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L'isolement

Discussion dans 'Discussion générale' créé par ninaa, 11 Octobre 2014.

  1. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Plusieurs membres du forum ont évoqué ce qu'ils voient comme un des plus gros freins aux luttes: l'isolement.
    Ce thème m'évoque beaucoup de choses, dsl si ça semble un peu désordonné, mais je crois que ça vaut la peine d'échanger sur ce thème.

    Je crois important de différencier l'isolement purement relationnel (se couper des voisins, de la famille...) et l'isolement militant.

    - Je suis en complet désaccord avec ceux qui disent: "A cause d'Internet on discute avec des gens au bout du monde et on connaît pas ses voisins" "Internet isole les gens".
    Déjà je revendique le droit d'ignorer mes connards de voisins, des racistes qui ont fait une pétition pour expulser le camp de roms à côté. Je suis pourtant allée discuter avec eux à "la fête des voisins" et je suis repartie dégoûtée. Je préfère largement échanger avec les membres du forum résistance!
    Parce que je revendique surtout le droit de CHOISIR mes relations. Qui peut regretter l'époque où on ne pouvait même pas choisir son mari? C'est la même chose pour les amis, quand on devient plus exigeant ça devient plus difficile...

    Discuter sur Internet ne m'empêche absolument pas de fréquenter des gens IRL, au contraire (ça m'a même souvent permis de rencontrer des camarades, via par ex les débats publics annoncés sur Paris Lutte info, démosphère...).

    - L'isolement militant: j'ai souvent entendu parler de militants sectaires qui voulaient "rester entre convaincus"... mais j'en ai jamais rencontrés!
    En général c'est ce que disent les gens qui veulent vous convaincre d'abandonner vos convictions: on est "sectaire", "dans la posture" "plus radical que moi tu meurs", si on refuse de s'allier avec des électoralistes, des religieux - et même si on refuse tout dialogue avec des fachos!

    Donc pour moi en tout cas la difficulté c'est de trouver des gens qui partagent vraiment mes idées au moins sur l'essentiel. Ponctuellement on peut se retrouver en manif aux côtés du PG et du NPA par exemple (quoique ça me fasse de plus en plus vomir rien que les voir en peinture), mais sur notre terrain (la lutte communiste libertaire à visée révolutionnaire), pas question. Par désespoir de ne pas arriver à trouver assez de gens proches de nos idées, ça nous est arrivés de vouloir "ratisser plus large" ("bon il vote, il est membre d'un parti mais voyons seulement nos points communs") mais les divergences finissaient toujours par resurgir.
    Bref sur le terrain militant aussi on veut pouvoir CHOISIR, se développer sur des bases claires, nos propres bases, sinon à quoi bon?

    Je crois aussi qu'un gros problème c'est la timidité. Y a pas que chez les militants, on a tous pu le constater: dans les fêtes, rassemblements, manifs... les gens ont tendance à discuter avec ceux qu'ils connaissent déjà. ça m'est arrivé d'essayer d'engager le dialogue avec des inconnus dans ces circonstances, neuf fois sur dix on me battait froid. Je dirais qu'il faut aussi avoir pas trop d'amour propre pour aller vers des inconnus.

    Il y a quelques années avec mon groupe on organisait des conférences militantes. Problème: les gens ne s'exprimaient quasiment jamais même quand on annonçait un débat après la conférence, dans le meilleur des cas ils posaient des questions au conférencier vers qui toute l'attention convergeait.
    Depuis qu'on ne fait plus intervenir de conférencier (on passe un documentaire) les gens osent beaucoup plus s'exprimer que face à un universitaire plus ou moins célèbre. Et comme ils discutent entre eux à la fin du débat ils continuent à échanger, finissent la discute dans un bar...

    Bon voilà, j'aimerais savoir comment les autres ressentent le problème de l'isolement et d'éventuelles solutions (sur le plan individuel et/ou militant).
     
  3. KickTick
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    KickTick Membre du forum

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  4. extrême-gauche, révolutionnaire
    Moi jsuis dans l'optique que rompre l'isolement ça s'apprend c'est un taff sur sois même, mais si y'a les structures qui sont déjà prêts bah ça avancera les choses, la timidité c'est pas biologique c'est ton conditionnement qui la fait, j'étais très timide étant petit et maintenant j'ai beaucoup moins de problème.

    Ce que je pense c'est qu'il faut des groupes de gens dans chaque bureau, chaque usine, chaque fac, avec un lieu perein ou ils peuvent se retrouver, vraiment tranquille, type avec des petites salles, des petits lieux ou les gens peuvent se voir entre potes, mais aussi avec une façon de fonctionner qui pousse à aller vers les autres, mais franchement j'ai l'impression que dans les milieux militants au vu des intérêts communs il est beaucoup plus facile d'aller vers les gens que dans le monde réel, après c'est sûr on est aussi construits comme ça.

    Après vraiment là il nous faut urgemment des lieux ouverts, du type cantine des Pyrénées mais vraiment beaucoup, et des collectifs de travailleurs capables d'impulser les luttes (j'ai l'impression que sois t'es d'un coté sois de l'autre et y'a personne qu'es au milieu).

