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RENZO NOVATORE : DRAPEAU NOIR

Discussion dans 'Bibliothèque anarchiste' créé par IOH, 21 Février 2019.

  1. IOH
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    Avr 2017
    France
    I

    Drapeaux noirs dans le vent
    taché de sang et de soleil
    Drapeaux noirs au soleil
    hurlement de gloire dans le vent

    Nous devons retourner aux origines. A boire aux anciennes fontaines.

    Il faut revenir à l'anarchisme héroïque, à l'audace individuelle, violente, imprudente, poétique, décentrifuge....

    Et nous devons revenir avec tout notre instinct moderne, toute notre nouvelle conception de la vie et de la beauté, tout notre pessimisme sain et lucide, qui n'est pas renoncement ou impuissance, mais une fleur florissante de vie exubérante. Nous sommes les vrais nihilistes de la réalité et les bâtisseurs spirituels des mondes idéaux.

    Nous sommes des philosophes destructeurs et des poètes créatifs.

    Nous marchons dans la nuit
    avec un soleil dans la tête
    et avec deux énormes étoiles d'or
    dans nos yeux flamboyants

    Nous marchons...

    II

    Il y a plusieurs années, tous les rois de la terre, tous les tyrans du monde ont franchi le seuil du temps, et - tournant le dos à l'aube - ont appelé d'une grande voix les fantômes du passé, du passé le plus sombre !

    Les voix des tyrans et des rois ont été rejointes par les voix rauques de tous les grands malfaiteurs de l'esprit, de l'art, de la pensée et de l'idée ! - Et dans les voix des tyrans, des rois et des monstres, des fantômes et des fantômes se sont levés de leurs tombeaux et sont venus danser parmi nous....

    L'"état", la "race", la "patrie" étaient des nuages de tempête macabres assaillant les cieux, d'affreux fantômes obscurcissant le soleil ; ils nous projetaient dans la nuit noire des lointains temps médiévaux.


    III

    La mort !

    Qui se souvient encore de la danse macabre du dieu maléfique et monstrueux de la guerre ?

    Qui se souvient encore de la guerre ?

    Beaucoup de temps s'est écoulé depuis lors, mais sur cette terre misérable mais noble, fertilisée de cadavres stériles et gonflée de sang infertile, pas un seul idéal, pas une seule fleur vierge, faite de spiritualité et de pureté, ne pousse encore de nos jours.

    Non, les fleurs qui naissent maintenant sur les mottes sèches de cette terre, si vaillamment baignées de sang, ne sont pas des fleurs de vie florissante, capables d'un grand espoir, de lutte virile, de pensée vigoureuse ; ce sont plutôt des fleurs de mort, nées dans l'ombre, poussant dans les angoisses de l'inconscient, emportées dans le cyclone, portées dans la vague de l'oubli...

    ...

    Je ne suis pas un sentimentaliste... mais j'ai un horrible souvenir de la guerre.

    C'est la raison pour laquelle j'ai fini par haïr et mépriser les hommes. Avant de les mépriser et de les haïr, j'ai recueilli toutes les larmes de l'humanité dans mon cœur et enfermé toutes les peines du monde dans ma vaste synthèse mentale....

    ...

    Même l'esprit du grand Zarathoustra - qui est le véritable amant de la guerre et l'ami le plus sincère du guerrier - a dû être terriblement écœuré par cette guerre....

    Il a dû avoir la nausée, parce que je l'ai entendu crier : "Tu dois chercher ton propre ennemi, mener ta propre guerre, et pour tes propres idées !"

    Et si votre idée succombe, que votre droiture crie au triomphe.

    Mais, hélas ! la prédication héroïque du grand libérateur n'a rien donné !

    Le troupeau humain ne savait pas distinguer son propre ennemi ou mener sa propre guerre pour ses propres idées. (Le troupeau n'a pas d'idées en tête !)

    Et ne connaissant pas ses propres idées qu'il pourrait faire triompher, Abel est mort aux mains de Caïn une fois de plus.

