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Sexisme: l'essentialisme?

Discussion dans 'Féminisme et luttes d'émancipations LGBTQ' créé par ninaa, 1 Mars 2018.

  1. ninaa
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  2. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Petit lexique du genre (3): essentialisme, constructivisme, socialisation de genre
     
  3. ninaa
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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Un exemple d'opposition à l'essentialisme (dans le sens antisexiste) sur infokiosque.net:
    [infokiosques.net] - Nancy Antisexist

    Colères de femmes
    Ou comment on devient une sale féministe (par Nancy Antisexist)

    On me dit que ma colère n’est pas constructive, qu’elle n’est pas légitime ; que tout analyser en terme de rapports de genre et de domination sexiste est réducteur.
    Oui, je suis en colère. Je suis révoltée parce que depuis toute petite, on m’a appris la soumission. On m’a expliqué que je devais être douce et compréhensive, ne pas m’énerver, ne jamais être violente. Parce qu’on m’a forcé à rentrer tout ça en moi, à subir les agressions et à ne pas broncher.
    Je suis en colère parce que tous les jours, je suis renvoyée à mon rôle de femme, à ma place de femme. Femmes qui doivent gérer le quotidien, femmes qui ont le sens des responsabilités, femmes qui doivent toujours être capables de s’exprimer posément, femmes à qui tant d’activités sont interdites, parce qu’elles sont masculines.
    Je suis en colère parce que je suis une bizarrerie : femme qui boit, qui crie, qui bricole, qui se bat. Parce que j’ai été contrainte d’adopter les codes masculins pour pouvoir exister dans des espaces publics, parce que j’ai été obligée de me battre pour être écoutée, crue, prise au sérieux, reconnue. Parce que je ne suis pas une femme, puisque je n’ai pas le comportement attendu d’une femme ; que je ne suis pas un homme, parce qu’il me manque une bite. Du coup, je suis la chieuse, l’emmerdeuse.
    Je suis en colère parce que je me croyais forte. Et que j’ai laissé un homme me soumettre, m’humilier, me culpabiliser. Parce que je n’ai jamais voulu regarder cette situation de domination, parce que je ne voulais pas me voir comme la victime.
    Je suis en colère parce que je n’ai pas le droit d’exprimer cette colère, parce que la femme qui s’insurge de ce qu’elle subit exagère toujours, va trop loin, est antimec. Je suis en colère parce qu’être féministe est un stigmate infamant. Parce que quand on gueule, c’est encore nous qui sommes jugées. Parce que c’est nous les hystériques, les lesbiennes, les mal baisées, les folles.
    Je suis en colère parce que je parle avec des femmes, que nous avons toutes la même histoire, que cette histoire est celle du patriarcat et que la dénoncer nous expose à la répression de ceux qui n’y ont pas intérêt. Je suis en colère parce que l’homme arrive toujours à se faire passer pour la victime : victime de sa compagne qui l’a quitté, victimes des sales féministes qui l’oppresse par leurs blagues, victime de son conditionnement. Alors que merde, c’est nous femmes qui trinquons !
    Je suis en colère parce que j’ai peur des hommes. De ce qu’ils peuvent faire subir, à moi ou à d’autres femmes. Parce qu’aujourd’hui il n’y a qu’en non-mixité que je me sens en confiance. Parce que oui, c’est dommage, mais que je n’ai simplement pas d’autre choix.
    Je suis en colère parce que même quand des mecs réfléchissent à ces questions, c’est encore à nous, femmes, de les prendre par la main, de leur expliquer, de comprendre leurs doutes, de leur demander de prendre position, de les inciter à s’organiser.
    Je suis en colère parce que dans tous les cas c’est à la femme de porter. De porter son histoire, les violences qu’elle subit, de porter la critique, les attaques antiféministes, le déni de sa rage. De porter la responsabilité de toujours réexpliquer.
    Je suis en colère parce que je ne veux plus compatir. Je ne veux plus m’interroger des heures sur comment expliquer sans renvoyer un truc agressif ou blessant aux hommes. Je ne veux pas m’excuser d’être en colère.
    Ce que nous exigeons, c’est d’être enfin entendues et reconnues, en tant que femmes, en tant que féministes, en tant que catégorie socialement opprimée.

