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Lutte et handicaps

Discussion dans 'Activisme, théories et révolution sociale' créé par mc², 17 Novembre 2016.

  1. ninaa
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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Tu as raison d'interroger sur ce concept de "statut d'adulte", trop souvent relié à l'idée d'être "raisonnable", "modéré", "intégré"... et "travailleur".
    Refuser d'être considéré comme un enfant ça peut aussi ressembler à de l'âgisme.
    Mais dans ce cas au vu des autres articles du site je crois plutôt qu'elles ont voulu dire qu'on traite les handis avec la même condescendance que les enfants.
    En fait il faudrait refuser la condescendance aussi bien envers les enfants qu'envers les handis, refuser la condescendance en général.

    Comme tu as du t'en rendre compte je suis pas très copine avec le travail!

    Le travail

    [​IMG]

    Apparemment c'est aussi leur avis: nulle part je n'ai vu de revendication "droit au travail pour les handis", contrairement aux collectifs genre APF France Handicap.
    Par exemple cette revendication rejoint la tienne à mon avis:

    Thread - La perte de l'AAH pour les femmes handi en couple - Les Dévalideuses

    Evidemment je connais aussi ta position sur la procréation... mais je crois aussi que ce n'est pas à la société de décider pour elles!
     
  3. ninaa
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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
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  5. ninaa
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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    P.-S.
    Pour ceux qui peuvent nous soutenir financièrement pour les frais d’avocat : Soutien aux activistes d'Handi-Social 2
     
  7. nhumanpunk
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    salut sur la thématique du validisme, mon frangin faisait une conférence intitulée "ça roule?" pendant le confinement l'envie lui a pris d'écrire sa conférence gesticulée car il ne pensait plus la faire en public. Alors voilà elle est sortie au format brochure reliée si vous voulez la lire contacter cette adresse:[email protected]
    [​IMG]
     
  8. nhumanpunk
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    une interview pour situer sa brochure et le reste
     
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  9. ninaa
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  10. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Vidéo très intéressante: en effet il faut se demander pourquoi on ne voit pas plus de personnes handicapées dans les évènements militants? Je me rappelle pourtant que dans un squat d'Ivry, le CSA, on se préoccupait de situer les salles de débats, projections, etc. plutôt au rez-de-chaussée justement pour cette raison. Mais apparemment ça ne suffisait pas à les faire venir. Aurait-il fallu s'adresser plus directement à eux? Je viens de demander cette brochure: mais serait-il quand même possible d'avoir quelques précisions sur le contenu?
     
  11. nhumanpunk
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    ben en gros ça cause du fait qu'il n'y a pas que l'accessibilité comme combat dans la vie des personnes en situation de handicap, de vie quotidienne, de condition sociale, de stigmatisation, du validisme, d'unité dans les luttes... avec en miroir la vie personelle de mon frère, voilà!
     
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  12. nhumanpunk
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    salut un petit message pour vous partager cette émission réalisé pendant le confinement avec mon père lui aussi en situation de handicap, où il cause de son voyage au pérou où lui avec d'autres ami-es ont crée un centre de réparation de fauteuils dans les années 80 à arequipa, de la lutte des personnes handies à morlaix dans ces mêmes années et du confinement en 2020...
    Manu et son père Michel - Radio Ribin : mouezh an Are
     
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  13. ninaa
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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Merci pour le partage, que je vais à mon tour largement partager!
    J'ai adoré le récit palpitant, qui va complètement dans le sens "lutte et handicap", ni résigné, ni larmoyant, donnant une image réellement subversive! Et puis émue d'entendre le témoignage direct d'une personne qui a fait partie des mythiques "handicapés méchants"!

     
  15. ninaa
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  16. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Personnes handicapées : le procès de Toulouse vire à l'absurde et devient celui de l'accessibilité de la Justice
    01 avril 2021 13:20 Par Odile MAURIN
    [​IMG]
    Procès du 23 mars 21 pour entrave des circulations ferroviaires et aériennes des activistes handicapés : la justice démontre notre légitimité à agir
    Communiqué de presse de l'association Handi-social

    Personnes handicapées : le procès à Toulouse vire à l'absurde

    et devient celui de l'accessibilité de la Justice

    En voulant criminaliser l'activisme des militants handicapés, la justice s'est ridiculisée. Elle ne pouvait pas faire une démonstration plus éclatante de l'incompréhension et du mépris des institutions envers les personnes handicapées, ainsi que du bien fondé et de l'urgence de nos luttes.

    Nous, militants d’Handi Social, dénonçons les conditions "indignes" dans lesquelles s'est déroulé le procès de 16 personnes en situation de handicap et leurs proches, qui s'est tenu au tribunal de Toulouse, mardi 23 mars, pour avoir “entravé” la circulation ferroviaire et aérienne en 2018. Alors qu’il y a plusieurs millions de personnes handicapées et à mobilité réduite qui sont entravées et pas seulement une heure, durée de nos actions. Mettre cela en balance, c'est indigne, alors que les reculs de nos droits fondamentaux entravent nos vies et notre autonomie de manière permanente.

    Tout a commencé par l’impossible accès en autonomie en fauteuil roulant au tribunal à cause d’un monte-charge, de surcroît branlant et sale, dans un tribunal incapable de mettre à disposition, conformément aux textes en vigueur, le registre public d’accessibilité ni l’arrêté d’approbation de l’Ad’AP (agenda d’accessibilité programmé).

    [​IMG]

    Ensuite, nous n’avons reçu les convocations que douze jours avant la tenue de l'audience. Pour produire des témoins, il faut le faire dix jours avant. Donc on nous a mis dans une situation où matériellement, on ne pouvait pas fournir de témoignages ni d'éléments.

    On a bien vu que le tribunal n’avait rien fait pour nous permettre d’avoir un procès équitable et qu’aucun moyen de compensation n’avait été prévu ni mis en place afin que nous puissions nous exprimer individuellement devant la justice. Micros non fonctionnels rendant l’écoute des débats difficile voire impossible pour les personnes présentant des troubles auditifs, absence d’interprète pour l’une d’entre nous alors même que la justice était au courant depuis 2 ans de ses problèmes d’élocution, aucune compensation pour une autre qui est très mal voyante... Aucune assistance pour nombre d’entre nous pour accéder aux sanitaires, obligeant certains à porter des couches ! Une autre s’est urinée dessus pendant l’audience !

    Nous sommes en colère pour les risques sanitaires liés à la Covid auxquels nous avons été exposés durant cette audience dans la mesure où la jauge de 28 personnes maximum dans la salle et les règles de distanciation sociale et d’évacuation n’étaient pas respectées. Nous étions 45 en début d'audience et 35 en fin d'audience, durant 8 heures, soit en violation manifeste avec les règles nationales et celles fixées par le Président de juridiction lui-même. Alors même que certains d’entre nous présentent plusieurs comorbidités ce qui a été rappelé au Tribunal à plusieurs reprises.