    Franchement pour moi l'isolement c'est un problème majeur, à mon avis quand on sera capable d'aller vers les gens pour leur expliquer que on se bat pour nos intérêts etc, qu'il faut des luttes... bah on va rompre l'isolement, après faut aussi voir que si on à des lieux on peux laisser la place à des collectifs de personnes âgés. Après je sais qu'en Grèce les anars des centres sociaux allaient vers les sdf en leur proposant de donner un coup de main pour faire la bouffe et de bouffer ensuite sur le lieux, genre pour que la personne soit pas juste là de passage, se sentent pas redevable, et après tu t'intègres beaucoup plus facilement.

    Aussi si chaque lieu à des sites internet, que beaucoup de militants sont joignables sur internet bah t'as juste à dire "t'as un collectif ici qui tiens un lieux ils organisent plein de trucs" bah internet ça peut sortir les gens de l'isolement.

    Après faut vraiment des endroits non mixtes pour les femmes (j'aimerai pas être une femme qui rentre dans un squat sans connaitre personne, franchement ça doit pas être facile. Après quand tu connais plus de monde t'es beaucoup plus à l'aise.. Après y'a un sérieux problème de sexisme, parce qu'en fait les militants en général ce qu'ils font c'est qu'ils se disent anti sexistes, ils sont pour le mariage gay, pour des salaires égaux, et basta ça va pas plus loin sans comprendre que dans une société ou les femmes sont habitués à se taire quand les hommes parlent, faut des structures qui facilitent nottement la parole des femmes et pour moi ça passe par des collectifs non mixtes ou chacune peut apprendre à parler en public, et ensuite ça sera plus facile pour parler entre hommes-femmes sans ces normes inconscientes, pour moi ce genre de choses ça va ensuite bien plus loin que le simple tour de parole, et ça poussera des femmes isolés à se tourner vers des militantes qui ont des problèmes spécifiques à la société patriarcale et qui sont généralement ignorés.

    Pour les plus vieux c'est con mais on va faire cliché, un collectif parti de bellottes ou pour les jeunes isolés et collés devant le net un tournoi de jeux vidéo en milieu anar/antisexiste ça peut ptet pousser des gens à sortir de chez eux ensuite le jeux commun, l'intérêt commun ça peut aider à passer des barrières. C est vraiment cliché mais jsuis sûr si t'as pas la pression sociale de "je suis un looser j'ai passé ma jeunesse devant call of j'ai des boutons je suis pas virile" et que t'as des tournois de jeux ou des rencontres de gens isolés sur des trucs vraiment propres aux gens isolés, à mon avis ça peut casser des barrières. Après ça demande un "web militantisme" pour parler à des gens contactables que par le net. Sinon pour les plus vieux y'a aussi le problème que dans notre société les vieux sont parqués dans des lieux ou les gens n'ont pas à s'occuper d'eux et leur vie en sois deviens une marchandise, les gamins payent pour ne plus avoir à "gérer" leurs parents. Et là ça pose problème, là encore des lieux ouverts peuvent servir d'endroit ou les plus vieux se retrouvent, limite pourquoi pas un squat à coté d'une maison de retraite.

    Moi je suis vraiment "ouvrièriste" dans le sens ou je pense que le mouvement révolutionnaire repose sur les militants ouvriers salariés dans le monde du travail mais que ce monde du travail pour être révolutionnaire à aussi besoin de structures que des gens comme des étudiants peuvent créer et péréniser nottement grâce à leur temps. Et grâce à internet d'ici peu jvais ptêt avoir les moyens avec des gens de réaliser ce que je pense être révolutionnaire en terme de connexion quartier-centre social + habitation-monde du travail. Et pour le coup internet au contraire m'as "dé isolé" si je puis dire.

    Mais après faut pas se mentire, avec toute la bonne volonté du monde on pourra jamais faire nos projets à grande échelle sans conjecture favorable, et sans multiplication des groupes dans le monde du travail et dans le prolétariat, pour moi être présent en tant que libertaire dans le monde du travail et que les gens le sachant c'est super important.

    jme suis un peu perdu :ecouteurs: mais je crois avoir voulu dire ce que j'avais à dire.

    Pour moi l'isolement ça passe par le militantisme au travail, et le soutiens à toutes sortes de mouvement sociaux, même louches genre les bonnets rouges, pour rencontrer des gens, que les gens puissent venir te voire, discuter, sortir de leur quotidien aliénant. La dessus je trouve l'initiative GARAP ultra intéressante. Il me semble que le groupe lié à l'afa paris revendique faire son militantisme sur le lieu de travail nottement en imprimant les choses, en grugeant sur les pc du temps pour taper les articles, en fesant connaitre leurs idées aux collègues...
    Et à partir de ce militantisme sur le lieu du terrain, on peut ouvrir des lieux réellements défendus par les prolos en générale, qu'on soit capable de lancer une "grève de quartier" pour défendre un lieu ça serait le summum du génial.
    Et dans ces lieux, des espaces de sociabilités pour toutes sortes de gens isolés, nottement les plus vieux, les plus isolés parce que problème de timidité, problèmes psy... et des lieux non mixtes spécifiiques aux gens qui veulent parler de ce qu'ils vivent à des gens qui vivent la même chose, que ce soit sexisme, racisme, problème de genre (par exemple des espaces pour les trans)... Et aussi des "assemblés" et des lieux plus intimes pour apprendre à parler.

    Voilà voilà.

    Nina tu es chômeuse c'est ça ?
     
  5. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Oui, je suis chômeuse, depuis la naissance de mes enfants: mon copain est un ex-ouvrier (horticulteur), qui a réussi à sortir de la condition ouvrière (il bosse dans une librairie anarchiste) le sous titre de ce récit de parcours militant est d'ailleurs "sortir de la condition ouvrière"...

