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Les convivialistes

Discussion dans 'Activisme, théories et révolution sociale' créé par Anarchie 13, 9 Octobre 2016.

  1. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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    Jan 2009
    France
  2. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Leur site : www.lesconvivialistes.org

    Je suis tombé sur ce mouvement en cherchant des infos sur 2 sociologues qui font parmi des coauteurs de leur manifeste.

    J'ai regardé vite fait il me semble que c'est encore un mouvement qui fait de la démocratie et de l'indépendance vis-à-vis des entreprises privées et des partis ses pierres de voute. ça peut nous concerner parce que j'ai lu plusieurs fois le mot "libertaire" donc ça peut aguicher certains anars.
    C'est un mouvement réformiste et pas révolutionnaire et keynésien (l'état doit intervenir dans l'économie pour amoindrir les inégalités sociales). Je pense pas que ça soit un mouvement intéressant ni allié si on est révolutionnaire et / ou anarchiste mais pour ceux qui ça intéresse j'ai essayé d'expliquer pourquoi ci-dessous.

    Parmi les groupes déjà existants qui les soutiennent on trouve Alternatives économiques, la revue du MAUSS (mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales) et d'autres que je ne connais pas et le mouvement français pour un revenu de base, théorie sur laquelle je n'ai pas entendu que du bien :

    Revenu garanti, salaire social… un tour d’horizon critique

    Parmi les coauteurs il y a aussi Hervé Kempf qui préside la revue Reporterre de laquelle je n'ai pas entendu que du bien : reporterre | Résultats de recherche | Confusionnisme.info .

    Parmi les "premiers soutiens" on trouve J-C Michéa dont je n'ai pas entendu que du bien non plus : Ruffin et Lordon, une Nuit à dormir Debout .

    Y en a beaucoup d'autres et j'en connais très peu.
    Y a aussi pas mal d'utilisation du terme "alternatif" ce qui me fait penser que ça n'a rien de novateur (de toute manière j'ai l'impression que c'est pas le premier manifeste écrit par des intellectuels que je vois passer, y avait déjà eu le "indignez-vous" de Stéphane Hessel et les économistes atterrés dans le genre.). Leur petit paragraphe de présentation est de la même trempe "on souffre au travail, on cherche la croissance, est-ce-que cette vie vous convient vraiment ? Signez le manifeste si c'est pas le cas.".
    Au niveau du militantisme, d'après leur petit texte "convivialistes auto-organisez vous" ils proposent pas grand chose pour "ne pas rajouter une forme institutionnelle à" celles qui les soutiennent (alternatives économique, la revue Mauss et les autres trucs que je connais pas). J'ai lu aussi 4 commentaires dont un remarquait très justement que la liste des auteurs et des soutiens était essentiellement constitué d'"intellectuels" (philosophes, journalistes, sociologues, écrivains...) (dont quelques uns ont écrit des livres ensemble ou écrivent dans des mêmes revues parmi ceux que je connais alors ça doit pas ratisser bien large au final ^^). Parmi eux y a un commentaire signé d'un coauteur du manifeste qui reconnait que les intellectuels connaissent majoritairement d'autres intellectuels...

