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L’ANARCHISTE Publié chez : Roland Michel Tremblay

Discussion dans 'Bibliothèque anarchiste' créé par Marc poïk, 24 Octobre 2017.

  1. Marc poïk
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    Déc 2016
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    L’ANARCHISTE

    Publié chez :
    Roland Michel Tremblay

    L’Anarchiste, Recueil de poésies noires
    Peut-on encore allumer les masses ? Peut-on encore motiver une génération à accomplir quelque chose de concret ? Peut-on encore scandaliser un peuple et fabriquer une légende ? Même, peut-on rivaliser Émile Nelligan et Arthur Rimbaud ?

    S'il faut décrire une génération, il ne faut pas y aller par quatre chemins, il faut viser juste. Ce qui est anarchique en fait n'est peut-être que la réalité commune à tous. Sinon, c'est là où l'anarchie commence.
    Vous serez frappé par l’omniprésence (ou l’absence) de Dieu. Roulez-vous avec délectation dans l'enfer de ce maudit. Abreuvez-vous de ses crachats et nourrissez-vous de son mépris, car le mépris est le début d'une pensée autre.
    Le laid peut devenir beau, l’inversement des valeurs est une valeur à part entière. Aimer ou détester la vie se comprend de toute façon lorsque l’on a connu les deux. La Haine se nourrit d’Amour et inversement.

    Roland Michel Tremblay a publié certaines pages de L'Anarchiste dans Les Saisons Littéraires (Les Éditions Guérin, 8 avril 1997, numéro 10) et ces pages ont été publiées à nouveau dans un livre appelé Poètes québécois d'aujourd'hui, 1994-1997 (Guérin Éditeur, 1998, Montréal, Québec, Canada). D'autres poèmes de L'Anarchiste sont parus dans ENVOL, Revue de Poésie (Vol. VI, No 2, 1998, Les Éditions du Vermillon, Ottawa, Ontario, Canada).




    Préface

    Poésie Noire (si on veut)

    Avertissement : Ce livre ne s'adresse à personne de mon entourage, personne qui a vieilli plus vite que son temps et qui se considère comme quelqu'un de bien. Je n'ai aucunement besoin de vos jugements, gardez-les pour vous !

    Alors que Roland Michel en était au désespoir absolu à son retour au Canada après l'Europe, n'ayant ni emploi, ni études en cours, ni de vie affective et amoureuse, sans endroit où demeurer, après ses escales à Jonquière, New York et Toronto, il s'est mis à écrire le plus dur des recueils de poésie : L'Anarchiste. L'Anarchiste, commencé à New York, qui a pris forme à Toronto, qui a été continué à son retour à Londres, puis terminé alors qu'il avait emménagé à Bruxelles, a été curieusement le premier de ses écrits qui ait été publié en extraits, trois fois en ligne. Pourtant c'est le livre de la honte, celui qu'il a aisément camouflé et évité de parler de son existence. Pour peu cette poésie noire ne serait jamais sortie de la mémoire de son ordinateur portatif. Ordinateur détruit, personne n'aurait connu son existence.

    Aujourd'hui l'auteur s'est suffisamment distancé de l'œuvre pour la faire paraître sur le site d'iDLivre. Vous pouvez aller lire, mais attention, ça vous explosera au visage et vous serez seuls responsables de la névrose qui s'ensuivra.

    Poésie noire, si l'on peut définir L'Anarchiste ainsi. Livre à scandale, comique par endroit, qui reprend le discours traditionnel du No Future sans sombrer toutefois dans la platitude.

    Peut-on encore allumer les masses ? Peut-on encore motiver une génération à accomplir quelque chose de concret ? Peut-on encore scandaliser un peuple et fabriquer une légende ? S'il faut décrire une génération, il ne faut pas y aller par quatre chemins, il faut viser juste. Ce qui est anarchique en fait n'est peut-être que la réalité commune à tous. Sinon, c'est là où l'anarchie commence.

    Prologue

    Je pense bien que je n’aie plus rien à dire
    Je suppose que c’est le meilleur moment pour se décider à écrire
    Je n’ai plus aucune obligation et toute mon inspiration est disparue
    Le talent, le succès, la réussite, tout cela est devenu un vague concept
    Le goût de l’aventure s’est lui aussi évanoui,
    avec l’idée de reconstruire un nouveau monde, un nouvel univers
    Je ne connais plus personne sauf une seule
    Et cette personne me semble morte

    Je vis donc seul dans ma bulle
    Je laisse le temps me traverser le corps
    Et mon esprit voguer dans l’espace infini, à travers les astres
    J’ai aussi perdu ce goût de découvrir l’infinie capacité de chaque phénomène
    Le désir de définir l’univers et les mécanismes de l’existence
    Une vision qui remettait en question la physique, mais qui manquera la détermination et la connaissance requises pour naître.

    Pourtant cette année j’ai visité Prague, Paris, Barcelone, Cannes, Rome, Amsterdam, New York, Los Angeles, San Francisco, Las Végas, le désert californien, les Îles Canaries, tout le sud de la France, une partie du Canada, et puis quoi encore…
    Et quand je reviens à Londres, je m’ennuie, j’attends quelque chose, j’ignore quoi
    Je me demande si je puis faire une différence
    Je me demande si je puis changer quoi que ce soit à ce monde, et si oui, comment
    Écrire vaut-il la peine, peut-on prendre cela au sérieux ?

    Le temps me manque pour accomplir tout ce que je veux accomplir,
    et lorsque enfin j’ai le temps, je ne veux plus rien accomplir
    J’ai tout pour être heureux, et je ne le suis pas
    Je ne suis pas malheureux non plus

    Est-ce que la vie me traverse sans que je ne m’en rende compte ?
    Est-ce que je traverse la vie sans m’en rendre compte ?

    Dans la deuxième partie de l’Anarchiste, je vais tenter de découvrir si je suis bien en vie
    et s’il me reste encore une motivation à l’existence.



    L'Âme collective décomposée

    Pervers animal qui connaît tout de l'univers du sexe
    Je t'ai bien pénétré, je me souviens
    Cela fait de moi un pervers également
    Ne sommes-nous pas heureux ensemble
    Dans les bas-fonds, à se débattre
    Pour arriver nulle part
    C'est beau la vie lorsqu'il n'y a que la perversité
    Pour nous guider vers les hautes sphères de ce monde
    Car par toi et par eux j'atteins de front la conscience humaine
    Qu'elle observe, qu'elle se reconnaisse, qu'elle meurt avec nous
    L'âme collective est aussi pourrie que notre âme
    Car nous en sommes le produit



    Ni Foi Ni Espoir

    Ah, il faut vider mon cœur
    De toute la pourriture qu'il contient
    Je suis loin de la plénitude et de la paix intérieure
    Je souhaite mourir autant que tuer
    Aucune lumière à l'horizon
    Pourtant je connais les philosophies mystiques
    Je sais comment atteindre la spiritualité
    Découvrir Dieu
    Mais c'est tout intellectuel
    Rien ne vient du coeur
    Je suis incapable d'amour
    Mais capable de mort
    Ma sensibilité ne sert de rien
    La violence de mes idées détruit l'humanité
    Ni foi ni espoir



    Je suis corrompu

    Je suis corrompu
    Autant que vous auriez pu le souhaiter
    Je suis corrompu jusqu'à l'os
    Atteint d'une maladie incurable
    Qui me flotte dans le cerveau
    Qui me ronge les os et m'offre des doutes
    Des peines et des misères
    J'avance avec le poids de ma culpabilité
    Sur les routes parsemées d'Églises
    Distinguant enfin le bien et le mal, en faisant le mal
    Ils m'ont eu
    Mes idées ne m'appartiennent plus
    Je suis tombé dans leur filet
    J'ai écouté, j'ai assimilé, j'ai avalé
    Je suis atteint de cette maladie incurable
    Que l'on nomme Dieu



    N'être rien

    Je suis un éclatement de lieux
    Une multitude de temps différents
    J'existe en plusieurs versions
    J'avance sur l'un et l'autre chemin, je crois pourtant suivre une destinée
    Mais elle me fait tant souffrir
    Avoir la conscience de suivre un chemin tracé et le vivre trop intensément
    Je tente de tout accepter, de ces épreuves
    Alors que je pourrais aisément me les épargner

    Je suis un éclatement de lieux
    Une multitude de temps différents
    Je poursuis une quantité de possibles
    J'avance sur l'un et l'autre chemin, je suis ma destinée
    Elle me fait tant souffrir
    Mais j'apprends à connaître la vie
    Et j'apprends à connaître la vie d'autrui
    Elle ressemble à la mienne

    Je suis un éclatement de lieux
    Une multitude de temps différents
    J'ai pourtant l'impression de n'être rien
    Sale et laid, vide et sans valeur
    Comment un tel amas de viande peut-il suivre une destinée ?



    Allons à la messe ce dimanche !

    Je suis entré à l'église ce dimanche
    J'avais un Prions en l'église dernière édition
    J'ai embrassé la foule, accomplissant ma destinée
    Rendant service à ceux qui avaient besoin d'amour
    Le curé souriait à pleines dents, il jouissait de cette messe joyeuse
    Il m'a remercié et m'a absous de mes péchés
    Absolution, rien n'est si grave que Dieu ne pardonne

    Je suis entré à l'église ce dimanche
    J'avais un fusil dernier modèle
    J'ai tiré sur la foule, accomplissant ma destinée
    Rendant service à ceux qui ne voyaient plus clair
    Le curé souriait à pleines dents, il jouissait de cette messe mortuaire
    Il m'a remercié et m'a absous de mes péchés
    Absolution, rien n'est si grave que Dieu ne pardonne



    Vos enfants, tous des cruches vides
    (et des maniaques du cul !)


    Je les ai vus, hyperactifs et malveillants
    Cerveau complètement vide, jouissant dans leur ignorance
    Tout comme moi, légumes de l'univers
    À apprendre des stupidités pour tenter de remplir les cruches
    Mais elles sont toutes fêlées, les têtes d'eau se vident sur les planchers,
    à défaut de pouvoir passer aux actes et remettre en question l'autorité
    Il n'y en a pas un qui ne rêve de s'envoler par la fenêtre
    Ou de faire l'amour à la personne à côté
    La majorité est déjà sur la drogue
    Et ces cruches vides, pour l'amour du ciel, vous les voulez haut placées
    Vous les aurez vos cruches vides hautement placées et fêlées à la fois
    N'empêche, vos enfants sont tous de cruches vides pour l'éternité
    Comme la vie est belle lorsque enfin votre vérité sort de la bouche de vos enfants



    L'Anarchiste

    Je me sacrifie pour tout et chacun
    Je m'avance et dis la vérité
    Il faut transmettre l'expérience
    Je raconte en détail ma perversité, mon immoralité
    Entendez, on me crache dessus, on me piétine, je n'en ai plus rien à foutre
    Je suis là, c'est aujourd'hui
    Je n'ai pas comme vous une multitude de défenses qui entrent en action
    Une multitude de faussetés pour justifier mes déboires
    Cinquante-six moyens pour camoufler la vérité
    La voici toute nue devant vous
    Ouvrez les yeux et prenez-en leçon
    Vous ne serez jamais mieux que moi
    Vous ne vaudrez jamais plus que moi
    Moi je confronte la vie
    Moi je confronte la vérité



    Have a nice cup of tea, my dear

    “Nous n'avons point besoin de tant de violence,
    cette musique déchaînée, ces images osées”
    “Quand tu seras plus vieux, tu changeras, tu comprendras j'espère”
    “Il te reste deux possibilités : le droit ou la médecine”
    “Il te faut au moins ce diplôme et ces acquis”
    “Maintenant il te faut observer les autres et faire comme eux”
    “Pourquoi ne le fais-tu pas ?”
    “Où étais-tu cette nuit ? Ta vie est guidée par le sexe !”
    “Tu ne touches pas aux drogues j'espère ? Sache que l'alcool c'est de la drogue”
    “Tu n'as aucun concept de ce qui est bien et de ce qui est mal !”
    “Il faut persévérer, ça viendra un jour”
    “Have a nice cup of tea, my dear”
    Et étouffe-toi avec !



    Je vais vous dire ce qui est normal moi

    C'est la vérité telle que vous ne la connaîtrez jamais
    C'est les infidélités en série autant chez les femmes que chez les hommes
    C'est un dégoût de la vie si marqué qu'il faut une pharmacie pleine de
    médicaments pour s'en sortir
    C'est les séparations, les divorces, les dépressions, les avortements
    C'est les amours éphémères avec le cul au premier plan
    C'est une bonne bouteille de Scotch ou de Cognac
    C'est un paquet de cigarettes avec un beau gros cancer qui nous ronge les tripes
    C'est la mort inexpliquée au coin de la rue pour mille et une raisons
    C'est une lutte pour le pouvoir et l'argent que personne ne remportera
    en bout de ligne
    C'est une bitch supérieure dans la hiérarchie sociale qui pense tout savoir et
    qui te fait une morale infernale
    C'est la prostituée qui vient de se faire sauter par un homme d'affaires et
    qui se meurt d'une surdose de coke
    C'est un groupement de névrosés qui se rencontrent pour amplifier leur mal
    C'est le pape qui raconte tout le contraire de ce qu'il pense au nom d'on ne sait quoi
    C'est un pays qui appartient à quelques riches compagnies
    C'est des vies qui appartiennent à des banques
    C'est l'hypocrisie omniprésente
    C'est l'esclavage institutionnalisé
    C'est la corruption politique à tous les niveaux
    C'est Dieu mort et enterré



    J'ai fait l'amour à la salope de la ville

    Resplendissante dans sa belle robe aux couleurs criardes
    Ses seins poussés aux hormones
    Sa perruque de cheveux s'étalant sur au moins un demi-mètre au-dessus de la tête
    Certes, elle était belle ma salope
    Elle chantait pour fêter la Saint-Patrick
    Elle comptait ses ex-copains dans le bar, elle en avait beaucoup trop
    Je l'ai prise tout entière dans ma chambre d'hôtel
    On croyait que j'avais ramassé une pute, et encore, pas n'importe laquelle
    Moi je l'ai embrassée, l'ai sucée, l'ai pénétrée jusqu'à
    lui faire sortir les tripes à ma salope
    Elle a été docile comme une chienne en chaleur qui en redemande, ma salope
    J'aurais dû lui arracher la perruque à ma salope
    Lui dégonfler les seins à l'hélium à ma salope
    Lui déchirer la robe et le derrière à ma salope
    J'aurais dû l'achever de plaisir ma salope
    Cette nuit j'ai fait l'amour à la salope de la ville
    Et je me sens libéré



    Mais c'est commun ici à New York

    Je n'étais pas sitôt débarqué dans la grande ville américaine que déjà nous faisions
    l'amour dans un taxi
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Puis nous sommes sortis où ça a tourné en orgie, tout le monde qui jouissait autour
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Puis nous avons rencontré un chirurgien-médecin de soixante-dix ans qui
    nous a offert de faire l'amour à trois
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Puis j'ai rencontré la centaine de personnes avec qui tu as couché depuis un an
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Puis j'ai vu tes soixante cartes de crédit aux plafonds explosés
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Pour toi j'ai travaillé dans un restaurant de la
    maffia où les rats et les bestioles pullulaient
    “Mais c'est commun ici à New York”
    J'ai rencontré ton ami psychiatre, il m'a prescrit des pilules étonnantes
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Avec toi j'ai attrapé plusieurs maladies transmissibles sexuellement
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Je t'ai même sauvé d'une tentative de suicide aux drogues alors
    que tu crachais du sang
    “Mais c'est commun ici à New York”
    Pour toutes ces choses, je t'aime
    “Ah bien ça ce n'est pas commun à New York”



    Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !

    Chaque jour que le bon Dieu apporte, je me lève et vais au magasin des vins
    J'achète deux dix onces de whisky à ma vieille cancéreuse
    Elle en a pour trois mois à vivre qu'on me dit, alors je lui dis :
    Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !
    Faut dire que ça fait cinq ans qu'elle n'en a que pour trois mois
    Ainsi le whisky l'a maintenue en vie
    Alors, chaque jour que le bon Dieu apporte, je me lève et vais au magasin des vins
    J'achète deux dix onces de whisky à ma vieille cancéreuse et je lui dis :
    Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !
    Et comme elle sait que c'est Dieu qui m'envoie, elle me remercie mille fois
    Elle prend le premier verre dilué dans l'eau, mais ensuite elle le boit pur
    Le lendemain on la retrouve saoule morte, l'infirmière ramasse les bouteilles vides
    Elle fait sa prière, mais remarque que c'est plus efficace que la morphine
    Alors, chaque jour que le bon Dieu apporte, je me lève et vais au magasin des vins
    J'achète deux dix onces de whisky à ma cancéreuse et je lui dis :
    Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !



    Nous ne sommes pas une génération perdue

    Je t'observais du fond du bar, tu m'as fait pitié
    Avec un manque de personnalité flagrant, tu t'accrochais aux autres
    Perdu, nouveau de ce monde, tu marches en te demandant si tu en as le droit
    Mais voyons, pour l'amour du ciel, lève-toi et marche !
    Cesse de respirer à même l'air des autres
    Puise ton énergie à même ce qui t'entoure
    Prends ta place et sois un bâtisseur de ce monde
    Nous ne sommes pas une génération perdue
    Nous sommes une génération qui se retrouve devant des constructions désuètes
    Alors ce n'est pas le temps de s'atterrer, c'est le temps de détruire et de reconstruire
    Motivation, destruction, inspiration, construction
    Allons mon garçon, on va faire un homme de toi



    L'Alchimiste

    Moi, un anarchiste ?
    Mais pas du tout mon ami, tu te trompes
    Je suis un alchimiste, c'est tout différent
    Je transforme le coeur pourri des gens en quelque chose de potable
    Du capitalisme et du communisme à autre chose encore non inventé
    De l'amour artificiel à autre chose encore non inventé
    Des valeurs morales obligées à quelque chose encore non inventé
    De la race humaine à quelque chose encore non inventé
    Sublimation de tout à autre chose
    Plutôt que destruction systématique de tout
    Ce n'est pas peu dire
    L'anarchie existe, est nécessaire au changement, mais ne dure jamais très longtemps
    Tout de suite on s'entre-tue et quelqu'un prend le contrôle
    L'anarchie ne suffit donc pas, il faut l'alchimie
    Voilà pourquoi je suis un alchimiste



    Hell Help

    Sans enfer, il n'y a pas de ciel
    Sans diable, il n'y a pas de dieu
    Sans médiocrité, il n'y a pas d'excellence
    Sans mort, il n'y a pas de vie
    Sans noirceur, il n'y a pas de clarté
    Sans malheur, il n'y a pas de bonheur
    Sans immoralité, il n'y a pas de moralité
    Sans mortalité, il n'y a pas d'immortalité
    Sans perversité, il n'y a pas de pureté
    Sans mal, il n'y a pas de bien
    Ainsi le mal est essentiel
    Vive le mal !



    Je frappe et je tue

    Dans un univers de compétition, j'ai bien appris ma leçon
    Ôte-toi de mon chemin, truite, où tu y passeras comme tous les autres
    On pourra me juger, me détruire, me censurer
    C'est pourtant sur votre conscience
    Profiter de la conjoncture, frapper, tuer, prendre la place de l'autre
    Même que vous en jouissez, on appelle ça monter les échelons de la hiérarchie sociale
    On y arrive avec beaucoup de motivation,
    mais surtout avec un bon coup de pied au cul
    Les meilleurs assassins sont ceux qui arrivent au sommet
    Pape, roi, président, premier ministre, ministre
    Ça roule en voitures luxueuses lorsque ça n'a pas son jet privé
    D'autres petits rusés ont brassé beaucoup de merde pour arriver là où ils sont
    On les retrouve à la tête de toutes les compagnies, les organisations,
    les institutions financières et scolaires
    Nous n'arrivons jamais au sommet par hasard, l'honnêteté nous tuerait
    Partout je copie le modèle social
    Je frappe et je tue

    Près de Buckingham Palace

    L'autre jour, près de Buckingham Palace,
    je me promenais en parfait touriste innocent
    Je regardais les fleurs, bien qu'il faisait noir,
    ignorant que la reine pouvait m'apercevoir de sa fenêtre royale
    J'avais une arme, pour mon malheur,
    mais il faut pouvoir se défendre contre tout, même contre la reine
    On a braqué les fusils sur moi, partout j'ai entendu les déclics
    Je continuais à observer les fleurs, pleinement conscient de la menace
    Les lumières se sont allumées, les haut-parleurs se sont mis à crier
    Perplexe et paniqué, j'ai sorti mon arme, la leur montrant en pleine lumière
    Ils ont tous reculé, les déclics se sont à nouveau fait entendre
    (les premiers n'étant que l'avertissement)
    Ils ont regardé mon arme : un appareil photo de touriste innocent
    — Je regardais les fleurs, bande d'imbéciles !



    Flush tout ça dans les toilettes

    Hier, n'ayant plus rien à manger ni endroit où aller,
    je me suis mis en quête d'un emploi
    J'ai trouvé les trois plus grands édifices de la ville dépassant les cinquante étages
    Sur le premier c'était écrit Banque de quelque chose
    — Bonjour monsieur, ayant vu l'incroyable bâtiment et
    les milliers d'emplois que vous avez, je suis venu
    “Mais mon garçon, c'est sérieux ici, on travaille fort”
    — Ah ? Et que faites-vous ? J'ai faim et j'ai besoin d'un endroit où dormir
    “Eh bien on s'occupe de gérer l'argent de tout le monde, on brasse l'économie”
    — Ah ? Pouvez-vous m'expliquer ce que veut dire gérer l'argent et brasser
    l'économie? Le peuple a-t-il vraiment besoin d'investir autant pour faire gérer son
    argent et brasser son économie?
    “À la porte ! crétin ignorant qui ne comprend rien à nos sociétés modernes !”
    Le deuxième gigantesque édifice avait le nom de quelque chose Mutual Life
    “Ici on vend des assurances, des caisses de retraite,
    des bons du Trésor, des formalités multiples”
    — Mais, c'est du vent que vous vendez ! Et vous facturez cher pour ce vent ?
    “Comment du vent ? Insolant !
    Tous les papiers que l'on vend sont légaux et essentiels !
    Ils sont réglés par les meilleurs professionnels, ils sont donc onéreux !
    Il y a 25 000 personnes qui travaillent dans cet édifice !”
    — Quoi ? 25 000 professionnels payés grassement pour
    remplir et classer des papiers ?
    “Dehors jeune innocent encore non initié au vrai monde,
    au grand monde sérieux de nos sociétés!”
    Le troisième gigantesque édifice était rempli d'avocats à ras bord,
    ça débordait par les fenêtres du haut
    — Je voudrais un avocat tout de suite pour m'aider à comprendre mes droits et
    mes libertés dans ces sociétés
    “Combien d'argent as-tu mon jeune ami ?”
    — Un dollar, voyez comme elle est belle la reine sur mon dollar...
    “Dehors jeune effronté ! Il t'en faudrait 500 000 de ces dollars pour te payer un
    avocat ! Et encore, à ce prix, ce serait un avocat pourri !”
    Pauvre innocent que je suis, j'ai dû manquer le bateau



    Cesse de me vomir dessus

    D'accord pour sortir avec toi
    D'accord pour boire avec toi la moitié du bar
    D'accord pour faire l'amour dangereusement avec
    des objets divers jusqu'à se déchirer l'intérieur
    D'accord pour échanger notre salive et nos
    expirations jusqu'à s'étouffer dans notre CO2
    Pas de problème pour se percer les organes génitaux avec des anneaux
    Emmène-les tes instruments de tortures, tes fouets,
    tes vêtements de cuirs et tes robes de mariées
    Les drogues dures également, tu sais que je t'aime,
    pour toi je ferais n'importe quoi, même mourir d'une surdose
    Que tu me violes comme un animal, j'aime bien
    Que tu m'endoctrines de religions noires sataniques avec
    sacrifice animal, ça passe encore
    Que tu me jettes à la rue pendant trois jours pour me reprendre ensuite, c'est OK
    Je suis prêt à retourner dans ces endroits où l'on échange nos partenaires
    Et écouter tes incroyables films pornographiques illégaux où
    l'on voit les choses les plus inconcevables
    L'enfer que tu m'offres, je l'accepte comme un paradis
    Si tu veux encore que je te pisse dans la bouche et que je te chie sur le visage,
    je suis ouvert à ces choses
    Mais je t'en prie, cesse de me vomir dessus



    Dieu m'aime !

    Vite vite je suis descendu dans les affres d'un club new-yorkais très noir
    On m'a injecté quelque chose qui m'a ramené en surface tout aussitôt
    Même plus haut qu'en surface, j'ai voyagé dans l'espace
    Des anges me tournaient autour, ainsi qu'une quantité innombrable de Vierges Maries
    Que je me sentais bien !
    Plénitude absolue que seul un vrai spirituel peut atteindre
    Je me suis retrouvé face à face avec Dieu
    Dieu m'a dit :
    Je t'aime !
    Cela m'est venu comme une grande bouffée d'air frais, j'en suis demeuré sidéré
    Après être revenu sur la terre,
    j'ai pris l'avion pour aller voir mes amis et leur annoncer la bonne nouvelle :
    Dieu m'aime !
    Ils ont appelé la police et je me suis retrouvé dans un asile pour fous aliénés mentaux
    pendant quelques jours
    J'y ai subi une cure de désintoxication totale
    (bien que l'on m'ait prescrit d'autres drogues)
    Maintenant je vois clair :
    Dieu ne m'aime pas !

    Ma vie est guidée par le sexe

    ...et le lendemain c'est la même chose
    Que ce soit l'Underground jusqu'à Piccadilly
    Circus ou le Subway jusqu'à Washington Square,
    je n'ai qu'une seule destination : SOHO
    Je m'en vais dans le village, j'entre dans un pub ou un club
    Je sors mon anglais du dimanche, mes petits yeux pleureurs, mon visage innocent
    et je regarde partout à la fois !
    Et là ça défile dans tous les sens, tout bord tout côté, je dois apprendre à me contrôler
    Puis soudainement quelqu'un me regarde, c'est le signal d'alarme
    En moins d'une seconde me voilà à ses côtés :
    Alors, vous habitez chez vos parents ? Vous êtes catholique ?
    Non, non, que dis-je... :
    You want to come to my place ?
    Et là on fait l'amour comme les déchaînés du ciel
    On s'embrasse partout, on se lèche, on se mange, on se masturbe, on crie, on jouit
    Après on se repose, on ne se pose pas de question, on se quitte
    Et le lendemain, c'est la même chose...



    Le pauvre petit

    Il a de nouveaux souliers, le pauvre petit
    Il habite chez ses parents, le pauvre petit
    Il va à l'Université de Toronto, le pauvre petit
    Il a une carrière devant lui, le pauvre petit
    Il a déjà un bon emploi, le pauvre petit
    Il épargne des milliers de dollars, le pauvre petit
    Il va bientôt s'acheter une maison, le pauvre petit
    Il a une belle petite blonde à ses pieds, le pauvre petit
    Il aura des enfants, le pauvre petit
    Il aura un condo en Floride, le pauvre petit
    Il aura un bloc appartement dans le centre-ville de Toronto, le pauvre petit
    Il sera riche, fortune amassée sur une longue période, le pauvre petit
    Mais il sera malheureux, le pauvre petit
    N'aura rien réalisé de ses rêves, le pauvre petit
    À cinquante ans, il fera sa ménopause, le pauvre petit
    Il ne se comprendra plus, il aura des regrets et des remords, le pauvre petit
    Son passé sans histoire refera surface,
    il y trouvera tout de même des choses à regretter, le pauvre petit
    Il aura besoin d'aide et de drogues, le pauvre petit
    Un cancer l'emportera, le pauvre petit



    Ma tête va exploser !