    [​IMG]

    On nous taxe souvent d'ouvriéristes parce qu'on est très branchés "lutte de classes" mais on est également très anti-travail (plusieurs chômeurs rsastes dans le groupe, et ceux qui bossent sont sur les mêmes positions...)

    [​IMG]

    Les camarades ouvriers ne font pas un taf qui bloquerait l'économie s'ils se mettaient en grève (les mécaniciens à la RATP ou SNCF devraient arrêter plus d'un mois pour que ça se ressente un minimum, arrêter le câblage sur un chantier n'aurait qu'un effet limité, ne parlons pas de celui qui bosse dans la restauration rapide...), nous pensons donc que la révolution devrait plutôt passer par le sabotage, les actions, résistances en tous genres (comme celle des ZAD), ce qui peut être l'affaire de toutes les classes sociales à notre avis.



    Je pense que tout ça c'est de très bonnes idées, j'y ai moi même eu recours pour rencontrer des gens qui partagent mes idées, car c'est pour moi une grande souffrance (sans exagération, ça me tourmente énormément) de ne pas connaître assez de gens avec qui échanger sur les sujets qui me tiennent à coeur (mais euh, pas les bonnets rouges, quand même! ;) )

    Moi je suis pas du tout timide, j'adore rencontrer des gens, quand on fait des projections débats je me précipite pour accueillir, après les débats je vais discuter avec ceux ou celles dont les interventions m'ont stimulée, etc.
    Je suis toujours contente de faire de nouvelles connaissances mais ce que je voudrais vraiment c'est rencontrer plus de gens proches de mes idées (je me répète).

    Des lieux, pour ceux et celles qui habitent les grandes villes il en existe quand même pas mal, voir démosphère, paris lutte info (ci dessous une permanence sur les violences sexistes).
    Je suis d'accord avec toi au sujet des espaces non mixtes.

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  7. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  8. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Si les orgas militantes ne considéraient pas les gens comme de la matière première et que les rapports devenaient plus inter-individuels, qu'on aidait les gens par empathie et pas pour "remplir son rôle révolutionnaire" les rapports seraient moins artificiels, plus durables parce que sincères. Que ce soit pas un militant qui s'adresse à un "citoyen lambda" mais une personne qui s'adresse à une autre personne et qui ne se sente pas investie d'une mission ou qui ne se place pas pas comme si elle comprenait mieux la vie que l'autre.
    C'est pas un "travail sur soi-même"... la vie est comme ça.
    Bon allez, jvais boire pour oublier tout ce que les hommes savent.
     
    Dernière édition par un modérateur: 12 Octobre 2014
  9. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  10. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Est'ce que tu te bases sur des exemples précis pour dire ça?

    Les "orgas militantes" ne sont pas des entités abstraites, elles sont composées d'individus qui s'associent pour mieux lutter avec un objectif commun.
    Un collectif de mal logés, de Zadistes, de travailleurs, une orga révolutionnaire, ce n'est pas un club de rencontre.
    Il ne s'agit pas non plus seulement "d'aider", dans les luttes de logement par exemple, quand on ouvre un squat pour des familles on est tout de suite débordés par les demandes de mal logés. Impossible "d'aider" tout le monde... donc dire qu'il n'y a qu'une solution pour abolir les injustices: une révolution sociale, c'est pas de la langue de bois, c'est juste du réalisme.
    Les militants et militantes sont des gens comme les autres, cad qu'ils ont grosso modo les mêmes défauts et qualités, même si c'est toujours plus choquant de rencontrer de soi disant anars sexistes, racistes, autoritaires...

    Parce que les gens "qui se placent comme comprenant la vie mieux que d'autres" j'ai l'impression de ne croiser que ça!
    tu dois en savoir quelque chose d'ailleurs, si j'en crois ce que tu dis sur le fil "âgisme"... :ecouteurs:
    Pour moi les pires donneurs de leçons c'est pas les militants, même les pires avant-gardistes n'arrivent pas à la cheville des mères de famille qui veulent toujours éduquer les autres mères et leurs enfants! :ecouteurs:

    Des "relations sincères" tout le monde dit courir après mais pour moi y a qu'une façon de savoir si une relation est sincère c'est se retrouver dans la merde et voir qui reste pour t'aider matériellement et moralement.
    Et honnêtement je ne crois pas que sur ce plan non plus les militants soient pires que les autres! :ecouteurs:
     
  11. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  12. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je me base sur le fait que la plupart des gens que je connais et qui ne se revendiquent pas militant voient la sphère militante comme une secte, je me base sur le fait que je suis relativement de leur avis, que lorsque je croise des militants, ils me parlent de choses lointaine voir que je ne comprends pas, ils me donnent des tracts, le dialogue est dans un seul sens, ils me parlent d'eux et de leur orga et s'en foutent de moi, normal, et ils ne parlent que de politique au sens restreint du terme, avec des mots consensuels j'ai l'impression de parler avec des bouquins plus qu'avec des personnes. Bien sûr que c'est quand ils portent leur blouse de militant (en même temps c'est que dans ce cas-là que je parle d'eux en tant que "militant"). Le reste du temps ils sont comme tout le monde.
    Je pense que les militants ont un problème pour faire correspondre la politique avec le quotidien. Pour aider des gens on leur colle pas des problèmes tout formulés à la peau, c'est à eux de nous dire ce qui les emmerde. Or le principe du militantisme c'est de dire "on a trouvé que le principal problème c'est ça, venez le combattre avec nous".
    Si tu veux vraiment aider chaque personne que tu rencontres, tu vas vers elle et tu lui demandes "parle-moi de tes rêves, parle-moi de tes peurs" et selon ce qu'il te répond tu l'aides. mais là faut être un altruiste pur jus. Et je crois pas que ça existe.