    Pour ève Chiapello et Vincent de Gaulejac sur lesquels je faisais mes recherches ce sont deux sociologues de la gestion (analyser les méthodes de gestion et leurs conséquences sur les relations entre les gens au travail, le stress au travail, etc...). Eve Chiapello j'ai jamais rien lu d'elle mais sur wikipédia on apprend qu'outre être sociologue elle a "été professeur au département comptabilité et contrôle de gestion au groupe HEC" et "est cofondatrice et coresponsable de la majeure Alternative Management au sein d'HEC Paris".
    La socio de la gestion c'est bien, j'en ai appris en cours, on déconstruit les façons dont les cadres font intérioriser à leurs équipes que c'est dans leur intérêt que l'entreprise gagne des thunes. La socio de la gestion ça fait partie de la "sociologie des organisations" (où on fait des recherches sur les rapports entre les gens dans les asso, les entreprises, les partis, les syndicats, ou la fonction publique bref dans des "organisations), où y a un débat par rapport au fait d'intervenir sur commande de l'entreprise. En fait ça date des début de la sociologie des organisations et même d'avant, en gros certains sociologues reprochent aux sociologues des organisations de donner des outils aux managers pour exploiter leur main d'oeuvre en réduisant les conflits (ce qui a été explicitement vrai avec l'école des relations humaines (les premiers sociologues des organisations) qui a fait une recherche pour une entreprise clairement pour augmenter la productivité des salariés).
    Du coup avec les générations suivantes, les sociologues des organisations se sentant concernés par ces critiques ont prétendu qu'on pouvait intervenir en entreprise en remettant l'"humain" au centre du management (c'est dans cette lignée que se trouve De Gaulejac, il le dit lui-même). Donc en faisant des critiques de sorte que les managers changent leurs méthodes en améliorant les conditions de travail des salariés.
    Perso cette position elle rappelle les problématiques qu'on connait dans les mouvements révolutionnaires : participation aux élections ? doit-on répondre à tous les médias ? ça fait un peu débat entre les réformistes et les révolutionnaires sauf que là on parle d'entreprises privées où la participation citoyenne ça existe pas vraiment (on n'élit pas (encore) son manager).
    Je rajoute que les ève chiapello comme vincent de Gaulejac travaillent majoritairement sur les cadres (les managers) et donc avec des cadres. De Gaulejac a fait pas mal de conférences (quelques-unes dispo sur youtube, j'en ai regardé un peu) et certaines dans des écoles de management. C'est vrai que les conférences sont publiques, mais en gros on voit bien que les destinataires de leurs critiques du management ce sont... les managers. Pour moi c'est une position contre-révolutionnaire : on attend de ceux qui gèrent l'exploitation qu'ils changent leurs façons de faire.

    ça semble peut-être un peu hors-sujet mais c'est tout ce que je peux dire pour le moment pour justifier que d'après moi on n'a pas grand chose à attendre de ce mouvement. Avec des sociologues qui sont dans cette optique parmi les fondateurs du mouvement j'ai du mal à croire que le convivialisme puisse être intéressant pour nous (anarchistes / révolutionnaires).

    Je viens de lire l'abrégé du manifeste disponible ici :

    lesConvivialistes - | Abrégé du Manifeste convivialiste
    du coup je vais dire un peu ce que j'en pense :

    L'abrégé du manifeste

    Les luttes dont ils s'inspirent :
    "Elles se présentent sous des noms, sous des formes ou à des échelles infiniment variées : la défense des droits de l’homme, du citoyen, du travailleur, du chômeur, de la femme ou des enfants ; l’économie sociale et solidaire avec toutes ses composantes : les coopératives de production ou de consommation, le mutualisme, le commerce équitable, les monnaies parallèles ou complémentaires, les système d’échange local, les multiples associations d’entraide ; l’économie de la contribution numérique (cf. Linux, Wikipedia etc.) ; la décroissance et le post-développement ; les mouvements slow food, slow town, slow science ; la revendication du buen vivir, l’affirmation des droits de la nature et l’éloge de la Pachamama ; l’altermondialisme, l’écologie politique et la démocratie radicale, les indignados, Occupy Wall Street ; la recherche d’indicateurs de richesse alternatifs, les mouvements de la transformation personnelle, de la sobriété volontaire, de l’abondance frugale, du dialogue des civilisations, les théories du care, les nouvelles pensées des communs, etc."

