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Guerre à la guerre

Discussion dans 'Discussion générale' créé par ninaa, 30 Mars 2022.

  1. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Contre la guerre, guerre des classes !
    En Ukraine, la guerre déclenchée par l'invasion du pays par l'armée russe continue de faire rage. Certains veulent nous présenter cette guerre comme la glorieuse résistance de tout le peuple ukrainien contre le fascisme russe, d'autres comme la réponse légitime de la Russie à l'impérialisme de l'OTAN.

    La vérité est qu'à la guerre, ce sont toujours les mêmes qui meurent ; ceux qui sont trop pauvres pour fuir, qui n'ont ni l'argent ni les relations pour échapper à la conscription, forcés dans les tranchées aujourd'hui pour défendre les intérêts des exploiteurs d'hier, qui les utiliseront encore demain. Bref, les prolétaires, ceux comme nous, vous, vous, n'avez pas d'autre choix pour vivre que d'aller chaque jour vendre votre temps et votre corps pour enrichir les patrons de tous les pays. La guerre fait rage au-delà des frontières, ceux qui ne meurent pas sous les bombes subiront la faim causée par les sanctions et les répercussions économiques, même à des milliers de kilomètres de la ligne de front.

    Alors que certaines parties de l'appareil d'État russe semblent déterminées à poursuivre la guerre malgré les pertes humaines, les capitalistes au pouvoir en Ukraine ont déclaré la loi martiale. Ceux qui se servent dans les boutiques, pour manger ou pour améliorer l'ordinaire sont sévèrement punis, humiliés, parfois exécutés. Ceux qui travaillent encore sous les obus voient leurs salaires réduits à néant au nom de l'effort patriotique. Les capitalistes russes envoient des soldats russes, biélorusses, ossètes ou tchétchènes mourir et tuer pour leur profit. Certains des soldats sont des conscrits, enrôlés de force et envoyés au combat.

    Face à cette situation, de nombreuses et régulières manifestations ont eu lieu en Russie. Les cheminots biélorusses ont saboté les voies ferrées pour empêcher l'approvisionnement logistique du front. Les travailleurs de l'aéroport de Pise, en Italie, ont refusé de charger des armes à destination de l'Ukraine. Malgré la répression féroce, les prolétaires se soulèvent contre cette guerre qui n'est pas la leur.

    Les pays occidentaux et ceux de l'OTAN, qui après avoir pillé, envahi, bombardé la quasi-totalité du globe au nom du progrès puis de la démocratie, peuvent à nouveau se faire passer pour le camp de la paix et de la raison.

    L'État russe, en retard sur l'économie capitaliste, se lance dans une guerre d'expansion : une situation dramatique pour ceux qui meurent sous les bombes, mais une opportunité pour les capitalistes ! Une réorganisation du marché mondial de l'énergie est désormais nécessaire dans le cadre d'une économie verte. Un plan forcé mais bienvenu pour les capitalistes européens et nord-américains, puisque les investissements et les profits potentiels sont colossaux.

    Cette réorganisation ira bien au-delà de la question énergétique, les blocs se reconfigurent, l'appel à la nationalité ou à la souveraineté n'est qu'un leurre pour la nécessaire concurrence renouvelée entre les États menacés de récession, mais surtout entre les travailleurs.

    Le placage idéologique nationaliste cherche à galvaniser les foules pour faire du travail encore plus et moins cher pour soutenir l'effort de guerre et faire oublier aux ouvriers que leurs intérêts sont les mêmes que ceux de la tranchée adverse.

    Les immigrés ukrainiens sont soi-disant chaleureusement répartis par pays et selon leur qualification. En réalité, c'est une tente de la Croix-Rouge qui sera leur zone de rassemblement avant leur redéploiement vers une nouvelle ferme.

    "Nous sommes en guerre", c'est par cette phrase que Macron a ouvert la séquence Covid avant d'ériger la résilience en slogan de la nation. Dans la lignée des discours militaristes tenus par les États du monde entier depuis le début de la pandémie, pour nous faire accepter un nouveau serrement de ceinture. Ici, comme partout, les prix montent, montent, EXPLOSENT ! Cette hausse des prix, déjà en cours bien avant le début du conflit, trouve amplement sa justification dans les affrontements qui se déroulent en Ukraine. A ceux qui nous envoient, baissez le chauffage, réduisez la consommation de telle ou telle chose, continuez à travailler dur en payant deux euros le litre d'essence !

    N'oublions pas que la guerre des États est la paix capitaliste par d'autres moyens. Nous ne demandons pas la paix, qui n'est souhaitée par les démocrates que parce qu'elle permet l'accumulation. Contre l'horreur de cette société où tout est basé sur le profit, nous voulons la lutte des classes !

    Contre le bruit meurtrier des bombes, et le brouhaha médiatique qui veut nous emmener aux urnes, aiguisons nos couteaux, sortons dans la rue, à la grève, aux blocages : à l'offensive contre l'exploitation !

    ASAP Révolution

    Merci à Matériaux d'émancipation pour la traduction !


    Source : Asaprevolution.net
     
  3. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Une seule façon de faire la guerre : la sale

    [​IMG]

    Projection / discussion : « Une seule façon de faire la guerre : la sale »
    Le pont, film allemand de Bernhard Wicki (1959, 1h37, VF)
    dimanche 15 mai 2022 à 16h, accueil à partir de 15h
    à l’invitation du groupe libertaire d’Ivry

    Librairie Publico, 145 rue Amelot, Paris 11
    m° Oberkampf, République ou Filles du Calvaire

    | Dimanche 15 Mai | 16 H | Projection-Débat du Groupe Libertaire d’Ivry : Le Pont / de Bernard Wicki | – Librairie Publico – info

    port du masque souhaité

    À la fin de la seconde guerre mondiale, pendant la débâcle de l’armée allemande, des lycéens, enrôlés dans la milice populaire, sont livrés à eux-mêmes dans une mission absurde (garder un pont qui doit être détruit le lendemain). Le groupe d’adolescents est enthousiaste à l’idée de servir leur patrie et de devenir des héros…

    Ce film est tiré d’une histoire vraie. L’un des adolescents envoyés au front décide de déserter, sous les moqueries de ses camarades. C’est lui qui racontera leur histoire, anonymement, par crainte de représailles.

    Aucune armée ne peut admettre la désertion, forcément contraire à sa logique de discipline et de soumission. Évidemment, le « délit » est encore plus grave en temps de guerre. Encore aujourd’hui, en France, la désertion face à l’ennemi est punie de peines de prison de 20 ans à perpétuité. Il est également interdit d’inciter à la désertion et de cacher des déserteurs.

    Lors de la seconde guerre mondiale, 20 000 militaires allemands ont été exécutés pour désertion par les tribunaux militaires. En 1997, le parlement allemand revient sur les condamnations prononcées par les tribunaux de la Wehrmacht à l’encontre des déserteurs et des objecteurs de conscience. En 2009, le parlement réhabilite quelque 30 000 « traîtres à la patrie en temps de guerre ».

    On compte environ 450 000 désertions dans l’armée rouge de juin à décembre 1941. Les commissaires politiques avaient ordre de tirer à vue sur tout soldat rebelle ou déserteur.



    Source:Ivry.anarchiste.info

    Une seule façon de faire la guerre : la sale – Info Libertaire

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    Blek apprécie ceci.
  5. ninaa
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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Crises = Capitalisme = Guerre
     
  7. Quasi tout le monde est d'accord pour dire que la guerre c'est l'horreur !
    Faudrait être débile pour penser le contraire.

    Mais un discours pacifiste baba-cool est-il réellement la solution alors que depuis 71 jours des civilEs s'en prennent plein la gueule en Ukraine ?
    Tenir un discours auto-réconfortant et idyllique quand on n'est pas touché personnellement peut-il influencer sur une véritable guerre d'invasion ?
    Je pose la question, car après 2 mois de crimes authentifiés sur des civilEs, le discours plus que simpliste "Non à la guerre" me semble non seulement inefficace mais aussi clairement irresponsable, voire coupable !

    En attente donc de vos avis/analyses/explications...
    (mais pitié ! Pas à coup de copier/coller de communiqués chopés sur le net, façon ninaa !)

    Car j'aimerais vraiment découvrir comment une position peace & love issue de miltantEs non touchéEs par cette guerre pourrait résoudre un conflit armé de cette envergure.
     
  8. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  9. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Je suis déjà soulagée que tu sois passé des injures "troll pro-Poutine" à "baba cool".

    Quant à être là bas, que je sache allpower non plus n'est pas là bas.
    Il ne fait que copier/coller des photos de milices et des articles ou interviews que bien sûr il n'a pas écrit lui même.
    Il n'a pas vu, il ne verra jamais les cadavres mutilés par les joli fusils stylés.


    Or ma position est tout sauf baba cool. C'est justement parce que la violence n'est plus pour moi une notion abstraite que ça me révolte autant. Je peux comprendre la "légitime défense" (quand on est vraiment acculé et qu'on ne peut plus rien envisager d'autre), ce que je ne peux pas comprendre c'est qu'on pose fièrement avec des uniformes et des instruments de mort.
    Ce qu'il faudrait copier/coller ce serait les dégats causés par ces armes, à moins d'être un vrai psychopathe c'est nettement moins excitant.

    C'est d'ailleurs ce que fait l'armée "officielle" pour pousser des gens à s'engager: ils utilisent des armes mais sur des cibles en carton ou en direction de l'horizon. Evidemment montrer des photos de cadavres atrocement mutilés c'est moins enthousiasmant.

    Ni qu'on parle de la guerre avec aussi peu d'émotion et d'empathie, comme si on pouvait tuer des gens comme on va au pique-nique.

    Mon père était militaire de carrière (évidemment avec les meilleurs prétextes du monde, "pour la patrie" "pour sauver la démocratie" "pour venir en aide aux veuves et aux orphelins...). Ses médailles il ne les avait pas volées, il ne se contentait pas de fantasmer devant des photos de fusils, il était intarissable sur la "nécessité de la guerre".
    Je savais que ça impliquait des meurtres horribles puisqu'il en parlait sans honte et même avec fierté, mais ça restait abstrait - comme pour tous ceux qui n'ont pas vécu directement la guerre.

