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La Publicité de l'égo, composante du capitalisme ?

Discussion dans 'Politique et débats de société' créé par ninaa, 27 Février 2017.

  1. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Non, mais là aussi les casseurs en général savent faire spontanément des différences. Ils choisissent des vitrines de banque par exemple.
    De même ceux qui font de l'autoréduc le font dans les hypermarchés et pas chez les petits épiciers arabes.
     
  3. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Et on pourrait élargir le sujet de la publicité (j'ai la flemme de reécrire bien alors je fais un transfert un peu modifié de la discutions que j'ai fais dériver dans l'autre post)
    Le but est de ne pas se contraindre à une vision du capitalisme qu'on voit extérieurement mais le voir aussi en nous-même (moins se concentrer sur les grandes firmes multinationales, que personne n'aides ici, car bien sûr ya que des "vrais" anar qui mangent bio et dans le jardin... squaté svp ! humhum ! )
    On pourrait le lier avec ces façons de faire du capital qui nous ont transformé.es de l'intérieur et qui ont revues les réflexes de nos psychés. En ce sens l'ennemi extérieur laisse une part en nous, une cicatrice (merde, non ! le mal est toujours ailleurs des supernanars ! dsl !)

    Hum ! Je propose une piste sur comment on crée une publicité de sois à travers le militantisme.
    Ces profils, toutes ces photos en avatar: descendre les autres pour gagner en crédibilité, je crois qu'on peut l'observer rien que sur ce forum (et l'observer sur ce forum me semble d'autant plus intéressant)

    Regardons le pouvoir que nous exerçons ici, car, combattre le pouvoir ne se fait pas uniquement en se "revendiquant" anar, il ne suffit pas de se coller une étiquette, et d'en faire la publicité pour lui donner sens et abolir la domination.
    N'y a t-il pas une pointe d'égo et d'assimilation à ces comportements dictés qui nous poussent à agir comme des concurrents, ou se rabaisser... Comme dans les cours d'école où le clash et la concurrence sont une norme. Il va sans oublier que ce qui se passe à l'école est le reflet du système... En ce sens, si libertaire.net est un réseau social, si il est composé de gens composant réellement ce qu'on peut appeler un "milieux" anarchiste; il y a surement beaucoup à comprendre en observant la communication ici (si elle en est aussi le reflet.)
    Le constat ne serait pas aussi glorieux que du riot-porn anar, ici on montre que sois on "sait", on montre son vocabulaire d'avant gardiste rrrévolutionnaire, on traite les autres de fascistes au premier prétexte (je m'y comprends), on fait subir l’interrogatoire au nouveaux/nouvelles comme on demande un CV, mais même le plus dégelasse des patrons a parfois plus de tact..

    Oui ca fait hippie la déconstruction individuelle, je suis ok que la part déterministe est si importante que peut être même, elle prime (rien qu'a voir comment l'environnement nous a façonné jusqu'a nos comportement ici...)
    La question est posée à tout.es ceux/celles qui me lisent et à moi-même...
    Mais je crois que si on passe à côté on ne pourra pas réussir à tisser des liens solides, de respect, et voir les choses en profondeur.
    A ce rythme là, où tout passe par l'égo avant d'être recraché en paillette pour les autres (ou en venin tout dépend de l'intention) je crois qu'on ne peut pas arriver à quelque chose de constructif. Tout reste en surface, on reste dans le spectacle de nous même. Les lunettes de plongées en manifs, (individuelles bien sûr, pourquoi penser aux copain-copines), ne seront qu'une parade du style émeutier pour se montrer plus radical que tout le monde. (exemple de merde mais j'avais envie de le prendre) Et on fait pareil avec les mots.
    Et c'est ce qui est en train de se passer ici, le jeu du/de la plus radical.e. Ca a des effets humiliants, divisants, décourageants, c'est ce qui rend nos luttes spectacle de contestation plus que contestation du spectacle*

    *(j'aime bien cette phrase, mais elle a son sens dans ma tetê pour ce qui est de ce sujet, le lien me parait clair)

    Combien luttent pour leur image en se donnant bonne conscience à se dire qu'ils/elles seront vus comme intelligent.es, rebelles et altruistes devant d'autres militant.es ou journalistes qui diffuseront leurs belles photos. Combien ! En ce sens, cette question (très mal posée je vous l'accorde) me semble essentielle pour concrétiser nos luttes et ne pas stagner dans la superficialité.
    concerné.es !
     