    Enfin, nous nous indignons de l’inflexibilité et de l’inhumanité du tribunal qui a refusé de suspendre l’audience à 20h, avant les plaidoiries qui allaient terminer à 22h, malgré les 5 demandes explicites de nos avocats, et qui nous a empêché de regagner nos domiciles en temps et en heure afin de bénéficier des transports spécialisés nécessaires annulés après 20h et d’auxiliaires de vie pour pouvoir manger, se laver, se coucher indisponibles après 22h. La majorité des avocats des parties civiles ont d’ailleurs évoqué leur malaise quant aux conditions du procès et l’un d’eux a même exprimé de la “honte”.

    Cette atteinte manifeste à nos droits fondamentaux nous a placés dans une position telle qu’il a fallu occuper le Tribunal de Toulouse afin d’obtenir, par pur rapport de force, une solution de secours, très imparfaite puisque c’est encore les militants les plus valides qui ont dû assister certains d’entre nous pour manger, se laver et se coucher ! Nos avocats ont proposé au Président du Tribunal de contacter Tisseo pour réquisitionner des Mobibus, ce qui a effectivement été réalisé afin d'éviter un nouveau scandale, mais sans faire disparaitre que nos camarades qui se retrouvent quotidiennement confrontés à des besoins de déplacements urgents ne bénéficient pas des mêmes réponses dans l'indifférence absolue.

    [​IMG]

    Plus encore que toutes les institutions qui chaque jour nous humilient et nous mettent en danger, faute d'accessibilité et de compensation de nos handicaps, la justice a démontré à quel point nous avions été légitime à agir et à quel point la relaxe devrait être de droit. Nous attendons désormais le délibéré qui sera rendu le 4 mai prochain afin de voir si la justice continuera son oeuvre de déshonneur ou reconnaitra la légitimité de notre combat pour l'accessibilité.

    Pétition de soutien :

    Signez sur Change.org : Contre le validisme : les personnes en situation de handicap ne sont pas des sous-citoyens

    Signez la pétition

    [​IMG]

    L'album photos :

    Album photo Procès des activistes 23mars21 de l'association HANDI-SOCIAL - Défense des droits

    Personnes handicapées : le procès de Toulouse vire à l'absurde et devient celui de l'accessibilité de la Justice
     
  17. ninaa
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    hey salut, ben content que des gens soit heureu-ses-x d'entendre ça, pour la précision, mon père n'a pas fait partie des handicapé-es méchants qui était un groupe essentiellement parisien il me semble, dans l'émission je disais plus "à l'instar d'handicapés méchants" voilà pour le petit détail!
    sur le sujet si vous avez moyen de voir le film "defiant lives" est excellent sur les luttes handis aux usa, australie et royaume uni il existe en vostfr
     
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  20. ninaa
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  21. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste


    Le «cripping up», ou le malaise des handicapés joués par des valides à l'écran
     
  22. ninaa
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  23. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Dernier pique-nique estival du CLE Autistes, le 11/09
    [​IMG]


    Septembre 5, 2021 – Par Expansive

    En Septembre, nous faisons notre dernier pique nique mixte (autistes et alliéEs) au parc du Berry (Rennes). ça se passera le samedi 11 Septembre à partir de 12h et ensuite comme le souhaiteront les participantEs.

    Nous nous donnons rendez-vous à côté des terrains de pétanques, et peut-être que nous nous déplacerons en fonction de la météo et du bruit.

    Rejoignez-nous avec votre repas ainsi que de quoi partager, ou juste pour rencontrer de nouvelles personnes.

    Merci de respecter les consignes sanitaires, mais de penser à nos camarades sourds et malentendants (masques inclusifs ou enlever le masque et respecter les distances)

    Lien de l’événement fb : Se connecter à Facebook

    Lien Gmaps : Google Maps

    Lien Open Street Maps : OpenStreetMap
     
  24. ninaa
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  25. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Que lisez-vous en ce moment ?
     
  26. ninaa
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  27. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Éviter l'hôpital: un guide pour survivre à la psychose

    Publié le 29 janvier 2019

    [​IMG]

    Ce guide est librement adapté d'une brochure écrite par Jim Hindle, une personne qui a vécu la "psychose" et les "états de conscience altérés". Il a pour but d'aider les personnes à garder un maximum de maîtrise et d’auto-détermination face à cela. Rédigée en anglais en 2005, cette version originale est ici traduite et revisitée: des parties ont été ajoutées, d'autres enlevées ou bien modifiées. Il est constitué d'une série de suggestions essentiellement fondées sur des expériences personnelles, donc forcément très subjectives.

    De part la façon dont il aborde les choses et les exemples donnés, il est probable que ce guide concerne plus particulièrement les personnes connaissant des moments de grande exaltation ou d'euphorie, parfois appelées "manie", ainsi que les personnes qui entendent des voix. En fonction de son propre vécu de la "psychose", chacun·e trouvera donc ces considérations plus ou moins pertinentes.

    S'il est important de garder à l'esprit qu'il ne s'agit que de suggestions et certainement pas d'injonctions à suivre au pied de la lettre, qu'on choisisse de suivre certains de ces conseils ou non, il est toujours précieux de partager le savoir que des personnes ont pu tirer après avoir elles-mêmes traversé ces états-là et les stratégies qu'elles ont pu élaborer face à cela. Sentez-vous libres d'adapter et modifier ce guide en fonction de vos propres considérations et de ce qui s'est déjà avéré utile et efficace pour vous.


    Éviter l'hôpital: un guide pour survivre à la psychose - ★ ZINZIN ZINE ★

     
  28. ninaa
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  29. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Traduction d’un texte des camarades de la Campaign for Psychiatric Abolition1 (CPA), un fabuleux collectif de survivant'es de la psychiatrie au Royaume-Uni, qui lutte contre tous les systèmes carcéraux, à travers des actions inspirantes et audacieuses. Vous trouverez les diverses initiatives et ressources élaborées par ce collectif regroupées sur cette page.

    Paru initialement dans le numéro 17 du magazine DOPE (spring 2022). L'illustration est de Matthew Frame.

    Solidarité antipsy internationale !


    ★★★

    Nous sommes la Campaign for Psychiatric Abolition (CPA), un collectif de survivant'es de la psychiatrie qui luttent contre la violence de la police, des prisons et de la psychiatrie. Nous voulons démontrer que nos luttes collectives contre l'impérialisme, le racisme, le capitalisme, le cishétéro-patriarcat et la catastrophe climatique sont aussi une lutte contre la psychiatrie. Nous nous sommes réuni'es pour former la CPA après avoir constaté l'hostilité des milieux radicaux à l'égard de l'antipsychiatrie et de la libération folle2 – on a souvent l'impression que certaines personnes qui comprennent la nécessité d'abolir la police et les prisons considèrent encore la psychiatrie, l'institution qui a enfermé et torturé tant d'entre nous, commebienveillante et soignante – un mythe libéral qui s'est insidieusement introduit dans les espaces qui devraient être des refuges pour les victimes de la violence d'État.

