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Si vous êtes opposé.e.s au veganisme et/ou à l'antispécisme : pourquoi ?

Discussion dans 'Libération animale' créé par Dom Veganarchiste, 4 Février 2019.

  1. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    C'est pas exactement ce qui s'est passé, en résumé les végans étaient partis pour cohabiter avec les carnistes (ce que d'un point de vue antispéciste je continue à ne pas comprendre... en tant qu'antisexiste je me verrais pas cohabiter avec des violeurs? Ni avec des tueurs?).
    Mais l'odeur du barbecue (commercial, extérieur au camp) c'était vraiment trop.
    Et surtout à mon avis ça ne justifiait pas que pour "violences à barbecue" (SIC) les carnistes brutalisent physiquement les végans. Car ce n'était pas une "rixe", les violences ont été à sens unique, sans parler bien sûr des violences sur les animaux.

    Quant à moi c'est cette histoire qui m'a convaincue de devenir végétarienne...

    Anarchistes et cause animale
     
  3. pilou-ilou
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    pilou-ilou Membre du forum Membre actif

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  4. libertaire, anarchiste, féministe, anarcho-syndicaliste, syndicaliste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anarcho-fédéraliste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    C'est quand même dommage d'en venir aux mains pour ça, surtout entre personnes qui partagent un socle de pensées similaire, hormis le régime alimentaire. la pédagogie est bien meilleure pour convaincre.
     
  5. Dom Veganarchiste
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    Dom Veganarchiste Membre du forum Compte fermé Membre actif

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  6. libertaire, anarchiste, anarcho-communiste, anarcho-féministe, anti-fasciste
    merci, j'avais lu ce compte-rendu, il y a quelques temps mais je ne me rappelais plus tout les détails.
    Ceci dit, je comprends ta position :
    Je me sens parfois mal à l'aise de faire "copain/copain" avec des carnistes et j'ai l'impression de trahir les animaux et mes idées. Mais en même temps, la lutte contre le patriarcat est mieux perçue, parce qu'antérieure, parce que concernant des êtres humains que la lutte contre le spécisme. Il y encore un sacré boulot de décrassage à faire et en attendant, on n'est plus ou moins obligé de cohabiter !
     
  7. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  8. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    D'une part, pas forcément, beaucoup de gens (dont moi) ont justement été convaincus après cette histoire. La réaction violente et disproportionnée des carnistes m'avait tellement choquée! Et leurs justifications me paraissaient tellement minables! "On se respecte mutuellement, tu peux bouffer des carottes ça me gêne pas, laisse moi tuer par gourmandise"!

    Alors que j'étais pas choquée du tout par le sabotage des végans, ça me semblait juste logique. Comme il est dit dans le communiqué des végans, beaucoup de gens se sont mis à en parler sérieusement après ça, alors qu'avant les végans se faisaient juste foutre de leur gueule, comme d'habitude.

    Oui, ça je comprends, c'est ce que me disait une copine antispéciste: le problème c'est moins l'antériorité que le consensus, même si la plupart des gens n'appliquent pas leurs prétendues idées antisexistes, ils ne vont pas le revendiquer. Alors que même s'il y a eu du progrès ces dernières années l'antispécisme reste une position ultra-marginale.

    Surtout c'est facile de nier qu'on est sexiste et raciste (même les identitaires et les masculinistes jurent qu'ils ne sont ni racistes ni sexistes!) c'est impossible de nier qu'on mange de la viande...
     
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  9. pilou-ilou
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    pilou-ilou Membre du forum Membre actif

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  10. libertaire, anarchiste, féministe, anarcho-syndicaliste, syndicaliste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anarcho-fédéraliste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    perso je me vois pas imposer un régime alimentaire à qui que ce soit. Mais en effet dire à l'autre que son régime alimentaire c'est un truc de con la oui c'est inacceptable. Cela dit je me plie aussi bien à un repas végétarien comme un repas carné. faire un repas sans viande il y a quelques années de cela pour moi relevais de l'impossible alors que maintenant je peux très très bien me passer de viande sur quelques jours. Pour moi c'est une évolution hyper positive me concernant.
     
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  11. IOH
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    IOH Membre du forum

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    Si si, je l'ai téléchargé, merci. mais pas encore visionné, je dois le voir avec d'autres, donc plus long...
     
  12. RatonMakhno
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    RatonMakhno Nouveau membre

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    Ce que je trouve dommage dans les discours que j'ai entendu de vegans (qui sont pas forcément nombreux, ce qui n'aide pas) c'est le caractère moral, la sacralisation de la vie comme valeur absolue et universelle.
    Hors (tel que je le perçois, hein, soyons clair) rien n'est dans l'absolu sacré, et reconnaitre la conscience de la douleur et la volonté d'un animal a perpétuer son existence comme étant son absolu de vie n'en fait pas le mien, mon absolu pouvant être de perpétuer ma vie et il pourrait passer par sa prédation ou son exploitation (je sais pas si je suis clair). Hors la prédation et l'exploitation se sont pas des comportements uniquement humains (genre les fourmis qui élèvent des pucerons) et s'inscrivent dans le fonctionnement du vivant et ne sont pas en tant que système de fonctionnement à renier.
    Or cette position a tendance (je trouve) a rendre impossible une critique de la surexploitation animale du au capitalisme (tuer un animal pour se nourrir n'est pas mal mais tuer des vaches qu'ont jamais vu la lumière du jour à la chaine est aberrante). Comme image un peu bancale pour aider a voir mon point de vu, le travail n'est pas mal, mais le travail sous l'égide du capital créer de la souffrance.
    Je tiens vraiment a préciser que j'ai rien contre le véganisme en tant que démarche personnel et que je reconnais que mon argumentaire est bancal en plein de points et que je suis pas complètement en phase avec (je me demande des fois si c'est pas un simple réflexe de carniste ou je sais pas trop). Et que mon avis est très formé par mon "orthodoxie" anarchiste dans le sens ou la science m'apprend que j'ai pour vocation de perpétuer mon espèce, peut importe les moyens, ça veut pas dire qu'elle est meilleure ou pire que les autres (loiiiiiiin de là) simplement que c'est comme ça, mais qu'on doit toujours se poser des questions.
     
  13. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Ce serait sans doute valable si on avait besoin de manger ou exploiter des animaux pour "perpétuer sa vie".

    En tant qu'anarchiste ma notion du "travail" serait de ne travailler que si c'est nécessaire, et sûrement pas au prix d'exploiter qui que ce soit: en société libertaire en principe tout serait basé sur le volontariat. Or à ma connaissance en société capitaliste, par définition, les animaux (et humains...) exploités ne sont pas du tout volontaires?

    Le lion mange bien la gazelle ! - Vegan Pratique
     
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  15. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  16. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je suis d'accord et c'est pour ça que je dis qu'à mes yeux le véganisme est une position morale, pas une position "scientifique". Même si c'est un choix qu'on appuie sur des connaissances scientifiques.
    Pour moi c'est sain de vouloir prendre en compte les autres et leur éviter des souffrances. Or on a la possibilité de le faire (se passer de produits d'origine animale) techniquement et physiologiquement.

    Là je ne te suis plus : si rien n'est absolu en quoi serait-ce objectivement "pire" d'élever des vaches en batterie ?

    Pas d'accord. Pour moi on peut pas passer de l'échelle de la sélection naturelle à celle des choix des individus comme ça.
    Nos choix ne sont pas influencés que par nos gènes, mais aussi par notre expérience dans l'environnement. Et ce sont uniquement les gènes qui ont "intérêt" à la perpétuation de l'espèce, pas les individus. Y a même un biologiste qui s'appelle Dawkins qui dit que nos corps ne sont en fait que les véhicules des gènes.
     
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  17. the black daemon
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    the black daemon Membre du forum Membre actif

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  18. libertaire, anarchiste, révolutionnaire, anti-fasciste, anti-autoritaire, primitiviste
    on peut savoir d’où ça sort ça ?
     
  19. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  20. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    ouais je l'ai lu dans le livre Sapiens.



    C'est tiré de cet article de Mr. Mondialisation : « Cataclysmes » : origine et destruction du grand singe nommé Humain

    Après c'est difficile de comparer deux époques qui n'ont pas grand chose en commun.
     
  21. RatonMakhno
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    RatonMakhno Nouveau membre

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    J'suis désolé j'ai pas du tout été clair dans ce que je voulais dire, je me positionnais plus dans une forme d'exercice idéologique abstrait et je m'y suis tellement mal pris que je passe juste pour un gros carniste avec des arguments tout péter. En s'ancrant dans le réel je comprend le véganisme en résistance face à l'état l'exploitation animale.

    Mais je me demande parfois face à un impératif écologique qui demande une désindustrialisation de la majorité de nos modes de fonctionnement, de consommation, de production, comment on pourrait faire pour faire cohabiter ces deux modes de pensé, imaginons demain on désindustrialise a fond comment on construit des maisons sans la force des moteurs ou des animaux. Et ma question c'est une fois désindustrialisé comment on fait cohabiter désindustrialisation et non exploitation animale? Faut-il faire des compromis, si oui comment etc etc.. (c'est une vraie question hein pas une question rhétorique toute pétée).
    Pour exemple une situation où quelqu'un se retrouverait dans la nécessité immédiate de manger de la chair d'animaux non humain pour survivre.

    Y a une autre question qui me tracasse,en imaginant que le vivant se repose sur l'inter-exploitation des espèces conscientes ou non entre elles, ce qui créer un équilibre très précaire qu'on comprend à peine. Du coup le refus absolu (moral) d'une quelconque exploitation animale par l'humanité ne le positionnerait-elle pas en sorte de témoin extérieur du vivant?

    Qui soit clair que c'est pas du tout un avis tranché, loin de la et que je me pose moi même des questions par rapport à mon propre positionnement. Et encore désolé de mon premier message qu'était maladroit.
     
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  22. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  23. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Perso je suis pas pour la désindustrialisation et je vois mal le rapport avec le véganisme.
    Enfin si on entend par industrialisation la séparation travail intellectuel / travail manuel, la parcellisation du travail (chacun a une tâche de plus en plus spécifique), ouais je suis contre. Si tu parles de renoncer à la technologie, aux énergies non-musculaires, alors non je suis pas pour.