    Dernière édition: 9 Mars 2017
  4. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  5. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    C'est à dire que là le sujet c'est "La Publicité, base essentielle du capitalisme?"
    Pour se regarder dans un miroir il existe des topics plus appropriés, par exemple:
    Psychanalyse et militantisme
    Ou bien tu peux peut-être créer un topic, genre: "autocritique des militants"?
     
  6. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Belle esquive, je crée le sujet de ce pas.
    Pour moi je suis pas non plus "hors-sujet" total (pareil, on se croirait à l'école, "-5 pts t'es hors sujet")
    Je vois la publicité comme une composante du spectacle qui ne se limite pas à des affiches ou à des séquences télé.
    Faire de la publicité est une pratique qui a débordée ces cadres là, et me semblait nécessaire de le signaler pour en avoir une vision un peu moins réductrice.
    D'autant plus sur la publicité pour sa personne qui me semble encore plus dangereuse car ce n'est pas objet que l'on veut vendre, mais c'est l'humain qui devient le produit.

    des exemple: quand on fait la pub de sois à travers son profil facebook
    quand l'habillement relève plus de l'image sociale revendiquée que du goût
    quand tu tagues ta signature sur les murs
    quand les discours prononcés sont pour se mettre en valeur
    quand tu lutte pour ton image plutôt que pour la cause que tu prétends défendre
    Certaines sont faites pour contrer l'afflux trop important des pub (au sens banal tel que vous l'entendez)
    D'autres n'en sont que le prolongement.
     
  7. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  8. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Vu que tout est lié dans l'absolu on pourrait ne mettre qu'un seul sujet sur le forum... Si on a créé des catégories et des topics c'est pas pour punir les gens mais pour aider à s'y retrouver!
    Le sujet est donc "La Publicité, base essentielle du capitalisme". Même dans une société libertaire les gens auront certainement envie de se mettre en valeur, de plaire... Ils rentreront certainement en conflit les uns avec les autres de temps en temps. Je ne vois pas le rapport avec le capitalisme.
    Pour me prendre en exemple oui bien sûr il m'arrive de chercher à me valoriser en parlant de mes actions militantes (ou artistiques, quand j'étais artiste...). Ce qui ne m'empêche pas de me sentir réellement révoltée par les injustices, ni d'exprimer sincèrement ce que je ressens dans des productions artistiques. On a tous un narcissisme en état de marche (plus ou moins important, c'est vrai). Du moment qu'on est également capable d'empathie et de sentiments pour les autres, où est le problème?
     
  9. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Je suis pas en train de parler des huitres d’Indonésie là, je te parle de pub, j'ose élargir le sujet... aie aie...

    Je sais j'emmène juste à voir une autre vision, mais ouiiiiii.... je fais un autre topic c'est entendu

    Les humains qui se vendent eux même en plus de vendre des objets/services tu ne vois pas le rapport avec le capitalisme... oulàà... c'est plus grave que ce que je pensais...

    Il y a des banquiers révoltés par la tournure du capitalisme, l'humain n'est pas à une contradiction près. Je n'ai pas dis que ceux qui cherchent à se vendre sont tous profondément capitalistes. Ni que t'es pas sincère. (hors sujet pour le coup)
    L'empathie et les sentiments pour les autres est effectivement ce qui peut contrer ca.
    Crois-tu que le narcissisme ambiant fait partie de la nature de l'homme, tuas l'air de le voir comme intouchable ?
    Ce que je reproche c'est quand l'affirmation du narcissisme nous transforme en produits que l'ont met en concurrence.
    Ce n'est pas le narcissisme lui même (quoique..) mais sa mise en avant (pub) en objectif concurrentiel.
    Et la concurrence, est pour moi une des principales composante du capital... (peut être là aussi je me trompe ?)
     