    Elles s'établissent pour durer, et durer devient vite une fin en soi et le principal objectif de l'organisation.
    Des gens qui se réunissent entre eux pour lutter contre un phénomène concret qui les concerne j'appelle pas ça des militants. Des militants ce sont des gens qui se spécialisent dans la lutte.

    Et qu'est-ce-qu'on entend par "révolution sociale" ?

    Le principal problème est qu'ils endossent un rôle.

    Oui c'est le cas de toute personne qui se prend pour un prophète.

    On peut très bien aider matériellement quelqu'un qu'on ne connait pas. Ce que font les institutions d'"assistance" sociale.
    Je voulais plus parler de relation non pas basée sur un échange de service (quelle que soit la monnaie) où on cherche par conséquent tout le temps l'accord ou la rupture mais sur une relation dont on profite.

    Après tu me diras à raison que plus on est plus on peut faire pression et je comprends qu'on cherche à attirer des gens pas concernés directement à des luttes mais pour moi ça crée des liens artificiels et des engagements "marchands", dans le sens où les militants attendent un retour, de la gratitude par exemple.
    Jdis ça, c'est parce que j'ai compris que vous posiez la question de "pourquoi si peu de gens luttent", et que vous proposez "l'isolement" comme une possibilité et que kicktick balance qu'en gros c'est la faute d'une mauvaise volonté des gens isolés si ils restent isolés. Or je suis pas d'accord avec ce diagnostic, je ne trouve pas le milieu militant particulièrement accueillant et la plupart de mes potes ont des réticences envers ces organisations alors même qu'ils sont d'accord avec la plupart des valeurs qu'elles véhiculent. Donc j'émets l'hypothèse que tant que la lutte sera l'apanage d'une poignée de gens qui s'appellent militants, ils resteront minoritaires. Chaque portion du quotidien est politique et faut pas faire de la politique une sphère à part.

    Après ça n'empêche absolument pas que les militants soient super efficaces, libertaires et égalitaires dans le domaine où ils militent.
     
  13. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Merci A13, je t'aime.
    Les organisations militantes on tendances à considérer les gens comme de la matière première dès qu'il y a une structure fragmentée. Par exemple, si il y a, au sein de la même orga, un "noyeau dur" appelant à agir selon leurs propres objectifs et leurs propre façon de faire, les nouveaux arrivant ne seront que chair à canon ou "outils". Les individus du noyau dur auront leurs propres idées, alors que les autres ne feront que les suivres.
    Au fur et à mesure, ces positions ne font que se renforcer, car les rôles sont donnés: il y a ceux qui ont les idées, et ceux qui les appliquent (on a déjà vu ça quelque part...) L'avant-gardisme provoque souvent ce type de situations: ceux qui ont les idées (les militants) et ceux qui aident (les citoyens lambdas)

    Ce qui peut éventuellement casser ce genre de shéma, c'est quand l'organisation est unie, c'est à dire quand elle n'est pas fragmentée ("noyau dur" et "le reste"). Les individus peuvent proposer des idées car ils ne se sentent pas "en plus" ni "simple exécutant". Si les gens sont unis: ils se connaissent. Et si ils se connaissent, ils peuvent se remettre en cause, trouver les réponses qui vont à tous, et agir en solidaires.

    Là apparait une nouvelle question. Une orga "unie" peut-t-elle exister ? Ne s'agit-t-il pas plus de "groupes affinitaires" ?

    Il ne faut pas agir avec les citoyens lambdas et il ne faut pas agir avec les militants. Il faut agir avec les copains.
    Finit les conférences ou quelqun informe l'assemblée, les informations sont mises à disposition de tous par de simples dialogues. Finit les grands orateurs qui harangent les foules, c'est celui qui t'aime qui te dira "aller, on va s'en sortir" et ce, avec bien plus de valeur.

    Les militants ne sont pas pires que n'importe quelles institutions.
    Il y a les inclus (noyau), ceux qui sont en transition, ensuite les citoyens lambda (a convaincre) et enfin l'enemis. Tant qu'il y aura ce genre de shéma, tant que nous ferront de grands ensembles le problème se retrouvera. Le problème c'est pas les petits groupes qui se bouge dans le militantisme, le problème c'est quand on trouve au dessus d'eux, dans ce qui les unis, autre chose qu'une idée, une institution aussi petite et rebelle soit-elle. Comme ceux qui pense que la ZAD est une entitée par exemple. Non, il y a juste une idée autour de laquelle beaucoup de petit groupes se greffent. Et la seule souveraineté qui unis c'est une idée.