    Que crève le patriarcat. Maintenant, tout de suite.

    Emma Goldman, Nancy Antisexist, Non Fides
     
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  5. ninaa
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  6. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Le féminisme radical et l’accusation d’essentialisme
    La critique la plus courante adressée à la théorie féministe radicale veut que nous soyons « essentialistes » parce que nous croyons que l’oppression des femmes, en tant que classe, se fonde sur les réalités biologiques de nos corps. L’hypothèse selon laquelle les féministes radicales seraient essentialistes est basée sur une incompréhension de la théorie féministe radicale, issue de la définition du mot « radicale » lui-même. Le terme « radicale » désigne la racine ou l’origine. Notre féminisme est radical dans la mesure où il situe la racine de l’oppression des femmes dans les réalités biologiques de nos corps (le sexe) et vise à libérer les femmes en éradiquant les structures sociales, les pratiques culturelles et les lois basées sur l’infériorité des femmes aux hommes. Le féminisme radical conteste toutes les relations de pouvoir qui existent dans le patriarcat, y compris le capitalisme, l’impérialisme, le racisme, l’oppression de classe, l’homophobie et même l’institution de la mode et de la beauté.

    Les féministes radicales ne croient pas en l’existence de caractéristiques qui soient exclusivement masculines ou exclusivement féminines. Les femmes ne sont pas naturellement plus nourrissantes que les hommes, et eux ne sont pas meilleurs en mathématiques. Le genre n’est pas fonction de notre biologie. C’est une construction sociale créée pour maintenir des hiérarchies de pouvoir inégal. L’amalgame entre le sexe et le genre est un autre malentendu commun au sujet de la théorie féministe radicale. Le sexe est la réalité de votre corps sans qu’y soient liées des caractéristiques négatives ou positives. Le genre est une construction sociale qui privilégie les hommes/la masculinité en regard des femmes/de la féminité. Le féminisme radical est accusé d’essentialisme parce que nous reconnaissons ces hiérarchies de pouvoir et cherchons à les détruire. Nous ne croyons pas, comme on le suggère souvent, que ces hiérarchies sont naturelles. Il faut voir là une tactique de censure à notre égard.

    L’oppression des femmes en tant que classe repose sur deux construits reliés : la capacité de reproduction et la capacité sexuelle. Le genre est créé pour accorder aux hommes le contrôle du travail reproductif et sexuel des femmes pour que les hommes puissent profiter de ce travail, qu’il soit effectué à la maison, dans les espaces publics ou via la procréation et l’éducation des enfants. Ou, pour reprendre les mots de Gerda Lerner dans The Creation of Patriarchy (Oxford University Press, 1986), la marchandisation des capacités sexuelles et reproductives des femmes est ce qui a fondé la création de la propriété privée et d’une société de classes. Sans la matière première exploitée du travail des femmes, on n’assisterait pas à la hiérarchie inégale de pouvoir entre les hommes et les femmes qui s’est avérée fondamentale à la création et au maintien du patriarcat capitaliste.

    Lorsque les féministes radicales parlent ainsi de capacité reproductive et sexuelle, on nous accuse de ne pas inclure les femmes qui ne peuvent pas être enceintes ou qui ne subissent pas de violence sexuelle. Le féminisme radical ne porte pas sur l’individu, mais bien plutôt sur l’oppression des femmes en tant que classe au sens marxiste du terme. Le viol est utilisé comme arme pour imposer le silence aux femmes en tant que classe. Ce ne sont pas toutes les femmes qui doivent être violées pour que le viol fonctionne comme une punition. La menace du viol suffit à cette tâche. De même, l’infertilité d’une femme individuelle ne nie pas le fait que son oppression est basée sur la présomption de son potentiel (et désir) de grossesse, phénomène particulièrement manifeste dans les interactions portant sur l’emploi des femmes.