  10. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Et on pourrait élargir le sujet de la publicité (j'ai la flemme de reécrire bien alors je fais un transfert un peu modifié de la discutions que j'ai fais dériver dans l'autre post)
    Le but est de ne pas se contraindre à une vision du capitalisme qu'on voit extérieurement mais le voir aussi en nous-même (moins se concentrer sur les grandes firmes multinationales, que personne n'aides ici, car bien sûr ya que des "vrais" anar qui mangent bio et dans le jardin... squaté svp ! humhum ! )
    On pourrait le lier avec ces façons de faire du capital qui nous ont transformé.es de l'intérieur et qui ont revues les réflexes de nos psychés. En ce sens l'ennemi extérieur laisse une part en nous, une cicatrice (merde, non ! le mal est toujours ailleurs des supernanars ! dsl !)

    Hum ! Je propose une piste sur comment on crée une publicité de sois à travers le militantisme.
    Ces profils, toutes ces photos en avatar: descendre les autres pour gagner en crédibilité, je crois qu'on peut l'observer rien que sur ce forum (et l'observer sur ce forum me semble d'autant plus intéressant)

    Regardons le pouvoir que nous exerçons ici, car, combattre le pouvoir ne se fait pas uniquement en se "revendiquant" anar, il ne suffit pas de se coller une étiquette, et d'en faire la publicité pour lui donner sens et abolir la domination.
    N'y a t-il pas une pointe d'égo et d'assimilation à ces comportements dictés qui nous poussent à agir comme des concurrents, ou se rabaisser... Comme dans les cours d'école où le clash et la concurrence sont une norme. Il va sans oublier que ce qui se passe à l'école est le reflet du système... En ce sens, si libertaire.net est un réseau social, si il est composé de gens composant réellement ce qu'on peut appeler un "milieux" anarchiste; il y a surement beaucoup à comprendre en observant la communication (ici si elle en est aussi le reflet.)
    Le constat ne serait pas aussi glorieux que du riot-porn anar, ici on montre que sois on "sait", on montre son vocabulaire d'avant gardiste rrrévolutionnaire, on traite les autres de fascistes au premier prétexte (je m'y comprends), on fait subir l’interrogatoire au nouveaux/nouvelles comme on demande un CV, mais même le plus dégelasse des patrons a parfois plus de tact..

    Oui ca fait hippie la déconstruction individuelle, je suis ok que la part déterministe est si importante que, peut être même, elle prime (rien qu'a voir comment l'environnement nous a façonné jusqu'a nos comportement ici...)
    La question est posée à tout.es ceux/celles qui me lisent et à moi-même...
    Mais je crois que si on passe à côté on ne pourra pas réussir à tisser des liens solides, de respect, et voir les choses en profondeur.
    A ce rythme là, où tout passe par l'égo avant d'être recraché en paillette pour les autres (ou en venin tout dépend de l'intention) je crois qu'on ne peut pas arriver à quelque chose de constructif. Tout reste en surface, on reste dans le spectacle de nous même. Les lunettes de plongées en manifs, (individuelles bien sûr, pourquoi penser aux copain-copines), ne seront qu'une parade du style émeutier pour se montrer plus radical que tout le monde. (exemple de merde mais j'avais envie de le prendre) Et on fait pareil avec les mots.
    Et c'est ce qui est en train de se passer ici, le jeu du/de la plus radical.e. Ca a des effets humiliants, divisants, décourageants, c'est ce qui rend nos luttes spectacle de contestation plus que contestation du spectacle*

    *(j'aime bien cette phrase, mais elle a son sens dans ma tetê pour ce qui est de ce sujet, le lien me parait clair)

    Combien luttent pour leur image en se donnant bonne conscience à se dire qu'ils/elles seront vu comme intelligent.es, rebelles et altruistes devant d'autres militant.es ou journalistes qui diffuseront leurs belles photos. Combien ! En ce sens cette question (très mal posée je vous l'accorde) me semble essentielle pour concrétiser nos luttes et ne pas stagner dans la superficialité.
     
