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L'anticolonialisme on le crame ou on le brûle ?

Discussion dans 'Discussion générale' créé par Fanya, 7 Avril 2018.

  1. Fanya
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  2. social-démocrate
    Blanc vert ou ultraviolet, un chef militaire ou non-militaire est toujours une crapule.
     
    ninaa apprécie ceci.
  3. Fanya
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    Fanya Membre du forum Compte fermé Membre actif

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  4. social-démocrate
    Je n'aime pas Achille Mbembe pour diverses raisons mais parfois il est intéressant.

    Quelques extraits de l'avant dernier chapitre de "Sortir de la grande nuit - Essai sur l’Afrique décolonisée" (2013) :

    « Dans sa version bénigne [sic], l’indigénisme apparaît sous la forme d’une idéologie qui glorifie la différence et la diversité et qui lutte pour la sauvegarde des coutumes et des identités considérées comme menacées. Dans la logique indigéniste, les identités et les luttes politiques se déclinent sur la base d’une distinction entre « ceux qui sont d’ici » (les autochtones) et « ceux qui sont venus d’ailleurs » (les allogènes). Les indigénistes oublient que, dans leurs formes stéréotypées, les coutumes et les traditions dont ils se réclament furent souvent inventées non par les indigènes eux-mêmes, mais en fait par les missionnaires et les colons. [...]

    [D]e l’idéologie coloniale et raciste, les nationalismes africains ont repris, sur un mode mimétique, deux éléments centraux. Premier emprunt : ils ont adhéré à l’idée, répandue tout au long du XIXe siècle, que la colonisation fut un processus de conquête, d’asservissement et de « civilisation » d’une race par une autre. Au demeurant, la plupart des mouvements armés luttant pour l’indépendance de l’Afrique ont intériorisé la fable selon laquelle l’histoire elle-même se ramènerait à un affrontement des races. Dans cette lutte pour la vie, les conflits de race ne se superposeraient pas seulement aux conflits de classe. La race serait la matrice des rapports de classe et, à ce titre, le moteur de la guerre sociale. L’idéologie de la suprématie blanche (dont les nationalismes africains étaient la réponse) partait exactement du même postulat. Au sein des États racistes de l’Afrique australe à l’époque coloniale, les indigènes n’étaient pas des citoyens : ils étaient des sujets raciaux considérés comme des ennemis tant qu’ils ne se soumettaient pas sans conditions à un ordre politique gouverné par la violence. Politique et violence formaient, dans tous les cas, un seul et même faisceau, une distinction étant cependant établie entre la violence supposée pure des mouvements de résistance et la violence jugée immorale des colonisateurs. Dans le même esprit, les mouvements armés anticoloniaux considéraient que l’ennemi était toujours, par principe, d’une autre race. Les rapports de force qui lui étaient appliqués visaient à obtenir une victoire totale. L’émancipation consistait, quant à elle, à purifier constamment la société de cette autre race, de préférence en inversant radicalement les rapports de propriété et en restituant aux Africains tout ce qu’ils perdirent au moment de l’affrontement initial (terres, traditions, dignité).

    Le second élément que les nationalismes africains empruntèrent à l’idéologie coloniale avait trait à l’identification de la politique et de la guerre. Là où cette exclusive de la politique et de la guerre fut poussée jusqu’au bout (en Angola, par exemple, et, dans une moindre mesure, au Mozambique), la conséquence fut la défaite militaire des colons blancs, leur départ massif et l’accaparement de leurs biens par les nouveaux régimes, l’instauration d’un État noir, l’avènement d’une nouvelle classe dominante, suivi d’une guerre civile prolongée et opposant, cette fois, les Noirs entre eux. Dans les cas où, en dépit de la lutte armée, les conditions d’une victoire militaire nette ne furent jamais réunies, les mouvements de libération utilisèrent la violence en tant qu’élément complémentaire d’une stratégie de négociation et de compromis foncièrement politiques. [...]

    Déracialiser le pouvoir et la propriété au bénéfice des Africains, tel a donc toujours été le moteur des nationalismes anticoloniaux en Afrique australe. En dépit des compromis passés au moment de la transition du « pouvoir blanc » au « pouvoir noir », l’idée d’un renversement radical des rapports coloniaux de pouvoir et des rapports de propriété a continué de hanter l’imaginaire politique de ces pays longtemps après les indépendances. Qu’il s’agisse de la colonisation ou de l’apartheid, l’expérience des « pouvoirs blancs » en Afrique a été désastreuse. Qu’il en ait été ainsi s’explique largement par le fait que ces pouvoirs étaient mus par la logique des races. Les nationalismes africains du XXe siècle se sont malheureusement contentés de récupérer à leur profit cette politique des races et l’esprit de violence qui en était le corollaire. Au lieu d’embrasser la démocratie [sic], ils ont mis cette logique et cet esprit au service d’un projet de perpétuation de leur propre pouvoir. [...] »
     
  5. Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes
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    Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes Pirate & corsaire Expulsé par vote

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    Août 2016
    Ben oui. Le nationalisme, c'est un mal. Les potentats, c'est un mal. Le racisme est un mal.
     
