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se vendre sur un cv ou avoir faim?

Discussion dans 'Politique et débats de société' créé par Nyctale, 23 Mars 2017.

  1. Nyctale
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    Nyctale Membre du forum

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    Mar 2017
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    moi j'ai faim , et vous?
     
  2. Gorille argenté
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    Gorille argenté Membre du forum

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    Mar 2017
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    J'ai soif !
    j'ai gagné un CV ?
     
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  3. pschrsrgnc
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    pschrsrgnc Guest

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    Les curriculum vitae!
    Quand tu as des trous etc...faut gruger avec les dates.Des c.v.bidouillés, bidonnés...il y en à(enfin,je crois...)
    Comment tu te vends?Il faut se vendre à des vendus.Pffff!
    Y'a un blème,en plus les gens ont la dalle!Il l' a dit le vieux sage que c' est par le bas et de cette façon que ça va émaner!et çà....c' est d' une réalité!!!
    Nyctale,t' as faim de taff où,tu te serres la ceinture.Bref,c' est perso mais ça me gonfle sévère au vu du gaspillage ,de ce qui est balancé par les grandes surfaces entre autre.
    Des assoces tentent de récupérer,ils leurs balancent des conditions d' hygiènes!
    Lui l' a foif au dessus.L' amour et l' eau fraîche... quand tu améliores c' est mieux!Ce doit être un truc comme çà!
    Dans les campagnes,tu peut harmoniser avec la nature,mais les jobs?les possibilités sont restreintes et trois pissenlits,3 fraises des bois ,2 mûres et une châtaigne + un champignon: bof!Au moins,çà. a du goût!mais,ça ne suffit pas et les gens n' existent maintenant que;si il font voir qu' ils,elles consomment à outrance...f..k o.f!(je peux pas résister :@!)Mes aïeux vivaient de l' élevage et de cultures,presque en autarcie .Bon il achetait un hectolitre de pif...faisait du vin de rhubarbe,groseille,noix etc..avaient peut être quelques bouteilles de goutte(gnole)au cas où...les gens étaient laborieux mais plus heureux!Il y aura un retour aux choses de la terre...t' imagines leur avoir parlé de bio actuel...il,elle nous les aurait jeté à la tête ces produits!C' est quand on est sur la mauvaise pente qu' on se sent glisser...Alerte,ils elles réalisent juste pour certains!T'aurais pas comme un malaise...quand ils,elles vont enfin nous entendre???
     
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  4. Nyctale
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    Nyctale Membre du forum

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    Mar 2017
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    ah oui ce serait le kif de cultiver des fruits et légumes qui ont du goût, plutôt que de chourer dla bouffe infecte au monop, mais bon sans fric ça veut dire tout construire avec ma débrouillardise de patate citadine ahah ...
    maybe one day 8-)
     
  5. pschrsrgnc
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    pschrsrgnc Guest

