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Cuba

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par ninaa, 4 Janvier 2019.

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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba : dialogue d’après-manifestations
    26 juillet 2021 par Floréal

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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Divergences de vue chez les opposants cubains de France au régime castriste
    29 juillet 2021 par Floréal

    Dans la nuit du 26 au 27 juillet, trois cocktails Molotov ont été jetés en direction de l’ambassade de Cuba à Paris. Deux d’entre eux ont atteint les locaux, ne faisant que des dégâts très minimes. A l’arrivée des pompiers, le feu avait déjà été éteint par les occupants de l’ambassade.
    Cette action n’a jusque-là fait l’objet d’aucune revendication. L’ambassadeur de Cuba en France, récitant le catéchisme castriste habituel, en a rejeté indirectement la responsabilité sur « le gouvernement des Etats-Unis » et « les ennemis de Cuba », confondant sciemment le pays et son régime politique détestable. Il est vrai, par ailleurs, qu’il est rare de jeter des cocktails Molotov sur des locaux amis.
    Dans la journée qui a suivi, l’association Unis pour la liberté et la démocratie à Cuba (ULDC), composée d’opposants cubains au régime communiste vivant en France, et opposée à toute action violente, rendait public un communiqué condamnant nettement cette action et demandant aux autorités françaises de diligenter une enquête afin de retrouver ses auteurs. Très naïvement, l’association, que l’ambassade cubaine ignore superbement, demandait à l’ambassadeur de lui fournir de plus amples informations sur cette attaque et sur les démarches entreprises par lui auprès des autorités françaises.

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    De son côté, l’Association européenne Cuba Libre, sous la plume de son président, Laurent Muller, et de l’écrivain cubain en exil Jacobo Machover, qui a qualifié le communiqué de ULDC d’« infâme », tenait un propos contraire. Rappelant que cet acte « se produit au moment où les forces répressives dans l’île procèdent à des arrestations et des condamnations iniques contre les citoyens pacifiques qui ont osé braver le régime communiste », les membres de cette association se solidarisent très nettement « avec l’action menée contre l’ambassade illégitime de notre pays en France ».
    « Il ne s’agit pas d’une “attaque terroriste” menée par “l’impérialisme américain” mais d’un acte de protestation de citoyens libres, qui réclament la libération de tous les prisonniers politiques et le rétablissement de la démocratie et de la liberté à Cuba »,
    affirment-ils après avoir dénoncé les gouvernements espagnol et français qui, par le biais d’entreprises, « participent de l’oppression du peuple cubain, n’hésitant pas à envoyer des armes par destination (par exemple des véhicules Peugeot concédés à la Police nationale révolutionnaire) aux sbires du régime ».
    Si l’on peut comprendre qu’une association qui rejette toute violence ne soit pas solidaire de l’action menée contre l’ambassade cubaine, demander qu’une enquête soit menée pour qu’on retrouve ses auteurs, et par là même approuver la répression qui les touchera si on les trouve, est une démarche fort regrettable. Dans ces cas-là, on ne dit rien. Car si les auteurs de cet acte sont bien des opposants cubains ayant opté, eux, pour d’autres méthodes de lutte contre une dictature, une certaine retenue commande qu’on ne se range pas du côté de la répression – que réclame aussi l’ambassade cubaine – lorsqu’on est en désaccord avec ces méthodes.
    Une certaine éthique me semble de très loin préférable au désir de respectabilité à tout prix.
     
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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba brûle-t-il ?
     
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  8. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Info Libertaire - Actualité militante et info anarchiste

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  10. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Face au mécontentement social, le régime cubain opte pour davantage de censure et de répression
    24 août 2021 par Floréal

    Le 11 juillet dernier, Cuba a connu les plus importantes manifestations de rejet de la dictature depuis que celle-ci a été instaurée, il y a plus de soixante ans maintenant. Les réseaux sociaux ont joué un rôle très important ce jour-là, et il était à prévoir que le régime castriste ne resterait pas sans réagir et ne tenterait pas d’étouffer davantage encore, en criminalisant les réseaux sociaux, le peu de liberté d’expression dont dispose le peuple cubain. C’est chose faite aujourd’hui avec un nouveau décret-loi liberticide.

    ____________

    __________

    (D’après le site « Arbol Invertido »)
     
  11. ninaa
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  12. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba : répression contre les opposants (76)
     
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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Aujourd’hui : Luis Armando Cruz Aguilera, Manuel Díaz Rodríguez et Yeremin Salsines Jane.
    Des peines de 8 ans, 14 ans et 21 ans de prison requises contre trois manifestants.


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    Chaque jour apporte son lot d’informations sur les peines requises contre les manifestants du 11 juillet dernier à Cuba.
    Le régime cubain demande que soit infligée une peine de 21 ans de prison au jeune Luis Armando Cruz Aguilera, âgé de 21 ans.
    Arrêté deux semaines après la manifestation à La Havane, le jeune homme a transité par divers lieux de détention avant d’être incarcéré le 23 octobre à la prison Combinado del Este.