    Et puis un jour j'ai ouvert les yeux, j'ai enfin compris ce qu'était la réalité de la guerre:

    [​IMG]

    Donc il n'y a aucune raison de prendre au sérieux les articles copiés/collés par allpower allant dans le sens de faire la mouche du coche dans une guerre entre deux états plus que les articles venant dréfractaires à toutes les guerres. Il suffit de lire (de lire vraiment, contrairement à ce que fait allpower, qui n'a jamais contredit aucun des arguments des antimilitaristes, mais se contente de dire que c'est "du blablabla" ou "de la merde"!)

    Les opposants à toutes les guerres ont toujours été peu nombreux, qu'ils soient ou non "directement concernés". Pour écrire le texte qui accompagne le débat autour du film "Le Pont" j'ai du faire une recherche (non exhaustive) à propos des sanctions que tous les pays et toutes les armées du monde réservent aux déserteurs.
    Dans tous les états le "courage" - la violence guerrière, sont valorisés, et les objecteurs, pacifistes, réfractaires à la guerre sont traités de lâches et punis, par la prison ou même la mort.

    Il n'y a donc pas plus d'insoumis à la logique guerrière en Ukraine qu'il n'y en avait en Irak, en Afghanistan ou au Kosovo, ou dans n'importe quel pays. Mais il y en a:

    Interview avec Yurii Sheliazhenko du mouvement ukrainien pour la paix: « La paix ne se gagne pas par le combat, il faut la construire » - Intal

    Agir ne devrait jamais empêcher de réfléchir.
    Les milices "indépendantes" en Ukraine sont un mythe, pour être "efficaces" d'un point de vue guerrier il est indispensable aux petites unités mal préparées de se rallier à une armée de métier, avec tout ce que cela implique de contraire aux valeurs des libertaires.
    Massacrer et mutiler des gens (car les soldats ennemis, pas toujours aussi "volontaires" que la propagande cherche à nous le faire croire, restent des êtres humains) pour tirer les marrons du feu à nos ennemis, est-ce vraiment une bonne idée?
     
  10. ninaa
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  11. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    [​IMG]
    ça c'est la propagande.

    [​IMG]

    La réalité est nettement moins glamour pour qui garde un minimum d'humanité:

    [​IMG]

    Et encore: autant les images de fiers et courageux guerriers armés abondent, autant il est presque impossible de trouver des images de corps mutilés de leurs victimes.
     
  12. Ben, en fait, mon message ne te concernait pas du tout ! :)
    Il était pour avoir justement des avis autre que ton éternel blablabla nombriliste !
    T'es la seule à blablater toute seule sur ce post... J'aurais bien voulu que d'autres personnes s'expriment !

    Quant à tes 2 derniers posts... Pfff ! Aucun intérêt et toujours aussi ridicule !

    Vraiment du grand n'importe quoi !!!! Je suis presque gêné pour toi tant t'es pathétique !
     
  13. ninaa
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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    De mon côté mon message s'adressait bel et bien à toi, j'aurais bien aimé que pour une fois tu développes des arguments plutôt que des bordées d'injures gratuites.
    Mais apparemment tu en es totalement incapable.
     
  15. ninaa
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  16. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    DANS LE DERNIER CQFD:
    [B][/B]
    Point de vue

    GUERRE EN UKRAINE : COMME EN 14?
    Face à la guerre et au risque de voir sapé tout élan révolutionnaire, l’auteur de ces lignes en appelle à la mémoire de l’antimilitarisme et à l’union des exploités contre les exploiteurs. Où il est question de solidarité entre les peuples et de lutte sociale.

    Guerre en Ukraine : comme en 14 ?

    «La vieille société s’est enfin montrée, dans les lueurs sinistres, les déchirements, puis les ruines de la guerre, telle qu’elle est : un organisme destructeur qui se soutenait artificiellement par la terreur, le mensonge et la corruption.» (Henri Barbusse, La lueur dans l’abîme - 1920)

    Une bonne guerre! Voilà de quoi faire rentrer dans le rang des soumis tous ces populos qui commençaient à se lasser d’être pris pour des cons et à se révolter contre leurs saigneurs. Mieux que les mobilisations contre le virus ou le terrorisme (qui donnaient pourtant déjà des résultats assez rentables à cet effet!), dresser les prolos de différentes régions les uns contre les autres, en créant des situations où seule la haine peut prospérer, a toujours été un bon moyen d’éviter qu’ils ne s’en prennent ensemble à leur ennemi commun : le système capitaliste qui les asservit, ses majordomes et leurs soudards. Ressouder autour des drapeaux exploiteurs et exploités, truands et truandés, argousins et forçats, rien de tel pour faire reculer les rêves de société meilleure, de pain et de roses, et les envies de libération, de révolution.

    Bien sûr, ce n’est pas le but explicite de la guerre, mais ce sont là en général ses conséquences néfastes, qui ajoutent aux blessures le désarroi de l’impuissance. C’est l’effet le plus pernicieux de cette plongée dans le chaos qui assure pour longtemps que ceux qu’elle a frappés auront du mal à se relever, y compris après le retour à la paix.



    C’est précisément le piège dans lequel une partie de ceux que l’on veut incorporer aux hystéries patriotardes s’appliquent à ne pas tomber. Alors qu’au moment de l’invasion de la Tchécoslovaquie, en 1968, par l’Armée «rouge», huit courageux seulement avaient manifesté leur refus d’être associés à ce crime, et en avaient payé le prix fort1, aujourd’hui des milliers de Russes prennent hardiment le même risque2. Certes, ce n’est qu’une petite vague dans un océan d’abrutissement propagandiste, mais de ces vagues qui changent le cours de l’histoire telle que la programment les despotes. Comme le font remarquer des anarchistes russes dans un appel à la résistance au rouleau compresseur poutinien : «Même une petite vis peut bloquer les engrenages d’une machine de mort3

    De leur côté, des Ukrainiens, à l’opposé des quelques bas du front nazis qui sévissent dans leurs rangs et fournissent à Poutine son seul argument, inventent aussi d’intelligentes manières d’éviter d’alimenter le cycle infernal de la haine. En proposant aux mères de prisonniers russes de venir les chercher en Ukraine, un ministre peu sinistre coupe l’herbe sous le pied de la poutinerie belliqueuse en favorisant un apaisement qui a pour autre avantage de démystifier les mensonges de la propagande du Kremlin.

    Ces comportements, aussi minoritaires soient-ils, font espérer que la fraternité entre les peuples saura survivre à cette situation tragique et que seront préservées les capacités de continuer à développer des tentatives de construire un monde meilleur, libéré des monarques, des oligarchies et des servages qu’ils imposent, sous diverses formes, rivales mais solidaires sur l’essentiel.



    Alors bien sûr, pour ceux qui portent ces espoirs et cette volonté, il faut aider les Ukrainiens à résister à l’agression colonialiste des armées du tsar, mais les aider dans cet état d’esprit, sans tomber dans les couillonnades patriotardes, le baratin sur la sublime Europe, les «valeurs» du capitalisme à sauvegarder4.

    S’il faut faire barrage à la saloperie meurtrière, que ce ne soit pas pour retomber dans la canaillerie des «mafias libérales» et des démocraties de façade qui s’avère souvent aussi assassine quoique d’une manière moins grossière. Pour faire la guerre à la guerre, les positions défensives sont vaines. Il faut attaquer ce qui la cause, fondamentalement. Or, le disait justement Jaurès : «Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage5

    Si tu veux la paix, lance-toi dans la guerre sociale.

    Gédicus

    1 Lire Natalia Gorbanevskaia, Midi, place Rouge, Robert Laffont, 1970.

    2 Rendons ici hommage à Elena Ossipova, 77 ans, arrêtée à Saint-Pétersbourg, aux 15 000 manifestants arrêtés dans 65 villes au 21 mars, selon l’ONG russe OVD-Info), ainsi qu’à ceux qui ont évité l’arrestation. Comme aux 664 scientifiques signataires de l’appel du 26 février pour «l’arrêt immédiat de tous les actes de guerre dirigés contre l’Ukraine» et aux professeurs, étudiants, employés de l’université de Moscou et signataires de la pétition du 3 mars «contre la guerre» exigeant des dirigeants russes «qu’ils cessent immédiatement les hostilités».

    3 Appel à manifester le 6 mars dernier contre le «psychopathe du Kremlin», publié par le réseau anarchiste russe. Action Autonome, et traduit en français sur le site CrimethInc, ICI.

    4 Il faut accueillir les Ukrainiens qui fuient la guerre, mais sans oublier que les victimes des guerres et famines d’autres pays moins «blancs» méritent aussi cette attention.

    5 Discours de Lyon, 25 juillet 1914.
     
    Dernière édition: 5 Mai 2022
  17. Anarchie 13
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  18. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Pour ma part j'ai dit que je soutenais un mouvement de libération nationale, forcément armé. Je ne pense pas que ce soit "baba cool". En revanche par "pacificisme" j'entends spécifiquement contre les guerres entre peuple, commanditée par des dirigeants, ce n'est pas la non-violence.
    Cependant l'autre question c'est la place du prolétariat français dans cette lutte. Et là je pense que ce qu'il a à faire c'est de lutter contre l'OTAN qui veut instrumentaliser cette lutte dans des intérêts contraires à ceux du prolétariat (le nationalisme et un néo-colonialisme avec les US comme métropole). Donc ça veut dire qu'à mon avis on ne doit pas soutenir l'envoie d'armes par l'OTAN ni sa propagande de guerre.
     