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    S' tep,je capte le délire (j' ai eu ma zone!)Patate citadine du Bugey où autre,t'abuses?!Tu te calmes petite p.d.t,hein!?C'est quoi ce délire?Il n'y a pas que le contenant,l'important c'est le contenu,non?(Les fruits évoqués sont sauvages!et il y en à moins je trouve>climat!)
    La grivèlerie,chourave alimentaire pour manger:mmmh çà craint mais...je me la ferme.J' ai connu faim,soif et froid un temps!
    On rêve d' un coin tranquille,d' un jardin,quelques arbres fruitiers de nature,d' un âtre etc...L' autodérision te fais rire de toi même... tu es une grande voyageuse en +[où,je ne capte pas grand chose!]Je te le souhaite cet espace de quiétude.Ville où campagne il y à des avantages et inconvénients!Comme tu l' évoques,il faut un minimum de moyens,être pas trop loin d' une agglomération sinon,tu taxes.L' autonomie,un minimum, est possible mais,il ne faut pas être seul.e.s!Le fric,toujours la même!Il faudrait créer des communautés,habiter des villages désertés,truc du genre,occuper une masure pour que dalle presque etc..
    C' est l' amour est dans le pré et les vaches seront bien regardées,un truc comme ça!?L' animatrice est en option,non?(be carreful,il ne faudrait pas que j' aie un problème de conscience supplémentaire,hein!allons savoir!sinon il faut faire le ménage,les contraintes à force,çà étouffe!Je ne suis pas du genre à trop m' en imposer,juste;....q.ques unes,sans cela il vaut mieux rester au dodo!ouin,c' est dur la life!!!
    Plus sérieux,je pense qu' après l' exode vers les grandes villes,il y aura pour les privilégié.e.s un retour vers les campagnes pour rechercher une vie plus saine (mais, peut être plus rude!quoique,j' étais dans certaines villes,les gens sont individualistes,tu ne connaît pas tes voisins,tu peux claquer sur le bitume çà passe à côté de toi sans sourcilier,des rencontres fortuites et le temps de se créer un réseau de connaissance viable,quelques week-ends ne suffisent pas forcément!)Il y à du bien et mal des 2 côtés>yin & yang quoi!
    Ça t' allèges...?"fritelle"c' est pas mieux?
     
  6. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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    Bonjour, je voudrai mettre un point en avant propre aux libertaires-anarchistes: le refus de parvenir
    Il est normal et même essentiel pour un libertaire de travailler mais pas de se vendre. Se vendre c'est perdre son âme
    Refuser de parvenir, une philosophie de vie libertaire !
    Suivant la définition qu’en donne l’enseignant libertaire Thierry , le refus de parvenir se définit comme une exigence éthique qui consiste à « refuser de vivre et d’agir pour soi et aux fins de soi ». Il peut donc être décrit comme l’exigence de refuser l’ascension ou la promotion sociale par la recherche de l’intérêt personnel dans une perspective de carrière, de pouvoir ou de prestige, au profit d’idéaux d’émancipation et de solidarité collectives, l’émancipation individuelle ne pouvant s’inscrire que dans une société émancipée. Dans la filiation du syndicalisme révolutionnaire, il s’agit pour les prolétaires « de ne pas chercher à s’extraire de leur condition – aujourd’hui on parlerait d’ascension ou de promotion sociale – et ainsi trahir leur classe par une recherche personnelle de profit, de carrière, de pouvoir ou de prestige »

    [B][/B]
    Il y en a qui acceptent la servitude volontaire et d’autres qui au contraire la combattent au nom d’une éthique libertaire du refus de parvenir.
    Dans tous les contextes, depuis l'école, au sein des médias, les entreprises et les familles dans l'ordre immuable et imbuvable des choses, on nous bassine avec l'effort dans la réussite sociale, comme modèle incontournable pour se réaliser en société. Dès lors le loser représentera la caricature comme le chômeur où l'image du déclassé jeté à la poubelle des oubliettes. Le Quasimodo des temps modernes, enfant du chaos mortifère d'une société capitaliste qui se soumet aux forces des vainqueurs, des écraseurs. Elle s'appuie sur la hiérarchie des tout pour ma pomme. Les biens intégrés, les dominés au système portent en sautoir la médaille de la respectabilité et de la médiocrité.

    Dès lors, militer et se vivre dans l'acte du refus de parvenir tend vers un principe fondamental et radical d'insoumission. Où l’inconfort prend toute sa place face à un groupe constitué qui croit détenir la seule vérité et veut à tout prix l’imposer à la totalité.

    Lutter seul est impossible, se regrouper en associations et / ou syndicats peut rendre cette tâche à temps plein plus aisée, mais forcément difficile à porter sur nos frêles épaules. Car la minorité n'a jamais droit au chapitre.

    Et pourtant, les exemples ne manquent pas dans l'histoire et la littérature prolétariennes et libertaires, des cas, de femmes et hommes libres qui ne sont jamais soumis au dictat de la compétions sociale du grand capital, en tant que personnes lucides et droites dans leurs bottes.

