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Soutien anarchiste à l'Ukraine

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par ninaa, 21 Février 2022.

  1. Ukraine-Soli: Projekt Safehouse - FdA-IFA
     
  2. Operation Solidarity – Horizontal volunteer organization in Ukraine.
    Enough 14 -Operation Solidarity [Ukraine]
     
  3. ninaa
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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Position de la Fédération anarchiste bulgare:
    [B][/B]
    Contre la guerre, contre les gouvernements !

    FACB prend position contre une autre guerre déclenchée par un gouvernement capitaliste contre un autre. Comme toujours dans cette guerre, les gens ordinaires seront touchés des deux côtés de la ligne de front, qu'ils meurent directement dans les hostilités ou qu'ils tombent dans une pauvreté et une misère encore plus profondes. Aujourd'hui, des Ukrainiens se cachent dans le métro et essaient frénétiquement de contacter des proches dans la zone des hostilités. Jusqu'à hier, cela faisait partie du quotidien des habitants des régions de Louhansk et de Donetsk vivant sous le feu de l'armée ukrainienne et des paramilitaires soutenus par le gouvernement. Même la menace d'une guerre nucléaire et la destruction totale de la civilisation ne peuvent arrêter les guerres organisées par le capitalisme mondial. Alors que l'Occident libéral verse des larmes de crocodile pour l'Ukraine, continue de soutenir tacitement les tueries commodes en Syrie, au Yémen et ailleurs dans le monde. La seule chose qui puisse les arrêter est l'abolition du pouvoir dans le monde entier, capitaliste, nationaliste et autre. Il est temps que tous les peuples du monde comprennent que la même chose les attend s'ils ne s'unissent pas et ne mettent pas fin à toute oppression et à tout pouvoir dans le monde.

    Ново в сайта | Анархо портал

    La seule vraie guerre est contre la classe dirigeante !
     
  5. ninaa
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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
  7. ninaa
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  8. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Antimilitaristes, nous soutenons les réfractaires à l’armée russe

    Le 24 février, l’armée russe a envahi le territoire ukrainien. Depuis, la population ukrainienne subit les bombes, tirs d’artillerie, chars, qui tuent, mutilent, détruisent. Ils et elles résistent aux attaques décidées par le régime dictatorial de Poutine. Comme dans toute guerre, ce sont les peuples qui sont les premières victimes.

    Mais des témoignages montrent des refus d’obéissance au sein de l’armée russe. Des soldats désertent. Nous devons leur apporter notre solidarité ! C'est aussi un moyen de soutenir ceux qui, en Russie, s'opposent à Poutine et à son régime.

    Anciens réfractaires à la guerre d’Algérie, objecteurs de conscience, insoumis au service militaire, antimilitaristes, nous sommes solidaires des réfractaires, insoumis, objecteurs et déserteurs de l’armée russe qui refusent de participer à la guerre menée en Ukraine. Ils doivent être accueillis dans le pays de leur choix (ou plutôt de leur possibilité, vu le contexte) en tant que réfugiés politiques !


    André Bernard, insoumis à la guerre d'Algérie (1956), objecteur de conscience (1961-1963)

    François Cerutti, insoumis à la guerre d’Algérie (1961)

    Pierre Sommermeyer, insoumis à la guerre d'Algérie, objecteur de conscience (1961-1965)

    Gérard Chenet, insoumis au service militaire (1966)

    Daniel Pinós, insoumis au service militaire (1973 à 1981)

    Pierre Malod, insoumis au service militaire (1974)

    Patrick Silberstein, syndicaliste aux armées (1976-1977), comité de soldats de l’École d’application du train, officier de réserve

    Michel Dubois, objecteur de conscience (1978)

    Jean-Luc Dupriez, objecteur de conscience, insoumis au service militaire (1978), ancien directeur de publication de RAS ?, journal d'action et de réflexion antimilitaristes.

    Gilles Cousin, objecteur de conscience (1979)

    Patrick Le Trehondat, membre du comité de soldats tonnerre de Brest (1980-1981)

    Christian Mahieux, objecteur de conscience, insoumis au service militaire (1980-1984)

    Sylvain Garel, objecteur de conscience (1981-1982)

    Jehan Guy, insoumis au service militaire (

    Daniel Guerrier, radié des cadres de réserve de la Marine pour appel à l'insoumission et la désertion lors de la 1ère guerre du Golfe (1991)


    Pour signer cet appel : [email protected]
     
  9. Quelques anars...

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  10. ninaa
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  11. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    La guerre actuelle en Ukraine représente un défi pour les mouvements anarchistes contemporains.
    [...]

    Le Monde Libertaire

    La réponse de tous ces mouvements locaux a été plutôt unanime : non à la guerre. Ceux qui vont à la guerre sont des jeunes de la classe ouvrière et, très souvent, sans qu’on leur dise sur quel front. Malheureusement, la vague nationaliste qui déferle en ce moment sur la Russie nous met à contre-courant. Au cours de ces dernières semaines, plus de 8 500 personnes ont été arrêtées (et leur nombre va croissant) pour avoir manifesté contre la guerre. Dans la plupart des cas cela finit par une amende mais la peur est de la partie, surtout quand on connaît les horreurs de l’histoire russe. On parle même de disparitions.

    Par conséquent, l’anarchisme russe est sur la défensive, essayant de ne pas être balayé de la carte, tout en envoyant des messages clairs contre la guerre de Poutine (et non du peuple russe). Et parmi ces personnes militantes, il est logique d’en trouver qui ont une telle haine pour le gouvernement qu’elles s’enrôlent dans les milices ukrainiennes. Nous verrons plus tard pourquoi.

    Deuxièmement, nous avons les réponses des collectifs anarchistes ukrainiens. A vrai dire il y en avait peu jusqu’à présent. Peut-être trois à Kiev et un à Kharkhov, et un peu plus de libertaires dans d’autres villes comme Lviv. Selon d’autres articles, le mouvement anarchiste a été balayé en 2014 par le climat créé par le Maïdan et la guerre du Donbass. L’anarchisme n’a pas su trouver sa place, il a subi une crise et disparu pendant quelques années. Vers 2017-18, il est réapparu, des collectifs, tels que Rev Dia (Revolutionary Action) à Kiev et Assembly à Kharkhov se sont créés.

    Et entre ces deux collectifs, il y a une grande différence dans la façon de faire les choses. Le groupe de Kharkov gérait un centre social afin de toucher la population par la culture et des activités d’entraide et d’autogestion. Le groupe de Kiev, en revanche, était engagé dans une lutte de positions contre un puissant fascisme de rue dans la ville.

    L’action du groupe de Kharkhov dans cette guerre a été de participer à des groupes d’entraide dans la ville. Son rôle est de faire sortir les gens de la ville, les nourrir, aller chercher des gens et les mettre à l’abri. Pour le moment, on n’a pas de nouvelles concrètes du groupe, sur leur site on peut lire des récits sur des personnes qu’ils connaissaient et qui sont décédées. Le groupe n’a jamais appelé à rejoindre les milices et il est évidemment contre l’invasion et le bombardement de la ville.

    En revanche, les groupes de Kiev se sont regroupés en une milice qui ne compte pas beaucoup de membres, peut-être 50 ou 70 personnes. En fait, il ne s’agit peut-être pas d’une seule milice mais de deux milices différentes. L’une formée par Rev Dia et collectifs affinitaires et l’autre par les groupes Drapeau Noir et The Black Headquarter, mais apparemment leurs actions sont communes.

    Comme le dit Rev dia sur son site Web : Le fait est que la guerre n’est plus seulement une guerre entre l’Ukraine et la Russie mais un moment où se joue l’avenir de tous les pays de l’ex-URSS. Les autorités russes sont depuis longtemps le garant des régimes dictatoriaux dans toute l’ex URSS. Elles les ont soutenus dans des moments difficiles, comme en Biélorussie et au Kazakhstan. En Russie même, un régime pleinement dictatorial est en train de s’instaurer. La liberté d’expression a été complètement interdite et des gens ont été condamnés à 15 ans de prison pour avoir participé à une manifestation pacifique. Si la dictature de Poutine gagne la guerre en Ukraine, non seulement cela deviendra une réalité pour les populations ukrainiennes, mais cela deviendra également la règle en Russie et dans d’autres pays. Pendant longtemps, il n’y aura aucune chance de modifier cet ordre. De plus, cela donnera à Poutine l’ambition d’étendre sa dictature à de nouveaux pays. Sans compter que tous les militant.e.s de tout type de mouvement d’opposition seront anéantis, y compris les anarchistes, quelle que soit la position sur la guerre qu’ils et elles auront soutenue. La guerre en Ukraine est peut-être la dernière chance de renverser et d’abolir la dictature. C’est pourquoi il est si important d’employer toutes les méthodes possibles pour mettre fin à la horde dictatoriale.

    Lorsque le gouvernement a distribué des armes, les anarchistes les ont également demandées et obtenues. Ils et elles ont rejoint les unités de défense territoriale et lancé un appel international à la solidarité. Cet appel a surtout attiré des militants anarchistes du territoire biélorusse et russe qui veulent combattre l’armée gouvernementale russe. Voici ce qu’ils en disent là-bas : si la guerre russo-ukrainienne a pour ainsi dire du bon, c’est d’avoir obligé les autorités ukrainiennes à remettre des armes à la population. Encore une fois, cela ne garantit rien, mais augmente les chances de libérer la ville. Non seulement des oppresseurs étrangers, mais aussi des leurs.

