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  1. Pour consulter le Webzine : https://www.libertaire.net/articles

Luttes ouvrières L'importance de boycotter le coton d'Uzbekistan (texte de Ni-dieu-ni-maitre.com)

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 22 Septembre 2017.

  1. Via le blog NDNM: Pourquoi boycottons-nous le coton d’Ouzbékistan?

    Nos t-shirts sont fabriqués à base de coton issu du commerce équitable
    Le coton utilisé par nos fabricants est cultivé éthiquement aux États-Unis, y compris même pour nos t-shirts standards et nos produits importés. Les producteurs de coton des États-Unis sont tenus de se conformer aux lois et réglementations strictes du Code du travail des États-Unis et celles-ci sont probablement les plus strictes dans l'industrie du coton. Le coton américain est réglementé en tant que culture alimentaire, ainsi les conditions de santé et de sécurité au travail reflètent celles de la grande majorité des aliments locaux que nous retrouvons sur nos tables.
    Cliquez ici pour en savoir plus sur le coton utilisé et les conditions de travail



    Des pratiques s’apparentant à de l'esclavage sont imposées dans les champs de coton de l'Ouzbékistan
    Chaque année, le gouvernement de l'Ouzbékistan, l'un des plus grands exportateurs de coton au monde, oblige plus de 1 million de citoyens et citoyennes ouzbeks à quitter leurs emplois réguliers pour aller récolter du coton pendant des semaines dans des conditions pénibles et dangereuses. Plusieurs personnes sont même mortes dans des champs, dû à la chaleur extrême ou des accidents de travail. Selon plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, ces pratiques s'apparentent à de l'esclavage.

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    Depuis des décennies, le gouvernement de l'Ouzbékistan, sous le président Islam Karimov, force des adultes et des enfants de moins de 10 ans à récolter du coton dans des conditions inhumaines. Les travaux forcés se répètent chaque année pendant la saison de récolte. Les autorités locales ordonnent aux instituteurs de fermer les écoles et imposent des quotas de productivité à respecter dans les champs de coton. Des employés du gouvernement se chargent de faire respecter les quotas de production de coton dans les champs. Le gouvernement ouzbek combine ces ordres avec des menaces, ayant prouvé maintes fois sa capacité à persécuter, emprisonner et torturer les activistes ouzbeks qui cherchent à dénoncer la situation. En date de ce jour, le gouvernement d'Ouzbékistan refuse toujours de résoudre le problème du travail forcé.

    Le système de travail forcé orchestré par le gouvernement d'Ouzbékistan viole les droits de l'homme, prend en otage les citoyens ouzbeks et condamne les générations futures à un cycle de pauvreté. Seule la haute hiérarchie du régime corrompu, en place depuis plus de 30 ans, profite des bénéfices de ce stratagème mafieux grâce aux exportations massives de coton. Nous nous joignons aux citoyens et citoyennes ouzbeks en endossant l'Appel au Boycott du Coton d'Ouzbékistan lancé par des victimes de la persécution gouvernementale.



    Notre engagement contre le travail forcé en Ouzbékistan
    Nous endossons la coalition du Responsible Sourcing Network contre le travail forcé en Ouzbékistan:

    Nous veillons à ce que nos fabricants s'opposent à l'utilisation du travail forcé dans la chaîne de production de nos vêtements. Nous sommes conscient des rapports documentant l'utilisation systémique du travail forcé dans la récolte de coton en Ouzbékistan. Nous collaborons avec une coalition internationale pour sensibiliser à cette problématique très sérieuse et nous luttons pour l'abolition de toutes formes de travail forcé.

    En tant que signataires de cette coalition, nous affirmons notre ferme opposition à l'utilisation du travail forcé dans la récolte du coton en Ouzbékistan. Nous nous engageons à ne pas utiliser de coton ouzbek pour la fabrication de l'un de nos produits jusqu'à ce que le gouvernement de l'Ouzbékistan met fin à la pratique du travail forcé. Nous maintenons cette position jusqu'à ce que l'élimination de cette pratique soit vérifiée de manière indépendante par l'Organisation internationale du Travail. [1] [2]

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    La grande majorité du coton utilisé par nos fabricants est produit aux États-Unis. Malgré tout, notre partenaire demande à tous ses fournisseurs de confirmer, par l’entremise d’une déclaration signée, qu’ils n’utilisent pas ou ne se procurent pas des fibres de coton provenant de l’Ouzbékistan.

    En 2013, notre fournisseur a réalisé une évaluation de la traçabilité du coton dans la chaîne de production afin de s’assurer que le coton, le fil de coton ou les produits fournis ne contiennent pas de coton provenant de l’Ouzbékistan. Les fournisseurs qui ont été inclus dans cette évaluation ont été choisis en fonction de nombreux facteurs de risque, incluant leur proximité à l’Ouzbékistan et la quantité de fil de coton achetée par le fabricant ou par les sous-traitants qui fabriquent les vêtements. Ces évaluations sont effectuées par une tierce partie depuis 2014.

    Pour en apprendre plus à propos de notre coton et nos normes éthiques, veuillez vous référer à l'article suivant:
    Normes éthiques : Code de conduite des fabricants et conditions de travail


    Sources: [1] - [2] - [3]



    Le travail forcé pour la production de coton en l’Ouzbékistan
    Chaque année, le gouvernement de l'Ouzbékistan mobilise de force un million de citoyens pour cultiver et récolter du coton. Le gouvernement ouzbek oblige les agriculteurs à cultiver du coton et à livrer des quotas de production sous peine de pénalités, y compris la saisie du terrain, des accusations criminelles et des amendes.