    Albert Thierry, militant anarchiste et simple instituteur mort lors de la boucherie de 14 / 18 est sans doute l'un des précurseurs de la définition historique du refuser de parvenir. « Refuser de parvenir, ce n'est ni refuser d'agir ni refuser de vivre, c'est refuser de vivre et d'agir pour soi et aux fins de soi ». Publié post mortem en 1916 sous le titre « Des conditions de la paix » et écrit dans les tranchées.

    Avant lui, le géographe anarchiste Elisée Reclus avait déjà ouvert la voie : « Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir ».

    Thierry Albert avait toutes les caractéristiques de l’ascension sociale à portée de main. Fils d’un gars du bâtiment, reçu premier à l’Ecole normale de Saint-Cloud, il était voué à la carrière universitaire toute tracée. Il choisit de devenir instituteur. Il argumenta son choix par « le refus de parvenir, voilà ce qu’une vie unique m’a enseigné d’unique ». Il s’engagea dans une pédagogie d’action directe et dans le syndicalisme révolutionnaire. Fernand Pelloutier, père des Bourses du Travail, avait déjà avant lui fixé comme tâche au syndicalisme « d’instruire pour révolter » et l’éducation pour l’émancipation. Le pédagogue si l’on en croit l’étymologie, c’est l’esclave qui accompagne l’enfant du maître sur le chemin qui le conduit à l’école. Thierry Albert qualifie sa pédagogie en ces termes : « Sans savoir un mot de pédagogie, je n’ignorais pas qu’il fallait la détruire pour en instaurer une, la vraie, qui fut anarchiste. Je détestais les programmes, je détestais l’émulation, je détestais surtout ce qu’on appelle la discipline ». La défiance de l’Etat envers les Bourses du Travail (j’y reviens) et l’instauration par Jules Ferry de l’école publique n’avait d’autre but à l’époque, que de contrer l’autonomie d’éducation et de culture révolutionnaire dont le mouvement ouvrier s’était créé.


    Claire Auzias, à travers les « Mémoires libertaires » et la parole d’une vingtaine de militants anarchistes lyonnais entre les deux guerres, sonne le glas de l’anarchisme lors de la création du parti communiste français en 1921. L’art de phagocyter tous les mouvements révolutionnaires pour s’en attribuer la primeur, on le retrouve dans la volonté des communistes à vouloir contrôler tout le monde ouvrier en s’appuyant sur les valeurs du travail émancipateur et une forme de professionnalisme du syndicalisme. « Les anarchistes lyonnais de l’entre guerres se distinguent par un rapport au savoir particulier, fondé sur une autonomie face à la morale dominante et assurer la défense de l’autodidaxie : loin de constituer un outil d’ascension sociale individuelle, le savoir doit pour eux servir à la « culture de soi-même », dans un esprit de curiosité et de désintéressement ». (Claire Auzias)

    Pour garder leur liberté si précieuse, les anarchistes s’adonnent au « trimard », une sorte de vagabondage salarial au gré de leurs envies, sans jamais trop s’attarder et s’attacher. De villes en villes dans le but d’exercer tous les métiers afin de surtout semer la graine révolutionnaire. La littérature en France est assez avare chez ces gens-là, alors que de l’autre côté de l’Atlantique, on étudie les « hobos » américains. Emma Goldman soutient les écrivains de la marge en 1914. « Pourtant même aujourd’hui Ibsen est impopulaire ; Poe, Whitman et Strinberg n’ont jamais « réussi ». Dans son brulot « Les prolétaires intellectuels » elle vitupère contre les artistes qui ont réussi et qui en y regardant bien sont « des âmes mortes sur l’horizon intellectuel ».