    Bah comme j'ai dit, pour moi c'est uniquement une question de morale, dans ce cas t'es seul avec tes principes. Je trouverais cependant ça un peu hypocrite de trouver légitime de manger un animal quand on a que ça à disposition mais de ne pas trouver légitime qu'un animal mange un humain quand il n'a que ça à disposition. Ou est-ce-que tu mangerais un humain si t'as que ça sous la main ? Comme l'histoire des rugbymen qui se sont écrasés dans les andes.
    Ce sont des situations extrêmes je vois pas l'intérêt de "légiférer" là-dessus, de toute manière les gens dans ces situations en ont certainement pas grand chose à faire des grands principes établis théoriquement par des anonymes sur un forum.

    Je pense pas que le vivant repose sur l'inter-exploitation des espèces. En plus la prédation ce n'est pas de l'exploitation.
     
  24. IOH
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  25. RatonMakhno
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    Pourquoi Mr Mondialisation est dans la liste?
     
  26. ninaa
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  27. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    C'est un site ouvertement conspirationniste, qui entre autres fait l'apologie de Rabhi et les colibris.

    L’extrême droite et l’écologie | Confusionnisme.info
     
  28. IOH
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    je sais pas.

    Non, si t'es obligé pour survivre.

    tiens un article qui date (sébastien Faure, donc il y a à peu près 100 ans ) provenant de l'encyclopédie anarchiste (dispo en téléchargement sur le forum) tu comprendras pourquoi les inuits sont tout petit et assez moches :

