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Les prolétaires intellectuels, Emma Goldman

Discussion dans 'Bibliothèque anarchiste' créé par Marc poïk, 28 Mars 2017.

  1. Marc poïk
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    Les prolétaires intellectuels

    Emma Goldman, Mother Earth, Vol. 8, N° 12, Février 1914

    (Version abrégée) Version PDF du texte intégral ( 6 pages) : https://auprochainchapitre.files.wo...3a9taires-intellectuels-texte-intc3a9gral.pdf

    La prolétarisation de notre époque va bien au-delà du champ du travail manuel ; en effet, au sens le plus large, tous ceux qui travaillent pour vivre, que ce soit avec leurs mains ou avec leur cerveau, tous ceux qui doivent vendre leur habileté, leur savoir, leur expérience et leurs compétences, sont des prolétaires. De ce point de vue, notre système entier, à l’exception d’une classe très limitée, a été prolétarisé.

    Toute notre structure sociale est maintenue par les efforts du travail intellectuel et physique. En contrepartie, les prolétaires intellectuels, tout comme les travailleurs du commerce et de la mine, gagnent une vie précaire et pitoyable, et sont plus dépendants de leurs maîtres que ceux qui travaillent avec leurs mains.

    Il y a sans aucun doute une différence entre les revenus annuels d’un travailleur des mines de Pennsylvanie et ceux d’un Brisbane1. Ce dernier, comme ses collègues journalistes, hommes de théâtre ou professeurs, peut jouir de confort matériel et d’une bonne position sociale, mais malgré cela ce sont des prolétaires, dans la mesure où ils dépendent servilement des Hearst, des Pulitzer2, des trusts théâtraux, des éditeurs et, plus que tout, d’une stupide et vulgaire opinion publique. Cette terrible dépendance envers ceux qui font les prix et dictent les termes des activités intellectuelles est plus dégradante que la situation des travailleurs dans n’importe quel métier. Ce qui est pathétique, c’est que ceux qui sont engagés dans une profession intellectuelle, peu importe à quel point ils aient pu être sensibles au départ, deviennent durs, cyniques et indifférents à leur avilissement. C’est certainement arrivé à Brisbane dont les parents étaient des idéalistes travaillant avec Fourier3 dans les premières entreprises coopératives. Brisbane, qui a lui-même commencé comme un homme d’idéaux, mais qui s’est tellement empêtré dans le succès matériel qu’il a renié et trahi tous les principes de sa jeunesse.

    C’est ainsi. Les succès remportés par les moyens les plus méprisables ne peuvent que détruire l’âme. Pourtant, c’est le but de notre époque. Cela aide à masquer notre corruption interne et estompe progressivement nos scrupules, si bien que ceux qui débutent avec quelque haute ambition ne peuvent, même s’ils le voulaient, créer quoi que ce soit d’eux-mêmes.

    Autrement dit, ceux qui sont placés dans des situations qui réclament l’abandon de leur personnalité, qui insistent sur le strict conformisme pour définir des orientations politiques et des opinions, vont dégénérer, vont devenir mécaniques, vont perdre toute capacité à engendrer quoi que ce soit de réellement vital. Le monde est plein de tels malheureux estropiés. Leur rêve est de « réussir », quel qu’en soit le prix à payer. Si seulement nous nous arrêtions pour considérer ce que veut dire « réussir », nous aurions pitié de ces malheureuses victimes. Au lieu de cela, nous regardons l’artiste, le poète, l’écrivain, l’auteur et le penseur qui ont « réussi » comme l’autorité suprême sur tous les sujets, alors qu’en réalité leur « réussite » est synonyme de médiocrité, avec le déni et la trahison de ce qui aurait pu signifier au départ quelque chose de réel et d’idéal. Les artistes qui ont « réussi » sont des âmes mortes sur l’horizon intellectuel. Les esprits intransigeants et audacieux ne « réussissent » jamais. Leur vie représente un combat sans fin contre la stupidité et la platitude de leur temps. Ils doivent rester ce que Nietzsche appelle « inactuels »4, car tout ce qui lutte pour une nouvelle forme, une nouvelle expression ou de nouvelles valeurs est toujours condamné à être inactuel.

