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Discussion dans 'Médias et presse' créé par Monk, 10 Mars 2010.

  1. Monk
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    Edito de Monk :

    Une saloperie de torchon anar de plus hein ?

    Peut être pas seulement en fait. Il est vrai que c'est un torchon rédigé par des anars, que c'est une saloperie si vous y tenez. En plus, il y a de fortes chances que l'encre vous tâche les doigts. Mais prenons bien garde de nous attacher à cette simple constatation. Nous qui nous plaignons de ne pas pouvoir faire confiance aux informations, cette autre vision de l'information, ajoutée à d'autres sources médiatiques, nous apportera non pas la confiance aveugle mais plus de confiance... en nous pour distinguer le vrai du faux.

    Voilà en réalité ce qui importe. Plus que la qualité de l'information ou sa source ou son but. C'est l'information en elle même en tant que composante d'une vérité. Soyons bien sûrs de ne jamais voir la vérité dans un journal télévisé ou papier. Comprenons que c'est en lisant le plus de journaux possibles que l'on pourra grâce à notre esprit (si grand malgré les apparences) tendre vers la vérité.

    Alors monsieur le grand patron qui crachez sur nos idées, madame la dentiste qui nous regardez d'un œil attendri mais qui ne nous comprend pas et ne cherche pas à le faire, mademoiselle la secrétaire qui n'avez pas le temps de lire, et toi le jeune qui pense que nier l'information c'est se rebeller, ne jetez pas ce torchon car il pourrait vous apporter plus que vous ne pensez.

    Et s'il vous débecte exprimez votre dégoût, car c'est après tout ce que nous cherchons à faire. Que chacun s'exprime, nous prenons simplement un peu les devants.







    Edito de Woody :

    Notre appellation de dessous les choses (ou dessous des choses ?, ndc) n'est en rien une nouvelle forme de théorie du complot. Ceux qui dirigent n'ont en rien besoin de comploter pour avoir le pouvoir, qu'ils se cachent ou qu'ils se montrent.
    Alors dessous de quoi ? Dessous du gerbi des médias appelé "information", dessous de ce que vous dit (ou pas) votre télé et vos journaux chaque jour. Evidemment, nous ne sommes pas une organisation surinformée avec des millions de sources dans tous les domaines, certains d'entre nous sont encore lycéens. Alors qu'est-ce qui vous garantit que notre information est meilleure, véridique ? Nous ne pouvons pas avec nos moyens vous fournir une information absolument véridique, mais en croisant nos sources, en réfléchissant par nous même et en analysant les situations pour comprendre ce qui a le plus de chances d'être proche de la vérité, nous pouvons réussir ce pari fou de réunir des informations objectives sans temps ni moyens.
    Il y a des choses qui ne se disent pas dans les médias, le dessous des choses est négligé, nous travaillons à combler ce manque. Lisez cette information et jugez par vous-même, faites comme nous avec nos sources, réfléchissez à ce qui vous est dit et trouvez vous même votre vérité.

    Ne pas jeter sur la voix publique, merci



    Edito de Sullivan :

    Je (et je pense que beaucoup se reconnaitront) n'appartiens à aucun groupe, aucune idéologie, aucun culte...etc. Mon but, notre but, n'est pas de vous convaincre, de promouvoir quoique ce soit. Nous ne sommes pas une avant-garde éclairée, ni des maîtres à penser, ni des disciples et des esclaves encore moins. Nous ne prétendons pas que le Monde serait subitement en train de basculer, que "ça se perd" ou qu'une mauvaise voie à été prise récemment, nous pensons que le Monde suit simplement la logique du système. Système qui n'a été que de trop rares et trop courtes fois remplacé au cours de l'Histoire. Nous écrivons simplement ce que nous possédons de plus proche de la Vérité, avec toute la Rage qui nous laboure le ventre, parce qu'après tout, l'Information est une Arme. Alors toi qui te crève la paillasse toute la journée dans un taff que tu n'aimes pas et qui voit la moitié de sa paye bouffée tout les mois, toi qui étudies et rames pour t'en sortir sans trop savoir pourquoi, toi qui pointes au Pôle Emploi et qui te retrouve fauché du début à la fin du mois, toi qui es à la retraite et te retrouve seul et qui te fais manger tes allocs par des rats...Que tu sois en galère ou pas, qui que tu sois, quelque soit ton âge, n'hésite pas, tourne la page.


    Des phrases pour mettre sous le titre (ça porte un nom mais j'ai oublié), là j'ai fait un copier-coller "à ne pas faire", donc pardon s'il ya des codes "indigestes" qui se glissent dedans!

    -Les informations ne sont que mensonges.
    -Nous ne détenons pas la vérité, nous ne mentons pas mieux, nous mentons autrement.
    -C'est en écoutant tous les mensonges qu'on apprend la vérité.

    -Ce sont rarement les réponses qui apportent la vérité, mais l'enchaînement des questions.

    -La vérité est comme l'eau froide qui fait mal aux dents malades.
    -La vérité, c'est de chercher toujours la vérité
    -Nous ne connaissons pas le vrai si nous ignorons les causes.
    -Les illusions perdues sont des vérités trouvées
    -Si la vérité fait mal, alors vivons dans la douleur plutôt que dans les chimères
    -Celui qui dit la vérité est toujours insupportable
    -Il n'y a que la vérité qui puisse encore étonner les gens


    Edito de Pheines :
    Dans une société dans laquelle l'homme est trop souvent marchandise, dans laquelle les libertés sont bafouées, certaines personnes osent provoquer et contester l'ordre établi. Oui, je parle de ceux qui ont écrit ce journal, les anarchistes qui sont là pour lutter mais aussi pour vous montrer les (tristes) réalités de la société libérale. J'ai les propos d'un extrémiste ? Très certainement. Les propos d'un extrémiste dans la tolérance et dans l'humanisme. On écrit pas pour vous dire quoi penser, mais plus pour vous exposer notre point de vue, un point de vue très critique sur le système qui vous exploite chaque jour, l'état-policier qui n'existe que pour vous surveiller.
    Ce journal est notre arme contre ces choses qui sont devenues un outil pour appuyer le pouvoir du Capitalisme, pour défendre ceux qui crèvent sous les ponts à cause d'un système ne prenant pas compte de la dimension inhumaine de ses actes.

    Luttez avez nous : Tourner la page est le premier pas.
    Pheines.
     
    Dernière édition par un modérateur: 10 Mars 2010
  3. Monk
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  4. libertaire, , auto-gestionnaire
    Camus au Panthéon (Monk)

    Article de Monk, sur Camus au Panthéon :

    Quand le pouvoir de l'Etat policier est remis aux mains d'un "adorateur" de Camus, ça donne quoi ? Pas grand chose, rassurez vous, rien de plus qu'un Etat policier et une proposition de mettre le corps d'Albert Camus au Panthéon. Oh bien sûr cela ne perturbera pas nos vies, quelques os desséchés enroulés dans de la chair croupissante de plus ou de moins dans un carré de terre appelé Panthéon, ce n'est pas cela qui nous empêchera de nous faire vacciner. Mais enfin, tout de même, la proposition sarkozyste a de quoi amuser. Comment le petit frère des riches voudrait, sous son règne, déplacer le corps du philosophe Socialiste Libertaire dans le lieu où reposent ceux qui firent la gloire de la république ? Personnellement, cela me crèverait quand même bien le cul.
    Toi qui marches sur la gueule des prolétaires, tu voudrais offrir le Panthéon à celui qui t'aurait fait marcher à côté d'eux ? Toi qui restes bien cloîtré dans ton château quand le peuple hurle contre toi dans la rue, tu voudrais offrir la gloire républicaine posthume à celui qui s'éraillait la voix avec lui ? Toi qui méprises les immigrés tu voudrais honorer l'un d'eux ? Offres plutôt le Panthéon à Hortefeux, choisis l'emplacement, nous l'enterrerons pour toi. Sa tombe nous la creuserons avec joie, nous creuserons et creuserons encore quand bien même il ait pu tenir trois fois dans la fosse que nous lui aurons faite. Nous continuerons à creuser, à pelleter, à saccager la tombe des héros républicains comme vous faites de leur mémoire. Nous vous jetterons dans la fosse commune ainsi faite et nous vous enverrons les cadavres des héros en même temps que les pelletées de terre. Et vous y rejoindront Proudhon et Emile Henry, Ravachol et Zola, les communards, les libertaires de tous bords, ceux qui moururent pour le bonheur des autres, ceux qui moururent en défendant des barricades, en attaquant des citadelles, ceux qui moururent fusillés en souriant car ils avaient été justes, ceux qui furent fusillés en pleurant car il voulait l'être encore. Et des cadavres encore et encore viendront recouvrir vos corps impuissants, criant pour leur liberté. Mais ce ne sera jamais rien d'autre que la sécurité que vous voudrez, la liberté ne vous intéresse pas. Lorsque vous voudrez vraiment la liberté, vous l'aurez. En attendant, considérez bien faible le châtiment que subira votre corps en comparaison de celui que vous faites subir aux âmes des révolutionnaires d'antan.
    Imaginez-vous, frères des riches, mis en terre par un vulgaire anarchiste, un libertaire, un révolutionnaire, un jeune au sang chaud comme moi au Panthéon. Vous ne le voudrez pour rien au monde, alors laissez Camus tranquillement là où il est, ce ne sera pas le transfert de quelques débris humains qui vous donnera bonne conscience. Faites fi des questions de morale petits frères des grands riches, elle est morte il a bien longtemps. Soyez juges pénitents et je vous respecterai, en attendant, j'écris ce texte aux allures de pamphlet, mais soyez sûrs que je vous ménage, si vous lisez un jour un pamphlet de moi vous comprendrez à quoi vous avez échappé, mais je vous souhaite de mourir avant, non pas pour vous ménager mais simplement parce que je vous souhaite tout simplement de crever vite.
    Toujours est-il que s'il eut fallu une preuve pour dire qu'on n'apprend plus rien une fois jeunesse passée, vous nous la livrez. Apprenez que le temps de votre intellectualisme est fini et que vous ne pouvez plus comprendre ce que vous lisez. Apprenez que vous êtes sourds à tout discours, apprenez que vous ne pouvez plus apprendre, apprenez à vous taire, apprenez que les intellectuels ne sont pas dans votre camp, apprenez que les jeunes ne sont pas dans votre camp, apprenez que Camus était jeune même à sa mort, tandis que vous avez abandonné votre jeunesse quand vous avez abandonné la lecture de "La Peste" pour celle de la bible.
    Apprenez que vous avez tort de vous croire au-dessus de nous. Vous n'êtes pas supérieur, vous êtes un conducteur. Vous avez beau tenir les rênes, croyez bien que quand les chevaux verront le mur dans lequel vous les lancez à pleine vitesse, ils s'arrêteront et vous projetteront ainsi seul dans ce mur que vous avez construit pour eux.
    Sachez que l'humain n'est pas un cheval et que quand on veut le tromper, non seulement, il jette le trompeur à terre mais il le piétine en plus jusqu'à ce que mort s'ensuive.
    L'Homme est une créature violente et impulsive, ce n'est pas avec des murs de boucliers qu'on s'en protège car ses armes sont ses idées, et les idées n'ont que faire des rangées de boucliers.
    Camus est mort mais s'il voyait ce que vous avez fait du pays qui l'a accueilli, il crèverait encore.
     