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    Huit années de prison ont été requises contre Manuel Díaz Rodríguez, 59 ans, détenu dans la prison de haute sécurité de Guanajay, dans la province d’Artemisa.
    Manuel Díaz Rodríguez s’occupe de sa mère de 93 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, ce dont les autorités n’ont tenu aucun compte.
    Il est accusé, comme les autres manifestants arrêtés, de supposés délits de « désordre public, de désobéissance, d’agression et d’incitation à la révolte ». Il n’a eu droit à recevoir aucune visite depuis son arrestation il y a trois mois et demi.

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    Un procureur de la province d’Artemisa a demandé une peine de 14 ans de prison contre Yeremin Salsines Jane, 31 ans, manifestant du 11 juillet, détenu lui aussi dans la prison de Guanajay.
    Yeremin Salsines Jane a été arrêté violemment ce jour-là et souffre de blessures à la tête. Il est accusé « de désobéissance, d’agression et de désordre public ».

    (D’après le site « ADNCuba ».)

    Cuba : répression (79)
     
  15. ninaa
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  16. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba : bilan (provisoire) des manifestations du 11 juillet
    28 octobre 2021 par Floréal

    Trois mois et demi après les manifestations antigouvernementales massives dans plus de cinquante villes cubaines, le 11 juillet dernier, des organisations indépendantes estiment que plus de 600 personnes sont toujours détenues suite à la vague de répression qui a suivi. Au moins 1 175 personnes ont été arrêtées, selon les informations recueillies jusqu’au 26 octobre par l’organisation indépendante Cubalex. Parmi eux, 612 sont toujours en prison, en attente de jugement.
    Le gouvernement ne publie toujours pas de chiffres officiels sur les arrestations, ni les résultats des procès qui ont eu lieu dans les tribunaux provinciaux. En août, la presse officielle a rapporté que 67 personnes avaient été poursuivies dans le cadre des manifestations. Parmi elles, seules 23 avaient été représentées par des avocats lors de procès express.

    Alors que dans un premier temps les charges retenues concernaient principalement le délit de trouble à l’ordre public, avec une peine privative de liberté pouvant aller jusqu’à un an de prison ou des amendes de 15000 pesos, les procureurs ont récemment commencé à imposer des peines de plus de dix ans et même demandé des peines de plus de vingt ans dans leurs réquisitoires, le plus souvent à l’encontre de jeunes gens.
    Le groupe de travail sur les détentions pour motifs politiques Justicia 11-J a dénoncé la semaine dernière le fait que le bureau du procureur de la province de La Havane a commencé à utiliser le crime de sédition « à connotation politique » pour poursuivre des jeunes gens des municipalités de 10-Octobre et d’Arroyo Naranjo, plus précisément des quartiers de La Güinera et de Mantilla, qui ont participé aux manifestations antigouvernementales des 11 et 12 juillet. Le groupe 11-J a pu consulter les dossiers et a constaté que des peines allant de 13 à 27 ans d’emprisonnement étaient demandées contre 75 personnes, dont de nombreux jeunes âgés de 16 à 21 ans.
    Alain Espinosa, avocat de Cubalex, a qualifié de « terrorisme d’État » les longues peines infligées par les autorités judiciaires cubaines après les manifestations du 11 juillet, et a souligné qu’il s’agit d’une mesure visant à décourager les gens de descendre dans la rue pour manifester.
    « Pourquoi toutes ces sanctions ? Ce qu’ils cherchent depuis longtemps, c’est à instaurer la terreur. C’est un cas typique de terrorisme d’État. Ce qu’ils cherchent, c’est à instiller la terreur pour que le reste de la population s’autocensure, s’empêche d’exercer ses droits, a déclaré M. Espinosa. Ils le font dans un contexte d’autant plus particulier qu’il a déjà été mis en évidence que le peuple, ou une grande partie du peuple, a l’intention d’exercer à nouveau son droit de manifestation pacifique », a-t-il ajouté.
    Une vague d’arrestations similaire à celle de juillet est attendue le 15 novembre*.
    Le gouvernement cubain a également mis en garde la population, la semaine dernière, par l’intermédiaire du bureau du procureur général, quant aux conséquences juridiques que pourrait entraîner la participation à la marche civique pour le changement, prévue le 15 novembre.
    Plusieurs procureurs ont précisé que ceux qui se joindront à l’appel du 15 novembre encourent les délits de désobéissance, de participation à des manifestations illégales, d’instigation à commettre des crimes et délits, prévus et punissables par la législation pénale actuelle de l’île.

    (D’après le site « Cibercuba ».)

    ____________

    * Plusieurs associations (non légales) appellent à des manifestations pacifiques, le 15 novembre prochain, dans toute l’île. Une demande officielle a été adressée au gouvernement, qui a, sans surprise, refusé. Depuis, le régime ne cesse de répéter que la répression envers ceux qui se risqueront à manifester sera sa seule réponse.

