Solidarité – Fonds International de Défense Anarchiste

Appel à volontaires du monde entier pour collecter des informations
appel du Fonds international de défense anarchiste

Le Fonds a un an d'existence. C'est en septembre que nous avions lancé notre premier appel à rejoindre le projet. Ça nous a pris six mois pour mettre au point des processus collectifs et le concept du fonds. Nous avons essayé de notre mieux de contacter des groupes avec un appel à dons, mais jusqu'à présent nous n'avons pas eu autant de retours que nous en attendions. Le manque de publicité entraîne un faible nombre de donations, et cette situation pourrait mener à une perte d'intérêt de la part de ceux qui cherchent du soutien. Nous aimerions fournir plus d'aide, mais cela implique d'attirer plus de dons. Nous sommes résolus à briser ce cercle vicieux. Mais nous avons besoin de votre aide.

Aussi, notre prochaine étape consiste à contacter tous les groupes anarchistes possibles, pour leur demander de faire passer les infos sur le fonds, distribuer nos flyers, mettre une bannière sur leurs sites web, passer des pubs dans des magazines anarchistes, etc. Mais le problème est que nous ne connaissons pas toutes les langues et contextes. C'est pourquoi nous avons besoin de l'aide de volontaires de tous pays et régions pour nous aider à compiler une liste de collectifs anarchistes de leur région, obtenir les liens vers leurs sites web et de contact, identifier les sites ouverts à la publication, etc.

N'hésitez pas à nous contacter à [email protected]

Clés PGP :
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Fingerprints: C68B 1725 C6DB 408E 2157 8553 D5A8 334F 0768 E9B4

Vous pouvez consulter notre dernier rapport trimestriel : Second Quarterly Report ⋆ A-Fund

 

Super initiative. Un truc cool, ce serait une adresse postale pour envoyer des fonds par courrier

 

International Anarchist Defence Fund

Notre structure collective de solidarité fournit un soutien à des anarchistes et à des sympathisants anarchistes dans le monde qui sont persécutés ou se retrouvent dans une situation difficile à cause de leurs idées ou activités politiques. Tout le monde dans le collectif -- probablement comme n'importe qui lisant cet article -- a soit été impliqué dans des groupes de solidarité existant ou ont eu eux-mêmes à faire face à la répression. C'est pourquoi, quand nous pensions à créer le fonds, nous l'avons conçu comme quelque chose qui résoudrait un ensemble de problèmes liés à la solidarité dans nos rangs.

Tout d'abord, il faut dire que le fonds n'est pas un concurrent d'autres structures existantes de solidarité et antirépression, mais plutôt une option complémentaire. Le Fonds ne prétend pas être un groupe qui propose un soutien de long terme ou des conseils juridiques, ou qui éduque les militants sur les interactions avec la police, etc, comme beaucoup de groupes ABC [Anarchist black cross (Croix noire anarchiste)]. Nous fournissons seulement une aide financière ponctuelle et du soutien informationnel.

Pourquoi nous pensons que c'est important ?

C'est le premier problème avec la solidarité : une inégale distribution des ressources. Les contextes dans lesquels nous sommes nés et notre environnement influencent le montant de l'aide financière potentielle que nous pouvons donner et recevoir. Il ne s'agit pas seulement de la famille ou des privilèges professionnels, mais aussi de la tradition de solidarité dans le mouvement, de la disponibilité d'infrastructures militantes ou simplement des militants proches, des moyens utilisés par l'Etat pour réprimer dans votre région, des connexions de votre mouvement avec des groupes internationaux, etc. La combinaison de ces facteurs fait que certaines personnes reçoivent beaucoup de soutien et collectent de l'argent rapidement, alors que nous n'entendons jamais parler de cas dans des régions pas aussi bonnes pour les langues internationales et pour les campagnes promotionnelles Facebook. Le Fonds existe pour briser le status quo et faciliter l'accès au soutien monétaire mondialement. C'est une des raisons pour lesquelles nous essayons d'être accessibles en terme de langues -- notre site web existe en sept langues et plus à venir.

Outre les inégalités régionales, les prisonniers (ou réprimés) les plus "populaires" ont tendance à recevoir le plus de soutien. Les personnes qui ont le plus de crédit dans le mouvement, qui ont ou ont eu beaucoup de liens sociaux en dehors, qui sont connus pour avoir fait ci ou ça, auront certainement plus d'attention que les militants nouveaux, qui ne s'expriment pas autant sur ce qu'ils font, ou ont moins de relations. Parfois on est le seul militant dans une ville -- qui va créer un groupe de solidarité pour nous ? Nous pensons que l'accès à l'argent du Fonds peut compenser cette tendance.

Une autre différence par rapport aux structures habituelles de solidarité, c'est la possibilité pour les donateurs de s'impliquer directement dans la distribution de l'argent. Toute personne qui donne 20 euros ou plus annuellement rejoint l'équipe décisionnelle qui examine les demandes reçues par le fonds. Ceci, à notre avis, rend le Fonds moins aliénant que donner de l'argent anonymement à un évènement et compter sur d'autres personnes pour décider d'où va l'argent.