  5. Monk
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  6. libertaire, , auto-gestionnaire
    Critique de la réforme des lycées (Monk)

    Je me présente, je m'appelle Thomas, je suis un élève de terminale S SI (Sciences de l'Ingénieur) et j'ai organisé le blocus de mon lycée contre la réforme Châtel à la suite d'un appel national.

    Oh, soyez bien sûrs que je n'ai rien d'un excité notoire, d'un extrémiste ou d'un fainéant qui bloque pour louper des cours. Je suis plus ou moins un lycéen lambda quoique ce terme veuille dire. J'ai simplement une conscience politique, une idée des enjeux de l'avenir, un besoin de ne pas laisser l'autre porter un poids que j'aurais pu lui enlever. Je suis simplement quelqu'un que la politique intéresse et qu'on ne berne pas avec de jolis mots. Je suis un Homme révolté au sens camusien, "l'Homme révolté est un Homme qui dit non" et je ne veux pas de cette nouvelle réforme des lycées.

    Pourquoi ne voulons nous pas de cette réforme ? Je n'en sais rien, demandez à chacun des lycéens qu'il vous l'explique, il y a tant de choses à revoir dans cette réforme que nous avons chacun des buts différents en bloquant notre lycée et en manifestant dans la rue.

    Pourquoi est ce que, pour ma part, je ne veux pas de cette réforme ?

    Comprenons nous, je ne nie pas qu'il y ait du bon dans cette réforme. Mais il y a des bonnes intentions affichées qui sont en fait des coups en traitre, il y a les vraies bonnes intentions qui ne sont pas assez poussées, il y a celles qui pourraient être bien mais qui ne s'accordent pas avec le reste de la réforme et puis il y a, excusez moi du terme, les vraies saloperies.

    Prenons les bonnes intentions. Faire de la classe de seconde une vraie classe de détermination est une bonne idée. Elle fait de la seconde une classe de détermination où l'on choisit deux "enseignements d'exploration" dont au moins un parmi les sciences économiques et sociales, l'économie appliquée et la gestion. Très bien. Mais qu'en est-il des petits lycées ruraux qui ne peuvent pas offrir un grand choix d'enseignements d'exploration ? Et qu'en est-il de ceux qui ne peuvent offrir aucun des enseignements obligatoires (SES, Economie appliquée et Gestion)?

    J'habite dans une petite ville. Il n'y a que 3 lycées. Celui dans lequel je passe ma terminale ne pouvait pas m'offrir beaucoup de choix en seconde. Je pouvais suivre trois enseignements de détermination : L'ISI (Initiation aux Sciences de l'Ingénieur), la MPI (Mesures Physiques et Informatiques) et l'ISP (Initiation aux Sciences de la Productique). J'avais également la possibilité de suivre un cours d'SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) dans le lycée voisin. Si la réforme passe, que deviendra ce lycée ? Sera-t-il dépendant du lycée voisin pour permettre aux élèves de suivre plusieurs enseignements d'exploration ? Sachant qu'il y a environ un quart d'heure de marche entre les deux lycées, je souhaite bon courage à ceux et celles qui devront aménager les emplois du temps.

    Autre bonne idée, la réorientation facilitée. Pour ma part, j'aurais voulu faire une terminale ES ou L plutôt qu'une terminale S SI après ma première, car ce que l'on m'y enseignait et ce que l'on m'enseigne ne me plaisait et ne me plait vraiment pas. Pour rejoindre une filière ES ou L, il aurait cependant fallu que je redouble ma première. Or je ne suis pas un mauvais élève. J'aurais dû reprendre un programme de maths qui ne me posait pas beaucoup de difficultés, un programme d'anglais qui ne me posait pas de difficultés, un programme de français, alors que j'ai obtenu le bac de français avec plus de 15 de moyenne, un programme de physique chimie que je connaissais très bien etc, etc. Et tout ça pour rattraper des heures d'économies, d'SVT, d'espagnol (car mon niveau en espagnol laisse à désirer). J'aurais passé un an à m'ennuyer fortement dans la plupart des matières pour m'épanouir (ou pas) dans d'autres. J'ai choisi la voie de facilité, celle de faire une terminale S, de passer mon bac et de me réorienter vers une voie littéraire.

    La réforme m'aurait elle permis de passer directement en terminale ES ou L ? Probablement et j'aurais sans doute choisi cette possibilité. Une bonne intention, une bonne action donc. Mais après tout est ce que ça change vraiment ? Il y a simplement création d'une passerelle. Mais si j'avais forcé les choses et que j'étais passé directement en terminale ES ou L, qu'aurais je eu à rattraper ? De l'SVT, de l'économie, du latin peut être... Des matières de spécialisation en fin de compte. Le bon côté de la réforme est donc la création facilitée de cette passerelle et la mise en place de stages de remise à niveau pour se mettre au point sur les matières de spécialisation. Etait-il vraiment utile de rendre la classe de première plus générale ? Je trouve qu'elle l'est bien assez. Mais le gouvernement doit avoir de bonnes raisons.

    On ne peut nier que le gouvernement a de bonnes intentions affichées, il y a même de vraies bonnes choses dans cette réforme. Le partenariat obligatoire avec un lycée étranger par exemple. La dynamisation de la vie culturelle lycéenne aussi. Il reste des problèmes de budget et d'organisation dans chaque lycée. Mon lycée parviendra t-il à organiser toutes ces activités? Probablement que oui si une partie du grand emprunt lui revient. Puisque le grand emprunt est destiné à "l'excellence des jeunes"... Pourtant je doute voir la couleur de cet argent. Ma ville qui est un bassin industriel important n'a vu aucun centime du plan de relance lui arriver, mettant 25% de ses travailleurs au chômage. Qu'en sera t-il des jeunes ? Les lycéens obtiendront-ils ce que les travailleurs ne sont pas dignes de recevoir ? Verrons nous leur argent être alloué à notre culture ? J'en doute mais je dois être pessimiste.

    Et puis il y a les coups en traitre. Comme la revalorisation de la classe de L. Oui la classe mérite d'être revalorisée mais est ce le but de la réforme ? Si on se fie à un collectif de professeur d'universités qui n'a absolument aucun intérêt à aller contre la réforme, qui le font donc par pure bienveillance politique et par désintérêt, ce n'est pas son but. Le collectif "Sauver les lettres" est totalement contre la réforme et je me fie à eux, qui n'ont d'intérêt ni à nous mentir ni à nous dire la vérité, plutôt qu'au gouvernement qui est intéressé dans le premier et moins dans le second.

    Soyons d'accord ou faisons semblant de l'être avec le collectif "Sauver les lettres". Si le but du gouvernement est bien, à terme, de faire disparaître la série L qui représente aujourd'hui un peu plus des 10% de lycéens nécessaire à sa survie, qu'adviendra t-il ? Plus de littéraires qui passent le bac. Le bac sera donc réservé à une élite mathématicienne, ingénieure, physicienne ou économiste. Que deviennent alors les lettrés ? Vers quelle filière se tourneront-ils ? Ils s'adapteront ou mourront. Ils suivront des filières scientifique, économique, sociale, technologique ou professionnelle, et tenteront tant bien que mal de s'instruire dans ce qui les intéresse. C'est la mort de la spécialisation littéraire, la mort de l'esprit philosophe, de la juste contestation, des libertaires lettrés. La fin de toute crédibilité dans l'opposition. La fin de toute conscience politique des masses, à terme. Que serait la France sans Sartre, Camus ou Zola ? Que seraient les mouvements prolétaires sans leurs écrits ? Et ceux de Marx, de Proudhon, de Bakounine ? Ce sont d'abord les lettrés qui soulèvent l'opposition à l'oppression. Quel serait le but du gouvernement dans l'éventuelle suppression de la filière L ? Mais croyons le gouvernement, s'il nous dit qu'il veut la revaloriser, c'est ce qu'il va faire...

    Et puis il y a la réforme des séries technologiques. Quelle arnaque... En STI et STL, les élèves ont environ 15 heures de cours comme l'optique, la productique, l'automatisme... Et tout cela se regroupera dans un seul cours qui généralisera toutes ces matières en divisant le temps de cours par deux, voir par trois. On assistera à un enseignement moins spécialisé, moins fourni et assuré par un seul prof. Résultat, une économie sur le salaire à verser aux professeurs et une série technologique moins utile, une série générale pour les moins bons. Une stigmatisation de la série technologique comme de ceux qui auraient voulu faire S mais qui ne sont pas assez bons et qui n'ont pas voulu faire un Bac pro. Un intérêt moindre pour les entreprises à les recruter. En gros, on supprime une voix alternative d'enseignement qui était prisée des entreprises pour satisfaire l'élite scientifique. Mais ce n'est que mon point de vue et il y a toutes les raisons de croire que je me trompe, puisque le gouvernement affirme qu'il veut aussi revaloriser ces filières.

    Et enfin, je terminerai par le plus idiot et le plus scandaleux. L'Histoire Géographie qui devient facultative en terminale S. Le programme d'Histoire Géographie est extrêmement chargé et important en première et en terminale, des notions primordiales y sont abordées : l'âge industriel en Europe et en Amérique du Nord, la France de 1900 à 1939, les totalitarismes et la guerre, les relations internationales depuis 1945, la colonisation et l'indépendance, la Vème république pour l'Histoire et pour la Géographie : l'Europe des Etats et des régions, les réseaux et les flux en Europe et en France, la France et son territoire, la Mondialisation, les Etats-Unis, l'Asie Orientale et l'espace méditerranéen. Lesquelles de ces notions seront abordées en classe de première, lesquelles deviendront facultatives, lesquelles seront oubliées ? Imaginez-vous un cadre qui n'a pas conscience de ces faits historiques et géographiques, de ces notions ? Impossible. Et pourtant...

    Le gouvernement veut apparemment, d'après moi, créer une élite mathématicienne et productive qui ne s'occuperait que de son travail et de rien d'autre. Plus de conscience politique dans l'élite, plus de culture, plus de contestation, seulement une vie pour le travail et pour la production. C'est cela, je crois, qu'on appelle la mercantilisation du savoir. Le savoir pour ce qu'il a d'utile à la production de biens et de richesses, et c'est tout. On n'éduque plus, on programme. Si tout être humain doit d'abord être pris comme un génie universel, comme le soutient Alain, alors ce que l'Education Nationale va créer, ce ne sera plus des êtres humains mais des machines destinées à produire et à se taire.

    Voilà pourquoi, moi, en tant qu'être moral et politiquement averti, j'ai organisé le blocus de mon lycée et des manifestations dans ma petite ville. Voilà pourquoi je suis un Homme révolté, un Homme qui dit non et voilà pourquoi je ne suis pas seul.

    Ne prenez pas ma voix comme représentative des autres. Prenez ma voix pour ce qu'elle est, celle d'un individu et, je vous en prie, écoutez aussi celle des autres.

    La Démocratie, c'est considérer la voix de tout citoyen aussi importante que celle d'un autre. Si vous n'écoutez que celles que vous voulez entendre, vous n'êtes pas des démocrates, ni des républicains.
     
  7. Monk
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  8. libertaire, , auto-gestionnaire
    les nouvelles armes (Crowd)

    Vous pensiez ne jamais voir des armes à laser, des boucliers à plasma, des lumières paralysantes ou encore des pistolets à vomi ? Rassurez vous, vous n'avez qu'à vous engager dans notre bien aimée Armée des Etats-Unis pour vous profiter de ces joujous .Car oui, depuis quelques années maintenant, l'armée des Etats-Unis fait dans le haut de gamme. Depuis le début de la guerre en Irak, les Etats-unis dépenseraient près d'un demi milliard de dollars par an dans ces nouvelles technologies que serait principalement les armes à énergies dirigées (principalement les lasers anti-missiles d'une puissance de 100 kw à but défensif).

