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Comprendre les motivations profondes des patrons, racistes, fascistes...

Discussion dans 'Discussion générale' créé par ninaa, 25 Février 2017.

  1. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Je transfère ici ma réponse à un HS du topic "La Publicité, base essentielle du capitalisme"?
    La Publicité, base essentielle du capitalisme?

    Ah bon, donc quand tu parles de comprendre les motivations d'un patron de multinationale comme Benetton (qu'on doit donc présumer innocent, contrairement aux militants anarchistes, qui seraient donc des "hypocrites" et des "menteurs"), ce n'est pas de psychanalyse qu'il s'agit? Comment comptes-tu donc t'y prendre, concrètement, pour "comprendre comment il est devenu patron"? Et en admettant qu'on trouve une hypothèse vraisemblable en quoi ces spéculations rendront-elles la lutte (la lutte des classes, par exemple) plus efficace? Comment, sur la base de ces hypothèses, on ferait concrètement pour empêcher que d'autres deviennent patrons, racistes, fascistes?
    En revanche c'est bien quand ils ont trop la rage de se faire exploiter que des ouvriers se révoltent contre leur exploiteurs. La lutte des classes c'est pas une question de jugement moral (les "gentils" contre les "méchants"), mais de réaction appropriée à une situation objective: il y a des oppresseurs et des opprimés, aux intérêts antagonistes.
    Essayer de comprendre ses oppresseurs (patrons, racistes, violeurs...) c'est ni bien ni mal, je n'ai aucun jugement moral envers ceux que ça intéresse. J'ai même lu plusieurs bouquins sur ce sujet ("C'est pour ton bien" d'Alice Miller, par exemple, sur les origines du nazisme).
    Mais jusqu'à preuve du contraire "comprendre les motivations des oppresseurs" n'est d'aucune utilité pour les luttes. C'est ce qu'Alice Miller a d'ailleurs fini elle même par comprendre: pendant la guerre, l'urgence n'était pas de comprendre les nazis mais de les combattre. De nos jours, la "compréhension", pourtant poussée assez loin par Alice Miller, n'a pas évité que le problème se reproduise.
    Il me paraît plus productif de chercher à comprendre ce qui pousse les opprimés à la soumission. Cette démarche a souvent été adoptée avec succès par les féministes, les homosexuel(le)s, les victimes de racisme (Black panthers, FHAR, Mujere libres, MLF...). La même démarche s'applique aussi à la lutte des classes: comprendre ce qui favorise l'aliénation, la résignation, afin de mieux convaincre les opprimés de se révolter.
     
    Dernière édition: 25 Février 2017
  3. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  4. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    C'est la même chose, comprendre pourquoi certains s'en sortent, deviennent riches, accèdent à la propriété et pourquoi pour d'autres ce n'est pas le cas c'est exactement la même chose.