  19. ninaa
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  20. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    OPÉRATION SOLIDARITÉ – JOUR 54
    LIEN PERMANENT : HTTPS://MONDE-LIBERTAIRE.NET/INDEX.PHP?ARTICLEN=6426
    Opération solidarité – Jour 54
    19 avril 2022
    [B][/B]
    A nos ami.es,
    [B][/B]
    Nous avons été confrontés à une situation où de nombreux camarades souhaitaient aider la population ukrainienne, mais avaient une forte position pacifiste et doutaient de la possibilité de faire un don à « Opération Solidarité ». Nous comprenons tout à fait les raisons de votre inquiétude et de votre éthique. Nous avons donc décidé de créer une société de collecte de fonds distincte pour les besoins des réfugiés et des victimes de la guerre uniquement. A cette fin, nous avons créé un compte PayPal - [email protected].
    Maintenant il est plus facile d’aider nos amis civils, qui n’ont pas la capacité de se réhabiliter par eux-mêmes à cause de la guerre en Ukraine. Nous leur fournirons :
    [B][/B]
    le transport
    moyens de communication
    logement
    médicaments
    nourriture
    vêtements
    assistance juridique
    assistance psychologique
    assistance aux membres de la famille des victimes
    [B][/B]
    Une vue d’ensemble de nos possibilités de dons est disponible sur notre page de dons.
    [B][/B]
    De plus, nous avons parlé du travail de solidarité des syndicalistes en Pologne :
    [B][/B]
    Le nombre de réfugiés d’Ukraine en Europe a déjà dépassé les 4 millions, dont plus de 2,4 millions se trouvent en Pologne. Des milliers de Polonais soutiennent de manière désintéressée les familles ukrainiennes. Mais il y a un problème : deux semaines seulement après le début de l’invasion russe, les prix de location des appartements en Pologne ont augmenté de 30 %, ce qui nuit à la capacité des Polonais et des Ukrainiens à louer. Nos camarades du syndicat Inicjatywa Pracownicza demandent l’arrêt de la hausse spéculative des prix des logements dans des conditions de guerre et l’établissement de prix équitables.
    ОПЕРАЦІЯ СОЛІДАРНІСТЬ • OPERATION SOLIDARITY
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    [​IMG]
     
  21. ninaa
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  22. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    KRAS-AIT SUR LA GUERRE EN UKRAINE

    KRAS-AIT ACERCA DE LA GUERRA EN UCRANIA | International Workers Association

    [​IMG]
    Compte tenu de la rapidité avec laquelle les événements de la guerre en Ukraine avancent et de la fragmentation, de la confusion et de la partialité des informations qui nous parviennent à travers les différents médias, le groupe Moiras a décidé d'adresser quelques questions cette semaine à la section russe de l'AIT, avec afin d'obtenir une perspective libertaire sur le conflit qui nous aide à nous positionner et à prendre des décisions basées sur des connaissances élargies. Dans le texte qui suit, ces questions sont rassemblées avec les réponses envoyées par KRAS, que nous remercions d'ici pour leur réponse rapide et clarifiante.

    Moiras : Dans votre déclaration à l'IWA sur la guerre en Ukraine, vous désignez les marchés du gaz comme la principale raison du conflit. Nous aimerions que vous nous en disiez plus sur les intérêts capitalistes spécifiques derrière cette guerre, tant du côté russe que du côté pro-OTAN, et que vous nous parliez de l'évolution récente de la politique dans votre région, basée sur ces marchés et leur influence sur l'économie des pays occidentaux. Cette information reste généralement au second plan dans la version du média ici, très focalisée sur l'actualité quotidienne, mais où il y a peu d'analyses.

    KRAS : Tout d'abord, il faut comprendre qu'il existe différents niveaux de conflit et différents niveaux de contradictions intercapitalistes. Au niveau régional, la guerre d'aujourd'hui n'est que la continuation de la lutte entre les castes dirigeantes des États post-soviétiques pour le redécoupage de l'espace post-soviétique. Contrairement au mythe populaire, l'effondrement de l'Union soviétique n'est pas le résultat de mouvements de libération populaire, mais des actions d'une partie de la nomenklatura au pouvoir, qui a divisé les territoires et les zones d'influence entre eux, alors que les méthodes habituelles et établies de son domaine était en crise. Depuis cette division initiale, fondée sur les rapports de force de l'époque, une lutte constante s'est développée pour la redistribution des territoires et des ressources, conduisant à des guerres constantes dans toute la région post-soviétique. Dans le même temps, les classes dirigeantes de tous les États post-soviétiques (tous, à un degré ou à un autre, sont issus de la nomenklatura soviétique ou de ses successeurs) ont adopté le nationalisme militant dans l'idéologie, le néolibéralisme dans l'économie et les méthodes de gestion autoritaires. en politique.

    Le deuxième niveau de conflit est la lutte pour l'hégémonie dans l'espace post-soviétique entre l'État le plus fort de la région, la Russie, qui se dit puissance régionale et considère l'ensemble de l'espace post-soviétique comme une zone de ses intérêts hégémoniques, et les États du bloc occidental (même si, ici aussi, les intérêts et les aspirations des États-Unis et des États européens individuels de l'OTAN et de l'UE peuvent ne pas être exactement les mêmes). Les deux parties cherchent à établir leur contrôle économique et politique sur les pays de l'ex-Union soviétique. D'où l'affrontement entre l'élargissement de l'OTAN à l'Est et la volonté russe de sécuriser ces pays sous son influence.

    Le troisième niveau de contradictions est de nature économico-stratégique. Ce n'est pas un hasard si la Russie moderne est appelée "un appendice du gazoduc et de l'oléoduc". La Russie joue aujourd'hui sur le marché mondial, tout d'abord, le rôle de fournisseur de ressources énergétiques, de gaz et de pétrole. La classe dirigeante prédatrice et complètement corrompue, purement parasitaire dans son essence, n'a pas commencé à investir dans la diversification de la structure économique, se contentant des surprofits de l'approvisionnement en pétrole et en gaz. Pendant ce temps, le capital et les États occidentaux entament la transition vers une nouvelle structure énergétique, la soi-disant «énergie verte», visant à réduire la consommation de gaz et de pétrole à l'avenir. Pour le capital russe et son économie, cela signifiera le même effondrement stratégique que la chute des prix du pétrole a provoqué pour l'économie soviétique à l'époque. Par conséquent, le Kremlin cherche à empêcher ce retournement énergétique, ou à le ralentir, ou du moins à se créer des conditions plus favorables dans la redistribution du marché de l'énergie. Par exemple, rechercher des contrats d'approvisionnement à long terme et de meilleurs prix, repousser les concurrents, etc. Si nécessaire, cela peut impliquer une pression directe sur l'Occident de diverses manières. éloigner les concurrents, etc. Si nécessaire, cela peut impliquer une pression directe sur l'Occident de diverses manières. éloigner les concurrents, etc. Si nécessaire, cela peut impliquer une pression directe sur l'Occident de diverses manières.

    Enfin, le quatrième niveau (global) est celui des contradictions entre les principales superpuissances capitalistes, les États-Unis en recul et la Chine en avance, autour desquels se forment des blocs d'alliés, de vassaux et de satellites. Les deux pays se disputent désormais l'hégémonie mondiale. Pour la Chine, avec sa stratégie "une ceinture, une route", sa conquête progressive des économies d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et sa pénétration de l'Europe, la Russie est un partenaire junior important. La réponse des États-Unis et de leurs alliés occidentaux est l'expansion de l'OTAN vers l'Est, s'étendant à travers l'Ukraine et la Géorgie vers le Proche et le Moyen-Orient et ses ressources. Il s'agit également d'un projet de type "ceinture". Il rencontre la résistance de ses rivaux impérialistes : la Chine et la Russie, qui dépendent de plus en plus de lui.

    Dans le même temps, l'aspect politique interne ne doit pas être négligé. La crise du Covid a mis à nu la profonde instabilité interne de la structure politique, économique et sociale de tous les pays du monde. Cela vaut également pour les États de l'Ouest, la Russie, l'Ukraine, etc. La détérioration des conditions de vie, la croissance des prix et des inégalités sociales, l'indignation massive de la population face aux mesures coercitives et dictatoriales et aux interdictions ont suscité un mécontentement généralisé dans la société. Et dans de telles situations, les classes dirigeantes ont toujours eu recours à des méthodes éprouvées pour restaurer la fameuse "unité nationale" et la confiance de la population dans le pouvoir : créer l'image d'un ennemi et attiser l'hystérie militaire, voire une "petite guerre victorieuse" . ».

    Moiras : Dans les pays de l'Union européenne, les médias, faisant écho aux gouvernements, ne cessent de nous répéter que Poutine est le seul responsable de cette guerre. Connaissant l'histoire de l'OTAN, avec les États-Unis en tête, nous pensons que ce n'est pas le cas. Comment expliquer cela à nos populations sans donner l'impression que nous justifions l'attaque russe et que nous nous rangeons du côté du gouvernement Poutine ?

    KRAS : Malheureusement, la conscience publique de masse a tendance à rechercher des réponses simples et grossières aux questions. Nous n'avons aucune raison de sympathiser avec le propriétaire du Kremlin et son administration. Ses politiques néolibérales ont mené à un véritable effondrement des systèmes de santé et d'éducation, à la pauvreté des retraités et des travailleurs du secteur public de la province. Les salaires dans le pays sont monstrueusement bas, le mouvement ouvrier est vraiment paralysé... Mais, quoi qu'il en soit, nous comprenons que tout cela est le produit d'un certain système basé sur l'Etat et le Capital. Nous ne vivons pas au XVIIe siècle, ni à l'ère des monarchies absolutistes. Considérer tout ce qui se passe dans le monde comme l'œuvre de quelques « héros » ou « anti-héros » individuels est pour le moins naïf. mais en fait c'est une des formes de la même théorie du complot. C'était pardonnable au XIXe siècle par le romantique Carlyle ou l'écrivain Alexandre Dumas. Mais à notre époque, il vaut déjà la peine de comprendre que le monde est beaucoup plus compliqué et que le capitalisme, en tant que système social, fonctionne différemment. Par conséquent, notre tâche est d'expliquer aux gens la conditionnalité systémique des problèmes qui secouent le monde aujourd'hui. Y compris les guerres de ce monde. Et que la seule façon de résoudre ces problèmes est de détruire le système social qui les crée. notre tâche est d'expliquer aux gens la conditionnalité systémique des problèmes qui secouent le monde aujourd'hui. Y compris les guerres de ce monde. Et que la seule façon de résoudre ces problèmes est de détruire le système social qui les crée. notre tâche est d'expliquer aux gens la conditionnalité systémique des problèmes qui secouent le monde aujourd'hui. Y compris les guerres de ce monde. Et que la seule façon de résoudre ces problèmes est de détruire le système social qui les crée.