    Les vrais pionniers dans les idées, dans l’art et la littérature sont restés des étrangers à leur temps, incompris et rejetés. Et si, comme Zola, Ibsen ou Tolstoï, ils ont contraint leur époque à les accepter, c’était grâce à leur génie extraordinaire et même plus grâce à l’éveil et aux recherches de nouvelles vérités d’une petite minorité, pour laquelle ces hommes étaient une source d’inspiration et un soutien intellectuel. Pourtant même aujourd’hui Ibsen est impopulaire, tandis que Poe, Whitman et Strindberg n’ont jamais « réussi ».

    Voici la conclusion logique : ceux qui ne vouent pas de culte à l’argent n’ont pas besoin d’espérer de reconnaissance. D’autre part, ils n’ont pas non plus à penser les pensées des autres ni à porter les vêtements politiques des autres. Ils n’ont pas à déclarer vrai ce qui est faux, ni à louer comme humanitaire ce qui est cruel. Je réalise que ceux qui ont le courage de défier le fouet économique et social sont une espèce rare, et nous devons faire face à la majorité.

    Maintenant, c’est un fait que la plupart des prolétaires intellectuels sont dans une routine économique et ont moins de liberté que ceux qui travaillent dans les magasins ou dans les mines. Contrairement à ces derniers, ils ne peuvent pas enfiler un bleu de travail et brûler le dur jusqu’à la prochaine ville à la recherche d’un emploi. Premièrement, ils ont passé leur vie dans une profession, au détriment de toutes leurs autres facultés. Ils sont donc inaptes à tout autre travail que celui qu’ils ont, comme des perroquets, appris à répéter. Nous savons tous à quel point il est difficile de trouver un emploi dans quelque métier que ce soit. Mais arriver dans une nouvelle ville sans relations et trouver une situation de professeur, d’écrivain, de musicien, de comptable, d’actrice ou d’infirmière est presque impossible. Si, cependant, un prolétaire intellectuel a des relations, il doit se présenter à elles sous un aspect correct; il doit sauver les apparences. Et cela requiert des moyens que la plupart des membres de ces professions n’ont pas plus que les travailleurs, car même dans leurs « bonnes périodes », ils ont rarement assez pour joindre les deux bouts.

    Puis il y a les traditions, les habitudes des prolétaires intellectuels, le fait qu’ils doivent vivre dans certains quartiers, avoir un certain confort, acheter des vêtements d’une certaine qualité. Tout cela les a émasculés, les a rendus inaptes à supporter le stress et la pression d’une vie de bohème. S’ils boivent du café le soir, ils ne peuvent pas dormir. S’ils restent éveillés un peu plus tard que d’habitude, ils sont inaptes au travail le lendemain. En bref, ils n’ont aucune vitalité et ne peuvent pas, comme le font les travailleurs manuels, s’adapter aux cahots de la route. Par conséquent, ils sont liés de mille façons aux conditions les plus dégradantes et humiliantes. Mais ils sont à tel point aveugles à leur propre sort qu’ils se considèrent supérieurs, meilleurs, et plus chanceux que leurs camarades dans la hiérarchie des métiers.

    Et puis, aussi, il y a les femmes qui se vantent de leur merveilleuse réussite économique, et de pouvoir subvenir elles-mêmes à leurs besoins. Chaque année, nos écoles et nos universités déversent des milliers de compétitrices sur le marché intellectuel, et partout l’offre est supérieure à la demande. Pour exister, elles doivent se courber, ramper et mendier pour obtenir une situation. Les femmes diplômées se bousculent dans les bureaux, restent assises pendant des heures, se lassent et s’évanouissent à chercher un emploi, et pourtant elles se fourvoient dans l’illusion qu’elles sont supérieures aux ouvrières, ou qu’elles sont économiquement indépendantes.