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    A Cuba, la liberté d’expression existe. Et celui qui dit le contraire va en prison.
     
  17. pilou-ilou
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  18. libertaire, anarchiste, féministe, anarcho-syndicaliste, syndicaliste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anarcho-fédéraliste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Il y a des anarchistes à Cuba actuellement ?
     
  19. ninaa
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  20. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Polémica Cubana» Blog Archive » L’Anarchisme à Cuba
     
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  22. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    (...)

    Les anarchistes et la révolution cubaine : entre allégresse et désenchantement
     
  23. ninaa
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  24. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Traduction : Daniel Pinós

    Texte publié sur le site de Comunizar : ¿Quiénes somos? - Comunizar
     
    pilou-ilou apprécie ceci.
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  26. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Cuba : répression (89)
     
  27. ninaa
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  28. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
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  30. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Nouvelle vague de lourdes peines à Cuba : de 15 à 26 ans de prison
    29 décembre 2021 par Floréal

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    Wilmer Moreno Suárez : 26 ans d’enfermement.
    Roberto Pérez Ortega : 25 ans.
    Odet Hernández Cruzata :18 ans.
    Reynier Reynosa Cabrera : 19 ans.
    Fredy Beirut Matos : 20 ans.
    Katia Beirut Rodríguez : 20 ans.
    Luis Frómeta Compte : 20 ans.
    Denis Ojeda Álvarez : 23 ans.
    Walnier Luis Aguilar Rivera : 15 ans.
    Yoandry Reinier Sayu Silva : 19 ans.
    Robert Orlando Cairo Díaz : 23 ans.
    Rolando Vázquez Fleita : 21 ans.
     
  31. ninaa
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  32. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Un total de 1916 années de prison pour 128 manifestants du 11 juillet dernier à Cuba
    17 mars 2022 par Floréal

    Le régime cubain a rendu publiques les sentences prononcées contre 128 manifestants du 11 juillet dernier dans deux quartiers populaires de La Havane, la Esquina de Toyo et la Güinera, où les protestations se sont transformées en affrontements entre plusieurs centaines de personnes et les forces de répression.

    Cent vingt-neuf (129) manifestants sont passés devant les tribunaux, et un seul d’entre eux n’a reçu aucune condamnation. Tous les autres ont été jugés pour vol et sédition, un délit que la dictature a abondamment utilisé pour condamner à de lourdes peines de très nombreux manifestants à travers tout le pays.

    La totalité des peines prononcées atteint 1916 années de prison. Une grande majorité de ces peines dépasse les 10 ans d’enfermement. Les peines les plus lourdes concernent Dayron Martín Rodríguez et Miguel Páez Estiven, qui se voient condamnés à 30 années de prison, et Wilmer Moreno Suárez à 26 ans.
    Brandon Luis Becerra, mineur au moment des faits et qui a « célébré » ses 18 ans en prison, a écopé de 13 ans de prison. Walnier Ruiz Aguilar, dont les parents ont fait savoir qu’il souffrait de troubles mentaux, a été condamné à 23 ans de prison. Les peines les plus légères sont de 4 et 6 ans d’incarcération.
    Suivant le catéchisme policier habituellement utilisé par les régimes autoritaires partout où les gens humbles se soulèvent pour le pain et la liberté, les manifestants du quartier de la Esquina de Toyo ont été accusés « d’obéir à des instructions données par des personnes de Cuba comme de l’étranger. Les accusés ont tenté de subvertir violemment l’ordre constitutionnel. Ils ont jeté des pierres et des bouteilles sur plusieurs fonctionnaires et agents de l’ordre, sur des installations de la Police nationale révolutionnaire et des voitures de patrouille ; ils ont renversé une moto et des voitures appartenant à l’Assemblée municipale du pouvoir populaire et ont causé des blessures à d’autres personnes et de graves dégâts matériels ».
    Dans le quartier de la Güinera, un manifestant, Diubis Laurencio Tejeda, avait été tué par balles et cinq autres personnes blessées par un policier. A ce jour, aucune poursuite ne vise cet assassin.
     
  33. ninaa
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  34. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Mar 01 Polémica Cubana» Blog Archive » Cuba déclare que la Russie « a le droit de se défendre »
    CUBA DÉCLARE QUE LA RUSSIE « A LE DROIT DE SE DÉFENDRE »
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    Cuba a appelé mercredi les États-Unis et l’OTAN à répondre aux « demandes fondées de garanties de sécurité » de son allié russe dans la crise ukrainienne, estimant que la Russie « a le droit de se défendre ».

    Lors d’une visite officielle à La Havane du président de la Douma, Viatcheslav Volodine, Cuba a offert mercredi dernier son soutien à la Russie, affirmant que Moscou a « le droit de se défendre » et que l’OTAN devrait tenir compte de sa demande de « garanties de sécurité » dans le conflit avec l’Ukraine a déclaré Esteban Lazo, président de l’Assemblée nationale cubaine.