  11. ninaa
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  12. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Est'ce que tu peux imaginer qu'il existe des gens qui sont sincèrement anarchistes?
    Qui veulent réellement une révolution sociale?
    Qui éprouvent un profond sentiment de révolte devant les injustices?
    Qui n'ont aucune envie d'aménager ce système mais désirent un changement radical de société?
    De mon côté je ne soupçonne pas les gens plus modérés de "jouer à moins radical que moi tu meurs" ou à "c'est moi le moins anarchiste", je suppose a priori que leurs prises de position sont tout à fait sincères. Le problème c'est que ces positions sont difficilement compatibles: on ne peut pas se battre contre l'électoralisme et pour en même temps, par exemple. On ne peut pas en même temps refuser toute forme de répression et trouver que quand même des fois ça a du bon...

    Cela dit je suis très surprise d'apprendre qu'il y a des gens qui se sentent "humiliés" par les militants "radicaux". J'ai plutôt l'habitude de me faire foutre de ma gueule à cause de ça!

    En revanche je suis d'accord avec le fait qu'il est important d'être en accord avec son idéal, et donc de chercher à s'améliorer. C'est vrai on subit l'influence d'une éducation et d'un environnement pourri. Même si j'espère en une société future qui me fera meilleure que je ne suis aujourd'hui.
    Pour ceux qui s'intéressent à l'introspection j'ai créé ce topic:
    Psychanalyse et militantisme
    J'ai dit "psychanalyse" pour faire court mais bien sûr on peut se livrer à l'introspection sans recours à un "spécialiste" (ce que perso je n'ai jamais fait...).
     
  13. mc²
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    mc² Membre du forum Compte fermé

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    et les panneaux publicitaires !
     
  14. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Bon, je vois si aucune remise en cause n'est possible à part par "psychanalyse"...
    S'occuper de nos propres dominations est secondaire vis à vis de ceux qui dominent (état+capital...), vraiment je comprends.
    Par contre, nos propres échecs sur le sujet sont pour moi une des grande source de nos faibles capacités d'organisation. C'est aussi une réelle source d'exclusion nous rendant bel et bien sectaires et superficiels. Bien qu'en étant pas unis, redescendre de quelques marches pourait nous permettre d'être plus qu'une distinction bourgeoise ou une avant garde ayant pour objectif que de se maintenir comme tel.
    Je vous trouve si peu inspiré, j'ai du parler de quelque chose qui n'existe que dans mon imaginaire...

    Si je résume:
    La pub c'est coca et les entreprises, et l'enemis à combattre est partout sauf en nous (enfin sinon pou vous c'est confondre les opresseurs)
    Nous sommes super-inclusifs, si on est pas nombreux c'est que les gens sont trop cons.
    ok je prends note...
     
  15. Nyctale
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  16. Zéphyr
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    Ah... Enfin quelqun.e? (hahah, oui, encore) qui a prit un peu en considération mes questionnements (ou qui les a compris un minimum mes noeuds cérébraux) !
    Petits extraits kiffés:

    "[...] il coïncide avec le social. L’intégration
    à ce processus, qui n’est plus distincte de l’intégration à la “société”
    impériale et qui ne repose plus sur aucune base “objective”, exige
    plutôt de chacun qu’il s’autovalorise en permanence.
    Le moment de la socialisation finale de la société, l’Empire,
    est donc aussi le moment où chacun est appelé à se rapporter
    à soi comme valeur, c’est-à-dire suivant la médiation centrale
    d’une série d’abstractions contrôlées. La Jeune-Fille sera donc
    cet être qui n’aura plus d’intimité à soi qu’en tant que valeur,
    dont toute l’activité, en chacun de ses détails, sera finalisée à
    son autovalorisation. À chaque instant, elle s’affirmera comme
    le sujet souverain de sa propre réification. Tout le caractère
    inquestionnable de son pouvoir, toute l’écrasante assurance de cet
    être plan, tissé de façon exclusive par les conventions, codes et"

    [...]

    "Le caractère rachitique du langage de la Jeune-Fille, s’il implique
    un incontestable rétrécissement du champ de l’expérience,
    ne constitue nullement un handicap pratique, puisqu’il n’est
    pas fait pour parler mais pour plaire et répéter."


    [...]

    "La Jeune-Fille ressemble à sa photo."

    [...]

    "La Jeune-Fille se plaît à couvrir d’un second
    degré faussement provocateur le premier
    degré économique de ses motivations."