    Ils partent du "constat" que tous ces mouvements se ressemblent dans les formes pour dire qu'il y aurait un "bien-vivre universalisable" (dixit Alain Caillé un des coauteurs : http://www.lesconvivialistes.org/pdf/Le-convivialisme-en-10-questions.pdf) donc qu'en gros, même si les gens s'en rendent pas compte, ils cherchent tous la même chose. Et faudrait leur faire prendre conscience de ça, je crois que c'est au moins une des intentions de ce manifeste.
    Y a un peu de tout mais il me semble que l'accent est mise sur les alternatives pacifiques, il y a un refus de la conflictualité ça semble être le premier point d'ailleurs ils disent que la question que l'humanité n'a pas su résoudre est celle de la violence : "comment gérer la rivalité et la violence entre les êtres humains ? Comment les inciter à coopérer tout en leur permettant de s’opposer sans se massacrer ? Comment faire obstacle à l’accumulation de la puissance, désormais illimitée et potentiellement auto-destructrice, sur les hommes et sur la nature ?".
    Perso vu que je crois à la lutte des classes comme fondement de la révolution ça me dérange, mais de manière générale je me méfie des mouvements qui sont trop portés sur la non-violence car je crois pas qu'on ait obtenu des avancées sociales importantes sans affrontement. Donc pour moi, ceux qui refusent le conflit et la violence ils risquent de lutter pour qu'on arrive pas à des situations d'affrontement même si elles sont indispensables pour obtenir ce qu'on veut, ce qui revient à lutter pour qu'on ait pas ce qu'on veut donc dans le camp de ceux qui veulent pas céder (les exploiteurs, les dirigeants...).

    Plus loin ils disent qu'il faut assumer le conflit comme source de dynamisme et sans violence. ça me semble aller dans l'idée d'un éloge de la compétition conforme au libéral
    isme et c'est aussi un déni de l'existence de classe sociale puisqu'on est supposé pouvoir tous être à égalité dans ces conflits (c'est cette égalité présumée qui fait qu'on peut tirer de ces conflits une solution qui convienne aux deux parties et donc éviter la violence).
    C'est confirmé plus loin avec l'exposition de principes humanistes :
    "Principe de commune humanité : par delà les différences de couleur de peau, de nationalité, de langue, de culture, de religion ou de richesse, de sexe ou d’orientation sexuelle, il n’y a qu’une seule humanité, qui doit être respectée en la personne de chacun de ses membres."
    C'est un appel à la tolérance mais qui part du principe que les dominations / discriminations sont des produits de l'esprit et ne sont pas liés à l'organisation sociale elle-même : c'est pour ça qu'ils en déduisent qu'en se disputant on peut régler les conflits, il suffit que chacun exprime bien son point de vue et on pourra trouver les solutions pour satisfaire tout le monde.
    Mais si on admet qu'il y a exploitation ça ne tient plus parce que l'exploitation repose sur la propriété et je ne comprends pas comment on peut priver quelqu'un de sa propriété (et supprimer l'exploitation qui est une source de richesse de l'exploiteur du coup) et le satisfaire dans le même temps. Ou alors, ça veut dire que les exploités peuvent supporter leur exploitation et d'après moi les convivialistes pensent ça. Si on revient à De Gaulejac, la solution qu'il propose au mal-être au travail c'est par exemple de réformer le management en mettant moins la pression sur les travailleurs et tout ça, mais jamais on remet en cause le fait que les salariés travaillent pour satisfaire des actionnaires et que les actionnaires se satisfont de profits (en tout cas c'est ce que je pense). ça veut dire que pour De Gaulejac, le salarié ne souffre pas de ce rapport qu'il a avec le propriétaire de l'entreprise. ça veut dire aussi que pour De Gaulejac on peut changer des méthodes de gestion qui entrainent le mal-être et qui sont faites pour satisfaire le propriétaire sans abolir le rapport salarial (puisque les managers sont aussi des salariés généralement).
    ça revient à remettre en cause sérieusement la notion de propriété privée puisque le capitaliste posséderait son entreprise mais il n'aurait pas moyen de faire pression pour contrôler ce qui s'y passe.
    Pour le racisme, le sexisme, la LGBT+-phobie, etc... je trouve ça naïf de proposer d'assumer le conflit pour le résoudre. On a déjà des centaines de travaux pour démontrer que ce sont des conneries, ça suffit pas à éradiquer ces discriminations. Pour moi elles sont créées aussi par les institutions comme la pub, les médias ou des partis, donc des structures sociales et on y est plus ou moins réceptif selon son vécu or son vécu il dépend de l'organisation globale de la société.