    Ce matin, dans la prochaine heure, il faudrait que je fasse :
    Mes rapports d'impôts
    Un Curriculum Vitae et des demandes d'emploi
    Des lettres à répondre, des factures à régler
    Des communications importantes avec mes banques à propos de
    mon crédit en souffrance
    Trouver de l'argent et manger quelque chose
    Trouver un logement, on me jettera à la rue dans deux jours
    Trouver l'amour de ma vie, je suis désespéré
    Ma tête va exploser !
    En fait, ce que j'ai à faire ce matin c'est :
    Vendre les quelques petites choses qui m'appartiennent
    Me payer un billet d'avion pour n'importe où
    Observer les choses qu'il me reste : rien
    Me retrouver au point de départ
    Ma tête va exploser !
    En fait, ce que j'ai vraiment à faire ce matin est bien plus simple :
    Dormir et ne jamais plus me réveiller

    J'ai pissé sur la Sorbonne

    Ça sonne aux cloches de la Sorbonne
    C'est le jour où j'ai tout coulé mes cours
    La journée où j'ai tout abandonné
    Alors je me suis saoulé comme un sauté
    J'ai bu du vin jusqu'à l'abus
    J'ai brûlé tous mes papiers
    Mes notes ont pris la porte
    J'ai couru dans les rues
    Saint-Germain, Saint-Michel
    À la place de la Sorbonne, je suis devenu de glace
    J'ai dézippé, j'ai pissé
    Eh oui, je pisse sur la Sorbonne, mais ce n'est rien,
    Il me faudrait chier sur cette Sorbonne



    Je l'aime mon sugar daddy

    Il me prend de ses mains tremblantes, il me demande un baiser
    On s'installe sur le balcon, on observe Central Park
    Il s'endort la tête sur mon ventre au gargouillement de ma digestion
    Ô toi mon sugar daddy, où serais-je sans tes soins ?
    Dans la rue, mon éternelle demeure
    Tu me nourris, tu m'écoutes, tu m'apprécies
    Tu vois en moi ce que personne d'autre ne voit
    Je suis à tes yeux maître de toute chose
    Le monde m'appartient, je n'ai qu'à tendre la main
    Selon toi je suis intelligent, je suis beau, je fais partie de ce monde
    Il m'observe les yeux comme il peut, il me demande de signer pour lui les factures
    Je le conduis dans sa Mercedes où il veut, je l'accompagne aux concerts,
    au théâtre, au restaurant cinq étoiles
    Il a l'impression de ne jamais en faire suffisamment,
    il souffre que je pourrais disparaître sans crier gare
    Il me jure fidélité absolue, me tient compagnie à chaque minute de mon existence
    Il me donne de l'affection, il partage celle de sa chatte avec moi
    Il m'emmène à sa maison secondaire dans le Connecticut,
    dans son condo à Fort Lauderdale
    Son bar m'est ouvert, il m'accompagne dans les affres merveilleuses de l'alcool
    Il me tient par le bras, je le soutiens dans sa peine
    Il m'aime d'un amour sincère, je le lui rends bien
    Il parle d'héritage, je ne veux rien entendre
    Les maîtres d'hôtels sourient à notre arrivée, je ne vois rien
    C'est en première classe que je voyage, moi qui jonchais les rues de la ville
    Nous n'avons que des amis de qualité, des gens d'esprit élevé
    Je l'aide à s'habiller, il m'aide à me déshabiller
    Il aime me regarder dormir nu dans son lit, il veille sur moi
    Il me lave, rien au monde ne peut lui faire plus plaisir,
    il trouve que j'ai “une verge superbe”
    Il sait me remercier à sa manière, il m'ouvre les portes de l'univers
    Il est le seul à me considérer comme quelqu'un
    J'adore m'endormir dans ses bras
    Il est mon seul père



    Les vagins m'obsèdent

    Je la vois venir de loin, je lui fais un grand sourire embarrassé
    Elle insiste de ses yeux, je reste timide
    Elle prend les devants, elle me paie un verre
    Enfin on parle de mille et une choses, musique, poésie, flamme éternelle
    Elle habite le W1, elle m'emmène dans sa BMW, elle m'ouvre même la portière
    Elle m'invite au restaurant dans un hôtel sur Baker Street
    Je suis le seul à entendre le pianiste exécuter Brahms comme musique de fond
    Elle m'avoue ses succès, sa réussite sociale, sa richesse
    Elle devient encore plus pressante, je deviens mal à l'aise
    Et lorsqu'elle relève la jambe, le mal de ventre me prend
    Enfin elle pose sa main sur moi, elle me demande de monter
    Je monte, on s'installe, j'ai quelques verres dans le corps
    Elle me déshabille lentement, jusque-là ça va
    Elle met mon pénis dans sa bouche, jusqu'ici je respire encore
    Elle entre son doigt dans mon derrière, le lèche ensuite, je suis très impressionné
    Mais voilà qu'elle insiste pour que je lui enlève sa robe
    Où sont les sorties de secours ?
    Je lui enlève sa chemise, sa cravate, son veston et sa robe
    La voilà nue devant moi, un gros morceau, son vagin au premier plan
    Mon vieux, c'est le temps de courir !



    Ce que j'ai trouvé dans la Holy Bible de l'hôtel
    (dans The new American Standard Bible version, placée par The Gideons)

    Taxi cab drivers are happy today
    They make lots of money off the hookers and rock stars and people on welfare
    Fuck politics and fuck you all
    You better be real fast to keep up with me ass hole
    I must love a woman in order to enjoy making love with her
    Can we have sex after Church up in your apartment
    I will tell you all my business
    I had the biggest you know what
    And I just wanted to fuck you all, you lovely ladies
    I want you to know that I miss your smiles
    Have a nice day
    So what fuck head
    I can beat you all up you know
    I can punch you real hard and one shot can drop you flat on the ground,
    if you get too close or say something to me I don't like
    You're all a bunch of fools, and I laugh to you all



    Je suis votre leader

    Je suis à la tête d'un nouveau mouvement anarchique
    Qui prône l'avènement d'un nouveau Christ
    C'est-à-dire moi
    Je rassemble les humains écœurés de la vie
    Ceux qui ne peuvent plus rien supporter de cet amoncellement de lois et de règles
    Qui ne veulent plus rien entendre de ce qu'il faut faire ou ne pas faire
    Qui en ont assez de vivre selon les préceptes des autres
    Je suis votre leader
    Par moi on leur fera entendre raison
    On détruira leur façon de penser et de gérer
    On repensera le monde
    Je suis venu au monde pour désencrasser le système capitaliste
    Je suis venu au monde pour tout remettre en question
    Vous allez nous entendre
    Vous allez vous arrêter dans votre élan
    Vous allez réfléchir sur ce que vous faites
    Vous me donnerez raison



    Je suis inatteignable

    Qui suis-je ? Un nom à travers une liste infinie
    Où suis-je ? Dans le West 9, 14ième arrondissement,
    88th Street uptown, Church Street downtown
    Que vis-je vraiment, que dis-je vraiment ?
    Comment me joindre, me parler, me raconter ses problèmes ?
    Comment s'asseoir avec moi pour entendre avant de me juger ?
    Ne suis-je pas une sorte de machine perdue quelque part sur cette planète ?
    Des mots sur une feuille, on sait ce que cela vaut
    Je ne suis personne et à la fois je suis tout le monde
    Je suis indéfini mais je marche avec vous tous les jours
    Tournez la tête, vous me verrez
    Je suis votre inconscience innée
    Je vous dis ce que vous voulez entendre
    Ce que vous voudriez vivre sans jamais vous l'avouer, surtout pas l'avouer aux autres
    Peut-être ne rêvez-vous pas suffisamment,
    pour ainsi ne rien accomplir qui puisse s'inscrire en un vrai bilan de vie passionnant
    Pourriez-vous mourir aujourd'hui et dire : tout est accompli,
    je peux mourir heureux, j'ai fait tout ce que je me proposais de faire,
    que je désirais ardemment tout au fond de mon intérieur ?
    Qui suis-je ? Où suis-je ?
    Suis-je vraiment qui et où j'aurais toujours voulu être ?



    Je suis un irresponsable

    Je suis incapable de garder un emploi
    Il m'est impossible de demeurer en place
    Je suce le sang des gens jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien
    Je trouve sans cesse le moyen de prendre l'avion
    Je ne fous absolument rien de mes journées
    Je cherche l'affection au coin de la rue
    Je dépense entièrement tout l'argent qui a le malheur de se rendre dans mes poches
    Je méprise tout le monde sans exception
    Je méprise tout sans exception
    La vie pour moi n'a aucune signification
    Je célèbre la mort dans mes temps libres
    Je bois de l'alcool comme on boit de l'eau
    Je fume ce qui n'est pas permis dans certains pays
    Je fais bien pire encore, mais je sais me taire lorsqu'il le faut
    Je suis un irresponsable
    Mais je vis à plein



    Mon mea-culpa

    Faut-il payer pour nos erreurs ?
    Peut-on se faire pardonner une vie de misère ?
    Où faut-il s'adresser pour un remboursement,
    Je voudrais retourner cette vie que je n'ai pas souvenir d'avoir demandée
    Dans la mesure du possible, je l'ai perdue à tenter de la rendre vivable
    Rien ne fonctionne, je vous le jure
    Éternel malheureux de l'univers
    Sans cesse je paye pour la moindre de mes actions
    Me pardonnerez-vous l'enfer que j'ai fait de ma vie ?
    Comprendrez-vous qu'il est mieux que l'enfer que vous me prépariez ?
    Je suis né malade, gravement malade
    Je ne suis en rien responsable de ma destinée
    Je ne pouvais pas demeurer sagement chez moi
    Rien n'aurait pu me maintenir en vie si j'avais dû travailler de 8 à 4 chaque jour
    Entendez mon testament, pendant qu'il en est encore temps
    Je vous lègue ma culpabilité d'exister
    Enfoncez-vous-la dans le cul



    Ma dévolution, ma révolution

    Plus j'avance, plus je m'enfonce
    L'évolution de la race humaine doit suivre le même chemin
    Une évolution inverse
    Qui va dans le sens contraire de ce qu'elle devrait normalement aller
    Mais attendez un peu
    Dans quel sens faudrait-il aller afin de parler d'évolution ?
    En bas, en haut, où est le bas, où est le haut ?
    Ne doit-on pas s'enfoncer, tout ne nous dirige-t-il pas vers la mort ?
    Une évolution inverse, si l'on peut s'exprimer ainsi, est tout de même une évolution
    Une évolution implique quantité de choses, un savoir à acquérir
    Des expériences personnelles inconnues de ceux qui les jugent mal
    Je sais bien plus de choses, je vois beaucoup plus loin
    Ne faut-il pas descendre dans les enfers pour acquérir sa sagesse ?
    Ma dévolution, ma révolution



    Je suis jetable après usage

    Je ne suis pas consigné, même si la loi le prescrit
    Je ne suis pas recyclable, la machine ne sait pas quoi faire de moi
    Je suis bon à enterrer sur un terrain vague
    À oublier loin de toute organisation sociale
    Je n'ai su que m'y perdre dans ses bas-fonds de toute manière
    J'ai cru pouvoir atteindre les sommets par la porte d'en arrière
    Mais je les méprisais trop ces sommets
    Je ne vaux rien, je ne suis rien
    Je rejette systématiquement tout ce qui pourrait me donner une valeur
    Tout ce qui pourrait faire de moi quelque chose
    Aucune étiquette ne se digère en mon esprit
    Je parle pourtant, mais on ne m'entend pas
    On ne m'a jamais entendu
    Comme on n'a jamais entendu personne
    On n'a fait que m'observer de loin, interpréter de loin
    Je suis au début de ma vie, j'en suis déjà au bilan
    Aurais-je trop vécu en si peu de temps ?
    Et de quoi sert de trop vivre, je n'en retire aucun gain
    Parfois on me prend, on m'avale, on m'apprécie l'instant d'un moment
    Puis on en a assez, on me recrache
    Je ne vaux rien, je ne suis rien
    La vie ne vaut pas la peine d'être vécue



    Pénétrez dans mon enfer

    Venez, entrez, prenez part à mon enfer
    J'y suis si bien, au chaud
    Réconfortant lorsqu'il fait froid dehors comme dedans
    Je n'ai plus rien à manger, désolé, c'est un des bonheurs de mon enfer
    Ça me garde éveillé, parfaitement clairvoyant de la misère humaine
    J'ai à boire cependant, ce soir c'est une bouteille de vin français :
    La Vieille Ferme, Côtes du Ventoux
    L'alcool est nécessaire à ma survie, davantage que la nourriture
    Je sors ce soir, venez avec moi
    Nous allons entendre un rythme déchaîné qui réveillera votre coeur
    Qui le fera battre à sa juste vitesse pour vous transporter hors des murs de votre vie
    Je vais rencontrer quelqu'un qui me fera découvrir son univers
    Vous pourrez le partager aussi
    Écouter la vie se débattre, les gens exister
    Faire découvrir leur plus grande intimité à un parfait étranger
    Car je suis un parfait étranger,
    davantage pour ma famille que pour ces quelques-uns que je rencontre
    Pénétrez dans mon enfer
    Si vous arrivez à le comprendre, peut-être ce ne sera plus un enfer ?
    Mais vous n'arriverez pas à le comprendre
    Comme je n'arrive pas à vous comprendre
    Faudrait-il pour cela que l'on tente de s'éliminer l'un l'autre ?
    Une guerre ne se fait jamais sans perte de vie
    Je n'ai rien à perdre, vous n'avez rien à gagner
    S'il faut se battre, je me battrai
    Si vous voulez la guerre, je la ferai
    S'il faut vous tuer, je vous tuerai
    Je n'ai rien à perdre, vous n'avez rien à gagner
    Pénétrez dans mon enfer...



    Viens, je vais te faire découvrir le monde

    Tu es si beau, tu es si jeune, tu n'es pas encore désabusé de la vie
    Tu m'admires, tu penses que j'ai accompli tout ce que tu n'oseras jamais faire
    Voici Church Street, The Woody's, Boots, John, George et Henry
    Ce n'est pas si mal pour un commencement, mais allons plus au sud
    Voici Greenwich Village, The Crow Bar, Splash, John, George et Henry
    Prends une cigarette, prends une bière, on prendra un taxi pour rentrer
    Voici Old Compton Street, The Village Soho, Popstarz, John, George et Henry
    Fume ce joint, fais dissoudre ça dans ta bouche, snif ça, déshabille-toi
    Voici le Marais, The Subway, The Queen, Jeannette, Georgette et Henriette
    Voilà, maintenant tu connais le monde
    N'espère pas trouver mieux que moi
    Car partout tu ne rencontreras que John, George, Henry et quelques variantes



    Allons, que diable, j'ai une vie à vivre !

    Je suis amorphe, une grosse boule de chair en peine de sa peau
    Comme le reste du monde, je vais au ralenti
    Je prends des siècles à accomplir le minimum
    Je dors davantage que je ne vis
    Ça me prend toute la motivation du monde pour sortir de mon lit
    Aller chier est toute une aventure, il me faut une longue préparation psychologique
    Sortir de l'édifice, prendre le métro, ah Dieu que c'est compliqué
    Pour une tête aussi lourde que la mienne
    Tellement qu'il lui faut trois cafés avant de se mettre à fonctionner le moindrement
    Je suis amorphe, alors que je devrais être motivé
    Exploser hors de cette chambre
    Sortir et ne plus rentrer, jouir de la vie
    Trouver toute la motivation possible
    Être inspiré à jamais à vivre une vie remplie et excitante
    Une passion qu'il me faut trouver au plus tôt
    D'amorphe il me faut devenir fort
    Plein d'énergie, fonctionnel, productif
    Allons que diable, j'ai une vie à vivre !