    Lors d’une réunion au parlement cubain, Lazo et Volodin ont encore renforcé leurs relations en exprimant leur soutien mutuel face aux sanctions américaines, Moscou étant puni pour ses actions contre l’Ukraine. Le député cubain a condamné l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures de la Russie, et a considéré « l’expansion de l’OTAN, qui est une menace pour la Fédération de Russie et le monde », selon le tweet de la Douma.

    À son arrivée, M. Volodin a condamné les sanctions imposées par les États-Unis à son pays et à Cuba.

    « Il y a des sanctions contre la Russie depuis 8 ans, (contre) nos citoyens », a déclaré Volodine sur le réseau social Telegram, sans faire directement référence aux mesures contre son pays annoncées par les États-Unis et d’autres puissances occidentales après que le président Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance de deux régions séparatistes ukrainiennes.

    M. Volodin, le deuxième haut responsable russe à se rendre à Cuba en moins d’une semaine, a condamné l’embargo américain contre l’île, vieux de plus de 60 ans.

    Le parlementaire russe arrive à Cuba alors que le pays est confronté à la pire crise économique qu’il ait connue depuis 27 ans et à de graves pénuries de nourriture et de médicaments dues au renforcement de l’embargo américain et à l’impact de la pandémie.

    « Nous devons développer des relations, nous aider les uns les autres. C’est sur ce point que porteront les réunions d’aujourd’hui (mercredi) », a ajouté M. Volodin.

    Il a rappelé qu’« à une époque, l’(ex)Union soviétique a beaucoup aidé l’île » pour alléger les sanctions américaines, mais « après son effondrement (en 1991), Cuba s’est retrouvée seule face aux défis et aux problèmes ».

    La Douma a ratifié mardi dernier un projet de loi visant à restructurer jusqu’en 2027 la dette cubaine de 2,3 milliards de dollars, contractée entre 2006 et 2019.

    Volodin a visité dans la matinée le monument aux soldats soviétiques tués à Cuba et le Centre Fidel Castro, dédié au défunt leader cubain.

    Le vice-premier ministre russe Yuri Borisov a effectué aussi une visite officielle de l’île vendredi dernier.

    Les visites des deux responsables russes font suite à une conversation téléphonique en janvier entre Vladimir Poutine et son homologue cubain, Miguel Díaz-Canel, au cours de laquelle les deux dirigeants ont discuté du renforcement du « partenariat stratégique » entre Moscou et La Havane.

    Polémica Cubana» Blog Archive » Cuba déclare que la Russie « a le droit de se défendre »

    Samedi dernier, lors de la visite officielle à La Havane du vice-premier ministre russe Iouri Borissov (à gauche), le ministre cubain des Affaires étrangères Ricardo Cabrisas (à droite) avait déjà vivement critiqué « l’hystérie propagandiste » de Washington contre la Russie et « l’expansion » de l’OTAN à ses frontières.
     
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    Cuba et ses prisonniers politiques
    12 avril 2022 par Floréal

    L’organisation Prisoners Defenders, basée à Madrid, a enregistré 1024 nouveaux prisonniers politiques à Cuba entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2022, dont 891 (131 femmes et 760 hommes) sont emprisonnés pour leur participation aux manifestations qui ont secoué l’île les 11 et 12 juillet dernier. Certains d’entre eux attendent d’ailleurs toujours de passer devant un tribunal. Début avril 2021, Prisoners Defenders dénombrait 140 prisonniers politiques.
    En outre, cette organisation estime à 11000 personnes le nombre de prisonniers de droit commun, certains d’entre eux se trouvant derrière les barreaux sous l’accusation d’« attitude prédélictive », très courante à Cuba, qui permet d’enfermer tout individu n’ayant commis aucun délit, mais soupçonné de pouvoir en commettre.
    Sur les 1024 prisonniers politiques enregistrés, 38 sont des mineurs et 20 d’entre eux ont été condamnés à une peine moyenne de sept ans de prison ferme. Sur ces 20 condamnés-là, 16 l’ont été pour « sédition », l’accusation la plus grave et la plus pénalisée à Cuba.
     
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    Mar 29
    CUBA-RUSSIE-UKRAINE. « SANS CONDAMNER LES ACTIONS MILITAIRES DE LA RUSSIE, CUBA S’ÉLOIGNE ENCORE DAVANTAGE DU SOUTIEN À MOSCOU »

    Lorsque Vladimir Poutine a annoncé le début de l’invasion de l’Ukraine, le président de la Chambre basse russe, Viatcheslav Volodine, n’était pas à Moscou, mais à La Havane. Bien que Volodin soit arrivé à Cuba deux jours plus tôt pour une visite officielle, il est presque certain que le gouvernement cubain n’a appris l’invasion de l’Ukraine que lorsque Poutine l’a annoncé urbi et orbi. Selon Fidel Castro lui-même, pendant la crise des missiles – octobre 1962 – l’armée soviétique a sévèrement restreint les informations. Viatcheslav Volodin n’avait pas besoin d’informer le gouvernement cubain de l’invasion russe en Ukraine. La simple présence du président de la Chambre basse russe a suffi pour que le ministère cubain des Affaires étrangères publie une déclaration alignée sur Moscou, deux jours avant l’invasion de l’Ukraine.