    • L'Ouzbékistan est l'un des plus grands exportateurs de coton au monde, et le gouvernement d'Ouzbékistan utilise l'un des plus grands systèmes de travail forcé orchestrés par l'État pour le produire.
    • Le travail forcé et le travail des enfants dans le secteur cotonnier de l'Ouzbékistan est unique au monde: c'est un système contrôlé par l'État, sous la direction d'un président au pouvoir depuis la fin de l'Union soviétique, qui viole les droits fondamentaux de millions d'ouzbeks citoyens chaque année.
    • La cueillette de coton est un travail dangereux. Chaque année, le système de travail forcé de la production de coton a coûté la vie à plusieurs citoyens ouzbeks. Les personnes forcées de récolter du coton sont exposées à des produits chimiques inconnus dans les champs et sont logées dans des logements insalubres manquant d'eau potable.
    • Des citoyens et des réfugiés politiques ouzbeks ont lancé un appel au boycottage du textile ouzbek et les compagnies qui l'utilisent. "Nous, les soussignés citoyens de l'Ouzbékistan, appelons à un boycottage international du textile et des entreprises ouzbek qui l'utilisent. Pour le textile ouzbek, on produit du coton récolté à l'aide de travaux forcés d'enfants et d'adultes. Les investisseurs étrangers et les partenaires des entreprises textiles ouzbek doivent se conformer avec les normes internationales des droits de l'homme et pressez le gouvernement ouzbek pour respecter les droits de l'homme. Seul le suivi indépendant par l'Organisation internationale du Travail peut confirmer que l'Ouzbékistan cesse la pratique du travail forcé. Nous appelons à un boycott."
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    • Jusqu'à tout récemment, le gouvernement a mobilisé des écoliers âgés de 11 à 15 ans à grande échelle pour récolter du coton, laissant les écoles dans une grande partie du pays complètement fermés pendant la saison de récolte, alors que des élèves de la cinquième année et des enseignants de tous les niveaux travaillaient dans les champs. En raison de la pression soutenue des organisations locales et internationales ainsi que des gouvernements étrangers pendant de nombreuses années, en 2012, le gouvernement ouzbek a commencé à déplacer la démographie de ses politiques du travail forcé. À partir de la récolte de 2012, le gouvernement d'Ouzbékistan a adopté une politique visant à ne pas mobiliser les enfants de moins de 16 ans à grande échelle. En 2013, le gouvernement l'a étendu aux étudiants de première année qui ont généralement 16 ans, mais ont poursuivi la mobilisation de masse des étudiants de deuxième et troisième année. En 2014, seuls les étudiants de troisième année ont été mobilisés à grande échelle, y compris, dans de nombreux cas, de 17 ans. Des milliers d'enfants ont encore été envoyés dans les champs dans au moins trois régions en 2014, où les responsables locaux les ont mobilisés afin d'éviter des sanctions rigoureuses pour ne pas atteindre les objectifs de production.
    • En 2015 et 2016, le gouvernement de l'Ouzbékistan a obligé plus d'un million de personnes, y compris les étudiants, les enseignants, les médecins, les infirmières et les employés des agences gouvernementales et des entreprises privées dans les champs de coton, contre leur volonté et sous peine de pénalité, en particulier en perdant leurs emplois.
    • Le gouvernement de l'Ouzbékistan a augmenté le recours au travail forcé des adultes, apparemment pour compenser moins d'enfants. La mobilisation massive des enseignants, des médecins, des infirmières et d'autres adultes à la récolte de coton a dégradé les services d'éducation et de santé. Cela a également entraîné une extorsion répandue d'individus et d'entreprises, les responsables demandant des contributions aux particuliers et aux entreprises, y compris les entreprises multinationales.
    • Les bénéfices du secteur du coton ouzbek n'enrichissent que le cercle intérieur du gouvernement ouzbek. Les agriculteurs ouzbeks sont forcés de respecter les quotas de coton établis par l'État et de vendre leur récolte au gouvernement pour des prix dérisoires artificiellement bas. Le système piège les agriculteurs dans la pauvreté, et l'État bénéficie des exportations de coton partout dans le monde. Les bénéfices disparaissent dans un fonds secret auquel seuls les fonctionnaires de haut niveau ont accès, connus sous le nom de Selkhozfond.
    • Le coton se retrouve dans les chaînes d'approvisionnement de marques et de vêtements puis finalement chez les consommateurs, même si les citoyens de l'Ouzbékistan ont appelé à un boycott international du coton en Ouzbékistan et plus de 260 marques mondiales se sont engagées à boycotter tant que le travail forcé et le travail des enfants se poursuit.
    • Le gouvernement de l'Ouzbékistan harcèle, persécute et exile les citoyens ouzbeks qui appellent à la reconnaissance des droits de l'homme, violent leurs droits de l'homme et refusent les libertés d'expression et la liberté de presse.
    • Le système du travail forcé du gouvernement ouzbek viole les droits de l'homme des citoyens ouzbeks et condamne les générations futures à un cycle de pauvreté. La pratique viole les lois du travail ouzbek et les conventions internationales fondamentales du travail et des droits de l'homme ratifiés par le gouvernement ouzbek, y compris la Convention internationale sur le travail forcé de l'abolition du travail forcé (n ° 105), la Convention internationale sur les droits civils et politiques (article 8), le Protocole Prévenir, réprimer et punir la traite des personnes (Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, également appelé «Protocole de Palerme») et la Déclaration universelle des droits de l'homme (article 23).


