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Répression & dérives sécuritaires Syrie : le régime écrase la contestation dans le sang à Deraa

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 26 Avril 2011.

  1. Alors que la tension était à son comble à Deraa, à 5 kilomètres de la frontière avec la Jordanie, Damas aurait décidé de fermer lundi sa frontière avec le Royaume voisin. La décision a été annoncée par le ministre jordanien de l'Information, Taher Adwan, cité par l'agence Petra, quelques heures après une intervention massive des forces de sécurité syriennes faisant de nombreux morts à Deraa.

    Le poste-frontière de Jaber est ouvert, mais celui de Ramtha, proche de Deraa, est fermé, selon des sources de sécurité et des témoins.Après les manifestations étouffées dans le sang, dimanche après-midi, dans le nord-ouest du pays, la répression meurtrière se poursuit dans le sud. A Deraa, les forces de sécurité ont investi la ville au petit matin pour endiguer la contestation. Un militant des droits de l'homme, joint au téléphone par l'AFP, faisait état d'au moins 25 morts. Cette ville, berceau de la contestation, continuait de subir, lundi après-midi, selon ce témoin « un pilonnage intensif à l'artillerie lourde et aux mitrailleuses », alors que des tireurs étaient postés sur les toits. L'homme ajoutait que «d'autres corps gisaient toujours dans les rues». Les explosions et tirs pouvaient être entendus lors de la conversation téléphonique.Un peu plus tôt dans la journée, un autre militant décrivait déjà une situation très tendue. «Les minarets des mosquées lancent des appels au secours, expliquait-il. Les forces de sécurité sont entrées dans les maisons. Il y a un couvre-feu et ils tirent sur ceux qui sortent de chez eux. Ils ont même tiré sur les réservoirs sur les toits pour priver les gens d'eau». Dans la matinée, d'autres militants avaient évoqué l'arrivée de « plus de 3 000 » membres des forces de sécurité, appuyés par des blindés. « Des snipers ont pris position sur les toits et les chars sont dans le centre ville », expliquait déjà l'un d'entre eux.

    Toujours d'après les militants des droits de l'homme, des raids des services de sécurité étaient également en cours à Douma et al-Mouadamiyeh, près de Damas.

    L'appel des Nations-Unies à « l'arrêt immédiat des tueries »

    Le régime du président Bachar al-Assad, malgré l'annonce de réformes - abrogation de la loi d'urgence et des tribunaux d'exception - persiste à réprimer les manifestations, qui ont débuté le 15 mars. Les services de sécurité ont mené une vague d'arrestations ces derniers jours dans les rangs des opposants. Wissam Tarif, qui dirige un groupe syrien de défense des droits de l'homme basé à Séville et appelé Insan, a indiqué dimanche que 221 personnes avaient disparu en Syrie depuis vendredi.

    Selon le Wall Street Journal, Washington se prépare à appliquer des sanctions à l'encontre de hauts responsables proches du président syrien qui supervisent actuellement la violente répression. Tommy Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a évoqué lundi des «sanctions ciblées» «pour réagir à la répression et montrer clairement que ce comportement est inacceptable».

    La situation a également fait réagir la haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay. « Les forces de sécurité doivent immédiatement arrêter les tirs à balles réelles contre les manifestants », a-t-elle souligné dans un communiqué. La Haut Commissaire a précisé avoir reçu une liste avec les noms de 76 personnes tuées vendredi pendant des manifestations pacifiques, mais a ajouté que le nombre des tués pourrait être «considérablement plus élevé».

    http://www.leparisien.fr/international/syrie-le-regime-ecrase-la-contestation-dans-le-sang-a-deraa-25-04-2011-1422098.php








    Syrie: l'armée se déploie en force à Deraa et ouvre le feu contre des civils

    De Elizabeth A. Kennedy et Diaa Hadid, The Associated Press – Il y a 27 minutes

    BEYROUTH — Des milliers de soldats, appuyés par des chars et des tireurs d'élite, sont entrées en force lundi à Deraa, berceau de la contestation anti-gouvernementale en Syrie, ouvrant le feu de façon indiscriminée contre les civils et allant de maison en maison pour arrêter des manifestants présumés.