    Anne Steiner universitaire analyse le leurre de la démocratisation scolaire basé sur le mérite personnel. « C’est ainsi que l’idéologie méritocratique s’est imposé à tous ! Une idéologie qui justifie l’inégalité des places au nom d’une prétendue égalité des chances. Une idéologie qui renforce la légitimité des dominants et désarme les dominés. Puisque chacun est censé occuper une place qui lui revient en fonction de ses compétences garanties par ses diplômes ». Elle retrace une alternative en 2013 / 2014 à l’université de Nanterre proposée par un groupe d’étudiants qui s’intitule « Les inutiles ». Avec quelques slogans qui réchauffent les tripes du style : « La glande a perdu la bataille ! Mais la glande n’a pas perdu la guerre !... Vive la glandouille ! » Sur le principe de la gratuité communicative et active proche des mouvements situationnistes ou autonomes, ils remettant en question la valeur subjective de l’argent et proposent des alternatives concrètes. Ils n’avaient aucune envie de réussir professionnellement et se noyer dans le moule à gaufre. Leur moteur explosif et révolutionnaire part de leurs connaissances transmises entre eux, basées sur une curiosité intellectuelle afin de les diffuser et les partager. De fait, ils souhaitaient que les ponts sautent entre toutes les filières pour abolir les frontières et les hiérarchies des savoirs. Anne Steiner les a qualifiés de « faux glandeurs » bien plus débordants d’activités que les « besogneux » traditionnels assez éteints et si peureux.

    Le refus féministe de réussir est aussi abordé à travers le collectif « Les pires » de sensibilité antiautoritaire, antiraciste et anticapitaliste de Lausanne. « Notre pratique au sein « Des Pires » tente de prendre en compte dans le refus de parvenir nos histoires et trajectoires singulières. Nous n’avons donc ni vérité ni jugement à asséner, mais des questionnements, pas de réussite du refus de parvenir, mais des tentatives, constamment en mouvement, de déconstruction des pouvoirs militants et professionnels ».


    Sur le mode créatif et des mises en pratique actuelles dans différents domaines, des collectifs distincts touchant la photo avec « Interfoto » ou un collectif d’architectes évoquent leur façon de refuser de parvenir ainsi que d’autres dans le domaine de la musique. Il en ressort des modes de vie militantes riches et concrètes.

    Une anthologie suédoise » évoque deux activistes. Ils s’attachent à décrire avec humour cette gauche radicale qui éprouve des difficultés à assumer ses origines bourgeoises et fantasme de se réclamer du prolétariat. Ils questionnent le rôle des intellectuels qui a pris l’habitude de s’approprier la parole des ouvriers comme par une métamorphose incongrue.

    « Ainsi dans l’échelle des valeurs inculquées pour paraitre sembler cultivé et briller en société comme un bourgeois, l’un des protagonistes s’explique. « J’ai cru qu’une Cadillac était plus élégante qu’une Limousine. Je croyais aussi qu’une comédie de boulevard était autant culturelle qu’une pièce d’Ibsen au théâtre municipal. Je pensais qu’un roman de gare valait moins que le livre d’un prix Nobel. Quand tu viens de la classe ouvrière, y’a pas mal de lacunes à combler ! ».
    Ces analyses récurrentes peuvent s’applique à tous les pays. La chanson « Classe prolo » du chanteur auteur compositeur dessinateur et écrivain Kent, fier de ses origines, illustre parfaitement leurs propos de l’héritage social.

    « De par mes origines, je reste plus proche du prolétariat que de l'aristocratie. J'ai écrit Classe prolo car on croit que les problèmes disparaissent avec les mots. On ne parle plus de prolétaires. C'est tombé en désuétude car c'est un mot du langage communiste, que le communisme n'existe plus, et qu'on vit dans une autre société où la classe moyenne s'est élargie. Donc on pense que ça n'existe plus. On dit que la nouvelle économie nous promet le succès pour tous mais il y a toujours des gens qui se font virer de l'usine, qui gagnent des clopinettes et se font traiter comme des cons ».