    Leur point de vue est simple : "On nous attaque, on tue notre peuple et nous devons nous défendre, quelle que soit l’idéologie de chacun. Prenons les armes". Et pour cela, ils et elles rejoignent les supporters de foot antifascistes de l’Arsenal de Kiev, apparemment les seuls à être antifascistes en Ukraine - les autres sont nazis. Dans cet amalgame pour attirer des volontaires à tout prix, il n’y a jamais eu de volonté de politiser la lutte. L’anarchisme y est plus une étiquette utilisée, une identité, mais sans appels comme tels à la population. Il y a encore des compas qui essaient de savoir s’ils ont une section humanitaire comme le collectif de Kharkhov.

    Mais c’est pire encore lorsque nous lisons leurs messages sur Telegram. Cela augmente la confusion de voir leurs vidéos et surtout de lire leurs récits. Dans l’un d’eux par exemple, ils disent même avoir reversé une partie de l’aide internationale reçue à des soldats de l’armée, à des unités de chars et même à des gens de la Garde nationale. Et cela fait sonner l’alarme. Certaines personnes ne veulent pas donner 9 000 euros pour des lunettes de vision nocturne qui finiraient par être utilisées par l’armée plutôt que par ceux et celles qui les ont demandées. Et d’autant plus quand on sait que les pays de l’Otan envoient des équipements et des armes évalués à des milliards d’euros. On ne peut comprendre cette subordination à l’armée, encore moins sans explication politique.

    Dans leur désir d’aller au combat, il y en a qui ont rejoint l’armée ou les milices fascistes, parce qu’elles ont des armes. Ce ne doit pas être vraiment les personnes les plus politisées du mouvement. En clair, nous devrions déjà savoir que dans tous les groupes, il y a ceux qui ont une théorie et des principes très clairs, et ceux qui s’en moquent, ils sont avec notre mouvement plutôt par amitié, sympathie ou voisinage plutôt que par idées. Dans les milieux antifascistes, cela a toujours été très courant.

    Selon un mini-rapport ces jours-ci, des milliers de personnes entrent en ce moment dans le bataillon nazi Azov, de sorte qu’il ne s’agit plus d’un bataillon mais d’un régiment - qui est également enfermé à Marioupol et connaît vraisemblablement ses derniers jours. A présent, c’est comme une mini-armée. Il y a déjà deux bataillons Azov à Kharkhov et un à Kiev. Il existe des centres de recrutement dans toute l’Ukraine. Et ce n’est qu’une partie des milices fascistes. Il y a aussi le bataillon Aydar ou le bataillon Pravy Sektor, entre autres. Dans l’armée, les soldats sont bombardés depuis huit ans par la propagande fasciste en tout genre, sans aucun filtre de la part des autorités, donc il y a beaucoup d’ultranationalistes dans l’armée bien qu’il ne soit pas aussi développé que dans les milices ouvertement fascistes et nazies.

    Bref, à défaut d’une d’information suffisante et vu les messages déroutants, le scénario à Kiev nous surprend complètement et ne nous rend vraiment pas service. Nous ne pouvons pas soutenir un combat qui n’est pas clair sur ses objectifs, au-delà de l’élimination de l’ennemi, et ce au moins jusqu’à tant qu’un plan de contrôle territorial ne sera pas défini, qu’une partie de leur soutien à la population civile ne sera pas rapportée - ce que nous pensons qu’ils font - et que les relations avec les nazis ne seront pas publiquement et clairement interrompues. Nous ne savons pas si, à ce stade, cela leur est possible ou s’ils ont déjà assez à faire pour survivre. Il doit y avoir un peu de cela. De même, il y a quelques jours, les médias antifascistes ont averti que si l’on s’enrôle dans une ambassade, on peut se retrouver dans les unités Azov.

    Troisièmement, nous devons accueillir le flux de réfugiés. Il y a déjà 2,8 millions de personnes et le nombre ne cesse de croître. En ce moment, la moitié de Kiev a déjà fui et seuls les quartiers populaires résistent, comme toujours. Il y a des compas à la frontière avec la Pologne et avec la Roumanie. Des groupes polonais et allemands sont pas mal actifs pour apporter leur soutien solidaire. Ce sont des initiatives beaucoup plus proches de nous [anarchistes] tant géographiquement que psychologiquement et, de plus, les réfugiés commencent à affluer vers tous les coins de l’Europe.
    [...] Il est évident que tous les mouvements libertaires doivent se préparer - ne serait-ce que psychologiquement - à des scénarios négatifs tels que ceux qui se présenteront sans aucun doute à nous. Il en va de notre responsabilité.
     
  12. Scènes de manifestations et d'actions anti-guerre à Montréal

    Il y a eu quatre manifestations/actions anti-guerre à Montréal le week-end dernier, avec des messages différents.
    La coalition Échec à la guerre a organisé samedi une petite manifestation d'environ 100 personnes qui a commencé au parc Lafontaine et a marché jusqu'à l'édifice du gouvernement du Canada à Guy-Favreau. Ils ont répété leur message des manifestations précédentes : « Non à la guerre en Ukraine ! Non à l'élargissement de l'OTAN ! À l'occasion de l'anniversaire de la guerre au Yémen, une autre banderole de protestation principale a ajouté les messages : "Non à la guerre au Yémen ! Pas de vente d'armes à l'Arabie saoudite !", soulignant que des guerres brutales et destructrices sont également menées ailleurs dans le monde, mais avec moins de sympathie pour les victimes racialisées dans les pays du Sud.

    Au même moment, une autre manifestation de plusieurs centaines de personnes avait lieu au centre-ville, organisée par des membres de la communauté ukrainienne. "Arrêtez Poutine, fermez le ciel !" était le principal slogan et chant de protestation, alors que les manifestants agitaient des drapeaux ukrainiens. Sur le devant de la manifestation, des femmes poussaient des poussettes vides, symbole des enfants tués à cause de l'invasion russe. Les autres symboles de la manifestation étaient nationalistes, mais aucun symbole notable de l'extrême droite ukrainienne n'est apparu occasionnellement lors d'autres manifestations au Canada. Un organisateur principal de la manifestation, du Congrès ukrainien canadien à Montréal, a déclaré à No Borders Media que toute personne défendant l'Ukraine méritait d'être soutenue, y compris le bataillon d'extrême droite Azov, et a nié que Stepan Bandera était un collaborateur nazi pendant la guerre mondiale. II. Il a également affirmé que ce genre de questions détournait l'attention de l'agression actuelle de la Russie contre l'Ukraine. La manifestation avait également quelques drapeaux canadiens, ainsi que des drapeaux de l'ancien Sud-Vietnam, indiquant le soutien des membres de la communauté vietnamienne anticommuniste de Montréal, qui ont également participé à la manifestation avec une banderole.
    Dimanche, les anarchistes de la région de Montréal ont organisé une petite mais animée action qui a marché vers le consulat russe, en solidarité avec la résistance antifasciste en Ukraine et les résistants anti-guerre en Russie et en Biélorussie. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire (dans un mélange d'anglais, de français et de russe) : "Non à la guerre !", "Poutine : va te faire foutre !", "Plus de tsars ! Levez la résistance antifasciste partout !" et "Solidarité avec des résistants ukrainiens et russes ». Au consulat, dont les portes étaient déjà vandalisées avec de la peinture rouge, les manifestants ont attaché les banderoles et lu un communiqué d'une action anti-guerre près de Moscou. Avant de partir, quelques manifestants ont poussé des œufs devant le consulat.

    Enfin, une exposition d'art public apparemment pacifiste a été mise en place sur la place Bethune au centre-ville, impliquant du faux sang, une cérémonie du thé et les mots "Pas de sang" et "Paix" ainsi que les drapeaux de la Russie et de l'Ukraine, et des chaises ensanglantées représentant l'OTAN, les États-Unis, la Russie et l'Ukraine.

    No Borders Media partage ce reportage et des photos des manifestations et des actions de ce week-end, pour donner un aperçu des différentes expressions locales de protestation à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
    (photos par No Borders Media / photos de la manifestation Échec à la guerre par André Querry)

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  13. ninaa
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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    L’État russe tente de conquérir l’Ukraine. Ce même État qui a aidé à réprimer le mouvement biélorusse vers la liberté et, il y a seulement quelques semaines, a écrasé la révolte au Kazakhstan avec ses chars. Poutine cherche à étendre son pouvoir autocratique et à broyer tout mouvement de rébellion ou de résistance, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. Pourtant, lorsque tous les démocrates occidentaux chantent en chœur la défense de la liberté et de la paix, il s’agit d’hypocrisie orchestrée : ce sont les mêmes démocrates qui imposent par la force des rapports coloniaux de pouvoir et d’exploitation à travers leurs « opérations de paix », c’est-à-dire des guerres d’agression à coups de drones et de bombes ou des occupations de territoires; les mêmes qui fournissent en armes des dictateurs et des bourreaux ; les mêmes qui sont directement ou indirectement responsables de massacres contre des réfugié.e.s et des insurgé.e.s, en ne jurant aujourd’hui que par la paix.
    Une paix sacrée en Europe, qui n’existe d’ailleurs pas comme promis depuis 70 ans, et qui a toujours signifié la guerre dans les pays globalisés du Sud – à travers des guerres par procuration, à travers des livraisons d’armes, à travers les frontières et le colonialisme. Si l’Occident soutient pleinement l’Ukraine, c’est parce qu’il s’agit d’un allié.