    Il a été appelé à mourir, et il est parti, comme toujours. Alors !

    Sans savoir comment dire oui ou non ! Il se comporte comme un lâche, comme un robot, comme toujours.

    S'il avait au moins eu la capacité de dire le Oui de l'obéissance enthousiaste - s'il n'avait pas eu le pouvoir héroïque de prononcer le Non titanesque de la négation tragique - il aurait enfin montré qu'il croyait en la "cause" pour laquelle il est mort, la lutte...

    mais il ne savait pas comment dire oui ou non !

    Il est parti !

    Comme un lâche, comme toujours !

    Alors....

    Et quand il est parti, il est allé vers la mort.

    Il est allé vers la mort sans savoir pourquoi.

    Comme toujours !

    Et la mort n'a pas attendu....

    C'est arrivé !.....

    Il est venu et a dansé.

    Il a dansé et ri !

    Pendant cinq longues années....

    Il riait et dansait sur les tranchées boueuses des patries du monde entier.

    Une danse macabre !

    Oh, comme cette mort qui danse sans les ailes d'une idée sur le dos est stupide et vulgaire, comme elle est sauvage et brutale.

    Sans une idée violente qui casse et détruit.

    Sans une idée féconde qui génère et crée.

    Quelle chose stupide et horrible, mourir comme des lâches, sans savoir pourquoi.

    Nous l'avons vu - comme elle dansait - la mort.

    C'était une Mort noire, opaque, sans aucune transparence de la lumière.

    C'était une Mort sans ailes !.....

    Comme c'était laid et vulgaire.

    Comme sa danse était maladroite !

    Et comme il les a fauchés - en dansant - tous les superflus, ceux qui étaient plus nombreux !

    Ceux pour qui - dit le grand libérateur - l'État a été inventé.

    Mais, hélas, il n'a pas seulement fauché ces arbres....

    Oui ! La mort - pour venger l'Etat a fauché ceux qui n'étaient pas inutiles, ceux qui étaient nécessaires....

    Elle a aussi abattu ceux pour qui la vie était un poème profond où la douleur sublimée chantait un refrain ludique...

    Mais ceux qui n'étaient pas plus nombreux, ceux qui n'étaient pas superflus, ceux qui sont tombés en criant le Non titanesque rebelle et puissant : ils seront vengés.

    Nous les vengerons !

    Nous les vengerons parce qu'ils étaient nos frères, parce qu'ils sont morts avec des étoiles dans les yeux, parce qu'ils sont morts en buvant le soleil.

    Le soleil du rêve.

    Le soleil de la lutte.

    Le soleil de la vie.

    Le soleil de l'idée !

    IV

    La guerre !.....

    Qu'est-ce que la guerre a renouvelé ?

    Où est la transfiguration héroïque de l'esprit ?

    Où ont été accrochés les comprimés phosphorescents des nouvelles valeurs humaines ?

    Dans quel temple sacré les miraculeuses amphores d'or, contenant les cœurs flamboyants des génies créatifs et des héros dominants, que les partisans frénétiques de la grande guerre ont promis ?

    Où brille le soleil majestueux de la grande aube nouvelle ?

    Des fleuves de sang effrayants lavèrent tout le gazon du monde et parcoururent en hurlant tous les chemins de la terre.

    De terrifiants torrents de larmes ont fait résonner leurs lamentations déchirantes et angoissées à travers les tourbillons les plus sombres et les plus lointains de tous les continents du monde.

    Des montagnes d'os et de chair humains pourrissaient partout dans la boue, et pleuraient partout au soleil.

    Mais rien n'a changé - c'était inutile !

    Le ventre bourgeois vermifugé et vermifugé de satiété ! et celui du prolétarien hurlé de faim !

    Et assez !

    Si avec le Christ et le christianisme, l'esprit humain était suspendu dans le vide froid et vide de l'au-delà, avec Karl Marx et le socialisme, on le faisait descendre dans les intestins....