    Procédons par étapes :

    - Il semblerait d'après plusieurs témoins et d'une enquête sur les armes à énergie dirigée, qu'une de ces dernières aurait été utilisée notamment sur un bus dans les environs de Hillah, une ville du centre de l'Irak, provoquant la mort de dizaines de personnes et en blessant plusieurs autres. Le chauffeur a réussi tout de même à conduire le bus jusqu'à un hôpital, où les médecins purent alors assister à une scène d'horreur, les cadavres ayant été affreusement mutilés ou amputés.
    Le bus aurait été attaqué à un checkpoint américain, étrangement aucun bruit, aucune explosion, aucune balle n'ont été recensée, ce qui pourrait prouver avec les mutilations, l'utilisation d'une arme à énergie dirigée .

    Plus récemment, en Décembre 2005, l'armée américaine a choisi la société Northrop Grumman pour développer la phase 3 de son projet de laser à haute puissance, c'est à dire la création d'un laser de 100 kw. Si jamais ce projet aboutit, il permettra l'installation d'un système laser sur les véhicules, les navires et les avions de l'armée américaine, et donc un contrôle de leur utilisation beaucoup plus faible qu'aujourd'hui .

    Nous pouvons donc déjà nous questionner sur l'utilisation qui sera faite de ces lasers, notamment suite l'incident de Hillah. Lasers dits à but défensif mais qui, nous pouvons le deviner, ne le resteront pas très longtemps.


    - Le système « refus actif » est quant à lui un système à micro-ondes. C'est une arme non létale émettant des ondes millimétrique à 95 GHz qui, en pénétrant dans la peau, active les nerfs et provoque une forte sensation de brûlure. Environ 15 de ces véhicules (valant tout de même la bagatelle de 31 millions de dollars/ pièce) aurait été commandés par le Chef de la Staff force multinationale en Irak .Ce système sera aussi effectif pour le contrôle des foules lors de manifestations. Tout ceci nous amène à nous poser des questions sur les dommages réels que peut causer cette arme à des personnes âgées, cardiaques, atteintes de maladies graves, ou encore à des enfants.
    Théoriquement, il faudrait une exposition de 250 secondes avant que la peau ne brûle, mais qu'en est il pour les yeux, sur lesquels aucun test n'a été effectué ?
    Un test effectué sur des singes avec une exposition de 2 Watts par centimètre carré durant 3 secondes a eu pour effet de causer de gros dommages rétiniens. Pourquoi n'avouent t-ils pas le réel danger que peut engendrer cette arme ?

    Les Etats-Unis sont pourtant signataires du traité de Genève qui interdit tout acte de tortures, et utiliser cette arme va à l'encontre des fondements même de la convention de Genève. Nous pourrions donc qualifier les armes non-létales (pistolets à vomi, tazer, lumière paralysante...) d'armes de torture .Et l'utilisation de ces armes pour le contrôle des foules, ou des civils en temps de guerre va à l'encontre de notre liberté d'expression ou de manifestation .








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  9. Monk
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  10. libertaire, , auto-gestionnaire
    La Grêce brûle ! (Woody)

    La Grèce brule ! De ses cendres doit naitre notre révolte ! article de Massilia Punker :


    Qui n'a pas entendu parler du meurtre du jeune Alexis Grigoropoulos , jeune grec de 15 ans , abattu de sang froid par un membre de la police grecque ? Qui n'a pas entendu parler des émeutes violentes qui suivirent cet acte de barbarie des policiers ? Qui ignore encore que l'Etat Grec est au bord du gouffre et de la faillite, et que la situation là-bas et plus que dramatique et critique ?
    Peut être vous ? Là est ma mission. Raconter la Grèce . Raconter la révolte qui gronde au sein même de l'espace Shengen , si près de chez nous .

    Pour comprendre une telle situation il faut en décrire le contexte.
    Un Etat en déficit, de fortes inégalités sociales , des tensions entre la jeunesse contestataire des quartiers comme celui d'Exarchia où vivait et où est mort le jeune Alexis. Quartier de contre-culture , où les rixes entre policiers et habitants étaient fréquents . Petit à petit les habitants ont vu leur quartier de plus en plus cerné par la police, police toujours plus armée (véhicules, blindés, équipements antiémeutes, jusqu'aux mitraillettes ) .

    C'est dans cette situation de tension, que le 6 décembre 2008, une voiture de police s'arrête au coin d'une rue du quartier d'Exarchia , selon un témoin qui à tout vu , tout entendu et tout filmé. Les occupants en sont descendus et ont commencé à insulter et à provoquer un groupe de jeunes présent dans la rue. Une bagarre suit, et à l'issue de cet affrontement qui aurait été banal pour ce quartier s'il en était resté là, les policiers retournent vers leur voiture puis tout d'un coup s'arrêtent, et sans qu'aucune insulte ne vole, deux d'entre eux sortent leurs armes, mettent les jeunes en joue ( toujours pas d'insultes ni de provocation ), puis un coup de feu part et un jeune homme de 15 ans seulement s'écroule, tué d'une balle dans la tête .

    Immédiatement, les policiers fuient et les brigades anti-émeutes sont déployées. Immédiatement, le peuple hurle sa haine envers le meurtre sauvage d'un de ses fils . Immédiatement, le pays s'embrase.

    Immédiatement, tous les problèmes ressurgissent.

    Immédiatement,éclatent ce qui est sans doute les émeutes les plus violentes du début de ce siècle.

    Après plusieurs semaine de lutte acharnée, d'arrestations plus ou moins arbitraires, le mouvement prend fin. Mais cela n'est pas sont dernier mot. Ce meurtre a réveillé les vieilles haines, a radicalisé l'opposition au gouvernement, une opposition qui comparait déjà la surveillance des quartiers et la répression policière du gouvernement à la terrible junte militaire dite des «*Colonels*», qui avait opprimé le peuple grec entre 1964 et 1973 .

    Un an plus tard, les émeutes on repris pour l'anniversaire de la mort d'Alexis, et cette fois si ça n'a pas été pareil, le gouvernement a renforcé en tous points son dispositif de sécurité et de répression : une simple pomme jetée sur la vitre d'une banque est devenu un crime suffisant pour être arrêté (et je ne décris même pas les conditions d'arrestations ) et emprisonné , des policiers cagoulés ont procédé à l'enlèvement de jeunes opposants, dont on a toujours pas de nouvelles . Les charges des sections anti-émeutes ne se faisaient plus à pied mais à moto. Dans certains quartiers, toutes les manifestations ont été interdites sous peine d'arrestation immédiate.
    La police s'est rapprochée des mouvances néo-nazies pour en obtenir le soutien contre communistes, anarchistes et libertaires . Ces derniers sont arrêtés en masse pour des motifs plus que douteux . Le ministre de la «*protection de la population*» a rencontré en secret les chefs des plus grand médias du pays et certains journalistes pour leur donner ses instructions sur la manière d'informer le peuple (propagande ?), et tant d'autres mesures qui tendent à prouver que ce gouvernement «*social-démocrate*» n'est ni si social ni si démocrate qu'il tend à le faire passer. Les libertaires parlent d'un retour à la junte, non pas militaire mais policière, une accusation qui est tout à fait justifiée vu l'oppression que subit toute opposition au gouvernement et au système en place.

    Ainsi sous les pierres qui volent, les charges à moto, les cocktails molotov, les fumigènes, les coups de matraques des policiers et les coups de bâton donnés par les manifestants pour se défendre, la Grèce brule intérieurement. Un pays de l'UE, une «*démocratie*» occidentale, qui sur les terres de la naissance de la démocratie, répond à la haine de son peuple par la répression policière, avec les résultats dramatiques qu'elle entraine.

    Au nom de quoi le gouvernement grec se donne-t-il le droit de prendre de telles mesures, si ce n'est de la conservation de son pouvoir pour lui et pour lui seul. Quel citoyen grec pourrait soutenir une telle politique, le privant de toute liberté pour un tout petit peu de sécurité, s'il n'est ni fasciste , ni lobotomisé ? Et comment nous, habitants du «*pays des droits de l'homme*» pouvons nous laisser faire une telle chose ? Je termine par ces questions que vous vous devez de vous poser, que font nos gouvernements ? Ne sont-ils pas eux aussi prêts à de telles mesures à la moindre occasion ?

    Je ne suis qu'un lycéen qui se pose beaucoup de questions, souvent d'ordre politique. Je ne détiens aucune vérité absolue et n'ai aucune expérience dans la rédaction d'articles de journaux, mais je ne fais que donner ce point de vue, un point de vue qui vient d'une mouvance politique minoritaire, exprimé par un jeune qui ne cherche qu'à comprendre les dessous de ce monde, le dessous des choses .
     
  11. Monk
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    Juil 2009
  12. libertaire, , auto-gestionnaire
    Quelques chiffres ? (Michel Dogma /CatchPR)

    -Plus de la moitié de l'eau potable des Etats-Unis va au bétail.
    -Il faut 5.000m² (1/2 ha) de terre cultivable pour produire 70 kg de bœuf ou 10.000 kg de pommes de terre.
    -De 7 à 16 kg de céréales ou de produits végétaux sont nécessaires pour produire 1 kg de viande.
    -Il faut 30.000 à 60.000 litres d'eau pour faire 1 kg de viande de bœuf et 800 litres d'eau pour 1 kg de blé.
    -Près de 50% de toutes les récoltes alimentaires dans le monde sont mangées par le bétail.
    -64% des terres cultivables du monde servent à la production de viande (pâturage et fourrage).
    -Un « Multi Dommage » s'ouvre toutes les 17 heures dans le monde ce qui entraîne la désertification de 125 km² par jour de forêt humide.
    -Les pays industrialisés avec 26% de la population mondiale utilisent 56% des ressources alimentaires.
    -Il faut 5 kg de poissons pour produire 1 kg de farine ; il faudra 5 kg de cette farine pour qu'un bœuf ou un porc produise 1 kg de viande. Donc 25 kg de poissons pour 1 kg de viande !
    -Une ferme de saumons de 8 ha aux USA produit autant de déchets qu'une ville de 100.000 habitants.
    -La consommation mondiale d'engrais de synthèse est passée de 7 millions de tonnes en 1945, à 53 millions de tonnes en 1968, et atteint 150 millions de tonnes par an aujourd'hui.
    -500 pesticides différents sont employés dans « l'industrie culture » : 1.5 à 2 tonnes par habitant, par culture et par an, en Europe.
    -En 1997, la quantité d'antibiotiques utilisée dans l'Union européenne s'est élevée à 10.493 tonnes.
    -Plus de 80 produits différents peuvent être injectés aux cochons modernes avant d'être abattus.
    -Les producteurs de volailles, de porcs, de bovins et poissons utilisent au Canada plus de 20.000 tonnes d'antibiotiques par an en injections, ou incorporées à la moulée.
    -80% des animaux élevés en batterie sont malades.
    -Une trentaine d'hectares de forêts sont détruites chaque minute.
    -300 tonnes d'humus disparaissent chaque minute.
    -Les excréments de bétail représentent 110 tonnes par seconde pour les USA et l'Europe : cela entraîne 50% de toute la pollution des nappes phréatiques du monde.
    -En Thaïlande, ont été produites en région marécageuse, 120.000 tonnes de crevettes sur 5 ans, qui ont ravagé les marécages en détruisant 800.000 tonnes d'autres espèces.
    -Plus de 75% des terres arables qui existaient lorsque les Européens colonisèrent l'Amérique ont disparu.
    -Environ 97% des variétés de légumes qu'on trouvait habituellement sur la liste du ministère de l'Agriculture des Etats-Unis sont maintenant considérées comme disparues.
    -Le bétail des pays riches mange autant de céréales que les Indiens et les Chinois réunis.
    -Un bœuf fournit 200 kg de viande, soit 1.500 repas. Les céréales qu'il a mangées auraient pu servir 18.000 repas.
    -La consommation de « viande » utilise 60% des réserves d'eau mondiale.
    -Il faut 400 litres d'eau/heure, 24h/24h pour faire face aux besoins alimentaires d'une seule personne carnivore.
    -Plus de 50 millions d'enfants meurent de faim chaque année.
    -Un Américain sur trois et un Français sur quatre sont obèses.
    -En une année, vous absorbez environ 2.7 kg d'additifs, surtout les enfants, avec les sucreries et les boissons artificielles.
    -71% des graisses et protéines qui sont consommées en France sont d'origine animale.
    -90% de tous les résidus de pesticides se retrouvent dans les produits animaux alors que les fruits, les légumes et les céréales en recèlent moins de 10%.
    -Pour fournir 50 kg de protéines, un animal a du consommer au minimum 800 kg de protéines végétales.
    -5 espèces végétales sont définitivement perdues chaque jour.
    -Tout individu supplémentaire dans les pays riches « pèse » aussi lourd sur l'environnement que 20 Indiens ou Bengalais.
    -L'on a fait plus de dégâts en 30 ans que depuis que l'homme existe sur la terre.
    -Croyez-vous que nous n'ayons pas fait assez de grabuge?
     