    Moiras : Les schémas de la guerre froide sont reproduits, de sorte qu'il semble que si vous critiquez un côté, c'est parce que vous êtes avec l'autre. Les anarchistes trouvent cela très problématique, surtout quand nous n'avons pas de force sociale. Nous voulons agir, mais nous craignons d'être entraînés et utilisés par les armées des États. Dans les manifestations qui se déroulent dans nos villes, la proclamation du « non à la guerre » se mêle aux demandes d'intervention de l'OTAN. Le journalisme lié au gouvernement du parti socialiste espagnol, le PSOE, nous présente la nécessité d'intervenir, établissant parfois un parallèle historique avec la guerre civile espagnole et les conséquences de la non-intervention des pays européens, ou la participation des exilés espagnols à France, beaucoup d'anarchistes, dans l'armée française contre les nazis. Que faire? Pacifisme et non-intervention, comme l'était la position majoritaire de l'anarchisme face à la Première Guerre mondiale, ou soutien à la résistance ukrainienne contre l'invasion des troupes russes ? Cette deuxième option peut-elle être considérée comme une action internationaliste contre l'impérialisme ?

    KRAS : De notre point de vue, il n'y a pas de comparaison avec la situation de la guerre civile en Espagne et cela ne peut pas l'être. Les anarchistes espagnols prônaient une révolution sociale. De même, il ne peut y avoir de comparaison entre, disons, le mouvement makhnoviste en Ukraine et la défense de l'État ukrainien moderne. Oui, Makhno s'est battu contre les envahisseurs étrangers, les Austro-Allemands, et contre les nationalistes ukrainiens, et contre les Blancs et, à la fin, contre les Rouges. Mais les partisans makhnovistes ne se sont pas battus pour l'indépendance politique de l'Ukraine (à laquelle, en fait, ils étaient indifférents), mais pour la défense de ses acquis sociaux révolutionnaires : pour la terre paysanne et la gestion ouvrière de l'industrie, pour des soviets libres. Dans la guerre actuelle, on parle exclusivement de l'affrontement entre deux États, deux groupes de capitalistes, deux nationalismes. Ce n'est pas aux anarchistes de choisir entre eux le « moindre mal ». Nous ne voulons pas la victoire de l'un ou de l'autre. Toute notre sympathie va aux travailleurs ordinaires qui meurent aujourd'hui sous les projectiles, les roquettes et les bombes.

    En même temps, il convient de rappeler que la position de la plupart des anarchistes pendant la Première Guerre mondiale n'était pas simplement pacifiste. Ceci, comme indiqué dans le manifeste anti-guerre de 1915, est un moyen de transformer la guerre impérialiste en une révolution sociale. Quelles que soient les chances d'y parvenir à l'heure actuelle, les anarchistes, à notre avis, devraient constamment formuler et propager une telle perspective.

    Moiras : En revanche, nous recevons sur internet des images de groupes armés qui se présentent comme un bataillon anarchiste de l'armée ukrainienne, savez-vous s'ils sont vraiment anarchistes et quelle est leur façon de voir le conflit ? Et quant au recours aux armes occidentales pour combattre l'attaque russe, cela ne conditionne-t-il pas trop la possibilité de bataillons libertaires dans l'armée ou d'une guérilla anarchiste ukrainienne indépendante ? Savez-vous ce qu'il reste de la Makhnovichin, la révolution anarchiste d'il y a un siècle, dans la mémoire du peuple ukrainien ? Existe-t-il un mouvement anarchiste en Ukraine aujourd'hui ?

    KRAS : En 2014, le mouvement anarchiste ukrainien était divisé entre ceux qui soutenaient la protestation libérale-nationaliste de Maidan et plus tard aidaient le nouveau gouvernement contre les séparatistes du Donbass et ceux qui essayaient de prendre une position plus internationaliste. Malheureusement, le second était moins, mais ils l'étaient. Maintenant, la situation est similaire, mais encore plus aiguë. En gros, il y a trois positions. Certains groupes (comme « Nihilist » et « Revolutionary Action » à Kyiv) considèrent ce qui se passe comme une guerre contre l'impérialisme russe et la dictature de Poutine. Ils soutiennent pleinement l'État nationaliste ukrainien et ses efforts militaires dans cette guerre. La tristement célèbre photo des combattants « anarchistes » en uniforme montre exactement les représentants de cette tendance : il montre spécifiquement les fans du club de football "antifasciste" Arsenal et les participants à "l'Action Révolutionnaire". Ces « antifascistes » ne sont même pas gênés par le fait que des formations armées ouvertement profascistes, comme Azov, figurent parmi les troupes ukrainiennes.

    La deuxième position est représentée, par exemple, par le groupe «Black Banner» de Kyiv et Lvov. Avant la guerre, il était un critique sévère de l'État ukrainien, de la classe dirigeante, de ses politiques néolibérales et de son nationalisme. Avec le déclenchement de la guerre, le groupe a déclaré que le capitalisme et les dirigeants des deux côtés étaient à blâmer pour la guerre, mais a en même temps appelé à rejoindre les forces de la soi-disant "autodéfense territoriale" - des unités militaires volontaires d'infanterie légère. , qui sont formés sur une base territoriale, sur le terrain -.

    La troisième position est exprimée par le groupe «Assemblée» à Kharkov. Il condamne également les deux côtés du conflit, bien qu'il considère l'État du Kremlin comme la force la plus dangereuse et la plus réactionnaire. Il n'appelle pas à rejoindre des formations armées. Les militants du groupe organisent désormais une assistance à la population civile et aux victimes des bombardements de l'armée russe.

    La participation des anarchistes à cette guerre dans le cadre des formations armées opérant en Ukraine, nous la considérons comme une rupture avec l'idée et la cause de l'anarchisme. Ces formations ne sont pas indépendantes, elles sont subordonnées à l'armée ukrainienne et exécutent les tâches fixées par les autorités. Ils ne soulèvent pas de programmes ou de revendications sociales. Les espoirs de mener une agitation anarchiste parmi eux sont douteux. Il n'y a pas de révolution sociale à défendre en Ukraine. En d'autres termes, ces personnes qui se disent anarchistes sont simplement envoyées pour "défendre la patrie" et l'État, jouant le rôle de chair à canon pour le Capital et renforçant les sentiments nationalistes et militaristes parmi les masses.

    Moiras : Dans nos villes, les communautés de travailleurs migrants ukrainiens, avec la collaboration des organisations humanitaires et des municipalités, organisent la collecte et l'envoi vers l'Ukraine de nourriture, de vêtements chauds, de médicaments... La population espagnole est très solidaire mais ni la guerre ni la pandémie de covid semble avoir servi nos sociétés à s'interroger sur les dépendances aux ressources énergétiques et aux matières premières, dépendances qui entretiennent le néo-colonialisme et détruisent l'équilibre naturel de la planète. Compte tenu de la rareté des ressources, un retour au charbon et une relance du nucléaire sont attendus. Peut-être que la société russe est plus consciente des dangers et du besoin d'alternatives ? Existe-t-il un plan d'action en ce sens de la part des mouvements sociaux ? Qu'en pensent le KRAS et l'IWA ?

    KRAS : Malheureusement, l'état des mouvements sociaux dans la Russie moderne est déplorable. Il est vrai que, même ces dernières années, il y a eu plusieurs protestations environnementales actives et persistantes au niveau local : contre les bennes à ordures, les incinérateurs de déchets ou la destruction de l'environnement par l'industrie minière, y compris l'extraction du charbon. Mais ils n'ont jamais abouti à un mouvement puissant au niveau du pays dans son ensemble. Quant à la lutte contre l'énergie atomique et les centrales nucléaires, qui a atteint son apogée en Union soviétique et en Russie à la fin des années 1980 et dans les années 1990, il n'y a pratiquement plus de soulèvements de ce type.

    Moiras : Les manifestations des Russes contre la guerre aident à comprendre aux peuples européens que ce ne sont pas les Russes qui attaquent l'Ukraine, mais l'armée de l'Etat qui gouverne la Russie. Cela se reflète dans les médias de nos pays, et nous savons qu'il y a des milliers de détenus là-bas en Russie à la suite des manifestations, comment cela affecte-t-il l'anarchisme russe ? Qu'est-ce que cela signifiera pour votre liberté d'expression et d'action dans votre pays ?