    [...]

    "La Jeune-Fille n’est pas là pour qu’on la critique."

    [...]

    "La Jeune-Fille est celui qui a préféré devenir
    lui-même une marchandise, plutôt que d’en subir
    passivement la tyrannie."

    Bref autant de citations directement en lien avec le sujet et mes questionnements. (et j'ai pris que celle des premiers chapitres uniquement...)

    Quelques critiques sur le texte cependant:
    Un ton encore et toujours bien universitaire (bien qu'agréablement teinté de l'inverse opposé)
    Une vision de la "jeune fille" qui induit selon le(s) auteur(es) les deux genres/sexes dans l'expression "jeune fille". Pourtant on ressent un dégoût pour le milieu féministe dans sa globalité. Hypothèse: la violence subie par l'auteur se transforme en une violence presque comparable (non pas par l'origine mais par la forme) à celle qui a induit ces réactions violentes de réponse. (critique sans connaissance de causes, simple intuition)
    C'est un regret où certaines phrases séries du même ordre que "ta mère est tellement grosse qu'elle ..." (sauf que là ca porte sur "la jeune fille") ... frôlent le sexisme facile et dégeux, le rideau se lève.... (Et encore là, paradoxe, le texte semble proposer une vision plus élargie du sexisme, et ca, ca n'a pas de prix hahah)

    Bref, plein de grisaille dans ce texte qui n'est pas unichrome, et du coup ca pousse le débat (j'aurai pas critiqué sinon) en plus de faire ressentir.
     
  17. Nyctale
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    Nyctale Membre du forum

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    Je t'en prie:)

    Alors je suis une fille, et oui ce texte met le doigt sur des choses dégueues qui me dérangent bien sûr, mais je ne pense pas qu'il y ait ambiguité sur le sexisme (d'autant que le comité invisible s'en explique dans le paratexte)

    Un texte critique ce n'est pas forcément joyeux, mais la société n'est pas joyeuse et pour la combattre il faut aussi la voir dans sa laideur. Il faut pouvoir détester la "Jeune-Fille" pour combattre en nous-mêmes les affects qui nous attachent à la société capitaliste, c'est pour cette raison que la Jeune-Fille est personnifiée je pense
    (comme la figure de la Jeune-Fille est personnifiée dans le roman Ferdydurke de Gombrowicz qu'ils citent)

    Il est bien dit aussi que la Jeune-Fille n'est pas un concept sexué, qu'il appelle les hommes et les femmes à la soumission. Si ce sont les femmes qui sont les plus réprimées par le Biopouvoir, parce qu'il les considère comme des marchandises, le paradoxe est que la marchandise fait autorité dans la société capitaliste, raison pour laquelle il peut y avoir une forme de féminisme institutionnel, qui ne pose pas contradiction avec le capitalisme. Comparativement, les produits destinés aux femmes pour leur beauté, leur jeunesse sont beaucoup plus nombreux que pour les hommes ; la publicité exhibe plutôt des corps féminins nus obéissant à des standards de minceur et de jeunesse pour des produits aussi divers que des savons ou des voitures. Si le texte était sexiste, il ne parlerait pas des implications concrètes de la Jeune-Fille sur la condition féminine : l'anorexie, la souffrance sexuelle. Le but est surtout de montrer de quelle manière nos désirs sont aliénés par le capitalisme, que nous soyons des femmes ou des hommes.
    (Mais peut-être que je n'ai pas bien compris où tu voyais le sexisme ?)
     
  18. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  19. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je trouve ça sexiste de parler de "jeune-fille" comme si c'était le terme qui s'imposait de lui-même pour désigner une personne aliénée par la pub ou qui se fait marchandise. Bon j'ai pas lu le texte, c'est ce que j'ai compris vite fait de vos deux messages.
     
  20. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Fait chier encore un mec voit le sexisme avant une fille. Comme les "normaux" du comportement et de la cervelle qui défendent les dits "déviants" en critiquant les jokes qu'ils/elles se font entre eux/elles.
    J'avoue, ca craint, mais je l'ai ressentis un peu comme ca.