    Polémica Cubana» Blog Archive » Cuba-Russie-Ukraine. « Sans condamner les actions militaires de la Russie, Cuba s’éloigne encore davantage du soutien à Moscou »

    Cependant, bien que Volodin ait quitté Cuba près de 24 heures après que Poutine a annoncé le début de la guerre, le gouvernement cubain est resté étonnamment silencieux sur l’invasion de l’Ukraine. Deux jours après le début de l’«opération militaire spéciale» de Poutine contre l’Ukraine, la seule déclaration que l’on pouvait lire sur le site web du ministère cubain des Affaires étrangères était la note diplomatique publiée le 22 février, soit 48 heures avant le début du conflit. Si la position de Fidel Castro sur l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en 1968 était ambiguë – condamnant la violation du droit international, mais la justifiant politiquement – plus ambiguë encore était la déclaration publiée par le ministère cubain des Affaires étrangères 48 heures après le début de l’invasion russe en Ukraine.

    La note du 26 février mettait l’accent sur «une solution diplomatique», pointant avec insistance «l’expansion progressive de l’OTAN vers les frontières de la Russie» comme la raison de la guerre initiée par Poutine. Dans le même temps, le gouvernement cubain a toutefois pris ses distances par rapport à l’agression militaire russe, déclarant que «Cuba […] s’opposera à l’usage ou à la menace de la force contre tout Etat». Le ministère des Affaires étrangères a ensuite «profondément regretté la perte de vies civiles innocentes en Ukraine», ce qui s’oppose à la position officielle russe qui, jusqu’au 28 février, a nié la mort d’Ukrainiens non impliqués dans les forces armées.

    La position de Cuba a été maintenue à l’ONU. Lorsque la condamnation de l’invasion russe en Ukraine a été promue à l’ONU, Cuba ne s’est pas alignée sur le Kremlin, mais s’est abstenue discrètement. Sans condamner les actions militaires ordonnées par Poutine, Cuba s’éloigne de plus en plus du soutien à Moscou. Après la défaite diplomatique de la Russie à l’ONU, le ministère cubain des Affaires étrangères a publié sur son compte Twitter qu’il était «opposé sans ambiguïté à l’utilisation […] de la force contre tout Etat».

    La position de Cuba peut être comprise si l’on examine en détail la politique étrangère de Cuba à l’égard de la Russie. Elle n’a jamais reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie: deux Etats reconnus uniquement par la Russie et très proches alliés. En outre, le 13 janvier, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Riabkov, a déclaré que si les Etats-Unis renforçaient leur présence en Ukraine, la Russie pourrait déployer des «infrastructures militaires» à Cuba. En réponse à cette déclaration dangereuse, le gouvernement cubain a réagi par un silence total. En ce qui concerne les liens entre Moscou et La Havane, la seule nouvelle parue dans les médias cubains a été le don de télescopes astronomiques russes à Cuba!

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie contre l’économie cubaine
    Les liens de Cuba envers la Russie étant très étroits, le gouvernement cubain a manifestement considéré que s’il soutenait l’invasion russe, il recevrait de fortes sanctions économiques de la part de l’Union européenne. Dans le contexte du renforcement du blocus des Etats-Unis contre Cuba, le Club de Paris [club dit informel des créanciers publics gérant les rééchelonnements de dette des pays débiteurs] est devenu l’un des principaux créanciers du gouvernement cubain. A cela s’ajoute le fait que la principale industrie cubaine, le tourisme, est soutenue par des entreprises européennes telles que Meliá [société transnationale hôtelière espagnole] et NH Hotel Group [firme espagnole cotée en bourse]. Apparemment, le gouvernement cubain s’est rendu compte que, même s’il soutenait fermement la Russie, Cuba ne recevrait pas d’aide économique du Kremlin: après la guerre, Poutine ne s’occupera que de répondre aux pertes provoquées par la guerre et les sanctions étrangères.

    Pour sa part, un homme d’affaires étranger basé à La Havane – il préfère garder l’anonymat – estime que «les touristes russes, qui ont représenté une proportion importante des visiteurs à Cuba pendant la crise du tourisme durant la pandémie de covid, vont disparaître. Les vols entre la Russie et Cuba ont été suspendus; lorsqu’ils seront rétablis, les compagnies aériennes augmenteront le prix des billets et les sanctions économiques contre Moscou auront un fort impact sur les familles russes de classe moyenne. L’un des meilleurs exemples de l’importance du tourisme russe pour Cuba est le suivant: après le début de l’invasion de l’Ukraine, 6000 touristes russes ont été bloqués sur l’île des Caraïbes.