    Il existe d’innombrables études au sujet de la réticence des hommes à embaucher une femme en âge de procréer, même si ces hommes ignorent sa capacité ou non de concevoir ou porter un fœtus à terme (sans parler du fait qu’il est illégal au départ de discriminer les femmes au nom d’une grossesse). C’est donc le potentiel de grossesse qui sert à contrôler le travail des femmes, en retenant les femmes dans des emplois peu rémunérés, sous un « plafond de verre ». La conceptualisation des femmes comme « nourricières » maintient leur oppression systémique et conserve la richesse et le pouvoir dans le camp des hommes en tant que classe.

    Rien que cette semaine, le représentant de l’État du New Hampshire, Will Infantine (Parti Républicain), a déclaré que les femmes méritaient d’être moins rémunérées que les hommes parce que les hommes travaillent plus fort. La loi sur l’égalité de rémunération existe depuis 1970 aux USA et, pourtant, les femmes demeurent généralement moins payées que les hommes en raison de préjugés sexués sur la valeur du travail des femmes. Et c’est sans parler des intersections du racisme, de l’oppression de classe et de la misogynie, qui font que les femmes de couleur sont payées beaucoup moins que les femmes blanches pour des tâches similaires.

    Même quelque chose d’aussi simple que le code vestimentaire d’une entreprise est sexué pour marquer les femmes comme autres. Le grand magasin Harrods exige de son personnel féminin qu’il se maquille – un fait qui a été rendu public lorsqu’une ex-employée, Melanie Stark, en a informé la presse après avoir été chassée de son emploi. L’entreprise British Airways exige de toutes ses nouvelles recrues le port de la jupe, sous prétexte que des femmes ne peuvent avoir une allure professionnelle si elles distribuent des repas et des oreillers en pantalon. Les talons hauts sont souvent exigés comme condition pour être considérée « professionnelle », même s’ils causent des dommages permanents aux pieds et aux jambes des femmes.

    Les femmes qui travaillent dans l’industrie des services sont souvent tenues de porter des vêtements qui accentuent les marqueurs externes du sexe, en particulier leurs seins. Par contre, les seins dévoilés afin d’allaiter un nourrisson sont considérés comme honteux et contraires à la décence humaine fondamentale. Le harcèlement sexuel est omniprésent, notamment en milieu de travail, mais les femmes sont punies si elles ne se présentent pas au boulot dans des vêtements tenus pour « acceptables » par le regard masculin. L’utilisation du corps des femmes pour vendre des produits institutionnalise aussi davantage la construction des femmes comme objet.

    Au Royaume-Uni, deux femmes par semaine sont assassinées par leur partenaire actuel ou leur ex. La violence masculine est une cause importante de toxicomanie, d’automutilation et d’errance pour les femmes. Nous savons que les femmes sont la grande majorité des victimes de violences et d’agressions conjugales et sexuelles. Et nous savons que les hommes sont la majorité des auteurs de ces violences. Pourtant, nous parlons de « violence sexiste » comme si les hommes et les femmes en étaient également auteurs et victimes. La théorie féministe radicale exige que l’on nomme l’agresseur, car elle requiert une compréhension et une contestation de l’hypermasculinité présente dans notre culture, puisque c’est la source de la violence à l’égard des femmes, des enfants et d’autres hommes.

    Si les féministes radicales étaient réellement essentialistes, nous croirions que les femmes méritent d’être moins rémunérées que les hommes. Nous appuierions des politiques d’embauche qui privilégient les hommes. Nous croirions que la valeur des femmes repose entièrement sur leur baisabilité et leur activité de procréation et d’éducation. Si les féministes radicales étaient essentialistes, nous croirions que les hommes commettent des violences parce qu’ils sont nés ainsi. Les féministes radicales sont accusées d’essentialisme parce que nous reconnaissons les structures oppressives de notre monde et que nous cherchons à les démanteler. C’est notre défi direct à la masculinité hégémonique et au contrôle des ressources mondiales (y compris les ressources humaines) qui fait de nous les cibles d’accusations comme celle d’essentialisme, malgré leur absence totale de fondement dans la réalité.

