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PARIAPUNK (1986-1988, France)

Discussion dans 'Archive' créé par Ungovernable, 15 Juin 2007.

  1. Nous nous sommes associés pour créer PARIAPUNK début 86.

    * Norb's : batterie
    * Corinne : bass + vocals
    * Martial : vocals
    * Fred : guitar

    Nous avons splitté en janvier 88 à cause d'une mésentente entre les personnes qui composent le groupe. Nous avons quand mame déscidé de travailler une dernière fois en commun (paroles et musiques ont toujours été fait en commun) pour ce disque. Il va de soi que le split du groupe ne signifie pas l'abandon de nos idees.

    Le groupe étant dissout, il est inutile d'envoyer des interviews ; toutefois, vous pouvez ecrire au contact du groupe ou alors vous pouvez nous contacter directement individuellement (dans ce dernier cas, toute correspondence n'engagera que son auteur).


    Corinne Monnet
    (contact du groupe)
    III av. B. Buyer
    69005 Lyon
    France Frédéric Guyard
    57 rue E. Zola
    69190 St-Fons
    France

    Frédéric Guyard
    57 rue E. Zola
    69190 St-Fons
    France





    Nous, les individu(e)s qui formions le groupe PARIAPUNK avions envie d'enrichir ce disque par un texte où seraient mêlées nos idées et nos différences en tant qu'individu(e)s propres. Les mots et les illustrations assemblés à l'intérieur de la pochette de ce disque nous sont apparus comme un support intéressant au niveau visuel pour la concision et la clarté de nos pensées et de notre révolte. Ce présent texte est très important puisqu'il complète la pochette intérieure en approfondissant et en affinant le message qui y est exprimé.

    Nous avons décidé de monter un groupe parce qu'idéologiquement, nous ne nous reconnaissions dans aucune pensée existante ; nous avions et avons bien sûr des affinités avec des personnes ou des groupes de personnes mais nous n'étions et ne sommes pas d'accord avec certains aspects de leur(s) pensée(s). Nous avons commencé à jouer pour exprimer nos différences d'avec eux et surtout pour faire connaître nos idées. Au niveau musical, nous voulions tous faire du Hard-Core mais n'étant pas musiciens, nous avons composé selon nos possibilités.

    D'autre part, pour la démarche idéologique, nous nous sentions tous très proches de "ni dieu ni maitre" parce que cela exprime le refus total de toute autorité et de toute soumission. Il va sans dire que le sens que nous lui donnons n'est pas restrictif, c'est-à-dire que nous n'acceptons pas les dieux et les maitres, que ce soit nous qui les subissions ou autrui. Depuis quelques mois Norb's doute quant à une existence divine ; mais si ce doute se traduisait par une affirmation, cela ne signifierait nullement qu'il essayerait d'imposer sa croyance ou qu'il accorderait du crédit à une quelconque religion.

    Pour nous, "ni dieu ni maitre" n'est ni un slogan, ni qu'un concept cérébral ; nous essayons au maximum de lui faire prendre vie dans notre quotidien, même si nous savons pertinemment qu'il est impossible de le vivre pleinement. Si une idée n'est pas appliquée sur la réalité, on peut se demander à juste titre ce qu' elle vaut. Même s'il est parfois difficile, de par la société et l'éducation que l'on a reçue, de mettre en accord ses actes avec sa pensée, nous pensons toutefois qu'il y a une multitude d'actes qui peuvent être réalisés. Tout acte a son importance.