    Navré pour Ninaa et tout les enragés du militantisme, je ne pense pas qu'il n'y ai que du mauvais, mais je pense qu'il faut revoir nos façons de faire (comment je ne sais pas encore totalement). Mais combien de gens ont les idées, mais considèrent le militantisme comme un OVNI... Je pense qu'il y a un problème. Tout comme la solidarité. Il n'y a pas de solidarité pour les inconnus dans le militantisme. (je dis ca de mon ressentis/experience uniquement)
     
  14. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  15. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Quand je dis "profite" je veux dire où on prend du plaisir, c'était ambigu ^^".
    Après je me rends aussi compte qu'on peut comprendre que je dis que les militants le font principalement par intérêt. Mais c'est pas ce que je pense, je pense déjà pas qu'on puisse réduire un engagement à une seule motivation et je pense que beaucoup de militants sont avant tout motivés par leurs valeurs, par leur empathie mais le problème réside plus dans ce qu'ils attendent de personnes ne vivant pas la même situation d'éprouver les mêmes sentiments ce qui amènent ces-dites personnes à les feindre, du moins au début, je crois.
    Après c'est vraiment pas naturel pour moi de parler aux gens en tant qu'anarchiste, donc ça explique peut-être des choses.
     
  16. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  17. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Bizarre que tu sois "nâvré" pour moi vu que je suis 100 % d'accord avec ce que tu dis.
    mais pas avec tout ce que dit anarchie13: je maintiens qu'un collectif - ou groupe - de zadistes n'a pas pour objectif donner de l'amour à son prochain, Anarchie13 qui après des mois et des mois sur le forum résistance ne sait toujours pas ce que veut dire "révolution sociale"! :S

    Je suppose que c'est le terme "militant" qui vous gêne?
    En fait je ne suis probablement ni plus ni moins "militante" que les autres membres du forum! Car à partir de quel degré d'implication on peut se bombarder militant? Intervenir sur un forum public, je pense que c'est autant du militantisme que manifester, occuper des squats ou organiser des permanences.
    En fait je me rends compte que si je me dis moi même militante c'est surtout en réaction au mépris général du militantisme, toujours décrits comme bourrins, autoritaires, intégristes, langue de bois, "dans la posture" (en général personne ou presque ne comprend leur motivations, donc personne ne les croit sincèrement révoltés par les injustices et désireux d'y remédier à la mesure de leurs moyens).
    Un peu comme les homos qui se disent eux mêmes "pédés", vous voyez?

    Le fait est que le milieu militant mérite sans doute bien des critiques, mais gare aussi aux clichés et généralisations abusives. Je ne fais pas moi même partie d'une orga mais je (lutte, désolée du gros mot :ecouteurs: ) aux côtés de gens qui font partie d'orgas (CGA, FA, CNT...). Y a aucun malaise entre nous.

    Mais tu as entièrement raison, au quotidien on ne peut lutter que de manière affinitaire. De toute manière je ne vois pas comment on pourrait fonctionner à l'échelle de la France ou même d'un département...

    Ce qui accessoirement suppose malheureusement de se séparer des gens avec qui on ne s'entend pas, le plus souvent parce qu'ils essaient de prendre le contrôle du groupe (je dis malheureusement parce que ce genre de séparation ne se passe jamais dans la bonne humeur...)

    Pour rentrer un peu dans le détail, le groupe d'Ivry (composé d'organisés et non organisés, sans aucune pression de part et d'autre) commence toujours par demander aux nouveaux venus quel est leur "thème de prédilection": et en fonction de ça on essaie d'organiser par exemple un débat ou une action en rapport avec ce thème. C'est comme ça qu'on a fait des campagnes autour de la répression (une copine qui avait fait huit mois de prison, elle a animé un débat, collage, tractages sur ce thème...) les sans papiers, le logement, la critique des médias ou des anti-tech (le copain qui intervient souvent sur Vosstanie), la décroissance, etc.

    Bref je sais que c'est difficile de se faire prendre au sérieux et je ne sais toujours pas comment le faire passer mais:
    si je suis "militante enragée" c'est parce que vraiment les injustices sociales me mettent sens dessus dessous. Par chance j'ai quand même trouvé des gens qui partagent ma révolte, et je ne désespère toujours pas d'en trouver davantage... :D
     
  18. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  19. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Pas des mois, des années !
    J'ai cru savoir puis j'ai oublié. Mais comment l'expliquerais-tu à un non-militant ? Tu te contenterais de lui dire "je lutte pour la révolution sociale" si il te demandais ce que tu cherches ?

    Pas le terme, le concept qu'il y a derrière.

    C'est plutôt une perspective différente qu'un degré d'implication. On lutte plus contre des souffrances concrètes mais contre ou pour des choses abstraites qui devraient théoriquement être la cause ou le remède à ces souffrances.

    Faire de la propagande, sans doute, se contenter de réagir, même si sa réponse est politique (quelle réponse ne l'est pas ?) ce n'est pas forcément militer du coup, par rapport à ma définition du militantisme.

    Je crois les militants sincères comme je crois que la plupart des gourous le sont et ne dirigent pas des sectes uniquement par cupidité, comme je crois qu'un patron l'est quand il pense que prôner une augmentation drastique de ses impôts fait de lui un égalitariste... En fait qu'ils soient sincères ne change pas vraiment le problème tel que je l'ai proposé.