    Concernant l’histoire du mouvement anarchiste, la figure incontournable de Bakounine issu de la petite noblesse terrienne est évoquée dans un chapitre quant à son refus révolutionnaire de parvenir à s’intégrer dans sa classe originelle. Contrairement à Marx qui fera la révolution depuis son bureau cossu, engrossant sa bonne et n’aura de cesse de calomnier le courant antiautoritaire de l’Internationale. Il dénigra, sous l’appellation injurieuse de lumpenprolétariat, ces paysans, marginaux, jeunes et déclassés, caractérisant les classes incertaines à ses yeux. Bakounine toujours très actif sur toutes les barricades d’Europe s’opposa à ce préjugé infamant et mit au contraire en avant ces éléments révolutionnaires qui n’appartenaient pas de fait au prolétariat et échappaient au contrôle des communistes et des syndicalistes.

    La thématique traitée du refus de parvenir sur plusieurs niveaux actuels et d’hier nous permet de comprendre, qu’elle n’a rien de ringarde. Si nous ne nous soumettons pas et si nous résistons C’est d’autant plus vrai au regard de tous médias qui nous explosent le cerveau à devenir des veaux, par le décervelage, à caracoler fier de monter en puissance dans les grades de l’échelle sociale instable.
     
  7. ninaa
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  8. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Tout à fait d'accord avec ça.
    Je crois important de différencier le cas d'individus qui se résignent à travailler pour garder la tête hors de l'eau (principalement pour avoir un toit, tout le monde ne peut pas trouver une place dans un squat ou un loyer compatible avec le RSA...) et ceux qui courent après un maximum de confort et de reconnaissance sociale.

    Je trouve que ce sujet rejoint l'échange qu'on avait eu sur ce topic:
    Comment concilier ses valeurs et son travail/ses études ?
     
    Marc poïk apprécie ceci.
  9. Nyctale
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    Nyctale Membre du forum

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    Oui après c'est un registre un peu classique de taper sur la reconnaissance et le confort. Si la volonté d'arriver est dégoûtante, c'est que les objets qu'elle poursuit ne sont pas des biens, même au regard de l'accroissement du soi. Parvenir, c'est se soumettre au contrôle de la sélection, pas se réaliser librement comme figure, c'est aliéner son épanouissement par obéissance au pouvoir, pas favoriser son épanouissement personnel par esprit de libertinage contre celui des autres.Je ne crois pas à la guerre de tous contre tous ; je pense que c'est en poursuivant son bonheur qu'on fait aussi le bien de la collectivité.
    La volonté arrogante d'arriver loin dans la vie n'est pas contradictoire avec la volonté masochiste de s'intégrer dans le marché du travail, avec tout ce que cela comporte de souffrance mutilante, d'acceptation stoïque d'avaler la pilule amère de la soumission.
    Pour la gauche électorale, par exemple LO: la dignité = "1 travail 1 salaire" (slogan lu sur banderole), ils disent en même temps que ça ne les choque pas que des gens réussissent plus que d'autres et soient très bien payés.

    Je me souviens d'une caissière, vieille dame cabossée et sèche, qui avait chopé un camarade en train de voler et l'a dénoncé au vigile ; jlui ai demandé ce que ça pouvait bien lui foutre que les gens se servent des marchandises de son patron, et elle nous a fait la morale comme quoi ça ne se faisait pas, qu'elle se levait tôt le matin elle,que sa pitance elle la méritait, et qu'on avait qu'à bosser nous aussi (en gros).
    Aux USA, des gens qui font des métiers pourris mal payés sans honneur ni confort vilipendent les SDF qui se subissent des agressions quotidiennes, bcp plus fréquentes qu'ici, à cause de cette mentalité job=dignity. Or toute la dignité du salariat, c'est de se vendre pour pas mourir de faim. Ainsi, beaucoup accordent une grande valeur au fait de se lever tôt le matin et de rentrer tard le soir pour obéir à des ordres inutiles pendant la journée, s'auto-persuadant qu'il y a une dignité dans leur aliénation.