    Les trois autres principes sont :

    Je suppose que pour s'assurer que la rivalité ne deviennent pas destructrice on suppose l'existence d'un état. Au final leur projet ne semble pas bien différent d'un keynésianisme par la voie associative.

    ...

    Du coup là ça va dans le sens de ce que je disais plus haut puisque le problème serait la répartition des richesses et que c'est l'état qui en serait responsable et il serait dû à un vice : la corruption.
    ça veut dire que l'état peut intervenir dans l'économie pour rééquilibrer la balance, je trouve toujours ça keynésien (donc pas du tout révolutionnaire, ni novateur d'ailleurs). Et à mon avis la répartition des richesses n'est pas une affaire de morale et suffit pas de se raisonner un peu pour pouvoir changer les choses. C'est graver dans la logique de notre société, on est dans un système marchand, donc la répartition des richesses se fait par l'achat et la vente et on est dans un système capitaliste donc les gens capables de travailler sont des marchandises qui gagnent leur vie en travaillant pour ceux qui possèdent les lieux où on produit des richesses. La répartition ce sont les possédants qui donnent de l'argent aux travailleurs et récupèrent tout ce qu'ils peuvent en vendant ce que produisent les travailleurs. Ils peuvent pas donner plus que ce qu'ils gagnent avec la vente et ils ont tout intérêt à donner moins pour s'en mettre plus dans les poches. L'état là-dedans il peut faire ce qu'il veut, n'empêche que la propriété est un droit sacré (par la constitution et la DDHC) et que la richesse elle est produite dans les entreprises que possèdent des personnes privées. Alors sans remettre en cause ce que ça veut dire "être propriétaire d'une entreprise" comment l'état peut-il décider de quel part va revenir au propriétaire et quel part va revenir aux salariés ? On retombe dans le même problème que tout à l'heure : on prive pas quelqu'un de sa propriété sans résistance. Alors comment l'état peut faire pour éviter le conflit ? Il me semble que jusqu'à présent le fric suffit (l'état a pas envie que les capitalistes investissent dans un autre pays) et si l'état dit "on s'en bat les couilles, on décide quand même en france quelle part va aux actionnaires et quelle part va aux salariés" je crois pas que ça se fera dans la joie et la bonne humeur. Il me semble que dans l'histoire que c'est la lutte qui a permis aux ouvriers d'obtenir des droits et des hausses de salaire parce que ça a fait peur aux capitalistes et à l'état et les premiers ont autoriser l'état à faire des réformes (en tout cas pour 1936 je le sais de là : Juin 1936 – Le Front populaire au secours du capitalisme français ). Pour le reste l'histoire récente nous apprend que Tsipras qui défendait des positions similaires à lâcher complètement l'affaire une fois au pouvoir : Podemos, Syriza: un bilan - 19h17.info ou d'avant : Les créanciers de la Grèce ou la stratégie des mauvais flics .
    La proposition c'est le revenu de base, d'après ce que j'ai pigé en discutant avec des partisans c'est que pour répondre à mes objections ils disaient qu'avoir une sécurité avec un revenu qui tombe tous les mois sans condition c'est que le salarié pouvait se permettre de refuser des emplois, d'être viré, il pouvait accepter des temps partiels pour avoir du temps à côté pour se cultiver, bref il serait armé financièrement pour lutter et pour le devenir intellectuellement.
    ça c'est à condition que le revenu de base améliore réellement le pouvoir d'achat (donc faut pas que les prix augmentent ou que y ait un coup fourbe comme ils savent bien en faire comme une baisse ou une suppression des prestations sociales existantes - RSA, allocation chômage, allocation logement, bourses...). Là-dessus je sais pas trop quoi penser. A mon avis ça marchera pas comme ça mais bon...

    Là encore une fois ils considèrent uniquement la hauteur des revenus comme enjeu de lutte et pas le type de revenu (dividende, salaire, rente, allocation...) et le rapport qu'il implique avec son travail et puis son existence en général. Après sur l'économie sociale et solidaire je connais pas mais ils consentent à l'existence d'un marché. On est toujours dans l'idée qu'il peut y avoir un équilibre et que c'est l'état qui en est le garant.