    Je ne généralise pas, j'essaye de comprendre pourquoi des personnes qui luttent sincèrement attirent si peu de gens alors que c'est un de leur objectif premier. Et je pense que la réponse est notamment dans le fait que ce soit un de leur objectif premier. Des gens qui militent régulièrement, quand je discute avec eux autour d'une bière dans une soirée entre pote, on s'entend très bien, mais si le premier contact que j'ai avec eux se passe pendant qu'ils font leur boulot bis, le courant passe moins. La relation m'intéresse moins. Et quand j'entends des potes parler des militants, ils voient en eux en premier lieu des personnes qui voient pas plus loin que leur sujet de prédilection, qui peut être vachement intéressant et important mais qui foutu sous ton nez complètement hors contexte te laisse de marbre.

    Je suppose que tout le monde connais :

    http://www.left-dis.nl/f/militant.htm

    En tout cas, pour revenir au débat, je ne crois pas que les liens que proposent le militantisme peuvent réellement rompre l'"isolement". C'est sans doute pas ce que les gens cherchent, ni ce qui les épanouit.
     
  20. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  21. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    C'est un peu normal que la relation se passe pas trop bien quand les gens te parlent inégalités, injustices et que tu les traites de gourou.
    Les femmes qui ont créé une permanence de soutien aux femmes victimes de violence, tu vas les traiter de gourous? Ceux qui manifestent leur soutien aux victimes de violences policières, des gourous?

    Eh, c'est pas comme si on vivait dans une société où on valorise les gens qui se battent pour leurs idées, ce qu'on valorise c'est la charité genre "restaus du coeur" à la rigueur, mais se battre pour l'égalité sociale pour tous et toutes sans exception pour tout le monde ou presque y a rien de plus ridicule!

    Visiblement tu n'as même pas idée de ce qu'on peut ressentir quand on voit des gosses vivre les pieds dans la boue dans un bidonville, des sans papiers pourchassés par les flics et jetés dans les CRA, puis ligotés dans un avion, des familles jetées à la rue, tout ce qui t'intéresse c'est qu'on dorlote tes états d'âme?

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    Justement ce soir on avait réunion avec les copains, on se demandait comment trouver des gens qui seraient un minimum sur notre longueur d'onde, comment faire aussi pour retrouver le courage de lutter (on était un peu déprimés ces derniers temps...).
    Bon ben jeudi prochain on va coller des affiches pour notre permanence et pour deux projections publiques ("handicap et politique" et "copier n'est pas voler") on en profitera pour nous présenter un peu, dans l'espoir que d'autres gens se reconnaîtront et qu'on fera de nouvelles connaissances, des gens qui comprendront ce qu'on ressent.
    Mais il va sans dire que ceux qui commenceront par nous traiter de gourous parce qu'on veut une révolution sociale (= égalité économique et sociale, plus de hiérarchies, libertés individuelles maximum...) on risque de ne pas se montrer très accueillants!

    (à part ça je suis comme deux ronds de flan, j'aurais pas imaginé devoir me justifier de lutter - même mal, même pas assez, de façon trop désordonnée et hélas, pas toujours très "efficace"... - mais de lutter un petit peu pour mes idées, sur un forum "résistance"?) :ecouteurs:

    Je suis désolée si j'ai donné l'impression de me prendre pour la super-militante, je suis tout sauf ça, je n'arrive pas à la cheville de militantes comme la fille du squat ATTIEKE et de bien d'autres encore, et plus ça va plus j'ai du mal à trouver du courage.

    Il y a deux ans j'étais tellement déprimée par le monde qui m'entoure et mon sentiment d'impuissance et d'incapacité que j'en ai fait une TS (une semaine d'hosto quand même). Aujourd'hui ça va mieux mais je n'arrive quand même pas à m'habituer à la société dont je fais partie, à mon corps défendant.

    J'espère qu'il se trouve quand même des gens sur le forum "résistance" pour comprendre ce que je ressens...
     
  22. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  23. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je les traite pas de gourou et c'est pas que ça se passe pas bien mais qu'elle se passe pas du tout puisqu'elle ne donne pas envie d'exister.

    Je te parle d'un état d'esprit, tu fais exprès de pas comprendre ?
    Tu me cites des gens qui font des actions, je ne sais pas comment ils les font, comment tu veux que je réponde à ta question, on parle juste pas de la même chose. C'est pas parce que les intentions / buts d'une orga sont louables que sont fonctionnement l'est aussi.

    Je ne suis pas d'accord.

    Tu me souhaites de vivre ce genre de scène ? Ou tu souhaites à des personnes de le vivre pour que j'y assiste ? Ce serait pas hypocrite d'aller militer contre une réalité que je ne connais pas ?
    Sans doute que si j'assistais à ces scènes sur la voie publique, j'interviendrais, mais je comprends que des gens restent perplexes si tu leur parles de l'expulsion d'un camp de Rrom à la sortie de leur boulot. Le mec il te dira "c'est triste pour eux, mais qu'est-ce-que tu veux que j'y fasse dans l'absolu ? Ils ont été expulsé, en quoi aller à votre manif va leur trouver un logement, toute manière je bosse jeudi".
    Tu manies bien le pathos pour les faire passer pour des connards sans sentiments mais du coup c'est du chantage, "venez militer ou vous serez traité par les sympathisants à notre cause de connard", comment tu veux que de vraies convictions découlent de ce genre de discours ?
    Donc je sais pas ce que tu veux, tu veux nous convaincre que ce sont des connards contrairement aux militants qui ont un cœur ou tu veux les convaincre de devenir militants ? Les deux me semblent difficilement compatibles, je vois pas pourquoi je lutterais avec quelqu'un qui me traite de connard et exige que je fasse mes preuves et je pense que c'est pareil pour pas mal de gens. Donc entre nous je préfère essayer de comprendre pourquoi le militantisme sous sa forme actuelle (quoique si il changeait de forme je n'appellerais probablement plus ça du militantisme) a autant de mal à trouver des adeptes.

