Chargement...

Démondialisation

Discussion dans 'Politique et débats de société' créé par Ungovernable, 9 Avril 2020.

  1. https://iris-recherche.qc.ca/blogue/comment-reussir-la-demondialisation

    L’IMPASSE DE LA GLOBALISATION
    La crise actuelle montre que la globalisation capitaliste conduit à une « impasse », pour reprendre les termes du sociologue Michel Freitag. Ceci parce qu’elle est fondée sur un mode de développement irrationnel qui ne peut pas durer. Ce mode de production, fondé sur le fantasme de réaliser la croissance infinie de la valeur en faisant fi des limites d’une planète pourtant finie, engendre aussi bien des inégalités socioéconomiques inédites qu’une profonde crise écologique (dont on sait maintenant qu’elle est liée à l’actuelle crise sanitaire). Il détruit l’autonomie des individus, des localités, des régions et des pays pour donner le pouvoir à des entreprises multinationales, à des marchés cybernétisés et à des organisations supranationales (FMI, OMC, Banque Mondiale) qui font circuler marchandises et capitaux partout sur le globe au bénéfice du 1% le plus riche.

    UN RETOUR À DES CIRCUITS COURTS
    Démondialiser, cela veut d’abord dire devoir accepter la faillite des fausses promesses de la « mondialisation heureuse » et repenser l’organisation de nos institutions économiques et politiques. Nous voyons actuellement un mouvement de retour à la souveraineté de l’État-nation, ce dernier pouvant mettre en place des mesures protectionnistes et intervenir dans l’économie d’une manière qui semblait impensable suivant le catéchisme mondialiste qui, il y a encore quelques semaines, paraissait inébranlable. Ceci peut conduire à certaines bonnes choses : valorisation de l’achat local et des circuits courts, de la souveraineté alimentaire et agricole, relocalisation de certaines activités productives, soutien économique aux individus précarisés par la crise, etc. Il ne faut cependant pas être dupe et comprendre que, tout comme durant la crise de 2008, on fait appel à l’État pour sauver le capitalisme néolibéral de son propre effondrement.

    LA DÉMONDIALISATION NÉOLIBÉRALE : REPLI NATIONAL ET NÉOLIBÉRALISME AUTORITAIRE
    Pour nombre de gouvernements actuels, démondialiser signifie revenir à une forme de capitalisme néo-national, autoritaire et protectionniste. Ceci n’est pas incompatible avec la mise en place de mesures d’austérité néolibérale après la crise ni avec l’intensification d’une révolution numérique conduisant à une emprise croissante du « technocontrôle » sur le monde du travail, de l’enseignement et autres, aussi bien qu’à la surveillance des populations (géolocalisation, reconnaissance faciale, Big Data, intelligence artificielle). La relance projetée visera à soutenir l’entreprise privée locale, à défendre Bombardier contre Gulfstream, pour faire image. L’objectif de l’intervention de l’État sera toujours la poursuite de la croissance économique; simplement, vu l’échec de la globalisation, le capitalisme prendra une forme relocalisée ou renationalisée, ce qui n’est d’ailleurs pas incompatible avec le développement d’idéologies nationalistes xénophobes.

    UNE DÉMONDIALISATION ÉCODÉCENTRALISTE
    Une véritable démondialisation ne constitue pas seulement un changement d’échelle, ou un repli qui permettrait de substituer à un capitalisme globalisé en faillite un capitalisme national doublé d’un néolibéralisme autoritaire. Il faudrait que cela permette de récupérer la souveraineté populaire, c’est-à-dire la capacité du peuple de décider de ses propres affaires. Plutôt que de miser sur le renforcement de l’État central à Québec ou sur l’entassement des gens dans des mégalopoles marquées par le gigantisme et la pollution, il faut penser (suivant l’approche communaliste et l’écologie sociale de Murray Bookchin, la théorie du Commun de Pierre Dardot et Christian Laval ainsi que la défense des communs chez les écoféministes) à la création, par initiatives locales (et donc sans attendre que cela vienne d’en haut) d’espaces et d’institutions alternatives décentralisées. Ces institutions pourront redonner aux communautés, au niveau local de la municipalité et dans les régions dévitalisées de la périphérie, les conditions de leur autonomie et de leur autogouvernement politique et économique.

    Ceci permettra d’orienter démocratiquement la production vers une décroissance, vers la production de richesse réelle plutôt que de valeur strictement monétaire (ou valeur abstraite), vers la satisfaction des besoins du plus grand nombre plutôt que la croissance infinie de la valeur au bénéfice d’une minorité. Ce retour à une économie de proximité permettrait aussi d’organiser la production de manière plus écologique et en dehors des formes habituelles (autogestion plutôt qu’entreprise hiérarchique, par exemple). Évidemment, ces assemblées municipales devront être coordonnées entre elles au plan régional et national, ce qui serait possible à travers une forme de confédéralisme. Cette relocalisation de l’économie doit s’accompagner de la construction de rapports de solidarité internationale afin de remplacer la guerre économique actuelle entre les pays par l’entraide et la coopération.