    On touche justement ensuite au "que faire", c'est un paragraphe de 10 lignes où la première proposition c'est "faire ressentir de la honte face à ceux qui cultivent la "démesure" et la "corruption"... A supposé que ça suffise à les faire arrêter... je crois pas. Personnellement y a des choses dont j'ai honte ça me suffit pas à arrêter de les faire. Puis comment tu leur fais avoir honte ? Les dirigeants des grosses entreprises et les grands capitalistes sont la cible de plein d'attaques, je crois pas qu'ils puissent ignorer à quoi ils participent (déforestations, famines, guerres...) je crois que la seule chose que ça leur fait c'est de trouver des justifications.

    En gros changer les mentalités, principalement des dirigeants et des exploiteurs, pour que volontairement, on change le monde, tous ensemble, démocratiquement dans un sens humaniste.

    On lit à la fin du manifeste que "Toute politique convivialiste concrète et appliquée devra nécessairement prendre en compte : [...]

    - Le souci de donner vie aux territoires et aux localités, et donc de reterritorialiser et de relocaliser ce que la mondialisation a trop externalisé."

    ça rappelle les propositions de Lordon et des autres "souverainistes de gauche", en tout cas je trouve ça intéressant que la question de la "reterritorialisation" soit posée parmi les 4 trucs importants à prendre en compte. Après ils sont vagues sur ce que ça signifie donc on peut pas trop tirer de conclusions, normal aussi c'est un "abrégé".

    Maintenant, je me demande pourquoi ces auteurs se sont réunis ? Est-ce-que c'est pour rédiger un manifeste en espérant qu'il se diffusera et que ça "éveillera les consciences" ? Mais suffit pas que tous le monde soit conscient d'un problème pour qu'il se règle. Parce que là on ne sait pas si le collectif d'auteurs compte s'engager dans des activités militantes autre que diffuser les idées véhiculées dans le manifeste. Que vont-ils faire concrètement pour faire advenir la société qu'ils désirent ? ça ils y répondent pas, y a pas de propositions.
    Le manifeste date de 2013, sur le site se trouve un forum. Les auteurs appellent à des propositions et des discussions. Et ils vendent des livres aussi... Déjà soral s'est fait des thunes grâce à sa maison d'édition surfant sur son mouvement politique, Ruffin s'en est fait grâce à nuit debout, c'est une mode de mêler commerce et engagement politique on dirait.

    Je vais lire le manifeste et voir si je me suis trompé et si ils y proposent des solutions.

    Un facebook aussi qui n'a posté depuis juillet : Les Convivialistes | Facebook
     
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  3. ninaa
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    ninaa Membre du forum Expulsé du forum

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  4. anarchiste, anarcho-féministe, individualiste
    Merci, je vais essayer d'approfondir aussi et je fais passer l'info. Décidément les citoyennistes poussent comme des champignons ces temps-ci.
     
  5. lalternactiviste
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    lalternactiviste Licorne Anarchiste Membre actif

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  6. anarchiste, anarcho-communiste, anarcho-féministe, anarcho-syndicaliste, internationaliste, auto-gestionnaire, extrême-gauche, révolutionnaire, autonome, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Merci de l'info, je vais voir d'un peu plus près ce mouvement
     
  7. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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  8. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Bon le manifeste apporte pas beaucoup d'autre trucs, c'est un appel à la fédération des mouvements alternatifs.
    Ils font un speech sur la finance et la marchandisation des rapports sociaux et dit qu'elles prennent source dans la généralisation de la notion d'"homo oeconomicus" qui a fait qu'on s'est mis à modéliser tous les rapports humains par des calculs.
    Donc aucune remise en cause du salariat. On sait pas non plus à quoi est due cette conception de l'homo oeconomicus, genre elle est apparue comme ça et elle s'est imposée aux économistes puis au reste du monde.