  13. Monk
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    Juil 2009
  14. libertaire, , auto-gestionnaire
    Témoignage sur la condition des abbatoirs

    Témoignage d'une étudiante en médecine vétérinaire en stage dans un abattoir



    " Seuls les animaux transportés conformément à la Loi sur la Protection des Animaux (LPA) et possédant une marque d'identification en règle sont acceptés ". C'est l'inscription qui figure au-dessus de la rampe en béton. Au bout de cette rampe gît raide et blafard un cochon mort. " Oui, certains meurent déjà durant le transport. Par collapsus cardiaque ".

    J'ai emporté une vieille veste ; bien m'en a pris. Pour un début d'octobre, il fait un froid glacial. Ce n'est pourtant pas pour cette seule raison que je frissonne.

    J'enfonce les mains dans mes poches, m'efforce de montrer un visage avenant pour écouter le directeur de l'abattoir m'expliquer qu'on ne procède plus depuis longtemps à un examen complet de chaque bête, seulement à une inspection. Avec 700 cochons par jour, comment cela serait-il possible ?

    " Ici, il n'y a aucun animal malade. Si c'est le cas, nous le renvoyons tout de suite, avec une amende salée pour le livreur. S'il le fait une fois, il ne le fera pas une deuxième ". Je baisse la tête comme pour m'excuser - tenir, simplement tenir, tu dois tenir ces six semaines - que deviennent les porcs malades ?

    " Il y a un abattoir tout à fait spécial ". Je possède une certaine expérience concernant les règlements relatifs au transport et sais à quel niveau la protection des animaux est à présent reconnue. Ce mot, prononcé dans un tel endroit, a une résonance macabre. Dans l'intervalle, un gros camion d'où s'échappent des cris stridents et de lugubres grognements est venu se ranger face à la rampe. Dans la pénombre du matin, on distingue mal les détails ; toute la scène revêt un aspect irréel et rappelle quelque sinistre reportage de guerre montrant des rangées de wagons gris et les visages blêmes et terrorisés d'une masse de gens humiliés, sur la rampe de chargement, embarqués par des hommes en armes. Tout d'un coup, je m'y trouve en plein coeur, et c'est comme quand on fait un cauchemar dont on se réveille couvert de sueurs froides : au milieu de ce brouillard, par un froid glacial, dans ce demi-jour sale du bâtiment immonde, bloc anonyme de béton, d'acier et de catelles blanches, tout derrière, à la lisière du bois recouvert d'une légère gelée ; ici se passe l'indicible, ce dont personne ne veut rien savoir.

    Les cris, c'est la première chose que j'entends chaque matin lorsque j'arrive pour obtenir mon certificat de stage de pratique. Un refus de ma part d'y participer aurait signifié pour moi cinq années d'études perdues et l'abandon de tous mes projets d'avenir. Mais tout en moi - chaque fibre, chaque pensée - n'est que refus, répulsion et effroi, et la conscience d'une insurmontable impuissance : devoir regarder, ne rien pouvoir faire, et ils vont te forcer à coopérer et te souiller de sang. De loin déjà, quand je descends du bus, les cris des cochons me transpercent comme un poignard.
    Pendant six semaines, des heures durant, sans répit, ces cris retentiront à mes oreilles. Tenir. Pour toi, cela aura une fin. Pour les animaux, jamais.

    Une cour déserte, quelques camions frigorifiques, des moitiés de cadavres de cochons pendus à des crochets, aperçus à travers une porte, dans un éclairage aveuglant. Tout ici est d'une propreté méticuleuse. Cela, c'est la façade. Je cherche l'entrée ; elle est située de côté. Deux bétaillères passent devant moi, ses phares jaunes allumés dans la brume matinale. La lumière blanche des fenêtres éclairées me montre le chemin. Après avoir monté quelques marches, je me retrouve à l'intérieur, où tout est carrelé en blanc. Pas d'âme humaine en vue. Ensuite un corridor, blanc lui aussi, et le vestiaire pour les dames. Il est bientôt 7 heures, et je me change : du blanc, du blanc, du blanc ! Mon casque d'emprunt oscille d'une façon grotesque sur mes cheveux raides. Mes bottes sont trop grandes. Je retourne dans le corridor et me range du côté des vétérinaires. Aimables salutations.
    "Je suis la nouvelle stagiaire". Avant de continuer, les formalités. "Enfilez un vêtement chaud, allez chez le directeur et remettez-lui votre certificat de santé. Le Dr XX vous dira alors où vous commencerez ".

    Le directeur est un homme jovial, qui me parle d'abord du bon vieux temps où l'abattoir n'était pas encore privatisé. Puis s'interrompant à regret, il décide de me faire visiter personnellement les lieux. C'est ainsi que j'arrive sur la rampe. A ma droite des enclos de béton fermés par des barres en fer. Quelques-uns sont prêts, remplis de cochons. "Nous commençons ici à 5 heures du matin". On les voit se bousculant ici ou se traînant là ; quelques groins curieux arrivent à passer à travers la grille ; des petits yeux méfiants, d'autres fuyants ou en plein désarroi. Une grande truie se jette sur une autre ; le directeur se saisit d'un bâton et la frappe plusieurs fois sur la tête. " Autrement, ils se mordent méchamment ".

    En bas de la rampe, le transporteur a abaissé le pont du camion, et les premiers cochons, apeurés par le bruit et la raideur de la pente, se poussent vers l'arrière ; mais entre-temps un convoyeur est monté à l'arrière et distribue des coups de trique en caoutchouc. Je ne m'étonnerai pas, plus tard, de la présence de tant de meurtrissures rouges sur les moitiés de cochons.

    " Avec les cochons, il est interdit d'utiliser le bâton électrique " explique le directeur. Certains animaux tentent quelques pas hésitants, en trébuchant parfois. Puis les autres suivent. L'un d'entre eux glisse et sa patte se coince entre la rampe et le pont ; il remonte et continue en boitant. Ils se retrouvent à nouveau entourés de barres de fer qui les mènent inévitablement à un enclos encore vide. Lorsque les cochons se trouvant à l'avant arrivent dans un coin, ils s'y entassent en bloc et s'y cramponnent avec fermeté, ce qui fait pousser à l'employé des jurons de colère et cravacher les cochons de l'arrière qui, pris de panique, essaient de grimper par-dessus leurs compagnons d'infortune. Le directeur hoche la tête : "Ecervelé, simplement écervelé. Combien de fois ai-je déjà dit qu'il ne servait à rien de frapper les cochons se trouvant à l'arrière !".

    Pendant que j'assistais, pétrifiée, à cette scène - rien de tout cela n'est réel, tu rêves - le directeur se retourne pour saluer le convoyeur d'un autre transport, arrivé en même temps que le précédent et qui s'apprête à décharger. La raison pour laquelle tout est allé ici beaucoup plus vite, mais avec beaucoup plus de cris, je l'ai tout de suite vu : derrière les porcs qui trébuchent, un deuxième homme apparu dans l'aire de déchargement assène, pour accélérer l'opération, des chocs électriques. Je regarde l'homme, ensuite le directeur : " Vous savez pourtant que c'est interdit avec les porcs ". L'homme regarde étonné, puis range l'instrument dans sa poche.

    Par derrière, quelque chose se frotte à moi à la hauteur des genoux ; je me tourne et j'aperçois deux yeux bleus vifs. Je connais de nombreux amis des animaux qui s'enthousiasment pour les yeux animés de sentiments si profonds des chats, pour le regard indéfectiblement fidèle des chiens. Mais qui parle de l'intelligence et de la curiosité perceptibles dans les yeux d'un cochon ? Bientôt, j'apprendrai à les connaître, ces yeux, mais d'une autre manière : muets de peur, abattus de douleur, puis vidés, brisés, exorbités, roulant sur un sol maculé de sang.

    Une pensée me traverse l'esprit comme un couteau acéré, et elle me reviendra des centaines de fois au cours des semaines suivantes : Manger de la viande est un crime - un crime...

    Après un tour rapide de l'abattoir, je me retrouve dans la salle de pause. Une fenêtre qui s'ouvre sur la salle d'abattage laisse voir des cochons couverts de sang, suspendus, défilant dans une chaîne sans fin. Indifférents, deux employés prennent leur petit déjeuner. Du pain et du saucisson. Leurs tabliers blancs sont couverts de sang. Un lambeau de chair est accroché à la botte de l'un d'eux. Ici, le vacarme inhumain qui m'assourdira lorsque je serai conduite dans la salle d'abattage est atténué. Je reviens en arrière, car une moitié de cadavre de cochon a tourné le coin à vive allure et a heurté la moitié suivante. Elle m'a frôlée, chaude et molle. Ce n'est pas vrai - c'est absurde - impossible.

    Tout me tombe dessus en une fois. Les cris perçants. Le grincement des machines. Le bruit métallique des instruments. La puanteur pénétrante des poils et des peaux brûlés. L'exhalaison de sang, et d'eau chaude. Des éclats de rire, des appels insouciants des employés. Des couteaux étincelants passant au travers des tendons pour pendre aux crochets des moitiés d'animaux sans yeux dont les muscles sont encore palpitants. Des morceaux de chair et d'organes tombent dans un caniveau par où du sang s'écoule en abondance, et ce liquide écoeurant m'éclabousse. On glisse sur des morceaux de graisse qui jonchent le sol. Des hommes en blanc, sur les tabliers desquels le sang dégouline, avec, sous leurs casques ou leurs képis, des visages comme on peut en voir partout : dans le métro ou au supermarché.
    Involontairement, on s'attend à voir des monstres, mais c'est le gentil grand-père du voisinage, le jeune homme désinvolte qui déambule dans la rue, le monsieur soigné qui sort d'une banque. On me salue aimablement. Le directeur me montre encore rapidement la halle d'abattage des bovins, vide aujourd'hui." Les bovins sont là le mardi ". Il me confie alors à une employée en déclarant qu'il a à faire. "Vous pouvez tranquillement visiter seule la halle d'abattage". Trois semaines s'écouleront avant que je trouve le courage d'y aller.