    Le coton et l'économie ouzbek
    • L'Ouzbékistan est le cinquième exportateur de coton, la part estimée des exportations est de 6,5% du marché mondial du coton.
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    • Les plus grands importateurs de coton ouzbek, dans l'ordre: Chine, Bangladesh, Turquie, Russie et Union européenne. Le coton ouzbek, principalement, est utilisé pour l'habillement et les articles ménagers.
    • À l'heure actuelle, on estime que le coton génère plus de 1 milliard de dollars US en recettes d'exportation pour le gouvernement ouzbek. Les bénéfices disparaissent dans un fonds extra-budgétaire au ministère des Finances auquel seuls les hauts fonctionnaires ont accès. Pendant ce temps, les agriculteurs et les citoyens obligés de récolter du coton ont des dettes pour s'acquitter de leurs quotas attribués et payer des pénalités.
    • Le gouvernement ouzbek possède toutes les terres et contrôle monopolistique sur les produits agricoles, les achats et les ventes de coton. Il impose des quotas de production annuels aux agriculteurs et applique des contingents coercitifs, y compris la confiscation de biens, pour les appliquer. Le gouvernement exerce cette contrainte contre les agriculteurs via le système financier utilisé pour le secteur du coton, les menaces de violence physique et les frais juridiques.
    • Le gouvernement ouzbek est le seul acheteur légal de coton. Il définit le prix d'achat du coton acheté auprès des agriculteurs au-dessous de son propre calcul des coûts de production. Les agriculteurs subissent des dettes afin de respecter leurs quotas de production de coton et ne peuvent donc pas sortie de la pauvreté ni investir dans de bonnes pratiques agricoles.
    • Le contrôle gouvernemental de l'industrie du coton est un héritage de l'ère soviétique. Malgré la rupture de l'URSS en 1991 et la restructuration des pratiques collectivistes dans les fermes privées, un système d'économie de commandement continue d'exister aujourd'hui.
    • Beaucoup de citoyens ouzbeks (7% de la population totale selon les estimations de la Banque mondiale) émigrent en Russie, au Kazakhstan, aux Émirats arabes unis, en Turquie, en Corée du Sud et en Europe à la recherche d'un travail décent.
    • L'Organisation internationale des migrations a estimé qu'un quart de la population adulte de l'Ouzbékistan sont des travailleurs migrants, travaillant à l'étranger en raison du manque de possibilités d'emploi local.


    Travail forcé des enfants
    Pendant les vingt premières années de l'histoire indépendante de l'Ouzbékistan, le gouvernement a mis fin aux écoles pendant trois mois chaque année et a envoyé plus d'un million d'enfants pour ramasser du coton lors de la récolte annuelle.

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    • Après une décennie de pressions internationales, lors de la récolte de coton de 2014, le gouvernement ouzbek a cessé de forcer les enfants à récolter du coton. Ce changement de politique a entraîné la suppression de plus d'un millier d'enfants du travail forcé et a démontré la capacité du gouvernement ouzbek de mettre fin unilatéralement le travail forcé et infantile orchestré par l'État dans le secteur du coton.
    • 2014 a été la première récolte qui n'a pas inclus la mobilisation de masse des enfants. Cependant, des milliers d'enfants ont été envoyés dans les champs d'au moins trois régions en 2014, où les responsables locaux les ont mobilisés afin d'éviter des sanctions rigoureuses pour ne pas respecter les objectifs de production.
    • Les étudiants de troisième année, dont environ 8% ont moins de 18 ans, ont été mobilisés à travers le pays, ce qui équivaut à des dizaines de milliers de jeunes de 17 ans dans les champs.
    • Les rapports suggèrent que la mobilisation de masse des enfants n'a pas eu lieu au cours de la récolte de 2015. Malheureusement, le gouvernement n'a pas modifié les politiques qui ont permis de continuer, bien que réduit, l'utilisation du travail des enfants dans les champs de coton. En 2015, le gouvernement central a continué à ordonner aux fonctionnaires locaux de remplir leur part du plan national de production de coton sous la menace de sanctions, y compris le licenciement. Dans certains cas, cela a conduit les autorités locales à mobiliser le travail des enfants plutôt que de ne pas respecter leurs quotas.
    • En 2015, le gouvernement ouzbek a de nouveau mobilisé les étudiants du troisième cycle de l'enseignement secondaire, sans exempter les étudiants de moins de 18 ans, l'âge légal du travail du coton. Les fonctionnaires ont continué à obliger les adultes à respecter les quotas de travail assignés par l'État dans les champs de coton, ce qui a forcé les enfants à aider leurs parents à remplir leurs quotas et à échapper à la peine.


    Travail forcé pour adultes
    Chaque année, les travaux forcés sont imposés à un million de citoyens ouzbek

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    • Le gouvernement ouzbek a toujours forcé les adultes à récolter du coton lors de la récolte annuelle et à augmenter le recours au travail forcé des adultes lorsqu'il réduit l'utilisation du travail forcé des enfants.
    • Les étudiants universitaires, les employés du gouvernement, les hommes d'affaires du secteur privé et les résidents à faible revenu sont obligés de signer des documents «volontaires» et de récolter le coton sous la menace de perdre leurs études, leurs moyens de subsistance ou de leurs prestations sociales.
    • En outre, la mobilisation de masse des travailleurs de l'éducation et de la santé crée une pénurie de prestataires de services essentiels.
    • Les entreprises privées sont également invitées à contribuer à la récolte. Décrit par le gouvernement comme des actions «volontaires», les entreprises privées font face à des amendes fiscales s'ils désobéissent.