    L'histoire montre clairement que la psychiatrie est là pour nous contrôler, pas pour prendre soin de nous. La naissance de la psychiatrie ne peut être séparée de l'eugénisme et du colonialisme – la psychiatrie a été le terreau qui a permis à l'eugénisme de se développer. Elle a été créée pour justifier le violent pillage et la torture des peuples colonisés du monde entier. En diagnostiquant certaines personnes comme inférieures, dérangées, déviantes et délirantes, la psychiatrie a permis aux oppresseursoccidentaux de légitimer leurs violencescontreles peuples qu'iels colonisaient. Les esclaves qui s'échappaient de leur servitude étaient étiqueté'es comme souffrant de "drapetomanie", uneprétendue maladie mentale, car la société blanche refusait d'accepter l'idée que les Noir'es puissent se révolter contre leur oppression. Aujourd'hui, la psychiatrie est également utilisée contre les communautés musulmanes, œuvrant de pair avec le programme PREVENT3pour renforcer les efforts de surveillance et de flicage, en cataloguant automatiquement les musulman'es souffrant de maladies mentales comme représentant un risque terroriste.

    La longue histoire de la queerphobie exercée par la psychiatrie est également bien documentée, la thérapie de conversion et les électrochocs ayant constitué ses "remèdes" à l'homosexualité, considérée comme une maladie mentale jusqu'en 19734, tandis que nos transidentités continuent d'être médicalisées et pathologisées. Les femmes aussi ont été et sont encore aujourd'hui considérées comme hystériques et enfermées dans des asiles, souvent en raison de leurs réactions naturelles aux traumatismes causés par la violence patriarcale. Nous savons aussi trop bien, comme on l'a vu avec l'Allemagne nazie, Mussolini ou la stérilisation par les États-Unis des femmes portoricaines, noires et indigènes, que la psychiatrie a été un outil de l'extrême droite – toute institution s’intégrant aussi facilement au fascisme devrait voir sa légitimité remise en question.

    Très peu de choses ont changé : la psychiatrie continue d'être utilisée contre les communautés opprimées, les asiles de fous des années 1800 sont toujours debout (pour l'instant) hantés par les échos des ancien'nes patient'es, uniquement recouvert par les cris désespérés des patient'es actuel'les. Nos cris sont tous dirigés vers la même chose : l'abolition. La psychiatrie a peut-être appris à se donner une apparence plus respectable, mais en grattant la surface on retrouve vite l'asile de fous, les électrochocs et la tranquillisation.

    Nous avons formé la CPA pour lutter contre la violence et la mort qui imprègnent la vie de chaque survivant'e de la psychiatrie. Notre organisation englobe une grande variété de travail communautaire – l'un de ses aspects consiste à donner des ateliers sur l'abolition de la psychiatrie à travers la Grande-Bretagne, à la fois pour le public, des camarades et des organisations radicales, parce que nous considérons l'éducation sur la libération folle, les soins de crise et le soutien par les pair'es comme des compétences essentielles à la vie courante et à l’organisation politique. Il ne s’agit pas de "sensibilisation", mais de survie. Il s'agit de savoir comment être là pour nos camarades et nos proches sans avoir à appeler les flics ou les psys.

    Notre travail consiste également à apporter une aide matérielle à nos communautés, par exemple en livrant des colis de soins à nos ami'es incarcéré'es dans des hôpitaux psychiatriques et en leur fournissant le soutien et les ressources dont iels ont besoin, tout en œuvrant collectivement à leur libération. Nous nous efforçons également de nous attaquer aux causes profondes de la détresse mentale, comme la pauvreté, l'oppression et l’absence de logement, en proposant de l’entraide et en offrant un espace sûr aux survivant'es de la psychiatrie pour pouvoir exprimer nos vécus sans nous sentir rejeté'es. Nous croyons en l'importance de l'action directe et de mener la lutte pour l'abolition de la psychiatrie dans la rue, et pour soutenir cette conviction, nous menons des actions, aux côtés d'autres survivant'es de la psychiatrie, en ciblant tous ces lieux de maltraitance et de torture.

    **

    Nous voulons également saisir toutes les occasions d’attirer l'attention sur liens étroits entre les luttes et les expériences des personnes enfermées dans les hôpitaux psychiatriques, en prison ou en centre de rétention – toutes déshumanisées parce que nous sommes considérées comme des personnes "folles", "malfaisantes", "sans papier" ou les trois à la fois. Nous sommes tous et toutes transporté'es dans les mêmes fourgons de haute sécurité pour être enfermé'es loin de nos communautés, avec des contacts atrocement limités avec le monde extérieur. Nos biens personnels et nos bribes d'humanité – vêtements, photos, lacets de chaussures, appels téléphoniques, droits de visite – nous sont confisqués, la moindre miette de nourriture et goutte d'eau est contrôlée. Dans certains endroits, on utilise même des camisoles de force et des lits de contention, et on jette les patient'es dans des douches et des bains glacés ou brûlants.

    Iels contrôlent les moindres détails de notre vie et de notre détention, jusqu'à la couleur des murs, qui sont peints dans des tons "calmes" pour tenter de "leurrer nos esprits" – iels ont pensé à absolument tout ce qui pourrait rendre notre existence aussi torturante que possible. Les fenêtres et les portes sont verrouillées et si nous montrons trop de signes de détresse, nous pouvons être enfermé'es à l'isolement pendant plusieurs jours. Iels nous surveillent avec des caméras dans tous les coins, derrière lesquelles du personnel nous observe 24 heures sur 24, prêt à nous maîtriser physiquement ou chimiquement à tout moment contre notre consentement. Comme nous sommes légalement déclaré'es fols ou "criminel'les", aucun de nos recours devant les tribunaux ne sera pris au sérieux, et une fois que nous sortons, si jamais nous sortons, nous rencontrons encore plus d'obstacles pour le logement, le travail et la réintégration dans la société dont nous avons été arraché'es pendant si longtemps.

    Au XXIe siècle, enfermer les personnes folles et nous électrocuter le cerveau est encore considéré comme un remède acceptable à notre souffrance – souffrance souvent causée par les sources d'oppression et de pauvreté omniprésentes sous le capitalisme racial. Lorsque nous disons que nous sommes traité'es comme des prisonnier'es, ce n'est pas pour créer une division entre les personnes qui "méritent" et celles qui "ne méritent pas" d'être punies – c'est pour dire avec force et sans détours que les luttes des personnes que la société considère comme "folles" et "criminelles" sont inextricablement liées – nous ne faisons qu'un, et nous adressons un amour et une solidarité infinies à chacun'es de nos adelphes incarcéré'es en ce moment, sous quelque forme que ce soit. Fuck les cages !