    VÉGÉTARISME n. m.
    Système d'alimentation excluant tout ce qui est de nature à compromettre
    l'équilibre physiologico-mental et, par voie de conséquence, la vigueur de l'homme.
    Ainsi, la viande, les poissons, les spiritueux, les boissons fermentées (improprement
    dénommées hygiéniques), le chocolat, le café, etc., etc. Préconisé en mode préventif
    et curatif dans le traitement des maladies.
    Ce concept diététique, loin de réunir tous les suffrages, a divisé le monde
    savant en deux clans antagonistes. Au sein même de la Faculté de Médecine, où
    certains membres éminents ont introduit ce brandon de discorde, règne semblable
    division.
    Il semblerait cependant, a priori, que le monde médical, particulièrement
    qualifié pour trancher ce différend dans un sens non équivoque ait abouti à une
    solution définitive du problème. Il n'en est rien et, pendant que maints fils
    d'Esculape convient les foules à l'initiation végétarienne, d'autres prêchent, à son
    égard, une sévère mise en garde. Il convient donc de soumettre au lecteur la
    copieuse documentation, constituée aujourd'hui, de nature à éclairer ce passionnant
    sujet.
    Une question préalable se pose : A quelle catégorie l'homme appartient-il ?
    Convient-il de le ranger parmi les carnassiers ou parmi les omnivores ? Devonsnous
    l'assimiler aux herbivores ou bien, imitant Cuvier, Flourens, Linné, et une
    foule d'anthropologistes, l'apparenterons-nous à la famille des frugivores-types,
    représentée par les anthropoïdes ?
    Il semblerait, de prime abord, que cette question fût insoluble tant les moeurs
    alimentaires des multitudes humaines sont divergentes et contradictoires. Elle
    apparaît beaucoup plus simple si nous faisons intervenir la paléontologie, la
    palethnologie, l'ethnologie, l'anatomie et la physiologie comparées, l'analyse
    chimique et biochimique, la toxicologie, la statistique, etc...
    Grâce il la science des comparaisons anatomico-physiologiques, nous savons
    aujourd'hui que, en raison des lois de l'adaptation, tous les êtres, et particulièrement
    ceux qui ont atteint les cimes de la hiérarchie généalogique, ont acquis une
    organisation digestive parfaitement caractérisée : denture, estomac, intestin, foie,
    ont abouti à une structure histologique et morphologique spécifiques, à une aptitude
    métabolique adéquate. C'est donc cette admirable pierre de touche que nous allons
    Végétarisme
    file:///Users/administrateur/Desktop/www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/v/vegetarisme.html[22/07/11 16:12:28]
    faire intervenir aux fins d'élucider ce point énigmatique.
    Derechef, posons-nous donc cette question : A quelle classe appartient
    l'homme ? Son maxillaire s'orne-t-il de canines aiguës et démesurées, aptes à saisir
    une proie ; de molaires acérées, capables de sectionner la chair de ses victimes et de
    déchiqueter ses os, à l'instar des grands carnassiers (lions, tigres, loups, chiens), ou
    des omnivores, tels que l'ours, le porc, etc ... ? Ou bien dispose-t-il de larges
    molaires aplaties, véritables meules destinées à broyer la cellulose rebelle des
    herbes coriaces, comme c'est le cas des herbivores ?
    Bien au contraire, semblable aux frugivores, représentés par l'orang-outang,
    le chimpanzé, le gibbon, sa mâchoire ne possède que de pseudo canines émergeant
    à peine des autres dents et ses molaires et prémolaires de forme cylindrique sont
    pourvues, sur le pourtour de la couronne, de petits mamelons propres à favoriser la
    mastication des fruits sauvages, grains, bourgeons, racines. Le gorille offre
    cependant une exception à cette règle. Quoiqu'étant, ainsi que le souligne M. de
    Mortillet, le plus herbivore du groupe, une double paire de formidables canines
    semble le l'approcher des grands fauves. Darwin a donné une explication plausible
    de cette apparente anomalie dentaire. Ces organes constituent pour ce grand simien,
    des armes redoutables, offensives et défensives. Quant à ses molaires, elles sont
    absolument comparables à celles de ses congénères précités. C'est donc seulement à
    cette dernière variété de dents que doit être conféré le caractère de critérium, en
    matière de classification zoologique, puisque le chameau, lui-même herbivore
    avéré, est nanti aussi de canines démesurées.
    Notons également que le maxillaire inférieur de l'homme, semblable à celui
    des autres frugivores ainsi que des herbivores, est susceptible de mouvemente
    oscillants aussi bien sur le plan horizontal que dans le sens vertical, taudis que celui
    des carnivores et des omnivores ne peut manoeuvrer qu'à la façon d'une cisaille.
    Ces différences fondamentales, faciles à vérifier en raison de l'abondance de
    sujets de comparaison que nous avons journellement sous la main (homme, chien,
    chat) ne se limitent pas à la cavité buccale, L'estomac des nécrophages est beaucoup
    plus volumineux, sa paroi est plus puissamment musclée que ne l'est l'outre
    gastrique des mangeurs de fruits, de racines et autres végétaux. Ces particularités
    sont amplement justifiées. La trituration stomacale des viandes hâtivement
    dégluties, sommairement mastiquées, nécessite un péristaltisme particulièrement
    énergique. Par surcroît, il sécrète, en bien plus grande abondance, de l'acide
    chlorhydrique destinée à favoriser, non seulement l'élaboration plus rapide des
    chairs ingérées, mais aussi des os que l'homme ne peut digérer. Cela est important,
    car la digestion des masses osseuses permet aux carnassiers un copieux
    ravitaillement en sels minéraux dont le muscle est en partie dépourvu.
    Si nous portons notre examen sur la portion intestinale du tube digestif. nous
    trouvons même dissemblance comparative, Très brève chez les « mangeurs de
    cadavres », puisqu'elle n'équivaut qu'à cinq ou six fois la longueur de leur corps,
    Végétarisme
    file:///Users/administrateur/Desktop/www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/v/vegetarisme.html[22/07/11 16:12:28]
    mesurée de l'extrémité du museau à la naissance de la queue, permettant ainsi une
    prompte expulsion du bol fécal de constitution éminemment fermentescible, elle
    égale dix à douze fois cette proportion chez l'homme et ses consanguins sylvestres
    (mesure prise du sommet de la tête à la naissance du coccyx) pour atteindre vingt à
    vingt-cinq fois ce développement parmi les représentants de la faune herbivore en
    respectant les mêmes procédés de mensuration.
    Enfin, fait particulièrement suggestif et d'importance insoupçonnée de la
    plupart des profanes, le foie des carnophages possède, malgré une apparente
    similitude morphologique, le privilège, non seulement de neutraliser les toxines
    recélées par la viande ou celles engendrées au cours de son élaboration, mais aussi
    et surtout de métamorphoser les résidus albumineux, issus de la digestion, en
    ammoniaque, substance d'élimination facile, tandis que la glande hépatique des
    frugivores et des herbivores ne peut élaborer, au détriment de ces reliquats, que de
    l'urée et de l'acide urique, dont le taux sanguin est d'autant plus élevé que la ration
    carnée est en prépondérance.
    Voici donc établi, du point de vue rigoureusement anatomique et
    physiologique, que l'homme est loin d'être, par destination, ou carnivore, ou
    omnivore, puisque sa structure dentaire, hépato-gastro-intestinale l'apparente, an
    contraire, d'une façon indiscutable, aux seules espèces s'accommodant
    exclusivement de la plus extrême frugalité.
    Certains ne manqueront pas d'objecter, malgré l'évidence de cette
    démonstration, qu'en raison de pratiques culinaires hétérodoxes, usitées par une
    incommensurable lignée d'ancêtres, l'homme contemporain a acquis une adaptation
    l'autorisant à déroger au régime s'harmonisant a sa constitution primitive. Qu'en
    conséquence, sa « nature » actuelle la dispense des astreintes alimentaires
    ancestrales.
    Ce raisonnement ne tient pas compte, malheureusement, du fait que son
    organisation digestive n'a même pas amorcé une révolution anatomicophysiologique
    démontrant le bien-fondé de cette thèse. Ce n'est pas sans raison que
    le tube digestif et ses annexes glandulaires diffèrent selon les différents modes
    alimentaires auxquels sont soumises les différentes espèces, Que, par conséquent,
    une véritable adaptation de l'homme au carnivorisme, partielle ou totale, ne peut
    logiquement résulter que de leur modification morphologique et histologique. Cette
    métamorphose organique n'eût d'ailleurs été possible que par l'addition d'un n ombre
    colossal d'années de pratique exclusivement nécrophagiques, condition loin d'être
    réalisée, ainsi qu'il est facile de vérifier.
    Il nous faut, pour cela, remonter le cours des temps géologiques, jusqu'à
    l'aurore de l'âge tertiaire, A ce moment, le groupe anthropomorphe est constitué.
    Vers le miocène, puis au cours du pliocène, évoluait parmi la faune anthropoïde, le
    Dryopithèque, géniteur présumé de l'espèce humaine. Les moeurs de ce simien,
    analogues à celles de ses autres congénères, étaient rigoureusement fruitoVégétarisme
    file:///Users/administrateur/Desktop/www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/v/vegetarisme.html[22/07/11 16:12:28]
    végétaliennes. L'aube du quaternaire voit apparaître les premiers êtres humains,
    grossières caricatures de leurs descendants actuels, dont le type est l'homme de
    Néanderthal, homo-simien plutôt qu'homme, et qui évolue vraisemblablement au
    cours des deux étapes chelléenne et moustérienne. Son anatomie de grimpeur, aux
    membres inférieurs écourtés, atteste encore ses irréductibles habitudes fruitariennes.
    Il nous faut atteindre les portions solutréenne et magdalénienne pour
    constater une révolution culinaire chez nos ascendants, se traduisant par une
    dérogation à la frugalité traditionnelle.
    Quelle importance revêtit-elle ? C'est ce qu'il importerait de préciser. Affectat-
    elle toute l'humanité existante ou quelques fragments seulement ? Ne fut-elle
    qu'un pis aller momentané, émaillée de récidives, rares ou fréquentes, commandées
    par d'impérieuses nécessités (famines, etc ... ) ou imposée par un rituel dont le
    caractère nous échappe ? Persista-t-elle au cours d'interminables périodes, ou ne
    fut-elle que furtive? Autant de questions vouées au silence, attendu qu'aucun témoin
    oculaire et avisé, contemporain de ces lointaines époques, n'a pu consigner les faits
    et gestes de cette naissante humanité.
    Ce qu'il y a de certain c'est que, même au cours des longues périodes de
    revêtements glaciaires embrassant une vaste portion de l'hémisphère boréal, une
    végétation suffisante tapissait de nombreuses vallées profondes permettant aux
    pachydermes, aux bovins, aux solipèdes, etc ... , de subsister, nous autorisant à
    admettre que les hommes préhistoriques pouvaient trouver tout ou partie de leur
    subsistance sans être contraints à répudier d'antiques et frugales habitudes.
    Ce qui témoigne de leur souci d'échapper à l'incertitude d'une végétation
    stérile ou capricieuse, c'est qu'avec l'âge néolithique, apparaissent de rudimentaires
    instruments aratoires qui se perfectionnent, s'amplifient, se multiplient avec l'âge du
    bronze, De nombreux indices historiques attestent également que les fils de la
    Gaule, véritables pionniers de l'agriculture, ne vivaient, eux aussi, « de chasses et de
    pêches » que d'une façon exceptionnelle, contrairement à ce qu'affirment nos
    manuels scolaires.
    Par conséquent, le dogme du pseudo-carnivorisme outrancier do nos ancêtres