    Violations des droits humains

    Le gouvernement ouzbek emprisonne, arrête, attaque et intimide les citoyens qui tentent de signaler le travail forcé. Il élimine également l'opposition politique; réprime les droits civils; contrôle les organisations de la société civile enregistrées; limite la liberté de mouvement; censure l'internet, le téléphone et d'autres médias; et utilise la détention et la violence pour freiner la surveillance des droits de l'homme.

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    • En tant qu'éléments essentiels de son système coercitif de production de coton, le gouvernement ouzbek nie la liberté d'association et la procédure régulière et réprime les observateurs des droits de l'homme. Il n'y a pas de syndicats indépendants et, en 2014, le gouvernement a emprisonné et torturé les organisateurs syndicaux indépendants Fahriddin Tillaev et Nuriddin Jumaniyazov.
    • Tout au long de l'année 2015, le gouvernement a augmenté la fréquence et la gravité de sa répression contre les citoyens qui signalent des abus. Les fonctionnaires ont arrêté, battu et déposé des accusations de «conduite désordonnée» contre Dmitry Tikhonovon le même jour où son bureau à domicile a été détruit par un incendie criminel, ce qui l'a forcé à fuir le pays. Les fonctionnaires ont arrêté Uktam Pardaev, ont confisqué son ordinateur et les fichiers utilisés pour le suivi, puis l'ont détenu pendant deux mois. Il a été soumis à des coups et a été libéré en probation et la condition qu'il ne signalerait plus les infractions relatives aux droits de l'homme. Les fonctionnaires ont arrêté cinq fois Mme Urlaeva, l'ont soumis deux fois à la recherche de cavités corporelles et l'ont détenue par force dans un hôpital psychiatrique. Dans chaque cas, les fonctionnaires ont harcelé les défenseurs des droits de l'homme en représailles pour leur déclaration du travail forcé dans le secteur du coton.
    • Le gouvernement ouzbek nie les libertés d'association, d'expression et de religion. Aucune organisation indépendante des droits de l'homme n'est autorisée à travailler dans le pays.
    • La critique médiatique des politiques gouvernementales implique des poursuites, des amendes et des peines d'emprisonnement. La torture et les violations des droits de l'homme sont couramment utilisées par la police et les administrations pénitentiaires. Depuis 2013, le Comité international de la Croix-Rouge n'a pas été en mesure de visiter les prisons ouzbeks en raison du manque de coopération du gouvernement ouzbek.
    • Le président de l'Ouzbékistan supprime les libertés d'association, d'expression et de religion.
    • Le gouvernement a massacré les participants au premier et dernier rassemblement public de masse, à Andijan en 2005, et a refusé les appels internationaux répétés à une enquête indépendante.


    Dégradation de l'environnement
    L'Ouzbékistan, le sixième producteur mondial de coton, est un excellent exemple de la façon dont le coton peut gravement avoir un impact sur l'environnement d'une région. Dans les années 1950, deux rivières d'Asie centrale, Amu Darya et Syr Darya ont été détournées de la mer d'Aral pour assurer l'irrigation de la production de coton en Ouzbékistan et à proximité du Turkménistan.

    Aujourd'hui, les niveaux d'eau dans la mer d'Aral, une fois le quatrième plus grand lac du monde, ont été réduits à 10% de leur superficie au cours des 60 dernières années en raison de la mauvaise gestion de l'eau, principalement pour l'irrigation du coton. Au fur et à mesure que l'Aral s'est asséché, les pêcheries et les communautés qui ont compté sur elles ont péris. Au fil du temps, la mer est devenue trop salée et chargée d'engrais et de pesticides dans les champs voisins. La poussière provenant du lit sec et exposé du lac, contenant ces produits chimiques et le sel saturé de l'air, provoque une crise de santé publique et s'installe dans les champs de la ferme, contaminant le sol.

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    L'Aral devient rapidement une mer sèche ce qui provoque des conséquences sur l'environnement et le climat local, comme par exemple l'assèchement de l'Aral a rendu les hivers de la région beaucoup plus froids et les étés plus chauds et plus secs.

    Le sol, l'air et l'eau environnants de la mer d'Aral sont fortement contaminés par les polluants provenant des engrais et des pesticides, entraînant des taux extraordinaires de tuberculose, de maladies pulmonaires et de cancer chez les populations marginalisées de Karakalpakstan


    Sources et liens
    Pour en apprendre plus sur le coton de l'Ouzbékistan, nous vous recommandons les liens suivants

     
    Marc poïk apprécie ceci.
  2. Merci pour ce gros dossier !
     
  3. kuhing
    Offline

    kuhing Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Juin 2017
    Salut ,

    Une chose me gêne notamment dans le début de cet article où les fabriquants des tee-shirts qui sont liés avec ce forum expliquent que les normes des États-Unis concernant la culture et la récolte du coton est la meilleure du monde et que c'est pour ça qu'ils l'utilisent.
    Soit.
    Quid de l'exploitation des personnes qui y travaillent dans ces champs de coton aux US ?
    En Uzbekistan les enfants et les adultes y ont le rôle d'esclaves dans les champs de coton ? Faut-il pour autant glorifier les Etats-Unis qui ont aussi un rôle majeur dans la situation mondiale et donc en Uzbekistan ?
    C'est l'impression que je retire de ce dossier.
    Tout le monde doit gagner sa vie certes et fabriquer des tee shirts en est un.
    Mais, désolé, je n'aime pas cet article.
     