    Nous ne demandons pas la fin des soins de santé mentale, nous implorons simplement qu'ils puissent enfin exister – nous méritons un monde où il serait réellement possible de guérir, au lieu d'un système qui reproduit les traumatismes. Nous nous battons pour des soins centrés sur les patient'es, communautaires, dans un monde où la violence de la pauvreté, du racisme, de l'incarcération et du colonialisme ne nous pousserait pas vers la folie. Un monde où nous serions capables de nous occuper véritablement les un'es des autres, où nos besoins seraient au centre et où la folie ne serait pas considérée comme une défaillance individuelle, mais comme une formidable occasion de renforcer nos communautés.

    Nous nous battons pour mettre fin au monopole de la psychiatrie sur les soins de santé mentale, car chaque jour, de plus en plus de nos proches souffrent et se meurent, en n’ayant nulle part où se tourner sans risquer d'être enfermé'es. Personne ne sera libre tant que la psychiatrie ne sera pas abolie. L'antipsychiatrie n'est pas un mouvement daté destiné à rester dans les années 60, c'est une pratique active que les survivant'es forgent chaque jour. Nous sommes anti-psychiatrie parce que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas l'être. Nous sommes anti-psychiatrie parce que, malgré tout, nous essayons d'arracher la vie aux mâchoires de la mort.

    Un jour, les systèmes qui nous font tant de mal ne seront plus que des cendres, et nos communautés auront l'espace nécessaire pour guérir et s'épanouir – nous pouvons vous le promettre parce que jamais nous n'avons ressenti ou été témoins de plus de douleur, de fureur et de détermination que dans les yeux des survivant'es de la psychiatrie. La lutte contre la psychiatrie est une lutte pour notre libération collective. La psychiatrie tombera, et de là, nous nous relèverons tous et toutes.


    ★★★

    Notes de Zinzin Zine :

    1 Campagne pour l'Abolition Psychiatrique.

    2 En anglais, Mad Liberation est un terme qui renvoie au mouvement de libération des personnes considérée comme folles, autrement appelé mouvement des survivant'es de la psychiatrie.

    3 PREVENT est un programme dit de prévention du terrorisme géré par le ministère de l’Intérieur britannique. Il fait partie de la stratégie antiterroriste globale du gouvernement britannique, appelée CONTEST (Counter-terrorism-Strategy). Cette stratégie a été élaborée en 2003 par le ministère de l’Intérieur britannique en réaction aux attentats du 11 Septembre 2001, puis rendue publique dans une version remaniée en 2006.

    4 La classification qui sert de référence officielle dans de nombreux pays, y compris la France, est la Classification Internationale des Maladies (CIM) gérée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), or l’homosexualité n'a été retiré de la CIM qu’en 1992. La date évoquée ici, 1973, correspond à l’année où l’Association des Psychiatres Américains (APA) a retiré l’homosexualité de son manuel diagnostic (DSM), face à l’ampleur de la contestation des associations gays et lesbiennes. Ce retrait n'est que partiel, puisque la même année elle crée le diagnostic d’«homosexualité egodystonique». Il faudra attendre 1987 pour que le terme d’homosexualité ne soit plus mentionné dans le DSM. Enfin, il ne suffit pas que l’homosexualité ne figure plus noir sur blanc dans ces manuels pour en finir avec sa psychiatrisation, puisque ce phénomène peut devenir plus insidieux, à ce sujet voir cet article de Shaindl Diamond.

    ★★★

    Traduit de l'anglais.Cette traduction est participative et D.I.Y., toute personne peut proposer des améliorations, cette version est donc susceptible d'être modifiée.

    ★ ZINZIN ZINE ★
     
  30. ninaa
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    Féminisme et handicap : luttes contre le validisme – Mélina Germes
    Mai 21, 2022 – Par Tarage Anarcha-féminisme
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    • [​IMG]Le pdf page par page : Féminisme et handicap
      Le pdf au format livret : Féminisme et handicap (livret)
      L’article paru sur le site de la revue Ballast.

      Le validisme ou capacitisme désigne une forme de domination envers les personnes handicapées. Au-delà de l’archétype du « handicapé », le terme personnes handicapées (ou handi·es) inclut ici les malades chroniques, personnes aveugles, sourdes, neuroatypiques, neurodivergentes, dismorphiques… sans distinction de diagnostic. Le validisme est l’idéologie selon laquelle la norme de l’existence humaine est l’absence de maladie et d’infirmité. La capacité à être productif·ve est la condition pour mériter de (bien) vivre[1].

      Les enseignements et pratiques médicales sont centraux dans la catégorisation et la (dé)valorisation des existences handies. La médecine occidentale s’est donnée pour but de réparer les corps (et esprits) qu’elle considère comme défaillants, avec la finalité de leur (re)mise au travail. En même temps, les fictions et discours bienveillants parent les personnes handi·es de vertus exceptionnelles, parmi lesquelles le courage d’exister, les valorisant en tant que sources d’inspiration pour les personnes valides.

      Le validisme est, comme toute oppression, à double tranchant : il peut se faire bienveillant, tout en conservant son pouvoir de nuire. Cette notion révèle le caractère socialement et historiquement construit de l’assignation des handi·es à une condition dominée.

      Dans les années 1970 émergent aux États-Unis, en Europe et au-delà des mouvements pour la reconnaissance des droits des personnes handicapées, représentées en France par le Comité de lutte des handicapés, créé en 1973 et qui éditera la revue Handicapés méchants jusqu’en 1980. Dans ce contexte, la notion de validisme (ableism) apparaît grâce à l’alliance d’activistes et de rechercheur·ses dans les pays anglophones et sert de fondement aux Critical Disability Studies (dont Mike Oliver[2] est une pierre d’angle avec son ouvrage The Politics of Disablement, 1990). Alors que les questions liées au handicap et à la santé mentale étaient auparavant comprises comme des problèmes sociaux relevant de la médecine, les Critical Disability Studies montrent que ces questions sont politiques. Elles prônent le « modèle social » du handicap : c’est l’inaccessibilité, l’exclusion et la discrimination des personnes handicapées qui sont le problème, et non pas leur existence à elles.

      En France, malgré la publication dès 2004 d’un texte de Zig Blanquer, « La culture du valide (occidental) »[3], il faudra attendre les années 2010 pour voir réémerger des mobilisations politiques collectives ancrant leurs discours et leur répertoire d’action dans la perspective des luttes d’émancipation des minorités dominées. Les réseaux sociaux jouent un rôle décisif dans la réémergence de ces mouvements en France, partiellement via la communauté francophone (Québec). Ainsi fleurissent les blogs (« auxmarchedupalais de Elisa Rojas[4], le blog d’Elena Chamorro sur le « club de médiapart »), vlogs (Vivre Avec), les groupes, les réseaux affinitaires informels d’ « activistes de clavier »[5].

      Grâce à cela apparaissent de nouveaux collectifs militants se réclamant de la lutte anti-validiste, à l’instar du Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation (CLHEE)[6] créé en 2016, de l’association Handi-Queer[7] (2018), des Dévalideuses[8] ou encore du Collectif pour la liberté d’expression des autistes (CLE Autistes)[9], nés tous deux en 2019. Ils s’emploient à acclimater la notion de validisme dans le champ féministe, militant et dans l’opinion publique.