    Démondialiser ne signifie donc pas « faire du capitalisme en plus petit ». Il s’agit d’une occasion, comme le dirait Bookchin, de remettre en question les formes de domination et de hiérarchie qui font que l’humain domine la nature, mais aussi qu’il cherche à dominer les autres humains (exploitation du travail, sexisme, racisme, colonialisme, etc.) et à posséder davantage de pouvoir et de ressources. Ceci suppose de repenser également notre rapport à l’éducation pour former non pas simplement de la main-d’œuvre pour les entreprises, mais des citoyens et citoyennes dotés d’autonomie et capables de participer à la démocratie économique et politique, à « l’autogestion de toute la société », comme l’aurait dit le grand sociologue québécois Marcel Rioux. Ceci n’est qu’une esquisse, mais montre bien comment démondialiser signifie, contre la globalisation de l’immonde, bien autre chose qu’un simple changement d’échelle: une volonté de refaire monde en prenant soin du vivant comme de la nature.
     
  2. Les États-Unis ont présentement plus de 735,000 contaminés confirmés, c'est l'épicentre mondial de la pandémie ... Mais ça n'arrête pas Trump qui veut déjà rouvrir les commerces pour relancer l'économie avant la prochaine campagne électorale. Trump prend tout le mérite pour la performance de l'économie depuis 4 ans et c'est maintenant en train de se revirer contre lui. Il voudra à tout prix rouvrir le pays pour se faire réélire.

    L'OBSESSION DE TRUMP À LA RÉOUVERTURE DE L'ÉCONOMIE IGNORE LES EXPERTS DE LA SANTÉ PUBLIQUE
    TRUMP’S OBSESSION WITH REOPENING THE ECONOMY IGNORES PUBLIC HEALTH EXPERTS

    upload_2020-4-19_0-52-5.png

    La majorité des experts pensent que c'est une idée extrêmement mauvaise ... dont ce professeur d'épidémiologie de Havard
    No matter how you crunch the numbers, this pandemic is only just getting started

    Pendant ce temps, des foules de rednecks américains risquent leur vie en allant manifester en groupe pour avoir le droit sortir et risquer de mourir du virus.





     
  3. La pandémie incite les Québécois à l’autosuffisance - Jusqu'à 10x plus que d'habitude
    La pandémie incite les Québécois à l’autosuffisance

    Une façon simple d'encourager l'agriculture locale et d'amorcer la démondialisation : fournir des tarifs d'électricité réduits pour les serres québécoises, ce qui leur permettrait de compétitioner avec les produits importés du sud
    Et si Hydro-Québec et les petites fermes s’alliaient pour nourrir le Québec à l’année?

    Au Québec, la crise du coronavirus pourrait ouvrir « le grand chantier de l’autosuffisance » alimentaire
    Au Québec, la crise du coronavirus pourrait ouvrir « le grand chantier de l’autosuffisance » alimentaire
     
  4. La permaculture, pratique agricole qui cherche à recréer tout un éco-système autour des cultures, a de nouveau le vent en poupe ces dernières années

    Dans le cadre des Webinaires du Réseau Covid Entraide, son groupe de travail sur l’autonomie alimentaire proposait hier samedi 18 avril une rencontre virtuelle et une discussion autour du jardinage naturel et de la permaculture. Retrouvez le fil de discussion du réseau sur l’autonomie alimentaire sur l’application Telegram, ici.

    Yohan, paysan en bio depuis 10 ans, et maraîcher en sol vivant et technicien en agroforesterie depuis 5 ans, est venu partager son savoir-faire, répondre aux questionnements sur ces pratiques agricoles et échanger sur ses expériences avec les autres intervenants. Retrouvez juste en dessous l’audio enregistré par Le Poing : Jardinage naturel et permaculture | Audio – ★ infoLibertaire.net
     
  5. blog des plages banni déjà plusieurs fois
    Offline

    blog des plages banni déjà plusieurs fois Nouveau membre Expulsé par vote

    4
    0
    0
    Avr 2020
    France
  6. anarchiste, internationaliste, auto-gestionnaire, anarcho-fédéraliste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Je plussoie allègrement les liens que tu mets sur l'autonomisation alimentaire, l'agriculture "autre" locale, l'autogestion, les circuits courts... mais il y a un sacré boulot si on ne veut pas laisser 80% de la population occidentale sur le carreau . Nos sociétés n'ont aucune résilience et dépendent trop des accords de libre échange et de l'exploitation des pays du sud .... sans parler de la dépendance aux énergies fossiles ( laissons ça pour la prochaine crise).
    Les sols vivants ont pratiquement disparu en europe à cause de la monoculture moderne et ses intrants, peu de paysans savent travailler la terre de manière vivante et ça demande du temps pour refaire un sol vivant. Polyface farm, La ferme aux multiples visages – A2C le site de l'agriculture de conservation
    La majorité de nos concitoyens veulent de la nourriture pas chère et abondante dans le supermarché
    J'aime beaucoup la référence à Murray Bookchin et le municipalisme libertaire revient bien à la mode.
    La gestion des communs et la propriété d'usage par contre est peu connue en Europe
     
  7. https://journalmetro.com/actualites/national/2446914/les-exportations-en-baisse-au-quebec-vers-une-demondialisation/

    Les exportations en baisse au Québec, vers une industrie plus locale?