    préhistoriques est loin d'être fondé.
    Si nous descendons le cours de l'histoire en brûlant les étapes, nous
    constatons qu'au cours de périodes prodigieusement longues, l'incroyable
    insuffisance des salaires dévolus aux masses laborieuses, citadines et rurales, qui
    oscillaient encore, il y a une centaine d'années, entre 0 fr. 50 et 2 francs par unité
    quotidienne, frappait d'interdit tous aliments coûteux, considérés comme luxe, la
    viande y compris. Le pain lui-même, cet aliment devenu démocratique, ne figurait
    pas sur toutes les tables en raison du faible pouvoir d'achat des foules besogneuses,
    Seule, l'infime minorité des classes aisées pouvait s'offrir les plaisirs de la bonne
    chère, ce dont elle ne se privait pas.
    Végétarisme
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    Cc rapide exposé démontre surabondamment que les récentes pratiques d'un
    carnivorisme généralisé et intensif remontent à peine à quelques générations, grâce
    aux hauts salaires pratiqués depuis quelques lustres,et qu'elles ne peuvent en rien
    légitimer la plus minime idée d'adaptation.
    Il nous faut cependant encore, avant de pénétrer dans le vif du sujet, répondre
    à l'inéluctable objection que ne manquent jamais de soulever les détracteurs du
    végétarisme et tendant à accréditer, aux yeux des non-prévenus, cette version de
    l'adaptation : à savoir les Esquimaux. Il semble, en effet, a priori, que l'argument
    possède un dynamisme singulier. On oublie trop que ce peuple constitue un cas
    exceptionnel et qu'aucune exception n'a jamais infirmé une règle.
    Il apparaît, en effet, que ces pygmées de l'Arctique ont, du moins d'une façon
    toute relative, réalisé ce tour de force de vivre uniquement d'un régime pour lequel,
    pas plus que nous d'ailleurs, ils n'étaient primitivement physiologiquement
    constitués. Comment interprèterons-nous, du point de vue adopté, cette curieuse
    anomalie ?
    Notons d'abord que toutes les informations qui les concernent n'ont rien de
    bien précis ni d'étendu. Nous ne possédons aucun document touchant leur degré de
    longévité. Quant aux maladies qui les accablent, nous savons déjà, malgré le peu de
    renseignements en notre possession, qu'ils sont fréquemment atteints de
    rhumatisme, affection spécifique du régime carné puisqu'elle résulte d'un
    empoisonnement par l'acide urique, cc qui tendrait à prouver que leur prétendue
    adaptation laisse à désirer.
    Nous savons également qu'ils consomment viandes et poissons crus, faute de
    quoi, d'ailleurs, ils ne pourraient subsister ; qu'ils dévorent parfois le contenu
    prédigéré de l'estomac de leurs victimes, riches en principes vitalisants et qu'ils
    absorbent de fortes masses graisseuses, sources d'énergie thermique, substance
    dédaignée par les civilisés parce que particulièrement indigeste. Depuis combien de
    millénaires ces malheureux sont-ils astreints à ce répugnant régime ? Dix ? ... Vingt
    ? ... Cinquante ? ... plus peut-être. L'origine remonte certainement à une époque
    extrêmement reculée ...
    Mais si nous nous avisons de comparer ce peuple rabougri, ratatiné, dégénéré,
    aux splendides races végétariennes peuplant le monde, en particulier celles du
    Pacifique, que n'ont point encore exterminées leurs cyniques conquérants, nous
    sommes contraints de constater qu'il est le triste aboutissant d'une évolution
    rétrograde qui fait de lui un véritable déchet de l'humanité.
    On pourrait objecter que maints facteurs sont intervenus pour accentuer cette
    pitoyable régression physique, le froid infernal, entre autres, sévissant parfois avec
    une redoutable intensité, dans les régions particulièrement désolées où ils gîtent.
    Ces considérations ne peuvent jouer, attendu que d'autres spécimens zoologiques,
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    hôtes accoutumés de la banquise : l'ours blanc, l'éléphant marin, le phoque, etc ... ,
    jouissent d'une stature, d'une corpulence, d'une vigueur qui ne le cèdent en rien aux
    espèces similaires vivant sous des cieux plus cléments. Le grand caribou lui-même,
    qui hante les plaines glacées de l'Alaska, où le thermomètre enregistre parfois des
    fléchissements insoupçonnables, est nanti d'une puissance et d'une résistance
    vraiment exceptionnelles.
    Sans vouloir cultiver le paradoxe, on peut affirmer que, loin de nuire au
    développement et à la vitalité des êtres ayant adopté, par la force des choses,
    l'incommensurable habitat circum-polaire éternellement congelé, ses implacables
    rigueurs contribuent, au contraire, à les doter de virtualités souvent inconnues des
    autres espèces évoluant dans les régions chaudes ou tempérées. Dans ce pays affligé
    d'une température inexorable, les rejetons malingres, chétifs, ne peuvent subsister.
    Seuls, les êtres favorablement doués triomphent des traitrises de l'ambiance. Mais,
    seuls aussi, ils se reproduisent et une sélection automatique, merveilleuse,
    impitoyable, se réalise, préjudiciable à quelques-uns, souverainement favorable à
    l'espèce. On conviendra donc que si les Esquimaux sont handicapés au regard des
    autres races humaines, c'est surtout le régime qui est intervenu, opérant sur eux une
    décadence qu'une autre espèce spécifiquement carnivore n'eût point subie.
    Nous conclurons donc que, si relative que puisse être l'adaptation de ces
    pygmées de la banquise à l'alimentation carnée, on ne saurait invoquer leur cas
    spécial comme la preuve d'une immunité contre les méfaits du carnivorisme chez
    l'homme.
    Mais, objectera-t-on, pourquoi frapper d'ostracisme les produits de boucherie,
    jusqu'alors réputés, dont se repaissent cependant, sans risques de dommages et pour
    leur plus grand profit, tous les représentants de la faune carnassière et omnivore ?
    Que peuvent-ils recéler d'aussi dangereux pour justifier semblable sentence ?
    C'est que, contrairement au préjugé courant, la chair des animaux, en raison
    des principes dangereux qu'elle contient et de ceux qu'elle engendre au cours de son
    élaboration, ne possède pas, pour l'être humain, le caractère d'interchangeabilité
    particulier aux comestibles végétaux. Par surcroît, il faut se pénétrer que la Nature
    n'a pas conféré, en raison des lois de l'adaptation, à tous les êtres vivants organisés,
    avec une égalité de répartition équitable, le privilège d'immunisation que certains
    d'entre eux possèdent à l'égard de maintes substances, inoffensives pour eux,
    dangereusement toxiques pour d'autres. C'est ainsi que le datura et la jusquiame,
    meurtriers pour l'homme n'offrent aucun danger pour le colimaçon qui s'en repaît.
    L'amanite phalloïde, dont un seul spécimen suffit pour envoyer ad patres toute une
    famille humaine, peut être impunément consommé par le lapin. Ce rongeur n'a rien
    à redouter du seigle ergoté qui tue, à dose modérée, le chien ; la cigüe, susceptible
    de nous faire emprunter la barque fatidique, n'incommode même pas la souris, la
    brebis, la chèvre, le cheval. Le crapaud absorbe de ]'acide prussique dont les effets,
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    même à quantité infinitésimale, sont foudroyants pour nous. Morphine et opium qui,
    à certaines doses, nous dépêcheraient chez Pluton, n'indisposent ni l'oie, ni la poule,
    ni le pigeon. L'alcool, indispensable aliment du ferment acétique, est un universel
    poison pour les autres êtres vivants.
    Or la viande est farcie de purines, de ptomaïnes, de leucomaïnes,etc., poisons
    plus violents que l'aconit, décelés par l'analyse. Les premières proviennent de
    phénomène de la désassimilation qui a pour siège les tissus vivants, et toute viande,
    même de qualité irréprochable, en est saturée. Ce sont elles qui lui communiquent
    son goût acide que l'on reconnaît facilement lorsqu'elle est mangée crue ; les
    ptomaïnes, découvertes par Armand Gautier, résultent d'un phénomène spontané de
    décomposition cellulaire survenant après la mort de l'animal. Si nous ajoutons que
    la viande de boucherie n'est livrée au commerce que plusieurs jours suivant
    l'abattage, après l'extinction de toute rigidité cadavérique ; que cet «
    attendrissement », si apprécié des « gourmets », est l'oeuvre des agents de la
    putréfaction, nous aurons suffisamment précisé que d'autres éléments toxiques sont
    intervenus, aggravant, par leur pernicieuse présence, celle de leurs sinistres
    devanciers.
    Certes, ces indésirables toxines, pour si dangereuses qu'elles soient, n'ont pas
    des conséquences immédiatement mortelles pour l'homme parce que présentes en
    quantités restreintes. Elles n'en sont que plus redoutables en raison de ce que leurs
    effets désagrégateurs sont insidieux et lents. Tant que foie et reins n'ont pas subi
    une trop grave altération sous leur action caustique au point de défaillir et de se
    soustraire à leur mission neutralisante et éliminatrice, l'existence se déroule,
    apparemment normale. Ce n'est qu'après être amputés de leurs moyens d'action
    partiels par la destruction de contingents cellulaires nobles que, devenus
    impuissants à satisfaire à la complexité des exigences organiques, apparaissent les
    symptômes liminaires des morbidités latentes préludant à d'éventuels accidents
    pathogéniques d'une gravité plus accentuée.
    Nous sommes déjà informés, par ce qui précède, que la désintégration
    d'origine hépatique des substances albumineuses que nous ingérons aboutit
    invariablement et définitivement, après un processus régulier, à de l'urée et de
    l'acide urique. Avec une alimentation hypo-albumineuse, c'est-à-dire
    rationnellement végétarienne, le taux urique et uréique du sang demeure normal.
    Leur élimination par le truchement de nos émonctoires s'effectue sans surmenage ni
    difficulté. Il n'en est plus de même lorsque nous introduisons dans notre ration une
    notable portion de viande, aliment essentiellement hyper-azoté. Les quantités
    d'acide urique et d'urée proportionnées à la somme de cette denrée ingérée se
    trouvent ainsi accrues dans le torrent sanguin, leur causticité ira parfaire l'oeuvre
    funeste ébauchée par les toxines d'apports, tout le long du réseau musculaire, jusque
    dans les moindres parties interstitielles avant qu'une opportune et laborieuse
    expulsion ne réduise leur ténacité. C'est ce que l'analyse met en lumière en révélant
    que le sang charrie des masses d'acides résiduels allant presque du simple au
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    double, selon que l'alimentation comporte peu ou beaucoup de protéiques.
    Malheureusement, les méfaits du carnivorisme ne s'arrêtent pas là. Il en a
    d'autres à son actif.
    Metchnikof fut parmi les premiers à signaler les dangers résultant des
    fermentations anormales et excessives ayant pour siège l'intestin. La plus
    élémentaire méthode de la logique consistait, en l'occurence, à déceler les causes de
    ces anomalies et s'attaquer à elles afin de neutraliser leurs effets. Plus simpliste, la
    médecine s'est efforcée de réduire ces derniers par une vaine asepsie intestinale
    appropriée, mais inopérante et dangereuse, tout en laissant subsister les véritables
    raisons C'est ce que démontrèrent deux physiologistes, Gilbert et Dominici, dans un
    rapport présenté à la Société de Biologie de Paris, lequel établissait le rôle
    perturbateur de l'aliment carné, Ayant soumis un individu au régime végétarien et
    analysé son contenu intestinal, ils trouvèrent 1.500 bactéries seulement par
    milligramme de matière examinée. Une analyse ultérieure, après qu'il eut été