    Le premier jour n'est encore pour moi qu'une sorte de quart d'heure de grâce. Je vais m'asseoir dans une petite pièce à côté de la salle de pause et heure après heure, je découpe en petits morceaux des chairs provenant d'un seau d'échantillons qu'une main tachée de sang remplit régulièrement dans la halle d'abattage. Chacun de ces petits morceaux - un animal. Le tout est alors haché et réparti en portions, auxquelles on ajoute de l'acide chlorhydrique et que l'on fait cuire, pour le test de trichine. L'employée qui m'accompagne me montre tout. On ne trouve jamais de trichine, mais le test est obligatoire.

    Le jour suivant, je me rends donc seule dans une partie de la gigantesque machine à découper les morceaux. Une rapide instruction - " Ici, retirer le reste des os du collier de l'arrière-gorge et séparer les noeuds des glandes lymphatiques. Parfois, un sabot pend encore à une patte, il faut l'enlever ". Alors, je découpe, il faut faire vite, la chaîne se déroule sans répit.
    Au-dessus de moi, d'autres morceaux du cadavre s'éloignent. Mon collègue travaille avec entrain, tandis que dans le caniveau tant de liquide sanguinolent s'accumule que j'en suis éclaboussée jusqu'au visage. J'essaye de me ranger de l'autre côté, mais là une énorme scie à eau coupe en deux les corps des cochons ; impossible d'y rester, sans être trempée jusqu'aux os. En serrant les dents, je découpe encore, mais il faut que je me dépêche, pour pouvoir réfléchir à toute cette horreur, et par-dessus le marché il faut que je fasse diablement attention de ne pas me couper les doigts. Le lendemain, j'emprunterai d'une collègue stagiaire qui a terminé son stage une paire de gants en métal. J'arrête de compter les cochons qui défilent devant moi, ruisselants de sang. Je n'emploierai plus de gants en caoutchouc. Il est vrai qu'il est répugnant de fouiller à mains nues dans des cadavres tièdes, mais si l'on se retrouve plein de sang jusqu'aux épaules, le mélange poisseux des liquides corporels pénètre de toute façon à l'intérieur des gants et rend ces derniers superflus. Pourquoi tourner des
    films d'horreur, quand tout cela se trouve ici ?

    Le couteau est bientôt émoussé. " Donnez-le-moi, je vais vous l'aiguiser ". Le brave grand-père, en réalité un ancien inspecteur des viandes, me lance un clin d'oeil. Après m'avoir rapporté le couteau aiguisé, il se met à faire la causette ici et là, me raconte une blague puis se remet au travail. Il me prend désormais un peu sous son aile et me montre quelques trucs qui facilitent quelque peu le travail à la chaîne. " Ecoutez ! Ici tout cela ne vous plaît pas. Je le vois bien. Mais cela doit se faire ". Je ne peux pas le trouver antipathique. Il se donne beaucoup de mal pour me rassurer. La plupart des autres aussi s'efforcent de m'aider ; ils s'amusent certainement à observer ces nombreux stagiaires, qui vont et viennent ici, qui sont d'abord choqués, puis qui poursuivent en serrant les dents leur période de stage. Toutefois, ils demeurent bienveillants. Il n'y a pas de chicaneries.
    Il me vient à penser que - à part quelques exceptions - les personnes qui travaillent ici ne réagissent pas de façon inhumaine ; elles sont juste devenues indifférentes, comme moi aussi avec le temps. C'est de l'autoprotection. Non, les vrais inhumains sont ceux qui ordonnent quotidiennement ces meurtres de masse, et qui, à cause de leur voracité pour la viande condamnent les animaux à une vie misérable et à une lamentable fin, et forcent d'autres humains à accomplir un travail dégradant qui les transforme en êtres grossiers.

    Moi-même, je deviens progressivement un petit rouage de ce monstrueux automatisme de la mort. Au bout d'un certain temps, ces manipulations monotones commencent à devenir automatiques, mais elles restent aussi très pénibles. Menacée d'étouffement par le vacarme assourdissant et l'indescriptible horreur omniprésente, la compréhension reprend le dessus sur les sens hébétés et se remet à fonctionner. Faire la différence, remettre de l'ordre, essayer de discerner. Mais cela est impossible.

    Lorsque pour la première fois - en fait, le deuxième ou troisième jour - j'ai pris conscience que le corps saigné, brûlé et scié de l'animal, palpitait encore et que sa petite queue remuait toujours, je n'étais plus en mesure de me mouvoir. " Ils... ils bougent encore! ", dis-je, même si en tant que future vétérinaire j'avais appris que c'était les nerfs. J'entends marmonner : " Mince alors, il y en a un qui a fait une faute, il n'est pas tout à fait mort ". Un frémissement spectral agite de partout les moitiés de
    bêtes. C'est un lieu d'horreur. Je suis glacée jusqu'à la moelle.

    Rentrée à la maison, je me couche sur mon lit, les yeux au plafond. Passer les heures, les unes après les autres. Chaque jour. Mon entourage réagit avec irritation. " N'aie pas l'air si renfrognée ; fais donc un sourire. Tu voulais absolument devenir vétérinaire ". Vétérinaire, oui, mais pas tueuse d'animaux. Je ne peux pas me retenir. Ces commentaires. Cette indifférence.
    Cette évidence de meurtre. Je voudrais, je dois parler, dire ce que j'ai sur le coeur. J'en étouffe. Je voudrais raconter ce que j'ai vu sur le cochon qui ne pouvait plus marcher, progressant tant bien que mal sur son train arrière, jambes de côté ; sur les cochons qui reçoivent des coups de trique et de pied jusqu'à ce qu'ils finissent par entrer dans le box d'abattage. Ce que j'ai vu en me retournant : comment l'animal est scié devant moi et accroché en oscillant : morceaux de muscles partagés en deux parties égales à partir de l'intérieur des cuisses. Nombre d'abattages par jour 530, jamais je ne pourrai oublier ce chiffre. Je voudrais parler de l'abattage des bovins, de leurs doux yeux bruns, remplis de panique. De leurs tentatives d'évasion, de tous les coups et les jurons, jusqu'à ce que la misérable bête soit finalement prisonnière de l'enclos fermé par des barres de fer et une serrure à double tour, avec vue panoramique sur la halle où ses compagnons d'infortune sont dépouillés de leur peau et coupés en morceaux ; puis l'avancée mortelle, et dans le moment qui suit la chaîne que l'on accroche à une patte arrière et dont l'animal tente vainement de se débarrasser en la projetant vers le haut, tandis que, déjà, par en-dessous, sa tête est tranchée. Des flots de sang qui giclent à profusion du corps sans tête, tandis que les pattes se recroquevillent... Raconter à propos des bruits atroces de la machine qui arrache la peau du corps, du geste du doigt, circulaire et automatisé, pour ôter le globe de l'oeil de son orbite - artère sectionnée, saignante, coulant à flot à l'extérieur - et le jeter dans un trou à même le sol, où il disparaîtra parmi tous les " déchets ". Le bruit provenant des envois sur le dévaloir en aluminium usé, des abats retirés du cadavre décapité et qui ensuite, sauf le foie, le coeur, les poumons et la langue - destinés à la consommation - sont aspirés dans une sorte de collecteur d'ordures.

    C'est vrai que je voudrais raconter qu'il arrive toujours qu'au milieu de ces montagnes visqueuses et sanguinolentes se trouve un utérus gravide, et que j'ai vu des petits veaux déjà tout formés, de toutes les tailles, fragiles et nus, les yeux clos, dans une enveloppe utérine qui n'est plus en mesure de les protéger - le plus petit aussi minuscule qu'un chat nouveau-né, et quand même une vache en miniature, le plus grand au poil tendre et soyeux, d'un blanc cassé, avec de longs cils autour des yeux, dont la naissance devait avoir lieu quelques semaines plus tard. " Est-ce que ce n'est pas un miracle, ce que la nature crée ? " constate le vétérinaire de service cette semaine-là, en jetant l'utérus avec le foetus ensemble dans le gargouillant moulin à déchets. J'ai maintenant la certitude qu'aucun dieu ne peut exister puisqu'aucun éclair ne vient du ciel pour punir tous ces forfaits commis ici-bas, et que ceux-ci se perpétuent interminablement. Ni pour soulager la vache maigre et pitoyable qui, à mon arrivée à 7 heures le matin, se traîne à bout de force, au prix d'efforts désespérés, dans le couloir glacé, plein de courants d'air, et s'allonge juste devant le box de la mort ; pour elle, il n'existe aucun dieu, ni personne d'ailleurs, pour lui donner une petite tape pour l'aider. Avant tout, il faut traiter le reste des animaux prévus pour l'abattage.

    Quand je quitte à midi, la vache est encore couchée et tressaille ; personne, en dépit d'instructions répétées n'est venu la délivrer. J'ai alors desserré le licou qui lui tranchait impitoyablement la chair et lui ai caressé le front. Elle m'a regardé avec ses grands yeux, et j'ai alors appris en cet instant que les vaches pouvaient pleurer.

    Mes mains, ma blouse, mon tablier et mes bottes sont barbouillés du sang de ses congénères : pendant des heures, je suis restée à la chaîne, en train de couper des coeurs, des poumons et des foies. J'ai déjà été prévenue : " Avec les bovins on est toujours totalement immergé ! ". C'est cela que je voudrais communiquer, afin de ne pas porter seule le fardeau, mais dans le fond il n'y a personne qui veuille m'écouter. Ce n'est pas qu'au cours de cette période on ne m'ait pas souvent assez posé la question : " Et à l'abattoir, comment ça va ? Moi, en tout cas, je ne pourrais pas le faire ".
    Avec mes ongles enfoncés dans les paumes des mains je gratte les lunules jusqu'au sang pour ne pas frapper ces visages apitoyés, ou pour ne pas jeter le téléphone par la fenêtre ; pleurer, voilà ce que je voudrais faire, mais depuis que j'ai vu ce spectacle quotidiennement, chaque cri s'est étouffé dans ma gorge. Personne ne m'a demandé si je pouvais tenir.

    Les réactions à des réponses si parcimonieuses trahissent le malaise à ce sujet. " Oui, cela est tout à fait terrible, aussi nous ne mangeons plus que rarement de la viande ". Souvent je m'encourage : "Serre les dents, tu dois tenir, bientôt tout cela sera derrière toi ". Pour moi, que le massacre continue jour après jour est l'une parmi les pires manifestations d'indifférence et d'ignorance. Je pense que personne n'a compris que ce ne sont pas ces six semaines à surmonter qui sont importantes, mais bien ce monstrueux meurtre de masse, qui se renouvelle des millions de fois, et dont sont responsables tous ceux d'entre nous qui mangent de la viande. En particulier, tous ceux qui se prétendent amis des animaux et mangent de la viande : ils ne sont pas dignes de confiance.

    " Arrête, ne me coupe pas l'appétit ! ". C'est aussi avec ce type de réaction que plus d'une fois je suis restée muette. Parfois le ton monte : " Mais tu es une terroriste, toute personne normale doit rire de toi ".
    Comment s'en sortir seule dans de tels instants ? Il m'arrive d'aller regarder le petit foetus de veau que j'ai ramené à la maison et que j'ai mis dans du formol. " Memento mori ". Et laisser en rire les " gens normaux ".