      Ces activistes rompent d’une part avec la tiédeur revendicative des grandes associations structurant le champ du handicap, souvent organisées en associations regroupant les personnes en fonction de leur diagnostic et (parfois avant tout) leurs familles, d’autre part, avec les associations gestionnaires d’institutions où sont placés des enfants et des adultes handicapés. Ces dernières, à qui l’État français a massivement délégué la prise en charge des handi·es depuis la seconde moitié du XXe siècle, interviennent publiquement dans les questions touchant au handicap. Ces associations sont dénoncées pour leur infantilisation des personnes handicapées, considérées comme d’éternelles mineur·es ne pouvant ni décider ni parler pour ils et elles-mêmes et pour leurs pratiques validistes (dont la participation au Téléthon, événement fortement critiqué).

      Ces nouveaux mouvements placent en effet au cœur de leurs revendications une reprise du contrôle de la parole sur eux-mêmes, en s’appuyant sur l’avancée des débats et législations internationales et particulièrement sur la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par la France en 2010. Celle-ci reconnaissant le droit de chacun·e de vivre de façon autonome et avec qui il ou elle l’entend ; mais aussi la nécessaire participation durable de représentant·es des personnes handicapées aux comités gestionnaires de toutes les structures qui leur sont destinées. Ces activistes militent en faveur de la
      désinstitutionnalisation, c’est-à-dire de la fin du placement des adultes et enfants handicapés en institutions spécialisées, qu’ils associent à des lieux de ségrégation juridique, sociale et spatiale – alors même que cette Convention désigne ces placements comme des privations de libertés contraires aux droits de l’homme[10].

      Plusieurs collectifs nés dans les années 2010 s’inscrivent d’ailleurs dans une perspective intersectionnelle, tout en questionnant les féminismes contemporains. Le validisme y est trop souvent ignoré. La question de l’accessibilité de ces mouvements aux personnes à mobilité réduite, neuroatypiques, neurodivergentes ou malades chroniques, reste souvent un impensé des collectifs et des manifestations, qui conduit à une sélection de militant·es en majorité valides. Lutter contre le validisme implique de le comprendre comme un rapport de pouvoir structurel – qui traverse nos sociétés, dans l’histoire, l’idéologie, la culture, les institutions, l’économie, et qui s’inscrit dans nos corps.

      De plus, la question de l’invalidation fait système avec celle de la race, de la classe et du sexe. Les personnes racisées, les personnes exploitées dans le monde du travail ou usées par l’impossibilité de trouver un travail sont plus exposées à l’apparition de maladies chroniques, physiques et psychiques et aux accidents invalidants, alors même que les biais racistes et classistes de notre système de santé conduisent à sous-estimer l’intensité de leurs symptômes.

      Le thème de la reproduction, qui fait l’objet des paragraphes suivants, montre quels sont les fossés qui séparent les féminismes contemporains des perspectives handiféministes.

      Les féministes se sont beaucoup intéressées au « travail du soin » (care en anglais). Elles ont oublié cependant de traiter les objets du travail du soin comme sujets de la reproduction d’ils et elles-mêmes. Lorsque le travail du soin se fait assistance (et non
      domesticité), il concerne la grande cohorte des dépendant·es –
      enfants les plus jeunes, personnes âgées malades, handi·es de tous âges — qui ne peuvent pas faire les gestes du quotidien. Ces personnes « dont on s’occupe » de manière bénévole ou rémunérée ont pourtant un droit fondamental à l’autonomie, et devraient être systématiquement considérées comme sujets par les approches féministes du soin. Car la relation d’assistance est une relation de pouvoir, où l’on peut exercer la contrainte, des violences et même donner la mort : les enfants handicapés sont plus souvent maltraités que les autres, plus souvent abandonnés après la naissance – allant jusqu’à la minimisation du meurtre d’un enfant handicapé par sa mère, comme l’a montré l’affaire Anne Ratier[11]. Les mères elles aussi peuvent être maltraitantes, particulièrement vis-à-vis des enfants handicapés.

      Ces faits montrent l’importance pour le féminisme de repenser la question des violences domestiques et familiales avec une grille de lecture plus complexe que celle du seul sexisme : adultisme, validisme, racisme (en particulier envers les enfants adoptés), classisme… sont des clés de lecture nécessaires. Féminin ne doit pas être implicitement synonyme d’innocence. Le sexisme que les femmes maltraitantes subissent ne les excuse ni n’explique leur comportement : elles exercent bien un pouvoir situé, qui ne peut être subsumé sous la seule mention d’un effet collatéral du sexisme.

      Grâce aux mobilisations féministes, de patient·es et au soutien de soignant·es, les « violences gynécologiques et obstétricales » sont de mieux en mieux dévoilées et expliquées. Désinformation, non-respect du consentement, déni de souffrance et de symptômes, gestes médicaux inutiles, traitements forcés, mais aussi attouchements et agressions sexuelles sont dénoncés à juste titre – les travaux historiques et sociologiques montrent comment la médecine occidentale est née à l’aube de l’époque moderne et continue d’exister comme un outil de contrôle de ce que doivent être le corps féminin et la maternité.

      Cette lutte est nécessaire, mais son articulation est tronquée ; car ces violences ne sont pas si spécifiques que cela. La médecine est un lieu ambivalent de soin et de violence pour de nombreuses autres catégories de personnes : les handi·es, neurodivergent·es et malades chroniques, gros·ses, celles qui ne sont pas « réparables » ou celles qui ne se conforment pas à la norme dyadique (non intersexe), cisgenre (non transgenre) et hétérosexuelle. Pour elles aussi, pathologisation et déni médical vont de pair. Notre système de soin est classiste. Tant l’histoire que les théories, l’enseignement et les pratiques médicales multiplient les exemples de racisme. De nombreux travaux montrent comment les dysfonctionnements de la médecine reposent sur les conceptions normatives étroites et sur le mépris trop fréquent de la parole des patient·es. Ce que les mouvements féministes contemporains redécouvrent, d’autres groupes le savent dans leur chair depuis longtemps : il s’agit ici d’un problème structurel de la médecine occidentale contemporaine qui concerne tous les groupes dominés de la société : les femmes n’en sont qu’une catégorie parmi d’autres. L’exceptionnalisation gynécologique des violences médicales est une invisibilisation des autres groupes subissant des violences médicales structurelles — la lutte serait plus efficace si elle était menée de concert, en bénéficiant des expériences décennales de l’antivalidisme.

      Les corps handicapés sont désexualisés : de jeunes handicapés interprètent l’acceptation fréquente par leurs familles de leur coming-out lesbien ou transgenre sans aucune question comme un signe de la désexualisation de leurs corps. Les femmes handies sont pensées comme non désirables, leur sexualité serait inexistante et leur reproduction impensable. En même temps, la féminité handie est fétichisée par le regard (masculin) valide. Les violences de genre touchent les femmes handicapées de façon plus fréquente que les femmes valides, depuis le harcèlement de rue jusqu’aux agressions sexuelles et violences domestiques. Il n’existe pas à notre connaissance de données spécifiques pour les personnes LGBTIQA handi·es en France.

