Le grand malaise des catholiques de France

Le grand malaise des catholiques de France

Après les propos polémiques du pape ces dernières semaines, comment les catholiques se sentent-ils, à la veille de Pâques, en ce vendredi saint ? Il semble que beaucoup d’entre eux aient des états d’âme, en ce jour symbolique. De plus en plus de fidèles semblent en retrait de l’Eglise, au point pour certains de demander à être "apostasiés", c’est-à-dire reniés de l’Eglise.

"Tous ensemble, nous voulons être débaptisés". C’est le nom d’un groupe qui s’est créé il y a moins d’un mois sur Facebook. A l’origine du groupe, Dom, une blogueuse bretonne, baptisée à la naissance, qui n’a jamais vraiment pratiqué, et se moquait un peu jusqu’alors d’être dans le rang des fidèles, mais la réintégration d’un évêque négationniste, puis l’excommunication de ceux qui ont aidé à avorter la petite brésilienne de 9 ans violée par son beau-père, ont été "les gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase", dit-elle.
Pour elle, aujourd’hui, la coupe est pleine. Alors, elle a écrit à la paroisse de son baptême, pour demander à être définitivement rayée de la liste.

Comme elle, ils sont déjà près de 200 sur ce groupe en ligne, venant du monde entier. Cette vague de "débaptisés" d’ailleurs touche les pays les plus catholiques, comme l’Argentine, où plus de mille fidèles sont carrément descendus dans la rue ces derniers jours, pour exiger leur excommunication volontaire.
En fait, la plupart de ceux qui réclament l’apostasie ont été baptisés à la naissance, mais sont athées dans l’âme depuis longtemps. Mais même des catholiques fervents et sincères se disent aujourd’hui ébranlés.

L’épiscopat inquiet

Par exemple, Venise, une jeune catholique de 28 ans, qui se définit comme "fille de la génération Jean-Paul II" raconte que depuis l’affaire de la petite Brésilienne, elle préfère "prier seule chez elle, plutôt que dans des églises".
Et même si hier soir, elle s’est rendue à la messe du jeudi saint, elle confie que son "amour pour l’Eglise en a pris un coup", et qu’elle se demande même si elle se mariera un jour devant Dieu, et si elle fera baptiser ses enfants.

Ces questionnements inquiètent un peu le porte-parole des évêques de France. Pourtant, Bernard Podvin minimise cette vague de demandes de débaptisation. Il prêche le dialogue, dans l’Eglise, "qui est une famille".
"Il faut se parler en famille, dans la paroisse, et pas sur internet", dit-il. Il précise que les débaptisés volontaires ne sont jamais reconnus par l’Eglise, pour qui le baptême est éternel.
Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France, minimise la portée de cette vague de demandes d’apostasie.

Chaque année, 350.000 personnes sont baptisées en France, surtout le week-end de Pâques. 330.000 sont des enfants de moins de sept ans.

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