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Ya Basta! (2002, Et Hop!)

Discussion dans 'Archive' créé par Ungovernable, 19 Mai 2007.

  1. Vos projets ?

    Pour l'instant tourner au maximum pour rencontrer divers publics militants ou non l'objectif étant de montrer qu'il est possible d'organiser des concert en dehors du système commercial et faire connaître nos idées à des gens qui ne sont pas militants. Attention, nous restons proche de ce public avec qui on s'éclate le plus dans les concerts.
    Un second album à terme

    Vous tournez beaucoup maintenant, quels sont vos meilleures souvenirs?

    Heureusement il y en a beaucoup ! Rennes arrive peut-être en tête avec des vrais organisateurs, accueillants (vive la cnt 35), et un public ultra réceptif !
    Colmar fait également partie de la liste des bons souvenirs ( salut aux camardes de J'aurais voullu), Dijon évidemment assure même entre 3 et 4 heures du mat…..j'en oublie.
    Généralement les bons concerts cumulent les bons points : une orga carrée, un super accueil et comme par hasard un public présent et actif.
    L'inverse est malheureusement vrai !

    Les moins bons?

    On 'en a deux : Un concert à Epernay dans un bar de beaufs avec des gros cons de videurs. A Paris au Patronage laïc où un groupe s'est permis de faire 1 heure 30 de balance, on a fait payer nos potes alors qu'on jouait gratos. Le son pas terrible et c'était rempli d'apos de droite. A part ça y a eu 200 entrées payantes… On n'a jamais su ce qu'était devenu l'argent alors qu'on espérait reverser un petit quelque chose aux FTP.

    Vos influences majeures? Qu'écoutez-vous en ce moment?

    Ol : J’écoute beaucoup de ska 60’s, du rock steady et de la soul. J’aime bien ce que font les camarades d’Embuskade et 8°6.
    Cidou : Sans oublier le Rockabilly
    Niko : La Oï et le streetpunk
    Iky : Le nutty sound
    Marco : Moi c’est surtout du son jamaïcain, de Calypso au Boggle
    Lolo : Du NYHC
    K-no : J’adore les Turttle Ramblers

    Votre album est sorti tout récemment, cependant il me semble qu'il était prêt depuis un bout de temps maintenant, que s'est-il passé?

    C'est le charme de l'autoproduction. tu gères tout même les retards….L'enregistrement a eu lieu en juin, on a tout fini en Août. On attendait des réponses de distri…..Maloka a répondu présent en Novembre, le pressage s'est fin en Décembre….C'est ça le prix de l'autonomie

    Vous avez tous l'air assez rasés, la chanson "60's" semble fortement parler du mouvement skinhead... Vous revendiquez vous comme skinhead? Que pensez-vous du RASH pour lequel vous avez fait pas mal de dates pour l'anniversaire?

    Lolo : Ya Basta ! n’est pas un groupe qui se revendique comme Skin même si certains le sont.
    Ol : Cette question intrigue pas mal de gens. Avant tout, on ne se revendique pas comme appartenant à une mouvance musicale, très souvent les gens le font pour nous. Si on souhaite nous renvoyer cette image tant mieux mais l’essentiel de mes engagements ne reposent pas sur mon apparence ! Il s’agit plus d’un goût vestimentaire et musical, en revanche mes choix politiques participent à un réel engagement. Je suis communiste libertaire et proche de la CNT voilà pourquoi j’ai du plaisir à faire des concerts pour le Rash. Contrairement à beaucoup de skins critiquant le Rash, les termes de Red et Anarchist sont ceux qui comptent le plus pour moi. J’en ai rien à foutre qu’un type ait la tête rasée et porte des Fred Perry. Ce qui compte c’est sa façon de penser. Je suis opposé à l’homogénéité et ce qui me branche le plus dans les concerts , c’est de retrouver des Skins, des keupons et des non-lookés levant le poing contre tous les fachos.
    Iky : Moi je ne suis pas communiste libertaire, ça ne m’empêche pas de partager certaines idées comme l’antifascisme avant tout !
    K-no : Je n’ai pas envie d’être catalogué comme skin,
    punk ou bab. Mon intérêt est porté sur des valeurs et des idées anarchistes.

    Vous faites dans deux chansons référence au monde ouvrier, que faites-vous dans la vie? Pensez-vous que l'on peut être fier d'être prolétaire?

    Ya Basta ! : Dans le groupe il y a des salariés, des intérimaires, un chômeur et un étudiant, en ce sens on
    s’intéresse aux luttes sociales
    Ol : La chanson ouvrier est plus une description qu’une sollicitation. A chacun de sentir son mode de vie. On peut être fier d’être prolétaire dans le sens premier de terme fierté : une satisfaction légitime de soi. Le fait de ne pas avoir un faible capital économique ne doit pas conduire à la culpabilité voilà en quoi on doit être fier. Mais la fierté n’est pas un appel à la résignation et le mode de vie prolétaire est tout sauf une fin ensoi. Nous ne nous battons pas pour devenir plus pauvre mais pour une répartition des richesses permettant d’offrir à chacun l’accès à l’éducation, à la santé , etc…. En revanche la culture des « dominés » n’a rien à envier aux catégorie dominantes. C’est parce qu’elle est rejetée par des institutions, comme l’école, les administrations que certaines catégories sociales restent exclues du pouvoir et subissent la domination descatégories à fort capital économiques…. Bourdieu’s not dead. En résumer on ne doit pas avoir honte d’être prolétaire !
    K-no : Les prolétaires d’aujourd’hui ne sont pas forcément que des ouvriers.

    Vous êtes un groupe dit "militant", êtes vous engagés dans des assos, orgas, syndicats, partis.. ?