    Je suis passé au salon mortuaire

    On célébrait la mort en grande pompe
    Au nom de la dignité de la race humaine
    Des Bouchard, des Tremblay, des Simard
    Des Smiths, des Johnson, des Cohen
    Des milliers de fleurs et des couronnes mortuaires qui sentent mauvais
    Des urnes en or, des tombes incrustées de diamants
    Des morts habillés en uniformes, cravates trop bien attachées pour éviter leur réveil
    Et la musique, ah la belle musique du ciel qui nous ramène sur la terre
    Sur les écriteaux, j'y ai certainement lu votre nom, et celui de tous mes ennemis
    Jour des adieux momentanés, on se reverra à Dieu
    “There is nothing positive we can say about death”
    Faux, faux, faux !
    La mort règle tous nos différends, tous nos problèmes
    La mort rend futile le plus insipide de nos tracas
    La mort est le seul remède à cette vie de misère
    Seuls les vivants souffrent, les morts jouissent d'un repos trop bien mérité
    Voilà pourquoi les survivants se sentent coupables de vivre
    La mort est notre seule porte de sortie
    La mort est notre seul objectif de vie à atteindre
    La mort est notre seule finalité, notre seule destinée
    Il n'y a que la mort qui existe



    La crise existentielle

    ...mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir,
    mourir, mourir...
    D'accord, mais avant :
    ...vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre,
    vivre, vivre, vivre...
    Arrêtez avec votre bullshit, vos diplômes, vos reconnaissances,
    votre réussite sociale, votre happiness
    Tout cela n'est que du vent,
    j'en ai pour preuve tous ces humains qui tournent à la cinquantaine
    Ils sont malades et souffrent amèrement malgré toutes ces choses
    qui étaient si importantes et qu'ils ont obtenues
    N'avez-vous jamais entendu le cri de la liberté ?
    Le cri du sentiment de la liberté,
    freiné par toutes ces choses que vous jugez essentielles ?
    Peut-être y trouvez-vous une raison d'exister ? moi pas
    Alors, gardez votre crise existentielle pour vous
    J'ai la mienne à vivre, elle me serait bien plus simple sans votre jugement
    Il est bien plus difficile de ne rien posséder que de tout avoir et de ne manquer de rien
    Respectez mes choix, laissez-moi partir sans me descendre
    Aidez-moi à continuer sur ma route que vous jugez désespérée
    Dieu vous en sera éternellement reconnaissant
    Car vous aurez à payer pour avoir ainsi détruit mon sentiment de liberté
    La seule chose qui est pourtant capable de me garder en vie
    Dans trois jours je prends l'avion
    Je m'en vais reconstruire le monde dans mes idées
    Soyez heureux, j'entends encore ma raison



    La bonne viande saignante

    Je suis entré à la boucherie
    J'ai ouvert le réfrigérateur
    À l'intérieur j'ai rencontré l'amour de ma vie
    Une vieille bourrique morte toute bleue, tête arrachée
    Je me suis dépêché de la sortir de là
    Je l'ai installée bien au chaud sur le bloc de travail
    J'ai pris un grand couteau
    Je lui ai ouvert les tripes
    Peu à peu elle a repris sa couleur
    Le sang s'est mis à gicler de partout
    Mes glandes salivaires se sont mises en action,
    la salive m'est montée, dégoulinant sur le plancher
    Trois bons coups de couteau, je me suis coupé un bon morceau
    Je l'ai lancé avec grâce dans le micro-onde
    Que j'ai mis en marche à puissance maximale pendant une heure
    J'ai dévoré l'amour de ma vie, le sourire fendu jusqu'aux oreilles
    Moi je sais apprécier les bonnes choses de la vie



    La viande entre les jambes d'une femme

    Oui, on m'en a déjà parlé, je sais que ça existe
    Paraît-il, ça a une couleur et une texture bizarres, une senteur aphrodisiaque
    J'en ai longuement discuté avec des curés,
    des agences de publicités et des hommes d'affaires
    En des conversations hautement et purement intellectuelles
    C'est un concept intéressant, un produit pouvant être mis en marché
    Il faut se construire un plan d'action, éviter les embûches
    Vendre assez cher, mais connaître ses consommateurs
    C'est une bonne affaire de marketing, une industrie en or
    Oui, je dois avouer que ça possède certaines qualités incontournables



    Je ne poserai pas nu pour tes beaux yeux

    Qu'as-tu à m'offrir ?
    Une minable Ford qui s'étouffe à tous les coins de rue
    (sans compter que j'ignore comment conduire à l'envers de tout le monde)
    Une maison tellement sale qu'un chat y chierait partout croyant y reconnaître
    sa litière
    Une vieille chambre dans un grenier plein de vieilleries sans intérêts
    Un matelas sur le plancher qui a fait la guerre d'avant les années 1900
    Tes jeunes amis de 18 ans qui font des strip-tease dans les bars et qui se prostituent
    Non, je ne coucherai pas avec eux devant toi (mais en privé, alors là...)
    Comble de tout, tu voudrais que je pose nu pour toi
    Tu jouirais à placer tous mes membres, me faire bander pour une meilleure prise,
    puis faire de l'argent sur mon dos
    Il en faut du culot, je vous jure !



    Môman, viens chercher ton fils

    Dix-huit ans, bourré d'acné,
    coincé comme dans un oeuf tout frais sorti du trou de la poule
    Il me regardait de son air ébouriffé et timide
    Dans sa face on pouvait lire le calvaire de son passé
    Son accent du sud de la Tamise le rendait incompréhensible
    Que faisait-il assis dans la voiture de ce vieux professeur de biologie à la retraite ?
    À se faire emmener dans les bars du centre de Londres ?
    Au début il évitait mes regards
    Puis après quelques petites phrases réconfortantes,
    il s'est offert à moi en entier pour l'éternité
    Comme si je n'avais que cela à faire, régler tous ses problèmes psychologiques
    Au niveau où il en est, il n'y a plus d'espoir, c'est une tête brûlée par l'abus
    Après m'être assouvi, il ne me restait donc plus qu'une chose à lui dire :
    Je ne suis pas ta mère, va voir ailleurs !



    L'agace-pissette

    Je te vois entrer, je t'installe à une table
    Tu me fais de grands sourires, je te le rends bien
    J'attends ta commande, je flirte, je suggère la table d'hôte aux multiples entrées
    Je propose le vin français le plus cher, celui qui reste des décades dans nos caves
    Tout au long du repas, je multiplie les allusions
    Ramenant tout ce qui se rapporte à la cuisine au sexe
    De la cuisson jusqu'au lit
    Au dessert je m'offre en entier, je me gratte la mauvaise place en face de toi
    Je ramasse les assiettes tout à côté de toi, frôlant tes oreilles avec les restes
    Et lorsque je dépose vaguement la facture,
    j'attire ton attention sur ma vie sexuelle mouvementée
    Et lorsque je prends mon pourboire, je dis : Merci monsieur, à la prochaine
    Puis je disparais dans les cuisines jusqu'à ta sortie
    Je réapparais lorsqu'un autre entre et qu'il commence avec ses grands sourires
    Alors je le lui rends bien et je l'installe à une table...

    À mort, les touristes !

    Ils s'amoncellent comme des taupes qui n'ont jamais rien vu
    Ils prennent des photos et filment tout sans même apprécier avec leurs yeux
    Ils achètent quantité de cochonneries inutiles qu'ils peuvent trouver au coin
    de la rue dans leur pays
    Ils remplissent les métropolitains et les rues, ils débordent par les égouts
    Ils fourmillent sans grand intérêt là où leur petit guide touristique leur dit d'aller
    Ils sont tous mal habillés, sont très laids et puent à cent mille tant ils marchent
    nulle part toute la journée
    Ils sont incompréhensibles dans toutes ces langues que personne ne parle sauf eux
    Ils sont sans cesse mêlés et perdus, il faudrait leur montrer où aller :
    The Tower of London, là où on décapitait les touristes du temps
    Rendus à la maison, ils seront tous fiers de montrer leurs souvenirs et pire :
    leurs albums de photos
    Bref, il n'y a rien de pire dans le monde qu'un touriste
    tout frais débarqué de nulle part



    Tu veux le faire à cinq ?

    Oui, tes amis sont intéressants, mais euh, oui, bon...
    Déjà que demain nous le ferons à trois avec ton copain, tu sais...
    Oui, le repas était très bon, le vin français et le Champagne
    Le film aussi, il a permis de remplir les vides
    Les cigarettes et le hasch, euh oui, bien sûr
    Eh puis quoi encore, tu m'embrasses dans tous les coins
    Ton copain me regarde comme une vache en chaleur
    Tes amis sont corrects, ta BMW également
    Je t'admire pour ta réussite, ta maison gigantesque dans le sud de Londres
    Ton incroyable corps malgré tes 37 ans
    Et tout ce que tu représentes à mes yeux
    Mais le faire à cinq, c'est impossible
    Je suis encore jeune tu sais
    Ces expériences sont terribles pour mon développement personnel
    Parfois je me surprends même que ton copain
    permette que je sois ici et que je couche avec toi
    Il doit en faire des choses de son côté pour s'en foutre à ce point
    Peut-être n'aime-t-il que sa sécurité et sa stabilité avec toi ?
    Moi, ce ne serait pas des critères qui me garderaient avec toi
    Même que ça me fait fuir, j'ai un peu honte de moi en fait
    Bref, on se reverra peut-être un jour...



    Emmène-moi voir l'Irlande

    Laisse ce crétin, je suis de loin plus beau et plus gentil... et plus jeune
    Prends congé cette semaine, tu es assez riche pour te le permettre
    Je laisse mon emploi, tu pourras m'entretenir
    Prenons ta voiture, roulons de par les monts voir les champs verts emplirent
    le vieux pays
    Prenons le bateau pour aller visiter les vaux de l'Irlande
    Achetons une tente, faisons l'amour à la belle étoile
    Prends-moi dans tes bras, sers très fort
    C'est la magie de l'agir, créer les moments inoubliables
    Pour cela je pourrais t'être reconnaissant éternellement, t'aimer à ta juste valeur
    Je regarderai tes yeux se confondre avec l'espace entre les étoiles
    L'ombre de ton vieux corps se fondre sur la forêt
    C'est presque l'été, partout on peut sentir une renaissance absolue
    Pour toi j'oublierai mon passé, j'oublierai le futur
    Je passerai ma main dans tes cheveux avant de t'embrasser
    Nous serons les plus heureux du monde, l'instant d'un moment
    Nous serons les seuls à savourer la vie
    Mais pour cela, tu dois tout abandonner et m'emmener

    Je flotte dans l'espace

    Sans même que ce ne soit chimique, la musique a aussi ce pouvoir
    Je sors dans la rue, j'enfonce le bouton
    La musique me soulève de terre
    Je vois tout d'un oeil différent
    Je vois toutes ces petites maisons alignées
    Une énergie incroyable en sort pour me transporter au-delà de tout
    J'atteins la rue principale, c'est un univers que je connais à peine
    Le rythme et l'air de l'été me font tout oublier
    J'ai cette incroyable envie de vivre, d'exploser
    De ma main, je prendrais tout pour l'avaler,
    pour que tout cela devienne une partie de moi
    Que je m'y confonde entièrement pour former l'unité
    J'atteins la Northern Line, Clapham South station
    Et je m'envole dans l'espace souterrain de la ville
    Pour vivre encore une fois quelque chose d'inusité



    Si je ne bande pas, est-ce de ma faute ?

    On n'a pas idée d'être aussi froid
    D'abord très bête et sans intérêt, puis soudainement amoureux
    Aucune communication, arrangements pris par un tiers
    Toute la journée me tourmenter sans rien à dire à propos de ce qui se passerait le soir
    Oublier le repas aux chandelles, le romantisme et les fleurs
    Y avait-il un désir ? Qu'as-tu fait pour allumer la flamme ?
    Du cul pour du cul, sans chaleur humaine
    Alors il aurait fallu tout noyer dans l'alcool
    J'ai fait mon possible dans le contexte, trois cigarettes avant d'aller au lit, sans effet
    Deux personnes dans mon lit à la fois, je ne me reconnais plus
    Mais si la personne qui m'intéresse décide de nous laisser tous les deux...
    Eh puis si je ne reconnais en toi que la première image que tu m'as laissée de toi,
    comment veux-tu que je bande ?
    Ramène-moi la troisième personne, on y arrivera peut-être
    Tu l'as ramenée, nous y sommes arrivés, mais à quel prix ?
    Tu crois que tu ne m'excites pas
    Tu crois que seul l'amour de ta vie me fait bander
    J'ai créé la jalousie généralisée dans ton couple
    Détruire, là ma passion
    Tu es la seule personne avec qui je ne bande pas
    Ce n'est pas ma faute, ni celle des drogues !



    Fuir, fuir, fuir !

    Partir pour n'importe où
    Londres, Paris, New York, Toronto
    Lorsque tout va mal
    Lorsque le peuple ne se comprend plus
    Lorsque tu me regardes de travers, commence à regarder à droite et à gauche
    Lorsque tes parents me font croire que je me suis trompé de numéro pour que
    je ne puisse t'atteindre
    Lorsque ma vie sociale est une véritable faillite, que mes études ont pris le bord
    Lorsque la honte, la culpabilité et même la nostalgie me tuent
    Arrosons le tout de whisky, Canadian Club, faisons notre signe de croix
    Fuir, fuir, fuir !
    Aussitôt que l'on me reproche quoi que ce soit
    Que l'on me considère comme un moins que rien (ce qui est tout à fait vrai)
    Que l'on me prend pour un con et que l'on m'exploite aller-retour
    Que l'on abuse de moi tant que l'on veut et peut, même dans la légalité
    Vous pouvez me marcher dessus, me cracher au visage, m'achever
    Il me restera toujours la fuite
    Fuir, fuir, fuir !
    Dès que le cerveau ne répond plus au corps
    Dès que mon quotient intellectuel monte d'un degré (c'est contre-nature)
    Dès que je commence à faire des conneries, à parler seul, à pleurer dans le noir
    Ma seule solution, un oubli absolu, un renouveau complet, une renaissance
    Fuir, fuir, fuir !

    Je vais me tirer une balle

    Je voudrais le faire sans causer de torts ou de peine
    Je suis déjà un oublié des miens,
    comment pourraient-ils ressentir le coup à ma place ?
    Je voudrais être certain que l'on ne me retrouvera jamais
    M'épargner les funérailles, le feu et l'urne
    Sauter dans les airs, ne plus redescendre
    M'enfoncer dans le sol, ne plus revenir à l'air libre
    Couler au fond de l'eau, ne jamais revenir en surface
    Parcourir l'espace infini sans jamais arriver quelque part
    Devenir néant de façon absolue,
    sans aucun reste dans les réfrigérateurs ou ailleurs
    Tout consumer ce que j'ai touché, même les cendres de tout cela
    Sublimation en énergie qui ira se perdre dans les astres
    Il faut m'empêcher de penser, m'achever pour vrai, pas à moitié
    Arrêter les tourments et les délires
    Il faut faire sauter cette mémoire universelle
    Capable de garder un quelconque souvenir de mon passage sur terre
    Je n'ai aucune pitié pour personne, certainement pas pour moi
    Pardonnez-moi ! je ne voulais que vivre !
    Mais vivre, c'est impossible...