    Nous sommes dégoûtés par les deux camps de cette guerre : au lieu de nous positionner d’un côté ou de l’autre, nous nous opposons à toutes les armées d’État et à leurs guerres – nous exécrons non seulement leurs massacres, mais aussi leur obéissance de cadavre, leur nationalisme, la puanteur de caserne, la discipline et les hiérarchies. Prendre position contre toute forme de militarisme et d’État ne signifie pas pour autant que nous rejetions le fait de prendre les armes. Quand des anarchistes ukrainien.ne.s décident de se défendre les armes à la main – eux-mêmes et leurs proches, pas l’État ukrainien –, alors nous sommes solidaires avec eux.

    Mais une position anarchiste contre la guerre – même contre une guerre d’agression impérialiste –, ne doit pas dépérir au point de défendre un État et sa démocratie, ou de devenir un pion dans leur jeu. Nous ne choisissons pas le côté du moindre mal ou celui des gouvernants les plus démocratiques, car ces mêmes démocraties ne s’intéressent aussi qu’à leur propre expansion de propre pouvoir et se fondent aussi sur la répression et l’impérialisme. La guerre est l’essence de tout État : il occupe un territoire et se déclare comme seul exécutant légitime de la violence, il défend ses frontières et contrôle la population qui doit le servir. Dans ce sens, nos pensées et notre solidarité vont aussi à tous ceux qui fuient l’enrôlement forcé, qui désertent, qui refusent de tirer sur l’ennemi parce qu’il porte le mauvais uniforme ou parle la mauvaise langue.

    Cette solidarité, qui transcende les frontières construites du nationalisme et conduit finalement à la fraternisation, peut être révolutionnaire. Parce que lorsque des personnes sur le territoire dominé par l’État russe sortent dans la rue contre la guerre et que des habitant.e.s d’Ukraine fuient le recrutement de force, c’est une dynamique qui peut se débarrasser de toute la saloperie nationaliste que l’État tente de planter dans nos cœurs et nos esprits, et dont les conséquences sont la mentalité de troupeau, le culte des guides et de la virilité, l’esprit de martyre, les massacres, les fosses communes et les génocides.

    Ce nationalisme conduit à diviser les personnes entre chair à canons et ennemis à éliminer. Il mène à ne plus voir des individus, mais seulement des armées, des uniformes, des nations, des ethnies, des croyants – alliés ou ennemis. Quand des personnes désertent la logique de guerre étatique, avec ou sans armes ; quand des individus s’opposent, avec ou sans armes, à toute occupation étatique ; quand certain.e.s aident et soutiennent des réfugié.e.s et des déserteurs ; quand des individus fraternisent par-delà les frontières et les lignes de front – quelque chose peut alors être opposé au bain de sang de l’État. Si l’État, ses généraux et ses politicien.ne.s ne connaissent que la langue de l’oppression, les opprimé.e.s connaissent la langue de l’empathie et de la solidarité. En fin de compte, ce sont toujours les riches et les puissants qui veulent la guerre, car ils sont les seuls à profiter du pouvoir et de l’argent, et ce sont toujours les pauvres qui se font massacrer. Quel que soit le régime, le même rôle leur est toujours attribué, celui d’esclaves, d’exploité.e.s et d’exclu.e.s. Les gros bonnets ukrainiens ont été les premiers à quitter le pays dans leurs jets privés.

    Alors que l’Occident fournit des armes à l’armée ukrainienne, la machine de propagande et de réarmement bat son plein sur le front de l’intérieur patriote : l’armée allemande doit être perfectionnée, la population doit être mobilisée contre la Russie. Tandis que les bombes explosent à quelques centaines de kilomètres, la « paix » militariste règne ici : de nouvelles armes, de nouveaux équipements, de nouveaux soldats sont à acheter, produire et former.

    Après l’état d’urgence lié au Covid, la population est à nouveau plongée dans la peur et l’effroi, et on nous dit clairement qui suivre et qui offre sa protection : Papa État, armé jusqu‘aux dents. Depuis les premiers jours de guerre nous sommes également confronté.e.s à une mobilisation générale « culturelle ». On nous rappelle que l’Ukraine serait proche de nous, non seulement par la distance kilométrique, mais aussi culturellement. Immédiatement, la fraction culturelle de la gauche libérale et y compris radicale, sait comment elle pourrait à son tour soutenir l’effort de guerre contre l’expansion de l’ennemi russe à la maison. Cet espace subculturel où il est avant tout question de style de vie, celui que la démocratie offre si généreusement et qui a été si massivement restreint ou exilé dans la sphère digitale au cours des deux dernières années, est à présent invoqué pour activer et cimenter dans les cœurs de la population un sentiment d’appartenance commune avec les alliés, et de séparation d’avec l’ennemi.

    Il serait en effet moins facile de mettre en œuvre la poursuite de la militarisation matérielle de l’Ouest annoncée dès le début de la guerre, sans le soutien culturel de la strate éduquée libérale de gauche.

    Cette propagande de guerre militariste et culturelle peut et doit être perturbée et sabotée. Dans les semaines et les mois à venir, nous serons sûrement confronté.e.s à une rhétorique et à une propagande guerrières visant par tous les moyens à resserrer les rangs occidentaux derrière la guerre : « En tant que démocrates nous soutenons l’Ukraine par tous les moyens, car elle se défend contre la méchante dictature russe », telle en sera la tonalité. Mais pour l’OTAN, peu importe que la population ukrainienne ait plus ou moins de libertés : il s’agit de lignes de défense géopolitiques, de marchés et de zones d’influence, et c’est pour cela qu’elle sera prête à investir des milliards d’euros et de munitions. Aux affrontements guerriers entre deux États nous voulons opposer notre antimilitarisme : un mouvement anti-guerre qui ne repose pas sur la solidarité avec une nation ou un État, mais sur le refus de toute guerre étatique. Quel que soit le territoire sur lequel nous vivons, nous pouvons perturber, déserter et saboter la propagande, la logistique et la logique de la guerre : en mettant des bâtons dans les roues de la mobilisation nationale et continentale, en méprisant toute mentalité de cadre ou de recrue, en attaquant le réarmement et la militarisation intérieurs, en sabotant les lignes de ravitaillement militaires et en bloquant l’industrie d’armement.

    Pour le moment, ce qui se passe en Ukraine est encore confus pour nous : alors que le nombre de morts parmi les civils monte en flèche, nous entendons des rumeurs selon lesquelles on armerait cette même population. Si les événements chaotiques se développaient dans le sens d’une guerre de guérilla ou de partisan.ne.s, cela pourrait éventuellement – pas forcément du tout – ouvrir des possibilités aux révolutionnaires. Des anarchistes se trouvantsur le territoire dominé par l’État russe font également l’hypothèse qu’un échec de l’offensive guerrière pourrait déboucher sur des soulèvements en Russie. Cependant, face à l’effusion de sang en cours, nous sommes conscients que la plupart du temps, la guerre et la militarisation n’amènent que davantage de guerre et de militarisation, que la souffrance et la misère qu’elles provoquent assombrissent généralement les possibilités de libération sociale… Dans cet esprit, nos pensées vont aux personnes sur place qui cherchent leurs propres chemins sans se plier aux ordres et aux idéologies d’un État quel qu’il soit.

    27 février 2022 Traduit de l’allemand de In der Tat n°14, printemps 2022

    https://infokiosques.net/IMG/pdf/guerre_a_la_guerre-mars2022.pdf
     
  15. ninaa
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    URGENCE SOLIDARITE
    Initiative de solidarité avec les réfugiés, les déserteurs , les pacifistes en Ukraine comme en Russie et Belarus
    La guerre fait rage dans l'Est de l'Europe. Dans une guerre d'agression impérialiste, les troupes russes ont envahi l'Ukraine sur ordre de Vladimir Poutine. Il y a déjà beaucoup de morts et de blessés. De nouvelles escalades sont imminentes.
    Des dizaines de milliers d’ukrainiens se sont jeté sur les routes pour échapper à la mort qui s’avance avec ses chars et ses bombardements. En Russie, des manifestants courageux bravent la répression pour exprimer haut et fort leur refus de marcher au pas militaire. Au Belarus les anarchistes font campagne pour inciter les soldats à déserter.

    Quelle que soit la rhétorique - « humaniste », nationaliste, militariste, historique ou autre - qui justifie le conflit actuel, il n’y a derrière lui que les intérêts de ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique et militaire.

    Bombarder des villes paisibles, tuer des gens, tout cela n’a aucune justification.

    Pour nous, travailleurs, paysans, retraités, étudiants, cela n’apporte que souffrance, sang et mort.

    Parce que Le nationalisme, c’est la guerre, nous nous opposons à toute forme de nationalisme et nous ne prenons parti pour aucun gouvernement, pas plus ici que là-bas. Notre solidarité va aux populations, pas aux institutions.

    Nous proposons à tous ceux qui comme nous aspirent à la liberté et ont la guerre en horreur de se joindre à notre initiative de solidarité pour soutenir - matériellement et financièrement - celles et ceux qui luttent contre la guerre, qu’ils soient ukrainiens, belarusses ou russes. Nous cherchons particulièrement à soutenir les déserteurs et les pacifistes russes et belarusses, qui tiennent entre leurs mains une partie de la solution contre la guerre. Nous participons aussi à la solidarité avec les réfugiés, dont nous appelons à ce qu’ils soient accueillis le plus largement possible en Europe.

    Notre initiative est indépendante de tout parti politique. Elle est strictement laïque.