    Les choses deviennent abstraites quand on est entouré de tant de morts violentes ; la vie à titre individuel apparaît alors comme infiniment dénuée de sens. Quand je regarde les rangées anonymes de cochons transportés sous la même forme à travers la halle, je me demande : " Les choses seraient-elles différentes si à la place de cochons, il y avait des humains ? ". D'autant plus que l'anatomie de la partie arrière de l'animal, épaisse, parsemée de pustules et de taches rouges, rappelle étrangement ce que l'on peut voir sur les plages ensoleillées des vacances : des amas de graisse débordant des maillots de bain trop étroits. En outre, les cris qui retentissent interminablement dans la halle d'abattage quand les animaux sentent approcher la mort pourraient provenir de femmes et d'enfants. Ne plus faire la différence devient inévitable. Il y a des moments où je pense: Arrêter, cela doit s'arrêter. Pourvu qu'il fasse vite avec la pince électrique, pour qu'enfin cela s'arrête. " Beaucoup d'animaux ne crient pas " a dit une fois l'un des vétérinaires, " alors que d'autres se figent comme des statues en se mettant à crier sans aucune raison ". Je me demande pour ma part comment ils peuvent rester immobiles et " crier sans aucune raison". Plus de la moitié du temps de stage est écoulé lorsque je pénètre enfin dans la halle d'abattage pour pouvoir dire : " j'ai vu ". Ici se termine le chemin qui débute à la rampe de déchargement. Le lugubre corridor sur lequel débouchent tous les enclos se rétrécit jusqu'à une porte ouvrant sur un box d'attente ayant une capacité de 4 ou 5 cochons. Si je devais décrire en image le concept de "peur", je le ferais en dessinant des cochons blottis les uns contre les autres contre une porte fermée, et je dessinerais leurs yeux. Des yeux que plus jamais je ne pourrai oublier. Des yeux que chacun d'entre nous qui veut manger de la viande devrait avoir regardé. Les cochons sont séparés à l'aide d'une trique en caoutchouc. L'un d'entre eux est poussé en direction d'un espace fermé de tous côtés. Il crie, et comme souvent le gardien a encore autre chose à faire, l'animal essaye de reculer et s'évader par l'arrière jusqu'à ce qu'enfin, à l'aide d'un clapet électrique, il puisse verrouiller l'issue. Par une pression sur un bouton, le sol de l'enclos est remplacé par une sorte de traîneau mobile sur lequel le cochon se retrouve à califourchon, ensuite une deuxième coulisse s'ouvre devant lui et le traîneau avec l'animal glisse vers l'avant dans un autre box. Là une brute de boucher chargé de l'abattage - je l'ai toujours appelé en moi-même Frankenstein - branche les électrodes. Une tenaille d'étourdissement à trois points, comme le directeur me l'a expliqué. On voit dans le box le cochon qui tente de se cabrer, puis le traîneau est brusquement retiré et la bête, palpitante, s'affaisse dans un flot de sang en agitant nerveusement les pattes. Ici l'attend une autre brute de boucher, qui sûr de sa cible, enfonce le couteau en-dessous de la patte avant droite du cochon ; un flot de sang foncé gicle et le corps s'affaisse vers l'avant.
    Quelques secondes plus tard, une chaîne de fer se referme sur une des pattes arrière de l'animal qui est hissé vers le haut ; la brute de boucher dépose alors son couteau, s'empare d'une bouteille de cola souillée, déposée à même le sol recouvert d'une couche de sang d'au moins un centimètre, et en boit une gorgée.

    Je décide de suivre les cadavres qui, balancés à leur crochet, et saignant abondamment, sont dirigés vers "l'enfer". C'est ainsi que j'ai dénommé la pièce suivante. Celle-ci est haute et noire, pleine de suie, de puanteur, de fumée. Au terme de plusieurs virages au cours desquels le sang se déverse encore à flots, la rangée de cochons arrive à une sorte d'immense four.
    C'est là que la soie du porc est éliminée. Les corps des animaux tombent par une sorte d'entonnoir à l'intérieur de la machine. On peut y voir à l'intérieur. Les flammes jaillissent et, pendant quelques secondes, les corps sont secoués de tous côtés, et semblent accomplir une danse grotesque et trépidante. Ils sont ensuite largués de l'autre côté sur une grande table où ils sont immédiatement attrapés par deux grosses brutes de bouchers qui commencent par enlever les parties de la soie qui n'ont pas été éliminées, puis grattent les orbites oculaires et séparent les sabots des pattes. Tout cela se déroule très rapidement, le travail s'effectue en plein accord. Pendues aux crochets par le tendon des pattes postérieures, les bêtes mortes sont alors dirigées vers un châssis métallique contenant une sorte de lance-flammes. Dans un bruit assourdissant, le corps de l'animal est soumis à un jet de flammes qui l'espace de quelques secondes l'enveloppe tout entier. La chaîne mobile se met alors à nouveau en mouvement et emporte les corps dans la halle suivante, celle-là même où je me suis trouvée durant les trois premières semaines. Là les organes sont retirés et apprêtés sur la bande mobile supérieure. La langue est palpée, les amygdales et l'oesophage détachés et jetés, les ganglions lymphatiques coupés, les poumons mis aux déchets, la trachée-artère et le coeur ouverts et les échantillons pour l'examen de trichine prélevés, la vésicule biliaire extirpée, et le foie examiné à cause de la présence possible de poches de vers. Beaucoup de porcs ont des vers et si leur foie en est rempli, il doit être jeté. Tous les autres organes, comme l'estomac, les intestins, l'appareil génital, sont envoyés au rebut. Sur la bande mobile inférieure, le reste du corps est apprêté: divisé en morceaux; les articulations coupées; l'anus, les reins et les parties graisseuses entourant les reins enlevés; le cerveau et la moelle épinière retirés, etc., et ensuite une marque est imprimée sur l'épaule. Le cou, le bas du dos, l'abdomen et les cuisses sont préparés pour la pesée, puis dirigés vers la chambre froide. Les animaux jugés impropres à la consommation sont "provisoirement écartés". Pour le marquage, qui est une opération effectuée dans la sueur sur des cadavres tièdes et visqueux qui pendent très haut en fin de bande, il faut faire très vite quand on n'a pas l'habitude: on risque de se faire assommer par les moitiés de bêtes qui arrivent en force devant la balance et s'entassent les unes sur les autres avec violence.

    Je ne dirai pas le nombre de fois que j'ai laissé mon regard errer sur l'horloge murale de la salle de pause ! Mais ce qui est sûr, c'est qu'en aucun autre endroit au monde le temps ne passe plus lentement qu'ici. Un temps de pause est octroyé au milieu de la matinée, et c'est essoufflée que je me précipite aux toilettes, et que tant bien que mal je me nettoie du sang et des lambeaux de chair ; c'est comme si cette souillure et cette odeur allaient s'accrocher à moi pour toujours. Sortir, seulement sortir d'ici. Je n'ai jamais pu avaler quoique ce soit comme nourriture dans ce bâtiment. Soit je passe mon temps de pause, aussi froid qu'il puisse faire dehors, à courir jusqu'à la clôture en fils de fer barbelés et regarde au loin les champs et l'orée du bois, et j'observe les corneilles. Ou alors je traverse la rue et me rends au centre commercial où je peux me réchauffer en buvant un café dans une petite boulangerie. Vingt minutes après, on est de nouveau à la chaîne. Manger de la viande est un crime. Jamais plus ceux qui mangent de la viande ne pourront être mes amis à nouveau. Jamais, jamais plus. Je pense que tous ceux qui mangent de la viande devraient être envoyés ici, et voir ce qui s'y passe, du début à la fin.

    Je ne suis pas restée ici parce que je veux devenir vétérinaire, mais parce que les gens veulent manger de la viande. Et pas seulement cela : mais parce qu'en plus ce sont des poltrons. Leur escalope blanchie, stérile, achetée au supermarché, n'a plus les yeux qui déversent des flots de larmes de frayeur devant la mort, pas plus qu'elle ne hurle quand le couteau va frapper. Vous tous qui vous nourrissez des cadavres de la honte, cela vous est soigneusement épargné, vous qui dites : " Non, moi, cela je ne pourrais pas le faire ".

    Un jour, un paysan est venu, accompagné de son fils, âgé de 10 ou 11 ans, pour faire analyser un échantillon de viande pour la trichine. En voyant l'enfant aplatir son nez contre la vitre, j'ai pensé que si les enfants pouvaient voir toute cette horreur, tous ces animaux tués, il y aurait peut-être un espoir de changement. Mais j'entends encore l'enfant crier à son père : " Papa, regarde, là, quelle énorme scie ! ? ".

    Le soir, à la télévision, on annonce aux informations : " mystère non encore résolu à propos du meurtre perpétré sur une jeune fille, assassinée et coupée en morceaux et je me rappelle la frayeur générale et le dégoût de la population devant cette atrocité. Je dis : " Des atrocités semblables, j'en ai vu 3700 rien qu'en une semaine ".

    Maintenant, je ne suis plus seulement une terroriste, mais encore je suis malade, là-haut, dans ma tête. Car je ressens non seulement de l'effroi et de la répugnance envers le meurtre commis sur un être humain, mais aussi envers ceux commis sur des animaux des milliers de fois en une seule semaine et dans un seul abattoir. Etre un humain, cela ne signifie-t-il pas dire non et refuser d'être le commanditaire d'un meurtre à grande échelle - pour un morceau de viande ? Etrange nouveau monde. Il est possible que les tous petits veaux trouvés dans l'utérus déchiré de leur mère, et qui sont morts avant même d'être nés, ont encore connu le moins mauvais sort d'entre nous tous.

    D'une manière ou d'une autre, le dernier de ces interminables jours est enfin arrivé et j'ai reçu mon certificat de stage, un chiffon de papier, cher payé si tant est que j'ai jamais payé cher quelque chose. La porte se referme ; un timide soleil de novembre m'accompagne depuis la cour de l'abattoir jusqu'à l'arrêt du bus. Les cris des animaux et le bruit des machines s'estompent. Je traverse la rue alors qu'un gros camion à remorque amenant du bétail prend le virage pour entrer dans l'abattoir. Il est rempli sur deux étages de cochons, serrés les uns sur les autres.

    Je pars sans un regard en arrière car ai porté témoignage et, à présent, je veux essayer d'oublier et de continuer de vivre. A d'autres de lutter maintenant ; moi, ce sont ma force, ma volonté et ma joie de vivre qui m'ont été pris et remplacés par un sentiment de culpabilité et de tristesse paralysante. L'enfer est parmi nous, des milliers et des milliers de fois, jour après jour.

    Une chose nous reste pourtant, et pour toujours, à chacun :

    Dire Non. Non, non et encore non !

    Pour un petit morceau de viande, nous volons une âme de lumière et l'espace de temps dans laquelle elle est née et pour lequel elle se réjouissait.

    Vécu et écrit par Christiane M. Haupt / catchpr
     
  15. Monk
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    Juil 2009
  16. libertaire, , auto-gestionnaire
    De l'identité nationale (Ananar)

    Article coécrit par Ananar et un autre membre du collectif Resistance.