    Mais ce que tu écris sur l'histoire de l'éducation m'intéresse Marc Poïk. Hésite pas à mettre des liens.
    Comment Albert Thierry conciliait son refus de parvenir avec l'obtention du concours de Normale ? J'ai tendance à me méfier des normaliens car quelque part, jme dis que s'ils peuvent passer la sélection, c'est que leur esprit n'a pas trop résisté au formatage, concurrence, obéissance au prof, injonction à réussir, etc. Et puis il y a ces premiers de la classe un peu mystiques qui veulent universaliser leur savoir sélectif, jusqu'à la schizophrènie (je pense à la philosophe Simone Weil à la même époque, khagneuse à Henri 4, puis normalienne de la rue d'ULM, puis agrégée, a fait de l'éducation populaire, donnait la moitié de son salaire de prof aux caisses syndicales, puis a laissé tomber l'enseignement pour devenir ouvrière à l'usine, puis a laissé tomber l'usine pour le travail des champs, puis est entrée dans la résistance avec le désir très ardent de se faire exploser, puis s'est finalement laissée mourir de faim).

    Comment ne pas perdre son âme en se vendant, comment survivre sans se vendre, autant de question dans lesquelles nos vies sont prises au piège !
     
  10. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  11. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste

     
  12. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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    Sur le sujet je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de ce livre du CERA

    Dès que le révolutionnaire est " arrivé", dès qu'il s'est casé dans une niche gouvernementale , il cesse naturellement d'être révolutionnaire; cela est fatal. De défenseur de l'opprimé il se change à son tour en l'oppresseur. Nous n'avons point à citer ici de noms propres; l'histoire contemporaine les crie. Mais comment pourrait il en être autrement? C'est la place qui fait l'homme; c'est l'ensemble de la machine qui donne leurs diverses fonctions aux rouages, et ceux-ci doivent s'y adapter. Ainsi que l'a dit depuis longtemps un célèbre diplomate, Robert Walpole: " les intérêts des gouvernants sont toujours contraires à ceux des gouvernés " "Qui se fait gouvernant se fait en conséquence ennemi du peuple"
    Elisée Reclus
    L'copain qui pass'contramâitr'
    Deviendra salop:
    Le troubad' parle en grand maître
    Dès qu'il est cabot;
    A l'usin' comme en caserne
    On devient rossard,
    Aussitôt que l'on gouverne,
    Te dit l'per'Peinard'!
    Refuser de parvenir ce n'est pas refuser d'arriver c'est arriver mais grâce à nos dons. Je prend souvent l'exemple de l'artiste car je considère toujours, malgré que ce n'est plus le cas depuis l'industrialisation, que l'ouvrier est un artiste. Je vais prendre un groupe bien connu les Rollings Stones ; ils sont arrivés non grâce à des pistons , des connivences, mais grâce aux talents qu'ils avaient. Le problème c''est que une fois en haut ils sont devenu parvenus et n'ont plus créé leur art mais s'en sont contenté pour faire du business. Là on en arrive à la médiocratie tel que nous la vivons à notre époque. Une multitude de gens ne doivent leur place non pas du au fait de leur compétence , le leur art, mais parce qu'ils sont des parvenus. La politique étant le meilleur exemple. Mais en entreprise on le voit constamment.
    Le refus de parvenir fait partie de l'éthique anarchiste-libertaire. Si nos grands écrivains sont arrivé en haut ce n'est pas du au fait qu'ils sont parvenu mais parce qu'ils étaient vraiment bons. Attention ne pas confondre avec la méritocratie. Cette dernière n'a rien du mérite mais est liée à la bourse.
    Je vous invite vraiment à lire ce livre qui vous en dira bien plus car le sujet est très complexe même si en apparence il est simple.
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  13. pschrsrgnc
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    pschrsrgnc Guest

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    1/2 journée en perspective!pour m' assurer du fait de l' insoumission!!Je déteste les soumis, des pions...?!
     
