Ecologie et extrême droite

L’enracinement des idées écofascistes
Jeudi 2 juin 2022

L’enracinement des idées écofascistes

Résumé
Les idées écofascistes s’imposent de plus en plus dans le paysage de la pensée écologique française...

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Longtemps, on a considéré que les discours sur l’écologie, sur la crise climatique étaient les angles morts des idéologies d’extrême droite.

Et Maintenant ? Les idées écofascistes s’imposent de plus en plus dans le paysage de la pensée écologique française. Un livre, paru le mois dernier, entreprend l’archéologie de ce concept né dans les années 1970. Il s’intitule Écofascismes (au pluriel), il paraît aux éditions Grevis, et il est signé Antoine Dubiau, chercheur en sciences sociales. Quand il parle d’écofascisme, il ne parle pas de celles et ceux qui traitent de façon caricaturale les écologistes de fascistes parce que les injonctions à se doucher moins longtemps, à manger bio ou à refuser de prendre l’avion seraient trop fortes, trop contraignantes. Non, il parle du véritable écofascisme. L’écologie qui s’inscrit dans certains courants politiques d’extrême droite, et qu’il nous détaille.

En France, l’écofascisme est d’abord une idéologie qui perçoit la nature comme socle pour l’organisation de la société. Mais l’écofascisme trouve aussi quelques rares traductions militantes. Un micro parti, Les Localistes, fondé par Hervé Juvin et Andréa Kotarac, ancien de la France insoumise. Dans leur manifeste, ils écrivent vouloir "rendre vie à nos petites patries qui font plus grande la France. (…) Nous ne sommes pas en France, nous sommes de France. Chez nous ! Notre France, nous entendons la faire plus belle. (…) Parce que nos identités se forgent dans la volonté de défendre notre mode de vie, la beauté de nos régions, et ces cultures qui sont le fruit d’adaptations millénaires au sol, au climat et aux ressources naturelles !"

Autre traduction militante : certaines franges de La Manif pour tous, qui s’est fondée sur la pensée de l’écologie intégrale, sur L’encyclique sur l’écologie Laudato si’ publiée en 2015 par le pape François pour légitimer des positions homophobes ou antiféministes. Ailleurs, des militants opposent aux ZAD, les zones à défendre investies par des militants ancrés à gauche, les ZID… les zones identitaires à défendre. Alors, selon Antoine Dubiau, deux processus mènent à l’écofascisme : la fascisation de l’écologie et l’écologisation du fascisme.

Car la spécialité des écofascismes, c’est le grand détournement des concepts. La notion de décroissance. La théorie de l’effondrement. La pensée d’André Gorz. Celle de Pablo Servigne. Pour Antoine Dubiau, c’est dans ces ambiguïtés-là, conceptuelles, que se situe le plus grand danger.

Les écofascismes sont encore marginaux. Et le carbo-fascisme, l’extrême droite fossile, pour reprendre les expressions du Zetkin Collective, sont encore largement dominants. Mais leur marginalité contemporaine ne dit rien de leur influence future. Car la crise climatique représente une formidable opportunité pour renouveler les pensées fondées sur la nature. Et légitimer le pire.

 

Quelques rappels:
Le mouvement dit « écologiste », est relativement récent, mais il est le descendant direct d’autres mouvements de défense de la « nature », plus anciens, qui sont apparus avec la Révolution Industrielle, en réaction à ses dégâts.

Ces mouvements avaient souvent d’ailleurs, selon leur origine sociologique, la même ambiguïté que leur descendant, en ne liant pas forcément les dégâts causés au milieu, et les dégâts chez les travailleurs.

Ces ambiguïtés récurrentes, ont souvent conduit ces mouvements, au mieux, à une « neutralité » vis à vis du fascisme, et au pire à leur intégration comme supplétifs idéologiques, dans ces mouvements fasciste et nazis.

« Ascona », d’Erich Musham (réédité chez Agone, il y a quelques années), décrit l’évolution des communautés naturiennes du Lac Majeur (Monte Verita), dans les années de l’immédiate après première guerre mondiale.

En France, entre les deux guerres, ce mouvement termine sa course avec une bonne partie de ses cadres soutenant Vichy.

C’est cette dérive répétée, constamment rappelée dans les discours du PCF, qui causera sa mise au placard, pendant 20 ans.

Avec le développement de la remise en cause »de gauche » du PCF, et l’aide des officines de propagande anti-communistes US, il renaîtra en pleine guerre du VietNam aux USA, puis en France, pour au début, reprocher aux Russes leur « chasse à la Baleine (GreenPeace).