    Les fleurs, ça sent le Christ en décomposition !

    Tu attendais patiemment l'heure où tu terminerais ta journée de
    travail plate à mourir
    Tu marchais rapidement vers n'importe où où je pourrais être
    J'étais avec quelqu'un d'autre, mais j'allais me libérer pour toi
    Croyant sans doute que j'étais français,
    Tu as acheté du vin rouge, du pain baguette, des fromages bleus bizarres qui puent
    Misérable truite, je n'ai rien à voir avec la France
    La France me rejette, illégal pour moi d'y habiter
    You see ? I speak English now and I'm proud of it!
    D'où je viens ? de nulle part
    Tu as continué ta route,
    emportant tout ce qu'il y avait de romantique sur ton chemin
    Tu te demandais comment améliorer ton comportement,
    ton tempérament, tes manières
    Parler d'amour, d'amitié complexe,
    de commencement de relation peut-être amoureuse, de fidélité
    Tu comprends bien que j'ai figé sur place
    Tu n'as même pas eu à mentionner le mariage et les arrangements du divorce
    Aussi, lorsque tu m'as sorti tes fleurs qui sentent le Christ décomposé,
    alors là c'était trop
    Allez, remballe tout ton stock et disparais de ma vie



    You're so sweet !

    Lorsque je t'ai embrassé dans le cou la première fois, c'est ce que tu as dit
    Puis je t'ai pris dans mes bras, tu m'as avoué que j'étais bien, sweet et tout
    Mais tu m'as rejeté : You're so sweet, but...
    N'empêche, le lendemain tu m'as connu davantage, on a parlé d'où tu viens, Seattle
    Tu as vu un être sensible, qui porte son âme sur son épaule
    (vieille expression anglaise vieillie)
    Une âme si pure et si sweet que personne qui lirait ses lignes
    ne comprendrait ce paradoxe
    Le soir venu tu as allumé les chandelles,
    mis la musique classique clichée que tout le monde connaît
    À peine si j'étais habillé, je jouais l'être innocent et naïf qui ignore l'effet qu'il cause
    Je suis descendu un instant, je suis remonté pour une cigarette
    Tu t'étais habillé drôlement pour la nuit, très excitant
    J'ai passé près de te sauter dessus et te violer sur place
    Je me suis arrêté, pour m'assurer de pouvoir te revoir plus d'une fois
    Puis lorsque tu m'as jeté dehors,
    tu as eu le malheur de vouloir me donner un dernier baiser pour la nuit
    Tout de suite j'ai bandé et déjà on ne s'appartenait plus
    Tu m'as demandé d'éteindre les chandelles pour cacher ton vieux corps
    Tu as joui comme quelqu'un qui redécouvre la joie de vivre,
    les bonheurs de l'existence
    Tu m'as transmis plus d'énergie et de chaleur que jamais je n'aurais cru possible
    Tu m'as avoué que ton blocage psychologique, c'était la différence d'âge
    (mais non, je suis majeur, tu n'iras pas en prison, ne t'inquiète pas)
    Mais tu n'as que trente et un ans
    Et tu es capable de tant de tendresse et d'émerveillement
    En fait, c'est toi qui est so sweet, et ça, c'est inoubliable



    Je vis dans les extrêmes

    Comme dans chaque chose qui compose ce monde, il n'y a pas de juste milieu
    Tout va très bien ou tout va très mal
    Moi je réponds par l'extrême
    Ou bien je jouis à plein jusqu'à en crever de bonheur
    (parfois juste à voir un escargot se promener)
    Ou bien je veux mourir noyé dans l'alcool
    (parfois juste à voir un escargot écrasé mort sur le bord du chemin)
    Moi je vous décroche la lune ou je vous enterre après vous avoir décapité
    Je suis à la diète complète, ou je mange comme un porc jusqu'à ce que ça pète
    Je m'amuse sur les bords de la falaise,
    mais parfois j'ai besoin d'une pièce sombre fermée hermétiquement
    J'aime à la folie, ou je rejette violemment
    J'insulte et je perds tous mes amis, ou je leur lance trop de fleurs,
    tant qu'ils ne peuvent l'endurer
    J'accomplis une action avec toute mon attention vingt-quatre heures sur
    vingt-quatre, ou je ne fais rien du tout
    Je voudrais sauver l'humanité entière,
    mais parfois j'exterminerais toute vie de cette planète
    Je suis un extrémiste
    Comme dans chaque chose qui compose ce monde, il n'y a pas de juste milieu
    Tout va très bien ou tout va très mal



    Go fuck yourself, you ass hole

    Alors, tu tournes dans ton petit univers misérable
    Une planche à repasser, pas de lavage possible avant 23h
    Pas de senteur de bouffe allouée ni de merde dans les toilettes en ta présence
    Encore heureux que tu sortes tous les soirs
    Essayant ardemment de ramasser quelqu'un pour embrasser ton gros cul
    J'y mettrais le nez et je sais qu'il ne sentirait rien
    Car ce n'est pas de la merde que tu chies, mais bien des fleurs
    Et ton obsession, c'est la vérité
    Eh bien, la vérité, la voici :
    Je ne t'aime pas, je te méprise même
    Je t'ai trompé avec la planète entière dans ton lit trop bien fait
    Je ne regrette rien de tout le mal que je t'ai fait
    Tu peux ravaler ta prétention, elle ne te sied pas
    Ton humour plat, garde-le pour ta mère
    (seule une mère qui aime son fils peut rire un tel ramassis de conneries)
    Qu'as-tu trouvé encore dans mes tiroirs pour pouvoir ensuite me prendre en défaut ?
    Tu veux souffrir, alors souffre, ça me rempli de joie de te voir souffrir
    Sache que, si la vérité ne faisait pas mal, on ne la cacherait pas



    Au cœur de Londres

    Après ma deuxième journée à travailler douze heures en ligne,
    j'ai pris le train jusqu'à Piccadilly Circus
    J'ai remonté Regent Park jusqu'à Oxford Circus
    Hanover Grand, Popstarz, Indie Music
    Je suis arrivé à minuit trente
    J'ai goûté la source de ce qui m'a maintenu en vie toutes ces années
    J'ai observé la jeunesse anglaise en action se défouler
    En plein centre de l'enfer où l'on boit, l'on fume et l'on drague
    Après quelques bières et quelques cigarettes, les gens ne se comprenaient plus
    Ils se laissaient aller comme des malades au rythme de la musique
    Fous, ils chantaient et dansaient oubliant qu'il y aurait un lendemain assommant
    J'ai ramassé quelqu'un de Liverpool,
    on est monté en haut pour s'embrasser devant tout le monde
    On a pris un taxi jusqu'à sa chambre sur Westbourne Park Road à Notting Hill
    On a fait l'amour toute la nuit, on a crié comme des vierges qui se font dépuceler
    Le lendemain je suis reparti très tôt, j'avais douze heures de travail à accomplir
    Je suis peut-être un mort-vivant, mais je vis au cœur du mythe



    Je ne peux pas t'endurer,
    mais je coucherais bien avec toi

    Tu arrives le soir, tu te déshabilles presque entièrement
    Tu prends une bière, tu ouvres la radio, tu regardes les images sur le téléviseur
    La beauté se montre encore, malgré tes trente-cinq années toutes comptées
    Tu me fais de l'oeil, tu te couches très tard en espérant quelque chose
    Pourtant tu n'oses rien faire, de peur que je te rejette
    Tu ne me dis rien de tes sentiments et tes désirs
    Je ne connais rien de ton passé et de ta vraie personnalité
    Peut-être as-tu souffert, peut-être souffres-tu ?
    Tu aimes et respectes tes parents comme s'ils étaient des dieux
    Tout le temps il faut que tu brises le charme, tu te mets à parler,
    comme une machine impossible à arrêter
    Ton sens de l'humour me tue,
    je ne puis plus endurer ne serait-ce qu'une seule de tes blagues
    Tu m'insultes sans cesse, me ridiculises à ta façon
    Sans cesse j'ai l'impression que tu me reproches des choses
    Tu n'as aucune délicatesse, rien de positif à offrir à qui que ce soit
    En fait tu es un monstre impossible à vivre
    Malgré tout j'aimerais bien me retrouver dans tes bras



    Tu as abusé de moi

    Nous sommes sortis dans les pubs locaux
    Tu m'as fait boire cinq ou six pintes de lager, et quoi d'autre...
    J'étais saoul mort
    J'ai dégueulé quatre fois (dans tes toilettes du moins)
    Mon inconscience ne me permettait pas de me déshabiller, ni de t'arrêter
    Alors tu en as profité
    Tu m'as déshabillé
    Tu m'as forcé à t'embrasser
    Tu m'as fait faire des choses que je ne voulais pas
    Tu as même été un peu violent
    Tu t'es levé le lendemain en disant : Mon Dieu!
    Me laissant toute la journée avec cette impression de vide absolu
    De vie souillée et corrompue
    Tu as fait de moi un misérable ver de terre
    Puisses-tu l'emporter au paradis ?



    T'es rien qu'une hostie de chienne

    Tu passes à côté de moi en m'ignorant totalement
    À tes yeux je ne vaux pas moins que rien
    Tu crois que j'ai seize ans, je pense que tu en as bien quinze de plus que ton âge réel
    Tu me fais faire la pire besogne pour ta propre satisfaction personnelle
    Tu jouis à me faire chier, tu me ris au visage
    Tu pompes tout le monde contre moi partout où tu vas
    Tu sembles être dans ta période de menstruation 365 jours par année
    Tu marches les cuisses serrées comme si tu craignais que tes tampons
    pleins de sang s'écrasent sur le sol
    Ton visage me donne de l'urticaire, je ne pourrais m'imaginer te faire l'amour
    Tu ne fous rien de ta peau, tu as six couches de maquillage dans les yeux,
    un vrai clown, une vraie putain
    Tu es tellement sec, on jurerait que tu vas casser en morceaux
    Dieu que je te déteste, je te battrais jusqu'à ce que tu n'aies plus aucune dent
    Les dinosaures sont encore en vie, ils crachent même du feu,
    je m'y suis brûlé à plusieurs reprises
    Apportez-moi une hache que je bûche cette planche de bois !
    T'es rien qu'une hostie de chienne



    Je suis incompatible avec la vie

    Je suis une contradiction de la nature dans tous les sens du terme
    De A jusqu'à Z je pense différemment du reste du monde
    Je suis convaincu qu'il n'y a pas de justice en ce monde
    Même, je crois que rien ne justifie qu'il y ait une justice
    Je suis bien impressionné lorsque je vois que l'on laisse les gens crever de faim
    Très surpris que ces gens dans la misère ne se soulèvent pas contre
    ceux qui mangent trop
    L'ordre, on l'a imposé à tout le monde par la peur
    Un contrat social qui a oublié que nous étions dans une jungle
    Et que, dans la jungle, c'est la loi du plus fort qui l'emporte, le reste doit mourir
    Mais les préceptes qui sont à la base de ces sociétés frôlent l'anarchie
    C'est encore la loi du plus fort qui prévaut, mais à un autre niveau
    Il faut se battre contre la vie, se battre contre la mort
    S'imposer, imposer nos idées, nos désirs, nos besoins, nos lois, nos droits
    Mais tout n'est que convention en ce monde
    Il n'existe aucun droit, aucune liberté,
    aucun besoin d'autrui que nous devrions combler
    Rien n'est bien, rien n'est mal
    À nous de s'adapter à la vie

    Il n'y a pas de nobles sentiments

    Il n'y a pas de nobles sentiments
    Il n'y a que des intérêts cachés
    Même celui de gagner son ciel et d'aller au paradis

    Il n'y a rien de pire que les gens à principes

    Il n'y a rien de pire que les gens à principes
    Parce que leurs principes ne s'appliquent jamais à eux
    Car, bien sûr, personne ne peut vivre à 100 % selon les meilleurs principes du monde
    Ainsi ils échouent dans leur idéal de vie
    On en souffre énormément
    Et ils reviennent ensuite pour réguler notre vie
    Selon des principes qu'eux-mêmes ne respectent pas
    Ainsi ma vie est emprisonnée par ces principes
    Principes qui changent d'une personne à une autre
    Et je demande à voir si tout cela est bien justifié
    D'où découle la source de ce qui devrait être et ce qui ne devrait pas être
    La vie pourrait être bien plus simple
    Sans tous ces futiles principes



    The Policy of Truth

    Doit-on cacher la vérité ?
    Doit-on dire la vérité ?
    Doit-on exiger la vérité d'autrui ?
    Doit-on aider autrui à cacher la vérité ?
    La vérité doit-elle devenir une obsession, une chose qui n'a pas de prix ?
    On peut passer notre vie entière à chercher la vérité
    On peut détruire le monde entier pour une simple recherche de la vérité
    On peut perdre tous ses amis et toute sa famille pour la vérité
    On peut rendre notre vie misérable pour ce simple besoin de connaître la vérité
    On peut mentir et s'offrir un sentiment de culpabilité terrible à cacher la vérité
    On peut souffrir dans des camps de concentration pour avoir dit la vérité
    On peut détruire notre carrière et notre destinée si autrui connaît la vérité
    Nous ne valons plus rien si les gens connaissent la moindre de nos vérités
    La vérité d'autrui est sale au possible, vaut mieux ne pas trop la connaître
    Toute vérité n'est pas bonne à dire
    Toute vérité n'est pas bonne à connaître
    Toute recherche de la vérité sera vaine
    Toute tentative de cacher la vérité sera vaine
    The Policy of Truth



    Va te laver !

    Bon Dieu, tu pues comme ce n'est pas possible
    Tu as plein de graines dans les yeux et les oreilles
    Tes ongles longs tout noirs
    Tes cheveux dépeignés et non lavés
    Et ce gros bouton-là, squeeze-le et fais sortir le blanc et le sang
    Rase-toi un peu
    Tu as chié combien de fois dans les cinq derniers jours ?
    On n'a pas idée d'inviter quelqu'un dans son lit quand on est aussi dégueulasse
    Qu'est-ce que tu crois ?
    Que tu es si désirable que cela importe peu ?
    Eh bien, tu m'as écœuré à jamais



    Sexe ? Voici les contrats à signer...