    Un haut responsable du tourisme cubain – qui a également préféré garder l’anonymat – a indiqué que, contrairement aux autres visiteurs, «les touristes russes séjournent rarement dans des auberges privées. Les touristes russes passent de longs séjours dans les hôtels d’Etat cubains».

    Toutefois, selon le fonctionnaire, ce qui causera «des problèmes plus importants que le manque de touristes russes sera l’impossibilité pour la Russie d’avoir recours à des transactions SWIFT. Toutes les opérations financières russes avec Cuba seront dès lors paralysées.»

    La société civile cubaine s’exprime
    Quatre jours après le début de l’invasion russe, un dissident cubain, dans un geste de solidarité avec l’Ukraine, a tenté d’apporter des fleurs au siège diplomatique de Kiev à La Havane. Dans le même temps, l’opposition cubaine a déclenché une campagne sur les réseaux sociaux pour exiger la condamnation officielle de l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Tout cela a incité l’Etat cubain à déployer un dispositif de sécurité autour du siège diplomatique de Kiev à La Havane.

    «La première fois que je suis allé prendre une photo à l’ambassade d’Ukraine, je n’ai pas pu le faire. Dans le quartier, il y avait des policiers déguisés en civils et des militants du Parti à l’affût de tout ce qui était inhabituel», raconte le jeune photographe cubain Iván Alcaraz, qui a décidé d’envoyer à CTXT quelques images du siège diplomatique ukrainien à La Havane. «Ensuite, j’ai pensé à prendre des photos de l’ambassade de Russie, mais je devais le faire de loin. Elle était aussi plus surveillée que d’habitude. Finalement, j’ai pris un taxi qui est passé devant l’ambassade d’Ukraine et j’ai pris les photos. Une journaliste indépendante cubaine avait déjà photographié l’ambassade d’Ukraine. Pour ce type de personne, il est préférable qu’elle soit détenue, car elle gagne en visibilité. Pour moi, ils auraient pris mon appareil photo et je ne peux pas en acheter un autre.»

    Le gouvernement cubain n’a cependant pas pu empêcher une manifestation de plus de 300 personnes à seulement 500 mètres du siège diplomatique ukrainien, mais qui s’est déroulée devant l’ambassade du Panama à Cuba. Le ministère des Affaires étrangères du pays d’Amérique centrale a informé de manière inattendue que les «citoyens étrangers cubains» ont besoin d’un visa transitoire s’ils font une escale au Panama. Depuis novembre 2021, le Nicaragua a informé que les Cubains n’ont pas besoin de visa pour se rendre dans leur pays. Dès ce moment s’est produite une vague migratoire de Cubains, arrivant au Nicaragua pour atteindre les Etats-Unis par la frontière mexicaine. L’exigence surprise d’un visa transitoire au Panama a entraîné une autre dépense considérable pour les migrants cubains, qui ont dû, contre toute attente, acheter un autre billet.

    Mais la migration cubaine ne concerne pas seulement le Nicaragua. En plein milieu de l’invasion russe, neuf Cubains sont détenus dans un centre de détention ukrainien pour être entrés illégalement depuis la Russie. Les neuf Cubains avaient l’intention de rejoindre l’Union européenne par voie terrestre, en traversant l’Ukraine et en continuant vers l’Espagne.

    Lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l’Ukraine était un pays sans visa afin de créer une légion étrangère, plusieurs Cubains ont contacté la représentation de Kiev à La Havane. L’ambassade d’Ukraine a précisé que les citoyens cubains désireux de combattre en Ukraine ont besoin d’un visa Schengen car les frontières aériennes ne sont pas ouvertes. A cela, un utilisateur cubain de Twitter a répondu que «nous n’avons besoin que de transport. Si le gouvernement ukrainien nous le fournit, il y aura des milliers de Cubains en Ukraine.» Toutefois, l’un des Cubains qui a demandé à combattre en Ukraine – et qui ne voulait pas être identifié – a déclaré à CTXT que lui et plusieurs de ses amis n’avaient pas l’intention de prendre les armes contre l’armée russe, mais d’émigrer! «Si nous arrivions en Ukraine, nous traverserions la frontière pour aller en Espagne. Ici, à La Havane, plus de missiles nous tombent dessus chaque jour que les missiles de la Russie ne tombent sur l’Ukraine.»