    Nous sommes contre toutes les formes de pouvoir, qu'il soit sexuel, social, culturel, ethnique, naturel ou politique. Selon nos moyens et nos possibilités, nous essayons de lutter en ne perpétuant pas le pouvoir. Celui-ci ne se manifeste pas seulement au travers des forces d'oppression (armées, gouvernements, etc...) : il est autour de nous mais aussi en nous. Nous ne comprenons pas les gens qui réduisent les problèmes de pouvoir et de soumission en montrant du doigt une élite stéréotypée (comme par exemple les bourgeois ou les capitalistes) niant ainsi l'intégralité et la complex ité de l'innacceptable. Pour changer la société, nous pensons qu'il faut d'abord que les individu(e)s se changent eux-mêmes. Ce n'est pas en changeant de gouvernement ou en édictant des réformes que les Hommes éradiqueront le pouvoir. Il parait évident que ceux et celles qui se complaisent dans les sociétés actuelles n'ont aucune envie de se changer. Mais est-ce une raison pour se nier soi-même et accepter ce qui nous révolte ? Certainement pas. Quand on est différent, cela doit pouvoir se voir. Attendre que les autres changent pour se changer soi-même, c'est se déresponsabiliser. Ne comptons pas sur les autres pour faire ce que nous pouvons faire nous-mêmes ! S'il est vrai que nous ne pourrons jamais vivre pleinement nos idées parce que nous, et d'autres que nous subissent et subiront toujours le pouvoir et tout ce qu'il représente, ne tombons pas dans la facilité qu'offre le fatalisme. Les actes qui peuvent nous rapprocher du respect, de la tolérance et de l'égalité sont une alternative à notre souffrance.

    Durant toute la première partie du texte, nous avons essentiellement parlé du pouvoir et de la soumission au niveau humain (c'est-à-dire des rapports entre les humains), même si par quelques phrases nous laissions entrevoir cette présente deuxième partie. En effet, si les problèmes au niveau des humains nous affectent particulièrement, il en est de même pour tout ce qui concerne les bases et les origines du pouvoir. Les êtres humains composent une espèce comme des millions d'autres : elle vit, se nourrit, croit, souffre et fait souffrir, Nous ne nions pas les différences qui subsistent entre celles-ci et évidemment celles qui existent entre l'humanité et la faune ou la flore. Mais les différences n'ont jamais été synonymes d'infériorité ou de supériorité ; ceux qui les interprètent comme tels sont intimement impliqués dans le pouvoir.

    Il est des manifestations du pouvoir qui, par leur caractère immuable, aliènent toute possibilité de changement ; l'on ne peut tout au plus que les atténuer. Nous sommes radicalement opposés à la maxime "abstiens-toi et supportes", nous ne nous contentons pas de remettre en cause toutes les choses qui peuvent être changées - c'est-à-dire toutes les formes de pouvoir qui pourraient être éliminées par la volonté individuelle ou collective (sexisme, racisme, nationalisme, etc ... ) -. Ces changements sont du domaine du possible, l'humanité est apte à les assumer de par ses capacités potentielles... même si cela semble très peu réaliste lorsque l'on constate la réalité les Hommes.

    A l'origine de la vie, le pouvoir ; les règles qui régissent les espèces vivantes basées sur la hiérarchisation, la souffrance et le meurtre ne sont que pouvoir. Dans ce que l'on pourrait appeler la Nature, chaque chose, vivante ou non, a un rôle précis et a un rang. Les actes fondamentaux de la vie que toutes les espèces vivantes ont en commun (manger, boire, etc...) sont non seulement une obligation, parce que l'on ne peut y échapper, mais en plus ils signifient la des- truction d'êtres vivants. La vie est source d'une infinie souffrance.

    Mais malgré toutes ces évidences, beaucoup d'individus ne feront pas le pas de critiquer la vie. Comme la procréation, la vie est un tabou, une valeur refuge, une exception à la critique. Malgré toute la souffrance issue du pouvoir que la vie représente, elle ne sera jamais remise en cause, même par ceux qui pourraient se rendre compte par eux-mêmes que leur(s) raison(s) de vivre ne sont en fait que de bonnes raisons de mourir. L'acharnement à trouver des raisons de vivre aussi petites soient-elles, est la meilleure manière de dire que la vie ne vaut pas la peine d'être vé"cue. Même s' ils s'accordent à dire de temps en temps que la vie n' est pas rose, ils ne voudront jamais faire face à leur "condition" parce que guidés par leur vil instinct de conservation au détriment des évidences et de la raison.

    Libre aux gens de supporter, d'accepter, de perpétuer ou de déifier la vie et la Nature et tout ce qu' elles représentent, libre aux gens d'accepter le pouvoir...