      Par ailleurs, les violences domestiques sont particulièrement complexes à résoudre pour les personnes à mobilité réduite à cause de la rareté des logements accessibles (rareté croissante, organisée par la loi Elan de 2018). Le calcul de l’allocation adulte handicapé, octroyée à celles et ceux dont le marché du travail ne veut pas, est basé sur les revenus des couples, privant de nombreux·ses handi·es d’un revenu garantissant leur autonomie quotidienne, y compris leur accès aux soins[12].

      L’autonomie sexuelle est donc un enjeu handiféministe majeur. Elle nécessite la possibilité d’une vie sociale indépendante, au sein de laquelle flirts, rencontres, sexualité, conjugalité et/ou parentalité peuvent prendre forme. Le choix du lieu de vie et des cohabitant·es ainsi que le recours à des assistant·es de vie sont fondamentaux – le maintien en institution rend cette autonomie sexuelle impossible. Le tabou de la sexualité handicapée conduit à une surveillance des personnes en institution auxquelles le droit à une vie sexuelle autonome et consentie est dénié. Les femmes sont particulièrement surveillées pour éviter à tout prix les grossesses. Aussi, de nombreuses handiféministes s’opposent à la formalisation de « l’assistance sexuelle » telle qu’elle est revendiquée par des hommes hétérosexuels, cis et handicapés, au nom d’un « droit à la sexualité » que la société (ou ses institutions) aurait pour devoir d’assurer envers des individu·es. L’enjeu n’est pas la légalisation ou l’interdiction du travail du sexe. Il est double : d’une part l’affirmation féministe qu’il n’y a pas de « droit à la sexualité », même au nom du handicap, d’autre part le constat que cette société et ses institutions n’assurent pas de véritable autonomie des handi·es.

      Nos sociétés ont une longue histoire de stérilisations forcées, d’avortements contraints et de retraits d’enfants aux handi·es (qui rappelle l’histoire des femmes noires), considérées comme incapables de ce travail de reproduction-là, car ayant elles-mêmes besoin d’assistance humaine – ce qui est démenti par les nombreux parents handis ayant recours à l’assistance humaine. La question du diagnostic prénatal brûle de malentendus entre handiféministes et féministes – alors qu’elle est pourtant cruciale. Est-il normal que selon les diagnostics posés sur un fœtus, l’accès à l’avortement soit facilité et encouragé pour certaines grossesses ou bien compliqué et plein d’embûches pour les autres ? Les handiféministes ne remettent pas en cause le droit à l’avortement, elles militent pour l’extension des délais (elles aussi avortent !), tout comme elles militent pour que les familles handies existent et soient assistées à la hauteur de leurs besoins. Elles s’opposent par contre à la récupération de cette question par les mouvements anti-choix, car leur lutte à eux n’est pas anti-validiste, mais bien sexiste.

      En conclusion, on ne peut qu’espérer que le féminisme qui fait le projet d’une intersectionnalité intègre pleinement les questions posées par le validisme et s’attelle à dissiper les malentendus avec les mouvements handiféministes et vienne à leurs côtés. On ne peut aussi qu’espérer que la recherche en France s’empare de la question du validisme et fasse une place plus importante aux chercheur·ses handicapé·es. Au fil du temps, les Critical Disability Studies ont évolué : le modèle social s’est complexifié et diversifié (voir Dan Goodley en Grande-Bretagne). Alison Kafer propose par exemple un modèle relationnel dans son ouvrage Feminist, Queer, Crip (2013) tout en montrant comment les pensées féministes, lesbiennes ou queers aux États-Unis peuvent être validistes. En Allemagne, un ouvrage collectif intitulé Gendering Disability fut publié en 2010, il y a déjà dix ans[13].

      En France, le bilan universitaire est maigre mais prometteur : les travaux très récents de Charlotte Puiseux et Noémie Aulombard-Arnaud ainsi que la création d’un tout nouveau Réseau d’études handies-féministes (REHF)[14] sont en ce sens fondamentaux – il reste à voir la place que la forteresse académique française peut faire à des chercheur·ses qui ont besoin d’accessibilité tout en portant des recherches critiques du statu quo des rapports de pouvoir.

      Notes :

      [1] Complément de définition proposé par les Dévalideuses : « Le validisme (ou capacitisme), c’est l’ensemble des préjugés et comportements discriminatoires à l’encontre des personnes porteuses d’un handicap, visible ou invisible. Le validisme, à l’échelle de la société, repose sur l’idée qu’une personne handicapée est moins capable qu’une personne valide, que sa vie même a moins de valeur. La psychophobie est une forme particulière de validisme, qui concerne les personnes handicapées mentales, neuroatypiques (Trouble du Spectre Autistique) ou psychoatypiques (bipolaires, schizophrènes…). Le validisme peut prendre la forme d’un rejet plus ou moins direct (exclusion, insultes, peur, manque d’efforts institutionnels) ; on parle alors d’handiphobie. Mais le validisme bienveillant (infantilisation, sur-protection etc.) peut être aussi dévastateur ». Bonne résolution n°1 : Je découvre le validisme ! - Les Dévalideuses

      [2] Mike Oliver (1945 – 2019) était sociologue, auteur et activiste britannique pour les droits des personnes handicapées. Il fut le premier professeur de Disability Studies dans le monde, ainsi qu’un des premiers défenseurs et théoriciens du modèle social du handicap.

      [3] Zig blanquer, « La culture du valide (occidental) », 2004 :
      Sur infokiosk : https://infokiosques.net/lire.php?id_article=184

      [4] Elisa Rojas (1979) est avocate et écrivaine, militante pour les droits des femmes et des personnes en situation de handicap, co-fondatrice du Collectif Luttes et handicaps pour l’égalité et l’émancipation (CLHEE)

      [5] « L’activisme de clavier », fait référence à la participation individuelle à des actions collectives en ligne.

      [6] Collectif Luttes et handicaps pour l’égalité et l’émancipation (CLHEE) : CLHEE

      [7] Association Handi-Queer : HandiQueer

      [8] Association les Dévalideuses : Accueil - Les Dévalideuses

      [9] Collectif pour la liberté d’expression des autistes (CLE Autistes) : NeuroStyles - Neurodiversités – La revue des Neurodiversités, par CLE Autistes

      [10] ONU, rapport de la rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées, A/HRC/40/54/Add.1, 8 janvier 2019. Ici un court extrait de la conclusion : « Bien que la France alloue des ressources financières et humaines considérables aux services aux personnes handicapées, les mesures qui sont prises actuellement pour répondre aux besoins de ces personnes sont extrêmement spécialisées et cloisonnées. En effet, l’accent est mis sur la prise en charge de l’incapacité, alors que les efforts devrait converger vers une transformation de de la société et du cadre de vie, de sorte que toutes les personnes handicapées bénéficient de services accessibles et inclusifs et d’un soutien de proximité. Ce cloisonnement ne fait qu’entretenir une fausse image des personnes handicapées, les présentant comme des personnes à prendre en charge plutôt que comme des sujets de droits.»