    astreint, plusieurs jours consécutifs, à une alimentation carnée, décela 65.000
    bactéries par égale quantité de substance fécale traitée. Il est facile de concevoir à
    quelles interminables épreuves est exposé un tube digestif infesté de microorganismes
    plus ou moins corrupteurs, apparemment inoffensifs tant que la
    muqueuse intestinale triomphe de l'action corrosive de leurs sécrétions virulentes,
    Mais son invulnérabilité n'étant pas éternelle, les misères physiologiques
    apparaissent tôt ou tard au premier plan desquelles figurent : appendicites, entérites
    aiguës ou chroniques, entéro-colites, atonie, occlusions, ptoses, stases, atrophie on
    hypertrophie, etc...
    L'extrême toxicité du régime carné est attestée d'ailleurs, par l'expérience de
    la fistule d'Eck, dont la description détaillée figure dans le traité de physiologie
    d'Artus. Si l'on supprime chez le chien, animal carnassier, la fonction du foie par le
    raccordement de la veine-porte à la veine sus-hépatique, il succombe rapidement,
    après avoir présenté tous les symptômes de l'empoisonnement, lorsqu'il est alimenté
    de viande. Il continue à survivre, malgré cette amputation, lorsqu'il est nourri de
    pâtée lacto-végétarienne.
    Cette haute toxicité consécutive à l'alimentation incendiaire adoptée
    aujourd'hui par toutes les classes de la société et pratiquée depuis un demi-siècle,
    avec crescendo marqué, par une majorité, ne peut manquer d'avoir de graves et
    regrettables retentissement sur l'état sanitaire général. Nous l'avons exprimé par
    ailleurs (voir Santé), si les fléaux épidémiques ont marqué un notable recul, les
    affections chroniques et aigües, dites infectieuses, ont, au contraire, enregistré des
    progrès tels qu'il serait malséant de le contester.
    A quoi devons-nous imputer cette malfaisante recrudescence ? Certainement
    pas à l'hygiène qui a marché, malgré son insuffisance, à pas de géants. Pas plus que
    la réduction des heures de travail ni au développement du machinisme industriel et
    agricole, qui ont réduit singulièrement le surmenage. Pas davantage à la
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    multiplication des maisonnettes pimpantes, et de conception plus rationnelle, qui ont
    vaincu de nombreux taudis ! Nous devons donc admettre, bon gré mal gré, que c'est
    au changement des moeurs culinaires (qui, de simples et sobres qu'elles étaient
    autrefois pour la majorité du peuple, sont devenues dangereusement compliquées)
    que nous devons faire grief de cet inquiétant accroissement. de la morbidité.
    Le problème de la recherche des causes n'a jamais été abordé dans le sens
    désirable, ni envisagé d'un plan supérieur par l'ensemble du corps médical qui
    s'obstine à la chimérique poursuite de la gente microbienne considérée comme étant
    exclusivement fautive, alors qu'elle ne constitue qu'un pâle accessoire. Cette idée a
    cependant hanté suffisamment quelques chercheurs pour les inciter à des
    investigations dans ce sens. Rompant avec la traditionnelle routine, deux médecins
    français, Lucas Championnière, de l'Académie des Sciences, et Robin, de
    l'Académie de Médecine, entreprirent, de concert, une enquête de style mondial qui
    aboutit à cette conclusion que, seuls, les peuples carnivores étaient la proie de
    l'appendicite. Fait particulièrement typique, les membres des communautés
    religieuses astreints au régime végétarien par leurs règles monacales, se trouvant
    enclavées au milieu des cités carnophiles où sévit cette maladie aujourd'hui si
    répandue, jouissent, à cet égard, d'une absolue immunité. Cette constatation fit, à
    l'époque, l'objet d'un sensationnel communiqué à l'Académie de Médecine.
    Le branle était donné. Malgré l'étrange et inexplicable inertie de la Faculté, se
    refusant obstinément à suivre la voie que venait de tracer deux de ses plus illustres
    représentants, d'autres médecins « dissidents », soucieux de l'intérêt public, s'y
    engagèrent résolument. Le Docteur Simionesco est de ceux-là. Ses travaux sur la
    tuberculose et surtout sur le cancer le situent parmi les étoiles de première grandeur
    scintillant au firmament médical. Directeur du Dispensaire Marie de Roumanie,
    secrétaire de la Ligue Internationale contre le Cancer et la Tuberculose, il est. en
    relation constante avec tous les organismes mondiaux que préoccupe cette lugubre
    dualité, et se trouve particulièrement bien situé pour traiter ce sujet. Voici l'opinion
    qu'il exprima à propos du cancer :
    « Une longue enquête, dit-il, et de nombreux exemples, me permettent, en
    effet., de penser que l'alimentation joue un rôle considérable dans la propagation du
    cancer. Savez-vous les pays où il y a le plus de cancéreux ? C'est l'Amérique du
    Nord. Nous a-t-on cependant assez vanté l'hygiène des Etats-Unis ! Pas une maison
    où il n'y ait une salle de bains, partout le confort, les jeux de plein air, etc ... Mais
    les Etats-Unis sont le pays où l'on consomme le plus de conserves et de viande. Or,
    les conserves, au cours des préparations qu'elles subissent, perdent leurs vitamines
    et 1eurs diastases, et le manque de ces substances est. justement l'une des causes
    prépondérantes du cancer. La viande, d'autre part, est un aliment fortement azoté et
    les cellules cancéreuses prolifèrent par surabondance d'azote. J'ai fait une enquête
    dans les pays où l'on ne mange pas de conserves et où l'on consomme très peu de
    viande et je n'ai pas trouvé de cancéreux. Cela m'a amené à constater à la suite du
    reste de nombreuses expériences que c'est dans les végétaux que se trouvent les
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    principes prophylactiques du cancer ». (Interview du Quotidien).
    Dans sa brochure : Le Cancer, le Dr Victor Pauchet, l'éminent chirurgien de
    l'hôpital St-Michel, l'auteur de Restez Jeunes et du situe au sommet de la hiérarchie
    des causes intervenant dans la genèse du cancer : la viande, l'alcool, etc ... Selon lui,
    les populations méridionales de l'Europe, moins carnophiles que celles du
    Septentrion, payent un moins lourd tribut au fléau. Les docteurs Gaston et André
    Durville opinent dans ce sens ajoutant à ces facteurs, celui de sédentarisme, de la
    cinémophobie, etc. D'après M. de Parandel, Dr du Laboratoire de Bromatologie de
    Vitry, les Américains des Etats-Unis du Nord de l'Amérique, recordmen de la
    consommation carnée, sont également détenteurs de la plus forte mortalité
    cancéreuse avec un chiffre annuel de 5.000 à 10.000 cas mortels pour 100.000
    décès. Tandis que les pays à prépondérance fruito-végétarienne n'enregistrent que 5
    ou 6 cas seulement pour ce même chiffre de 100.000 décès.
    Dans son ouvrage : Le Naturisme Intégral, le Dr Demarquette apporte une
    documentation précise sur ce cas troublant. Il nous enseigne qu'aux Indes où
    fourmille une population de plus de 300 millions d'habitants, 230 millions environ
    observent les rites végétariens en raison du principe de la métempsychose. Aussi, le
    cancer se manifeste rarement parmi eux. Par contre, les 70 millions d' Européens et
    de Musulmans vivant au sein de cette vaste communauté, subissant par conséquent
    les mêmes influences telluriques et climatériques, mais qui affectionnent la chair
    animale, sont lourdement et cruellement frappés par l'épouvantable mal.
    Même constatation enregistrée en Egypte. Les Fellahs, fidèles observateurs
    de la tradition végétarienne de leurs pères, jouissent de l'immunité anticancéreuse
    cependant que les Coptes des villes qui ont adopté la méthode culinaire des Anglais
    partagent avec ces derniers les malveillantes attentions de ce redoutable Moloch.
    Dans les provinces catholiques de l'Irlande où il est fait une moindre
    consommation de viande que dans l'Ulster protestant, les cas de cancer y sont
    beaucoup moins nombreux.
    Ajoutons qu'au cours de la guerre mondiale de 1914-1918, la plupart des
    maladies infectieuses, y compris le cancer, subirent, dans les Empires Centraux, une
    très notable régression, atteignant, selon les cas, jusqu'à 95 %. L'impossibilité où se
    trouvaient ces importantes nations de se ravitailler en animaux de consommation
    imposant à la majorité de leurs membres, un végétarisme quasi-complet et
    obligatoire, sans être cependant parfait, ne montre-t-elle pas le bien fondé de la
    thèse végétarienne ? Le parallélisme de la consommation carnée et de la marche
    cancéreuse s'avère, ici, comme en de multiples cas, tout à fait patent.
    Que penser, après ce qui précède, de l'importance accordée jusqu'à ce jour au
    traitement préventif et curatif de la tuberculose par l'alimentation carnée. Devronsnous
    lui accorder encore le caractère sacré d'antidote spécifique que lui confère le
    grand public et les « sommités » médicales ? Ou estimerons-nous avec quelques
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    novateurs de la Faculté que, dans ce domaine, comme dans tous les compartiments
    de la pathologie, son action sclérosante, arthritisante, prépare organiquement le
    « terrain », favorisant, en quelque sorte, la réceptivité bacillaire, trahissant ainsi, une
    fois de plus, l'espoir des foules crédules et désemparées ?
    Certes ! tout indique que l'alcoolisme, même modéré, est le plus puissant
    facteur de délabrement à forme tuberculeuse. La France, qui est par excellence la
    plus forte consommatrice de boissons fermentées et de vins en particulier
    puisqu'elle totalise, bon an mal an, une consommation officielle de près de 24 litres
    d'alcool absolu par tête d'habitant (en 1932, il s'est consommé, par individu, 146
    litres de vin) atteint non seulement l'effrayant record de la mortalité générale mais
    aussi celui de l'hécatombe tuberculeuse avec, selon les auteurs, cent mille à deux
    cent mille décès d'origine tuberculeuse annuellement. Malgré la multiplication des
    Préventoriums, Sanatoriums et autres Dispensaires, « l'épidémie » persiste à
    « plafonner » tandis qu'en Angleterre où la lutte anti- alcoolique a fait fléchir la
    consommation du sinistre breuvage qui est passé de 10 litres à 7 litres par individu
    et par an, il n'est plus enregistré que 35.000 décès tuberculeux au lieu de 50.000
    précédemment. On n'en continue pas moins, en France, à préconiser et appliquer le
    décevant traitement antituberculeux par le système de la suralimentation carnée et
    vinée pour des résultats immuablement identiques.
    Parce que des physiologistes obtinrent la guérison de chiens tuberculeux par
    le système de la viande crue, on s'évertue à imposer cet absurde traitement à des
    hommes atteints du même mal sans préoccupation aucune des divergences
    physiologiques qui nuancent les espèces. Rien de plus normal que le chien, animal
    carnivore, victime de carences, bénéficie d'une excellente mesure qui s'harmonise
    admirablement à sa constitution. L'appliquer à l'homme est faire preuve d'aberration
    pour ne pas dire plus.
    C'est, en quelque sorte, l'opinion qu'exprime dans sa brochure le Dr Georges
    Petit qui dirigea longtemps le Dispensaire antituberculeux du 11ème
    arrondissement. La suralimentation des tuberculeux placés sous sa direction, au
    moyen de la viande crue, aboutissait, certes, dans la plupart des cas, à un
    engraissement considéré au début comme devant être de bon augure. Mais comme il
    s'accompagnait généralement d'un état congestif se traduisant presque
    invariablement par de redoutables hémoptisies aux conséquences souvent mortelles,
    le remède s'avérait pire que le mal.