    Le féminisme radical ne croit pas qu’il existe des cerveaux masculins et féminins ou qu’il existe des caractéristiques et des comportements innés masculins et féminins. Nous croyons que la socialisation crée le genre dans le but précis de maintenir les structures de pouvoir actuelles. Et c’est pourquoi le féminisme radical est tellement dangereux pour le Patriarcat capitaliste : nous cherchons à détruire ce système plutôt qu’à en ajuster les marges.

    Louise Pennington

    Louise Pennington - Feminist, Activist, Writer
     
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  7. IOH
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    merci pour ce texte. Dans notre quotidiens les débats sont encore une fois retournés : "oui ça c'est du féminisme radicale, gnignagna" mais qu'est ce que le féminisme si il n'est pas radical ?
     
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  8. ninaa
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  9. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Dans l'ensemble je suis moi aussi d'accord avec ce texte: évidemment les hommes ne sont pas des salauds machos "par essence"!

    Cela dit pour ma part j'aurais précisé que je ne crois pas que quiconque homme ou femme mérite d'être "moins rémunéré" et j'aurais aussi précisé que si dans le cadre actuel évidemment chacun essaie de s'en sortir du mieux qu'il peut dans l'idéal je serais pour l'abolition de l'argent.
     
  10. Fanya
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  11. social-démocrate
    Que le pouvoir ait entre autre des "causes biologiques", ça c'est dur de le nier.

    Mais "Notre féminisme est radical dans la mesure où il situe la racine de l’oppression des femmes dans les réalités biologiques de nos corps (le sexe) " est faux. Réduire cette réalité à une partie de celui-ci (le sexe) c'est grave. Comme si un corps biologique était réductible à un sexe... Et cela sous-tend encore l'idée selon laquelle il a existé et existe encore des "corps nus" (sexes compris évidemment) comme indéterminés par leurs environnements, comme "vierges" des déterminismes sociaux, non formatés par des dispositifs entre autre culturels.

    Et cette "manie" de reproduire la bicatégorisation de sexe, de réduire l'ensemble de la diversité des sexes et genres à deux catégories ça fout la gerbe. Si des radfems sont souvent accusées de transphobie ce n'est bien sûr pas un hasard.
     
  12. IOH
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    Ben non c est vrai, tu dis la même chose Fanya. Les réalités biologiques comme tu dis c est un mythe, et elle dit bien que c est ca l origine de l oppression qu il faut combattre.
     
  13. ninaa
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  14. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    ça je trouve que c'est une bonne remarque. Honte à moi je n'avais pas noté par exemple que dans les catégories opprimées dans le cadre du patriarcat n'était pas mentionnée la transphobie.

    Cela dit d'autres textes précisent qu'il existe différentes acceptions du terme "féminisme radical". J'espère que parmi elles on peut quand même trouver des féministes se définissant comme "radicales" et qui incluent la critique de la bicatégorisation?
     
  15. Fanya
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  16. social-démocrate
    @IOH@IOH :

    J'avais arrêté ma lecture à la fin de cette phrase donc pas lu l'article jusqu'à la fin. Chose faite depuis. Mais cette phrase est contradictoire avec le reste non ou bien ya un truc qui m'échappe ?

    @ninaa@ninaa :

    Peut-être qu'il existe des féministes radicales critiquant la bicatégorisation mais je n'en ai pas encore découvert, ou alors ma mémoire me joue des tours.

    Après qu'elles existent ou pas, je n'aime guère les radfems en général pour les raisons déjà évoquées. Mais je n'aime quasi rien et ça c'est aussi vrai ^^
     
  17. Anarchie 13
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  18. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je comprends pas la critique de la bicatégorisation.
    Le corps se résume pas au sexe, ok, mais la différence entre homme et femme d'un point de vue biologique elle dépend forcément du sexe. Si y a un genre masculin et un genre féminin c'est qu'ils s'appuient sur cette différence biologique.
    Je comprends pas trop non plus le rapport avec la transexualité.
     