    Le rugissement qui retentit à travers le monde après la guerre, secouant l'humanité, n'était qu'un rugissement de ventre que le socialisme trahissait, éradiquait, étouffait, étranglait, étranglait, dès qu'il remarqua que ce rugissement avait commencé à prendre un peu la couleur d'un contenu idéal....

    Cette suprême lâcheté sans nom s'est épuisée, la réaction la plus noire, la plus sombre, la plus maléfique est née et a grandi énormément.

    C'était logique - naturel - fatal !

    C'était humain....

    V

    Notre temps - malgré des apparences vides et contraires - est déjà à quatre pattes sous les roues lourdes d'une nouvelle Histoire.

    La moralité bestiale de notre salaud de civilisation chrétienne-libérale-bourgeoise-plébéienne se tourne vers le coucher du soleil....

    Notre fausse organisation sociale s'effondre fatalement - inexorablement !

    Le phénomène fasciste en est la preuve la plus sûre et la plus incontestable.

    En Italie comme ailleurs...

    Pour le montrer, il suffirait de remonter le temps et de s'interroger sur l'histoire. Mais même cela n'est pas nécessaire ! - Le présent parle avec assez d'éloquence....

    Le fascisme n'est rien d'autre qu'un spasme cruel et convulsif d'une société en déclin qui se noie tragiquement dans le bourbier de ses mensonges.

    Parce qu'il - le fascisme - célèbre en effet ses bacchanales avec des bûchers enflammés et des orgies malveillantes de sang ; mais le crépitement ennuyeux de ses feux livides ne produit pas une seule étincelle de spiritualité innovatrice vivante ; en attendant, que le sang qui se répand soit transformé en vin, que nous - les précurseurs du temps - le recueillons silencieux dans des verres rouges de haine, pour le réserver aux enfants de la nuit et à la douleur dans la communion fatale des grands soulèvements.

    Nous prendrons nos frères par la main pour marcher ensemble et grimper ensemble vers de nouvelles aubes spirituelles, vers de nouvelles aurores de vie, vers de nouvelles conquêtes de pensée, vers de nouvelles fêtes de lumière ; de nouveaux midi solaires.

    Parce que nous sommes des amoureux de la lutte libératrice.

    Nous sommes les enfants de la douleur qui se lève et de la pensée qui crée.

    Nous sommes des vagabonds agités.

    Le plus audacieux dans tous les efforts ; le tentateur de toutes les épreuves.

    Et la vie est une "épreuve" ! Un tourment ! Un vol tragique. - Un moment fugace !

    VI

    Notre volonté est héroïque !

    Nous remuerons tout dans un tourbillon de haine au cœur du monde, et nous transmuterons tout en une tempête de l'abîme.

    Dans un ouragan des sommets.

    dans les cris de l'esprit.

    En hurlements de liberté !

    En célébrant le chant social, nous essaierons de réaliser pleinement la vie individuelle, du Moi libre et grand.

    Pour que la nuit ne triomphe plus.

    Pour que l'ombre ne s'enroule plus autour de nous.

    Pour que le feu incessant du soleil devienne éternel et perpétue sa fête de lumière sur terre et sur mer !

    Parce que nous sommes des rêveurs ardents de l'impossible, des conquérants dangereux des étoiles !

    VII

    Le fascisme - malgré des apparences vides et contraires - est quelque chose de bien trop éphémère et impuissant pour empêcher le cours libre et débridé de la pensée rebelle qui déborde et s'étend, éclate impétueusement au-delà de toutes les barrières, et s'étend furieusement au-delà de toute limite - comme une force puissante, animatrice, motrice - attirant derrière ses pas gigantesques l'action vigoureuse et titanesque du muscle humain dur.

    Le fascisme est impuissant, parce qu'il est une force brute.

    C'est de la matière sans esprit.

    C'est un corps sans esprit.

    C'est la nuit sans l'aube !

    Il - le fascisme - est l'autre visage du socialisme....

    Ce sont des miroirs sans lumière. Deux étoiles dépensées !