    Depuis fin novembre le débat lancé par le ministre de l’immigration est ouvert sur la question de l’identité nationale. Un site internet à été créé pour l’occasion, Eric Besson justifie ce débat avec une introduction: « Qu’est ce qu’« être Français » aujourd’hui ?» Selon lui « les dérives du nationalisme, le développement de nouvelles formes de communautarisme et de régionalisme, la construction progressive d’une identité européenne, et la mondialisation accélérée des échanges, apparaissent à certains comme susceptibles de remettre en cause l’idée même de Nation. »



    A la question « Qu’est ce qu’être Français aujourd’hui pour vous ? » on trouve pleins de réponse différentes des internautes sur le site du ministre. Des réponses racistes :

    « C’est le droit du sang, pour être français il faut avoir du sang français. Le droit du sol n’a pas lieu d’être. »

    Des réponses islamophobes :

    « La France et notre identité nationale, c’est une cathédrale au centre de Paris et non pas une mosquée »

    Des protestations :

    « Être français c’est trouver ce débat sur l’Identité Nationale ridicule et honteux !!! »

    « Être français c’est s’inquiéter de voir son pays perdre sa clairvoyance pour lui préférer le nationalisme. »

    Et biens d’autre :

    « Le résultat d’une infinité de causes, un fait dont je ne puis être ni fier ni honteux ... »



    24 heures après l’ouverture de la consultation sur internet des internautes se plaignent de censure, leurs texte n’était pourtant pas diffamatoire :

    « Bonjour,

    Réfléchir à une identité nationale hypothétique, c'est faire le lit du nationalisme, en douceur, l'air de rien. Notre identité est toute personnelle, toute intérieure, et si elle devait s'apparenter à autre chose qu'à l'intime, ce serait à l'Europe.

    Ce débat-là s'oppose à l'idée de l'Europe qu'on a essayée de faire passer au moment de voter sa constitution. Maintenant que c'est acquis, on nous organise un joli petit repli sur nous-mêmes. On n'est plus à une contradiction près dans ce pays.

    Cordialement »



    Qu’est ce que l’identité nationale d’un gouvernement qui traque les sans papiers et reprend des discours d’extrême droite ? Depuis le 12 octobre plus de 6000 sans papiers sont en grève Ils se battent pour obtenir leur régularisation. C’est pour cela que le gouvernement lance ce débat ?

    La vrai question n’est pas « qu’est ce qu’être Français aujourd’hui ? » mais il faut ce demander plutôt pourquoi les personnes « issu de l’immigration » comme on dit ne se sente pas Français ?

    Nous répondons que la société les a mis à part. La France est peut être un pays qui accueille beaucoup d’immigrés mais arrivent-ils à s’intégrer ? Celons L'INCEE un enfant de ayant des grands-parents immigrés est 2 fois plus touché par le chômage qu'un enfant ayant des grands-parents non immigrés. De plus, combien de personnes aujourd'hui généralisent les Arabes étant je cite " tous des fouteurs de merde" ? Il est temps de se poser les vraies questions et d'y amener des réponses afin de faire changer les choses.

    Ce débat lancée par la droite n’à qu’un but, donner une définition raciale de l’identité française pour séduire l’extrême droite afin de récupéré les voies du front national aux prochaines élections régionales. Comment pouvons-nous combattre le racisme avec un gouvernement qui organise de tels débats?
     
  17. Pheines
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    Jan 2010
  18. anarcho-communiste, synthèsiste
    Edito de Pheines :
    Dans une société dans laquelle l'homme est trop souvent marchandise, dans laquelle les libertés sont bafouées, certaines personnes osent provoquer et contester l'ordre établi. Oui, je parle de ceux qui ont écrit ce journal, les anarchistes qui sont là pour lutter mais aussi pour vous montrer les (tristes) réalités de la société libérale. J'ai les propos d'un extrémiste ? Très certainement. Les propos d'un extrémiste dans la tolérance et dans l'humanisme. On écrit pas pour vous dire quoi penser, mais plus pour vous exposer notre point de vue, un point de vue très critique sur le système qui vous exploite chaque jour, l'état-policier qui n'existe que pour vous surveiller.
    Ce journal est notre arme contre ces choses qui sont devenues un outil pour appuyer le pouvoir du capitalisme, pour défendre ceux qui crèvent sous les ponts à cause d'un système ne prenant pas compte de la dimension inhumaine de ses actes.

    Luttez avez nous : Tourner la page est le premier pas.
    Pheines.
     
  19. Monk
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    Juil 2009
  20. libertaire, , auto-gestionnaire
    De la déchéance culturelle (Monk)

    Nous sommes simplement en période de décadence culturelle. Lisez Nietzsche. Revenir en arrière ne sert pas à enrayer la décadence et à retrouver la splendeur mais à se maintenir au bord d'un gouffre toujours plus profond puis à y plonger violemment et brusquement. Allons en avant et on en sortira bien un jour de notre décadence. La théorie de l'éternel retour de Nietzsche.

    Avons-nous la liberté d'expression ? Bien sûr. Nous avons toutes les libertés : la liberté de tuer, de voler, de violer... Ce n'est que pur choix de ne pas le faire. L'humain est libre de tout. Il est assez sensé pour se donner des interdits utiles à la survie de l'espèce, et assez lâche pour vouloir donner aux autres des interdits pour sa propre sécurité.

    Notre problème n'est pas à proprement parler un souci de liberté d'expression mais de qualité du relais de l'expression, donc un problème de représentation. Le problème essentiel des régimes politiques est leur déconnexion de la base. Quoi que démocratie veuille dire, qu'elle soit libérale ou populaire, il est évident aux yeux de tous que le pouvoir n'est pas détenu par la base, par le peuple, mais bien par une élite politique, formée à la politique, c'est à dire, de nos jours, à l'art de la rhétorique et à l'utilisation du sophisme à outrance, à l'art de la manipulation, du mépris, de l'amoralité. Nous manquons d'une morale politique.


    Le problème des médias de masse est une dimension tout à fait nouvelle de notre humanité, et on ne peut se référer à aucune œuvre, contemporaine ou passée pour le régler, car aucun écrit relativement plébiscité par les élites intellectuelles n'a fait grand cas de ce problème. Donc il nous faut faire avec.

    Faisons une petite étude amusante. Quel est le but d'une personne qui a le pouvoir vis à vis de ses concitoyens ? Les transformer en moutons. Comment peut-elle s'y prendre ? En leur enlevant toute conscience politique. Comment ? En les abrutissant. Quels moyens a t-ellel sous la main pour abrutir le citoyen ? Les médias de masse.

    En période d'élections démocratiques, quel est le but d'un représentant du peuple ? Se faire réélire par les moutons. Comment ? En leur promettant la sécurité. Comment faire pour que les moutons veuillent la sécurité ? Il faut leur faire peur. Comment leur faire peur ? Il faut diffuser des images de violence. Par quel moyen peut on toucher le plus de personnes possibles ? Par les médias de masse.


    Quelle est la solution contre la propagande de masse relayée par les médias de masse ? Le média libre. La multiplicité des médias libres. Ne reniez pas les médias, abonnez vous à Charlie Hebdo et au Canard enchaîné, lisez les tracts que l'on vous distribue, utilisez Internet, utilisez même les médias de masse.

    Aucun des médias que vous consulterez n'aura la vérité ni ne sera objectif, mais par la multiplicité des points de vue et des mensonges, vous tendrez vers la vérité et l'objectivité.
     
  21. Monk
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    Juil 2009
  22. libertaire, , auto-gestionnaire
    Ordre Uber älles (Monk)

    Ah, enfin, parents, l'autorité est de votre côté. Enfin, vous pourrez vous faire respecter par vos enfants, enfin, ils ne rechigneront plus à manger leurs épinards, à aller prendre leur bain, à faire des ballades dans la forêt, gouzi gouza les zozios.

    Eh oui parents, dès aujourd'hui aux Etats-Unis et donc sous peu en France, la police est de votre côté ! Enfin, la plus grande force répressive du pays va pouvoir s'en prendre, à vos côtés, aux islamistes qui se cachent sous vos propres toits ! Un policier agressé par une fillette diabolique a réussi à la tazer et à la menotter ! Cette désordonatrice refusait de prendre son bain, la maman partisane de l'Ordre a appelé la police qui a glorieusement fait son travail ! Enfin l'éradication dans notre société des enragés, des gueules cassés, des têtes brulés, des agités, des pieds nickelés, des béruriers, des défoncés et des détraqués !

    Que l'Ordre nous bénisse et nous garde mes frères. Commençons de grandes inquisitions contre le Désordre et ses partisans. Elles ont déjà commencé ! La Police, grande détentrice de la bonne parole de notre Ordre a en effet commencé à épurer les milieux grouillants d'opposants à l'Ordre ! Qu'ils crèvent ! Chargez-les ! Abattez-les ! Brûlez-les ! Que dans les flammes que répandent leurs maisons, leurs quartiers et leurs corps se voie la sainte lueur de l'Ordre. Et parce que le feu est l'attribut des désordonateuristes, nous devons utiliser le feu contre les désordonateurs. Qu'ils brûlent et les flammes revêtiront une teinte sainte ! Approbation de nos actes par l'Ordre !

    N'ayons pas peur, mes frères, d'être extrémiste, emprisonnons, exécutons, l'Ordre reconnaîtra les siens. N'ayons pas de pitié, pas de sentiments, ne soyons ni miséricordieux, ni compatissants. L'Ordre le sera pour nous ! Soyons forts, soyons vaillants, soyons puissants, soyons violents même ! Prenons nous en à tout ce qui comporte un risque. Comment, tu lis Proudhon ? Meurs hérétique ! Tu manifestes dans la rue ? Tiens, un bon coup de flashball dans les dents. Tu refuses de prendre ton bain ? Un bon coup de tazer te remettra sur le droit chemin. Tu refuses d'avaler tout le hamburger mixé dans ton biberon ? Que penses-tu d'être pendu par les pieds à ta chaise haute ? Tu as voulu sortir plusieurs jours avant la date prévue du ventre de ta mère ? Essaye donc de ressortir, un policier t'attend, le pistolet braqué sur le vagin dilaté de ta génitrice ! (cette dernière saillie déplait à fedanar)

    Mort au désordre ! Mort à l'illégalité ! Mort aux rebelles !
    Ordre Über Alles !
     