Plus près de nous, le GIEC, sera une création du G7 piloté par Thatcher et Reagan, qui confieront ensuite à l’ONU, le soin de dissimuler son origine et ses ambitions de départ.


Maintenant, se contenter de dénoncer une ascendance, et une origine plus que douteuse, serait commettre une erreur grave, on sait qui a lancé cette balle, et à peu près pourquoi, mais ses rebonds semblent assez incontrôlables.

C’est son succès même, de Bill Gates au Pape, tout le monde est aujourd’hui « écologiste », son institutionnalisation au rang de religion d’Etat, qui amène la fabrication d’hérétiques, revendiquant la même Foi, mais contestant le manque de rigueur dans l’application du dogme.

Notons que ce genre d’évolution n’est pas une nouveauté, c’est ce qui est arrivé à toutes les « oppositions » devenues victorieuses et hégémoniques.
Le Christianisme, le Libéralisme ou plus tard le Socialisme, ayant conquis l’Etat, ont connu exactement le même développement, d’une opposition interne, se disant seule vraie interprétation, et a peu près les mêmes les mêmes persécutions des « opposants ».

Mais tout ça n’est que l’histoire d’une dérive bureaucratique habituelle, ça ne dit rien du sujet de base, qui est la bien réelle destruction méthodique de notre planète, par les Principes Economiques et Bureaucratiques.

Alors que fait t’on de tout ça ?

La question de savoir si l’écologie est compatible avec l’extrême droite, est sans objet, puisque la réponse de l’expérience historique est indubitablement: Oui.

Mais ça en génère une deuxième tout aussi ennuyeuse: L’écologie est elle compatible avec l’anarchisme (que la "gauche" se démerde avec ses contradictions).

Ou autrement posé: Devons nous laisser NOTRE héritage culturel (entre autre: Reclus) aux mains de bricoleurs sans idéologie, prêts à toutes les compromissions pour gratter du pouvoir et de la popularité.

L’écologie, en devenant rapidement écologisme d’Etat, s’est rapidement « socialdémocratisée ».
C’est à dire, qu’à l’instar, de la vision des rapports entre la social démocratie, et le Capitalisme, il prétend se servir de l’Etat et de l’Economie, pour lui faire faire l’inverse de ce pour quoi ils existent.

Ca donne une multiplication continue, de rideaux de fumée et de fausses pistes technologiques, proposés comme remèdes à la succession de désastres visibles.

Le bilan pratique de 40 ans d’écologisme d’Etat, avec quelques ministres, est absolument désastreux.

Ceux qui comme moi, ou d’autres, se sont physiquement battus, contre l’installation de centrales nucléaires, voient avec effarement l’écologisme d’Etat, mettre en avant des technologies, gigantisme éolien, photovoltaïque ou mobilité électrique, dont le développement massif, ne peut aboutir qu’à une relance tout aussi massive du nucléaire, tout en augmentant massivement les émissions de CO2.

Aujourd’hui, il est absolument impossible d’évoquer quelque problème que ce soit, à quelque niveau bureaucratique que ce soit, sans se voir adjoindre ou parfois opposer, un discours sur le beau temps et le beau temps, qui doit conditionner toute stratégie.


Alors la véritable problématique, est a mon sens, de ne pas laisser l’écologie aux écologistes, c’est un sujet central, et beaucoup trop critique, pour s’en débarrasser en se si mauvaises mains.

 

En creusant un peu j'étais tombé la dessus, ça mérite vraiment qu'on y jette un oeil:

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Anthroposophie & Écofascisme​

Si nous faisons aujourd’hui le choix de publier cette brochure, c’est parce que nous constatons et ce depuis de trop nombreuses années « l’infiltration » d’une pensée ésotérique dans les milieux dits alternatifs, écologistes, libertaires ou anarchistes. Cette « bienveillance » créé des ravages parce qu’elle induit une incapacité à penser le monde, la lutte et l’exploitation de manière rationnelle. Elle est une porte grande ouverte sur le monde du conspirationnisme et s’inscrit dans un cadre réactionnaire et fasciste.
L’anthroposophie est une source majeure et première de cette pensée et les imposteurs, de Rahbi à « Kokopelli », puisent directement leurs idées et rhétoriques dans ce bourbier. À celles et ceux qui font encore trop souvent référence à ces mouvements et qui pensent encore que Steiner était avant tout un humaniste, nous conseillons vivement la lecture de cet article.
https://chimereseditions.noblogs.org/files/2020/04/Peter-Staudenmaier_Anthroposophie__écofascisme_-_web.pdf