    Nous nous inspirons d'Olga Taratuta. Militante révolutionnaire anarchiste juive ukrainienne, née en 1876. Emprisonnés plus de 10 ans dans les prisons tsaristes pour activités révolutionnaires à Odessa entre autre, libérée en février 1917 à la faveur de la révolution, elle fonde la Croix Noire à Kharkov en 1920, pour venir en aide aux détenus politiques du mouvement révolutionnaire, qu'ils soient dans les prisons des russes blancs, des nationalistes ukrainiens ou des bolchéviques. Elle est de nouveau emprisonnée pour ses activités de solidarité par le pouvoir bolchévique, qui finira par la fusiller en 1938. Olga Taratuta est une figure universelle de la lutte sans compromis contre la dictature et pour la liberté.

    Мир хижинам, война дворцам!

    Paix aux chaumières Guerre aux Palais !

    Initiative Olga TARATUTA


    contact : [email protected]

    Solidarité financière : https://www.paypal.me/solidariteolga
     
  17. ninaa
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  18. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Contre la guerre, pour une solidarité mondiale

    Le Comité des relations de l'Internationale des fédérations anarchistes (CRIFA) s'est réuni à Marseille les 19 et 20 mars 2022, et a discuté des questions relatives à la guerre en cours en Ukraine. Bien qu'il y ait des points de vue différents sur certains points entre les Fédérations membres, sur lesquels nous nous engageons à poursuivre un échange et une discussion constructive, d'importants points communs sont ressortis de la discussion.

    Nous condamnons l'agression criminelle contre l'Ukraine promue par le gouvernement russe, ainsi que tous les militarismes, et nous sommes solidaires des personnes opprimées des deux côtés de la frontière, en promouvant un soutien actif aux victimes du conflit, aux réfugiés, aux déserteurs et aux prisonniers de tous les côtés de cette guerre et de son expansion potentielle. Dans les contextes dans lesquels nos différentes fédérations opèrent, nous devons dénoncer et nous opposer au rôle de l'OTAN, des États-Unis et de l'UE qui créent également les conditions préalables permettant à l'État russe d'attaquer son voisin plus faible avec la complicité de sa marionnette, la Biélorussie.

    Nous dénonçons la montée de l'autoritarisme dans le monde ces dernières années, qui a vu le rôle croissant des armées dans les politiques publiques. Dans la situation actuelle, nous soulignons particulièrement la militarisation croissante de la société dans le contexte d'un réarmement croissant dans l'UE, au milieu d'appels généralisés à une armée européenne, au détriment des dépenses sociales. Les populations pauvres et opprimées du monde sont toujours les perdants des guerres. Ils sont devenus de la chair à canon, ont été déracinés de leurs foyers et sont confrontés à la pauvreté et à la maladie à cause de cette guerre. Dans le même temps, les patrons du monde continuent à travailler pour contrôler les ressources du monde.

    Nous nous opposons au capitalisme mondial et au nationalisme qui sont les causes de la guerre. Au lieu de cela, nous devons mener la guerre de classe, en contrant l'industrie de guerre et les dépenses publiques pour la guerre, ainsi que toute la logique de la guerre, et promouvoir des mobilisations horizontales plus larges des travailleurs et des collectivités. De même, nous soulignons le danger de commettre l'erreur de défendre "notre" nation ou "notre" pays, en mettant en avant nos positions anti-nationalistes et défaitistes/de refus, car notre ennemi se trouve dans "notre" pays et c'est "notre" État national ou notre bourgeoisie nationale.

    Au lieu de cela, nous visons à construire la solidarité entre tous les prolétaires, et à souligner le caractère mondial des États capitalistes. Confirmant nos valeurs historiques d'internationalisme, de solidarité et de parenté mondiale au-delà des frontières, nous confirmons notre opposition à tous les crimes et massacres perpétrés par le capital et l’État, du génocide des peuples noirs et indigènes qui se poursuit aujourd'hui au Brésil, en Amérique latine et dans tout le Sud, à la destruction de l'environnement perpétrée par la logique des États, du profit et des marchés qui menace la vie même de notre planète.

    Dans la guerre perpétuelle des oppresseurs contre les opprimés, nous constatons l'aggravation des conditions de vie des pauvres dans le monde en raison des pandémies et des guerres régionales qui ont commencé ces dernières années, en raison de l'augmentation du coût des produits de base et des dépenses supplémentaires en armement dues à l'économie de guerre. Nous soulignons tout particulièrement la tragédie des migrants, des personnes marginalisées et racisées qui se voient refuser les droits les plus élémentaires, et nous sommes aux côtés des derniers, des oubliés, des discriminés, contre les États, le capitalisme, le fascisme, le racisme, le patriarcat et l'exploitation.

    Le Comité des relations de l'Internationale des fédérations anarchistes

    Communiqués - IFA - Fédération Anarchiste
     
  19. ninaa
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  20. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    PAR FÉDÉRATION ANARCHISTE (RÉPUBLIQUE TCHÈQUE ET SLOVAQUIE) • LE 11 MARS 2022
    DÉCLARATION SUR L’INVASION DE L’ARMÉE RUSSE EN UKRAINE
    LIEN PERMANENT : HTTPS://MONDE-LIBERTAIRE.NET/INDEX.PHP?ARTICLEN=6303

    [​IMG]

    Suite à l’invasion de l’Ukraine lancée ouvertement par l’armée russe à l’aube du jeudi 24 février, la fédération anarchiste a décidé de s’exprimer sur cette situation qui pourrait entraîner de nouvelles menaces mondiales :

    Nous condamnons sans équivoque l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.

    Nous exprimons notre profonde tristesse pour les vies gâchées.

    Le régime Poutine et les intérêts impériaux

    * Les événements actuels dans l’est de l’Ukraine et les évolutions de ces huit dernières années traduisent une agression impériale patente de la part de la Russie. À ceci s’ajoute le soutien de Poutine aux régimes autoritaires du bloc post-soviétique contre les mouvements de résistance populaire, comme nous l’avons vu récemment au Kazakhstan et en Biélorussie, ainsi que par son soutien politique et militaire aux dictateurs ici et ailleurs, comme on le voit en Syrie en Birmanie.
    * On ne peut ignorer que le régime de Poutine a longtemps cherché à déstabiliser les concurrents géopolitiques par le biais d’une guerre dite hybride, notamment par des attaques de piratage informatiques une influence ciblée de l’opinion publique à travers des réseaux de soutien social, financier et politique, en particulier des forces d’extrême droite.
    * Le régime de Poutine est un système oligarchique et autoritaire basé sur un nationalisme agressif et l’obscurantisme religieux. C’est une sorte de "capitalisme tsariste", où l’oligarchie prospère si elle accepte les conditions de l’autocrate au pouvoir et agit en symbiose interne.
    * Les rouages du pouvoir de Poutine répriment constamment l’opposition interne. Aussi bien les libéraux procapitalistes que les anarchistes anticapitalistes en font l’expérience. Les accusations et les procès mis en scène ne sortent pas de l’ordinaire. Les forces répressives russes n’hésitent pas non plus à avoir recours à la torture, comme nous l’avons vu quand le régime a déployé tous ses efforts pour réprimer le mouvement anarchiste dans le procès dit du « Réseau ».
    * Le régime de Poutine n’hésite pas à revendiquer l’héritage politique impérialiste de l’Union soviétique. Entre autres exemples, nous en avons largement l’expérience, il suffit de se souvenir d’août 1968, lorsque l’armée russe, avec l’aide d’autres "États frères", avait occupé la Tchécoslovaquie et entrepris de réformer la société "socialiste". Une partie de ce que l’URSS considérait comme sa sphère d’influence avait dû obéir. C’est la même chose actuellement en Ukraine.
    * Poutine et les médias à sa botte ont adopté la novlangue orwellienne, leur permettant d’inverser la réalité et, par exemple, de faire passer les troupes d’invasion pour des soldats de la paix. Tout aussi ridicule est sa prétendue rhétorique antifasciste accusant l’Ukraine de tolérance néo-nazie, tandis que les forces volontaires luttant pour les intérêts pro-russes dans le Donbass et Louhansk sont truffées de réalités similaires.

    Contre le nationalisme
    * L’une des armes les plus importantes de Poutine dans ce conflit est le nationalisme.
    * La nouvelle campagne militaire vise à lui permettre de rassembler la "nation" derrière sa personne de leader national incontesté et à renforcer sa popularité déclinante.
    * Pour lui, le nationalisme est aussi une arme pour affaiblir le concurrent géopolitique le plus proche : l’Union européenne. Son éventuelle fragmentation renforcerait à son tour la puissance de son empire. Les forces nationalistes des différents pays européens qu’il soutient l’aident en ce sens.
    * Cependant, le nationalisme est également fort côté ukrainien, ce qui ne seet qu’à marginaliser la population russophone et donc à la pousser du côté de la Russie de Poutine.
    * Il faut tenir compte du fait que l’agression est dirigée par Poutine et ses loyalistes, et non par les femmes et hommes russes, c’est-à-dire habitant la Fédération de Russie. Par conséquent, il est inacceptable de dire que "les Russes sont des agresseurs", "les Russes ont attaqué", etc. De telles généralisations sont fausses, injustes pour de nombreuses personnes, en particulier celles qui ne sont pas d’accord avec la politique de Poutine, et conduisent à une haine nationale irrationnelle.
    * Notre position est dans l’esprit de l’antimilitarisme anarchiste et de l’antinationalisme. Nous sommes conscients que les frontières sociales ne s’établissent pas entre « nations », mais entre classes. En tant que classes non privilégiées, nous avons des intérêts communs avec les classes défavorisées du monde entier, y compris en Russie et en Ukraine. Nous voulons vivre une vie digne sans oppression ni exploitation. Nous rejetons le succédané de "fierté" du nationalisme qui se fonde sur une haine partagée des autres et n’a rien à voir avec nos intérêts et ne sert que de chair à canon dans les jeux militaristes des classes privilégiées.