      [11] À ce sujet, lire la tribune publiée en 2019, « Nous, handi·es nous voulons vivre » :
      Nous, handi(e)s, nous voulons vivre

      [12] À sujet lire la tribune publiée dans Libération le 5 janvier 2021, « Découpler l’allocation adultes handicapés des revenus du conjoint » : Découpler l’allocation aux adultes handicapés des revenus du conjoint

      [13] La traduction via le Québec des réflexions anglophones est toujours d’actualité (voir Laurence Parent « Ableism/disablism, on dit ça comment en français ? » publié dans le
      Canadian Journal of Disability Studies en 2017.

      [14] Réseau d’études handies-féministes (REHF) : Réseau d’études handi-féministes - REHF.org

    https://www.infolibertaire.net/feminisme-et-handicap-luttes-contre-le-validisme-melina-germes/
     
  32. ninaa
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    La lutte pour l’abolition de la psychiatrie, par la CPA

    Publié le 21 mars 2022

    La lutte pour l’abolition de la psychiatrie, par la CPA - ★ ZINZIN ZINE ★

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    Traduction d’un texte des camarades de la Campaign for Psychiatric Abolition1 (CPA), un fabuleux collectif de survivant'es de la psychiatrie au Royaume-Uni, qui lutte contre tous les systèmes carcéraux, à travers des actions inspirantes et audacieuses. Vous trouverez les diverses initiatives et ressources élaborées par ce collectif regroupées sur cette page.

    Paru initialement dans le numéro 17 du magazine DOPE (spring 2022). L'illustration est de Matthew Frame.

    Solidarité antipsy internationale !



    ★★★


    Nous sommes la Campaign for Psychiatric Abolition (CPA), un collectif de survivant'es de la psychiatrie qui luttent contre la violence de la police, des prisons et de la psychiatrie. Nous voulons démontrer que nos luttes collectives contre l'impérialisme, le racisme, le capitalisme, le cishétéro-patriarcat et la catastrophe climatique sont aussi une lutte contre la psychiatrie. Nous nous sommes réuni'es pour former la CPA après avoir constaté l'hostilité des milieux radicaux à l'égard de l'antipsychiatrie et de la libération folle2 – on a souvent l'impression que certaines personnes qui comprennent la nécessité d'abolir la police et les prisons considèrent encore la psychiatrie, l'institution qui a enfermé et torturé tant d'entre nous, commebienveillante et soignante – un mythe libéral qui s'est insidieusement introduit dans les espaces qui devraient être des refuges pour les victimes de la violence d'État.

    L'histoire montre clairement que la psychiatrie est là pour nous contrôler, pas pour prendre soin de nous. La naissance de la psychiatrie ne peut être séparée de l'eugénisme et du colonialisme – la psychiatrie a été le terreau qui a permis à l'eugénisme de se développer. Elle a été créée pour justifier le violent pillage et la torture des peuples colonisés du monde entier. En diagnostiquant certaines personnes comme inférieures, dérangées, déviantes et délirantes, la psychiatrie a permis aux oppresseursoccidentaux de légitimer leurs violencescontreles peuples qu'iels colonisaient. Les esclaves qui s'échappaient de leur servitude étaient étiqueté'es comme souffrant de "drapetomanie", uneprétendue maladie mentale, car la société blanche refusait d'accepter l'idée que les Noir'es puissent se révolter contre leur oppression. Aujourd'hui, la psychiatrie est également utilisée contre les communautés musulmanes, œuvrant de pair avec le programme PREVENT3pour renforcer les efforts de surveillance et de flicage, en cataloguant automatiquement les musulman'es souffrant de maladies mentales comme représentant un risque terroriste.

    La longue histoire de la queerphobie exercée par la psychiatrie est également bien documentée, la thérapie de conversion et les électrochocs ayant constitué ses "remèdes" à l'homosexualité, considérée comme une maladie mentale jusqu'en 19734, tandis que nos transidentités continuent d'être médicalisées et pathologisées. Les femmes aussi ont été et sont encore aujourd'hui considérées comme hystériques et enfermées dans des asiles, souvent en raison de leurs réactions naturelles aux traumatismes causés par la violence patriarcale. Nous savons aussi trop bien, comme on l'a vu avec l'Allemagne nazie, Mussolini ou la stérilisation par les États-Unis des femmes portoricaines, noires et indigènes, que la psychiatrie a été un outil de l'extrême droite – toute institution s’intégrant aussi facilement au fascisme devrait voir sa légitimité remise en question.

    Très peu de choses ont changé : la psychiatrie continue d'être utilisée contre les communautés opprimées, les asiles de fous des années 1800 sont toujours debout (pour l'instant) hantés par les échos des ancien'nes patient'es, uniquement recouvert par les cris désespérés des patient'es actuel'les. Nos cris sont tous dirigés vers la même chose : l'abolition. La psychiatrie a peut-être appris à se donner une apparence plus respectable, mais en grattant la surface on retrouve vite l'asile de fous, les électrochocs et la tranquillisation.

    Nous avons formé la CPA pour lutter contre la violence et la mort qui imprègnent la vie de chaque survivant'e de la psychiatrie. Notre organisation englobe une grande variété de travail communautaire – l'un de ses aspects consiste à donner des ateliers sur l'abolition de la psychiatrie à travers la Grande-Bretagne, à la fois pour le public, des camarades et des organisations radicales, parce que nous considérons l'éducation sur la libération folle, les soins de crise et le soutien par les pair'es comme des compétences essentielles à la vie courante et à l’organisation politique. Il ne s’agit pas de "sensibilisation", mais de survie. Il s'agit de savoir comment être là pour nos camarades et nos proches sans avoir à appeler les flics ou les psys.

    Notre travail consiste également à apporter une aide matérielle à nos communautés, par exemple en livrant des colis de soins à nos ami'es incarcéré'es dans des hôpitaux psychiatriques et en leur fournissant le soutien et les ressources dont iels ont besoin, tout en œuvrant collectivement à leur libération. Nous nous efforçons également de nous attaquer aux causes profondes de la détresse mentale, comme la pauvreté, l'oppression et l’absence de logement, en proposant de l’entraide et en offrant un espace sûr aux survivant'es de la psychiatrie pour pouvoir exprimer nos vécus sans nous sentir rejeté'es. Nous croyons en l'importance de l'action directe et de mener la lutte pour l'abolition de la psychiatrie dans la rue, et pour soutenir cette conviction, nous menons des actions, aux côtés d'autres survivant'es de la psychiatrie, en ciblant tous ces lieux de maltraitance et de torture.