    KRAS : Les manifestations et diverses autres actions contre la guerre n'ont pas cessé tous les jours depuis le premier jour. Des milliers de personnes y participent. Les autorités interdisent leur célébration sous prétexte de "restrictions anticovid" et les dispersent brutalement. Au total, jusqu'au 8 mars, quelque 11 000 personnes ont été détenues lors de manifestations dans plus de 100 villes du pays. La plupart encourent des amendes de 10 000 à 20 000 roubles pour avoir organisé une manifestation « non autorisée ». Cependant, il y a déjà des accusations plus cruelles : 28 personnes ont déjà été accusées de vandalisme, d'extrémisme, de violence contre les autorités, etc., pour lesquelles elles risquent des peines pouvant aller jusqu'à plusieurs années de prison. Les autorités utilisent clairement la guerre comme une opportunité pour « serrer la vis » à l'intérieur du pays. Les médias critiques sont fermés ou bloqués. Une campagne de guerre hystérique est menée dans les médias officiels. Une loi a été votée selon laquelle la diffusion de « fausses informations » sur les activités de l'armée et le « discrédit de l'armée », ainsi que la résistance à la police, sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison. Un projet de loi a même été déposé au parlement qui permettrait d'envoyer au front les opposants à la guerre arrêtés. Des gens sont licenciés de leur travail, des étudiants sont expulsés des universités pour des discours anti-guerre. La censure militaire a été introduite. Une loi a été votée selon laquelle la diffusion de « fausses informations » sur les activités de l'armée et le « discrédit de l'armée », ainsi que la résistance à la police, sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison. Un projet de loi a même été déposé au parlement qui permettrait d'envoyer au front les opposants à la guerre arrêtés. Des gens sont licenciés de leur travail, des étudiants sont expulsés des universités pour des discours anti-guerre. La censure militaire a été introduite. Une loi a été votée selon laquelle la diffusion de « fausses informations » sur les activités de l'armée et le « discrédit de l'armée », ainsi que la résistance à la police, sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison. Un projet de loi a même été déposé au parlement qui permettrait d'envoyer au front les opposants à la guerre arrêtés. Des gens sont licenciés de leur travail, des étudiants sont expulsés des universités pour des discours anti-guerre. La censure militaire a été introduite. des étudiants sont expulsés des universités pour des discours anti-guerre. La censure militaire a été introduite. des étudiants sont expulsés des universités pour des discours anti-guerre. La censure militaire a été introduite.

    Dans cette situation, le petit mouvement anarchiste divisé en Russie fait ce qu'il peut. Certains participent à des manifestations de protestation. Ainsi, deux de nos collègues ont également été arrêtés et condamnés à une amende. D'autres critiquent ces manifestations, car les appels en leur faveur viennent souvent de l'opposition libérale de droite et sont souvent moins anti-guerre que pro-ukrainiens (et parfois même pro-OTAN). Reste la possibilité d'aller aux manifestations avec leurs slogans et banderoles (certains anarchistes le font), ou d'entreprendre de petites actions indépendantes et décentralisées. Les anarchistes écrivent des slogans anti-guerre sur les murs, peignent des graffitis, collent des autocollants et des dépliants, accrochent des banderoles anti-guerre. Il est important de transmettre au peuple notre position particulière et indépendante,

    La section de l'Association internationale des travailleurs de la région de Russie appelle au boycott des provocateurs et des dénonciateurs qui se cachent derrière le nom d'"anarchistes" et dénoncent les militants de notre organisation.

    Notre position contre la guerre menée par les oligarchies capitalistes pour la répartition de « l'espace post-soviétique » rencontre la compréhension et le soutien des internationalistes anarchistes d'Ukraine, de Moldavie et de Lituanie, avec lesquels nous entretenons des contacts.

    Mais dès le début de la guerre russo-ukrainienne, les soi-disant « anarchistes », qui ont abandonné la position anarchiste internationaliste traditionnelle consistant à vaincre tous les États et toutes les nations et qui soutiennent l'une des parties belligérantes, ont lancé une campagne de diffamation contre notre organisation. .

    Par exemple, les anciens anarchistes Anatoly Dubovik et Oleksandr Kolchenko vivant en Ukraine ont publié les noms et adresses de nos militants sur Internet. Le premier d'entre eux a écrit le texte correspondant, et le second lui a donné son compte Facebook pour publication et l'a approuvé. Le prétexte était que notre organisation adopte une position internationaliste cohérente et condamne à la fois l'invasion russe de l'Ukraine et le nationalisme ukrainien et la politique expansionniste du bloc de l'OTAN.

    MM. Dubovik et Kolchenko ont tenté sans vergogne et impudence de calomnier notre section de l'IWA, sans aucune raison essayant de nous attribuer une position dans la défense du Kremlin. De plus, ils admettent que nous appelons les soldats ukrainiens et russes à refuser de se battre.

    Again about “anarchists” who forget the principles – Anarchist Federation

    Ce dernier signifie que ces faux anarchistes, en publiant les adresses d'activistes anti-guerre situés en Russie, incitent directement les services secrets russes et les voyous nationalistes contre eux, en tant qu'opposants à la guerre, afin de les traiter de leurs mains ! Dans les conditions de harcèlement, de licenciements, de menaces et de représailles physiques continus contre les personnes anti-militaires en Russie, de telles actions équivaut à une véritable dénonciation avec une indication directe sur qui les forces répressives devraient tourner leur attention.

    Une fois de plus, les nationalistes des deux côtés de la ligne de front, suivant la logique du "qui n'est pas avec nous est contre nous", sont prêts à détruire conjointement leurs principaux adversaires, les internationalistes qui refusent de faire un choix entre l'État belligérant et les cliques bourgeoises , entre peste et choléra.

    Les anarchistes du monde entier devraient être conscients des actes honteux des provocateurs-informateurs et refuser une fois pour toutes d'avoir quoi que ce soit à voir avec eux, les expulsant à jamais de l'environnement anarchiste et les envoyant à leurs patrons et maîtres des services secrets et la police secrète !

    La déclaration a été approuvée lors d'un référendum des membres du KRAS-IWA
     
  23. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  24. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    La section de l'Association internationale des travailleurs de la région de Russie appelle au boycott des provocateurs et des dénonciateurs qui se cachent derrière le nom d'« anarchistes » et dénoncent les militants de notre organisation.

    Again about “anarchists” who forget the principles – Anarchist Federation

    Notre position contre la guerre menée par les oligarchies capitalistes pour la répartition de « l'espace post-soviétique » rencontre la compréhension et le soutien des internationalistes anarchistes d'Ukraine, de Moldavie et de Lituanie, avec lesquels nous entretenons des contacts.

    Mais dès le début de la guerre russo-ukrainienne, les soi-disant « anarchistes », qui ont abandonné la position anarchiste internationaliste traditionnelle consistant à vaincre tous les États et toutes les nations et qui soutiennent l'une des parties belligérantes, ont lancé une campagne de diffamation contre notre organisation. .

    Par exemple, les anciens anarchistes Anatoly Dubovik et Oleksandr Kolchenko vivant en Ukraine ont publié les noms et adresses de nos militants sur Internet. Le premier d'entre eux a écrit le texte correspondant, et le second lui a donné son compte Facebook pour publication et l'a approuvé. Le prétexte était que notre organisation adopte une position internationaliste cohérente et condamne à la fois l'invasion russe de l'Ukraine et le nationalisme ukrainien et la politique expansionniste du bloc de l'OTAN.

    MM. Dubovik et Kolchenko ont tenté sans vergogne et impudence de calomnier notre section de l'IWA, sans aucune raison essayant de nous attribuer une position dans la défense du Kremlin. De plus, ils admettent que nous appelons les soldats ukrainiens et russes à refuser de se battre.

    Ce dernier signifie que ces faux anarchistes, en publiant les adresses d'activistes anti-guerre situés en Russie, incitent directement les services secrets russes et les voyous nationalistes contre eux, en tant qu'opposants à la guerre, afin de les traiter de leurs mains ! Dans les conditions de harcèlement, de licenciements, de menaces et de représailles physiques continus contre les personnes anti-militaires en Russie, de telles actions équivaut à une véritable dénonciation avec une indication directe sur qui les forces répressives devraient tourner leur attention.

    Une fois de plus, les nationalistes des deux côtés de la ligne de front, suivant la logique du "qui n'est pas avec nous est contre nous", sont prêts à détruire conjointement leurs principaux adversaires, les internationalistes qui refusent de faire un choix entre l'État belligérant et les cliques bourgeoises , entre peste et choléra.

    Les anarchistes du monde entier devraient être conscients des actes honteux des provocateurs-informateurs et refuser une fois pour toutes d'avoir quoi que ce soit à voir avec eux, les expulsant à jamais de l'environnement anarchiste et les envoyant à leurs patrons et maîtres des services secrets et la police secrète !

    La déclaration a été approuvée lors d'un référendum des membres du KRAS-IWA
     
  25. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  26. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    A propos de cet article qui vient de paraître sur Info libertaire:

    No Fides - Never trust cops, soldiers or the state !

    Globalement évidemment je suis d'accord pour ne pas faire confiance ni aux Etats ni aux flics ni aux armées censées "protéger la population".
    Cependant ce passage appelle une mise au point:

    Si les femmes restent - heureusement - encore minoritaires (environ 20 % des effectifs), l'armée française a adapté sa propagande en la jouant antiraciste et féministe.
    Il n'y a pas une mais de nombreuses images de ce genre:

    [​IMG]

    [​IMG]

    On ne combat pas le sexisme en nivelant par le bas, en vantant les femmes patronnes, cheffes d'état, flics, militaires, aussi assoiffées de pouvoir, de violence et même de meurtres que les mecs.
    Et s'ils n'ont pas le dessus dans la bagarre les Noirs, les femmes, font d'aussi beaux cadavres que les blancs et les hommes.
     
  27. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  28. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    ★ anarchisme, antimilitarisme, le choix des armes

    « Nous, les anarchistes, comme les autres, avions cru que la guerre près de chez nous était du passé. Nous avons cru, et moi le premier, que le rouleau compresseur du capitalisme, l’accès potentiellement de tous à une consommation effrénée rendrait obsolète une guerre traditionnelle. Et nous avions tort.
    Le récit anarchiste est plein de bruits et de fureurs. De la Commune de Paris et la Semaine sanglante à la colonne Durruti, en passant par la Makhnovtchina et la Révolution mexicaine. Nous savons tous comment cela s’est fini. Et pourtant nous n’osons pas imaginer une autre façon de faire. Il n’y a de vraie révolution que les armes à la main ! La guerre russo-ukrainienne est peut-être l’occasion de réfléchir à cela.