    Contre l’hypocrisie
    * Le monde entier s’est prononcé contre l’invasion russe. C’est bien mais ce n’est pas suffisant, particulièrement pour ce qui concerne les représentants de ce qu’on appelle « l’Occident démocratique ». Pour que l’on croit en leur sincérité, ils doivent d’abord abandonner l’hypocrisie et arrêter de faire deux poids deux mesures.
    * Si nous condamnons la Russie pour avoir envahi l’Ukraine, nous devons également condamner la Turquie pour avoir envahi le territoire autonome du Rojava dans le nord de la Syrie et pour sa coopération avec les forces de l’État islamique ; nous devons condamner Israël pour l’occupation des territoires palestiniens et sa politique d’apartheid ; nous devons condamner la Chine pour avoir persécuté le peuple ouïghour, etc.
    * Il convient de rappeler que l’OTAN a agi à plusieurs reprises de manière agressive et impériale dans diverses parties du monde pour faire respecter son modèle de capitalisme globalisé, même sous de faux prétextes (comme nous l’avons vu avec l’attaque contre l’Irak, par exemple).
    * Il faut aborder l’Ukraine sans idéalisations, bien qu’elle soit maintenant la victime. Il faut admettre la participation considérable de néo-nazis dans les rangs des unités combattantes du côté ukrainien. Dans le même temps, l’influence des oligarques locaux sur les conditions politiques et économiques du pays doit être reconnue.
    * Dans la mesure où les dirigeants mondiaux seraient vraiment préoccupés par la sécurité mondiale, ils devraient travailler en parallèle pour accélérer l’industrie fossile ou supprimer les brevets sur les vaccins covid-19.
    * Sans ces décisions, leurs déclarations ne peuvent être prises au sérieux, et Poutine et sa machine médiatique continueront à condamner très aisément l’Occident pour hypocrisie et politique de deux poids deux mesures.

    Étapes nécessaires

    * Le changement souhaité ne peut pas être apporté par la guerre mais uniquement par la révolution sociale et l’émergence d’un puissant mouvement antiautoritaire pour prévenir l’agression militaire. On constate qu’un mouvement aussi fort n’existe pas aujourd’hui en Europe de l’Est. Mais il faut aider à le construire et l’internationaliser. Mais c’est, pour ainsi dire un parcours de course plus long.
    * Actuellement, il est nécessaire de faire pression sur les gouvernants des pays occidentaux avec des revendications spécifiques.
    * Il faut accepter les réfugiés d’Ukraine qui font face à une invasion militaire.
    * Il faut accepter les réfugiés de Russie qui subissent la répression du régime de Poutine.
    * Il est clair que les élites économiques européennes accueilleront favorablement une nouvelle main-d’œuvre bon marché et continueront à devenir des philanthropes. Nous exigeons de veiller à ce que les personnes ayant quitté leur domicile de façon forcée ne deviennent pas des ressources humaines bon marché et rentables pour un petit groupe de propriétaires et d’investisseurs.
    * Nous exigeons un traitement juste pour tous ceux qui fuient les conflits armés, quel que soit leur pays d’origine.
    * Nous exigeons un soutien pour les prisonniers politiques russes, les homosexuels punis uniquement pour ce qu’ils sont, et d’autres en Russie souffrant sous le régime de Poutine, ainsi que les victimes de l’expansion impérialiste partout dans le monde, Ukraine comprise.
    * Il est nécessaire de mettre fin à l’économie fossile et à la dépendance des ressources telles que le gaz naturel. Au cas où la situation entraînerait une nouvelle augmentation des prix de l’énergie, nous exigeons une aide immédiate aux personnes concernées, malgré les "exigences du marché" auxquelles les politiciens cèdent habituellement.
    * Nous exigeons la publication des flux financiers des particuliers, des banques et d’autres institutions vers les partis politiques occidentaux et les médias qui font la propagande du récit russe et leur saisie. Nous exigeons également que l’on révèle l’étendue de l’influence de Poutine parmi les politiciens et les élites économiques occidentales même si elles ont maintenant fait volte-face et condamné l’invasion de l’Ukraine.
    * Des mesures doivent être prises pour accélérer le refus de l’invasion de Poutine et minimiser les pertes en vies humaines et les souffrances de la guerre.

    Tâches du mouvement antiautoritaire
    * Exprimer activement notre position contre l’invasion en étant (contrairement aux politiciens) conséquent à l’échelle mondiale.
    * Soutenir les antiautoritaires en Ukraine et en Russie, les écouter, les informer (positionnements et devenirs), leur montrer notre solidarité en permanence.
    * Construire des structures internationales capables d’une entraide efficace.
    * Fournir une assistance directe aux réfugiés. Dans un premier temps, au moins à ceux et celles de nos propres rangs, et plus tard à d’autres, pour ne pas être victimes de la politique d’asile déshumanisée et de l’exploitation économiques.
    La paix capitaliste vaut certainement mieux que la guerre capitaliste mais elle n’est pas notre objectif. L’objectif est d’en finir avec le capitalisme, d’en finir avec les frontières, d’en finir avec les classes, c’est-à-dire de parvenir à des sociétés libres, autonomes et socialement justes à l’échelle mondiale, avec toute la diversité que peuvent apporter la liberté politique et économique et l’émancipation individuelle et collective peuvent apporter.

    Publié par la Fédération Anarchiste Ibérique le 9 mars 2022. Traduction de l’espagnol par Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA
     
  21. Allez ! Encore une fois, tu nous chies un énième communiqué blablabla d'un énième obscure groupe anarchiste... Pfff !
    Ça devient relou voire vraiment pitoyable !
    Si pour toi le "Soutien anarchiste à l'Ukraine" (comme t'as si bien nommé ce post :)) se limite à des déclarations bisounours bien-pensant, franchement la Lutte est mal barrée !!! :( + :)

    Pas besoin de t'afficher ici, si ta contribution se limite à copier/coller ce que tout le monde peut trouver direct sur le net !
    Et encore moins d'utiliser ces communiqué pour te donner une posture politique !!!
     
  22. ninaa
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  23. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Je ne copie colle pas plus que toi ou quiconque, et je ne crois pas qu'il soit interdit sur un forum libertaire d'afficher des positions de soutien aux pacifistes, réfugiés et déserteurs. Je m'en fous de me faire traiter de bisounours, ça m'est égal de ne pas avoir l'air sévèrement burnée.

    Peu importe qu'un groupe soit "obscur" (plus obscur en tout cas que l'union sacrée belliciste des médias mainstream), mais le communiqué ci dessous a été rédigé collectivement par l'internationale des fédérations anarchistes:

    [​IMG]

    Contre la guerre, pour une solidarité mondiale
    04-04-2022


    Le Comité des relations de l’Internationale des fédérations anarchistes (CRIFA) s’est réuni à Marseille les 19 et 20 mars 2022, et a discuté des questions relatives à la guerre en cours en Ukraine. Bien qu’il y ait des points de vue différents sur certains points entre les Fédérations membres, sur lesquels nous nous engageons à poursuivre un échange et une discussion constructive, d’importants points communs sont ressortis de la discussion.

    Nous condamnons l’agression criminelle contre l’Ukraine promue par le gouvernement russe, ainsi que tous les militarismes, et nous sommes solidaires des personnes opprimées des deux côtés de la frontière, en promouvant un soutien actif aux victimes du conflit, aux réfugiés, aux déserteurs et aux prisonniers de tous les côtés de cette guerre et de son expansion potentielle. Dans les contextes dans lesquels nos différentes fédérations opèrent, nous devons dénoncer et nous opposer au rôle de l’OTAN, des États-Unis et de l’UE qui créent également les conditions préalables permettant à l’État russe d’attaquer son voisin plus faible avec la complicité de sa marionnette, la Biélorussie. Nous dénonçons la montée de l’autoritarisme dans le monde ces dernières années, qui a vu le rôle croissant des armées dans les politiques publiques. Dans la situation actuelle, nous soulignons particulièrement la militarisation croissante de la société dans le contexte d’un réarmement croissant dans l’UE, au milieu d’appels généralisés à une armée européenne, au détriment des dépenses sociales.

    Les populations pauvres et opprimées du monde sont toujours les perdants des guerres. Ils sont devenus de la chair à canon, ont été déracinés de leurs foyers et sont confrontés à la pauvreté et à la maladie à cause de cette guerre. Dans le même temps, les patrons du monde continuent à travailler pour contrôler les ressources du monde. Nous nous opposons au capitalisme mondial et au nationalisme qui sont les causes de la guerre. Au lieu de cela, nous devons mener la guerre de classe, en contrant l’industrie de guerre et les dépenses publiques pour la guerre, ainsi que toute la logique de la guerre, et promouvoir des mobilisations horizontales plus larges des travailleurs et des collectivités.