Chimères éditions › Anthroposophie & Écofascisme


Et voici la captation de la table-ronde sur l'anthroposophie à laquelle j’ai participé aux côtés de Stéphanie de Vanssay, enseignante et militante syndicale, et Jean-Benoît Meybeck, auteur de bandes dessinées, et qui s’est tenue en avril 2022 aux Rencontres de l’esprit critique de Toulouse.
Jean-Benoît Meybeck nous y livre une analyse passionnante et inédite de la sémantique du discours de Rudolf Steiner, notamment au sujet de la question des “races“. Pour vous permettre d'en profiter pleinement, j'ai décidé de faire une version vidéo de nos échanges, en y insérant les graphiques et schémas qui illustrent son propos. Je pense que vous apprécierez !

Lien vers la vidéo :

Sur la chaine Meta de choc:
Une vie en anthroposophie, avec Grégoire Perra - Part. 1/6

Une vie en anthroposophie, avec Grégoire Perra - Part. 2/6

Une vie en anthroposophie, avec Grégoire Perra - Part. 3/6

Une vie en anthroposophie, avec Grégoire Perra - Part. 4/6

Une vie en anthroposophie, avec Grégoire Perra - Part. 5/6

Une vie en anthroposophie, avec Grégoire Perra - Part. 6/6


En complément:
Les secrets de l'anthroposophie
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Et pour terminer je rajoute cet excellent article trouvé sur ParisLutteInfos concernant les dérives au rapport salarial chez Kokopelli (diffuseur reconnu de semences écolos). Il n'aura peut être pas grand chose à voir avec l'extrême droite mais il révèle un aspect caché de ce que peut comporter certaines entreprises s'affichant "écolos"

Nous n'irons plus pointer chez Gaïa, jours de travail à Kokopelli

 

nos anciens étaient écolos sans le savoir car il était logique de ramener une bouteille consignée chez l'épicier, le compost était une pratique courante pour ceux qui possédaient un potager
les écolos non rien inventés, cette conception aurait tendance à devenir la nouvelle religion de bobos bien pensant en revendiquant le tout électrique asseyant leur cul sur un vélo vintage sans réfléchir que cette batterie est aussi conçue avec des matériaux polluants
au pire certains ne s'opposent pas franchement contre le nucléaire, la pire des solutions
l'utilisation de plus en plus invasives du numérique dans notre quotidien engage nos sociétés vers un monde dépourvu d'humanité, étant envahi en permanence de statistiques de tout genre dans lesquelles nous nous retrouvons mis dans un tiroir
nous perdons petit à petit notre individualité de décision et aussi plus grave nos libertés d'agir
nous devons retrouver cette envie du local, reparler avec son voisin
même si les nouvelles technologies ont parfois du bon, nous ne devons pas être aliénés par elles
le passage de la cabine téléphonique au smartphone a été trop violente, nous avons perdu certaines valeurs de vie en société au profit d'infos de plus en plus toxiques en sachant plus où donner de la tête tant que ces technologies évoluent en permanence sans que l'on est le temps de prendre conscience de leur utilité où non de leur existence
le pire est à venir avec cette Intelligence Artificielle qui va gérer nos vies
actuellement plus personne ne conteste l'implantation de caméras dans le moindre petit village, les interphones en bas de chaque immeuble, nos démocraties sont petit à petit grignotées par toutes ces technologies qui s'installent dans notre quotidien
dernièrement, je me suis fait piégé sur un tronçon de circulation de la N79 qui me signale que je suis sur une autoroute avec péage à flux libre (super! quelle liberté) malheureusement cette signalisation me demande aussi de me conformer à un règlement dans les bornes mises à ma disposition sous peine de sanction, résultat des courses, j'essaie de sortir de ce merdier sur une aire d'autoroute bourrée d'automobilistes faisant la queue au lieu de péage avec la possibilité aussi de consommer des produits de merde, piqueniquer avec des bandes d'abrutis dans un décor à la waltdisney
comble de la connerie, je paierai moins cher si je possède un véhicule électrique
elle est loin cette image d'épinal de la N7 chantée par Trenet
enfin bref cette société me fait gerber, consommation à outrance pour tous ces lobbies industriels
écologies comprises, il n'y a pas de petits profits, produire, produire et crever et surtout en silence