    **

    Nous voulons également saisir toutes les occasions d’attirer l'attention sur liens étroits entre les luttes et les expériences des personnes enfermées dans les hôpitaux psychiatriques, en prison ou en centre de rétention – toutes déshumanisées parce que nous sommes considérées comme des personnes "folles", "malfaisantes", "sans papier" ou les trois à la fois. Nous sommes tous et toutes transporté'es dans les mêmes fourgons de haute sécurité pour être enfermé'es loin de nos communautés, avec des contacts atrocement limités avec le monde extérieur. Nos biens personnels et nos bribes d'humanité – vêtements, photos, lacets de chaussures, appels téléphoniques, droits de visite – nous sont confisqués, la moindre miette de nourriture et goutte d'eau est contrôlée. Dans certains endroits, on utilise même des camisoles de force et des lits de contention, et on jette les patient'es dans des douches et des bains glacés ou brûlants.

    Iels contrôlent les moindres détails de notre vie et de notre détention, jusqu'à la couleur des murs, qui sont peints dans des tons "calmes" pour tenter de "leurrer nos esprits" – iels ont pensé à absolument tout ce qui pourrait rendre notre existence aussi torturante que possible. Les fenêtres et les portes sont verrouillées et si nous montrons trop de signes de détresse, nous pouvons être enfermé'es à l'isolement pendant plusieurs jours. Iels nous surveillent avec des caméras dans tous les coins, derrière lesquelles du personnel nous observe 24 heures sur 24, prêt à nous maîtriser physiquement ou chimiquement à tout moment contre notre consentement. Comme nous sommes légalement déclaré'es fols ou "criminel'les", aucun de nos recours devant les tribunaux ne sera pris au sérieux, et une fois que nous sortons, si jamais nous sortons, nous rencontrons encore plus d'obstacles pour le logement, le travail et la réintégration dans la société dont nous avons été arraché'es pendant si longtemps.

    Au XXIe siècle, enfermer les personnes folles et nous électrocuter le cerveau est encore considéré comme un remède acceptable à notre souffrance – souffrance souvent causée par les sources d'oppression et de pauvreté omniprésentes sous le capitalisme racial. Lorsque nous disons que nous sommes traité'es comme des prisonnier'es, ce n'est pas pour créer une division entre les personnes qui "méritent" et celles qui "ne méritent pas" d'être punies – c'est pour dire avec force et sans détours que les luttes des personnes que la société considère comme "folles" et "criminelles" sont inextricablement liées – nous ne faisons qu'un, et nous adressons un amour et une solidarité infinies à chacun'es de nos adelphes incarcéré'es en ce moment, sous quelque forme que ce soit. Fuck les cages !

    Nous ne demandons pas la fin des soins de santé mentale, nous implorons simplement qu'ils puissent enfin exister – nous méritons un monde où il serait réellement possible de guérir, au lieu d'un système qui reproduit les traumatismes. Nous nous battons pour des soins centrés sur les patient'es, communautaires, dans un monde où la violence de la pauvreté, du racisme, de l'incarcération et du colonialisme ne nous pousserait pas vers la folie. Un monde où nous serions capables de nous occuper véritablement les un'es des autres, où nos besoins seraient au centre et où la folie ne serait pas considérée comme une défaillance individuelle, mais comme une formidable occasion de renforcer nos communautés.

    Nous nous battons pour mettre fin au monopole de la psychiatrie sur les soins de santé mentale, car chaque jour, de plus en plus de nos proches souffrent et se meurent, en n’ayant nulle part où se tourner sans risquer d'être enfermé'es. Personne ne sera libre tant que la psychiatrie ne sera pas abolie. L'antipsychiatrie n'est pas un mouvement daté destiné à rester dans les années 60, c'est une pratique active que les survivant'es forgent chaque jour. Nous sommes anti-psychiatrie parce que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas l'être. Nous sommes anti-psychiatrie parce que, malgré tout, nous essayons d'arracher la vie aux mâchoires de la mort.

    Un jour, les systèmes qui nous font tant de mal ne seront plus que des cendres, et nos communautés auront l'espace nécessaire pour guérir et s'épanouir – nous pouvons vous le promettre parce que jamais nous n'avons ressenti ou été témoins de plus de douleur, de fureur et de détermination que dans les yeux des survivant'es de la psychiatrie. La lutte contre la psychiatrie est une lutte pour notre libération collective. La psychiatrie tombera, et de là, nous nous relèverons tous et toutes.


    ★★★

    Notes de Zinzin Zine :

    1 Campagne pour l'Abolition Psychiatrique.

    2 En anglais, Mad Liberation est un terme qui renvoie au mouvement de libération des personnes considérée comme folles, autrement appelé mouvement des survivant'es de la psychiatrie.

    3 PREVENT est un programme dit de prévention du terrorisme géré par le ministère de l’Intérieur britannique. Il fait partie de la stratégie antiterroriste globale du gouvernement britannique, appelée CONTEST (Counter-terrorism-Strategy). Cette stratégie a été élaborée en 2003 par le ministère de l’Intérieur britannique en réaction aux attentats du 11 Septembre 2001, puis rendue publique dans une version remaniée en 2006.

    4 La classification qui sert de référence officielle dans de nombreux pays, y compris la France, est la Classification Internationale des Maladies (CIM) gérée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), or l’homosexualité n'a été retiré de la CIM qu’en 1992. La date évoquée ici, 1973, correspond à l’année où l’Association des Psychiatres Américains (APA) a retiré l’homosexualité de son manuel diagnostic (DSM), face à l’ampleur de la contestation des associations gays et lesbiennes. Ce retrait n'est que partiel, puisque la même année elle crée le diagnostic d’«homosexualité egodystonique». Il faudra attendre 1987 pour que le terme d’homosexualité ne soit plus mentionné dans le DSM. Enfin, il ne suffit pas que l’homosexualité ne figure plus noir sur blanc dans ces manuels pour en finir avec sa psychiatrisation, puisque ce phénomène peut devenir plus insidieux, à ce sujet voir cet article de Shaindl Diamond.

    ★★★

    Traduit de l'anglais.Cette traduction est participative et D.I.Y., toute personne peut proposer des améliorations, cette version est donc susceptible d'être modifiée.
     
  34. ninaa
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    La maternité au prisme du handicap - Emission du 25 mai 2022 – Podcast
    le mai 25, 2022

    Pour écouter l'émission cliquez ICI

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    La maternité au prisme du handicap

    Emission Femmes Libres du 25 mai2022sur Radio Libertaire
    • Femmes pour le dire, femmes pour agir : Colloque La maternité au prisme du handicap. Mère handicapée, mère d’enfant handicapé ou quand le handicap s’invite dans la famille… Le désir d’enfant, les préjugés défavorables, l’annonce du handicap… Colloque le 7 juin de 9 h à 17 h Patronage Laïque 61, rue Violet 75015 PARIS. FDFA
    • Infos et rendez-vous
    Bonne écoute



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    La maternité au prisme du handicap - Emission du 25 mai 2022 – Podcast
     
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