    De même, nous soulignons le danger de commettre l’erreur de défendre "notre" nation ou "notre" pays, en mettant en avant nos positions anti-nationalistes et défaitistes/de refus, car notre ennemi se trouve dans "notre" pays et c’est "notre" État national ou notre bourgeoisie nationale. Au lieu de cela, nous visons à construire la solidarité entre tous les prolétaires, et à souligner le caractère mondial des États capitalistes.

    Confirmant nos valeurs historiques d’internationalisme, de solidarité et de parenté mondiale au-delà des frontières, nous confirmons notre opposition à tous les crimes et massacres perpétrés par le capital et l’État, du génocide des peuples noirs et indigènes qui se poursuit aujourd’hui au Brésil, en Amérique latine et dans tout le Sud, à la destruction de l’environnement perpétrée par la logique des États, du profit et des marchés qui menace la vie même de notre planète.

    Communiqués - IFA - Fédération Anarchiste

    Dans la guerre perpétuelle des oppresseurs contre les opprimés, nous constatons l’aggravation des conditions de vie des pauvres dans le monde en raison des pandémies et des guerres régionales qui ont commencé ces dernières années, en raison de l’augmentation du coût des produits de base et des dépenses supplémentaires en armement dues à l’économie de guerre. Nous soulignons tout particulièrement la tragédie des migrants, des personnes marginalisées et racisées qui se voient refuser les droits les plus élémentaires, et nous sommes aux côtés des derniers, des oubliés, des discriminés, contre les États, le capitalisme, le fascisme, le racisme, le patriarcat et l’exploitation.

    Le Comité des relations de l’Internationale des fédérations anarchistes

    [​IMG] [​IMG]
     
  24. ninaa
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  25. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Bref aperçu de la Résistance à la guerre en Russie et en Ukraine
    Article écrit par les anarchosyndicalistes russes

    Original : Антивоенные выступления в России и Украине | Международная ассоциация трудящихся

    [Traduction Initiative de Solidarité Olga Taratuta, commentaire de la traductrice NdT entre crochets]

    Le conflit militaire russo-ukrainien actuel a conduit à une explosion sauvage du nationalisme le plus dégoûtant et le plus caverneux des deux côtés de la ligne de front. En Russie, le Pouvoir appelle à "écraser" l'ennemi, en Ukraine - à se battre pour la "mère patrie" jusqu'au dernier homme. Dans les deux États, la propagande cherche à "déshumaniser" l'ennemi autant que possible et, malheureusement, de nombreux citoyens ordinaires tombent dans ce piège tendu par les dirigeants. Même de nombreux "gauchistes" et "anarchistes" se précipitent avec empressement pour soutenir l'effusion de sang, intoxiqués par le poison patriotique.

    Malheureusement, c'est toujours le cas au début des guerres menées par les États. Il suffit de se rappeler les cortèges hystériques des masses qui défilaient [au cri de « A Berlin » ou « A Paris] à la veille puis lors des premières semaines de la Première Guerre mondiale. Puis plusieurs années de guerre s’écoulèrent - et [en 1917] les masses, exaspérées par les difficultés, la tromperie et la souffrance – supprimèrent presque le monde des États et du Capitale, qui avait donné lieu à cette guerre ... Maintenant, hélas, nous sommes infiniment loin de tout cela. Certes, cela semblait aussi très loin en août 1914 ...

    Les actions des gens de Russie et d'Ukraine contre les "opérations militaires », les hostilités, la destruction et les effusions de sang, méritent d'autant plus d'attention et de respect. Le mois écoulé depuis l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes permet déjà un bref aperçu des principales formes et méthodes des protestations contre la guerre.

    Commençons par la Russie. Ici, dès le premier jour, des manifestations de masse contre la guerre ont commencé, et se sont prolongées sans arrêt pendant deux à trois semaines. Au début, elles se déroulaient généralement quotidiennement, et dans tout le pays. Tous ces rassemblements étaient illégaux et en conséquence brutalement dispersés. En plus des rassemblements de rue et des manifestations, d'autres méthodes sont également utilisées – apposer des affiches, dessiner des graffitis, distribuer des tracts, diffuser des autocollants et distribuer du matériel anti-guerre.

    Il y a eu aussi quelques actions plus radicales. Par exemple, à Moscou, l'étudiante Anastasia Levashova a lancé un cocktail Molotov sur la police le 24 février ; le tribunal l'a condamnée à 2 ans de prison. Dans la nuit du 28 février, un bureau de recrutement militaire à Lukhovitsy près de Moscou a été incendié. À Saint-Pétersbourg, un policier a été aspergé de gaz au poivre. Dans la nuit du 1er mars, à Smolensk, un poste de police a été incendié. Dans la nuit du 3 mars, un cocktail Molotov a été lancé contre les fenêtres d'un centre de recrutement à Voronej. Il a également été rapporté que deux cocktails Molotov ont été lancés sur le mur du Kremlin à Moscou Un poste de police à Krasnoïarsk a été incendié. Le 5 mars, une tentative a été faite pour mettre le feu au bureau de recrutement de Berezovsky (région de Sverdlovsk) avec un cocktail Molotov ...

    La plupart des protestations sont spontanées. Dans un certain nombre de cas, elles sont appelées par l'opposition libérale bourgeoise, et le 8 mars ce fut à l’appel d’organisations féministes. Malheureusement, tous les manifestants ne peuvent pas être considérés comme véritablement anti-guerre, c'est-à-dire véritablement opposés à tous les belligérants. Parmi les manifestants (en particulier les libéraux), il y a de nombreux partisans du gouvernement d'Ukraine et on a pu aussi y observer quelques sympathisants de l'OTAN.

    Le nombre exact de manifestants est inconnu, mais le nombre de villes dans lesquelles des manifestations ont eu lieu et le nombre de personnes détenues et réprimées lors des manifestations en disent long sur l'ampleur du mouvement. Au total, des manifestations ont été organisées dans plus de 100 villes et villages. Selon des militants des droits de l'homme, rien que le 13 mars, la police a arrêté environ 15 000 personnes lors de ces manifestations.

    Seuls quelques personnes ont été libérées avec un simple "avertissement" [surtout dans les premiers jours des manifestations contre la guerre] ; mais des milliers de personnes ont été condamnées des amendes ou à des arrestations administratives. Rien qu'à Saint-Pétersbourg, au 25 mars, les tribunaux ont examiné 3710 cas: 861 personnes ont été condamnées à une amende, 2456 ont été soumises à une arrestation administrative, 123 ont été condamnées à des travaux forcés [TIG].

    Quelques manifestants encourent des peines encore plus sévères, à savoir des sanctions pénales. Les nouvelles lois sur la diffusion de « fausses informations » et le « discrédit de l'armée » prévoient des peines de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans. Dans le mois qui a suivi le déclenchement des hostilités, 60 affaires pénales ont été engagées, d'une manière ou d'une autre liées aux manifestations. 46 personnes ont fait l'objet de poursuites pénales (en relation avec cette nouvelle loi). Neuf d'entre elles sont en détention, trois sont assignés à résidence et deux autres sont interdites de certaines activités. Au moins cinq des accusés se sont enfuis hors de Russie. Au total, des procès ont été instruits dans 22 régions de Russie : Adyguée, Tatarstan, Carélie, Moscou, Ingouchie, Saint-Pétersbourg, Kemerovo, Tomsk, Tyumen, Belgorod, Vladimir, Moscou, Tula, Sverdlovsk, Pskovskaya, Samara, Rostov, régions de Novossibirsk, territoires de Crimée, Primorsky, Krasnodar et Trans-Baïkal.

    Les affaires pénales font l'objet d'enquêtes en vertu de 14 articles différents du code pénal : 10 en vertu du nouvel article 207.3 du Code pénal de la Fédération de Russie sur les «fausses informations militaires », 9 en vertu de l'article 214 du Code pénal de la Fédération de Russie (partie 2) " Vandalisme motivé par la haine" (utilisé contre au moins trois artistes de rue - à Moscou, Vladimir et Ekaterinbourg), 9 - en vertu de l'article 318 du Code pénal de la Fédération de Russie (partie 1) sur « le recours à la violence contre des représentants des autorités », 2 - sur des accusations de « justification du terrorisme » (à Kazan et Petrozavodsk), etc …. En outre, on relève des charges de « hooliganisme », « insulte à un responsable gouvernemental », « incitation à des activités extrémistes », « incitation à la haine », « stockage de munitions », « incitation à des émeutes de masse » et même « profanation des corps des morts et de leurs lieux de sépulture ».

    En Ukraine, les manifestations anti-guerre sont encore plus difficiles qu'en Russie. Outre les répressions des autorités, qui ont commencé à bannir et arrêter les opposants politiques et à adopter des lois antiterroristes (dont des peines pour « collaboration avec l'agresseur », « pillage » et « haute trahison » allant de 15 ans de prison à la réclusion à perpétuité) , les conditions des hostilités elles-mêmes empêchent les protestations. Comment se rendre à des actions de rue sous une grêle de missiles et d'obus russes qui menacent directement votre vie ? Cependant, il est possible, sur la base d'informations fragmentaires, de présenter au moins une image générale de ce qui s’y passe.

    L'une des actions les plus courantes dirigées objectivement contre les conséquences d'un conflit militaire est le soi-disant « pillage », dont de nombreux cas ont été signalés dans de nombreuses villes d'Ukraine. Bien sûr, une grande variété d'incidents de natures différentes peuvent être inclus ns cette catégorie – depuis le banditisme, des meurtres et des vols contre la population civile jusqu’aux véritables protestations sociales, lorsque les habitants des villes et des villages, privés de nourriture et d'autres biens essentiels, les exproprient simplement dans les commerces et les boutiques. De telles « expropriations populaires » et « émeutes de la faim » ont été signalées dans les villes contrôlées par les autorités ukrainiennes, et dans celles occupées par les troupes russes.