  4. L'article ne glorifie aucunement les États-Unis. On parle ici de normes de travail alors il parait pertinent de comparer avec des pairs soit les autres pays producteurs de coton. Mais c'est un fait que les normes de l'industrie agricole américaine sont parmi les plus rigoureuses au monde.
    Il faut comprendre qu'à la base, cet article est simplement des infos de la FAQ de NDNM à propos de l'origine du coton. C'est pourquoi l'argument du cotton américain apparait dès le départ de l'article, et oui dans l'industrie du vêtement du coton d'origine américaine est une garantie additionnelle d'éthique. Le cotton US est comparable à acheter des légumes produits localement, puisque les producteurs sont assujettis aux mêmes réglementations agricoles

    Après, personne a dit que c'était parfait et que les États Unis sont une fédération de coopérative agricoles autogérés, les critiques d'un point de vue anti-capitaliste (au sujet du patronat, salaires, etc) s'appliquera toujours peu importe l'origine du pays donc ce sujet n'a pas été abordé dans un article qui s'éternisait déjà en longueur

    Voici un petit graphique pour remettre les choses en perspective:
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    On peut facilement en tirer comme conclusion que le coton "made in USA" est le choix le plus éthique quand on compare aux autres options. Les autres pays sont les pires endroit pour les sweatshop et le travail forcé, les salaires sont plus bas, les normes moins rigoureuses, etc. Donc même si ça peut sembler paradoxal, l'argument "cotton made in USA" consiste en soi un argument éthique. C'est certainement pas "le meilleur du monde" mais ça semble être la meilleure option en ce moment, ou le "moins pire que", si on préfère.

    Il faut aussi comprendre que tout le reste de la production est aussi basé aux États-Unis - les tshirts locaux sont "made in usa", les tshirts sont imprimés, emballés et expédiés des USA. Alors ce ne serait pas très logique d'utiliser du cotton venant d'ailleurs, surtout quand les normes US y sont plus élevés que la moyenne. Avoir une chaine de production basé au même endroit permet de limiter l'emprunte carbone
     
  5. kuhing
    Offline

    kuhing Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Juin 2017
    Admettons.
    Il n'en reste pas moins qu'expliquer que le boycott de certains produits, voire pays, peut rendre le systeme commercial meilleur entretient l'illusion que ce systeme est globalement perfectible.
    Il ne l'est pas.
    Par ailleurs expliquer que les salaires sont plus bas en Uzbekistan ne les fera pas monter en boycottant leurs produits, ceux qui en feront les frais seront ceux qui travaillent à la production et se trouveront dans des situations pires encore.
    Bref.
    Je ne cherche pas à te convaincre, juste t'indiquer qu'il y a une autre façon de voir les choses.
    Passe une bonne journée.
     
  6. C'est un fait. Mais cette position contre l'Ouzbékistan n'est pas dans le but de réformer le système et on se fait pas d'illusion quant à l'efficacité militante du boycott. Le but est simplement d'être conséquent avec ce que la boutique représente et comme NDNM dit vendre des t-shirts éthiques, le boycott d'Ouzbékistan semble une suite logique.

    Cependant les statistiques démontrent quand même l'efficacité économique du boycott en ayant stoppé la croissance des exportations et réduit la quantité produite globalement
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    Ce sont des citoyens et citoyennes ouzbeks qui ont lancé l'appel au boycott eux-mêmes, en lançant en même temps un appel aux vendeurs de vêtements en les invitant à prendre publiquement position contre le coton d'Ouzbékistan. Non seulement je crois en l'auto-détermination des peuples opprimés, mais je crois également que les victimes directes sont les mieux placées pour déterminer leurs moyens de luttes face à ce qu'ils vivent au quotidien. Nous n'avons pas choisi ces tactiques de luttes, nous ne faisons qu'appuyer le peuple ouzbek et être solidaire que leur cause.
    Uzbek Citizens Call to "Boycott Uzbek Textile and Companies Using It"

    Pour ce qui est de la possibilité éventuelle de baisse de revenu pour les fermiers ouzbeks, en fait c'est le gouvernement qui encaisse tous les profits de la culture du cotton. Les fermiers ont des quotas irréalistes à atteindre et le gouvernement achète la récolte en dessous de la valeur réelle, ce qui provoque l'endettement chez les fermiers (donc pas de profit) et ainsi tourne le cycle infini de la pauvreté...


     
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  7. kuhing
    Offline

    kuhing Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Juin 2017
    Ok merci pour ces précisions.

    J'ai regardé l'appel des citoyens uzbeks qui appellent à ce boycott : Une centaine et avec une grande majorité qui sont exilés de leur pays.
    Aucun précise qu'il travaille lui-même dans la récolte du coton.

    Je reste septique sur ce moyen de pression, comme je le suis sur toute possibilité de victoires catégorielles.
    Dans ce cas précis, cela place l'acheteur des pays riches en position de sauveur ce qu'il ne peut pas être.
    Par ailleurs l'acheteur pauvre habitant le pays riche ne peut pas acheter plus cher que ses pauvres moyens et le coton issu d'une économie solidaire est plus cher.

    Concernant celui qui se fait exploiter en ramassant le coton, il reste d'une façon ou d'une autre exploité et peut-être plus encore si le coton qu'il ramasse ne se vend plus.
    Ce ne sont jamais les détenteurs du pouvoir et des capitaux qui payent la note.

    Tu me diras peut-être : "tu ne proposes rien pour que ça change".
    C'est vrai, je ne propose rien de possible à court terme et sans l'intervention de millions de personnes conscientes qui changeront radicalement et globalement le systeme sur toute la planète.
    Mais selon moi, il vaut mieux encore ça que d'entretenir une illusion.