    L’antimilitarisme anarchiste
    Comment ne serait-on pas contre l’armée quand on professe Ni dieu ni maître ! L’armée est effectivement un outil de domination et d’aliénation. C’est toute une conception de la société qui est contenue dans l’essence même de son fonctionnement. Mais l’armée au cours des années a changé, s’est modifiée, s’est transformée. Elle a suivi l’évolution technique. Hiroshima est le pivot de cette conversion. Il y a avant et depuis. Les guerres coloniales qui ont suivi ont épuisé l’idée de la conscription obligatoire. Cette dernière a une odeur d’ancien régime. La technologisation continue de l’armement implique un nouveau type de soldat. Le conscrit, présent sous les drapeaux pour quelques mois ou années, n’est plus adapté à ces nouvelles armes. Il faut des professionnels. Peu de soldats mais une efficacité accrue, poussée au maximum. Bien ou mieux payés, ces derniers sont aussi plus fiables pour les pouvoirs. Le risque de les voir se rebeller est de plus en plus mince.
    Dans ce contexte l’antimilitarisme traditionnel, le refus de servir sous quelque forme que ce soit tend à disparaître. Cette idée, faute de pratique, ne survit que sous la forme de slogan. Certes, nous sommes antimilitaristes mais comment ? C’est là qu’apparaît l’idée de milices. Présentes de fait en Ukraine avec Makhno, elles ont pris corps, elles se sont instituées en Espagne, pendant la révolution. Devant la nécessité de faire front à l’insurrection nationaliste, tant carliste que franquiste, les anarcho-syndicalistes se sont spontanément organisés en groupes de défense. Ils se sont armés et sont partis au front. La différence essentielle entre ces milices et une armée traditionnelle résidait dans le mode de prise de décision, celle-ci étant collective. Peut-on dire ainsi, qu’il s’agissait d’une armée autogérée ? Je le pense. Que l’on soit dans une milice ou dans une armée classique, le rapport aux armes est identique ; en dernière alternative il faut tuer celui qui est en face. Prendre les armes, c’est faire le pari qu’en face l’arme des oppresseurs ne sera pas plus grosse que la sienne, c’est faire le pari que l’on tuera un max de gens avant d’être tué soi-même et qu’à la fin quand notre camp aura gagné on n’aura plus besoin des armes.

    Le poids des armes
    En 1938, Voline écrivait (Terre Libre, n° 53) à propos de l’armement des milices espagnoles : « Je suis partisan d’une troupe de choc peu nombreuse, minutieusement sélectionnée et équipée, et jusqu’à un certain point motorisée (autos blindées tous terrains, liaison par radio, avions pour missions spéciales) […], pourvue d’armes automatiques portatives à petit calibre pour le tir rapproché par surprise et de bons fusils à lunette pour le grignotement à distance. » Je crois que, d’une certaine façon, nous, les « révolutionnaires », en sommes encore là, à un moment où, la guerre d’Ukraine l’a bien illustré, il suffit d’un missile tiré à des milliers de kilomètres de distance pour faire partir en fumée un tel équipement. Un autre oubli parmi les tenants du recours aux armes est patent. Qui fabrique ces armes et à quel coût ? Ce n’est pas gratuit, ni financièrement, ni en exploitation des ouvriers. Il faut pour les acheter de l’argent. Il ne suffit plus de dévaliser quelques pharmacies, épiceries ou commissariats pour s’en procurer. Il faut emprunter, soit aux capitalistes, soit aux truands de tout bord et, après, il faut rembourser, soit politiquement, soit économiquement, soit bien sûr les deux ! Prendre les armes n’est paradoxalement pas très antimilitariste ! C’est dans cette impasse-là que nous sommes. Ce qui est alors surprenant ce sont les réactions virulentes causées par la simple évocation d’une autre possibilité d’antimilitarisme.

    La désobéissance civile ?
    Les compagnons russes du Kras (anarcho-syndicalistes russes), dans une interview très intéressante, publiée sur plusieurs sites français, évoquent trois possibilités d’engagement pris par les anarchistes ukrainiens. Pour eux, il y a deux nationalismes en conflit et « il n’appartient pas aux anarchistes de choisir le ‘‘moindre mal’’ entre les deux ». Il existerait donc en Ukraine trois positions prises par les compagnons libertaires : le soutien à l’État nationaliste ukrainien, le renforcement de la soi-disant ‘‘autodéfense territoriale’’ et enfin ‘‘l’assistance à la population civile et aux victimes des bombardements de l’armée russe’’. Les compagnons de Longo Maï, présents là-bas depuis longtemps se posent aussi cette question, selon leurs lettres postées sur Radio Zinzine : « Que veut dire pacifisme dans notre situation ? Pourquoi un très grand nombre de nos ami·es anarchistes ont rejoint l’armée et les unités de défense territoriale ? »

    Ce qui est remarquable ici, mais peut-être est-ce seulement une question d’information, c’est que l’incitation ou la participation à des actions de désobéissance civile n’est pas mentionnée. Ce mode d’action semble poser beaucoup de problèmes aux anarchistes. Je ne sais pas pourquoi. Il semble bien qu’une révolution qui utiliserait ce genre de moyen ne serait pas une Vraie Révolution. La révolution syrienne, dont Omar Aziz, anarchiste déclaré, avait dit avant d’être assassiné : « Nous ne sommes pas moins que les travailleurs de la Commune de Paris : ils ont résisté pendant 70 jours et nous, nous continuons encore après un an et demi. », n’a jamais été reconnue comme telle alors que le Rojavah, kalachnikov au poing, a rassemblé tous les suffrages. Il en est de même pour la révolution soudanaise qui s’est refusé à prendre les armes contre la clique de généraux criminels qui se maintient au pouvoir appuyée sur les milices qui semèrent la terreur au Darfour. Deux femmes, deux Américaines, Erica Chenoweth et Maria Stephan, peu convaincues de l’efficacité de ce genre de méthodes, ont rassemblé toutes les données possibles à ce sujet. Partant d’une base mondiale de données en sciences sociales et politiques, et après une étude rigoureuse, chiffrée et « multivariée » des faits, le livre d’Erica Pouvoir de la non-violence, (sous-titré Pourquoi la résistance civile est efficace) revient sur la question. Il s’agit d’une recherche des plus nuancées qui compare en efficacité 323 campagnes de résistance violentes et/ou non-violentes couvrant une période de 1900 à 2006. De nombreux graphiques et tableaux complètent le texte, de même qu’un « appendice » sur la Toile : les deux chercheuses américaines concluent leur travail en énonçant que « les mouvements principalement non-violents ont atteint deux fois plus souvent leurs objectifs que les mouvements violents », et que, depuis 1900, « une campagne non-violente sur quatre s’est conclue par un échec complet ». Il est possible de se demander pourquoi ce que l’on peut désigner comme action directe non-violente suscite une telle vague de récrimination parmi nous.

    L’action armée n’est du ressort que de quelques-uns, jeunes, mecs la plupart du temps. La désobéissance civile peut être pratiquée par tous, quels que soient le sexe, l’âge, la race, le genre, l’orientation sexuelle, que sais-je ? Au fond, ce n’est que le passage de la lutte sociale à la lutte politique, l’ennemi étant momentanément différent. Aujourd’hui en Ukraine il y a un grand nombre d’actions de ce type. Au Belarus, il y a des sabotages de voies ferrées pour ralentir l’arrivée des renforts en matériel et nourriture.

    Peut-on simplement imaginer un pays d’où les industries d’armement seraient absentes ? Un pays où la désobéissance civile ferait l’objet d’enseignement à l’école. Un pays qui n’aurait pas besoin de héros morts au combat. Un pays anarchiste pour tout dire ! Un pays qui ne serait pourtant pas à l’abri d’envie de conquête mais dont le conquérant potentiel saurait qu’il ne pourrait rien en faire.

    Nous connaissons aujourd’hui les vainqueurs de cette guerre ignoble en Ukraine, ce sont ensemble les fabricants d’armes et les cimentiers. Pourquoi pas ? »

    Pierre Sommermeyer, individuel

    ★ anarchisme, antimilitarisme, le choix des armes – Info Libertaire

     
  29. ninaa
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    A propos de Pierre Sommermeyer (in Le Maitron des anarchistes) SOMMERMEYER Pierre [Dictionnaire des anarchistes] - Maitron :

    Je suis globalement d'accord avec l'article ci dessus, excepté avec ce passage:

    Quant à moi en tant qu'anarchiste je n'imagine qu'un pays, le monde.
    Je ne crois pas qu'on puisse imaginer un pays délimité par des frontières (forcément arbitraires et de plus basées sur des guerres et des conquêtes) qui soit anarchiste au milieu d'états capitalistes.
    D'autre part ma notion de l'anarchisme implique forcément le consentement des individus: dans ce cas pourquoi enseigner la désobéissance civile? A quel pouvoir serait-on censés désobéir puisque de pouvoir il n'y aurait plus?
     
  31. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  32. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Pour un nouveau manifeste anarchiste contre la guerre

    En ces mois où le drame de la guerre est de plus en plus porté à l’attention internationale par la crise en Ukraine, le thème de l’antimilitarisme devient de plus en plus d’actualité. Nous voyons que des lourdes critiques de notre antimilitarisme traditionnel sont venues de certains individus et groupes qui se déclarent anti-autoritaires, libertaires ou anarchistes, même avant l’invasion russe de l’Ukraine. Ces derniers mois, nous avons lu attentivement ces positions et nous pensons aujourd’hui qu’il nous faut clarifier notre point de vue.

    Nos pensées vont d’abord à nos camarades qui, il y a plus d’un siècle, face au drame de la Première Guerre mondiale, ont senti le besoin d’affirmer que : « Nous devons déclarer aux soldats de tous les pays, qui croient de se battre pour la liberté et la justice, que leur héroïsme et leur valeur ne serviront qu’à perpétuer la haine, la tyrannie et misère » (International Anarchist Manifesto Against the War, 1915). Comme Goldman, Berkman, Malatesta, Schapiro et les autres, nous croyons nécessaire que la voix internationaliste et solidaire de l’anarchisme et ses principes de sororité et de fraternité universelle recommencent à parler à toutes et à tous, d’autant plus dans un monde chaque jour plus divisé par des haines nationales, ethniques et identitaires.