    Comme tu insistes, je répète : CE NE SONT PAS LES BUTS QUI FONT DE QUELQU'UN UN PRÊCHEUR. = ce n'est pas PARCE QU'on veut une révolution sociale qu'on est un prêcheur, ça dépend de comment on mène sa lutte et comment on s'ancre dans le monde social.
    A ce propos je n'ai absolument pas traité les militants de gourous j'ai dit que je pensais que les militants étaient sincères de la même manière que je pense qu'un gourou l'est, alors dis-moi où je fais un lien entre leurs pratiques ici ? Je ne compare même pas leurs pratiques ! Tu bloque sur le terme gourou et ça empêche toute discussion.

    Joue pas la victime, je t'ai jamais demandé de te justifier de lutter. J'ai même pas parlé de lutte, j'ai parlé de "militantisme", une FORME que peut prendre la lutte. J'ai proposé une hypothèse quant au peu de succès qu'ont les militants sur le terrain, ce qui est lié à l'isolement des non-militants qui subissent le capitalisme. On est toujours prisonnier de rôle, on parle en employé à son patron, en collègue à son collègue, en citoyen au flic, en chômeur au mec de pôle emploi... On n'a pas besoin d'une nouvelle scène : militant / non-militant. Il faut de vraies relations. Je pense, en tout cas.

    Tu vois, on dirait que tu te compares à d'autres par rapport à une échelle de valeur spécifique au monde militant. On dirait en lisant ça que t'as honte de ne pas être "à la hauteur", plus bas tu dis que t'es déprimée ! Pour moi c'est un symptôme du militantisme et si des gens ont des réticences à devoir entrer dans un monde avec ses normes propres, un monde où ils seront d'abord au stade de néophyte sans expérience qui ferait mieux d'écouter que de la ramener, où ils devront s'investir autant pour se faire reconnaitre que pour aider vraiment les autres, je comprends.
    Je ne nie pas la sincérité des militants mais il ne faut pas non plus nier leur recherche de gratification / promotion sociale. Et je connais des militants pour qui cette gratification compte pour très peu, et généralement ils ne restent pas longtemps dans une même structure et sont beaucoup au contact des gens qu'ils aident, ils partagent leur quotidien, etc... C'est sans doute ton cas, mais la plupart du temps c'est pas ce que j'ai vu.

    Je pense que y a un problème aussi dans le fait de se placer en position de "personne qui aide" et par-là même oublier qu'on est aussi une personne qui peut "être aidée", qui a des soucis. Et y a des gens qui sont pas prêts à ça. Le militantisme a-t-il pour but d'améliorer la vie de chacun ou de se pourrir la sienne pour d'autres sans même être certains de les aider autrement qu'en leur réchauffant le cœur par l'attention qu'on leur apporte ?
    Je pense qu'un ouvrier ou un employé a bien plus de chance de s'engager dans la lutte si il voit en quoi sa situation pourrait en profiter plutôt que de lutter pour un sujet avec lequel il a peu d'intimité (le nucléaire...).

    C'est des pistes de réflexion.
     
  24. ninaa
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  25. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    écoute, je n'ai pas ouvert ce topic pour faire des règlements de compte!

    j'ai des amis et amies qui ne se sentent pas du tout concernés par les injustices sociales, tant qu'ils ne sont ni fachos ni racistes ni électoralistes je mets mes préoccupations dans ma poche et mon mouchoir par dessus. Ce qu'on espère quand on tracte ou colle des affiches c'est attirer d'autres gens qui partagent notre révolte: dans un cas comme le tien on n'essaierait même pas, rassure-toi!

    Mais là tu vois on est dans un "lieu" approprié, c'est pas à des gens comme toi que je m'adresse; et si je ne peux pas exprimer ma révolte sur un forum "résistance", où donc?

    Je pense quoi qu'il en soit que l'isolement est un problème pour tout le monde, même ceux qui se cognent pas mal du sort des plus opprimés, mais sur ce forum je ne vais pas conseiller d'appeler SOS amitié ou donner des trucs pour draguer, non?

    En tout cas, si des gens veulent rencontrer d'autres gens qui partagent leurs idées (même uniquement pour discuter...), et/ou s'ils veulent s'unir pour se battre pour une cause qui leur tient à coeur, ou encore s'ils ont eux mêmes des problèmes et qu'ils ou elles ont besoin de soutien moral et pratique (vous pourrez juger par vous mêmes les individu(e)s qui tiennent et fréquentent ces lieux):
    - en région parisienne, j'ai déjà conseillé plus haut la permanence contre les violences sexistes;
    - le Rémouleur à Bagnolet (permanences de sans papiers, mal logés, précaires, projections-débat...)
    https://infokiosques.net/spip.php?mot112
    - Le squat ATTIEKE, permanences, teufs, projections-débat (les gens sont vraiment sympathiques!):
    http://fr.squat.net/2014/05/03/saint-denis-93-festival-kin-attieke/

    Pour les autres régions, il existe plusieurs démosphère (Lille, Marseille, Montpellier...)

    http://marseille.demosphere.eu/

    vérifiez qu'il n'y en a pas un qui concerne votre coin. Il y a aussi Rebellyon, squat.net, Indymédia Nantes et Grenoble (Indymédia Paris n'existe plus, enfin pour l'instant...).