    ( j'espère que mes propos sont clairs et compréhensibles )
     
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  8. Si tu crois qu'il n'y a pas clairement consensus contre l'esclavage ouzbek dans la population locale, je te suggère de faire une recherche google sur les travaux forcés d'Ouzbékistan avant de poursuivre cette discussion... On parle ici de dizaines d'organisations des défense de droits de l'homme qui dénoncent la situation en plus d'une multitude d'organisations syndicales et d'ONG de défense des droits des travailleurs. Il y a une pétition de 150,000 signatures démontrant l'appui.

    Mais franchement faut-il vraiment avoir à défendre l'argument que le peuple ouzbek lutte contre sa propre esclavage par un gouvernement corrompu au pouvoir depuis 30 ans, qui persécute et torture son peuple pour encaisser tous les profits des travaux forcés ? Il y a des dizaines de médias qui rapportent des témoignages d'ouzbeks et même des vidéos sur le terrain. On a vérifié tout ça avant de publier l'article.

    7% du peuple d'Ouzbékistan fuient leur pays à cause des conditions d'esclavage qui y règnent
    Parmi ceux qui restent, 25% doivent travailler à l'étranger pour survivre avec le régime qui les noient dans la pauvreté

    En 2005 le peuple a tenté de se révolter mais a été stopper par l'armée. Plus de 1500 morts. Andijan massacre - Wikipedia

    Pourquoi le peuple se révolterait et qu'autant de personnes se réfugieraient à l'étranger si l'opposition aux travaux forcés ne ferait pas consensus dans la population ?
    Puis la question essentielle : pourquoi un peuple devrait-il être forcé de travailler par un système de travaux forcés, si ces dits travaux contribueraient à les rendre moins pauvres ? Les docteurs qui sont forcés de quitter leur métier pour aller aux travaux forcés sont-ils vraiment avantagés par l'industrie du coton ?

    Comme j'expliquais, c'est plutôt une déclaration de solidarité avec les ouzbeks et d'être conséquent avec nos revendications éthiques, plutôt qu'un moyen de pression. Nous ne sommes pas au point d'avoir assez d'influence pour que notre boycott ait une quelconque impact économique. Les personnes qui achètent des t-shirts éthiques s'attendent à du coton éthique et c'est ce que nous leur procurons, simplement.

    Les pays riches ne veulent pas sauver l'Ouzbékistan. En fait la banque mondiale finance le régime corrompu d'Ouzbékistan et n'a aucun intérêt à libérer son peuple. Le mouvement de boycott provient directement des organisations humanitaires et groupes de défense des droits de l'homme qui sont actifs directement sur le terrain et qui collaborent avec les ouzbeks pour documenter la problématique.

    C'est faux. Avec un minimum de recherche, on parvient à se fournir avec des fabricants qui utilisent du coton américain sur des produits qui coûtent presque le même prix. La preuve est que nous arrivons à vendre des t-shirts réguliers à 15$ qui sont fabriqués avec du cotton américain. Même nos t-shirts importés moins cher, qui sont produits à l'étranger, sont quand même conçus à base de cotton US.
    Savais-tu que les plus gros fabricants de t-shirts dans le monde utilisent du cotton américain presque à 100% ? Je parle ici de Gildan et de Fruit Of The Loom, pas d'un fabricant qui coûte cher

    Les ouzbeks ne vivent pas des revenus du coton, la plupart ne sont jamais payé, encore moins les enfants envoyés aux travaux forcés. C'est le régime corrompu qui encaisse tout vu qu'il contrôle la totalité de la production du coton dans le pays. D'ailleurs les ouzbeks n'ont rien à faire de la culture du coton pour la plupart. Les personnes qui sont envoyés aux travaux forcés dans les champs ne sont même pas des agriculteurs, ils sont forcés de quitter leurs métiers pour aller travailler au moins 3 mois chaque année dans les champs. Que les ouzbeks profiteraient de cet industrie est un non-sens qui sous-entendrait que le gouvernement corrompu utilise l'esclavage pour leur bien économique... Cet esclavage les empêche pour la plupart d'exercer leur métier normal, et les ONG gouvernementales qui ont analysé la situation ont dit que "c'est l'esclavage cotonnier qui maintient le peuple ouzbek dans un cycle de pauvreté infernale" donc non, le commerce de coton ne les aide pas.
     
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  9. kuhing
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    kuhing Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Juin 2017
    Tout cela reste dans une logique d'offre et de demande qui régit l'économie de marché.

    Concernant le boycott de produits, j'apprécie que tu précises qu'il ne s'agit pas d'un moyen de pression pour changer la donne mais d'un acte symbolique de solidarité.
    J'aimerais avoir l'avis des gens sur place et qui ne peuvent pas quitter le pays pour aller qui en Suisse, qui aux US.
    Je tâcherai de faire des recherches là-dessus si je peux.

    Il a été question à un moment, plusieurs années, de boycotter Coca-Cola ( Coke ) suite aux assassinats de syndicalistes colombiens gênants pour la firme par des milices armées locales.
    J'ai suivi personnellement cette consigne par solidarité symbolique et je n'ai plus bu une goutte de ce breuvage depuis même si j'en buvais peu avant ça.
    Beaucoup de gens l'ont fait aussi au point de diminuer sensiblement la vente de Coke y compris dans certains états des US.
    Coca-cola reste un des premiers trusts mondiaux aujourd'hui.
     
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  10. Je tiens également à coeur à la campagne contre les assassinats de syndicaux colombiens, c'est vraiment révoltant ce qui se passe là bas. J'ai acheté le documentaire "L'affaire Coca-Cola" qui fait un excellent reportage sur la situation là bas. Tu l'as peut-être déjà vu sinon je le recommande fortement ! Je parie que Allpower l'a sûrement déjà partagé sur le forum.