    Ah ca, je suis entièrement d'accord.

    Autant personnifier une idée est utile pour se défendre contre eux.
    Ex: le capitalisme (flou en soit) ---> les capitalistes (un peu moins flou) ----> Bolloré (beaucoup moins flou)
    Après pour l'instant désigner des jeune-fille ne me semble pas autant pertinent; la jeune-fille touche à des degrès divers une population beaucoup plus large non ?

    Ok, j'avais pas vu ca comme ca (pas facile à comprendre pour moi, c'est pas comme si j'étais un grand intello)
    Que le texte parle des implications concrètes de la Jeune-Fille sur la condition féminine ne le rend pas exempt de sexisme juste par ce fait:
    Et puis je sais pas si j'ai bien compris: les femmes sont généralement un peu plus vues comme des marchandises, ainsi elles intègrent et laissent une plus grande part à la "Jeune Fille" ?
    Cette observation peut facilement dérapper vers une autre vision inégalitaire que toutes les femmes sont des putes car plus touchée par la marchandisation. Je sais pas si tu vois ma crainte...


    Oui c'est globalement le sens que j'ai percu (pour le reste je chipotte, et je cherche tellement la remise en cause, que peut être elle ne mérite pas d'être là, ou sous cette forme).
    Je le redis: j'ai apprécié le texte
     
  21. Nyctale
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    Nyctale Membre du forum

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    Ah je sais pas, je crois être assez sensible à la misogynie, on a toutes et tous des manières différentes de ressentir ça par rapport à notre culture et notre vécu et c'est difficile d'être lucide sur soi-même ^^
    Après, oui c'est provocateur de donner une dénomination féminisante à une forme d'oppression, mais gardons-nous de confondre les mots avec la réalité. On nomme le patriarcat avec des noms évoquant la masculinité, mais si le patriarcat existait avant le capitalisme et que les sociétés modernes s'accommodent bien d'une certaine promotion de la féminité, c'est que le mal peut être aussi nommé avec des noms féminins. C'est une insulte que j'accepte en tout cas mieux que certains compliments.

    Personnifier = figure de style qui renvoie à un sens figuré : par exemple la Faucheuse est une personnification de la mort (et non une personnification des gens qui portent une faux)
    La Jeune-Fille personnifie l'autorité de la marchandise, non des filles qui sont jeunes.
    L'appeler ainsi permet de rendre sensible l'idée du ravage que la marchandise fait à l'eros.

    Alors tout le monde est touché par la marchandisation; tu as lu un peu Marx? Selon lui, l'ouvrier dans le système capitaliste est une valeur qui produit du capital, il est une marchandise pour lui-même (il se vend pour un salaire) et pour le bourgeois qui tire des profits de sa force de travail. Depuis le temps, les choses ont évolué, tout le monde connaît le salariat et tout le monde consomme des marchandises :la sphère de la marchandise s'est accrue. Quiconque se vend sur un CV se fait déjà marchandise. Comme le texte le dit, la force de séduction se substitue à la force de travail au fur et à mesure que le capitalisme appelle de plus en plus à une mobilisation totale. Les femmes sont plus exploitées que les hommes au travail, plus réprimées par leur éducation, et oui, plus soumises à la marchandisation.
    Nous sommes traité-es de manière différenciée depuis l'enfance en fonction du genre. Les éducateurs, profs/parents, ont tendance (je ne généralise pas, je parle d'une attitude systémique) à estimer normal qu'une petite fille soit plus obéissante qu'un petit garçon. C'est le cliché, performatif, de la petite fille modèle : « les filles sont sages comme des images », « les filles comprennent mieux ce qu'on leur demande », raison pour laquelle par exemple les filles ont de meilleurs résultats à l'école que les garçons. Alors le paradoxe, le piège pour elles, c'est qu'elles sont idéalisées en tant qu'elles sont asservies, on leur présente leur esclavage comme si à la clef il y avait le bonheur, la gloire. Si tu cherches de la lecture un de ces jours, le roman de Gombrowicz dont ils s'inspirent librement, Ferdydurke (« intello » mais drôle à lire), parle de l'infantilisation à travers l'école et l'idéalisation de la Jeune-Fille.
     
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