    Pour les antifa parisiens on peut citer le St Sauveur (aux dernières nouvelles tenu par un ancien de la Brigada Flores Magon)...

    http://www.lesamisdelapero.fr/paris/bars/532-le-saint-sauveur-

    Liste à compléter, évidemment! :biere:
     
  26. Anarchie 13
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  27. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Tu connais pas mon cas.

    Ya pas de règlement de compte, si tu décides de prendre ce que je dis pour des attaques personnelles c pas ma faute. J'essaye de faire des efforts quand j'écris pour ne viser personne en particulier parce que je ne vise personne mais un rôle social que se donnent certains gens pendant un laps de temps limité.
     
  28. ninaa
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  29. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    y a pas besoin d'en savoir plus sur toi que ce que tu mets sur Résistance pour comprendre qu'on ne pourrait jamais fonctionner ensemble!
    Je croyais avoir été claire, que ce soit sur le plan militant ou personnel je trouve essentiel de pouvoir CHOISIR ses relations. SURTOUT sur le plan militant, quand il y a des enjeux humains importants.
    Pour ça le mieux c'est de rencontrer le plus de gens possible, si possible en ciblant selon ses centres d'intérêt (d'où la liste de lieux ci dessus, que je vais m'efforcer de compléter ce soir, quand je reviendrai de la permanence mensuelle d'autodéfense des précaires au DILENGO...)
     
  30. Tazon
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    Tu parle de quelle orga militante ?

    Tu propose de fonder une association d'aide humanitaire ? Parce que c'est à peut prêt leur discours. Perso, je n'aide pas les gens, je lutte avec eux par solidarité .
    C'est sur que si tu va voir des sans-papier pour "les aider" il vont te traiter comme un assistant social et tu va entrer dans des rapport pourris.

    Après c'est sûr que c'est plus facile de se placer dans des "rapport égalitaires" en ouvrant un squat avec des gens issus du même milieu social que toi et ayant la même culture artistique, politique ...
     
  31. Anarchie 13
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  32. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Les syndicats, CGA, FA, JC, UEC...

    Non. Je ne parle pas d'aller vers les gens POUR les aider, mais d'aller les vers les gens qu'on apprécie parce qu'on les apprécie et les aider lorsqu'ils t'ont parlé de leurs pbs.
     
  33. Tazon
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    En gros, aider ses potes. C'est hyper limité comme conception de l'action politique et y' a aucune teneur en terme de changement radicaux des rapports sociaux.
     
  34. Zéphyr
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    Zéphyr mentalement instable Comité auto-gestion Membre actif

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    Et si un de tes pots te disait qu'il n'en peut plus du capitalisme, qu'il te dit que son patron le met en galère, qu'il en a marre de se faire exploiter... L'aider serait pour toi limité ?
    Je pense que c'est plutôt l'inverse, la portée politique est trop grande face à ce que nous pouvons faire. Mais, même si tu ne sera peut-être pas dans une organisation qui a la prétention de joindre à tes convictions une poignée de personne, tu aura plus fort, quelqun qui te comprends (et que tu comprends) et qui peut du coup agir avec toi.
    C'est une première étape que je trouve incontournable.
     
    Dernière édition par un modérateur: 15 Octobre 2014
  35. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  36. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Non, l'action politique n'est pas d'aider les potes mais d'aller plus facilement vers les autres, casser les masques. Plus voir le passant comme un passant mais comme un interlocuteur potentiel, une personne. C'est plus ça l'idée.
    Un peu comme quand tu bois et que tu te mets à parler à n'importe qui dans la rue.
    Et puis c'est pas simplement "les aider", c'est les aider en fonction de tes positions politiques, lui apporter un autre angle de réflexion, d'autres possibilités que t'es prêts à assumer face à lui parce que c'est ton pote et qu'il sera prêt à remettre en question parce qu'il sait que tu lui apportes ça comme un avis personnel et pas comme une vérité ayant l'appui de tout une organisation basée dessus.
    Alors voilà, perso quand j'ai un pb avec un prof j'préfère un pote qui me dise "mais viens, on va crever les pneus de sa merco à cet enfoiré" même si ça sert à rien, qu'un syndicalistes qui me disent "alors voilà, dans ce type de cas nous procédons de telle manière" même si c'est efficace. Le premier considère pas mon cas comme "un parmi tant d'autres", et il se restreint pas à des protocoles préfabriqués, froid, qui prennent pas en compte le fait que t'es pas juste un sujet révolutionnaire mais quelqu'un qui éprouve des sentiments.
    Jsais pas si j'explique bien.

    Et je ne pense pas que ça épargne le conflit social, parce qu'il y a des rôles sociaux que des gens rechigneront plus à abandonner. Autant se défaire de sa qualité de "passant" ou ça va, autant accepter de ne plus être un keuf, un prof, un patron, etc... C'est plus dur. Et un mec qui traite un flic comme il traite avec n'importe quel inconnu on sait ce que ça donne.

    Après, bien sûr, une fois que t'es intégré dans le monde militant, que la glace est brisée, c'est bien sûr plus facile d'entretenir des rapports qui dépassent ce cadre avec les militants. Mais on parle spécialement de la difficulté à briser cette glace qui ne devrait pas exister. Enfin, c'est comme ça que je vois les choses.