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  14. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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    On vit une société de soumission. Je regarde autour de moi et je ne vois que ça. Sujet complexe car la soumission est liée à la religion. Et même si on a pas de religion il nous en reste d'énormes traces surtout avec les origines du christianisme. Le catholicisme romain étant basé sur le système de la Rome antique et donc de la soumission.
     
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  15. ninaa
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  16. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Il me semble également indispensable de faire la différence entre ceux qui n'ont le choix qu'entre la misère et un travail dur et mal payé, et ceux qui pourraient vivre très convenablement en faisant un boulot utile mais préfèrent un boulot nuisible en échange de plus de confort et de reconnaissance sociale.



    Edouard Nenez et les Princes de Bretagne:
    "Elles sont cruelles, elles sont perverses, brûlons les écoles de commerce!"


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  17. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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    Je vais prendre le cas de Lucio celui de l'espace Louise Michel. Il aurait très bien pu devenir un parvenu il ne l'a pas fait. Pourtant il a eu tant d'argent dans les mains. Mais bon lui c'est un Robin des bois ;) Un très grand monsieur ;)
     
  18. pilou-ilou
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    pilou-ilou Membre du forum Membre actif

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  19. libertaire, anarchiste, féministe, anarcho-syndicaliste, syndicaliste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anarcho-fédéraliste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Tu as une autorisation pour avoir soif ou pas ?
     
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  20. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  21. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Je suis d'accord, pourtant j'insiste sur la différence entre collabos du système et in dividus utiles à la collectivité. Céline était très doué mais son talent a été mis au service de nos ennemis politiques. Les rappeurs et rockeurs ne sont pas forcément des collabos: mais une fois devenus riches peuvent difficilement continuer à représenter les pauvres et précaires.
    Contrairement aux prolos qui prennent généralement le taf qui a bien voulu d'eux (avec certaines limites quand même selon les individus: certains refuseraient de devenir flics ou matons, d'autres de mendier, se prostituer...), les vrais collabos du système (cadres supérieurs, députés, publicitaires, journalistes au Figaro...) ont du vraiment se défoncer pour y parvenir.
    En principe ces derniers ne sont plus crédibles pour tenir un discours de lutte contre le système. Comme le disait Elisée Reclus ils sont passés concrètement du côté du pouvoir.

    Pourtant il y en a qui tentent de jouer sur tous les tableaux: un militant trotskiste qui se pavane avec un Tshirt Lénine à la Manif pour tous (Frigide Barjot le présente comme "caution d'extrême gauche"):

    Après avoir fustigé à la tribune de la Manif pour tous ceux qui "défilent avec les bourgeois", il n'a pas honte de diffuser un CV pour devenir directeur commercial de préférence dans une banque (il est "seulement" ingénieur - métier pas forcément nuisible -, donc pas sur le point de mourir de faim...), "spécialisé dans la vente d'actions"!