    Cet engraissement obtenu, en somme artificiellement, n'a rien de comparable
    à l'accroissement de la masse musculaire, seul digne d'intérêt, que l'on ne peut
    obtenir que par le truchement d'un exercice intelligemment appliquée (voir Physique
    ; Culture). Ce n'est autre chose qu'une dégénérescence adipeuse des tissus,
    phénomène pathogénique par excellence. Il n'en est pas moins considéré par
    nombre de praticiens ainsi que par toute la multitude comme étant un indice de bon
    augure.
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    Le maquignon retors, désireux de se débarrasser d'une rosse étique
    difficilement négociable, s'assure un résultat analogue par le traitement arsénical. Il
    obtient, grâce à lui, sur son carcan délabré, ce que le morticole détermine chez les
    malheureux tuberculeux : une grossière et trompeuse apparence tout simplement.
    D'ailleurs, si le régime carné intensif devait aboutir à l'immunité
    antituberculeuse comment interpréter le fait que c'est la corporation des bouchers
    qui fournit le plus fort contingent proportionnel de décès d'origine tuberculeuse ?
    C'est ce qui ressort d'une statistique empruntée au Dr Schlemmer, par le Dr Carton
    et qui figure dans son intéressant ouvrage : La Tuberculose par Arthritisme. Nous
    ne ferons pas l'injure aux bouchers d'imaginer qu'ils boycottent les produits de leur
    sanglante industrie qu'ils savent, d'ailleurs, arroser de copieuses rasades de
    breuvages multicolores. C'est, cependant, si nous nous inspirons de la logique
    orthodoxe primant dans tous les milieux médicaux et profanes, la profession qui
    devrait être la plus épargnée. Elle précède, dans l'importance de l'ordre numérique et
    nécrologique, celle des terrassiers, des dockers, des débitants d'alcool, etc .. , toutes
    catégories appartenant à la classe des suralimentés, des ... sur-intoxiqués !. .. Les
    bouchers cumulent également, d'après le Dr Carton, cet autre peu envié privilège
    d'être les plus atteints par le diabète, les affections du foie, des reins, etc ... Ce sont
    eux également qui fournissent le plus grand nombre de morts par suicide.
    L'hypothèse du contact fréquent des bouchers par des animaux contaminés
    étant susceptible de les exposer à une éventuelle contagion a été envisagée. Nous ne
    saurions nous y arrêter attendu que le personnel médical des établissements
    antituberculeux (médecins, infirmiers, etc ... ) gravement exposé lui aussi à la
    contamination par le bacille de Koch, n'enregistre, comparativement, qu'un chiffre
    de mortalité pour cause de tuberculose inférieur à la moyenne qui est de 320 sur
    10.000 décédés alors qu'il atteint le taux impressionnant de 860 trépas sur 10.000
    décès également, dans le monde de la boucherie. D'ailleurs, l'idée de contagiosité
    tuberculeuse s'effrite de jour en jour dans les sphères médicales parce que dénuée de
    fondement.
    Ce bref exposé, limité volontairement à quelques types de phénomènes
    pathogéniques, démontre que le facteur alimentaire intervient puissamment dans
    l'action préparatoire des maladies lorsqu'il s'inspire de concepts erronés, Et que,
    malheureusement, il est à l'origine de la plupart, sinon de toutes les graves
    déficiences organiques, précédant les infections microbiennes et amicrobiennes.
    Conséquemment, il ne peut manquer d'avoir un inéluctable retentissement sur notre
    longévité.
    Il n'était guère facile, il y a quelques années, d'apporter à ce sujet, des
    témoignages probants, caractéristiques, massifs, en raison de l'absence de
    documents précis et contrôlables. Aujourd'hui, nous n'avons plus rien à regretter
    sous ce rapport.
    Au cours de l'année 1929, la presse française et mondiale fit état, dans ses
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    colonnes, d'une sensationnelle statistique. Il venait d'être dénombré dans le petit Etat
    bulgare, le chiffre impressionnant et inégalé par aucune nation européenne
    d'importance cependant beaucoup plus élevée, de cent cinquante-huit centenaires,
    dont certains avaient, depuis plusieurs lustres, franchi le cap de la centaine. Quatrevingt-
    quinze pour cent de ces centenaires, c'est-à-dire cent cinquante environ,
    n'avaient jamais mangé de viande au cours de leur existence ; trois pour cent en
    consommaient irrégulièrement ; deux pour cent en absorbaient quotidiennement.
    Désireuse de vérifier cette information pouvant paraître tendancieuse, la direction du
    journal Le Matin pria son collaborateur Henri de Korab d'aller enquêter sur place ;
    toutes les investigations auxquelles il se livra ne purent que confirmer les données
    de la dite statistique.
    L'émoi causé par cette révélation était à peine calmé lorsque, en 1930, une
    autre nouvelle aussi sensationnelle était relatée par les journaux. On venait de
    découvrir dans le petit village de Cellio, situé dans le Piémont, l'existence de cinq
    centenaires et de trente-trois nonagénaires jouissant tous d'une magnifique santé.
    Intrigué à juste titre, le Dr Humberto Gabbi, membre du Sénat italien, enquêta sur
    les lieux et apprit ainsi que tous ces robustes vieillards n'avaient jamais absorbé ni
    viande, ni vin, ni fumé de tabac.
    Si nous ajoutons, à titre de complément, que les détenteurs de la plus longue
    vieillesse tels que : de Cheikh Ibraïm et Hatham qui exploite encore une ferme en
    Haute-Egypte et qui accuse 157 ans d'âge ; Wa ho Gunta, chef de tribu indienne du
    Canada crédité de 149 ans d'existence ; de Don
    Joana, roi des Mousserouges qui vient de s'éteindre à l'âge de 162 ans à
    Santo Antonio de Zaïre (Afrique Occidentale Portugaise), etc ... ; après avoir
    observé les uns et les autres la plus intégrale frugalité, doublée d'une irréductible
    sobriété, on conviendra que le régime dépourvu de viande et de boissons alcooliques
    n'a pas d'équivalent.
    Ajoutons, avant de terminer ce chapitre que tout récemment des archéologues
    ont exhumé de leur tombeau de nombreuses momies égyptiennes ayant appartenu à
    un peuple végétarien-crudivore dont toutes les dents étaient usées jusqu'au collet.
    De l'avis des anthropologistes qui les ont examiné, ces momies auraient dû vivre
    cent cinquante à deux cent ans pour aboutir à semblable usure.
    Cette importante question étant élucidée, demandons-nous si le régime carné
    qui, par ailleurs, accumule tant de méfaits, n'offre pas en regard quelques
    compensations : l'octroi d'une puissance musculaire amplifiée, d'une résistance
    physique plus accusée, par exemple.
    Malgré tous les travaux précis, établissant d'une façon irréfutable que les
    éléments ternaires et particulièrement les hydro-carbones sont pour l'être humain à
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    peu près les uniques pourvoyeurs d'énergie thermodynamique, incalculable est
    encore le nombre de ceux qui persistent à attribuer à la chair des animaux toutes
    sortes de vertus énergétiques.
    Or, la viande est un aliment essentiellement albumineux, privé absolument
    d'hydrates de carbone et généralement débarrassée en grande partie de sa graisse par
    ceux qui l'affectionnent. On imagine difficilement qu'elle puisse procurer au moteur
    humain la somme de combustible exigée pour son rendement maximum puisqu'elle
    en est dépourvue. C'est ce que les faits suivants vont démontrer surabondamment.
    Il existe dans le langage courant une expression lapidaire pour évoquer la
    puissance physique de quelqu'un : on dit qu'il est fort comme un Turc. Cela résulte
    de ce que les portefaix de Constantinople, de Smyrne, etc., sont doués d'une vigueur
    extraordinaire et d'une résistance à la fatigue quasi-légendaire. Jusqu'à ces derniers
    temps, en Turquie, la plupart des transports urbains et suburbains s'effectuaient à
    dos d'homme. Aussi rencontrait-on communément de ces portefaix véhiculant sur
    leurs robustes épaules et sur des parcours étendus d'énormes fardeaux pesant parfois
    plus de 500 kilogrammes. Dioscaride, du Journal, eut l'occasion d'en croiser deux, il
    y a quelques années, gravissant la côte de Péra, à Constantinople, en chantant à
    gorge déployée, bien qu'étant lourdement chargés, l'un : d'un pesant piano ; l'autre :
    d'une volumineuse armoire pleine de linge. Leur nourriture ne se composait,
    semblable à celle de tous leurs compagnons, que de pain, d'oignons crus, de raisin,
    d'aqua simplex !
    Le grand Darwin, lors d'un voyage qu'il effectua au Chili, fut stupéfait de
    voir avec quelle désinvolture les mineurs chiliens s'acquittaient de leur formidable
    tâche. Douze fois par jour ils remontaient du fond de la mine des blocs de minerai
    pesant cent kilogrammes au moyen d'échelles verticales mesurant soixante-dix
    mètres de haut. Leur régime habituel se composait de pain noir, de fèves cuites, de
    blé rôti, de figues, le tout arrosé d'eau pure.
    C'est surtout au cours de la guerre Russo-Japonaise que le régime végétarien
    prouva sa supériorité. Les minuscules soldats nippons exclusivement alimentés de
    riz cuit à l'eau, dominèrent d'une écrasante façon, tant en vitesse de déplacement
    qu'en résistance physique, leurs corpulents adversaires, cependant confortablement
    nourris selon les principes erronés de la diététique orthodoxe. Pendant que les
    Russes franchissaient péniblement 25 kilomètres par jour, les troupes du Mikado
    parcouraient 45 kilomètres bien que lourdement équipées et en terrains difficilement
    praticables. C'est grâce à cette extrême mobilité, de l'avis des techniciens, que
    l'armée insulaire triompha d'une façon aussi complète des légions moscovites.
    (Mémoires de Ludovic Naudeau sur le conflit Russo-Japonais).
    Si nous tirons les enseignements que comporte l'ouvrage de l'Américain
    Irwing Haucock, Le Jiu Jitsu, nous constatons qu'il ne fait que corroborer la
    documentation précitée. Pratiquant des sports athlétiques et ayant passé une partie
    de son existence au Japon, cet auteur est particulièrement qualifié pour traiter de cet
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    important sujet. Au cours d'un des chapitres de son livre ayant trait à la révolte des
    nationalistes chinois surnommés Boxers, en 1900, il nous apprend que les soldats
    japonais qui coopèrent en liaison avec le corps expéditionnaire constitué par les
    grandes puissances pour réprimer, avec l'aménité que l'on sait, ce mouvement
    xénophobe, bien que n'étant, eux aussi, nourris que de quelques poignées de riz et
    d'un peu de haricots cuits à l'eau, éclipsèrent d'une façon humiliante, grâce à leur
    étonnante vigueur physique, tous les autres contingents y compris les gigantesques
    Sammies cependant rompus à la pratique des sports mais qui, hélas ! apprécient
    mieux qu'il ne convient de le faire, copieuses côtelettes et respectables biftecks.
    Lorsque la Rome décadente fut assaillie par les Barbares, elle enrôla dans ses
    légions, les gladiateurs. Ceux-ci, que l'on gorgeait de viande afin d'accroître, à tort
    ou raison, leur férocité, se révélèrent incapables de résister aux fatigues de la guerre
    que supportaient allègrement les autres légionnaires, alimentés plus frugalement.
    Pénétrons maintenant sur le terrain sportif, ce critérium par excellence de la
    force pure. Nous y trouverons confirmation de ce qui précède. Qui ne connait les
    inégalables exploits du finlandais Paavo Nurmi, qualifié par toute la presse
    mondiale et par tous les critiques sportifs, de « phénomène de la course à pied » ?
    Pendant plus de dix ans il triompha de tous les compétiteurs et brilla d'un éclat tout