    Leurs années de jeunesse sont aspirées par l’apprentissage d’une profession, pour finalement être à la merci d’une commission scolaire, d’un rédacteur en chef, d’un éditeur ou d’un directeur de théâtre. La femme émancipée ne fuit l’atmosphère étouffante du foyer que pour se ruer de l’agence pour l’emploi à l’agent littéraire, et revenir. Elle montre du doigt avec un dégoût moral la fille du quartier chaud, et elle n’est pas consciente qu’elle aussi doit chanter, danser, écrire ou jouer, et de quelque façon se vendre un millier de fois pour gagner sa vie. En effet, la seule différence entre l’ouvrière et la femme ou l’homme prolétaire intellectuel est une affaire de quatre heures. À5 heures du matin, l’ouvrière fait la queue attendant d’être appelée pour un emploi et se retrouve souvent face à un panneau indiquant « On n’embauche pas ». À 9 heures du matin, la travailleuse intellectuelle doit faire face à un panneau « On n’embauche pas de cerveau ».

    Dans un tel état de fait, qu’advient-il de la haute mission des intellectuels, des poètes, des écrivains ou des compositeurs, hommes ou femmes ? Que font-ils pour briser leurs chaînes, et comment osent-ils se vanter d’aider les masses ? Pourtant on sait qu’ils militent pour l’émancipation. Quelle blague ! Eux, si pitoyables et faibles dans leur propre esclavage, si dépendants et impuissants ! La vérité est que les gens n’ont rien à apprendre de cette classe d’intellectuels, tandis qu’ils ont tout à leur donner. Si seulement les intellectuels descendaient de leur piédestal hautain et réalisaient à quel point ils sont étroitement liés au peuple ! Mais ils ne le feront pas, même pas les intellectuels radicaux et libéraux.

    Durant les dix dernières années, les prolétaires intellectuels aux idées avancées ont intégré tous les mouvements radicaux. Ils pourraient, s’ils le voulaient, être d’une énorme importance pour les ouvriers. Mais jusqu’à présent ils sont restés sans vision claire, sans conviction profonde, et sans réelle audace pour affronter le monde. Ce n’est pas parce qu’ils ne ressentent pas profondément les effets destructeurs des compromis pour l’esprit et l’âme, ou qu’ils n’ont pas connaissance de la corruption, de la déchéance de notre vie sociale, politique, commerciale et familiale. Parlez-leur en réunions privées, ou seul à seul, et ils admettront qu’il n’y a pas une seule institution qui mérite d’être préservée. Mais seulement en privé. Publiquement ils continuent dans la même ornière que leurs collègues conservateurs. Ils écriront ce qui se vendra, et n’iront pas un pouce plus loin que ce que permet le goût du public. Ils expriment leurs pensées, en prenant soin de n’offenser personne, et vivent en se pliant aux conventions les plus stupides de notre époque. Ainsi, nous trouvons des hommes dans les professions juridiques, intellectuellement émancipés de la croyance dans le gouvernement, mais visant un poste de juge; des hommes connaissant la corruption des hommes politiques, mais adhérant à des partis politiques et soutenant M. Roosevelt. Des hommes qui se rendent compte de la prostitution intellectuelle dans le journalisme, mais qui y occupent des postes de responsabilité. Des femmes qui ressentent profondément les chaînes de l’institution matrimoniale et l’indignité de nos préceptes moraux, qui pourtant se soumettent à l’une et aux autres ; qui soit étouffent leur nature, soit ont des relations clandestines – mais Dieu les en garde, elles devraient affronter le monde et dire « Occupez-vous de vos oignons ! »

    Même dans leurs sympathies pour les ouvriers – et certains ont pour eux de sincères sympathies – les prolétaires intellectuels ne cessent pas d’être des classes moyennes, respectables et distants. Cela peut sembler généralisateur et injuste, mais ceux qui connaissent les différents groupes comprendront que je n’exagère pas. Des femmes de toutes professions ont afflué vers Lawrence, vers Little Falls, vers Paterson5, et vers les quartiers en grève de cette ville. En partie par curiosité, souvent par intérêt. Mais elles sont toujours restées enracinées dans leurs traditions de classe moyenne. Elles se sont toujours trompées elles-mêmes et ont trompé les ouvrières avec l’idée qu’elles devaient donner un prestige respectable à la grève pour aider la cause.