    C'est marrant parce qu'on a eu un cours aujourd'hui sur la sociologie des organisations. Le prof nous a parlé de l'homo oeconomicus et nous a expliqué qu'en france les premiers sociologues des organisations ce furent Crozier et Friedberg et aujourd'hui ce sont leurs théories qui dominent dans la socio des orgas française. Leur théorie c'est que l'humain cherche a gagner du pouvoir sur les autres et pour ce faire il élabore des stratégies et c'est en prenant bien ça en compte qu'on pouvait comprendre comment fonctionne une organisation (entreprise ou administration publique). Face à ça se sont dressés de nombreux autres sociologues comme quoi c'était utilitariste, que l'homme était aussi guidé par le désir d'entretenir des relations sociales en évoquant la théorie du "don" de Mauss (un anthropologue). Or, parmi ces intellectuels, il y avait Alain Caillé le fondateur du MAUSS (mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales) qui est aussi le fondateur des convivialistes.
    D'ailleurs le MAUSS fait parmi des soutiens des convivialistes.
    Du coup ce passage du manifeste ça ressemble à une attaque contre ses rivaux dans le champ professionnel.
    Si on voit le truc dans ce sens, ou genre dans l'optique de démontrer aux "néo-libéraux" (comme ils sont appelés) qu'ils ont tort on comprend peut-être mieux que y ait pas de propositions parce que le but c'est pas d'entrainer des actions mais juste d'obtenir de l'adhésion. Parce que ça ressemble plus à un "bilan" (nul en plus je trouve) des problèmes et des qualités de l'humanité mais sans qu'il n'y ait vraiment d'autres suggestions que "continuez ce qui se fait dans l'associatif et les mouvements sociaux en gardant à l'esprit qu'il faut être tolérants, incorruptibles...".

    Après les questions abordées sont importantes mais je trouve qu'elles sont formulées de façon niaise pour des intellectuels. Y a la question écologique, le nucléaire et l'épuisement des ressources, la question des inégalités de richesses, la question des fanatismes politiques et religieux...

    Ils proposent d'autres solutions concrètes dans le manifeste dont "le nombre" et l'adoption d'un "signe" qui permette de s'identifier rapidement comme convivialiste à travers les nations (parce qu'ils aimeraient être des "milliards" à se sentir convivialistes)... Ils prônent ensuite la chasse aux mauvaises émotions (la haine surtout) sans vraiment dire comment on fait et condamnent le "scientisme" et "l'économisme". Je trouve ça suspect parce que la plupart des courants mystiques (les sectes ou les religions) sont dans le même trip et les convivialistes ne parlent d'ailleurs pas du mysticisme, ça, pour eux, ça relève de la "croyance individuelle". Enfin une "esquisse" d'assemblée mondiale des représentants des habitants de chaque pays qui se reconnaissent dans le convivialisme avec une place spéciale pour les intellectuels des sciences humaines.
    Ils proposent aussi qu'un revenu minimum et un revenu maximum soient fixés.
    Après les mots sont sortis : souveraineté politique, souveraineté sociale et souveraineté financière. Pas plus de précision sur ce que ça signifie concrètement.

    Comment les mouvements alternatifs peuvent l'obtenir, on sait pas. Surtout sans violence.
     
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  9. Anarchie 13
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    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

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    Jan 2009
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  10. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Sur le forum peu de participation, 4 sujets ouverts et 20 messages en tout il me semble et la dernière réponse date de juin.
    En fait je leur fais limite de la pub...
    Après ils se vantent d'être implanté dans divers pays et d'avoir vendu des exemplaires de leurs ouvrages (enfin le seul chiffre que j'ai vu dans un article d'octobre 2013 c'est 6000 ce qui en fait pas un best-seller). Du coup désolé pour la perte de temps...
     
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  11. lalternactiviste
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    lalternactiviste Licorne Anarchiste Membre actif

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  12. anarchiste, anarcho-communiste, anarcho-féministe, anarcho-syndicaliste, internationaliste, auto-gestionnaire, extrême-gauche, révolutionnaire, autonome, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Pas grave, c'est toujours bien aussi d'avoir des infos sur ce genre de mouvement.

    Merci pour les infos, je regarderai peut-être ça de plus prés demain pour me faire une opinion dessus