de rétention malgré les bombardements

    Des dizaines de migrants enfermés en centre de rétention en Ukraine ne peuvent pas fuir la guerre, a affirmé Human Rights Watch dans un rapport publié lundi 4 avril. Plusieurs de ces structures se trouvent en pleine zone de conflit, alors que le pays tente de résister à l’invasion russe et que des milliers de civils ont péri dans les affrontements. L’ONG s’inquiète pour la sécurité des personnes retenues et demande leur libération.

    Des étrangers toujours enfermés dans les centres de rétention ukrainiens malgré les bombardements. C’est ce que révèle Human Rights Watch dans un rapport, rendu public lundi 4 avril. Selon l’ONG, des dizaines de personnes continuent d’être privées de leurs mouvements alors que l’Ukraine subit quotidiennement des frappes russes sur son territoire et que des milliers de civils ont péri dans les affrontements.

    "Les migrants et demandeurs d’asile sont actuellement enfermés au milieu d’une zone de guerre et sont, à juste titre, terrifiés", déclare à InfoMigrants Nadia Hardman, chercheuse sur les droits des réfugiés et des migrants à Human Rights Watch.

    Si le centre de Tchernihiv, près de la frontière biélorusse, a été vidé de ses occupants depuis le début de l’offensive russe le 24 février, celui de Mykolaïv, au sud de l’Ukraine, à une centaine de kilomètres d’Odessa, et de Zhuravychi, au nord du pays à une quarantaine de kilomètres de Loutsk, fonctionnent encore. Deux régions touchées par le conflit, où des explosions ont encore été entendues ces dernières semaines.

    "Nous avons contacté les autorités ukrainiennes à ce sujet, mais nous n'avons reçu aucune réponse à ce jour", explique Nadia Hardman. Bien sûr, nous mesurons les conditions difficiles qui règnent actuellement, mais cela ne justifie pas le maintien en détention des immigrés."


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    Un bâtiment bombardé à Mykolaïv, au sud de l'Ukraine, le 24 mars 2022. Crédit : Reuters

    Les membres de HRW n’ont pas pu entrer en contact avec les personnes retenues dans le centre de Mykolaïv. "Ce qui est très préoccupant car cette région est le théâtre d’actions militaires majeures", insiste Nadia Hardman.

    Une libération contre une participation à l'effort de guerre
    L'ONG a en revanche pu s’entretenir avec des étrangers de Zhuravychi. Lors des entretiens réalisés par HRW, début mars, une centaine d’exilés y étaient emprisonnés, dont des Afghans, des Algériens, des Camerounais, des Ghanéens ou encore des Syriens. Certains ont pu négocier leur libération, parfois avec l’aide de leurs ambassades.

    Selon Lighthouse Reports qui enquête également sur cette affaire, il resterait quelque 45 personnes sur le site de Zhuravychi, parmi lesquelles des femmes et un enfant de trois ans.

    Ces immigrés ont été placés dans ces centres après avoir essayé de franchir illégalement la frontière avec la Pologne, avant l’invasion russe. Ils ont déclaré à HRW que leur visa étudiant avait expiré et qu’ils avaient voulu tenter leur chance dans un autre pays européen. Les migrants ont écopé d’une peine d’enfermement allant de 6 à 18 mois, sans avoir pu bénéficier d’un avocat ou de la possibilité de déposer l’asile dans le pays.

    Pour être libérés, les gardes ont proposé aux retenus de rejoindre l’effort de guerre, signale HRW. "Ils ont ajouté qu’ils obtiendraient alors tous immédiatement la citoyenneté ukrainienne", note le rapport. Aucun étranger n’aurait accepté cette "offre".

    Un ancienne caserne militaire qui a repris ses fonctions initiales
    La structure de Zhuravychi est une ancienne caserne militaire, transformée en centre de rétention en 2007 avec des fonds de l’Union européenne. Dans les jours qui ont suivi l'offensive russe, une partie du site a repris ses fonctions initiales : des membres de l’armée ukrainienne ont emménagé dans le centre, indique HRW, qui s’appuie sur des témoignages et des vidéos vérifiées. Les migrants ont alors été regroupés et déplacés dans un autre bâtiment du complexe, afin de faire de la place pour les soldats.

    Zhuravychi est donc une cible majeure pour l’armée russe. Les personnes retenues "peuvent entendre les bruits des tirs d’artillerie et des explosions", explique encore Nadia Hardman. Et ce, alors que, d’après le média arabe Al-Jazeera, le site ne possède aucun abri pour se protéger des bombardements. "L’épouse d’un détenu libéré la semaine dernière a déclaré que les gardes ont couru dans la rue lorsque la sirène [prévenant de l'imminence de frappes russes, ndlr] a retenti", écrivent les auteurs de l’article paru le 4 avril. Les exilés, eux, n'ont pas pu quitter leurs cellules.
     
  8. War Crimes Watch Ukraine

    L'Associated Press et FRONTLINE rassemblent, vérifient et documentent les preuves de crimes de guerre potentiels en Ukraine, y compris des attaques contre des hôpitaux, des écoles, des zones résidentielles et d'autres structures et sites civils protégés par le droit international humanitaire. Nous mettrons régulièrement à jour War Crimes Watch Ukraine et publierons des histoires connexes.

    Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine le 24 février, AP et FRONTLINE ont vérifié 112 crimes de guerre potentiels.
     
  9. ninaa
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  10. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Le procureur de la Cour pénale internationale de La Haye a ouvert une enquête pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis en Ukraine. Peu de condamnations sont obtenues par la CPI. Et ses enquêtes sont interminables.