La plupart des campagnes de solidarité actuelles peuvent être qualifiées de "charitables" quand des personnes achètent un cocktail ou une entrée de concert puis n'y pensent plus. Les évènements de soutien sont une contribution importante et indispensable aux fonds de solidarité (y compris le nôtre), mais ça a aussi conduit à ce que nous utilisions des tas de camarades pour récolter de l'argent par le consumérisme et le divertissement alors qu'ils auraient pu donner l'argent par solidarité sans acheter un autre t-shirt ou boisson. Il n'y a pas de solution à ce problème pour l'instant, mais nous proposons plus que ça. La participation directe et le contrôle sur où va l'argent pourrait créer un sentiment d'implication dans des cas de répression personnels et même dans des actions de solidarité futures.

La participation n'est cependant pas obligatoire, tout le monde est libre de se désinscrire de la liste à tout moment. Il est à noter aussi que le collectif derrière le Fonds ne contrôle pas l'argent, et donc il ne peut pas arriver qu'une personne ne reçoive pas de soutien juste parce que quelqu'un du collectif n'aime pas cette personne. Cette individu·e peut bien sûr en discuter avec le reste de l'équipe, mais ce sera juste une voix parmi d'autres.

Nous avons tendance à oublier que la répression ne touche pas seulement les personnes directement visées qui finissent en prison. Souvent, nous nous désintéressons de ceux qui ont de "simples amendes", échappent à la police mais se font molester, ceux qui sont des proches des personnes réprimées, qui ont des problèmes de santé ou psychologiques après avoir eu à faire à la répression d'Etat, sans parler des personnes en cavale qui doivent vivre clandestinement pendant des années voire leur vie entière. Dans ce dernier cas, on ne peut pas écrire publiquement pour demander d'envoyer de l'argent où on se cache, pas plus que les compagnons qui aimeraient aider mais ne veulent pas révéler la localisation du compagnon recherché.

Rester honnête

Le fonds est là pour les anarchistes et sympathisants qui ont toutes sortes de problèmes liés à la répression. Contrairement à la plupart des groupes de solidarité, nous sommes totalement transparents sur nos dépenses -- sur notre site, on trouve les comptes de toutes nos transactions. En même temps, le montant actuel du Fonds n'est connu que de l'équipe décisionnelle pour des raisons de sécurité. De plus, sur demande des requérants, nous pouvons garder la transaction avec eux secrète ou anonyme.



Une dernière chose, sur le détournement de la solidarité. Malheureusement, à l'époque de la globalisation technique, tout le monde peut créer une page, écrire de jolis mots à propos d'un collectif anarchiste non existant et demander de l'argent. Le dernier cas notable a été le fait de quelqu'un nommé Tobi d'Indonésie, devenu obsédé par la collecte de fonds et qui a utilisé à des fins personnelles beaucoup d'argent collecté pour des groupes locaux et des militants persécutés. ABC Indonesia a publiquement condamné ces actes dans un communiqué. Avec cela à l'esprit, nous comprenons qu'une nouvelle structure comme la nôtre puisse susciter la méfiance, en particulier si, comme nous, le collectif est anonyme. Nous essayons de la contrer avec les rapports sur chaque cas que nous soutenons et en fournissant sur notre site une liste de garants de la communauté anarchiste qui nous soutiennent.

Le plus gros dilemme que nous avons eu cette première année a été le débat sur le soutien symbolique et fondamental. Comme nous ne donnons que 10% de l'argent du Fonds à toute demande approuvée, et que la quantité totale dépend du nombre de dons que nous recevons, nos premiers soutiens ont été surtout symboliques. Nous aimerions que le Fonds soit une source d'aide majeure qui soulagerait le demandeur ou son groupe de solidarité du besoin de collecter de l'argent, au moins pour un temps. C'est dans ce but que nous encourageons à rejoindre le Fonds.

Pour le moment, nous avons besoin de volontaires qui aideront à faire connaître notre projet dans leurs communautés locales. Nous voulons compiler une liste de groupes anarchistes, de journaux anarchistes, sites web, espaces à qui nous pouvons nous adresser et demander de distribuer nos flyers, mettre une bannière sur leur site ou une publicité dans leur magazine ou journal, etc. Nous cherchons des personnes qui peuvent nous aider à créer une telle base de données pour leur région ou leur ville. Les individus et collectifs sont aussi invités à donner et rejoindre notre équipe décisionnaire, organiser des collectes, installer des boites de dons, etc. Si vous pouvez faire une présentation du fonds dans votre ville, c'est super aussi. Dites aux personnes qui en ont besoin de faire une demande au fonds. Si vous avez des idées sur comment nous aider à propager l'info sur le fonds ou obtenir des dons, n'hésitez pas à nous écrire.

Ensemble nous gagnerons le combat.

Fonds international de défense anarchiste

Image: dessin de solidarité de la récente campagne de soutien aux prisonniers russes.