    Je ne suis pas fan des boycotts qui consiste généralement en de l'activisme par la consommation voir carément du slacktivism, laissant croire qu'on pourrait changer le système en consommant. Mais dans le cas de compagnies voyous comme Coca-Cola, McDonald's, Wal-Mart, Monsanto et d'autres... je ne pourrais simplement pas avoir la conscience en paix en supportant ça, surtout quand il s'agit de détaillants ou de produits facilement remplacables, ou dont on pourrait facilement se passer, contrairement aux entreprises de services essentiels.
     
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  11. kuhing
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    kuhing Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Juin 2017
    Content que tu prennes bien cette discussion et notre petit désaccord .
    J'y ai réfléchi et c'est vrai que la façon de penser Nord américaine même quand on est québécois n'est pas la même que pour un européen et même quand les deux sont anarchistes.
    Peut être aurons nous l'occasion de nous rencontrer.
    Je suppose que tu es à Montreal.
    Je partage mon temps entre le Quebec et la France où je suis actuellement.
    Au Quebec j'habite dans un village proche de Trois Rivières.
    J'y retourne au printemps.
    Avant j'aurai la chance d'aller quelques mois dans des contrées loin de la France et du Quebec.
    Peut être on se croisera à l'occasion d'un salon du livre anarchiste à Montreal.
    C'est vrai que Montreal j'y vais maintenant à reculons. Il y a trop d'embouteillages et c'est un piège à tickets. C'est le festival permanent du cône orange.
    Mais pour le salon du livre, je fais l'effort.
    En tous cas je te suis reconnaissant pour ce forum qui permet de discuter avec des gens dont les idées sont proches sans se faire contrôler, diriger, censurer. C'est malheureusement ce qui était arrivé aux forums anarchistes français qui sont pour ainsi dire morts.
     
    Ungovernable et allpower aiment ça.
  12. Pas de problème, je comprend les rétissances de certains face aux boycott qui peut être vu comme du réformisme. Je partage une bonne partie de ton argumentation. Je ne suis pas de ceux qui prône le boycott total de tous les produits étrangers parce que détruire le gagne-pain du tiers monde n'est pas mieux. Il faut toujours considérer les réalités de chacun, surtout les habitants de pays pauvres qui n'ont pas les mêmes réalités que les occidentaux qui "veulent les sauver".
    C'est d'ailleurs pourquoi on offre pas exclusivement des tshirts locaux et qu'on stocke aussi des t-shirts réguliers/importés mais on s'efforce quand même de choisir des fabricants importés le plus éthique possible.
    Je prétends pas avoir la solution parfaite non plus, loin de là. L'éthique est relative et il y a toujours plus qu'un point de vue, c'est pourquoi on gagne mutuellement à échanger sur le sujet. De notre point de vue libertaire, rien ne sera jamais 100% éthique. Il y aura toujours possibilité de pousser les choses plus loin et de s'améliorer continuellement, et c'est justement la philosophie anar d'ailleurs. La bonne attitude à avoir ne serait certainement pas en se bloquant aux critiques qu'on progressera dans ce sens, et même si je peux parfois sembler défensif j'apprécie les débats d'échanges d'idées, c'est pourquoi je prend la peine de répondre et d'élaborer.

    Je connais très bien tous les endroits que tu nomme. J'évite de laisser des infos sensibles publiquement, mais on peut poursuivre cette discussion en privé si tu veux

    Le salon du livre j'ai perdu intérêt depuis quelques années. C'est devenu n'importe quoi. T'as vu la dernière connerie sortie par les anars jouant au concours de qui est le plus radicalz ? Ils ont voulu interdire les dreadlocks parce que selon certains organisateurs du salon ce serait de l'appropriation culturelle des cultures afro-américaines. La même journée, ils ont aussi dit vouloir interdire les crêtes (mohawks) parce que c'est de l'appropriation culturelle des autochtones. Comme d'autres, je l'ai pris un peu personnel parce que j'avais un mohawk depuis près de 15 ans comme coiffure. En 2015 et l'année d'avant aussi, des gens ont été expulsés du salon simplement à cause de leur coiffure (dreadlocks). En près de 20 ans de militantisme j'ai presque jamais vu quelque chose d'aussi absurde. Le salon a perdu tout mon respect et celui de nombreux camarades. Après dans leur textes officiels ils disent être un salon inclusif

    Pire encore. Ils ont osé coller des affiches en haut des bancs à l'entrée du salon du livre, avec un logo anti-dreds inscrit "NO WHITE DREDS". Des photos ont circuler montrant l'affiche no-white-dreds au dessus d'un banc à l'entrée, mais je n'arrive pas à les retrouver. Il y avait même un meme qui circulait, comparant la photo aux bancs d'afrique du sud pendant l'apartheid, avec les "bancs interdits aux noirs".

    Il y a un cercle de militant-e-s radicales qui vont vraiment trop loin à Montréal et c'est très néfaste pour le milieu avec des conflits interminable sur des sujets absurdes. Ça crée énormément de divisions inutiles et beaucoup de personnes en ont marre des identity politics bullshit. Bref, le salon ce n'est plus ce que c'était...