    Pendant la grève des couturières des usines de chemisiers6, on a dit aux femmes diplômées de se parer de leurs plus belles fourrures et de leurs bijoux les plus chers si elles voulaient aider les filles. Est-il nécessaire de dire que lorsque des centaines de grévistes furent malmenées et brutalement fourrées dans des fourgons, les femmes élégantes furent traitées avec déférence et autorisées à rejoindre leurs foyers ? Ainsi, elles ont eu leur dose de sensations fortes, et seulement nui à la cause des ouvrières.

    La police est effectivement stupide, mais pas assez stupide pour ne pas connaître la différence entre le danger pour eux-mêmes et leurs maîtres venant de celles qui sont conduites à manifester par nécessité, et celles qui vont aux manifestations comme un passe-temps ou par imitation. Cette différence ne tient pas au degré d’émotion, ni même à la coupe des vêtements, mais au degré de motivation et de courage ; et celles qui continuent de se compromettre dans les apparences n’ont aucun courage.

    La police, les tribunaux, les autorités carcérales et les propriétaires de journaux savent parfaitement que les intellectuels libéraux, tout comme les conservateurs, sont esclaves des apparences. C’est pourquoi leurs dénonciations de scandales, leurs investigations, leurs sympathies pour les ouvriers ne sont jamais pris au sérieux. En effet, ils sont bien accueillis par la presse parce que les lecteurs adorent les sensations, ce qui fait que les « fouille-merde » représentent un bon investissement pour les journaux et pour eux-mêmes. Mais en ce qui concerne le danger qu’ils représentent pour la classe dirigeante, c’est comparable au babillage d’un nourrisson. […] Bien que les intellectuels soient vraiment des prolétaires, ils sont si imprégnés des traditions et des conventions de la classe moyenne, si liés et bâillonnés par elles, qu’ils n’osent pas bouger le petit doigt. […]Leur sympathie n’est jamais assez forte pour établir un lien, une solidarité entre eux et les déshérités. C’est une sympathie distante, expérimentale.

    En d’autres termes, c’est une sympathie théorique qu’ils ont tous, continuant de jouir d’un certain confort et par conséquent ne voyant pas pourquoi quiconque devrait se priver de grand restaurant. […]

    Les prolétaires intellectuels qui sont radicaux et libéraux font encore tellement partie du régime bourgeois qu’ils sympathisent avec les travailleurs en dilettantes, se bornant à bavarder dans les salons ou à Greenwich village. Cela pourrait être comparé dans une certaine mesure au début de la période d’éveil des intellectuels russes décrite par Tourgueniev dans Pères et Fils7.

    Les intellectuels de cette époque, bien qu’ils n’aient jamais été aussi superficiels que ceux dont je suis en train de parler, se laissaient aller aux idées révolutionnaires, coupaient les cheveux en quatre jusqu’à l’aube, philosophaient sur toutes sortes de questions et apportaient leur sagesse supérieure les pieds profondément enracinés dans le passé. Bien sûr, ils ont échoué. Ils étaient indignés par Tourgueniev et le considéraient comme un traître à la Russie. Mais il avait raison. C’est seulement quand les intellectuels russes ont complètement rompu avec leurs traditions, seulement quand ils ont pleinement réalisé que la société reposait sur un mensonge, et qu’ils devaient s’offrir à la nouveauté complètement et sans réserve, qu’ils sont devenus un puissant facteur dans la vie du peuple. Les Kropotkine, les Perovskaïa, les Breshkovskaïa8 et tant d’autres ont répudié la richesse et la réussite sociale et refusé de servir Mammon. Ils sont allés au peuple, non pour l’élever mais pour être élevés eux-mêmes, pour apprendre, et en retour se donner complètement au peuple. Cela représente pour l’héroïsme, l’art et la littérature de Russie, l’unité entre le peuple, les moujiks et les intellectuels. Cela explique dans une certaine mesure la littérature de tous les pays européens, le fait qu’un Strindberg, un Hauptmann, Wedekind, Brieux, Mirbeau, Steinlen ou Rodin ne se soient jamais dissociés du peuple.