     
  22. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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    Déc 2016
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    Oui Ninaa mais là on aborde le problème des diplômes. La méritocratie n'a rien à voir avec le mérite. Ceux qui parviennent à faire des études le font par mérite , parfois, quand je vois que pour 1500 €, on achète un travail de fin d'étude ou un mémoire, la méritocratie est liée sauvent à l'argent dont les parents disposent. Qui plus est un fois le diplôme obtenu les personnes issu de revenu modeste ont bien du mal à trouver un boulot par rapport à ceux issus des classes supérieur car non seulement ces derniers sont avantager par un carnet d'adresse, on de quoi se vendre, de plus en plus le physique compte et malheureusement les personnes les plus nanties ont l'avantage du physique du à l'entretien de celui ci via une bonne alimentation et autre ect. . La méritocratie est juste bonne pour les nantis. Combien de personne issue des milieux pauvre u même de la classe moyenne parvienne à s'élever? Si on y ajoute que l'on constate de plus en plus que le diplôme ne veut rien dire quand à la faculté de la personne d'exercer son métier... Je suis parfois effrayé des médecins que je rencontre. Et puis il faudra m'expliquer le pourquoi d'une heure de travail de la personne X vaut plus que l'heure de travail de la personne Y .
    Reste aussi à définir en 2017 " le travail utile" . Nombre ne le sont pas. Je pense que on ne peut plus voir notre conception anarchiste vis à vis du travail comme on le concevait en 1900. J'ai vécu comme cela, j'en ai eu la chance, donc d'être partis sans trop de compétence, en avoir acquit énormément le long du chemin et avoir fait énormément de boulot différent car je n'aurais supporté faire ma vie dans la même entreprise et donc n'avoir appris que ne chose. Mais la majorité des gens ne savent faire tout au long de leur vie que ce pourquoi ils sont programmé. On doit en revenir à nos bases tout en tenant compte que nous somme en 2017. C'est pourquoi aussi , en ce moment, je me méfie énormément de l’influence marxiste que nombre de nos camarades ont.
    Je t'invite vraiment à lire le livre que j'ai mis ci haut. Il traite vraiment du sujet et est un espoir. Il est rare quand je dis qu'un livre est excellent lui il l'est. Malheureusement je le trouve cher 20 €. J'attends un scanner pour tenter de le mettre en PDF et en format Word pour mieux le travailler ci nécessaire. Patience à mon avis ce ne sera pas avant juillet. Mais je le partagerai ici si j'arrive à un bon résultat.
     
  23. Nyctale
    Offline

    Nyctale Membre du forum

    39
    4
    0
    Mar 2017
    Femme
    France
    A mon avis c'est s'inventer une fausse virginité de croire qu'on peut bosser sans se vendre. Quand on se rend disponible sur le marché du travail pour un salaire, que ce soit pour être cadre ou ouvrier, on se vend. Le/la prostitué.e vend son corps parce qu'il/elle a faim ;
    juger qu'il y a un manque d'éthique à se prostituer, c'est aussi consentir à ce distinguo entre « faire de l'argent facile » et « se lever tôt le matin pour bosser », comme s'il y avait plus de pureté à se décarcasser du soir au matin pour fabriquer des marchandises qu'à prendre le moyen le plus court pour avoir de quoi vivre. Il y a notamment eu des insultes sexistes anti-putes de la part de la CGT pendant une manif contre la loi travail, et la CGT pour moi ce sont justement des vendus qui se croient vierges en revendiquant de moins mauvaises conditions de travail plutôt que l'abolition du travail salarié. Que nous soyons justifiés dans notre démarche de chercher du travail pour ne pas mourir de faim ne change rien au fait qu'on se vend justement. La différence entre résistants et collabos, jpense qu'elle se fait sur cette revendication-là, qu'il faut abolir le travail salarié, et pas le rendre plus vivable.
     
  24. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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    Jan 2009
    France
  25. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    mdr

    moi je me vends sur un cv ^^
     
  26. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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    Fev 2014
    France
  27. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Tu as raison j'aurais du préciser que je ne mettais pas les limites que je cite sur le même plan: en cas de refus de devenir flic ou maton (ou chef de service ou publicitaire ou cadre supérieur ou proxénète ou comme le trotstkiste de la manif pour tous, directeur commercial au service des banques et des actionnaires...) la limite est d'ordre éthique, dans le cas de prostituées ou de mendiants on ne fait de mal à personne, quand on refuse de le faire c'est parce qu'on trouve ces activités humiliantes et destructrices pour soi même.
    Je suis d'autant plus embarrassée que mes propos aient pu prêter à confusion que je suis une ardente défenseuse des prostituées (mais pas des clients, que je considère comme des violeurs).

     
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