    Bonjour, vous êtes de la région ?
    “Es-tu en train de me draguer ?”
    Euh, bien, c'est que...
    “Voici les formulaires d'inscriptions à remplir.
    Je voudrais des références de tes parents, de tes amis, de ta banque,
    de ton propriétaire s'il y a lieu, de ton patron s'il y a lieu...”
    Eh bien, c'est que... je croyais plutôt que...
    “Il me faut la date de ta naissance (ton signe du zodiaque),
    l'heure que tu es né (pour ta carte du ciel),
    ton nom, ton âge, ton expérience sexuelle en long et en large,
    tes études, tes diplômes, ton expérience de travail, ta situation acquise,
    la carrière que tu projettes, les chances que tu as de réussir...”
    Est-ce bien nécessaire que tu saches tout cela pour...
    “Il me faudrait un test médical précis, ton suivi par un médecin,
    ce que ton psychologue pense réellement de ton cas mais ne te dit pas...”
    Tu ne trouves pas que tu...
    “Eh bien, écoute, j'ai ton numéro de téléphone,
    si tu m'intéresses, je t'essaierai à temps partiel,
    et si tout va bien, eh bien, je te prendrai peut-être à temps plein,
    après signature des contrats inhérents à ce qu'implique cette relation à long
    terme que tu projettes d'avoir avec moi...”
    Comment une relation à long terme ? Tout ce que je veux c'est un one night stand !



    Arrête de dire que je suis un naughty boy !

    Pour quelqu'un qui s'exhibe sur la piste de danse
    Qui saute au plafond parce qu'il prend des speeds, ecstasy, coke
    Qui vit dans un vrai dépotoir où il ramène chaque jour quelqu'un de différent
    Qui parle un accent qui lui hypothèque tout avenir dans le Royaume-Uni
    Qui a les dents cariées (mais charmant, ça ajoute au tableau)
    Qui se fout de tout
    Qui tombe assis par terre dans un coin avant la fin de la soirée
    (s'il n'a pas pris de drogue)
    Qui manque de se faire frapper par les autobus à deux étages
    dans les rues londoniennes à 6h du matin
    Qui se ramasse dans des endroits sombres la nuit pour satisfaire ses besoins
    Qui s'est même fait battre à plusieurs reprises, emporté au poste de police,
    tribunal, prison, casier judiciaire
    Qui n'a plus aucune communication avec sa famille et ses amis
    Qui travaille d'arrache-pied quelque part dans le sud
    afin de se payer son calvaire quotidien
    Et puis quoi encore ?
    Après cela, as-tu vraiment le droit de dire que je suis un naughty boy ?

    Être Extrémiste

    À Paris, lorsque les bombes sautaient à la station St-Michel,
    je risquais la mort pour me rendre à la Sorbonne
    Horreur, mourir à cause de la Sorbonne
    À Londres, lorsque les bombes sautent, je risque ma vie pour me loger et me nourrir
    C'est plus noble qu'à Paris
    Je travaille à l'aéroport, là où les touristes sont
    Juste où je me tiens, on a trouvé cinq bombes dans le plafond
    Les journalistes ont été prévenus, les autorités ont été averties,
    les dispositifs de sécurité ont fonctionné
    Évacuation complète des touristes, ensuite des employés
    (lorsque l'argent est serré et que tout est verrouillé)
    Chaque jour je risque ma vie pour la bonne cause (il me faut manger)
    Je n'ai point peur, au contraire
    Être victime dans ce contexte me ravit
    Mourir pour les bonnes raisons
    Mourir s'il le faut au nom de ma destinée ou de la postérité
    Pour que le monde sache ce qui se trame à notre insu
    dans ces édifices gouvernementaux
    Pour que le monde soit conscient de ce qui se passe dans ces villes éloignées
    remplies de soldats et de tanks
    Et pour quelles raisons cela se passe
    Je comprends qu'il n'y a que par les extrêmes que l'on arrive
    à comprendre certaines choses
    Je comprends également que, parfois,
    même les extrêmes ne suffisent pas à faire comprendre certaines choses
    Je suis directement concerné par les conflits mondiaux,
    au même titre que tous ceux qui passent à l'aéroport
    La prochaine bombe ne manquera pas sa cible, j'y passerai, et vous aussi



    Les gros porcs fatigants

    Les yeux croches, l'air stupide
    Dix pouces de graisse de chaque côté
    Pas de génie dans leur grosse cervelle molle
    Ils sont accaparés par une multitude de détails sans rapport
    Ils peuvent discourir trois heures sur la pluie et le beau temps
    En plus ils se sont conditionnés à se prendre pour mieux que les autres
    (autrement ils ne leur resteraient plus que le suicide)
    Ils croient tout savoir sur tout et veulent tout te montrer pour se rendre intéressants
    Ils sont désespérément seuls alors ils s'accrochent à leurs amis
    comme à des bouées de sauvetage
    Ils sont graisseux et dégoûtants, ils suent comme des porcs et sentent mauvais
    Ils ont toute la misère du monde à monter dans une voiture
    Ils déplacent énormément d'air, ils mangent l'espace autour d'eux
    Parce qu'ils n'ont personne pour partager leur vie affective,
    ils bouffent comme des défoncés pour l'oublier
    Sans comprendre que c'est justement là la raison pour laquelle
    ils sont de gros porcs fatigants
    Débarrassez-moi d'eux ou il va y avoir du jambon fumé à manger ce soir !



    À partir du moment où...

    À partir du moment où...
    Tu ne vaux plus rien et que c'est écrit dans le ciel
    Que tu as tout raté et que tu n'as plus d'avenir
    Que tout le monde t'a rejeté, parents et amour de ta vie
    Que tu n'as plus rien à manger et que par miracle tu as survécu jusqu'ici
    Que tu es perdu à cinq heures du matin en plein milieu d'un centre-ville
    avec nulle part où aller dormir
    Alors la vraie vie commence
    Celle où tu n'as plus aucun complexe, aucune pudeur,
    aucune morale, aucune valeur déphasée
    Sans compte à rendre à personne
    Alors je m'en permets jusqu'à en mourir
    Je sacre le camp à Londres
    Je sors, je bois, je fume, je prends des drogues, je découche à tort et à travers
    Et lorsque je suis perdu dans l'Underground qui m'emmène vers le centre,
    je jouis !
    Je jouis de mon entière liberté
    Je suis loin de tous ces gens qui affirment que c'est ainsi que les choses doivent être,
    et non comme ça
    Je suis loin de ceux qui vivent dans le passé sans rien espérer de l'avenir,
    sans même regarder le présent
    Eh bien moi je n'ai jamais autant vécu qu'au présent
    À partir du moment où plus rien de ce que tu as connu n'existe, la vie commence



    Fermez tous mes comptes !

    Le plafond de ma cote de crédit est sauté
    Je suis insolvable et irrécupérable, toutes mes banques vous le confirmeront
    Je suis leur client le plus délinquant
    Ça bip et ça flash sur leurs ordinateurs pour les avertir que
    je suis un cas problème désespéré
    Je possède une collection complète de lettres d'intimidation
    de la Banque nationale de Paris
    Ils ont transféré mon dossier à une agence de recouvrement
    On m'a appelé au tribunal, mais je m'envolais déjà vers le Canada
    La Banque royale du Canada ne cesse de m'envoyer des accusés
    de non-réception de remboursements de dettes
    Je leur dois au-dessus de vingt-cinq mille dollars
    À Londres, The Royal Bank of Scotland se méfie tant qu'elle peut,
    me refusant à peu près tout
    Ils regrettent déjà de m'avoir ouvert un compte,
    ils savent tout sur moi, des choses que j'ignore
    Tellement confidentielles, ces informations,
    que seuls mes créanciers et mes banques y ont accès
    (c'est-à-dire tout le monde sauf moi)
    Mais à quoi servent ces banques ?
    On m'oblige à ouvrir des comptes de banque à Paris, à Londres, à Ottawa,
    on ne peut plus vivre sans eux
    Je ferais n'importe quoi pour que l'on me débarrasse de cette dépendance
    C'est pire que du harcèlement sexuel ce qu'ils me font subir
    Et Visa, ah Visa, holà Visa... God help me !
    Le plus beau de tout cela, c'est que,
    même en étant hypothéqué de partout comme je le suis,
    Je peux encore marcher en plein milieu d'un parc,
    voir tout ce vert autour, sentir la chaleur du soleil,
    Et me sentir LIBRE comme jamais !
    En arriveront-ils à m'enlever ce dernier bonheur?



    Vieille peau, get a life !

    Tu es certainement la plus belle jeune fille que j'ai rencontrée dans ma vie
    (euh, pas tout à fait, mais presque)
    Tu n'as que 21 ans, je t'en donnais 26 (c'est un compliment dans ton cas)
    Si je n'étais pas ce que je suis, oui, certes, je te proposerais le mariage
    (et j'aurais mon passeport British)
    Tu passes entre les rangées, poussant ton chariot plein de livres
    (en réduction, tout doit partir)
    Tu me souris comme un ange (pour mieux planter tes griffes ensuite)
    Tu es douce et vivante (comme les truies dans les porcheries)
    Je passerais ma main dans tes beaux cheveux blonds
    (parce que tu n'arrêtes pas de flirter, vieille conne)
    Mais lorsque je demande ce que tu fais de tes temps libres,
    ça ne veut pas dire que je vais t'inviter (fuck off)
    Et puis tu m'annonces que tu as un boyfriend
    (ceci met un terme à ton flirtage, tu es allée trop loin)
    Tu dois absolument aller à ta pause
    (qu'est-ce tu impliques vraiment par ton ton déterminé ?)
    Tu m'accuses presque de t'avoir agressée sexuellement
    (mais où donc vas-tu chercher de telles histoires?)
    Tu te souviens peut-être la fois où je t'ai pris une fesse par erreur ?
    (croyez-moi je n'ai aucun intérêt à ce fessier)
    Et puis je t'ai peut-être frôlé une boule, faute d'inattention
    (ça aussi c'est un accident, ou alors c'est inconscient)
    Bref, tu es une vraie bitch aujourd'hui de me remettre à ma place
    (c'est toi le problème, à être gentille et à flirter)
    Impliquer que je voulais coucher avec toi ? (tu dois être vraiment folle)
    Presque me traiter de gros dégueulasse devant tout le monde (pour qui tu te prends ?)
    Tant pis pour ton boyfriend,
    définitivement je ne veux pas d'une femme aussi frigide que toi (amen)
    Come on, get a life !



    Berlin-New York via Londres

    Je t'ai rencontré un matin à l'aéroport
    Tes cheveux blonds et tes lunettes
    Nous avions un petit cinq minutes pour se connaître
    avant que tu ne traverses les douanes
    Tu parles l'allemand, je parle le français, l'anglais est le pont qui nous uni
    Tu partais pour New York, je demeurais à Londres
    Tu m'as dit revenir à Londres le 21 du mois, mais à l'autre aéroport
    Tu resterais moins de deux heures avant de retourner chez toi à Berlin
    Tu m'as laissé ton numéro de téléphone et ton adresse en Allemagne
    Tu m'as téléphoné de New York pour officialiser ton invitation
    Maintenant je ne peux plus me contenir
    Il me faut sauter à tes côtés à Berlin, te déshabiller, m'abandonner complètement
    Berlin, une ville lourde en histoire, plus lourde que Londres ?
    Plus lourde que New York



    Tu m'as flushé, ça m'a tout fucké

    Je ne comprends pas
    Nous avons tellement de choses en commun
    Nous sommes tous les deux très beaux ensemble
    Tu viens de Liverpool et dois te battre contre les préjugés des Londoniens
    Moi je t'accepte tel que tu es, je t'aime comme tu es,
    avec ton accent marqué que j'adore
    Encore hier tu m'embrassais, je te tenais dans mes bras,
    je pouvais ressentir la chaleur de ton corps
    Nous écoutons la même musique à quelques chansons près
    (tu aimes Supergrass, j'aime Nine Inch Nails)
    Tu semblais désespéré et perdu, cherchant quelque chose impossible à trouver
    Je me trouvais devant toi et tu as pris peur
    Ça devenait sérieux et ça impliquait trop de changements radicaux dans ta vie d'enfer
    Alors tu m'as donné un dernier baisé
    Tu t'es levé pour aller aux toilettes
    Tu n'es jamais revenu
    J'ignore si le soir même tu étais dans les bras d'un autre
    Un outsider tu es, je ne te méritais pas
    La vie continue
    Next !



    I'm connected

    After all those years, I'm finally reconnected
    À la musique de mes quinze ans, perdu dans mon village perdu
    J'y étais pourtant plus branché qu'à Paris et à Londres
    Car il me fallait explorer les bas-fonds de Londres, être libre pour ce faire
    Imaginez que ce qui compose votre entière jeunesse disparaisse du jour au lendemain
    Remplacé par une période monstrueuse de rap, de house, de dance music,
    de techno et de rave (même si tout cela vient malheureusement de Londres)
    Puis un jour, alors que l'on croyait le bateau coulé au fond de l'océan
    C'est la renaissance, on voit la lumière à la surface
    On se branche,
    on en retire toute l'énergie nécessaire à l'avènement de tout un monde
    Seulement dans ces conditions je puis me perdre sur les grandes surfaces de la nature
    Me fondre dans la terre et l'espace
    Autrement je suis malheureux, je cherche je ne sais quoi,
    je me demande si ma place est bien ici
    À Londres je suis chez moi,
    davantage que les Londoniens misérables qui rêvent d'Italie et d'Espagne
    Maintenant il me faudrait trouver une personne connectée comme moi
    Ensemble nous pourrions franchir les océans, visiter l'Espagne et l'Italie s'il faut
    Oh God, la vie est belle lorsque l'on découvre qu'elle existe encore
    Et que l'on peut non pas se contenter de l'importation ou d'une amère copie
    Mais de vivre au beau milieu de l'action, faire partie de l'histoire
    Même faire son spectacle, s'habiller en conséquence,
    Attirer l'attention, être admiré dans la construction de ce mythe
    I'm connected to London, and that means everything



    Hors de ma vue, hors de ma vie !