  6. henri belhache
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    henri belhache Guest

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    Bonjour,

    Je veux préciser ma position par rapport à cette discussion.
    Bizarrement, ( et malgré notre prise de tête violente que j’ai eu avec Fanya),
    je me sens proche de ses positions et de « son intransigeance ».
    En théorie, elle a raison, et je le lui ai d’ailleurs dit dans mon premier message.
    Seulement pour moi, c’est de la théorie, certes juste en soi, sans failles, si on suit le credo anarchiste,
    mais qui n’a aucune chance, et pour longtemps je crains, d’être applicable dans la réalité des luttes.
    Celles ci étant imparfaites, complexes, ambiguës, contradictoires.
    Et que les anars poussent si haut l’exigence morale, tout au moins dans ce qu’ils disent, qu’il n’y a aucune chance que leurs idéal devienne un jour majoritaire.

    Car pour une majorité, faire des petits ou gros compromis avec « l’oppression » est une question de survie quotidienne. Moi même, j’en fais tous les jours...S’il en allait autrement, face à ce que l’on constate tous jours dans ce monde de merde, la seule solution serait le suicide ou le terrorisme contre des gros salopards. ( 2 solutions que je désapprouve absolument, ayant un reste d’esprit chrétien! et aussi une peur affreuse de la mort).
    Comme je ne suis pas un militant, ( par fatigue et déprime de convaincre), je peux me permettre
    d’avoir des positions extrêmes sur beaucoup de sujets. Après tout, elles n’engagent que moi.
    À mes risques et périls. Et je m’en fous si les autres approuvent ou désapprouvent.
    Je dis simplement ce que je pense. Parce que j’éprouve le besoin de communiquer avec des gens, qui, à priori, peuvent comprendre ce que je dis, puisqu'on se dit tous libertaire sur ce forum.
    Mais pour un militant, ou une militante, il en va tout autrement.Son but est de faire progresser la conscience libertaire et les idées anarchistes chez ceux qui ne le sont pas justement.
    Alors, si d’emblée, il ou elle met la barre trop haute aux niveau de l’idéal pur et dur, il ou elle n’a aucune chance de convaincre ses auditeurs auditrices de la pertinence et de l’efficience des idées libertaires. Il ou elle doit savoir faire des compromis, sans être dupe pour cela.

    Pour illustrer mon propos sur ce problème, je citerais un exemple extrêmement prégnant et blessant dans l’histoire des anarchistes :
    C’est quand les anarchistes espagnols, durant la guerre civile, ont accepté 4 ministères dans le gouvernement républicains espagnol. Fallait-il le faire ou pas ? Pour la première fois dans leur histoire, des anarchistes participaient à un état, en théorie honni. Certains ont accepté d’avoir les mains sales, c’est à dire faire des compromis, pour défendre leur idéal contre les fascistes, et espérer
    contrer les staliniens qui noyautaient de plus en plus le gouvernement républicain.
    Personnellement, je pense que les anarchistes ont eu tort d’entrer au gouvernement républicain.

    Mais, au fond, je n’en sais rien.Peut-être, je me trompe….
    Et jamais je ne dirais que ces anarchistes, prêts à faire des compromis, étaient des traîtres, comme les puristes de la cause peuvent le penser. Ils ont cru bien faire, dans une situation désespérée et critique qu’il nous est impossible de comprendre dans nos tripes, puisque nous n’étions pas là, dans l’ambiance de l’époque….

    Amitiés
     
  7. Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes
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    Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes Pirate & corsaire Expulsé par vote

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    Ce que j'appelle intransigeance, sectarisme, extrémisme :|
    Je partage globalement ton analyse même s'il est trop tard de mon point de vue pour parler amitié avec de tel(le)s imbéciles hystériques.
     
  8. IOH
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    je ne suis pas convaincu. Une seule personne radicale ne seras certainement pas "aimé" "apprécié" mais son discours aura plus de poids et de chance de convaincre "un peu" de faire tendre des idées que plein de monde compromettants.
     
  9. IOH
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    IOH Membre du forum

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    Qui m'aurait fait changé ma vision sur Sankara alors qu'étant allé au Burkina Faso, je partageait l’idolâtrie des burkinabe pour leur héros ?
    sans être devenu moi même radical à son sujet, je me suis repenché sur sa vie, son action avec un nouveau prisme de pensée que je n'avais pas à l'époque. Ma vision sur l'homme était resté intact jusqu'à ce qu"une radicale aille à l'opposé de ce que je pense et me force à trouver des contre argument qui se sont trouvé non justifiable. Je suis certes très influençable donc ce n'est peut être que pour mon cas.
     