    Le socialisme est la force numérique - matérielle - qui, en agissant dans l'ombre d'un dogme, se résout et se dissout dans un misérable "non" spirituel qui le vide de toute résilience déchaînée, volontaire, héroïque et idéale. Le fascisme est un enfant épileptique du "non" spirituel qui est brutalisé en s'efforçant - en vain - de parvenir à un "oui" matériel vulgaire.

    Dans le domaine des valeurs morales, ils sont égaux. Le fascisme et le socialisme sont deux dignes frères. Même si vous appelez ce dernier Abel et que vous appelez le premier Caïn. Un rêve commun les unit. Et ce rêve s'appelle le Pouvoir.

    VIII

    Drapeaux noirs dans le vent
    taché de sang et de soleil
    Drapeaux noirs au soleil
    hurlement de gloire dans le vent

    Ce que la guerre n'a pas fait et ne peut pas faire, la révolution peut et doit le faire !

    Oh, des drapeaux noirs portés
    dans le poing rebelle d'un homme
    alors qu'il concentre intensément son regard
    au-delà du mensonge de la décision
    - voltigeant au soleil et au vent
    flottant au vent et au soleil
    La victoire sourit au loin !
    Au loin - au loin - au loin - au loin !
    Dans la gloire du soleil et du vent !

    IX

    Le fascisme et le socialisme sont des pansements de l'époque, des retardateurs de l'acte !

    Ce sont des fossiles cristallisés enragés que le dynamisme volontaire - avec lequel nous animons l'histoire au fil du temps - emportera dans la tombe commune de l'époque. - Parce que dans le domaine des valeurs spirituelles et éthiques, les deux ennemis sont les mêmes.

    Ce sont les deux faces d'une même médaille.

    Ils manquent tous les deux de la lumière de l'éternité !

    Seuls les grands vagabonds intellectuels - porteurs du drapeau noir - peuvent être le pivot lumineux animant de la révolution éternelle qui pousse le monde en avant.

    X

    Notre âme volontaire est multiforme....

    Le soleil palpitant et les tremblements des étoiles le traversent !

    Nous sommes des poètes rebelles et des philosophes de la destruction.

    Nous sommes des anarchistes.

    Iconoclastes !

    Individualistes,

    athées,

    nihilistes !

    Nous sommes les porteurs de drapeaux noirs.

    Nous marchons dans la nuit
    avec un soleil dans la tête,
    et avec deux immenses étoiles dorées
    qui brille dans nos yeux flamboyants !

    Nous marchons !.....

    Et dans le théâtre de l'humanité, notre place est à l'extrême gauche la plus extrême.

    XI

    Derrière le gigantesque nuage de tonnerre noir qui recouvre encore le ciel, un crépuscule rouge clignote.

    La tragique célébration de la chanson rouge de l'Evensong est proche.

    La dernière nuit noire deviendra rouge de sang.

    Avec du sang et du feu.

    Parce que le sang demande du sang.

    C'est une vieille histoire....

    Et alors nos enfants - les enfants de l'Aurore - doivent naître du sang et être forgés par le feu.

    Parce que de nouvelles idées individuelles doivent naître, plus virginales et plus belles, des grandes tragédies sociales, de l'agitation des nouveaux ouragans !

    Et ce n'est qu'à partir de la grande, ardente et sanglante catastrophe que naîtra l'Antichrist réel et profond de l'humanité et de la pensée. Le vrai enfant de la terre et du soleil capable de grimper sur les sommets et de sonder les abîmes.

    Parce que l'Antichrist est Aigle et Serpent.

    Il habite les sommets et les profondeurs.

    Il - l'esprit de l'homme nouveau - passera à travers les ruines fumantes de l'ancien monde détruit pour s'élever vers le magnifique mystère de l'aube vierge à venir.

    Beau et superbe - il se tiendra au seuil du nouveau matin saturé de la force sauvage et scintillante de la beauté surhumaine, en disant aux hommes réticents : En avant, en avant !