    Pour la lutte des classes, la résumer aux moments de conflits ouverts c'est réducteur. Les mouvements de classe n'ont été réellement dangereux que lorsque la classe ouvrière était organisée autour d'un objectif commun. Donc qu'elle a eu un travail intellectuel collectif.
    Sauf que les conquêtes partielles et provisoires du mouvement ouvrier (des congés payés à la sécurité sociale à des augmentations de salaire ou des indemnités de licenciement dans une entreprise en particulier) ne mettent pas en danger le capitalisme en tant que système. Et tant que le capitalisme existe, les bourgeois cherchent à faire plus de profit et donc à casser ces acquis. Donc la lutte doit inlassablement se répéter. Et ça coûte de l'énergie, du temps et ça expose à des échecs qui peuvent être particulièrement douloureux (quand tu fais une grève et que tu n'obtiens rien, quand tu fais des manifs et que la loi travail passe quand même, que le CPE passe en soum-soum deux mois plus tard...).
    Donc il s'agit de renverser le capitalisme pour ne plus avoir à lutter à répétition pour résister à ses offensives. Et pour ça faut que l'objectif commun que se fixe la classe ouvrière soit le renversement du capitalisme. Ce qui n'est possible que si on comprend que le capitalisme et la lutte des classes qui y a lieu est le moteur des avancées politiques. Que le capital (plutôt que "les bourgeois") cherchent à augmenter en valeur, qu'il ne peut le faire à terme qu'en exploitant plus la force de travail (augmentation des cadences, augmentation du temps de travail, diminution des salaires...). Et pour accepter cette idée que c'est bien le capitalisme qui produit les attaques de la bourgeoisie contre le prolétariat faut comprendre comment fonctionne le capitalisme plutôt que d'accuser les bourgeois d'être méchants. Les bourgeois ne sont pas "méchants", ils obéissent à leurs intérêts comme tout le monde, et les gens qui s'en rendent compte ont tendance à être fatalistes parce qu'ils ont l'honnêteté de reconnaitre qu'à leur place ils feraient certainement pareil. Les bourgeois sont en concurrence les uns contre les autres, c'est pour ça qu'ils cherchent constamment à augmenter leur profit sinon ils risqueraient de perdre des parts de marché et à terme de faire faillite. Si j'étais à la place d'un bourgeois j'aurais pas envie de faire faillite. Alors pourquoi je reprocherais au bourgeois d'avoir cet état d'esprit ??? Les gens qui raisonnent comme ça ont raison. Et c'est pas au bourgeois qu'il faut s'en prendre c'est au système qui fait d'une personne un bourgeois qui n'a pas envie de faire faillite.
    Ce raisonnement, contrairement à tes calomnies, n'impliquent absolument pas de la tendresse vis-à-vis de la bourgeoisie. Au contraire, il apprend que si tu veux renverser le capitalisme tu ne peux pas compter sur quelqu'un qui a des intérêts à ce qu'il subsiste. Sauf qu'il ne place pas la lutte sur un plan moral et personnel, les bons ouvriers contre les méchants bourgeois. La lutte est contre le capitalisme, car c'est lui qui est mortifère, pas les bourgeois. Lutter contre les bourgeois c'est se disperser. Il faut lutter contre ce que produisent les bourgeois sur le plan culturel et qui vise à maintenir le système dont ils profitent (comme la publicité dont on parlait). Et contre ce qu'ils produisent sur les plans sociaux, environnementaux ou économiques (inégalités, pollution, déforestation, racisme, intégrisme...). Et quand on le pourra, quand on sera assez puissants pour le faire il faudra abolir la logique de marchandisation, réorienter la production vers la réponse aux besoins et non plus vers le profit. Le prolétariat en est capable puisque c'est lui qui produit donc il sait comment faire. Mais faut qu'il soit organisé, qu'il comprenne qu'il ne peut pas compter sur les bourgeois qui n'ont pas cette même finalité. Et c'est pas encore le cas de tout le monde.
    Comprendre comment on devient patron plutôt que de tenir un discours populiste anti-patron pour se faire passer pour un super-militant-intransigeant, avoir de la méthode, une rigueur intellectuelle, de l'honnêteté plutôt que de se laisser entrainer par des émotions ou chercher à se valoriser sur la scène militante, ça permet, je pense, de comprendre le monde qui nous entoure, quels sont les enjeux et comment y répondre d'une manière qui ne reproduise pas le capitalisme.

    Si tu penses à la psychanalyse c'est certainement que tu es persuadée que chaque patron l'est devenu pour des raisons différentes. Cette thèse individualiste me semble complètement opposée à la théorie des classes sociales qui veut qu'il y ait des tendances dans la société notamment la reproduction sociale (les enfants de patron ont plus de probabilité de devenir patrons que les enfants d'ouvriers). Si on suit ton raisonnement qui nous explique que les patrons sont patrons parce qu'ils sont égoïstes et égocentriques, ce qu'on déduit de cette distinction c'est que les ouvriers ne deviennent pas patron parce qu'ils ne sont pas égoïstes... ça me parait clairement pas pertinent. Maintenant si ce qui compte pour toi c'est de flatter l'égo des ouvriers, des "opprimés", ben c'est bien, continue ce discours populiste. Perso je crois d'une part que le système est construit de telle sorte que les ouvriers ou enfants d'ouvriers ne peuvent pas être patron (parce qu'ils ont moins de chance de recevoir l'éducation qui permette de le devenir, d'avoir les moyens de lancer leur entreprise...), mais qu'un certain nombre ne cracherait pas sur une carrière prestigieuse. Et même si certains ne le veulent pas, il y a des raisons qui font que, eux, ça leur plait pas alors qu'à des fils de patrons ça plait (de devenir patron). Ce sont encore des différences de classes sociales qui créent un rapport différent au travail, à la réussite, aux institutions, à l'argent, qui fait que les valeurs différent d'une classe à l'autre.
    Y a pas de psychanalyse là-dedans.
     