    Contrairement à l’attitude tiède de La Havane face à l’invasion russe, des positions plus radicales ont été soulevées par la gauche cubaine critique. Le magazine cubain Comunistas a décrit l’invasion de l’Ukraine comme un «dangereux conflit inter-impérialiste dans lequel la classe ouvrière ukrainienne et russe n’a rien à gagner». Ce magazine en ligne a également publié des déclarations du conseiller municipal espagnol Pablo Cubero [membre du PCE et conseiller municipal de Saragosse] condamnant à la fois Poutine et l’OTAN. Pour sa part, la coordinatrice de la célèbre publication web La Joven Cuba, Alina Bárbara López, a qualifié la position du gouvernement cubain d’«ambiguë» [1]. En outre, l’ancien ambassadeur cubain en Belgique et dans l’Union européenne, Carlos Alzugaray, a déclaré dans un tweet que «les actions […] des forces armées russes sur le territoire ukrainien constituent formellement une violation des principes du droit international. […] Bien que la Russie soit un allié important, cette guerre n’est d’aucun bénéfice pour Cuba.»

    Néanmoins, des Cubains ordinaires soutiennent Poutine. Les liens étroits entretenus pendant des décennies par Cuba avec l’Union soviétique font que l’Ukraine est considérée comme une partie de la Russie. En outre, l’utilisation par Poutine des symboles soviétiques aide le président russe à être perçu comme un continuateur de l’URSS. C’est le cas de l’ex-capitaine militaire à la retraite Jesús Moreira, qui estime que «Poutine fait ce qu’il faut. Ne pas exécuter l’opération spéciale russe en Ukraine reviendrait à oublier les millions de combattants qui sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale pour défendre l’Union soviétique.»

    A La Havane, les diplomates russes peuvent traverser la rue entre leurs bureaux et l’ambassade de la Biélorussie. Le consulat ukrainien se trouve à 200 mètres. La sémiotique de la politique montre que même à Cuba, après la chute de l’Union soviétique, la Russie a essayé de continuer à contrôler la Biélorussie et l’Ukraine. Mais pour l’instant, depuis le bâtiment de style brutaliste soviétique qui était le siège diplomatique du Kremlin rouge à La Havane et qui est maintenant l’ambassade de Poutine à Cuba, les diplomates russes ne peuvent que se résigner à la vue d’un énorme drapeau bleu et jaune déployé au consulat ukrainien. (Article publié sur le site ctxt-Contexto y acción, le 22 mars 2022 ; traduction rédaction A l’Encontre)

    Frank García Hernández

    _______

    [1] Le 17 mars, sur le site La Joven Cuba, en conclusion d’un article consacré aux diverses positions de la gauche à l’échelle internationale, Mario Valdés Navia écrit: «Les véritables mots d’ordre de la gauche doivent être: «N’occupez pas l’Ukraine», «Arrêtez la guerre maintenant», «Des pourparlers, pas des combats». Chaque jour qui passe, la Russie et l’Ukraine se rapprochent de leur défaite mutuelle, et le monde de l’holocauste nucléaire. Il n’y a pas de place pour l’extrémisme, le dogmatisme et les stéréotypes en ce moment crucial; il faut seulement exiger la fin des hostilités, le retrait de l’agresseur, des pourparlers, des compromis et des concessions mutuelles, et un traité international garantissant l’indépendance et la sécurité du courageux peuple ukrainien.» (Réd. A l’Encontre)
     
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    L’île prison : le système pénitentiaire cubain
    21 avril 2022 par Floréal

    Combien de prisonniers y a-t-il à Cuba ? Combien ont été emprisonnés pour des raisons politiques ? La population carcérale de l’île est-elle l’une des plus importantes au monde ? Le manque de transparence caractérise le gouvernement cubain lorsqu’il s’agit de questions qui peuvent affecter l’image parfaite qu’il donne dans sa propagande. Et parmi les données que le régime a essayé de mettre sous clé figurent celles qui concernent les prisons et les personnes privées de liberté.

    _________________________

    PAR CLAUDIA PADRÓN CUETO
    _________________________
    C’est en 2010 que la presse étrangère accréditée sur l’île a été autorisée pour la dernière fois à entrer dans plusieurs prisons du pays dans le cadre de visites guidées. A cette occasion, quelques chiffres ont été fournis, tels que la population carcérale (57337 prisonniers) et le nombre d’institutions pénitentiaires (200). Douze ans plus tard, aucune autorisation n’a été accordée pour que les prisons cubaines soient à nouveau visitées par des journalistes.
    Sur la vie à l’intérieur des établissements carcéraux, on dispose de témoignages d’anciens détenus et de leurs familles, qui décrivent, selon leurs termes, un enfer. Le gouvernement n’autorise pas l’accès aux prisons aux organisations internationales qui pourraient constater quelles sont les conditions de vie des personnes détenues. Le système pénitentiaire du pays est l’un des rares de l’hémisphère occidental à rejeter toute forme d’examen indépendant, national ou étranger. Il n’existe pas non plus de statistiques officielles actualisées. Le peu d’informations recueillies l’a été par des organismes indépendants.
    Que savons-nous des prisons cubaines ? « CubaNet » présente quelques faits.

