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Situation explosive en Syrie, au Yemen et en Egypte

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Ungovernable, 10 Avril 2011.

  1. En Egypte, deux mois après la chute de Moubarak le 11 février, quelques centaines de manifestants occupaient toujours dimanche matin l'emblématique place Tahrir, au Caire, au lendemain d'affrontements qui ont fait un mort et 71 blessés.
    Les manifestants réclament maintenant le départ du maréchal Tantaoui, vieux chef des armées, ayant repris le pouvoir.
    L'armée avait menacé de les faire évacuer mais n'a pas mis cette menace à exécution.

    Après une période de large consensus sur son action pour stabiliser le pays et organiser le retour à un pouvoir civil élu promis pour la fin de l'année, elle est accusée de freiner les réformes promises après la chute de Moubarak. Les manifestants dénoncent la corruption et mettent en cause l'armée pour avoir traduit en justice un blogueur qui l'avait critiquée.

    Hosni Moubarak, dans un message sonore diffusé dimanche sur la chaîne al-Arabiya, une première depuis sa chute, se dit victime d'une «campagne injuste». L'ancien Raïs assure ne pas posséder de biens ou de comptes à l'étranger. «Je ne peux garder le silence face aux campagnes de diffamation et aux tentatives de porter atteinte à ma réputation et à mon intégrité, ainsi qu'à la réputation et à l'intégrité de ma famille», affirme l'ancien président.


    La Syrie est en proie depuis le 15 mars à une contestation inédite du régime du président Bachar al-Assad qui a succédé depuis 2000 à son père disparu Hafez al-Assad. Cinq personnes ont été blessées par balle, dimanche, dans la ville côtière de Banias (nord). Signe que la tension reste forte dans le pays, deux jours après des manifestations qui ont fait 26 morts à Deraa (sud), épicentre de la contestation contre le régime.

    D'après un témoin, sept voitures «transportant des gens envoyés par le régime sont arrivées devant la mosquée Abou Bakr al-Sidiq, et leurs occupants ont ouvert le feu sur la mosquée». Les auteurs des tirs sont «des sbires du régime dont les noms nous sont connus», a affirmé ce témoin selon lequel les communications téléphoniques étaient coupées à Banias où des comités populaires ont érigé des barrages, comme il a été fait en Tunisie ou en Egypte, pour protéger les quartiers.

    Vendredi, vingt-six personnes avaient trouvé la mort à Deraa, au sud de Damas, lorsque les forces de l'ordre ont tiré sur des milliers de manifestants. Deux autres étaient mortes dans le gouvernorat de Homs (centre-ouest). Face à cette répression, les ONG ont exprimé «leur inquiétude sur la détermination des autorités syriennes à continuer leurs violations des droits et des libertés essentielles, tels le droit à manifester pacifiquement et la liberté d'opinion et d'expression».

    Pour sa part, le président Bachar al-Assad, qui ne s'était plus exprimé depuis son discours devant le Parlement le 30 mars, a affirmé dimanche que «la Syrie avançait sur le chemin des réformes généralisées» et «souhaitait profiter des expériences européennes», selon l'agence officielle Sana.


    Au royaume de Bahrein, deux manifestants sont morts en détention, dont l'un des suites de blessures subies en tentant de résister à des agents de l'ordre. L'autre a été retrouvé mort samedi dans sa cellule, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur.
    Aidée par les monarchies du Golfe, les autorités de Bahrein ont mis fin, à la mi-mars, à une contestation d'un mois menée par les chiites qui forment la majorité de la population autochtone. Les violences ont fait, selon Manama, 24 morts, dont quatre policiers. La répression du mouvement de contestation a été suivie de rafles au cours desquelles quelque 400 personnes ont été arrêtées, selon l'opposition chiite.


    Au Yémen, les villes de Sanaa et de Taëz ont encore connu un climat de violence sans précédent. Des combats de rue ont lieu entre protestataires et policiers. Un manifestant a été tué et des dizaines de personnes ont été blessées dans ces heurts qui se sont poursuivis une bonne partie de la nuit, selon un bilan fourni, dimanche, par des sources médicales et par des comités encadrant les protestations qui demandent le départ du président Ali Abdallah Saleh.
    Inquiètes de cette révolte qui dure, les monarchies arabes du Golfe s'apprêtent à relancer leurs efforts pour une transition politique chez leur voisin du sud. Le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a rejeté vendredi une médiation proposée par le Qatar prévoyant qu'il cède le pouvoir. En signe de colère, il a rappelé son ambassadeur à Doha.
     
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