  5. mc²
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    mc² Membre du forum Compte fermé

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    Si on prend l'exemple de l'esclavage, ce n'est pas la compréhension des esclavagistes qui a conduit à son abolition, mais bien plutot les révoltes des esclaves et aussi la condamnation sur le plan moral de cette pratique.
    En effet, et comprendre ce qui les fait passer de la soumission à la révolte:
    J'ai pas trouvé d'infos là-dessus, si t'as des pistes...
     
  6. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  7. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Non bien sûr l'égoïsme n'est pas la seule raison qui fait que les patrons deviennent patrons! Le fait d'hériter de l'entreprise familiale ça aide bien entendu! Et pour les gens d'origine ouvrière (les "self made men"), la plupart de ceux qui aimeraient devenir patrons n'en ont simplement pas l'opportunité. La différence de classe explique cette situation, on est bien d'accord là dessus. Et la solution c'est la lutte des opprimés contre leurs oppresseurs, lutte à laquelle il est pertinent de s'associer quand on espère une révolution sociale.
    Là où les choses restent très floues c'est au contraire "comment expliquer que certains veulent devenir patrons ou sont égoïstes"?
     
  8. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  9. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Bon, vous avez décidé de ne pas comprendre ce que je dis...
    Je vais préciser, pas pour vous mais pour ceux qui risquent de lire et qui pourraient croire que vos interprétation de ce que je dis sont de bonne foi.
    Je n'ai jamais dit que comprendre les oppresseurs et exploiteurs mène immédiatement à la révolution. Ce que j'essaye de dire c'est que la compréhension du fonctionnement d'un système permet de le dépasser en lui substituant un autre système qui nous convienne et qui ne reproduit pas les travers de l'ancien. Bien comprendre ce qui fait que des exploiteurs sont exploiteurs relève de ce processus.

    Pour ce qui est de l'esclavage, la traite négrière et le commerce triangulaire ont été non pas renversés par des révoltes d'esclaves qui sortaient de nulle part mais par l'imposition du capitalisme et sa nécessité d'avoir des travailleurs libres (et non pas attachés à un propriétaire). C'est l'imposition du capitalisme, de ses valeurs, de ses lobbys qui ont affaibli les lobbys esclavagistes et rendu possible et légitimé les révoltes d'esclaves.
    En outre, la situation des esclaves étaient terribles mais lorsque l'esclavage a été interdit certains ouvriers avaient des situations encore pires. Avant l'abolition de l'esclavage y a eu des réformes pour améliorer les conditions de vie des esclaves. Alors que l'exploitation des ouvriers n'était pas encore régulée. C'est parce que la classe des propriétaires fonciers qui utilisaient des esclaves dans les plantations s'affaiblissaient face à celle des propriétaires d'industrie (capitaliste) qu'ils ont dû faire des concessions (réformes) et qu'ils avaient moins de politiciens, idéologues, religieux pour les défendre. Et que les esclaves ont pu relever la tête.
    Mais pour le coup il n'y a pas eu, à ma connaissance, d'organisations d'esclaves suffisamment puissantes pour, après avoir renverser leurs exploiteurs, fonder une société égalitaire et libertaire. Et si jamais ça a été le cas, prouve-moi qu'il n'avait aucune réflexion idéologique sur l'exploitation parce que j'ai de gros doutes là-dessus.
     
  10. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  11. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Euh oui, mais pour ce qui est de la compréhension du système on a toujours été d'accord... Tandis que tu n'as toujours pas expliqué concrètement ta méthode pour "comprendre ce qui fait que des exploiteurs sont exploiteurs"?
     
