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Tunisie : Dissolution du parti de Ben Ali, nouveau gouvernement de transition, amnistie pour les pri

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Ungovernable, 9 Mars 2011.

  1. Tunisie : la justice dissout le RCD, le parti de Ben Ali

    La dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l'ex-président tunisien Ben Ali, a été ordonnée, mercredi 9 mars, par le tribunal de première instance de Tunis, qui a également décidé la liquidation de ses biens et fonds. Cette annonce a provoqué une explosion de joie parmi la centaine de personnes réunies dans la salle.

    Se mêlant à l'hymne national, les slogans ont fusé immédiatement : "RCD dégage !", "Tunisie libre !", "Ô martyrs, nous poursuivons la lutte". Des avocats en robe et des jeunes enroulés dans le drapeau national s'étaient mêlés à la foule qui grossissait à vue d'œil aux abords du bâtiment.

    Le tribunal avait commencé à examiner la semaine dernière l'action intentée par le ministère de l'intérieur. A l'ouverture du procès, son avocat, Me Faouzi Ben Mrad, avait réclamé "la dissolution du RCD et la saisie de ses biens à l'intérieur et à l'extérieur du pays, qu'il avait acquis en spoliant l'argent du peuple".

    Déjà suspendu le 6 février de toute activité, le RCD, fondé le 27 février 1988 par Zine El Abidine Ben Ali, revendiquait plus de deux millions d'adhérents pour 10 millions d'habitants. Depuis la fuite du président le 14 janvier, les Tunisiens n'avaient cessé de manifester pour réclamer la dissolution de ce parti symbole de l'état policier durant les 23 ans de régime de Ben Ali.



    Nouveau gouvernement de transition en Tunisie

    Nouveau remaniement en Tunisie. Instable politiquement depuis la révolution qui a chassé Zine El-Abidine Ben Ali, le pays peine à constituer un gouvernement durable. Le 27 février, un nouveau premier ministre, Béji Caïd Essebsi, 84 ans, avait remplacé Mohamed Ghannouchi, compromis par sa proximité avec M. Ben Ali. Lundi 7 mars, ce dernier a procédé à un changement au sein de son gouvernement provisoire. Composé de techniciens, ce nouveau gouvernement de transition est le troisième depuis la chute de Ben Ali.

    Celui-ci sera composé de 22 ministres, dont cinq sont des nouveaux. Aucun d'entre eux n'a joué de rôle sous Ben Ali, ce pourquoi des manifestations avaient demandé la démission des gouvernements précédents. Les membres du nouveau gouvernement ne seront pas autorisés à se présenter aux prochaines élections.

    Parmi les démissionnaires du gouvernement figuraient deux ministres qui avaient fait partie du dernier gouvernement Ben Ali : Mohamed Nouri Jouini (planification et la coopération internationale) et Mohamed Afif Chelbi (industrie et technologie), ainsi que les deux représentants de l'opposition : Ahmed Ibrahim (enseignement supérieur et recherche scientifique) et Ahmed Néjib Chebbi (développement régional et local).

    LA POLICE POLITIQUE DISSOUTE

    Le gouvernement a annoncé la dissolution de la police politique. Dans un communiqué, le ministère souligne "la rupture définitive avec toute forme d'organisation s'apparentant à la police politique aussi bien au niveau de la structure, des missions ou des pratiques". Le gouvernement va également supprimer la direction de la sûreté de l'Etat, affirmant "l'engagement du ministère à appliquer la loi et à respecter les libertés et les droits civiques".

    Ces mesures "s'inscrivent dans le droit fil de la nouvelle approche des attributions du ministère de l'intérieur et de la volonté de poursuivre l'action déjà entamée en vue de contribuer à la réalisation des attributs de la démocratie, de la dignité et de la liberté", conclut le texte officiel.

    Ces deux organismes, à la base de la torture et des arrestations arbitraires d'opposants sous le règne du dictateur déchu, étaient devenus des symboles pour la population.



    Tunisie : tous les prisonniers politiques auraient été libérés

    Tous les prisonniers politiques en Tunisie ont été libérés, a annoncé, mercredi 2 mars, l'avocat Samir Ben Omar, secrétaire général de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques. "Les derniers prisonniers politiques en Tunisie ont été libérés mercredi", a déclaré Me Ben Omar, ajoutant qu'"au total environ 800 prisonniers politiques ont retrouvé la liberté par groupes depuis lundi soir".

    "Entre 300 et 400 ont été libérés mercredi", a-t-il poursuivi, affirmant que "les prisons tunisiennes se sont ainsi vidées des prisonniers politiques". Ces libérations ont eu lieu en vertu d'une amnistie générale décrétée le 20 janvier par le gouvernement intérimaire, six jours près la chute du régime autoritaire de Zine El-Abidine Ben Ali.

    "Il reste cependant une dizaine de prisonniers de droit commun, mais qui ont été condamnés sous le régime de la loi sur le terrorisme et que nous allons continuer à évoquer avec les autorités", a indiqué Me Ben Omar.

    "UN PAS POSITIF DU GOUVERNEMENT INTÉRIMAIRE"

    "C'est un pas positif du gouvernement intérimaire", qui a répondu à "nos demandes, défendues depuis plusieurs années et incluant des victimes de la loi sur le terrorisme, appliquée par le régime de Ben Ali pour dire qu'il était à la pointe de la lutte contre le terrorisme", a ajouté l'activiste. Les membres d'un groupe de 30 salafistes, dont Saber Ragoubi, condamné à mort, pour "terrorisme", figurent parmi les prisonniers libérés, a affirmé Me Ben Omar.

    Huit co-accusés de M. Ragoubi étaient condamnés à la perpétuité et certains de 19 autres prévenus avaient écopé de peines allant jusqu'à trente ans de réclusion. Les membres du groupe avaient été jugés coupables d'implication dans les accrochages armés qui avaient eu lieu entre décembre 2006 et janvier 2007, au sud de Tunis, et qui avaient fait 14 morts, dont un officier et un agent de sécurité, selon un bilan officiel.

    La plupart d'entre eux avaient été inculpés notamment pour assassinat et adhésion à l'association terroriste Jound Assad Ibn Fourat, dont les dirigeants, un Mauritanien et trois Tunisiens, étaient morts dans les affrontements. L'amnistie générale pour les prisonniers politiques était entrée en vigueur le 19 février après la promulgation d'un décret-loi par le président de transition, Foued Mebazaa.
     
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