    La crise du coronavirus affecte directement le marché des exportations internationales de marchandises au Québec. Ce dernier a subi un recul important de 5,4% en mars dernier, conclut une nouvelle étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) parue mardi. Selon un expert, ces chiffres sont «peu surprenants», et confirment la volonté de développer une industrie locale et nationale.

    C’est surtout «une diminution des exportations d’aéronefs (-43,5 %)» qui serait responsable de cette chute dans la province. Les autres produits contribuant le plus à la baisse en mars sont «les minerais et concentrés de fer (-28%) et de cuivre (-99,9 %)».

    En février, ces filières d’impact se portaient beaucoup mieux, et le Québec avait enregistré une hausse de 1,1% de ses exportations internationales. Pour l’économiste à l’ISQ, Geneviève Renaud, ces baisses ne sont malgré tout pas «anormales». «Ce n’est pas la première fois qu’on est sous les -5%, dit-elle. En janvier 2019, on avait atteint les -10% par exemple. Les données du Québec sont très volatiles en réalité.»

    À l’échelle du pays, la même logique s’applique. Les exportations diminuent de 4,3% en mars par rapport au mois précédent (+2%). Dans un rapport diffusé au début mai, Statistique Canada indiquait d’ailleurs que la baisse des importations (-11,5%) et des exportations de services (-7,2%) étaient inédites depuis plus de trois ans. «Ces baisses sont survenues à la suite du recul important du nombre de touristes en visite au Canada en raison de la pandémie», y lit-on.

    Quel engouement pour la démondialisation?
    Pour l’expert en finances publiques à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), Guillaume Hébert, ces chiffres illustrent ce que le monde pourrait devenir après la COVID-19.

    «Le thème de la démondialisation devient vraiment d’actualité. Déjà, avant la pandémie, on voyait des mesures protectionnistes être imposées partout dans le monde, mais maintenant, il y a un effet de ressac très fort pour développer l’industrie nationale. La question, c’est de savoir jusqu’où ça va aller.» -Guillaume Hébert, de l’IRIS

    Le chercheur affirme que la réunion de plusieurs facteurs, dont les revendications environnementales qui prennent de plus en plus de place dans l’espace public, pourrait changer la donne du marché économique mondial.

    «On prend en premier la volonté du retour à une production nationale, puis les questions écologiques et la diminution nécessaire du transport. Ensuite, on ajoute l’effet de la propagation; les gens réalisent qu’il faut pouvoir compter sur notre propre matériel. Tout ça mis ensemble donne de nouvelles façons de faire, même s’il est trop tôt pour prédire quelle ampleur ça prendra», dit-il.

    Importations aussi en baisse
    Dans son rapport, l’ISQ enregistre également un recul de 2,7% des importations de marchandises au Québec en mars, par rapport à février, qui avait déjà connu une baisse de près de 9%. Là encore, ce sont surtout les aéronefs qui sont durement affectés, subissant une baisse de presque 98%.

    Selon des chiffres de l’Association du transport aérien international, la crise du coronavirus met en danger pas moins de 25 millions d’emplois liés de près ou de loin au secteur de l’aviation internationale. Seulement pour l’année 2020, l’industrie se prépare à perdre au moins la moitié de son chiffre d’affaires, soit plus de 320 G$.

    «Partout dans le monde, la crise est sans précédent. Les ordres de grandeur sont absolument gigantesques.» -Alexandre de Juniac, PDG de l’AITA, lors d’une conférence au début mai devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

    Les véhicules utilitaires et les fourgonnettes sont aussi beaucoup moins prisés, avec une chute de presque 7% des importations. Les métaux et le pétrole sortent toutefois gagnants, avec des hausses fulgurantes surpassant les 200% pour les minerais d’or, d’argent et de platine. Le pétrole brut a aussi subi un bond de 10% au chapitre des importations.

    D’ailleurs, ces secteurs s’en sortent mieux en termes d’exportations également. L’industrie de l’aluminium (+12,6%) et des rebuts de fer et d’acier (+439,5%) continuent de croître. Idem pour le carburant, diesel et biodiesel.
     
  8. Un texte à saveur réformiste (renforcire le pouvoir des états bla bla) qui illustre un danger de la démondialisation qu'il ne faut pas sous estimer : la ligne est mince entre nationalisme économique et démondialisation progressiste.

    La démondialisation, un nouveau repli sur soi?
     

Les membres qui ont lu cette discussion dans le dernier mois (Total: 3)

  1. Anarchie 13
  2. Ungovernable
  3. allpower