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Religion notion de pardon : ni bien, ni mal, surtout pas religieux

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Maxou, 6 Novembre 2011.

  1. Maxou
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    Maxou chercheur Membre actif

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    Oct 2011
  2. libertaire, auto-gestionnaire, individualiste, progressite
    Habituellement , on associe le pardon à "dieu", donc à la religion ; on peut être tenté de ce fait, de rejeter la notion de pardon. Pourtant, fondamentalement, le pardon n'a rien à voir avec la religion. Il consiste essentiellement à sortir d'un cercle vicieux.

    Ce cercle vicieux contient 3 éléments : le sentiment de culpabilité, la peur de la punition et la réaction agressive. Les 3 se renforcent mutuellement, d'où le cercle vicieux. Comment les 3 s'enchaînent ? Le sentiment de culpabilité correspond à l'idée qu'il faille punir d'une certaine façon, c'est le principe de rétribution selon lequel si on fait des choses positives on est récompensé, si on fait des choses négatives, on est punit. Si on applique ce principe, la culpabilité éveille une punition et entraîne une peur de la punition. Cette peur, on peut très bien ne pas y réagir, mais si on y réagit, on a tendance à être agressif ou bien à fuir. Si on fuit, ça peut avoir des conséquences négatives, mais c'est l'agressivité qui a surtout des conséquences. On va considérer qu'être agressif c'est mal, et on va se juger. Et le jugement fait appliquer une étiquette bien ou mal. Il donne une étiquette négative à l'agressivité lorsqu'on a évalué ses propres actions. Cela fait se sentir coupable (culpabilité) et le cercle vicieux est mis en place.

    Comment sortir de ce cercle vicieux ? Dans chaque élément (le sentiment de culpabilité, la peur de la punition et la réaction agressive), on peut choisir une voie qui permette de ne pas continuer le cercle vicieux.

    Tout d'abord, le sentiment de culpabilité peut être relativisé. Il suffit de le comparer avec d'autres culpabilités éventuelles pour voir que, finalement, ce n'est pas si pire ; ou bien de voir qu'il n'y a pas de conséquences négatives, car on peut se sentir coupable même s'il n'y a pas de conséquences négatives. S'il n'y a pas de conséquences négatives, il n'y a pas de rétribution, donc on ne passe pas à la punition.

    Supposons qu'il y a quelques conséquences négatives ; on n'est pas obligé de les punir. On peut seulement en prendre conscience, et si les conséquences sont minimes, quelle idée de les punir ! ça ne fait que rajouter un problème supplémentaire. Si les conséquences sont négatives de manière importante, il y a d'autres alternatives que de punir ; on peut réparer ou compenser les conséquences négatives. De toute façon, la punition n'est pas une bonne méthode pédagogique ! Donc, la rétribution n'entraîne pas la punition, ce qui permet de sortir du cercle vicieux.

    Ensuite, il y a la peur de la punition. C'est s'il y a une punition possible, éventuelle, imaginaire. On peut relativiser cette peur, en relativisant la capacité de punition. Car si on imagine qu'une personne veuille nous punir, on va imaginer les moyens concrets que cette personne a ; si elle n'a aucun moyen de le faire, on a aucune raison d'avoir peur de cette personne. D'une façon générale, on a tendance à exagérer la capacité de punition des autres. Si on a conscience de cette exagération, on diminue la peur de la punition, et l'on peut sortir du cercle vicieux.

    Il y a la réactivité : on a tendance à réagir quand on a peur de quelque chose, car on ne veut rien subir. En fait, si le danger n'est pas très important, on peut très bien ne pas réagir, rester calme, et ça évite d'aller plus loin.

    Enfin, il y a la réaction agressive. Si elle existe, on peut la détourner : faire su sport ou être agressif seulement mentalement, envers de personnes lointaines ou envers des concepts que l'on déteste. On peut détourner l'agressivité de plusieurs façons pour qu'elle n'ait pas de conséquences. De ce fait, on sort du cercle vicieux.

    Si une certaine agressivité s'exprime cependant, ça peut être simplement verbalement. On aura tendance à juger en bien ou en mal. Mais pourquoi juger quelqu'un qui réagit agressivement, alors qu'il ne fait que réagir parce qu'il a peur ? ça n'a pas de sens. Donc on peut ne pas juger la personne, et ne pas se juger soi-même ; donc, ne pas évaluer en bien ou en mal ce qu'on fait, mais plutôt essayer de le comprendre. De ce fait, on ne rejoint pas la culpabilité. Il est donc impossible de se laisser ré-enfermer dans le cercle vicieux.

    Les concepts bourgeois et religieux ne sont pas pour les hommes libres.
     
  3. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  4. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je suis d'accord avec ton texte d'un point de vue philosophique mais il faut quand même relativiser. Je pense qu'il peut être compléter.
    Notamment parce que si on suit au pied de la lettre ce qui est dit on oublie toute révolte contre l'autorité. Elle peut t'oppresser de part son existence même et toi tu lui pardonnes, tu n'exprimes pas ton agressivité (alors que fondamentalement celle-ci est contre le principe de domination et non pas sur son représentant, le tyran, le président...).
    L'abandon de la violence comme réponse n'est donc souhaitable que dans le cas d'une "société" égalitaire, où il n'y a pas de violence, ni d'oppression institutionnalisée. (Je parle de violence émanant de l'individu, même si dans le sens inverse ça peut aussi poser problème, l'oppression est toujours présente mais les "crimes" ne sont pas punis. La violence grimperait en flèche et pas forcément contre les bonnes cibles.).
     
  5. Maxou
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    Maxou chercheur Membre actif

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    Oct 2011
  6. libertaire, auto-gestionnaire, individualiste, progressite
    Je parlais, oui, tu l'as bien vu, dans le contexte d'une société égalitaire, mais pas pour annihiler toute idée de combat.

    La non-agressivité (pour prendre cet élément) n'est pas le monopole des discours purement religieux ; du reste, je voulais montrer que la notion de pardon n'est pas la spécificité des "bien-pensants" de tous poils, et qu'elle peut être incluse dans un contexte de pensée libertaire.
     
  7. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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    Jan 2009
    France
  8. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    J'aurais du mal à prendre au sérieux quelqu'un qui se dit libertaire mais pour la peine de mort de toutes façons...
     
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