    particulier dans presque tous les compartiments du sport pédestre, en s'attribuant par
    la même occasion, d'innombrables records mondiaux, tant officieux qu'officiels.
    C'est ainsi qu'il détint ou détient encore les records du monde du 3.000 mètres, du
    5.000 mètres, de la demi-heure, de l'heure, du « Marathon ». sans compter tons les
    records intermédiaires. Il conquit les palmes olympiques aux Jeux d'Anvers, de
    Paris, d'Amsterdam, au cours de nombreuses épreuves disputées et se fut très
    certainement classé premier, aux récents Jeux Olympiques de Los Angelès, dans la
    compétition marathonienne, si une intempestive disqualification pour faits de
    professionnalisme ne l'eût évincé de ce tournoi. Eh bien ! Nurmi est végétarien et
    fils de végétariens.
    Son initiateur en matière sportive et compatriote Kollemainen, autre virtuose
    de la course à pied, qui s'affirma à son époque le meilleur coureur pédestre de
    demi-fond en battant le célèbre Jean Bouin considéré jusqu'alors comme étant
    invincible, dans une course de 5.000 mètres, tout en s'adjugeant le record mondial
    de la distance pendant les Jeux Olympiques de Stockholm, était lui aussi fervent
    végétarien.
    Fort de cet enseignement, un jeune coureur à pied français, Jules
    Ladoumègue, grand admirateur des athlètes précités, hanté par le désir de s'illustrer
    dans la carrière sportive, et convaincu que le régime adopté par les deux redoutables
    Finlandais était à la base même de leur supériorité n'hésita pas à proscrire la viande
    de son alimentation. Cette initiative lui permit de s'approprier certains records
    pédestres mondiaux et, conséquemment, la gloire qu'il briguait tant. (Lire ses
    mémoires parues dans le Miroir des Sports).
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    Au cours de 1932, l'Intransigeant, puis Naturisme, nous entretinrent des
    légendaires exploits pédestres de certains coureurs mexicains, des Tarahumaros,
    observés par le professeur norvégien Lumoltz. L'un d'eux avait parcouru 36 k. 600
    sur piste en terre battue en deux heures ; un autre 270 kilomètres au cours de la
    même journée, cependant qu'un troisième avait franchi en cinq jours près de 1.000
    kilomètres sur route. Ces temps constituent des records mondiaux officieux. Or, ces
    Tarahumaros sont également abstinents et végétariens.
    Le professeur Jules Lefèvre, dans son Examen Scientifique du Végétarisme
    fait une narration des grandes compétitions pédestres qui mirent aux prises, avant
    1914, en Allemagne, des représentants de clubs végétariens, avec les coureurs de
    grands fonds réputés invincibles. Au cours des épreuves Berlin-Vienne et Dresde-
    Berlin ce furent les équipes végétariennes qui triomphèrent en s'appropriant les cinq
    et six premières places. Si bien que la presque totalité des records mondiaux
    pédestres sont littéralement « trustés » par des pratiquants du végétarisme.
    Nous croyons inutile d'insister outre mesure sur ce chapitre d'autant plus
    édifiant qu'il n'existe, de par le monde, que quelques centaines d'athlètes végétariens
    en opposition aux trente et quelques millions d'athlètes omnivores et que, toutes
    proportions gardées, aucun des premiers ne devrait accéder à cette gloire tant enviée
    qui leur est si chaudement mais ... vainement disputée.
    Ces exemples suffiront, nous osons l'espérer, à mettre en évidence l'inutilité
    d'une diététique hyper-azotée et, par conséquent, carnée, attendu que tant
    expérimentalement que théoriquement, ce sont les régimes à prédominance
    amylacée, harmonieusement vitalisés et minéralisés qui s'avèrent comme étant
    logiquement doués de plus grandes vertus.
    N'ayons pas la naïveté de nous imaginer, après ce qui précède, que notre
    fantaisie culinaire pourra, sans limites aucune, s'exercer, tyrannique, dans le champ
    relativement étendu des comestibles végétaux. Certaines variétés, en raison de
    sérieuses incompatibilités, doivent alerter notre méfiance sinon dicter un ostracisme
    prudent. Maints procédés de cuisson et de préparation culinaire en honneur
    appellent également de sévères proscriptions car ils jouent un rôle important clans la
    pratique d'un régime.
    Malgré leur généreuse richesse en hydrates de carbone, sels minéraux et
    vitamines qui les situent au faîte de l'aristocratie alimentaire : pois, haricots en
    grains, lentilles, fèves se discréditent par leur teneur exagérée en matières
    protéiques. S'ils n'offrent pas, comme la viande, le grave inconvénient d'hospitaliser
    des légions de toxines, le fait qu'ils titrent 23 à 25 % d'éléments albumineux
    n'autorise guère, à leur égard, de tolérance valable. Ce sont de puissants générateurs
    d'urée et d'acide urique et les dangereuses fermentations intestinales qu'ils favorisent
    ne militent guère en faveur de leur défense.
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    Toutefois, les fins gourmets, doués d'une constitution véritablement robuste,
    pourront se permettre, de loin en loin, de les faire figurer à leurs menus. Mais ils
    devront se souvenir que les récidives fréquentes ne seront .pas sans avoir de
    fâcheuses conséquences ... Quant aux arthritiques (hélas ! qui peut se vanter
    aujourd'hui de ne l'être peu ou prou) ils agiront sagement en se refusant toute
    licence. C'est pour des motifs analogues que nous devons restreindre la
    consommation des oeufs. Leur titre élevé en albuminoïdes (14 à 15%) les classe
    parmi les aliments fermentescibles et arthritisants. Réservons-les surtout pour les
    confections de pâtisseries et d'entremets sans nous croire cependant obligé d'en
    agrémenter tous nos repas (mêmes remarques que ci-dessus concernant les
    arthritiques).
    Bien que moins toxique et beaucoup mieux équilibré que les oeufs parce que
    contenant tous les principes nécessaires à la nutrition, sans réaliser cependant
    l'équilibre désirable, les adultes ne devront jamais regarder le lait comme un aliment
    de base en dépit de l'opinion de beaucoup de médecins. N'oublions pas que c'est
    avant tout l'aliment du nourrisson en bas-âge et que l'estomac de l'adulte ne secrète
    plus le lab-ferment indispensable à son intégrale digestion (Dr Durville). La façon
    la plus rationnelle de le consommer, c'est de l'adjoindre à certains potages, céréales,
    entremets, etc ... Liquide, cru ou cuit, mélangé à chocolat, thé ou café, il a une
    tendance marquée à favoriser dilatations et ptoses stomacales en n'incitant que
    médiocrement à l'insalivation si nécessaire aux parfaites digestions. (Dr Durville).
    Les fromages, véritables concentrés de caséïne, sont également générateurs
    d'urée et d'acide urique. Il faut impitoyablement radier ceux atteints de fermentation
    avancée (putréfaction), donnant naissance à de fâcheuses purines. Ne les
    consommer que modérément, frais ou à peine fermentés.
    Lorsqu'il est de provenance recommandable et dans un état de fraîcheur
    relatif, le beurre, usité sans excès, est parmi tous les corps gras d'origine animale
    celui qui mérite le plus d'attention parce que plus digeste, plus assimilable et
    nourrissant. Ne l'utiliser qu'au moment de servir, sans cuisson préalable, en
    l'ajoutant tel quel aux aliments. Cuit, il perd ainsi que tout corps gras, la plus grande
    partie de ses propriétés digestives et nutritives.
    Les huiles végétales, lorsqu'elles ne sont pas dénaturées par de malencontreux
    traitements destinés à les rendre plus présentables, commercialement parlant, ou
    pour des facilités d'extractions quintessenciées, peuvent rivaliser avec les meilleurs
    beurres sous le rapport de la digestion et de la nutrition. Malheureusement. à notre
    époque de mercantilisme outrancier, les qualités intrinsèques des produits sont
    souvent sacrifiées à la présentation au détriment de notre santé, et bien des graisses
    végétales, liquides ou solides, sont privées de précieuses qualités.
    Nous nous devons d'exclure énergiquement de nos pratiques culinaires :
    fritures, rôtissures, ragoûts, sauces épicées et compliquées. Les graisses cuisant à
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    une température excessivement élevée sont d'abord indigestes parce que devenues
    rebelles à l'action dos sucs gastro-hépatiques, d'où, stases et fermentations
    stomacales puis intestinales. Au surplus, dévitalisées elles-mêmes, elles contribuent
    à la destruction des principes vitaux inclus dans les aliments cuits par leur concours.
    Souvenons-nous que la pomme de terre frite ou rôtie exige quatre à cinq fois plus
    de temps pour sa digestion que cuite à l'eau ou au four.
    Soupes et potages liquides ne sont pas à conseiller étant donné qu' ils sont
    peu nourrissants. Ils incitent à la déglutition hâtive sans mastication préalable et
    entravent la digestion par dilution de sécrétions gastriques. Pour pallier à ces
    inconvénients, donnons-leur une consistance plus solide avec laquelle on se
    familiarise rapidement.
    La cuisson, invention humaine, inconnue de nos robustes géniteurs simiens et
    homo-simiens a pour conséquence la dévitalisation partielle ou totale, selon les
    catégories des aliments.
    C'est ainsi que la viande, en raison de son extrême indigence en vitamines
    perd, une fois cuite, la possibilité de nourrir le chien, animal carnivore. Par contre,
    une pâtée lacto-végétarienne peut encore satisfaire, dans une mesure relativement
    appréciable, aux exigences physiologiques de cet animal malgré qu'elle ait subie
    l'action du feu.
    Cette inégalité de richesse en principes importants témoigne
    supplémentairement de la. supériorité des comestibles végétaux sur les aliments
    d'origine animale.
    Néanmoins, une nourriture exclusivement cuite expose, quelle que soit sa
    richesse liminaire et naturelle, à de regrettables carences susceptibles de dégénérer
    en accidents morbides, bénins ou graves. Il est donc important de remédier à cette
    éventualité en réservant, dans notre quotidienne ration, une large place aux aliments
    crus (voir Végétalisme) destinés à combler ces lacunes. Quantité de fruits, choisis
    parmi les moins acides, de qualité et de maturité irréprochables, figurent parmi les
    plus indiqués. Ils possèdent, au surplus, l'énorme privilège d'être alcalinisants et se
    révèlent ainsi les plus valeureux auxiliaires du traitement anti-arthritique.
    Les salades sont, elles aussi, sous ce rapport, d'excellents serviteurs. Mais
    nous gagnerons à réserver nos suffrages à celles qu'un blanchiment inopportun
    n'aura pas privées de leur pigmentation chlorophyllienne, laquelle s'accompagne
    généralement de la cohorte des vitamines et des sels minéraux, les parties
    décolorées s'en trouvant quasiment dépourvues. Par exemple, le vinaigre ne devra
    pénétrer, sous aucun prétexte, dans leur assaisonnements en raison de ses propriétés
    décalcifiantes et acidifiantes. L'huile, le sel, l'oignon ou l'ail, le cerfeuil, etc ... le
    remplaceront avantageusement. Le jus de citron ne sera utilisé qu'au cours de la
    période de transition devant préluder à la nouvelle accoutumance.
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    Avec de l'initiative, de l'ingéniosité, qui devront présider à cette partie des
    menus comme à celle ayant trait aux autres plats de résistance, où figureront riz,
    céréales, pommes de terre, châtaignes, pâtes, légumes divers, etc .. , il est possible
    de confectionner des salades composites dans lesquelles entreront à l'état cru :
    carottes, pommes de terre, navet, rutabagas, pommes, noix, noisettes, amandes,
    salades, choux, oignons, persil, etc ... additionnés de pommes de terres cuites en