    La guerre est à l’origine de l’ordre social actuel, basé sur des relations de domination, d’exploitation et d’oppression. Ceci est un point fondamental pour la FAI, tel qu’il est exposé dans le Programme anarchiste qui est la référence théorique de notre Fédération : « Ne comprenant les avantages qui pourraient venir à chacun de la coopération et de la solidarité, voyant en chaque autre personne un concurrent et un ennemi, une partie de l’humanité a essayé de saisir la plus grande quantité de richesse au détriment de l’autre. Dans cette lutte, bien sûr, le plus fort, ou le plus chanceux, devait gagner et soumettre et opprimer les vaincus de diverses manières ».

    C’est pour cela que nous maintenons notre position de refus de la guerre, en nous reconnaissant dans l’idée de défaitisme révolutionnaire. Par défaitisme, nous entendons une position révolutionnaire face à la guerre, adoptée par ceux qui luttent pour la défaite du gouvernement et des classes dominantes de leur propre pays, croyant que les guerres sont menées pour les intérêts et les privilèges des oppresseurs et des exploiteurs. Au début du XXe siècle, et en particulier pendant la Première Guerre mondiale, certains gouvernements européens ont utilisé l’accusation de « défaitisme » contre toute forme de dissidence, d’opposition à la guerre, de protestation politique ou de lutte ouvrière qui briserait l’unité nationale face à l’ennemi. Le défaitisme n’accepte donc pas la trêve des luttes sociales imposée par les gouvernements en temps de guerre par la censure, la répression et la loi martiale. Au contraire, la lutte contre le gouvernement dans les conditions particulières de la guerre se poursuit, à la fois par le sabotage de la guerre et par l’encouragement aux luttes sociales. La position du défaitisme se situe dans une perspective internationaliste et révolutionnaire dans le but de provoquer la défaite de l’impérialisme de « son propre » pays, l’un de ses points fondamentaux étant le refus de soutenir une partie belligérante dans des guerres entre États et/ou blocs impériaux.

    Des dizaines de guerres sont actuellement menées, avec leur charge de morts, de destructions, de viols, de pillages et d’exodes massifs. Au cours des quinze dernières années, la crise du système d’hégémonie mondiale basé sur la mondialisation a produit une tendance mondiale à l’autoritarisme et à la militarisation. La mondialisation en tant que forme de domination mondiale a longtemps assuré à l’impérialisme anglo-américain un rôle privilégié dans l’exploitation des ressources de la planète, avec le soutien des classes privilégiées des différents pays. L’entrée de la Russie et de la Chine dans le Fonds monétaire international et dans l’Organisation mondiale du commerce a montré que les contrastes entre les puissances ne remettent pas en question la division de la société en classes et en des différentes hiérarchies.

    Lors du congrès de la FAI tenu à Empoli en juin 2022, nous avons partagé un communiqué concernant la lecture de la guerre en Ukraine, dont nous citons une petite partie ici: « Au cours des dix dernières années, l’intensification des tensions entre les États, la guerre commerciale et financière, l’isolement progressif plus ou moins partiel des marchés, l’extension des conflits, directs ou par procuration, entre les puissances mondiales et régionales dans des différentes régions du monde, ont défini des nouveaux scénarios. Le modèle capitaliste imposé au siècle dernier par l’hégémonie américaine est toujours l’horizon dans lequel se déroule le conflit entre les États, mais le monde n’est plus dominé par une seule superpuissance. Les États-Unis ont perdu la guerre en Afghanistan, en Irak et en Syrie, et dans les dernières décennies ils ont vu leur influence en Amérique centrale et en Amérique du Sud se restreindre progressivement, dans ce qu’ils considéraient autrefois comme leur arrière-cour. L’accord AUKUS entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, qui réorientait la stratégie de ces États vers le Pacifique avec une alliance séparée, semblait remettre en cause la présence américaine en Europe et la cohésion sinon l’existence même de l’OTAN. L’invasion de l’Ukraine par la Russie s’inscrit donc dans un processus de redéfinition de l’équilibre des puissances au niveau mondial.

    La crise de l’hégémonie est étroitement liée à la crise des systèmes de gouvernement et de cohésion sociale, car avec la coupe des garanties sociales et le faiblissement des mécanismes de consensus, avec l’émergence dans des nombreux pays de mouvements qui, sous des formes différentes, remettent en question les gouvernements et les accords entre les classes dirigeantes, l’usage de la force devient le principal outil de ces dernières pour préserver le pouvoir et l’ordre social. En ce sens, nous avons parlé ces dernières années d’un rôle croissant de l’armée dans les sociétés. Le soulèvement en Biélorussie en 2020 et le soulèvement au Kazakhstan en janvier 2022 ont mis en évidence la grave crise de consensus au sein du système dirigé par la Russie. Dans la tenue de l’OTSC, l’armée a pris un rôle fondamental. L’intervention militaire russe au Kazakhstan pour écraser le soulèvement populaire dans le sang en a donné une démonstration tragique et a ouvert la voie à l’invasion de l’Ukraine en février. Même aux États-Unis, les émeutes contre la police et contre la violence raciste de 2020 ont conduit début 2021 les dirigeants des forces armées à soutenir l’investiture de Biden comme président dans un climat de prélude de guerre civile, pour empêcher le suprémacisme violent de Trump d’exacerber irrémédiablement la crise du consensus. »

    Leur réponse à la crise est l’augmentation des dépenses militaires et le renforcement du rôle des forces armées dans les décisions politiques. Une fois sautés les mécanismes de régulation économique et politique qui établissaient la hiérarchie entre les puissances et le flux des profits vers les métropoles impérialistes, il leur est nécessaire de recourir à la guerre pour rétablir l’ancien équilibre ou en définir un nouveau. Dans le contexte de ce nouveau désordre mondial ce recours à la guerre et aux missions militaires est croissant, peu importe de quelle manière les gouvernements veulent les définir dans leur propagande.

    De l’Ukraine au Yémen, des pays du Sahel au Myanmar, de l’Afghanistan au Tigré et ailleurs, en passant par toutes les régions où sont en cours des génocides tels que celui des Kurdes et ceux des peuples indigènes et afro-descendants, nous sommes tous potentiellement sous les bombes et sous la menace de la destruction, de la répression et d’un tournant autoritaire. Nous savons bien que les portes tournantes entre les soi-disant démocraties et les soi-disant autocraties peuvent tourner très rapidement, et que l’état de guerre réduit rapidement tout espace pour ceux qui veulent agir pour la transformation sociale. Nous donnons toujours notre solidarité humaine à ceux qui souffrent et risquent leur vie en se trouvant dans des situations difficiles, même s’ils ont des idées et des pratiques loin de celles que nous exprimons.

    Cependant, l’anarchisme social brise les logiques impériales, capitalistes, nationalistes et autoritaires actuelles, et rejette les divisions imposées par les frontières. Le même concept d’intégrité territoriale ou de « défense » territoriale d’un État ou de toute entité qui aspire à l’être ne nous appartient pas car, associé au principe de la souveraineté territoriale, il finit inévitablement par être lié à des perspectives nationalistes ou micro-nationalistes. Quelle que soit la signification du mot « nation », il cache la division entre exploité(e)s et exploiteurs, entre opprimé(e)s et oppresseurs.

    Nous réitérons notre condamnation irrévocable et sans ambiguïté du régime poutinien et de son invasion criminelle de l’Ukraine, ainsi que de sa répression féroce de la dissidence interne. Mais nous condamnons également le rôle criminel de tous les gouvernements qui attisent les flammes de ce conflit et d’autres, en fournissant des armes et en gagnant de l’argent sur ces fournitures. Nous nous opposons avec la plus grande fermeté à l’OTAN, qui tente depuis des années d’imposer la militarisation de la vie sociale et l’augmentation des dépenses militaires dans les pays membres et qui, grâce à Poutine, s’est relancée après la fin inglorieuse de son agression contre l’Afghanistan. De la même manière, nous rejetons le récit d’une guerre entre liberté et dictature. De ce point de vue, l’Ukraine de Zelensky est vraiment une petite Russie, avec un gouvernement autoritaire, un cercle d’oligarques pillant le pays, une répression contre toutes les formes de protestation et contre les minorités, que la guerre a rendues plus dures. Aujourd’hui, Zelensky, pour rester au pouvoir, s’est endetté et vend son pays aux États-Unis, au Royaume-Uni et à l’Union européenne en échange de leur soutien militaire. La pénétration des intérêts occidentaux en Ukraine, d’ailleurs, n’est pas exclusivement liée à l’invasion russe qui a commencé le 24 février: les multinationales agroalimentaires, beaucoup américaines et une russe, contrôlent une partie du « grenier d’Europe » et son principal escale commercial dans le port d’Odessa depuis plus de 10 ans.

    Les conséquences de cette guerre sont dramatiques des deux côtés du front. Elles sont désastreuses également pour le reste de l’Europe, avec la hausse des prix due à la spéculation, avec l’augmentation de la militarisation, le réarmement, la détérioration des conditions de vie de millions de prolétaires, la peur et la violence qui risquent de devenir des instruments dangereux pour des gouvernements autoritaires. Cette réalité est à nouveau perçue en Europe, mais elle était restée bien présente dans la plupart des régions du monde, accompagnée de la dévastation environnementale perpétrée par la logique du profit, des marchés et des États, qui menace la vie même de la planète où nous vivons.

    Le premier engagement de celles et ceux qui s’opposent à la guerre est la construction et la diffusion de pratiques d’entraide telles que des réseaux de solidarité d’en bas pour répondre aux besoins immédiats des personnes qui souffrent le plus des conséquences du conflit, y compris le soutien alimentaire ou médical. Il doivent y être également des réseaux de soutien pour ceux qui mènent des grèves, des sabotages et des désertions, ainsi que des réseaux transnationaux pour ceux qui se cachent ou fuient des deux côtés du front. Nous rejetons et voulons déconstruire les modèles patriarcaux et de domination imposés par le militarisme qui sont reproposés sans cesse par la propagande de guerre dans les médias officiels ainsi que dans les médias sociaux, qui placent toujours au centre les mêmes images du combattant masculin, robuste et jeune.

    De plusieurs côtés, il est suggéré de prendre position (donc en effet de combattre) pour l’un des gouvernements qui s’affrontent dans cette guerre, comme si se ranger du côté de l’un ou de l’autre était inévitable.