  10. henri belhache
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    henri belhache Guest

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    Alors, je te réponds par ce mot, plein de profondeur de Rosa Luxemburg: " Toujours trop tôt, jamais trop tard"!
     
  11. henri belhache
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    henri belhache Guest

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    alors,
    Pour compléter ce que je pense, d'un point de vue "puriste", et bien confortablement
    installé derrière mon ordinateur,
    les anarchistes espagnols de la la guerre civile n'auraient jamais du envoyer des ministres au gouvernement
    républicain, comme ils n'auraient pas du participer aux élections de 1936, (élections piège à cons!),
    qui permit effectivement, et grâce aux voix des anarchistes, ( c'était là encore une première,), l'élection d'un gouvernement républicain et non monarchiste ou carrément fasciste. Et , malgré la participation , (exceptionnelle,) des anarchistes au vote, et qui avaient un poids
    déterminant dans nombres de province, le vote fut ric-rac.
    Un gouvernement complètement facho faillit être élu.
    Alors que penser?, que dire?
    Tout ce que je sais, c'est que les anarchistes espagnols étaient pour leur
    immense majorité des gens sincères et purs et qu'ils sont morts, assassinés par des fascistes ou staliniens à cause de leur idéal.
    Même s'ils n'étaient pas d'accord entre eux, sur les chemins à suivre pour arriver au monde libertaire.

    Alors, les petites luttes d' égo, bien tranquilles derrière son PC, je m'en fous!
     
  12. henri belhache
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    henri belhache Guest

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    Alors, j'ai tendance à penser que
    quand des anarchistes participent à des élections
    ou à un gouvernement, ils ont de très très bonnes raisons, pour participer à cette mascarade,, sans être
    pour cela, des traîtres à la cause....
    Faisons confiance.....
    Et c'est l'histoire des anarchistes espagnols qui me fait dire cela.
     
  13. henri belhache
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    henri belhache Guest

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    Pour finir,
    et pour essayer de concilier pureté idéologique et pragmatisme militant,
    je me sens très très proche de la pensée de Salvador Seguí Rubinat,
    Leader syndicaliste espagnol de la CNT, des années 1910-1920,
    assassiné par des milices patronales, le 10 mars 1923.
    Quel personnage si superbement intelligent et si peu connu.....
     
  14. Fanya
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    C'est sûr que diriger du haut de son post d'anarchoministre et obliger des individus à travailler, pour un salaire en plus, c'est anarchiste et critiquer cela ce sont des "querelles d'égo", de puristes planqués derrière ordi LOLOLOL
    Cracher sur l'IRA qui collaborait avec Hitler aussi nan ?
     
  16. Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes
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    Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes Pirate & corsaire Expulsé par vote

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  17. Fanya
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  19. blop des plages
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    Je ne juge pas l'histoire, je n'y étais pas, j'essaie juste de comprendre
    Ils ont lutté à leur façon, qu'aurais je fait, je l'ignore, je ne suis pas à leur place et je n'ai pas leur passé et mode de pensée.
    Les gens pensaient différemment il y a 100 ans dans une Espagne rurale dominée par les latifundistes et l'église
    Critiquer des gens qui se sont battus de derrière son ordi est assez puant comme mentalité
     
    Anarchie 13 apprécie ceci.
  20. Fanya
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    Si on critique c'est pour éviter que ça se reproduise, et parce que l'autoritarisme est encore à l'oeuvre presque partout dans cette société, dans des orgas anars notamment et sur ce forum où les sexistes en ton genre n'ont rien à y faire. Et si je le fais entre autre derrière un écran c'est parce que des tas d'anars ne supportent pas la critique de leur passé, ses dérives autoritaristes, la critique de leurs idoles. La mythologie c'est leur kiff contrairement aux faits historiques et leurs menaces physiques qu'ils les retournent contre eux mêmes, d'autant plus fort qu'ils servent vraiment à rien.

    Avec ta mentalité de tas de merde, il ne faudrait pas juger la terreur bolchevik, ni le nazisme monsieur "Je juge pas l'histoire". Demande pour te faire bannir sale troll, je me ferai un plaisir de me faire 200 comptes pour que tu sois exclu au plus vite ^^
     
  22. blop des plages
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    blop des plages Membre du forum Expulsé par vote Membre actif

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    Je croyais qu'on parlait des ministres anarchiste de la guerre d'espagne
     
  23. Fanya
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    Fanya Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Casse toi sale troll.
     
  25. blop des plages
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    blop des plages Membre du forum Expulsé par vote Membre actif

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    Sexiste pour ne pas comprendre pourquoi autant de virulence contre des anarchistes espagnols ? :(
    Exclu pour poser des questions ou pour ne pas être toujours d'accord avec les quelques personnes qui détiennent la pensée anarchiste?