    Il va sans dire que puisque Corinne, Fred et Martial ne se sont pas encore décidé(e)s à mourir, ils et elle vivent dans la contradiction. Norb's trouve que la vie est pleine de contraintes, mais toutefois il estime qu'il y a une multitude de satisfactions dans la vie qui valent la peine d'être vécues.




    Juste un mot sur les actes. Nous parlerons essentiellement des actes individuels puisque les actes collectifs comme 1es revues, 1es structures autogérées , 1es manifs, 1es actions di rectes (au véritable sens), etc... dependent pour leurs réalisations des personnes, des situations , des moyens financiers, etc...

    Si nous en avons la volonté, les actes qui suivent peuvent devenir réalités. Il est tout à fait possible de respecter autrui en l'écoutant déjà, en tenant compte de son individualité propre et en n'interprétant pas ses différences (physiques et/ou mentales) cornme de I'infériorité cornme le font certains envers les handicapes, les enfants, les femmes (ou les hommes), les vieux, ceux qui ont une couleur de peau ou une culture différente, ceux qui n'ont pas pu ou voulu développer leur savoir, ceux qui n'ont pas un physique dit "agreable", ceux qui ont de la difficulté à communiquer ou qui ne le veulent pas, ceux qui vivent d'une façon différente, etc...

    IL EST TOUT AUSSI POSSIBLE DE NE PAS CAUTIONNER / PERPETUER LE GASPILLAGE, au moins par respect pour ceux qui meurent de faim, LE PROFIT parce qu'il aliène toute solidarité et échange ainsi que tout respect d'autrui, LA VIOLENCE parce que c'est la forme la plus grande d'intolérance, LES DICTATURES par l'affaiblissement des régimes, issu d'un boycottage des produits et des services, L'ECOLE ACTUELLE parce que sa pédagogie qui passe par l'abrutissement et les frustrations conduit a 1'insertion dans la société avec toutes ses conséquences ; nous ne sommes pas contre le savoir mais contre la façon dont il est enseigné : il a été tenté et il peut être tenté des expériences pour le dispenser differemment, L'ARMEE : dans certains pays, le service militaire n'est pas obligatoire, dans quelques autres, il y a des "alternatives" comme 1 'objection de conscience, mais dans la majorité des pays, l'insoumission est le seul moyen de ne pas accepter ce que représente l'armée, LA SURCONSOMMATION parce que c'est un gaspillage qui représente un manque ailleurs et qu'elle ne correspond pas à des besoins réels ; il est faisable d'adapter sa consommation à ses besoins, LA DESTRUCTION DE L'ENVIRONNEMENT parce que les êtres vivants qui composent la nature sont des fins en soi ; lutter contre le nucléaire, ne pas utiliser des produits sous pression parce qu'ils dégradent la couche d'ozone, se servir plutôt de brumisateurs, faire attention au degré de biodégradabilité des lessives et autres produits polluants, ne pas jeter les piles à cause du mercure, utiliser du papier recyclé et tout autre objet permettant de ne pas accentuer la destruction de la flore et de la faune, etc..., L'ASSERVISSEMENT ET LE MEURTRE DES ANIMAUX en n'achetant pas de produits nécessitant la mort ou la souffrance d'animaux tels la viande, le poisson, le cuir, la fourrure, l'ivoire, les produits cosmétiques ou pharmaceutiques testés sur animaux ou contenant des substances animales, les oeufs et le lait produite en élevage intensif ; en boycottant les lieux où les animaux sont détenus en captivité ; en luttant contre la vivisection ; en étant végétalien, végétarien ou au moins en ne gaspillant pas de viande et de poisson ; en ne pratiquant ni la pêche, ni la chasse ; en achetant des produits cosmétiques / hygiéniques non testés sur animaux et ne contenant pas de substance(s) animale(s), fourrures synthétiques, etc... Dans le groupe, seul(e)s Corinne et Martial sont végétariens et agissent pour ne pas perpétuer l'exploitation humaine envers les animaux, Norb's et Fred ayant la démarche de ne pas gaspiller.

    Il existe bien sûr beaucoup d'autres domaines où des actions peuvent être menées ; le quotidien est une mine d'actes !
     
  2. UnseeN-JP
    Offline

    UnseeN-JP Membre du forum

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    Août 2007
    super comme groupe