    Nous nous précipitons au-delà de tout système
    Nous nous précipitons au-delà de toutes les formes
    Nous volons vers la plus haute liberté
    Vers l'extrême ANARCHY !

    XII

    Nous - esprits libres - vagabonds de l'idée - athées de la solitude - démons du désert invisible.

    Nous, monstres lumineux de la nuit, nous sommes déjà allés sur les sommets.

    Nous marchons dans la nuit
    avec un soleil dans la tête,
    et avec deux immenses étoiles dorées
    qui brille dans nos yeux flamboyants !

    Et - avec nous - tout doit être conduit à sa plus haute conséquence.

    Même la haine.

    Même la violence.

    Même "crime" !

    Parce que la haine donne une force qui ose.

    La violence et le "crime" sont le génie qui détruit et la beauté qui crée.

    Et nous voulons oser.

    Détruire - renouveler - créer !

    Parce que tout ce qui est bas et vulgaire doit être brisé et détruit.

    Il ne restera que ce qui est grand.

    Parce que ce qui est grand appartient à la beauté.

    Et la vie devrait être belle.

    Même dans la tristesse.

    Même dans l'ouragan !.....

    XIII

    Nous avons tué le "devoir" de solidarité, afin que notre libre soif d'amour spontané et de parentalité volontaire acquière une valeur héroïque dans la vie.

    Nous avons tué la pitié parce que c'est une fausse émotion chrétienne et parce que nous voulons créer un égoïsme généreux noble et non reconnu.

    Nous avons étranglé de faux droits sociaux - créateur des humbles et lâches mendiants - pour que l'homme creuse son "moi" le plus profond et le plus secret pour trouver le pouvoir de l'Unique.

    Parce que nous le savons nous-mêmes.

    La vie est fatiguée d'avoir des amants rabougris.

    Parce que la terre est fatiguée d'être inutilement piétinée par d'énormes hordes de nains chrétiens stupides, qui chantent, prient et prient.

    Et enfin parce que nous en avons aussi assez de ces "frères" charognards qui sont incapables de paix ou de guerre. Inférieur en haine et en amour.

    Oui ! Nous sommes malades et fatigués !

    L'humanité doit être renouvelée.

    Nous avons besoin d'une chanson épique et barbare de sons de la vie nouvelle et vierge dans le monde entier.

    Nous sommes les transporteurs
    de torches flamboyantes.
    Nous sommes les kindlers
    de bûchers crépitants.
    Notre drapeau est noir.
    Notre route est l'infini.
    Et notre idéal le plus élevé
    c'est le sommet et l'abîme.

    Nous marchons !.....

    Nous marchons dans la nuit
    avec un soleil dans la tête,
    et avec deux immenses étoiles dorées
    qui brille dans nos yeux flamboyants !

    Nous marchons sur....

    Et si notre rêve est une illusion ?

    Et si nos luttes sont inutiles et vaines ? Et si le renouvellement de l'humanité est impossible à réaliser ?

    Ah, non ! Nous continuerons quand même.

    Pour notre propre dignité.

    Pour l'amour de nos idées.

    Pour la liberté de nos consciences.

    Pour la passion de notre esprit.

    Pour la nécessité de notre vie.

    Mieux vaut mourir en héros dans un effort de libération et d'élévation de soi que de végéter en lâches impuissants dans cette réalité répugnante.

    Oh drapeaux noirs,
    ô trophées noirs,
    emblèmes et symboles
    de révolte éternelle.

    Toi qui es la preuve sanglante de toute audace humaine :

    Vous qui êtes les destructeurs de tous les préjugés :

    Vous qui êtes les seuls vrais ennemis de toute honte humaine - de tout mensonge sinistre !

    Toi qui chantes la révolte éternelle, trempée de douleur et de sang !

    Je le serre dans mon poing fort
    et au milieu d'orages venteux
    Je l'élève dans la gloire du soleil.
    Dans la gloire du soleil et du vent....
    Du vent, du soleil et de la lumière.


    1922.
     
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