    Ecoles converties en prisons
    A la fin de 1958, il y avait entre dix et quatorze prisons à Cuba, le chiffre variant selon les sources. Soixante-trois ans plus tard, le nombre de prisons est presque trente fois plus élevé. L’Observatoire cubain des droits humains (OCDH) a répertorié 293 centres pénitentiaires répartis selon leur régime de sévérité.
    L’un des slogans les plus répétés de la Révolution est d’avoir converti les casernes des années Batista en écoles. Paradoxalement, selon les données de l’Observatoire, au moins 23 écoles construites par l’État ont été transformées en prisons après 1959. Pour une université dans laquelle l’Etat investit, il le fait dans le même temps pour cinq prisons.
    Aujourd’hui Cuba, avec un peu plus de 11 millions d’habitants, compte cinq prisons de plus que le Mexique, troisième plus grand pays d’Amérique latine et dont la population est douze fois plus importante. Si l’on compare les chiffres cubains avec ceux de la Belgique, dont la population est presque identique (11,4 millions d’habitants), la nation européenne ne compte que 35 prisons, soit 258 de moins que dans la plus grande île des Caraïbes.

    [​IMG]
    Nombre de prisons, pour chaque province. En bleu, avant 1959. En jaune, depuis 1959.

    Cinquième plus grande population carcérale du monde
    Le World Prison Brief, une base de données en ligne de l’université de Londres, qui fournit des informations sur les systèmes pénitentiaires du monde entier, n’a pratiquement pas pu recueillir d’informations sur l’île. Les données qu’elle utilise sont les chiffres officiels de 2012 et elle n’a pas été en mesure de les mettre à jour. Malgré cela, dans son classement, Cuba occupe la cinquième place mondiale en termes de population carcérale par rapport au nombre de ses habitants. Il convient de noter que pour les autres pays les chiffres sont actualisés et donc récents.
    Toutefois, si l’on calcule la population carcérale selon les données compilées en 2020 par l’organisation Prisoners Defenders, basée à Madrid, qui affirme qu’il y a plus de 90000 personnes dans les prisons cubaines, le résultat est encore plus alarmant. Si tel était le cas, l’île aurait le taux de personnes incarcérées le plus élevé du monde, supérieur à celui des États-Unis.

    Raúl y Díaz-Canel prétendent qu’il n’y a pas de prisonniers politiques à Cuba
    « Donne-moi tout de suite la liste des prisonniers politiques pour que je puisse les libérer. Donne-la maintenant », a répondu Raúl Castro en 2016 lors d’une conférence de presse. Castro, qui n’a pas l’habitude de s’adresser à la presse, nationale ou internationale, ni d’être interpellé, a été visiblement irrité par l’allégation du journaliste de CNN Jim Acosta selon laquelle il y aurait des prisonniers politiques à Cuba. « S’il y a des prisonniers politiques, ils seront libérés avant la tombée de la nuit », déclarait le président de l’époque, debout à côté de l’ancien président des Etats-Unis Barack Obama. En juillet 2021, lors d’une rencontre avec des membres de la Caravane des pasteurs pour la paix, à La Havane, Miguel Díaz-Canel, actuel président cubain, a de nouveau nié l’existence de prisonniers politiques à Cuba.
    Historiquement, le gouvernement de l’île a toujours dissimulé l’existence de prisonniers de conscience dans ses cachots. Toutefois, la dernière liste établie par l’organisation indépendante Prisoners Defenders confirme l’existence de 955 prisonniers politiques à Cuba en 2021, dont plus de 800 étaient encore emprisonnés le 31 décembre dernier.
    En unifiant les informations de cette liste et les données de géolocalisation d’au moins 70 prisons cubaines, publiées par l’OCDH, nous pouvons présenter cette carte des principales prisons du pays. En raison du manque d’accès aux informations officielles, il n’a pas été possible de localiser géographiquement toutes les prisons, ni de fournir des données complètes sur les personnes détenues.

    Soucieux de camoufler son harcèlement de la dissidence, le gouvernement cubain juge la plupart de ses opposants au titre du droit commun, de sorte qu’il peut ensuite déclarer qu’il n’y a pas de citoyens emprisonnés pour avoir exercé la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, mais pour ne pas avoir payé les amendes infligées pour avoir partagé des contenus critiques, par exemple. Toutefois, ils ont prononcé de lourdes peines pour « sédition », notamment après les manifestations du 11 juillet dernier, ou pour des délits présumés contre la police politique, la Sécurité d’État (des cas qui ont clairement une charge politique). Grâce à la base de données de Prisoners Defenders, « CubaNet » montre en vertu de quelles délits les prisonniers politiques et les prisonniers de conscience sont détenus sur l’île : troubles de l’ordre public, outrage, agression et sédition sont les charges les plus courantes pour lesquelles ils sont poursuivis.

    ____________

    Source : La isla cárcel: cifras del sistema penitenciario cubano

    Traduction : Floréal Melgar.
     
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