    Au moins 11 personnes ont été tuées, selon des témoins, tandis que 14 autres personnes étaient allongées au sol dans les rues de la ville, grièvement blessées ou mortes.

    Par ce déploiement massif, le plus important depuis le début du mouvement de révolte à la mi-mars, le régime de Damas semble appliquer une nouvelle stratégie: frapper l'opposition au coeur en occupant le terrain, plutôt que de réagir aux manifestations qui se multiplient. C'est en effet de Deraa qu'est partie la contestation, et c'est également dans cette ville que deux conseillers locaux ont démissionné ce week-end, chose extrêmement rare en Syrie, pour protester contre la violente répression menée par Damas.

    L'offensive semblait avoir été méticuleusement préparée: l'électricité, l'eau et les réseaux téléphoniques avaient été coupés, les quartiers avaient été bouclés et des points de contrôle avaient été érigés avant le lever du soleil.

    «Il y a des tireurs d'élite qui tirent sur tout ce qui bouge», a dit un témoin par téléphone à l'Associated Press. «Ils ne font pas de discernement. Il y a des tireurs d'élite à la mosquée. Ils tirent sur tout le monde», a dit ce témoin, qui a requis l'anonymat par crainte de représailles.

    Des témoins ont également affirmé lundi que les forces de sécurité avaient bouclé Douma, un faubourg de la banlieue de Damas qui a été le théâtre ces dernières semaines d'importantes manifestations, avant d'ouvrir le feu.

    Des tirs ont également été signalés dans la ville côtière de Jableh où, selon des témoins, des forces de sécurité en tenue de camouflage et des tireurs cagoulés vêtus de noir arpentaient les rues.

    «Jableh est encerclée par les forces de sécurité», a affirmé un résidant par téléphone. «Les morts sont dans les mosquées et les maisons. On ne peut pas les sortir.»

    Razan Zeitouna, un militant des droits de la personne à Damas, a estimé que cette vague d'arrestations semblait être une tentative du régime d'effrayer les manifestants et de donner l'exemple au reste du pays.

    L'attaque contre Deraa, une ville pauvre située près de la frontière jordanienne, était la plus importante opération des forces de sécurité syriennes depuis le début des manifestations.

    Des militants syriens ont mis en ligne des vidéos présentées comme des images de soldats ouvrant le feu dans Deraa, tôt lundi matin. On y entend des tirs nourris ainsi que la voix de l'homme qui filme et qui répète: «Les forces de l'armée sont en train d'entrer dans Deraa. Elles bombardent la ville de Deraa».

    Des témoins ont affirmé que des autocars remplis de soldats étaient arrivés dans la ville avant l'aube et que des tireurs d'élite avaient pris position sur les toits, tandis que des agents fouillaient les maisons à la recherche de manifestants présumés.

    «Ils entrent dans les maisons. Ils fouillent les maisons», a déclaré un témoin. «Ils ont des couteaux et des fusils.»

    Ce témoin a affirmé que des résidants avaient appelé à l'aide en utilisant les haut-parleurs des mosquées, demandant à des médecins de venir secourir les blessés, alors que les résidants de la ville étaient en proie à la panique.

    «Nous avons besoin d'une intervention internationale. Nous avons besoin de pays pour nous aider!» a crié un témoin à Deraa, joint par téléphone par l'Associated Press. Il a déclaré avoir vu cinq corps après que les forces de sécurité eurent ouvert le feu sur une voiture.

    «Laissez Obama venir et prendre la Syrie. Laissez Israël venir et prendre la Syrie. Laissez les Juifs venir», a lancé un autre résidant de Deraa pris de panique. «Tout cela est mieux que Bachar El-Assad», a-t-il ajouté.

    Les vidéos et les témoignages des résidants n'ont pas pu être confirmés de source indépendante, le régime baasiste ayant interdit presque tous les médias étrangers et restreint l'accès aux sites les plus sensibles.

    Selon les bilans comptabilisés par les organisations de défense des droits de la personne, au moins 350 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement en Syrie, à la mi-mars, dont 120 le week-end dernier.
     
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