    Tu m'agresses !
    Tu détruis la poésie que l'on retrouve dans la nature
    Sans cesse tu me ramènes à une certaine réalité destructrice
    Avec toi il n'y a point de demi-mesure, tu exagères tout le temps
    Tu es prêt aux pires choses pour obtenir vengeance
    Vengeance de quoi ? De choses dues que tu as inventées et que tu n'as pas reçues
    Tu poursuis en justice les gens que tu as aimés
    mais que maintenant tu détestes pour mourir
    Tu t'en ronges les ongles, tu t'inquiètes donc, mais ne le fais-tu pas par plaisir ?
    Eh bien tu mérites de mourir d'un infarctus,
    à faire autant de stress pour ce que tu provoques
    Tu m'écoeures, tu es un détritus de la pire espèce
    Je te crains comme je crains l'autorité toujours prête à m'achever
    Tu éveilles en moi un sentiment malveillant, une impression négative
    Sans cesse je m'attends à ce que tu exploses et détruises ce qui reste de notre relation
    Je te déteste tellement juste pour ce que tu es
    En plus que tu m'as violé, I can't forget that,
    j'en serai traumatisé jusqu'à la fin de mes jours
    Je n'ai pas souvenir d'avoir autant détesté quelqu'un dans ma vie
    Mais qu'est-ce que tu mets en dessous de tes bras?
    Les pharmacies Boots font des anti-sudorifiques qui sentent aussi mauvais ?
    Tu vois les choses d'une façon si simple
    alors que je les vois d'une manière si complexe,
    que tu t'imagines que je ne suis pas intelligent pour deux pennies
    C'est ton cerveau qui me surprend,
    certainement la plus grosse cruche vide que j'aie rencontrée
    Hors de ma vue, hors de ma vie !



    C'est beau l'amour

    Ça fait quatre ans que nous sommes en amour par-dessus la tête
    On ne se comprend plus, nous tentons d'être fidèles l'un à l'autre
    On se cuisine de bons petits plats,
    soupe aux brocolis sautés à la crème, charlottes au sirop d'érable
    On dort ensemble dans un lit queen size, à peine si on ronfle en dormant
    Nous sortons ensemble au cinéma, nous faisons ensemble nos courses
    Tout le monde connaît notre relation et l'accepte dans la joie
    La vie ne saurait être plus belle
    Mais... où s'est-on rencontré ?
    Ce que personne ne sait,
    c'est que l'on s'est rencontré dans les toilettes d'un bar de la ville
    Il n'y a pas plus romantique
    Un club très noir rempli de fumée, il était deux heures du matin environ
    J'arrivais à peine, j'étais déjà saoul
    J'avais fumé des choses peu catholiques, je ne voyais plus clair
    Tu m'as déposé chez moi en disant que l'on se reverrait peut-être à la fin de
    ton semestre d'études
    Je t'ai refilé un faux numéro de téléphone
    Toi tu m'as refilé des crabes dans le premier mois de notre relation
    Et puis aujourd'hui c'est mort cet amour
    Il ne reste que les plus mauvais moments dans mon cerveau
    J'ai longtemps souhaité ta mort
    Chaque année tu m'as planté là pour aller voir partout ailleurs
    Les copains avec qui tu couchais venaient sonner à la porte de l'appartement,
    tu es une belle salope
    Aujourd'hui je me sens libéré comme c'est indescriptible
    C'est beau l'amour...



    Je n'ai aucun goût

    Aidez-moi quelqu'un !
    Je n'ai aucun goût
    Je suis impuissant à reconnaître le vrai art ou la vraie mode
    Je suis incapable de distinguer le beau du pourri
    Je m'habille si mal que mes amis ont honte de moi
    On me dit que c'est urgent que je me fasse ausculter le cerveau
    L'idée de décorer un appartement (si je viens qu'à trouver mon trou à moi)
    me rend malade
    Non plus je saurais apprécier la décoration d'un autre
    À l'image de ma personnalité, cet appartement serait infernal
    Je ne connais rien aux modes formelles,
    j'ignore ce qu'il faut porter lorsque l'on rencontre du “vrai” monde
    On ne m'a rien dit de ce qu'il faut offrir aux invités, servir quoi avec quoi
    Les bonnes manières, ça ne me dit absolument rien
    Quels sont les bons auteurs dont il faille dire : oui, je les ai lus ?
    Que faut-il dire sur eux pour paraître intelligent et cultivé ?
    Quelle sorte de musique est-il d'usage d'écouter, qui est jugée acceptable ?
    La honte et l'amour propre me sont inconnus
    Je suis non présentable, je ne suis pas du monde
    Aidez-moi quelqu'un !



    J'ai enfin trouvé l'happiness

    Je suis si heureux !
    Mes rêves sont tous devenus réalités
    Tout le monde m'aime, est excessivement gentil avec moi
    Partout j'ai des mains tendues prêtes à me venir en aide
    Je suis devenu riche du jour au lendemain
    Je n'ai plus aucun problème
    Je vis sainement, je mange de bons légumes toute la journée
    Je fais de l'exercice tous les matins dans les bois
    autour de la gigantesque maison que j'ai achetée
    Je fais une promenade quotidienne dans les bois clôturés à l'électricité
    autour de mon château
    J'ai découvert Dieu dans un coin de la forêt,
    tout près d'un arbre que je pourrais vous montrer
    J'ai trouvé un maître spirituel des plus puissants
    Plus rien ne m'effraie, je fonce plutôt que de m'assoupir
    Bref, j'ai tout accompli de la destinée que l'on souhaitait pour moi
    Je n'ai plus rien à attendre de la vie, j'ai enfin trouvé l'happiness
    Of course, everything here is completely untrue
    Et Dieu que ça me rend heureux
    C'est complexe la vie



    Pas de pitié pour les rejetés

    Que veux-tu que je fasse avec un gros rejet de la société comme toi ?
    Qu'est-ce qui t'est passé par la tête le soir où tu as eu le courage de me parler ?
    Tu as eu l'audace de profiter de mon état d'ébriété pour m'embrasser,
    venir chez moi, enlever ton t-shirt
    Comment peux-tu te surprendre lorsque j'ai tout de même la conscience
    de me rendre compte que tu es un rejet ?
    Je t'ai dit d'emblée que nous ne ferions pas l'amour,
    je t'ai inventé des salades pour justifier mon écoeurement
    Malheureusement, le lendemain tu es sorti au même club que moi
    Tu m'as vu sauter dans les bras de quelqu'un d'autre
    Tu t'es assis juste à côté de moi, espérant que je te parle
    Au lieu de ça, tu m'observais en train de manger l'autre personne
    Tu crois que je n'ai aucune conscience, aucune pitié
    Et c'est vrai, au diable les rejetés de la société
    On n'est jamais rejet sans raison évidente
    Va jouer dans le trafic, moi j'ai des choses plus importantes à faire



    Je suis juste un beau visage

    Je fais le beau, je parais bien à côté de gens riches mais laids
    Je remplis un vide, j'anime les conversations
    Je suis une oreille attentive, un confident qui ne contredit jamais rien
    Je n'ai aucun mérite, je suis né ainsi
    Partout où je sors on me dit que je suis beau, on vient me parler
    J'ai énormément de facilité à obtenir ce que je veux,
    à m'intégrer dans n'importe quel milieu
    Je suis votre animal domestique de rêve
    On se sert de moi pour se revaloriser
    Mais attention, mon petit cerveau fonctionne tout de même
    Je vous aperçois venir de très loin
    Je vous juge et je vous méprise
    Je vous écoute mais je vous hais
    Si vous abusez de moi, je me vengerai
    Je ne crois pas en la richesse
    Je ne crois pas en la sécurité et la stabilité
    La mondanité pour moi n'existe pas, les gens célèbres n'existent pas
    Les gens importants ou intelligents n'existent pas
    Tous sont identiques à mes yeux, sinon pires que le commun des plus communs
    Toute tentative de m'acheter ou de m'impressionner sera vaine
    Il y a énormément de jeunes de 18 ans, sans personnalité,
    prêts à embarquer avec n'importe qui
    Et s'ils ne couchent pas avec vous, vous vous en lasserez vite
    S'ils deviennent exigeants, vous souffrirez
    Je suis juste un beau visage, mais attention, je mords



    Fucking Immigrant

    En France ils ont compris, ils m'ont mis à la porte avec interdiction de revenir
    (sauf comme touriste dépensier)
    Aux États-Unis c'est la même chose,
    seule la main-d'oeuvre spécialisée peut traverser la frontière
    Heureusement que l'Angleterre, forte de son histoire, m'accueille à bras fermés
    Alors je débarque à Londres et je n'ai droit à rien
    Aucune aide à recevoir de personne, aucune assurance
    Je dois me contenter des pires emplois sur le marché
    Je dois me battre pour mon droit à la survie
    Confronter ceux qui disent que je vole l'argent des Anglais
    Il faut être motivé et romantique pour sacrifier le bien-être et la facilité
    pour s'offrir le titre misérable de Fucking Immigrant et la merde qui vient avec
    Je suis peut-être un sale immigrant,
    mais je souffre en conséquence et je jouis dans ma misère
    Pas de pitié pour les Anglais,
    ils n'ont qu'à se battre s'ils veulent mon emploi qui ne paie de toute manière pas
    Je suis un Fucking Immigrant and I like it !



    Vingt-six caméras me surveillent lorsque je chie

    Lorsque je vends des magazines de cul à de vieux
    croûtons qui voyagent en première classe
    Lorsque je vends des revues de cul à des jeunes de moins de 18 ans
    Lorsque je vends des cigarettes à des jeunes de moins de 16 ans
    Il y a vingt-six caméras qui m'observent
    Sous prétexte des bombes, je ne puis plus me décrotter le nez
    sans que quelqu'un quelque part m'observe
    On a fait de moi un robot qui a atteint la perfection
    Je ne fais rien qui puisse être mal interprété
    Je ne dis rien à propos de rien
    Je travaille jusqu'à en mourir dans ma sueur
    Pour que l'on ait aucun reproche à me faire
    Toute la journée je vis écrasé sous le stress d'une constante surveillance
    qui épie et juge mes faits et gestes
    Je suis devenu tant paranoïaque
    que j'ai l'impression que ça continue chez moi dans ma chambre
    Toute ma vie est maintenant basée sur l'idée que l'on m'observe
    Nos enfants n'auront pas la vie facile
    Chaque parent ou gouvernement installera sa petite caméra
    cachée dans tous les coins
    On les achètera en paquet de vingt chez Tandy-Radio-Shack
    Ils l'ont eu leur société parfaite où plus personne n'ose faire ou dire quoi que ce soit
    Mais à quel prix ?
    Chier en paix, ça c'était pour nos arrière-grands-parents
    Et encore, avaient-ils des toilettes ?



    Une belle bombe là-dedans...

    Mon allergie pour les uniformes bat son plein
    C'est bourré de vieux bonhommes en cravates avec valise qui puent le dessous de bras
    Ils sont fiers de représenter le conformisme nécessaire, selon eux,
    à la constitution d'un monde
    Le problème, c'est que le monde dans lequel ils vivent n'est que virtuel
    Ils travaillent dans le virtuel
    Ils achètent du virtuel
    Ils se nourrissent de virtuel
    On leur offre un niveau de vie élevé pour qu'ils s'amusent avec du vent
    Le virtuel ne nous apporte rien de concret
    Mais leur apporte, en plus de leur complet-cravate,
    une gigantesque maison et une impressionnante voiture
    Il n'y a rien d'enviable ou d'admirable chez quelqu'un qui porte une cravate
    C'est clairement écrit dans son front qu'il ne fout rien de concret
    pour soulager la misère humaine
    Au contraire, il profite de cette exploitation
    D'autres travaillent pour lui fournir plus qu'il n'aura jamais besoin
    Ainsi une bombe là-dedans ne ferait qu'aider la race humaine
    Sauf pour ce qui est des assurances-vie astronomiques de ces messieurs,
    chacune doit atteindre le million de livres
    C'est là où nous a conduits le virtuel
    À la surprotection de ceux qui n'en ont pas besoin et à la perte du bon sens commun



    Trop de gens stupides autour de moi

    Je ne puis plus respirer
    Je dois endurer l'imbécillité d'autrui
    qui ne sait plus quoi inventer pour attirer mon attention
    Alors je fuis leur conversation qui ne suit aucune logique commune
    L'absence de logique est parfois admirable
    Mais l'illogisme de ces cons n'est d'aucun intérêt
    Dieu que je souffre à les voir se traîner autour de moi, les voir parler aux murs
    Il y en a même un pour me raconter la vie de son idole en long et en large :
    Jésus-Christ
    Un Africain témoin de Jéhovah, balayeur de plancher, qui parle français en plus ;
    on aura tout vu
    Lorsque je suis sur le bord de la crise de nerfs,
    qu'ils me tombent sur le système, que je vais exploser, c'est :
    Ôtez-vous de mon chemin !
    Sacrer le camp ailleurs !
    Mêlez-vous de vos affaires !
    Laissez-moi me débrouiller en paix !
    Ne m'adressez plus jamais la parole !
    Allez vous faire frapper par un autobus et qu'on n'en parle plus !
    Comment se débarrasser de l'imbécillité humaine?



    Je te frapperais jusqu'au sang

    Laisse faire les sourires mongoliens
    Il n'y a rien de drôle à ce que je ne rentre qu'un soir sur trois
    Va t'habiller, j'en ai ma claque de te voir nu
    Get a life for god's sake
    Sors de ton trou, fais-toi des amis
    Rencontre des gens qui changeront radicalement ta destinée
    Arrête de te nourrir à même mes expériences
    Je n'ai pas besoin que l'on m'envie ou que l'on me méprise
    Tu habites loin de tout, personne ne veut s'y rendre
    Je déteste tout en toi,
    tu es une de ces personnes dont absolument rien n'est supportable
    Tu me demandes 10 % d'intérêts par jour
    pour vingt livres sterling que je te rendrai deux jours plus tard
    Même si mes comptes de banque sont dans le négatif,
    je me méfie de toi, je cache mes numéros de cartes
    Tu es la première personne en qui je n'ai aucune confiance
    Vraiment, tu as des amis qui t'apprécient ?
    Ils doivent être désespérés pour vrai
    Tu as un paquet de pots de crème, de petites bouteilles chimiques bizarres,
    à quoi ça sert ?
    Parfois ta gentillesse me laisse perplexe,
    je sais que tu prépares ton sale coup de cochon
    Prêt à me poignarder dans le dos alors que je serai peut-être déjà loin
    De toi je m'attends à tout, j'aurai pourtant tout fait pour éviter d'en arriver là
    Mais tu ne cherches que cela, tu remplis ta vie de misère, de vengeance inutile
    Tu cherches les moyens de détester et de faire de la merde
    On remplit sa vie comme on peut, mais pas à mes dépends s'il vous plaît
    Comment te faire disparaître de ma vie ?