    Merci ! Mais j'ai mes torts aussi, personne n'est parfait, j'ai pas toujours agis avec autant de recul. Maintenant, je préfère m'en tenir à un rôle technique et laisser le forum s'auto-gérer grâce au système en place depuis plusieurs années. Avec le temps j'ai réalisé que c'est plus sain pour le forum si l'admin garde une distance avec le pouvoir. La séparation des pouvoirs est fondamentale pour éviter les dérives. Surtout dans le cas d'un forum web, l'admin se retrouve déjà à prendre une place importante sur la place publique donc si en plus il s'implique trop dans la gestion des membres, vu le poste qu'il occupe ça peut facilement être perçu comme de l'abus de pouvoir et les accusations d'autoritarisme partent dans tout les sens.

    Je n'ai jamais fréquenté les autres forums, mais c'est dommage de voir que ça parte en conflits là bas aussi. Déjà qu'il y a eu plusieurs scissions de forum et qu'on est divisé entre beaucoup de forums semblables mais peu fréquentés. Les dérives du pouvoir s'installent rapidement c'est pourquoi il faut éliminer ce pouvoir ou le limiter le plus possible, avec l'autogestion par exemple...
     
  13. kuhing
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    kuhing Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Juin 2017
    C'est cool.
    Je te lâcherai un petit message en privé quand je reviendrai au Quebec et si ça adonne, ça me fera plaisir de boire une bière ou un café ensemble dans le coin de Morjial ou de TR.
    Pour le salon du livre anarchiste je n'ai vu que le dernier. Je n'étais pas à Montreal à ces dates les autres années. J'ai trouvé qu'il y avait tout de même pas mal de stands et de monde. J'ai assisté à une conférence d'un gars. C'était très scolaire et finalement pas trop intéressant. Mais bon.
    Je n'ai pas tous les détails du mouvement au Quebec. Merci pour tes précisions.
    J'avais rencontré il y a quelques années les gars et filles du groupe "la nuit" qui s'était affilié à la Nefac. Mais ça s'est dissous. À part le groupe Emma Goldman du Saguenay, il me semble qu'il n'y a plus rien en région.
    Sinon paraît qu'il fait 30°C au Quebec en ce moment, la canicule.
    Ça a pas de maudit bon sens.
    Mais ça va pas durer alors profites-en bien.
     
  14. Oui la température est insupportable en ce moment :p

    Depuis que l'UCL s'est dissout, il y a presque plus aucun groupe anarchiste à proprement parler à part les camarades du Saguenay.
    À Montréal et Québec, tout le monde a rejoint l'IWW qui, bien qu'étant syndicaliste révolutionnaire, réfute l'étiquette d'anarchiste ou d'anarcho-syndicaliste. Il y a aussi la CLAC qui est active depuis toujours

    Le problème du militantisme au Québec, c'est aussi qu'en dehors de Montréal il y a pratiquement rien. Les militants des régions sont laissés à eux mêmes et il n'y a presque jamais eu d'organisations parvenant à tisser des liens interrégionaux. On envie vraiment la France qui regorge d'organisations partout et où le militantisme radical est parvenu à sortir en dehors des métropoles.
     
    Marc poïk apprécie ceci.
  15. kuhing
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    kuhing Membre du forum Compte fermé Membre actif

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    Juin 2017
    Bof ...
     
  16. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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    c'est pareil ici. Là on tente de faire décoller le vrije bond ( syndicalisme anarchiste qui est bien implanté aux pays bas) mais on doit faire avec les IWW sinon on avance pas. La CNT n’en parlons pas c'est mort de chez mort ici. La France pour cela est un pays bien agréable.
     
  17. Un reportage passé cette semaine qui aborde le problème du coton ramassé en Ouzbékistan...

     
  18. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  19. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste

    [​IMG]

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    Documentaire - L'Affaire Coca-Cola (2009) Doc VOST 1h25

    Bien sûr c'est pas avec un boycott qu'on viendra à bout du capitalisme ni même d'un trust en particulier! Mais dans ce cas il s'agit "seulement" de limiter les dégats. Ce qui n'est déjà pas si mal surtout dans un cas aussi révoltant!

    Cette association française lance un boycott de Coca-Cola ! Voici pourquoi.
    [​IMG]
     
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  20. Merci @allpower@allpower ! Je viens de voir le reportage. Super intéressant et très complet. C'est dommage qu'on ait pas de journalisme d'enquête comme ça au Canada. Avoir des personnes qui témoignent visuellement de la situation c'est toujours plus convaincant que lire des articles.

    L'attitude complaisante des députés européens face aux travaux forcés en Ouzbékistan est dégueulasse. On vit dans une drôle d'époque quand même des députés socialistes plaident pour l'ouverture face à une dictature de travaux forcés... C'est un coup bas contre les organisations humanitaires qui luttent sur le terrain depuis des décennies

    @kuhing@kuhing il y a beaucoup d'infos intéressantes en lien avec notre débat dans ce documentaire. Ça donne un bon portrait de la situation.

    Sinon, à un certain moment ils parlent d'un autre reportage de France 2 d'une journaliste nommée Lise, de quel reportage s'agit-il? C'est un truc sur l'Ouzbékistan aussi?
     
  21. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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    L'avantage d'IWW c'est que bien qu'ils ne se reconnaissent pas anarchistes ils ont une structure et font un syndicalisme très proche des idées anarchistes. On vit la même chose en Belgique ou il n'y a aucune structure et ou l'individu anar est laissé à lu même et donc fait comme il peu hors structure pour s'émanciper de ce monde de fou. On y arrive mais comme il n'y a pas de cohésion il n'y a pas de force de lutte. Mais cela a l'avantage de ne pas sombrer dans dans un genre d'identitaire anar qui relèverait d'une religion anarchiste ou comme les marxistes. Ceci dit les francophones n'auraient pas la France l’anarchisme francophone se porterait bien mal.
     
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