  23. Monk
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    Juil 2009
  24. libertaire, , auto-gestionnaire
    Le casino bancaire est pipé (Sullivan)

    "Le casino bancaire est pipé ! Ou quand le contribuable se fait dépouiller" :



    Aujourd'hui, il est pour ainsi dire impossible de vivre sans compte bancaire. En effet, même si il est possible de thésauriser son épargne plutôt que de la placer dans une banque, même si légalement tonton a toujours le droit de planquer sa maille sous son matelas, les possibilités de recevoir son salaire, ses allocs' ou ses revenus en général en liquide sont très faibles. Non en fait, elles sont nulles. L'argent est immédiatement crédité sur un compte bancaire, et de plus en plus la monnaie liquide s'estompe au profit de prélèvements directs, renforçant cette obligation tacite, cette convention collective, nous forçant tous la main, nous contraignant tous à souscrire à une quelconque banque.
    Seulement, ce n'est pas à notre intérêt. En effet, au mieux vous pourrez, si vous placez dans le bon compte épargne (voir si vous le voulez, en bourse ?), gagner quelque pour-cent sur votre mise de départ. En effet, c'est toujours ça de pris, surtout en ces temps de crise...
    Mais le jeu n'en vaut pas la chandelle. En effet, le système bancaire est vicié de par sa nature même, et cela, au dépend de ceux qui possèdent un compte. Donc de nous tous.
    Les banques dans lesquelles nous possédons nos comptes, sont appelées «banques commerciales» par opposition avec la «banque centrale» (aujourd'hui européenne). Ces banques ne sont pas autorisées à battre monnaie, à émettre des billets, seule la Banque Centrale possédant le contrôle de la planche à billets. Ainsi, l'ensemble de l'argent que tous les clients d'un banque X possèdent sur leurs comptes, est comptabilisé comme étant l'épargne de cette banque, et cette épargne se trouve sur le compte de la banque, à la banque centrale. La banque centrale leur fournit ainsi les billets correspondant au sommes (colossales) que les banques possèdent.
    Lorsque vous payez (par carte, chèque...etc, pas en liquide) quelque chose, les chances que vous tombiez sur un client de votre banque sont faibles. Ainsi, votre banque doit envoyer une partie de son argent à la banque de la personne avec qui vous avez fait une transaction. Et vice versa.
    Multipliez ce mécanisme de base par des millions de consommateurs, des millions d'euros, des millions de fois. Les sommes brassées à chaque seconde sont inimaginables.
    Souvent la banque, votre banque, se trouve devoir donner ainsi à une autre banque de l'argent qu'elle n'a pas à ce moment là. Elle contracte alors un crédit (des sommes parfois énormes), auprès d'une autre banque qui fixe un taux...etc. Comme dans un crédit entre vous et votre banque, le remboursement devra forcément avoir lieu.
    Cet argent qui est prêté est celui du contribuable, vous, moi.... Lorsque le remboursement a lieu, les bénéfices sont alors reversés aux actionnaires de la banque émettrice du crédit...
    Sauf que ça ne fonctionne pas toujours. En effet, admettons que votre banque est ainsi fait un prêt de quelques milliards à une autre banque, et que celle-ci ne puisse rembourser ce prêt.
    Premier effet : La banque en tort va logiquement tenter de contracter un autre crédit pour rembourser celui-ci. Sauf que, comme dans toutes les spirales, ça finit par s'écrouler. Cette banque fait donc faillite.
    Deuxième effet : Votre banque ne voit pas son crédit remboursé. Selon la somme qu'elle a prêtée, elle risque de se retrouver elle-même dans une très mauvaise passe.

    C'est en partie ce mécanisme qui est responsable de l'actuelle crise économique.

    Si la passe est suffisamment mauvaise, la banque s'effondre également. Et vous qui aviez placé vos économies chez elle, eh bien...vous vous touchez.
    En effet, en cas de perte de la banque, vous perdez, et éventuellement la chaine infernale continue, jusqu'à un effondrement généralisé de l'économie... Mais bon, cet article présente plutôt le côté le moins négatif alors...

    En résumant assez simplement : Quand vous placez votre argent dans une banque, vous êtes contraint d'accepter certains faits :
    -Vous ne recevrez que quelques miettes de ce que vous avez placé.
    -Vous autorisez la banque à jouer à des jeux dangereux avec l'argent que vous avez assez de mal à gagner comme ça.
    -Vous acceptez de ne pas toucher quoi que ce soit sur les gains éventuels, et qu'ils soient tous reversés à des hommes, des femmes, que vous ne connaissez pas, qui n'ont jamais rien fait pour vous, et qui ont probablement beaucoup moins besoin de cet argent que vous.
    -Vous acceptez aussi et surtout de devoir subir toutes les pertes qu'ils pourraient faire avec votre argent.

    Personnellement, dans un casino je ne donnerais pas tout mon argent à un homme déjà riche, qui garderait la totalité des gains, et me laisserait encaisser toutes les pertes (tout en se foutant de ma tronche avec des "frais de dossiers"... du genre me faire payer 15€ pour avoir gardé un chéquier dans un tiroir pendant deux jours. Si si, c'est possible.)
    Et pourtant on ne nous laisse pas le choix.
    Dans ce grand casino bancaire, le seul perdant est toujours le client
     
  25. Monk
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    Juil 2009
  26. libertaire, , auto-gestionnaire
    De l'Homme et des lois (Monk)

    Chaque Homme possède un certain pouvoir
    L'Homme a peur du pouvoir de l'autre. Il veut être sécurisé.
    Donc l'Homme crée des lois, des bornes pour que le pouvoir soit exercé correctement.
    Pour garantir la bonne application de ces lois à tous, l'Homme crée l'Etat (ou les cités Etats ou les seigneuries), en tout cas une organisation étatique de type pyramidal, la base en bas, l'élite politique en haut.
    L'Etat est un vecteur de dérive, une source d'autoritarisme. Les Lois sont une privation de liberté.

    Donc l'Etat et les lois sont nuisibles pour un libertaire.
    Ils garantissent pourtant la sécurité.

    L'idée de la démocratie est d'avoir un équilibre.
    L'idée autoritariste est que l'Homme n'a pas besoin de sa liberté.
    L'idée libertaire est que l'Homme n'a pas besoin de sécurité, ou du moins qu'il n'a qu'à renoncer à son propre pouvoir pour que l'autre y renonce aussi, et qu'ainsi le monde il soit beau.



    Je parle de manque d'esprit critique parce que cette remise en question du pouvoir de l'Homme est tout à fait paradoxale. L'Homme aime à exercer son pouvoir, et les morales culturelles (judéo chrétiennes et autres) cautionnent le pouvoir de l'Homme sur l'Homme et le pouvoir de l'Homme sur l'objet. Donc il faut un certain esprit critique pour passer outre notre culture, notre morale, notre éducation, produits de la masse historique et actuelle. Il faut donc que les masses usent d'esprit critique sur elles mêmes pour remettre en cause leur morale, leur culture et leur éducation, et donc pour remettre en cause cette place primaire qu'a le pouvoir dans notre société.

    Il ne s'agit pas forcément d'être libertaire, il s'agit d'être suffisamment responsable pour ne pas user de son pouvoir de façon primaire et irréfléchie. Si le pouvoir a sa place dans ce monde (ce dont je doute parfois), il doit être exercé par chacun de façon réfléchie et il ne devrait pas être utile d'inventer des lois pour en fixer les bornes.

    "Du peu de pouvoir qu'ils tiennent, les hommes sont tyrans tant qu'ils le peuvent" Alain

    "Un seul problème, c'est le pouvoir" OTH
     
  27. Monk
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    Juil 2009
  28. libertaire, , auto-gestionnaire
    Que représente l'école aujourd'hui ? (Alex)

    Que représente l'école à l'heure d'aujourd'hui?


    "La question est vaste, elle concerne individu de tout âge, de la maternelle au primaire, du collège, lycée, au secondaire.


    Tout d'abord, l'influence de l'Etat et du gouvernement est grande, énorme même. Comment l'individu peut-il gagner en autonomie, en libre-pensée et en réflexion propre à lui-même, si ce qu'on lui apprend est déjà teinté de symboles et de préceptes républicains, et étatiques? Comment peut-on atteindre une objectivité, quelle qu'elle soit, si les propos qu'on entend à longueur de journées sont imprégnés de subjectivité encore une fois étatique?
    Le point de vue de "l'enseignant" aura beau changer quelque peu, il reste tout de même sous l'emprise d'un programme toujours plus pesant. (Programmes joyeusement concoctés par nos amis fonctionnaires)
    Dans un second temps, la question des membres du corps éducatif et enseignant est aussi importante, dans la mesure où les fonctionnaires sont partie intégrante de l'état, et sont les garants d'une main-mise du gouvernement sur l'apprentissage et le contrôle dès le plus jeune âge.
    De plus, ces mêmes corps enseignant et éducatif, pratique l'Autoritarisme de façon libérée (j'insiste bien sur le fait que cela est modéré selon la personne): en effet, "l'élève" doit rendre compte d'un travail toujours plus oppressant, doit se jeter dans la libre concurrence des notations et les batailles au 20/20, omniprésence de la rivalité, stigmatisation, et/ou sanctions pour les élèves qui ne suivent pas, ne peuvent pas ou ne veulent pas rentrer dans le moule.
    Un semblant de pensée trop différente, du programme, de certains professeurs, ou des membres du corps administratif, et c'est toute la scolarité de l'individu qui se casse la gueule.
    Ce qui s'en-suivra, une stigmatisation dans la famille, et l'entourage, une pression toujours plus poussée de l'école, ou des parents, et le mal-être de "l'élève".
    Seulement si ce même "élève", est toujours mal (ce qui est fort probable vu la tournure des évènements), on lui proposera soit un conseiller d'orientation (qui lui reprochera plus son état et sa différence qu'une vraie solution), soit d'aller à l'infirmerie prendre des médoc's ou dormir, soit de changer de bahut, ce qui ne résoudra en rien la situation, soit en dernier recours, de stopper l'école et de rentrer dans la vie active, de façon systématique.
    Où est l'épanouissement personnel?



    Pour résumer en quelques mots, l'école au sens actuel du terme (ce n'est que mon avis) n'est qu'un reflet, une reproduction de la société à petite échelle: omniprésence de la hiérarchie, autorité du corps enseignant et ""éducatif"", libre concurrence et chasse au 20/20, pression sur les individus, contrôle de leurs faits et gestes, obéissance aveugle, horaires fixes et autoritaires.. On peut donc en déduire qu'elle est totalement opposée à notre idéal libertaire.

    Les solutions peuvent être claires face à l'embrigadement organisé de notre jeunesse: détruire petit à petit le système éducatif en place pour le reconstruire à notre image, c'est à dire un lieu sans aucune hiérarchie, organisé de façon horizontale où chacun apporterait son point de vue, ses connaissances , son savoir faire dans tel ou tel domaine, où le développement, l'épanouissement personnel et intellectuel de chacun serait place omniprésente: un lieu de rencontre et d'échange. Cette révolution intellectuelle peut aussi s'orienter sur une "éducation" à domicile, c'est à dire par l'entourage et où les membres alentours ou désireux d'échanger, c'est à dire que chacun donne et reçoive sans distinctions.

    De quel droit donc, une meute de Bourgeois assoiffés de chair à patron et de main-d'oeuvre préfabriquée peut-elle se permettre de décider du sort des Hommes? La réponse doit se trouver en chacun de nous. Tant que l'Etat sera garde-fou de toute liberté, Les Hommes ne seront pas à-mêmes de décider par et pour eux-mêmes!"
     
  29. Pheines
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    Pheines Engagé Membre actif

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    Jan 2010
  30. anarcho-communiste, synthèsiste
    Identité Nationale / National-Capitalisme

    L'Identité Nationale et les national-capitalistes.
    Le Pen en a rêvé... Besson l'a réalisé.

    Mmh, le ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire (ouf !). Encore une invention du nain estampillé Ultra-Libéralisme pour faire parler de son parti de guignols.
    Concrètement, ce ministère, il sert à quoi ? A rien. Ah, si, au temps pour moi, il sert à refermer nos frontières et à se barricader contre l'étranger. Ouais, il sert juste à renforcer la xénophobie qu'on essaye d'éliminer de notre société, et à renvoyer les sans-papiers en galère dans leur pays dans le premier charter. UMP Airways, à votre service !
    Dans une société qui s'approche de plus en plus du système ultralibéral américain, c'était la dernière chose dont on avait besoin... En plus de l'exploitation humaine, l'UMP se lance dans le nationalisme. Une façon de faire parler d'autre chose que de la crise des subprimes à l'approche des régionales ? Si c'est le cas, ils sont pas très doués en communication, les UMP...
    Avec ce ministère, ils osent en plus se lancer dans des débats sensibles, comme l'interdiction du port de la Burqa dans les lieux publics.
    Avons-nous à cautionner ça ? Loin de moi l'idée de décider pour vous. Pour ma part, c'est juste une erreur de plus sur la longue liste de conneries signées UMP.

    Pheines.
     
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