  12. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  13. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Ben si... regarder le milieu social dont ils sont issus, quels propos ils tiennent, quelle est la cohérence de ces propos entre eux - l'idéologie qui les sous-tendent, l'histoire de cette idéologie, le rapport entre cette idéologie et le milieu social, l'idéologie est porteuse de valeurs qui te rendent sensibles à certains goûts plutôt qu'à d'autres c'est que explique qu'il existe des cultures de classe et des appropriations différenciées de ces cultures (trainer dans la rue le soir ou se coucher tôt, lire des romans ou regarder TPMP, sortir au musée ou à la plage...).
    Au niveau de la méthode on n'a pas grand chose à faire, les patrons écrivent des livres, des chercheurs ont déjà fait la biographie de certains d'entre eux, il existe des recherches sociologiques, historiques, anthropologiques, en science du langage... Vu que je crois aux classes sociales, je pense qu'on a surtout à interpréter ces travaux, témoignages, récits déjà existant avec une optique de classe et en interrogeant la pertinence de ce parti-pris aussi. Mais si tu veux faire des recherches toi-même, il y a aussi déjà des travaux en épistémologie qui explique comment faire des enquêtes en science sociale, comment interpréter ses conclusions...
    On le fait déjà plus ou moins mais de manière trop parcellaire et dispersée. Mais dans le mouvement antifasciste ça se fait. Nombreux sont les antifas qui ont lu mein kampf, qui se farcissent les tracts, les vidéos, les auto-biographies de le pen et compagnie, le programme. Sauf que je trouve que ce qui se fait trop peu c'est de situer les analyses de ces documents dans les contextes géographique et historique globaux. Comme y a pas assez d'analyse de la part des antifascistes, ou alors elles sont pas mises en avant, sur l'appropriation par les gens de ces idées, sur pourquoi certaines personnes apprécieront une vidéo alors qu'elle en laissera d'autres indifférents.
     
  14. ninaa
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  15. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Préconiser de faire de brillantes analyses, c'est bien. Les faire ça serait encore mieux. Pour l'instant tout ça reste au niveau du pur voeu pieux: en ce qui concerne y a toujours rien de concret qui en ressort.
     
  16. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  17. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Si, si il y en a.
    Par contre ce serait plus efficace si c'était fait collectivement.
    Et si on se basait sur ces réflexions pour s'organiser.
     
  18. ninaa
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  19. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Lesquelles? (citations, liens, résumés, preuves solides de la pertinence à l'appui?)
    Je ne vois pas qui sera motivé sur des bases aussi floues? Pas moi, en tout cas.

    S'il s'agit seulement de comprendre pourquoi le fric est attirant, c'est pas très dur à comprendre. Il existe une situation ou on se retrouve en position de patron: quand on fait garder ses enfants. Autour de moi les autres mères payaient les nounous le moins possible pour une bonne raison: ça leur faisait plus de fric pour elles (donc de quoi avoir un meilleur logement, partir en vacances - ou de plus belles vacances, meilleure nourriture, études des enfants...).
    Pour un milliardaire comme Benetton, c'est d'autant moins gênant d'exploiter la plus value du travail de ses employés que les gens de sa classe sociale ont été élevés dans l'idée que c'est "dans l'ordre des choses": il y a des dominants et des dominés, les dirigeants "méritent" leurs privilèges.
    Pour les self made men, ils évoquent souvent en plus de l'appât du gain, le plaisir du challenge (à l'instar d'Octave Mouret, le héros du "Bonheur des dames" de Zola).
    En fait le vrai mystère ce serait plutôt: pourquoi certains individus refusent ce comportement? Moi par exemple quand je faisais garder mes gosses ça me permettait de gagner quarante euros environ de l'heure avec mes piges: j'en donnais donc la moitié à la baby sitter. Les autres mères me prenaient pour une dingue. Pourquoi je faisais ça? Chais pas. Aucune idée, vraiment. Et je ne crois pas qu'une réflexion collective pourrait m'aider à le comprendre.

    De plus c'est intéressant de spéculer sur les motivations des uns et des autres mais franchement je ne suis toujours pas convaincue que ça serait d'une quelconque utilité. Pour papoter sur les forums, peut-être, mais sinon?


    La synthèse de l'anarchisme et du marxisme
     
  20. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  21. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    C’est quoi le fascisme?
    Et le livre de Daniel Guérin dont est inspiré ce texte.

    Sur l'antisémitisme :
    Le sionisme, l’antisémitisme et la gauche (Moishe Postone)
    « Antisémitisme et national-socialisme » (Moishe Postone.)
    Weimar, la naissance d'une certaine droite. Notes de lecture sur Siegfried Kracauer.