    robe des champs, épluchées après cuisson et divisées en rondelles, salées et huilées.
    Découpés finement, surtout au moyen d'appareils rotatifs à lames interchangeables
    relativement parfaits, qu'il est possible de se procurer dans le commerce, ces
    mélanges harmonieusement composés et combinés constituent des hors-d'oeuvre
    vraiment délectables qui font les délices des vrais gourmets.
    D'autres combinaisons existantes (telle la basconnaise) et à créer où
    interviennent une foule de végétaux cultivés ou sauvages peuvent assurer d'utiles et
    agréables compléments culinaires. Mais les uns et les autres seront justiciables
    d'une soigneuse mastication (voir ce mot) ainsi que tous aliments cuits, d'ailleurs,
    faute de quoi il y aurait risques de bouleverser le processus de la digestion et de la
    nutrition.
    Il est un aliment dont il faut se garder d'abuser : le sucre industriel. Les
    innombrables manipulations et triturations tendant à le rendre agréable à l'oeil et
    d'utilisation pratique ont littéralement détruit ses attributs diastasiques et vitaux au
    point d'en faire une substance morte. Mieux vaut réduire son emploi ménager et lui
    préférer avec les végétaux sucrés, le miel qui peut présenter de minimes
    inconvénients mais qui a l'avantage d'être un sucre vivant et quintessencié... Le
    chapitre concernant l'alcool, le café, le chocolat, etc... ayant été abordé à l'article
    Nourriture (voir ce mot), nous jugeons inutile d'y revenir ici.
    Nous voici amené, par la force des choses, à ce point crucial des jouissances
    culinaires qui ont si grande tendance, malheureusement, à dominer les
    préoccupations de chacun. Le végétarisme, étant donné les amputations qu'il
    comporte, les innombrables restrictions qu'il impose, n'expose-t-il pas à rendre plus
    morne encore une existence déjà passablement dépourvue de franche gaité ? Et les
    avantages certains égalent-ils les pertes subies ? En privant l'individu des plaisirs
    sensuels engendrés par la bonne chère, n'est-ce pas lui enlever les raisons
    primordiales, sinon l'unique, de vivre ? Qu'importe, en somme, une vie dénuée
    d'agréments ! Qu'elle soit brève, mais excellente ! entendons-nous proclamer à
    maintes occasions...
    Cette philosophie à courte vue n'est au fond qu'une vaste mystification. Si les
    comportements de chacun n'aboutissaient qu'à cette unique sanction d'une mort
    prématurée après une vie élaguée de soucis, et toute tissée de jouissances raffinées,
    intensives et irremplaçables, sans que les longs et douloureux préludes que nous
    connaissons ne précèdent sa funèbre intervention, ce raisonnement et ce choix
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    pourraient à la rigueur, se soutenir. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Dans la
    réalité, combien de malheureux, au contraire, sont accablés par une vieillesse
    précoce et tourmentés de cruelles souffrances, interminables souvent avant que ne
    sonne l'heure de la délivrance. Tous ces tuberculeux, tous ces cancéreux, ces
    hépatiques, ces uréïques, véritables moribonds ambulants ; tous ces asthéniques, ces
    névrosés, valétudinaires, vains fantômes dont le regard exhale épouvante et
    souffrance et dont l'épiderme suinte une mort lente et hideuse : de quels prix ne
    soldent-ils pas leur ignorance et leurs imprudences, aussi leurs inconscientes
    bravades ?
    Ah ! s'ils avaient la claire vision de ce qui les attend ; s'ils étaient à même de
    dénombrer par anticipation, les avantages et inconvénients que comporte cette
    monstrueuse boutade qu'est « la vie courte et bonne », chaque jour proférée par un
    « perroquétisme » de mauvais aloi, il est certain que bien des fronts se plisseraient
    devant ce problème et que nombreux seraient ceux qui refuseraient de souscrire à ce
    marché de dupes. Ce n'est là cependant qu'un aspect de la terrible échéance qu'il
    leur faut acquitter. Il en est d'autres dont les exigences peuvent être aussi
    décevantes. Non content de s'abuser soi-même on est porté à induire en erreur son
    entourage, à égarer les êtres qui nous sont chers. Qu'une amante adorée, qu'un
    enfant chéri, qu'un aïeul vénéré, qu'un ami, enfin, chaudement affectionné,
    succombent inopinément sous les coups d'un sort imprudemment défié, n'êtes-vous
    pas cruellement frappé, plongé dans l'affliction ? Combien de ruines, de désastres,
    sont chaque jour consommés, accumulés, qui eussent pu être évités si vous aviez
    tenté de cultiver dans votre esprit et dans celui de ceux que vous aimez une saine et
    sage conception du bonheur? Car nous recueillons tous les fruits de l'arbre que nous
    avons planté ...
    Mais est-il aussi formellement établi, ainsi qu'on le prétend, que,
    intrinsèquement, la formule d'existence prônée par nos contemporains hypercivilisés
    atteint les cimes interdites à des moeurs plus simples ? Ne sommes- nous
    pas dominés par une colossale suggestion, maitresse de nos pensées, de notre
    sensibilité, faussant ainsi nos jugements, nos sensations, nos sentiments ?
    Il est évident que celui qui est, dès sa prime enfance, accoutumé à une
    discipline alimentaire, éprouve des sensations gustatives inconnues du quidam
    n'ayant pas le même étalon. Nous évoluons, ici, en plein dans le relatif. Celui dont
    le palais est familiarisé, de longue date, avec les saveurs fortes des viandes, des
    rôtissures, des sauces savantes, ne peut évidemment trouver près de mets simples,
    faiblement mais finement aromatisés, les impressions nuancées, les délicates
    sensations papillaires qu'il eut éprouvées avec un sens gustatif autrement éduqué.
    L'ouvrage d'Hector France : Les préjugés de Cuisine est, à ce point de vue,
    pleinement édifiant. Il met d'emblée en évidence, que tel mets dont raffole telle
    peuplade n'a d'autre résultat que de provoquer la nausée et le dégoût chez d'autres
    Végétarisme
    file:///Users/administrateur/Desktop/www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/v/vegetarisme.html[22/07/11 16:12:28]
    individus. Vous délecteriez-vous de pâtes confectionnées avec la partie charnue des
    cafards hantant vos appartements ? Ils constituaient cependant, autrefois, le plat de
    prédilection des habitants de certains Comtés d'Angleterre.
    Savoureriez-vous certains mets où auraient préalablement macéré un grand
    nombre de fourmis ? Ils faisaient jadis les délices des indigènes de maints de nos
    villages du Midi. En Sibérie, certaines peuplades n'apprécient le poisson que
    lorsqu'il est convenablement putréfié. Et en France même, bien des « gourmets » ne
    consomment-ils pas le gibier que lorsqu'il est à point « faisandé », c'est-à-dire en
    proie à une odorante putréfaction?
    Si l'Esquimau se repaît avec délectation de son lard de phoque cru et des
    entrailles fumantes de ses victimes ; si l'Arabe savoure ses dattes, le Chinois son riz
    cuit à l'eau, l'Italien sa polenta et son macaroni, ne pouvons-nous logiquement
    affirmer que chacun enregistre un total de « vibrations » gustatives inconnues des
    autres ? Et qu'il est bien difficile d'en fixer l'équivalence ou la supériorité ? En
    matière alimentaire, comme dans n'importe quel autre domaine s'y rattachant, seule
    l'habitude compte .. Dès lors, lorsque nous avons la notion très nette de nous être
    fourvoyés, pourquoi ne point réagir ? Pourquoi ne point tenter, au bénéfice de notre
    état général, la rééducation de notre goût oblitéré ? Ce ne peut être, ce n'est
    assurément qu'une question de temps.
    Nous ne contestons pas, certes, que l'entreprise soit hérissée de difficultés.
    L'habitude est tenace et sait se défendre. Il ne faut pas moins de toute la somme de
    volonté, de sa puissance suggestive, mobilisées contre ses forces d'inertie pour
    obtenir le triomphe final. Mais pénétrons-nous bien de cette idée que l'humanité ne
    diffère véritablement de l'animalisme que dans la claire et vigoureuse association
    des forces intellectuelles et volitives et que l'Individu ne doit avoir d'ambitions que
    dans le sens de cette réalisation synthétique...
    Outre l'assurance d'un meilleur équilibre, d'une propension à la vie simple
    dont les régimes nouveaux goûteront l'harmonie, le végétarisme est encore, dans le
    milieu présent et pour le combat quotidien une arme insoupçonnée. Mettons en
    balance les faibles dépenses qu'il impose et les sacrifices résultant du régime
    alcoolo-carné et nous apercevrons sans peine qu'il jouit de la suprématie. De quels
    généreux espoirs de libération économique ne s'avère-t-il pas le générateur présumé
    ? Quelles sommes de possibilités ne recèle-t-il pas dans ses flancs ?
    Collectivement, il se révèle aussi un auxiliaire précieux. En permettant. à maintes
    virtualités sociales de s'épanouir ; en réduisant les charges innombrables incombant
    à la communauté ; en restituant aux incalculables « poids morts » remorqués par la
    société, une vitalité gravement compromise ... Et combien de violences et de
    brutalités qui font cortège au carnivorisme que sa pratique éloignerait ? Combien,
    avec lui, les moeurs se débarrasseraient de spectacles cruels, de scènes sanglantes
    dont l'humanité ne sent encore toute la honte et l'indignité !
    Végétarisme
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    Quelles peuvent être les destinées du Végétarisme ? L'essor dont il est le
    bénéficiaire actuel permet-il d'augurer favorablement de son avenir ? Certes ! son
    ascension fut laborieuse et lente. Il eut cependant d'illustres adeptes et précurseurs.
    Pythagore, Sénèque, Lamartine, Michelet, Tolstoï, Elisée Reclus, Bernard, Shaw,
    pour n'en citer que quelques-uns, plaidèrent âprement et éloquemment sa cause.
    Mais c'est surtout l'expansion du carnivorisme avec ses conséquences
    catastrophiques pour l'organisme humain qui fut son meilleur agent de diffusion. Il
    réunit aujourd'hui sous son égide de nombreux disciples répandus sur tous les
    points du globe. De nombreux journaux, revues, livres et brochures, inspirés de sa
    forte et persévérante philosophie, contribuent à percer dans l'immense forêt des
    préjugés la sage voie que l'humanité ne pourra indéfiniment mépriser, si, toutefois,
    elle désire se prolonger et se survivre.
     
  29. IOH
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    IOH Membre du forum

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    Avr 2017
    France
    t'as pas de bras ? :
    "Le grand Darwin, lors d'un voyage qu'il effectua au Chili, fut stupéfait de voir avec quelle désinvolture les mineurs chiliens s'acquittaient de leur formidable tâche. Douze fois par jour ils remontaient du fond de la mine des blocs de minerai pesant cent kilogrammes au moyen d'échelles verticales mesurant soixante-dix mètres de haut. Leur régime habituel se composait de pain noir, de fèves cuites, de blé rôti, de figues, le tout arrosé d'eau pure."
     
  30. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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    Fev 2014
    France
  31. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Euh j'ai bien peur sans vouloir faire offense au grand Darwin qu'il n'y ait pas lieu de prendre ces mineurs chiliens comme modèles...



    https://books.openedition.org/septentrion/1808?lang=fr

    n'étant absolument pas anti-tech (quoi que anti-gaspillage, évidemment!), je pense que dans une société égalitaire on essaierait de voir comment la technologie pourrait nous aider à ne plus exploiter-mettre en danger les animaux humains ou non humains.
     
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