    Cela arrivera-t-il jamais en Amérique ? Les prolétaires intellectuels américains aimeront-ils jamais l’idéal plus que leur confort, voudront-ils jamais abandonner la réussite extérieure pour le bien des questions vitales de l’existence ? Je le pense, et cela pour deux raisons. Premièrement, la prolétarisation des intellectuels va les contraindre à se rapprocher des ouvriers. Deuxièmement, à cause du régime rigide du puritanisme, qui est en train d’engendrer une énorme réaction contre les conventions et les étroites contraintes morales. Les artistes, écrivains et auteurs qui se battent pour créer quelque chose de valable, aident à abattre les conventions dominantes ; les centaines de femmes qui souhaitent vivre leur vie aident à saper la moralité d’aujourd’hui dans leur fier défi aux règles de Mme Grundy9. Seuls, ils ne peuvent pas accomplir grand-chose. Ils ont besoin de l’indifférence effrontée et du courage des travailleurs révolutionnaires, qui ont rompu avec toutes les vieilleries. C’est par conséquent à travers la coopération des prolétaires intellectuels, qui essayent de s’exprimer, et des prolétaires révolutionnaires qui cherchent à remodeler la vie, que nous allons, en Amérique, établir une réelle unité et par ce moyen mener une guerre victorieuse contre la société actuelle.

    1 Arthur Brisbane, 1864-1936, était un célèbre journaliste aux États-Unis.

    2 William Randolph Hearst, 1863-1951 et Joseph Pulitzer, 1847-1911, les deux principaux patrons de presse américains.

    3 Albert Brisbane était un actif partisan de Charles Fourier, 1772-1837, philosophe et socialiste utopique français.

    4 Dans les Considérations inactuelles, Nietzsche, 1876. « Untimely » dans le texte d’Emma Goldman, de la traduction anglaise de Nietzsche : Untimely Meditations.

    5 En 1912-1913, de grandes grèves éclatèrent dans les usines textiles de ces trois villes, où travaillaient principalement des femmes.

    6 New York shirtwaist strike of 1909 - Wikipedia
    7 Roman publié en russe en 1862.

    8 Sofia Perovskaïa, née en 1853. Militante anarchiste russe condamnée à mort en 1881 pour sa participation à l’organisation de l’attentat contre le tsar Alexandre II. Catherine Breshkovskaïa, 1844-1934, a participé à la création du parti socialiste-révolutionnaire russe.

    9 Mme Grundy est un personnage extrêmement attaché aux conventions, tiré de la pièce de théâtre Speed the Plough de Thomas Morton (1798).
     
  2. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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    Fev 2014
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  3. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    merci pour ce texte qui donne à réfléchir et avec lequel je suis globalement d'accord (même si personnellement j'aurais tendance à appeler "prolétaires" justement ceux qui n'ont pas pu faire d'études...)

    C'est sans doute en raison de ce clivage ouvrier/intellectuel qu' il y a toujours eu un déni, un rejet de la littérature prolétarienne (au sens: des écrits produits par des ouvriers, paysans, artisans... qui ne sont pas censés parler eux mêmes de leur propre situation).
    (sur le site de Culture SMIC):
    Histoire de la littérature prolétarienne en France
     
  4. Marc poïk
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    Marc poïk Sous l'arbre en feuille la vie est plus jolie Membre actif

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