    Certaines épaves du marxisme pensent qu’on peut soutenir des impérialismes mineurs pour battre la menace dominante qu’ils estiment être celle « occidentale ». Mais la stratégie consistant à jouer avec les puissances impérialistes pour aggraver leurs contradictions, ainsi que l’alliance entre le mouvement ouvrier et des forces nationalistes qui a caractérisé le stalinisme entre les deux guerres mondiales et même après, ont conduit à l’échec de toute perspective révolutionnaire et à la fermeture de toute marge d’action autonome des classes exploitées et opprimées.

    D’autres interprétations suivent des approches différentes, et évaluent l’impérialisme russe comme un danger pour l’ensemble de l’Europe et même au-delà ; sur ces positions, il y a aussi des composantes d’orientation libertaire. Sans vouloir nier la menace posée par l’autoritarisme et le militarisme de la Russie, nous pensons que ce ne sera pas une défaite militaire de la Russie en Ukraine qui évitera des dégénérations autoritaires en Europe occidentale. Les processus sociaux autoritaires qui sont évidemment dominants en Russie et dans les pays de l’OTSC se manifestent depuis des années dans l’Union européenne aussi, et la guerre leur donne maintenant une nouvelle accélération. De plus, la « démocratie » est toujours basée sur des conditions de privilège de la part de quelqu’un. La vision qui présente l’Union européenne comme un phare de la démocratie, identifiant en opposition la Russie, la Chine et leurs satellites comme les héritiers du totalitarisme combiné à un capitalisme sans scrupules est la quintessence d’un occidentalisme qui ne nous appartient pas.

    Voilà nos positions, confirmant notre antimilitarisme dans une perspective internationaliste et révolutionnaire, qui doit être concrètement enracinée dans les luttes sociales et dans les réseaux de solidarité, pour créer des solutions collectives et libertaires en dehors du tourbillon de guerre dans lequel les Etats et le capitalisme mondial nous jettent. Voilà notre contribution au débat international contre la guerre. Nous pensons qu’une chose doit être claire avant tout : la lutte, avec ou sans armes, pour être efficace doit se faire et s’organiser d’en bas, en dehors des appareils des États, des gouvernements, et surtout des forces armées.

    Les gouvernements belligérants ou co-belligérants eux-mêmes sont conscients que la guerre entraînera, en plus des massacres et de la dévastation dans les zones directement touchées, la misère, le chômage et la faim dans le reste du monde, y compris en Europe et aux États-Unis. Les gouvernements savent que les conditions d’une crise sociale sans précédent sont en train de mûrir, c’est pourquoi ils jouent le tambour du militarisme et du nationalisme : pour prévenir la solidarité des classes exploitées et opprimées.

    Puisque les gouvernements sont les promoteurs et les bénéficiaires des guerres, pour arrêter les guerres, on doit effrayer ces gouvernements, car la seule limite au pouvoir arbitraire de tout gouvernement est la peur que les mouvements populaires arrivent à lui faire. Donc, l’opposition à la guerre fait partie de notre engagement quotidien à partir de la dénonciation et du boycott des productions de mort, et de la critique et de la déconstruction de la rhétorique militariste à partir de l’éducation et du langage militariste à tous les niveaux. Il est nécessaire de combattre la guerre et les armées avec une stratégie intersectionnelle qui sache identifier et contraster les liens entre le militarisme et d’autres formes d’oppression telles que le patriarcat, le racisme, le capitalisme et toute forme de chauvinisme, dans l’action collective ainsi que dans les relations personnelles.

    Seule l’action des classes exploitées peut arrêter la guerre en boycottant son industrie, en rejetant la production, le trafic et le transport d’armes et de tout instrument de mort, en participant à des mouvements d’opposition aux installations et aux bases militaires, et en promouvant des grèves au niveau national et international contre la guerre et l’économie de guerre. Le mouvement anarchiste participe à ces luttes, de manière diversifiée selon les circonstances, avec la critique des idéologies militaristes et nationalistes, avec la construction d’organismes et de réseaux autogérés, avec la pratique de l’action directe, avec le soutien à toutes les formes de refus, d’objection et de désertion des massacres promus par le Capital et l’État.

    Nous sommes convaincues et convaincus plus que jamais de la validité du principe anarchiste selon lequel les moyens doivent être cohérents avec les fins. Il n’y a pas de bonnes guerres ou de guerres justes, et en ces temps de folie nationaliste et souverainiste croissante, nous croyons que nous ne devons jamais nous ranger du côté des gouvernements ou prendre part à des guerres entre des États et des blocs impériaux. On ne meurt pas et encore moins on tue pour la souveraineté territoriale. Les guerres sont toutes des crimes et les armées (y compris leurs corps auxiliaires) sont autant d’instruments d’exploitation, de patriarcat et de domination étatique plus ou moins « légitime » sur les territoires et sur les corps des individus. Nous ne reconnaissons aucune de ces légitimités territoriales et nous ne sommes pas disposés à nous battre pour l’une ou l’autre d’entre elles.

    L’histoire nous montre que les guerres sont traditionnellement menées pour entraver l’action des classes exploitées et des classes populaires qui visent leur émancipation. Il est donc fondamental que l’anarchisme soit mobilisé maintenant contre la guerre, en dehors de et contre toutes les institutions militaires. Notre force réside d’abord dans la circulation des idées et dans la défense des espaces de production et de circulation de la pensée critique, pour promouvoir l’unification des mouvements pacifistes et antimilitaristes dans un front de lutte contre les gouvernements. La capacité du mouvement anarchiste de rester cohérent dans la lutte contre la guerre est la condition pour activer les pratiques, l’organisation et les idéaux libertaires parmi les classes exploitées et opprimées qui sont les premières à subir les conséquences des guerres. Sur cette base, il sera possible un nouveau protagonisme qui donne une solution différente à la crise, dans la perspective de construire une société libertaire.

    Fédération anarchiste italienne - FAI
    [document présenté au XXXIe Congrès – Empoli juin 2022 et ratifié dans les semaines suivantes]
    federazione anarchica italiana
     
  33. ninaa
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    Manifeste internationaliste contre la guerre et la paix capitaliste en Ukraine…
    Publié le 23 août 2022

    Pour lire l'article en entier:

    Manifeste internationaliste contre la guerre et la paix capitaliste en Ukraine…

    Extraits:

    Salut donc aux femmes prolétaires en Ukraine, tant dans la région occidentale de Transcarpathie (donc sous administration militaire ukrainienne) que dans le Donbass, dans les « provinces orientales » (donc sous administration militaire russe), qui sont descendues dans les rues pour exprimer leur mépris envers « la défense de la patrie » et réclamer le retour de leurs fils, de leurs frères, de leurs proches envoyés sur l’un quelconque des fronts pour défendre des intérêts qui ne sont pas les leurs.

    Salut aux prolétaires en Ukraine qui hébergent clandestinement des soldats russes déserteurs, à leurs risques et périls car lorsqu’ils sont arrêtés, soit par les autorités militaires russes, soit par les ukrainiennes, on leur fait bien comprendre où se trouve la force légale dans ce monde immonde, quel camp et quelle patrie ils se doivent de défendre et qu’aucune fraternisation ne sera tolérée.

    Salut aux prolétaires en Ukraine, qui malgré la conscription obligatoire, fuient leur incorporation dans des unités militaires par tous les moyens à leur disposition, légaux ou non, et refusent donc de se sacrifier et de servir sous les plis du torchon national ukrainien.

    Salut aux soldats russes qui depuis le début des « opérations spéciales » en Ukraine fuient la guerre et ses massacres, abandonnant tanks et véhicules blindés en état de fonctionner, et cherchant leur salut dans la fuite, via des réseaux de solidarité envers les déserteurs des deux armées.

    Salut aussi (bien que les informations à ce sujet soient moins sûres, guerre des communiqués et propagande militaire oblige !) aux 600 soldats du corps des Marines russes qui auraient refusé au tout début du conflit de débarquer, faisant ainsi capoter une opération amphibie dans la région d’Odessa.

    Salut aussi (avec les mêmes réserves) aux soldats russes qui se seraient mutinés et auraient refusé de monter à l’assaut de Kharkov, également au tout début du conflit.

    Salut aux soldats de l’armée de la « République Populaire de Donetsk », incorporés de force et envoyés sur le front de Marioupol, et qui ont refusé de continuer à combattre, de servir de « chair à canon » (selon leur propre expression !), alors qu’ils étaient cette fois envoyés défendre la « République Populaire » voisine de Lougansk.

    Salut aux rebelles et aux saboteurs qui en Fédération de Russie ont déjà incendié plusieurs dizaines de bureaux de recrutement militaire et autres officines de porcs à travers tout le pays.

    Salut aux cheminots en Biélorussie qui ont, à de nombreuses reprises, saboté des voies de chemin de fer indispensables pour maintenir les lignes d’approvisionnement de l’armée russe déployée en Ukraine.

    Salut aux prolétaires en Ukraine qui dès les premiers bombardements ont commencé à organiser des pillages collectifs de magasins abandonnés par leurs propriétaires, de supermarchés et de centres commerciaux comme on en a signalé à Melitopol, Marioupol, Kherson et jusqu’à Kharkov, mettant ainsi en avant la satisfaction de leurs besoins élémentaires de survie envers et contre toute loi et morale qui protègent la propriété privée.

    Salut à tous les prolétaires, à l’arrière du front, qui organisent des grèves et refusent d’offrir ainsi leur travail et leur sueur à l’économie de guerre, à l’économie de la paix sociale, et donc à l’économie tout court, qu’ils en soient conscients ou non.

    Salut enfin aux prolétaires, cheminots, dockers… en Europe, en Grèce, en Angleterre… qui refusent de transporter du matériel militaire pour l’OTAN en direction de l’Ukraine.

    Salut donc à vous tous et toutes qui refusez de vous sacrifier sur l’autel de la guerre, de la misère et de la patrie !!!

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