  19. IOH
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    Il y a un truc qui t'échappe. La phrase :

    "Notre féminisme est radical dans la mesure où il situe la racine de l’oppression des femmes dans les réalités biologiques de nos corps (le sexe) et vise à libérer les femmes en éradiquant les structures sociales, les pratiques culturelles et les lois basées sur l’infériorité des femmes aux hommes."

    ce qui t échappe je pense c'est l'histoire de la racine. c'est la racine de l'oppression et non la racine de la réalité biologique du corps des femmes dont elle parle. mais c'est vrai que lorsqu'on est radical, on parle en général de la racine de ce que l'on est et non de ce que l'on combat.
     
  20. Fanya
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  21. social-démocrate
    @IOH@IOH : Et qu'est-ce exactement la racine de ce que l'on est ? Le sexe ? Notre "racine" serait cette partie de notre anatomie ? Et donc tout découlerait de celle-ci ? On serait un sexe au lieu d'avoir un sexe ? Il m'avait semblé que les corps étaient des processus sans début ni fin, des "continuums".
     
  22. Fanya
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  23. social-démocrate
    La bicatégorisation n'est pas une pratique médicale et administrative neutre. Elle est genrée. C'est à dire qu'elle implique déjà une hiérarchie entre les groupes définis comme homme et femme. Du coup s'il n'y avait aucune différence hormonale (par ex.) entre les individus cela n'y changerait rien puisque cette hiérachie est un état de fait.

    Ses différences hormonales existent mais ne peuvent justifier une hiérarchie, pas plus qu'une assignation prénatale. Un individu qui est assigné comme mâle sans qu'il l'ait choisi pourrait au cours de sa vie ne pas se sentir à l'aise dans cet état civil dont il faudrait aussi se débarasser. Puis être réduit à cette partie de lui-même (son sexe réel ou supposé) serait évidemment réducteur et laisserait la voie ouverte à l'essentialisme. On dirait "ses comportements sont dû à son sexe ou sa composition hormonale". Certains appellent ça le "sexisme scientifique" qui est encore à l'oeuvre malheureusement.

    Un résumé d'un article de Fausto-Sterling :

    L'article est trouvable en ligne en plusieurs langues ;)
     
  24. IOH
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    t a tout compris et tu le dis très bien, donc la radicalité dans le féminisme ne peut qu être la la lutte contre la radicalité de l'oppression qui veut te réduire à ce sexe. Donc si on veut être radical dans le sens où l'on prend la racine de ce que l'on est et non pas de ce qui nous oppresse, ne devrait on pas au lieu d'être des féministes radicales, être des humanistes radicaux ?
     
  25. ninaa
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  26. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Si tu penses que la racine de ce que tu es c'est "l'humanisme"?
     
  27. IOH
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    oui je suis un humain, enfin je crois, pas toi ? j'adore ce forum
     
  28. ninaa
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  29. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Oui dans ton cas c'est cohérent puisque tu ne t'es jamais (à ma connaissance?) défini comme antispéciste...

    Luttes animales et extrême droite
     
  30. IOH
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    tu peux être humain et anti-spéciste, je vois pas le rapport ? c'est pas parce que j'ai une cousine qui est une fourmi et une autre qui est humaine que je vais "préférer" l'une à l'autre parce que moi je suis humain.
     
  31. ninaa
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  32. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Ce qui peut poser problème aux antispécistes ce n'est pas de se dire humains mais de parler "d'humanisme" pour désigner des rapports de solidarité, d'empathie et d'entraide...

    Luttes animales et extrême droite
     
  33. IOH
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    IOH Membre du forum

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    Ha, intéressant, alors faut-il parler de vivanisme radical (monde du vivant) crois tu ?
     
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