    Plusieurs auteurs suggérés ici, je ne les ai pas lu mais ça répond à ta question :
    REFLEXes | Les interprétations du fascisme dans l’entre-deux-guerres

    J'ai lu aussi des textes de Trotski (contemporain de la montée du nazisme) ou de maoïstes si ça t'intéresse mais j'ai supposé que tu préférais des sans-étiquettes (autres que l'antifascisme) ou des anarchistes.

    L'important c'est que je ne pense pas que la même stratégie soit utilisable contre tous les ennemis (fascisme, capitalisme, libéralisme, religions, état, police...). Donc faut adapter sa stratégie à chaque ennemi. Mais j'ai pas l'impression que ce soit à l'ordre de jour dans les mouvements que je connais où on applique un peu les mêmes stratégies. On répond trop au coup par coup parce qu'on n'est pas assez organisés. On attend une loi et on s'en sert de prétexte pour faire une manif, on attend une agression fasciste et on s'en sert de prétexte pour organiser une manif, on attend une "bavure" et on s'en sert de prétexte pour organiser une manif... Bon parfois on fait des conférences / débats et des concerts de soutien. ça peut être bien sauf que ce sont souvent des convaincus qui viennent. A mon avis on n'a pas assez d'audience et à mon avis encore c'est aussi parce que les réponses qu'on apporte ne sont pas adaptées aux questions que les gens se posent au sujet du fascisme, du libéralisme, des religions... D'où l'importance de réfléchir à comment endiguer du fascisme par rapport au terrain qu'il a déjà conquis. Donc qu'est-ce-qui préoccupe les gens à qu'on veut convaincre de lutter ? Et qu'est-ce-qui préoccupe ceux qui tombent dans le fascisme ?
     
  22. Anarchie 13
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  23. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    On va poser la question autrement. C'est quoi ton diagnostic de l'état du monde en ce moment ?
    Sur le plan des idées déjà, qu'est-ce-qui a le vent en poupe ?
    L'anarchisme ? La révolution ?
     
  24. ninaa
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  25. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    En effet je lis plutôt les anarchistes: Kropotkine, Malatesta, Bakounine...
    Bien sûr la lecture est un apport précieux pour savoir où on veut aller et ce qu'on rejette dans le système actuel. Si c'est ça que tu voulais dire on est d'accord; Mais pour la stratégie on est obligés de tenir compte de la réalité, donc des opportunités.
    Quant à s'organiser, le problème c'est que les anarchistes ne sont vraiment pas assez nombreux. On a le choix entre se faire bouffer et récupérer par des ennemis politiques (autoritaires de toutes sortes) ou bien ne rien pouvoir faire du tout.
     
    Dernière édition: 5 Mars 2017
  26. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  27. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    L'anarchisme n'a pas tellement le vent en poupe mais y a rien d'autre qui m'intéresse. Et surtout pas le trotskisme.
     
  28. mc²
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    mc² Membre du forum Compte fermé

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    Soit on est d'accord avec toi, soit on est de mauvaise foi...
    Parce que les révoltes de ceux qui subissent l'exploitation ne peuvent pas venir d'eux-mêmes ?
    L'esclavage, c'est un statut qui fait de l'esclave la propriété de son maître. C'est ce statut qui a été aboli et les pratiques qu'il légitimait (qui ne s'appliquent pas même aux ouvriers les moins bien traités).
    Il n'y a pas besoin de longues réflexions (que les esclaves eux-mêmes pourraient difficilement mener...) pour ne pas reproduire l'esclavage une fois aboli.
     
  29. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  30. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Ouais mais je crois que c'est pas une fatalité.

    Je m'en fous du trotskisme, j'ai dit trotski était un contemporaine et adversaire du nazisme, ses réflexions et ses commentaires peuvent être utiles pour comprendre son développement, ce qui a été efficace et ce qui l'a moins été pour le combattre.