    Le procureur de la cour de La Haye vient de demander l’arrestation de trois individus pour des crimes de guerre perpétrés pendant la guerre opposant la Géorgie à la Russie en 2008.

    Le «boucher des Balkans», l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, est mort pendant la cinquième année de son procès sans qu'aucun jugement n'ait été rendu.

    En visite en Pologne, la vice-présidente Kamala Harris a déclaré que la Russie devrait «absolument» faire l’objet d’une enquête pour crimes de guerre en Ukraine, citant les «atrocités» des bombardements de civils. Elle a parfaitement raison. Mais elle devrait se garder une petite gêne.

    Les États-Unis soustraient leurs propres citoyens et soldats de la juridiction de la Cour internationale de La Haye. Les donneurs de leçons américains ne veulent pas se soumettre eux-mêmes aux règles qu’ils édictent pour les autres. Si c’est bon pour Kadhafi, pour Assad, pour Milosevic et pour Poutine, pourquoi est-ce que ce ne le serait pas pour Bush et compagnie?

    La justice américaine n’a absolument rien fait pour enquêter sur les crimes de guerre de responsables américains comme George W. Bush, Donald Rumsfeld et Dick Cheney, pour ne parler que des cas les plus notoires et les plus récents. Barack Obama voulait tourner la page.

    Entre autres, l’administration Bush a violé le droit international quand elle a décidé d’envahir l’Irak en 2003. De hauts responsables américains ont perpétré des crimes de guerre quand ils ont ordonné la torture de prisonniers. La politique officielle des États-Unis d’«assassinats ciblés» par drones en Afghanistan, en Irak, au Yémen, en Somalie, au Pakistan et ailleurs contrevient aux lois de la guerre. Obama a fait de même en arrivant au pouvoir.

    Les Américains n’enquêtent que très rarement sur les crimes de guerre qu’ils commettent. Si jamais des Américains sont traduits en justice aux États-Unis pour des crimes de guerre, ils sont acquittés ou reçoivent des peines insignifiantes sans commune mesure avec la monstruosité des actes commis. C’est quand ils ne sont pas simplement pardonnés.

    Pour avoir dirigé l’assassinat de masse de 507 paysans vietnamiens sans arme, dont des femmes, des bébés et des vieillards, le 16 mars 1968, à My Lai au Viêt Nam, le lieutenant William Calley a été condamné à la prison à vie. Il a été libéré après deux jours d’emprisonnement sur ordre du président Nixon. L’opinion publique américaine soutenait massivement le tueur de masse Calley, considéré comme un héros national.

    Crimes de guerre des États-Unis — Wikipédia

    Il faut souligner que les dirigeants américains et leurs exécutants ne sont pas les seuls criminels à s’en tirer. Pensez aux crimes monstrueux commis sous Staline et sous Mao au nom du socialisme. Des centaines de millions d’êtres humains ont été tués dans des conditions atroces. Pourtant, ni à Moscou ni à Pékin on n’a traîné devant des tribunaux les vieux tortionnaires-assassins communistes qui ont coulé ou coulent encore des retraites tranquilles, adulés par leurs proches.

    Seule une infime minorité des dirigeants et exécutants nazis ont eu à répondre de leurs crimes épouvantables. Des centaines de milliers d'Allemands, voire des millions, civils comme militaires, auraient été passées par les armes. Les criminels de guerre nazis qui avaient quelque chose à monnayer, comme des technologies spatiales pour Wernher von Braun, s’en sont tirés et ont même été choyés par leurs anciens ennemis. Wernher von Braun a obtenu la citoyenneté américaine.

    D’autres criminels de guerre nazis se sont mis au service de la CIA et du SIS britannique, où leurs connaissances de l’Europe de l’Est et de la Russie, brutalement acquises sur le terrain dans les organes de sécurité du Reich, ont été fort appréciées.

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    Les crimes de guerre sont rarement punis
     
  11. La vérité sur le massacre de Boutcha ? (j'y étais)
     
  12. Charles Villa a filmé les crimes de guerre de l’armée russe en Ukraine
     
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  13. Une vidéo postée hier par Le Monde...

     
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  14. Excellente vidéo qui soulève une problématique qui m'inquiète énormément. L'Ukraine cultive 30% du blé utilisé mondialement. J'avais aussi lu que les famines qui exploseront cette été seront comparable aux famines qui ont précédés le printemps arabe, ce vidéo l'explique très bien.
     
  15. Reportage posté hier par Euronews (en VOST)...

     
  16. 101ème jour de guerre !
     
  17. Un reportage très complet diffusé par la chaîne suisse RTS...

     
    Ungovernable apprécie ceci.
  18. Si quelqu'un a un lien, je serais preneur
    Enquête exclusive - Le Patriot Park, le parc d'attractions militaire de Poutine | Facebook | By Enquête exclusive | Simulateurs de tanks, stand de tir avec armes de guerre, réplique de champ de bataille… Le Patriot Park est un moyen pour Poutine de sacraliser l'armée...

    Simulateurs de tanks, stand de tir avec armes de guerre, réplique de champ de bataille… Le Patriot Park est un moyen pour Poutine de sacraliser l'armée russe et de renforcer le patriotisme dès le plus jeune âge.
    « Guerre en Ukraine : comment Poutine manipule le peuple russe »
    Dimanche à 23.15 sur M6
     
  19. A priori, il y aura un lien demain matin...
     
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