    Il y a eu des tentatives de la population d’arrêter l’entrée de matériel militaire russe dans les zones d’habitation afin d'éviter leur destruction. Ainsi, à Koryukovka (région de Tchernihiv), le 27 février, des résidents locaux sont sortis pour aller à la rencontre des chars russes, ont arrêté la colonne et ont entamé des négociations avec elle. En conséquence, ils ont convenu que l'armée n'entrerait pas dans la ville. [on a vu aussi les images de ces ukrainiens qui chassaient les soldats russes qui essayaient d'occuper leur maison, ou encore les foules qui faisaient reculer les camions militaires en leur disant de retourner chez eux].

    Le 26 mars, le maire de la ville ukrainienne de Slavutych a eu des entretiens avec les troupes russes qui sont entrées dans la ville et s'est mis d'accord avec eux sur la démilitarisation. Il leur a assuré qu'il n'y avait ni soldats ni armes dans la ville et a persuadé les soldats de la quitter. L'armée russe a promis de "ne pas fouiller les maisons", mais les gens doivent remettre volontairement les armes non destinées à la chasse. A 200 marins russes de la 155e brigade avaient refusé de participer aux opérations militaires, mais cette affirmation ne peut être vérifiée. Il a également été signalé le refus du personnel militaire de la 810e brigade de marine stationnée en Crimée de participer au débarquement dans la région d'Odessa.

    Il existe d'autres témoignages, très fragmentaires [NdT : essentiellement tirés de la presse officielle et donc toujours à prendre avec précaution]et qui ne permettent pas de juger de l'ampleur du phénomène. La mère de l'un des soldats affectés à une unité de la région de Leningrad a déclaré que son fils, comme beaucoup d'autres qui avaient été enrôlés dans l'armée, avait été contraint de signer un contrat avec l'armée. En janvier, une unité a été envoyée à Koursk, puis à Belgorod, puis ils ont commencé à être envoyés pour combattre en Ukraine. "Selon la femme, les soldats sont emmenés en Ukraine pour combattre, mais certains d'entre eux refusent, on les menace d’un procès pour désertion"

    Un soldat sous contrat d'Ufa, Albert Sakhibgareev, a déclaré que sa brigade, qui étaient fin février en exercices dans la région de Belgorod, a reçu des mitrailleuses et l'ordre de tirer depuis les installations d'artillerie « quand ils en recevraient l’ordre ». Les soldats ont commencé à douter qu'ils s'agissait d’un entraînement lorsque des coups de feu en retour ont volé dans leur direction. Après cela, Sakhibgareev a regardé les nouvelles sur son téléphone portable et a découvert que la Russie avait envoyé des troupes en Ukraine. Une semaine plus tard, il a été battu par un sous officier, a quitté l'unité et est rentré chez lui à Ufa. Il risque 7 ans de prison pour désertion.

    12 combattants des OMON [forces spéciales du ministère de l'intérieur russe, dépendent de la garde nationale] de Krasnodar, ainsi que le commandant Farid Chitaev, ont refusé d'entrer en Crimée. Les combattants de la Garde russe ont expliqué qu’ils refusaient d'exécuter un ordre illégal - aucun des combattants n'ayant été informé des tâches et des conditions de l'opération spéciale. Personne n'a accepté d'y participer. Les combattants ont été renvoyés du service.

    Après la destruction de leur peloton par du matériel lourd, plusieurs combattants survivants de l' OMON d’Izhevsk ont quitté le territoire ukrainien et ont envoyé leur lettre de démission.

    Fin mars, l’ancien président d'Ossétie du Sud a reconnu que certains des soldats, de la 4e base militaire de la garde de la Fédération de Russie, recrutés dans cette république pour participer aux hostilités en Ukraine étaient rentrés du front sans autorisation.

    De même en Ukraine, tout le monde n'est pas désireux de "défendre la patrie". En témoignent les affiches vues dans les premiers jours du conflit à Odessa. En noir et blanc, le commandement des Forces armées ukrainiennes demande sévèrement : « Vous ne voulez pas vous battre ? Cela signifie que vous n'aimez pas votre pays ». Naturellement, l'apparition même d'une telle agitation témoigne du fait qu'il existe un certain nombre des personnes «non aimantes».

    Les autorités ukrainiennes ont annoncé la mobilisation générale et qu’elles ne laissaient pas les hommes âgés de 18 à 60 ans quitter le pays. Néanmoins, comme le rapportent des compagnons anarchistes d'Ukraine, en réalité, la mobilisation à grande échelle ne fonctionne pas, contrairement à 2014-2015, lorsque les raids massifs pour enrôler les personnes passibles du service militaire en Ukraine étaient monnaie courante. Au cours de la première semaine d'hostilités, ils ont tenté de donner des assignations aux personnes qui passaient les check-points, mais cela a ensuite été déclaré illégal.

    Cependant, de nombreux hommes tentent de franchir illégalement la frontière avec les pays voisins. Début mars, un correspondant ukrainien de la BBC a déclaré qu'au poste de contrôle de Mogilev-Podolsky, à la frontière avec la Moldavie, "à chaque seconde, sinon dans chaque première voiture, il y avait des hommes en âge de servir qui essayaient de fuir à l'étranger, mais ils se sont fait refouler". Comme me l'a dit le garde-frontière, « certaines voitures ont simplement fait demi-tour, dans d'autres, les femmes ont pris le volant et les hommes sont partis ».

    Selon un député du conseil municipal de Moukatchevo en Transcarpatie, chaque jour des centaines d'hommes, contrairement à la loi martiale actuelle, traversent la frontière avec les pays de l'UE. Le passage coûte beaucoup d'argent. En Transcarpatie, ce commerce parallèle a déjà atteint une échelle industrielle. Le coût d'un certificat et du transfert vers la Pologne atteint 2000 euros [pour mémoire, en 2021 le salaire moyen d’un médecin était de 9000 hryvnia, soir environ 260 euros, et 7 000 hryvnia (environ 203 euros) pour les infirmières confirmées ].

    Dans la région d'Odessa, les passeurs prennent 1 500 dollars par personne. Le site d’info « Edition LIGA.net » qui a étudié ce "marché" indique que cela peut même atteindre des sommes dix fois plus importantes. Ceux qui fuient la guerre sont envoyés en Pologne, Roumanie, Moldavie, dans une moindre mesure - en Hongrie. Plus de 1 000 hommes en âge de servir ont été arrêtés à la frontière pendant les 21 jours du conflit, selon le service des frontières ukrainien.

    Dernièrement, la presse a reporté l’existence de canaux organisés pour le transport de personnes à travers la frontière dans les régions de Vinnitsa, Chernivtsi, Odessa et Lviv.

    Bien sûr, tous les hommes qui cherchent à quitter le pays illégalement ne doivent pas être considérés comme des personnes contre la guerre. Il y a beaucoup de gens riches parmi eux [les compagnons ukrainiens du groupe Drapeau Nor avaient d’ailleurs signalés que dès le 16 février, soit une semaine avant le déclenchement de la guerre par Poutine, les oligarques ukrainiens avaient commencé à envoyer leur famille à l’étranger pour les mettre à l’abris ] , car trouver de l'argent pour payer le passage de la frontière n'est pas une tâche facile. Quelqu'un, peut-être, vendra tout, mais les riches s'en fichent. Ils déclenchent et provoquent des guerres, puis se cachent en toute sécurité à l'étranger, laissant des gens ordinaires s’entretuer et mourir pour eux. On observe d’ailleurs le même phénomène de la part de « l'élite » russe qui s'est lancée dans l'émigration.
    Au 28 mars, plus de 340 infractions pénales ont été enregistrées en Ukraine, au motif de "réduction de la capacité de défense de l'Ukraine sous la loi martiale", dont environ 100 sont pour haute trahison et collaboration. Plus de 1 700 citoyens ukrainiens de sexe masculin en âge de conscription ont été identifiés comme souhaitant franchir illégalement la frontière du pays. Cela a été annoncé par la conseillère en communication du Bureau d'État des enquêtes, Tatyana Sapyan.

    Pour tenter de réprimer la désertion, les autorités ont présenté au parlement (la Verkhovna Rada) le projet de loi n° 7171, qui menace jusqu'à 10 ans de prison les hommes en âge de servir qui ont illégalement quitté l'Ukraine sous la loi martiale.

    Enfin, les habitants de la République de Donetsk signalent également une mobilisation forcée . Des hommes sont saisis dans la rue, armés et envoyés au front sans aucune préparation. Ceux qui le peuvent essaient de se cacher chez eux et de ne pas sortir. C'est aussi l'un des moyens de résister à la guerre !
     
  26. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  27. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    La fin de la manifestation pacifique
    Ce texte a été publié par Anarchist Militant le 30 mars 2022.

    Les manifestations pacifiques et « légitimes » en Russie ont été réprimées. De plus, c'est désormais impossible par définition : l'État a adopté une nouvelle législation en quelques jours, grâce à laquelle même en scandant « Non à la guerre ! est considéré comme illégal. Les militants libéraux des droits de l'homme distribuent déjà des consignes : ne criez pas et n'écrivez pas « Non à la guerre ! Les journalistes pro-gouvernementaux feront se retourner Orwell dans sa tombe, répandant avec ferveur l'idée que le slogan « Non à la guerre ! provenaient de tracts nazis.