    ça veut dire quoi d'"eux-mêmes" ?
    Y a bien des contextes qui sont plus propices à la révolte que d'autres, et généralement ça dépend pas de toi. Perso j'évite d'insulter des flics quand je suis seul et qu'ils ont les tazers à la main.
    Et si l'état interdit l'usage du tazer ça réduit quand même par beaucoup les fois où je me retrouve dans cette situation.
    Je dis rien d'autre à propos de l'esclavage. Si l'état vote qu'il est interdit de mettre à mort ses esclaves, ça change quand même complètement le rapport de force.

    C'est sûr, mais c'est un statut qui a permis aux esclavagistes de s'enrichir. Et c'est parce que le capitalisme a été plus efficace pour produire des richesses que l'esclavage qu'il a été soutenu politiquement et l'a remplacé. Et ça s'est fait en remplaçant le statut d'esclave par celui d'ouvrier. Et si les ouvriers n'avaient pas été surexploités avec la bénédiction des politiciens, le capitalisme aurait probablement été moins productif et l'esclavage serait resté une source trop importante de richesses pour qu'on accepte de le réformer puis de l'abolir.

    J'ai pas dit qu'elles devaient être longues et je crois que les esclaves étaient parfaitement à même d'en mener surtout à la fin de l'esclavage. Et j'ai pas parlé de reproduire l'esclavage mais de lui substituer une société libertaire et égalitaire.
    Parce que d'après moi les esclaves ont soit été réembauché avec un contrat par leurs anciens propriétaires soit ils ont gagné les villes et ont été embauchés dans les industries et à mon avis aux pires postes à cause du racisme. Après la deuxième partie c'est des spéculations (mais par contre c'est vrai que les esclaves ont en partie été réemployés en tant que salariés par ceux qui les exploitaient la veille).
     
  31. pschrsrgnc
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    pschrsrgnc Guest

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    Je survole et m' aperçois que:l' anarchie n' a pas le vent en poupe,ressurgi.
    L' actu,conforte intensément les valeurs défendues ici et ce;depuis un moment!
    Les luttes concernant:l' ivg,l' anti-autoritarisme,ce n' est pas la pire répression!le capitalisme et ses dessous;le fric indument perçu par ex!
    L' agriculture et son salon,ils ,elles doivent se faire valoir et entendre surtout!
    Bure,çà bouge un peu,nddl stagne par contre.
    Ah oui,l'autre zad ndnm:'D!
    Le fascisme est évoqué .
    Trump se rassérènerait.
    J' en oublie,patronat,la reconnaissance demandée par les travailleurs (y'du taf à faire!?)
    C' est le stand by!?
    Moi,je retiens qu' ici ça émanait et que les personnes défendant ces projets,entre autres;restent vigilants!!C' est mon ressenti.
     
  32. pschrsrgnc
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    pschrsrgnc Guest

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    Conscientiser l' anarchisme pour un plus grand nombre passe par l' éducationnel!
    Un système bridant, notre liberté de penser,ne peut aboutir qu' à un état vindicatif! par le biais de résurgences cognitives,qui seront alors identifiées comme néfastes au bon vouloir des dirigeants, qui souhaitent soumettre les classes défavorisées où,contractualisées par économie aussi.
    La population souffre des contraintes imposées dans différents secteurs professionnels,socials.
    Cette prise de conscience, doit être relatée sans demi -mesure,pour que "les étouffé.e.s" existent dans de meilleures conditions de vie!
    Un grand nombre est concerné quelque soit,l' âge où les origines.La corrélation est nécessaire!
     
  33. mc²
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    mc² Membre du forum Compte fermé

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    Il n'est en rien nécessaire de comprendre "ce qui fait que les exploiteurs sont exploiteurs" pour s'en débarrasser.

    Pour les marxistes, tout s'explique par l'économie (ainsi, l'abolition de l'esclavage est la conséquence des besoins capitalistes). Mais ils ne se contentent pas de philosopher, mais considèrent qu'ils font de la science (d'où l'idée que c'est en étudiant le capitalisme qu'on trouvera les moyens de le supprimer). Ce qui, comme l'avait bien vu Bakounine, est une idée particulièrement dangereuse.
     
  34. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  35. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Ah oui ? Tu peux citer quand Bakounine a dit que faire de la science était une idée dangereuse ?
    Surtout que Bakounine était en accord total avec le capital de Marx qu'il a traduit et où la détermination de la superstructure par l'infrastructure économique est largement développée.
    Tu penses quoi de la lutte des classes toi ?