    Cidou : Je suis militant à la CNT
    Marco : J’étais militant à la FA, aujourd’hui je ne préfère pas appartenir à une organisation structurée Lolo : Je soutiens l’antifascisme, l’anticapitalisme et l’antisexisme mais je ne les place pas dans une appartenance à une organisation
    Ol : J’étais militant à la Fédération Anarchiste puis à la CNT. Aujourd’hui je suis sympathisant…j’admire ceux qui arrivent à consacrer autant de temps à ces activités. Heureusement qu’ils sont là. Mon militantisme se fait par les concerts de soutien.
    K-No : J’ai eu le même parcours que Ol. Aujourd’hui je suis militant dans une association d’éducation populaire.

    Ya Basta ! est le cri de guerre des Zapatistes, suivez-vous encore de près les évènements du Chiapas? Qu'en pensez-vous???

    Notre nom est le reflet d'un contexte politique. En 1994 tous les mouvements d'extrême gauche s'engageaient en faveur de la lutte Zapatiste. Je me sens toujours aussi proche du mouvement originel. Je suis beaucoup plus sceptique sur ces finalités mais je crois que le Ya Basta ! reste toujours d'actualité.

    Trouvez-vous qu'il est difficile actuellement de faire connaître son groupe pour faire souvent des concerts? Estimez-vous avoir eu de la chance?

    Ol : Nous ne serons jamais aussi connus que les Bérus ou la Mano et c’est tant mieux ! Le culte du groupe me gonfle et me semble contraire à l’esprit libertaire. En revanche les scènes se multiplient et permettent de jouer facilement. La chance me semble relative, ça fait quand même 8 ans qu’on joue, on a plutôt galéré ! C’est justement pour cela que nous avons en tête de monter uncollectif de groupes avec La Brigada, Embuskade, Los de Abajos. Le mouvement indépendant pour ne pas dire alternatif s’agrandit et doit continuer.
    Cidou : On ne peut pas empêcher le public d’apprécier ungroupe plus qu’un autre

    La page centrale du livret de votre album vous montre à la gare de stalingrad. Pourquoi avoir choisi cette photo ???

    Ol : On pourrait parler de façon hypocrite du cadre, métro et quartier populaire que représente la station. Le choix de Stalingrad c'était pour moi un clin d'œil au titre de LSD et c'est aussi un symbole de la défaite du nazisme. On aurait préférer une station comme Bakouningrad mais je ne crois pas que la RATP ait l'intention d'en créer une !

    Chirac vient d'annoncer sa candidature pour les présidentielles, Jean Saint Josse était déjà annoncé, les lepenistes collent des affiches à plein régime... Que conseillez-vous à vos fans pour cette élection ?

    K-no : Premièrement brûler leur carte d’électeur et deuxièmement brûler l’Elysée.
    Ol : Je ne crois pas que nous ayons des fans enfin je l’espère parce que ce type de comportement est à l’opposé de nos idées : pas de chef, pas d’idole. Ensuite je n’ai rien à conseiller aux gens. Pour ma part je ne vote pas à ce genre d’élection car je ne reconnais aucune légitimité au pouvoir. Le pouvoir, les gouvernements et l’état me semblent des choses néfastes pour la démocratie.
    Iky : Voter pour empêcher ces pourris d’avoir un trop gros pourcentage
    Niko : J’invite tout le monde à détruire les moyens de propagande des partis libéraux et nationalistes. Je pense que les actions de rue sont nécessaires mais pour avoir une révolution, il faut passer par les urnes. J’invite les gens à voter Olivier Besancennot (LCR)
    Lolo : Le vote cautionne le système pseudo démocratique. Les seuls changements viennent par l’action directe et non par la représentativité
    Marco : Il est dangereux de se réfugier dans le vote mais aujourd’hui aussi petit qu’il soit, cela reste un moyen.
    Ya basta ! : Nous sommes un groupe riche d’opinions. Finalement voter ou ne pas voter, l’essentiel est de bouger au quotidien.

    A quel niveau concevez-vous le rapport entre la musique et la politique? Séparez-vous les deux distinctement ou alors sont-ils liés?

    Ol : Observe nos textes et tu auras la réponse. La musique a toujours été un moyen d'expression et de contestation. Nous souhaitons garder cet esprit. Certains considèrent que la politique ne doit pas apparaître dans la musique. Peut-être qu'ils trouvent là une excuse au fait de ne pas s'engager et de ne pas vouloir comprendre ce qu'il se passe autour d'eux. Parler d'alcool et d'histoires d'amour laisse plus notre conscience tranquille que les problèmes de racisme et des sans-papiers. Au fond je trouve ça égoïste que de ne pas vouloir entendre parler de politique : la politique c'est avant tout la vie de la cité, les autres.
    Ya Basta !: Pour Ya basta , les 2 sont intimement liés. Les grands courants musicaux ont tous eu un rôle social ou politique mais on peut aussi apprécier une musique pour le simple plaisir d’écouter.

    Ceci est la treizième question, vous avez peur ????


    On a surtout peur de la 14ème question !

    Il y a le logo SACEM sur votre album, vous y êtes adhérents? Que la réponse soit oui ou non, pourquoi ?


    Ya Basta : Le logo est obligatoire pour le pressage. Nous sommes en cours d’adhésion pour la protection de nos chansons. Suivant un système de redistribution la Sacem reverse proportionnellement les gains des groupes non inscrits aux groupes inscrits En somme, les groupes non inscrits dont un titre passe à la radio, ne touchent rien et l’argent prélevé par la Sacem sera reversé à Johny Halliday ou à Pascal Aubistrot .