    Pour quiconque suit la politique de première main et étudie l'histoire des mouvements de protestation, il est évident que dans les conditions des dictatures fascistes (ou des dictatures s'efforçant de devenir fascistes), la protestation sera réprimée à moins qu'elle n'adopte des formes radicales et offensives. Après tout, comment les gens peuvent-ils gagner s'ils fuient la police anti-émeute ?

    Nous savons que des anarchistes et des antifascistes ont participé à ces manifestations dans de nombreuses villes dans les premiers jours de la guerre. Et ils ont plutôt bien réussi.

    Cependant, cela n'a aucun sens maintenant pour les anarchistes d'aller aux "actions de protestation" centralisées, c'est-à-dire, debout rituelles sur les places principales, que la "Navalny Team" [les partisans d'un politicien emprisonné, Alexei Navalny] et d'autres groupes libéraux continueront d'annoncer pendant un certain temps : vous serez chargé dans une paddy wagon avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Au moins, cela n'aura de sens que lorsque la rue entrera dans une nouvelle phase - lorsque les gens se prépareront à une confrontation active, lorsque les cris de "honte!" sont remplacés par des rafales de bouteilles à la police. Ensuite, viendra le temps de rejoindre les personnes prêtes à agir. Mais essayer de convaincre les gens d'utiliser la force, alors qu'ils répondent en vous stigmatisant comme un provocateur et en criant "nous sommes pour la paix", est à la fois suicidaire et un gaspillage de ressources humaines, qui, hélas, sont déjà rares.

    [​IMG]
    Anarchistes en Allemagne.

    Action directe
    Dans ces conditions, peu de tactiques peuvent, en principe, être utilisées. Par exemple, si nous revenons au sujet des rassemblements et actions similaires, les anarchistes, travaillant avec d'autres initiatives, peuvent - au lieu de tenir un rassemblement, qui est facile à réprimer - en organiser plusieurs, dans différentes parties de la ville, coulant comme de l'eau. des punisseurs [c'est-à-dire la police anti-émeute], distribuant du matériel de sensibilisation en cours de route.

    Cependant, nous voulons parler d'une autre tactique, l'action directe.

    Mettre le feu à un bureau de recrutement, bien. Mais pas assez bon. Plus précisément, l'incendie symbolique du bureau d'enregistrement et d'enrôlement militaire (dans l'esprit de jeter un cocktail Molotov dans un mur de béton) ne suffit pas à justifier de risquer la liberté d'un révolutionnaire.

    Nous sommes peu nombreux. Par conséquent, chacune de nos actions doit être la plus efficace possible. Si vous êtes prêt à mettre le feu au bureau de recrutement, faites-le avec un maximum d'efficacité (le coefficient de performance). Passez un mois à vous préparer si vous le devez, mais faites-le bien.

    L'efficacité de l'action peut être évaluée selon trois critères : les dommages matériels à l'État, l'impact de l'actualité de l'action et la préservation de la capacité de combat des partisans par la suite.

    Il faut s'efforcer de maximiser l'efficacité sur les trois échelles, et de sacrifier chacune d'entre elles (surtout la dernière) uniquement pour obtenir un énorme avantage dans les catégories restantes.

    Commençons par le dernier critère. Ce ne sont pas les dommages ponctuels de l'action qui nous importent. Même si vous brûlez un bureau d'enrôlement militaire, cela n'arrêtera pas l'agression impériale. Ce qui importe, c'est le dommage total que le partisan (ou ceux inspirés par les actions du partisan) aura le temps d'infliger avant d'être arrêté. D'où l'importance des mesures de sécurité, qui ont déjà été mentionnées plus d'une fois (nous n'entrerons pas dans les détails ici, car nous ne rédigeons pas de consignes, mais discutons d'un concept général). Aussi, cela implique la nécessité de trouver un équilibre entre la taille du groupe (qui peut augmenter les dommages causés, et permet aussi une meilleure sécurité lors de l'événement) et les risques de fuites d'informations.

    «L'autre jour, j'ai incendié le bureau d'enregistrement et d'enrôlement militaire de la ville de Lukhovitsy, dans la région de Moscou, et l'ai filmé sur gopro. J'ai peint la porte aux couleurs du drapeau ukrainien et j'ai écrit : « Je n'irai pas tuer mes frères ! Après quoi, j'ai escaladé la clôture, aspergé la façade d'essence, brisé les vitres et y ai envoyé des cocktails Molotov. Le but était de détruire les archives avec les dossiers personnels des recrues, qui s'y trouvent. Cela devrait empêcher la mobilisation dans le quartier. J'espère que je ne verrai pas mes camarades de classe en captivité ou des listes de morts… Les Ukrainiens doivent savoir qu'en Russie nous nous battons pour eux, tout le monde n'a pas peur et tout le monde n'est pas indifférent. Nos manifestants doivent être inspirés et agir de manière plus décisive. Et cela devrait encore briser l'esprit de l'armée et du gouvernement russes. Faites savoir à ces enfoirés que leur propre peuple les déteste et les éteindra. La terre va bientôt commencer à brûler sous leurs pieds, l'enfer les attend chez eux aussi.

    Pour discuter des critères de dommages matériels à l'État et de l'impact de la nouvelle de l'action, à titre d'exemple, nous pouvons considérer l'action de l'incendiaire Lukhovitsky. Son objectif était de détruire les archives contenant les dossiers personnels des recrues, ce qui représente clairement un préjudice important pour l'État (un objectif qui est d'ailleurs réalisable même seul). Pour diffuser des informations sur l'action, il ou elle a filmé l'action en vidéo et lancé un appel.

    Si vous voulez causer des dommages matériels au système, réfléchissez bien à la manière dont vous pouvez y parvenir, aux moyens à utiliser et à la meilleure cible à atteindre. On connaît pas mal de cas où des cocktails Molotov lancés par des insurgés n'ont pas mis le feu à quoi que ce soit et n'ont pas causé de dégâts matériels. En outre, évaluez non seulement le caractère spectaculaire et le battage médiatique de l'action (par exemple, lancer des cocktails Molotov), mais également son efficacité - il est souvent plus efficace de ne pas utiliser de projectiles, mais (par exemple) de verser du carburant à travers une fenêtre cassée.

    Par conséquent, avant de planifier une action, assurez-vous d'étudier les documents sur les différentes armes et de choisir celles qui sont à votre disposition. […]

    A l'ère de l'information, il n'y a pas d'effet sans une bonne couverture informationnelle de l'action. Faites une déclaration courte mais accessible sur la raison pour laquelle vous attaquez cet objet particulier et sur l'effet que vous souhaitez en tirer. (Court est important, car les manifestes verbeux sont difficiles à comprendre et à lire, et en plus, l'échelle du texte doit correspondre à l'échelle de l'action, de peur qu'il ne soit involontairement humoristique.) action.

    À l'heure actuelle, l'insurrectionnalisme est un sujet principalement pour les groupes clandestins anarchistes - les autres le rejettent comme une provocation. Par conséquent, tout d'abord, il vaut la peine de trouver les plus grandes chaînes anarchistes qui pourraient soutenir une telle action, et de trouver la meilleure façon de leur envoyer du matériel à distribuer.

    Mais vous pouvez aussi essayer de l'envoyer non seulement à des plateformes anarchistes, mais aussi à des médias indépendants - la situation évolue, ce qui signifie que, peut-être, l'un d'eux mentionnera également votre action, surtout si elle est étayée par une vidéo à l'appui. . Faites attention aux médias qui travaillent désormais depuis l'étranger - ils ont moins d'autocensure interne. Ce serait bien si l'un des camarades traduisait le communiqué en anglais pour couvrir l'action à l'étranger.

    Un schéma simplifié nous semble le suivant. Un cocktail Molotov à la gendarmerie, dont personne n'a connaissance et qui ne cause aucun dommage tangible, ne vaut rien, voire est négatif, du point de vue de l'efficacité. Mais la destruction d'équipements coûteux ou de documents importants, ou une action qui déstabilise le travail des institutions étatiques, est un positif du point de vue de l'efficacité, dont la valeur peut être multipliée plusieurs fois par une couverture médiatique habile.

    Rappelons-nous encore une fois l'incendiaire Lukhovitsky. La destruction des archives est une bonne chose, mais le fait que des milliers de personnes aient pris connaissance de cet acte en multiplie plusieurs fois l'efficacité.

    En même temps, bien sûr, en plus de l'action directe, même à un tel moment, les révolutionnaires ont besoin de faire autre chose. Tout d'abord, l'agitation, impliquant les larges masses dans le processus. En effet, outre l'affaiblissement de l'État (qui est le but des attaques ciblées), il doit aussi y avoir une initiative dans la société qui s'empare de l'agenda et reconstruise le monde sur la base de la liberté et de l'autodétermination.

    Cependant, il convient de garder à l'esprit que maintenant, même la sensibilisation la plus anodine peut être punie assez sévèrement. Il faut se souvenir des menaces d'un salaud connu du Centre anti-extrémiste Okopnyi contre une personne qui répandait des autocollants anti-guerre. Il est temps d'abandonner la pensée "Je ne fais rien d'illégal, rien ne me menace". Quoi que vous fassiez, faites attention à votre propre sécurité et soyez prêt pour les rencontres avec les agents de l'État.

    CrimethInc. : Russia: Waiting for the Wheel of History to Turn : Reflections on the First Phase of the Russian Anti-War Movement
     
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