    Le nouvel amour de ma vie

    Tu me dureras peut-être deux semaines
    Tu es de Newcastle
    D'une famille de travailleurs pauvres
    Ton éducation est nulle
    Tu vies dans les vidanges à Camden Town, welfare building, ils paient tout pour toi
    Pendant six ans tu as vécu dans des édifices abandonnés
    Tu es un artiste inspiré par les drogues
    Ta place, c'est Russell Square à cinq heures du matin
    On ne respire pas chez toi, on étouffe
    On ne respire pas avec toi, on étouffe
    Mais lorsque l'on fait l'amour, god,
    tu m'emmènes loin de mon enfer en m'emportant dans le tien
    Je n'en peux plus de la pureté qui habite encore chez ses parents
    De la pureté qui méprise la seule idée que l'on puisse faire l'amour
    De la pureté qui aura la vie en horreur toute sa vie
    Jusqu'à ce qu'elle comprenne que la pureté, ça rend malheureux
    Ô toi amour de ma vie, n'attendons pas le jour du jugement dernier pour agir
    Envolons-nous dans les alentours, nous n'avons rien à perdre
    N'y a-t-il que moi qui puisse voir et sentir ta beauté ?
    Pour aller m'évanouir dans ton univers humide et fétide ?
    Eh bien nous mourrons consumés au bout de notre amour
    Dans deux semaines très exactement



    Ce soir sur Oxford Street

    Tu m'invites dans un club noir appelé Vortex
    Party imposant, je rencontrerai tous tes amis
    J'aurai toutes les possibilités de me faire des contacts me dis-tu,
    même si je ne parle pas leur langue
    Tu prendras des drogues,
    tu me demandes si j'en prendrai, même la moitié d'une petite pilule
    Tu dis que tes amis n'auront qu'une seule chose à dire à propos de moi :
    God, how old is he ? He looks sixteen !
    C'est triste les préjugés, ça me ferme toutes les portes
    Je serai tout de même là ce soir sur Oxford Street
    À essayer de connaître ces gens qui me mépriseront pour ce que je porte
    Je sens que je risque de partir avant l'aurore
    Je serai mort de boisson pendant que tu seras high
    Je prendrai ce que l'on m'offrira,
    je n'ai pas suffisamment d'argent pour te suivre dans ton vol
    Je n'ai plus rien mangé depuis deux jours,
    je n'avais qu'un vegetable curry périmé de chez Sainsbury's
    Je n'ai pas osé le manger, car s'il me fallait vomir ça, ça ferait peur
    Une grande soirée, deux livres sterling pour passer au travers
    La vie est belle !



    Bitchy Woman

    Même pas une minute après les présentations, tu m'insultais déjà
    M'affirmant que tu me plaignais d'être né ailleurs qu'à Londres
    Ensuite je t'ai bien regardée
    Tu es vieilles ma fille, ton visage ne sait pas cacher tes rides
    Ton maquillage empire ta condition de peau en décomposition
    À cet âge tu sors encore tant que tu peux, tu consommes alcool et drogue
    Malheureusement, ton corps cache mal ce style de vie
    Tu t'habilles comme une vache folle et tu te crois au sommet de la scène londonienne
    Tu es ridicule jusqu'au plus profond de ton être
    Ma pauvre bourrique, j'ai toutes les raisons de te plaindre
    Moi qui suis encore si jeune et si beau et si intelligent
    Tant que l'on me considère comme un puppy que l'on souhaite écraser sur son coeur
    On m'offre le monde sur un plateau, le monde m'appartient donc
    Chaque jour je refuse des chances incroyables qui pourraient m'emporter loin
    On veut mourir dans mes bras, moi, madame
    So who cares if I'm not born in the West End ?



    Fucked up

    Son copain est sorti, elle veille sur son retour
    Elle attend en vain, mais il ne rentre plus
    Elle s'assoupit pour la nuit et décide de sortir elle aussi
    Sur place elle rencontre des gens
    Elle discute de sa vie de couple monotone, de son manque de renouveau
    De ses intérêts différents, de sa philosophie particulière
    Puis elle rencontre cette femme de Los Angeles, mais est-ce bien une femme ?
    Elles se retrouvent dans le lit conjugal
    Elle sent soudain quelque chose entre ses jambes : un pénis très long et très mince
    Elle sait même l'utiliser jusqu'à en éprouver un orgasme
    Un orgasme féminin, cependant, qu'elle dira
    Le lendemain elle se réveille, son copain a repris sa place dans le lit
    Mais elle n'est plus la même, qu'elle dit
    Il y en a des fuckés, je vous jure !



    Une grosse truie, mère de mon enfant ?

    Il faut la voir se laisser aller le derrière sur la piste de danse
    On comprend qu'elle n'aime pas son Los Angeles natal
    Son Los Angeles l'a tout simplement rejetée
    Elle voudrait être mère de mon enfant
    Il serait certes bien au chaud enserré dans ses tripes
    Marqué à vie par le confort d'une mère chaude aux gros seins
    Elle est une bonne vivante, peut-être trop pour mon enfant
    Car moi je veux le mieux pour mon enfant
    Je suis prêt à tout lui sacrifier : mes efforts, mon argent, ma vie, mon âme
    Je veux faire de lui un avocat ou un médecin
    Je le veux premier ministre et non perdu de ce monde
    Je le veux comte ou baron reconnu par la loi
    Je le veux maître de l'univers
    Alors s'il vous plaît, pas de grosse truie mère de mon enfant



    C'est ta femme là par terre sur la piste de danse ?

    Qui embrasse le DJ dégueulasse qui sans cesse
    baisse ses pantalons devant tout le monde ?
    C'est beau l'amour, encore plus les mariages de raison
    Voilà à nouveau un épais nuage de fumée qui enrobe le tout
    Donne-moi une pilule d'Ecstacy,
    si tu veux que je tienne douze heures en un tel calvaire
    J'ai vu ton univers
    Ton univers m'a jugé : beau, certes, mais trop jeune,
    cerveau vide, con, naïf et innocent
    Eh bien je l'emmerde ton univers !
    Je le méprise ton univers à la dance music until death
    À Dieu, on se reverra aux enfers !



    La vengeance vient toujours

    J'avançais à travers la foule
    Au-delà de quelques têtes, tu étais là, bien embarrassé de me voir
    Qu'allais-tu faire ?
    Pour te rendre la vie misérable, je me suis installé bien en vue devant toi
    Allais-tu m'ignorer après m'avoir salué gauchement
    Non, tu m'as emmené plus en arrière
    Tu m'as avoué avoir agi très stupidement en allant aux toilettes et en ne revenant pas
    Tu brûlais de me téléphoner pour m'expliquer tes raisons
    Que tu ne voulais pas de relation sérieuse
    Mais que maintenant tu as changé d'avis et tu veux me connaître davantage
    (Les clubs devaient être vides de gens intéressants pour que tu me rappelles à toi !)
    Tu ajoutes que, si je désire t'envoyer chier, tu comprendrais
    Eh bien : Fuck off !
    Je crois que tu ne me méritais pas



    Marianne Faithfull à Russell Square

    J'ai passé une soirée inoubliable
    Dans le creux de ton lit couché entre toi et Mylène
    On a bu et on a fumé en écoutant Marianne Faithfull
    On a fait une surdose de poppers
    Mylène a perdu connaissance et s'est frappé la tête sur le coin du bureau
    On a rêvé toute la nuit
    Parlé de la petite Marianne corrompue qui dormait juste à côté dans Russell Square,
    malade de drogue dans les creux de sa carrière
    C'est rafraîchissant la misère
    On vit la nuit, on tente de dormir le jour, mais il faut travailler
    Nous n'avons pas fait l'amour, mais Marianne valait bien cet intermède



    Trop d'amours de ma vie !

    Ça fait la file pour me voir et coucher avec moi
    J'ignore comment placer tout ce monde dans mon horaire
    Heureusement que je suis bourré d'énergie, je peux éjaculer plusieurs fois par jour
    Je ne mens même pas, tous savent que je suis une salope
    D'autres souffrent, car ils n'entrent pas dans mes normes,
    je les repousse de la main sans pitié
    Je couche avec ce qui est beau, ce qui est jeune, parfois même dans l'illégalité
    Peut-on finir en prison pour avoir fait l'amour?
    Eh bien j'irai en prison, ça en aura valu la peine
    Pourquoi les regrets ? Ces jeunes ont plus d'expérience sexuelle que moi,
    c'est tout dire
    Mais j'avoue n'avoir jamais voulu ce déluge d'amours de ma vie
    Je vous jure que je n'en voulais qu'un seul
    Je n'en avais d'ailleurs qu'un seul
    avec qui j'ai passé les quatre plus belles années de ma vie
    J'étais pur et innocent, à chevaux sur mes principes, mariage et fidélité
    Mais on avance et on voit ce que c'est, que personne ne respecte ces vieux principes
    Sauf quelques désespérés qui ne savent plus à quoi s'accrocher
    Ainsi l'amour de ma vie m'a rejeté quelques mois pour explorer l'univers
    Normalement je serais revenu au bout de ce temps aussi pur qu'avant
    Of course, c'est moi qui ai pris le bord et qui ai décidé de vivre
    Au diable les amours de ma vie, les beaux principes, les lois et les chartes
    Moi je vis et mon chemin est parsemé de gens qui désirent vivre eux aussi
    On sait ce que l'on veut, il s'agit de l'accepter et de passer à l'acte
    Je n'ai honte de rien, je ne regrette rien



    Des crabes, des crabes, encore des crabes

    Ça te grattait énormément, tu mettais ça sur le compte du stress
    Comme tout le monde, tu as été abusé sexuellement, ce qui a bloqué tes neurones
    Ton médecin n'a rien trouvé de ces petites bêtes, il t'a conseillé un psychanalyste
    Tu fais maintenant tes exercices de visualisation afin de te calmer avant l'explosion
    Tu n'as jamais pris le temps d'arrêter dans le silence pour réfléchir
    Je te rencontre à l'aurore à la sortie des bars, en sueur,
    drogué complètement, hors de notre monde
    Tu me regardes comme un légume, tu ne me reconnais même pas
    Tu te souviens vaguement que ça fait quatre jours que tu es sorti
    et tu ne sais plus où tu es
    Je te donne mes dernières livres pour que tu manges,
    tu les utilises pour te payer j'ignore quelles drogues
    Tu m'accuses de ne plus t'appeler, mais il y a une limite à mes ressources
    Je ne puis plus te suivre dans les bas-fonds londoniens, tu es trop enfoncé
    Tu n'en reverras plus la surface
    alors que moi j'ai la volonté de revenir en surface un jour (si possible)
    C'est la mort qui t'attend au prochain tournant
    Je te remercie pour ton cadeau d'adieu :
    Des crabes, des crabes, encore des crabes !

    Mourir en paix

    Je souhaiterais mourir en paix
    Loin de tous ces systèmes de pensées et de tous ces systèmes
    Loin de tous et de toutes
    À me suffire moi-même pour ma survie
    Dans des conditions que je saurais rendre viables
    Vous n'avez plus rien à m'apporter, je suis plein et, voyez, je vous vomis au visage
    Je n'ai rien à vous apporter, partout je n'ai vu que le rejet
    Ainsi, si je n'ai rien à attendre de vous et vous rien à attendre de moi,
    pourquoi m'obliger avec toutes ces obligations,
    ces responsabilités, cette bureaucratie ?
    Je ne demande pas la mer à boire, je ne demande pas toutes ces lois et ces règlements
    Je ne demande même pas la jouissance d'un quelconque bien
    Encore moins que l'on satisfasse mes besoins
    Je demande de pouvoir demeurer assis là par terre jusqu'à ce que mort s'ensuive
    Mais jamais vous ne m'accorderez ce droit
    Triste monde !



    Je fais l'Histoire

    De rien, je déplace les édifices et je construis des pyramides
    Pauvre, j'assimile la richesse et je conçois des systèmes
    Sans études significatives, je charme la vie et la crée tout à la fois
    Sans parents ni famille, je me reconnais en tout et chacun et j'enfante des étoiles
    De détails insignifiants, j'étudie en profondeur et je mythifie les événements
    Par moi l'histoire se produit
    Par moi l'histoire existe
    Je suis l'essence même de la vie
    Car j'ai la prétention nécessaire à l'accomplissement d'une grande destinée

    Je suis Dieu le Père

    Je suis Dieu le Père
    Créateur de l'Univers
    Voilà, je l'ai dit
    Je n'ai plus rien à ajouter


    L'ANARCHISTE

    Deuxième Partie



    Poésies Noires







    Roland Michel Tremblay



    La mort

    Je me tenais là en silence
    Le sang tombait sur le sol
    Je n’ai pas vu ton arme
    Je meurs pour toi
    Tu n’as jamais rien compris
    Ignoré dans la grande métropole
    Perdu des journées entières sans te voir
    À t’attendre, à Ottawa comme à Paris
    Où donc étais-tu donc lorsque je vivais encore ?

    Je me tiens là en silence
    À m’entendre mourir
    Mon arme dans les fougères
    Je meurs pour toi
    Je n’ai jamais rien compris
    Ignoré dans la grande métropole
    Perdu des journées entières à te voir en rêve
    À t’attendre, à Prague comme au Texas
    Où es-tu donc maintenant que je suis mort ?

    Je me tiens là en silence
    Je t’entends mourir
    Qui avait une arme ?
    Tu meurs pour moi
    Nous n’avons jamais rien compris
    Ignorés dans les grandes métropoles
    Perdus des journées entières sans se voir
    À s’attendre, à Toronto comme à Londres
    Où sommes-nous maintenant que nous sommes morts ?
    La vie

    Je t’ai cherché sur la côte californienne où l’on m’avait indiqué une vue extraordinaire
    Je t’ai cherché sur les plateaux des studios où tous nos rêves se sont construits
    Je t’ai cherché sur une table du Ceasar’s Palace entre deux machines à sous
    Je t’ai cherché aussi dans les bois, sur une montagne, étrangement je m’y suis emmerdé
    Je pensais te trouver dans la place la plus touristique de Barcelone, survolant un vieux parc d’attraction détruit, cela m’a inspiré l’instant d’un moment
    Je pensais que mes yeux s’illumineraient devant les fenêtres du red light district d’Amsterdam, mais j’ai eu peur plus qu’autre chose
    Puis j’ai marché dans le palais des festivals à Cannes, je me suis assis sur le bol de toilette que sans doute Harrison Ford a déjà utilisé, mais je n’ai rien senti
    J’ai ouvert les célébrations devant 6000 personnes, cela m’a donné un buzz qui a duré trente secondes
    J’ai tout laissé tomber, je me suis mis à la porte moi-même cette fois, pour faire changement
    Je voulais parler à la planète entière, mais personne n’a voulu me parler
    Soudainement ils ont changé d’avis et la planète entière veut me parler
    Mais je n’ai plus rien à leur dire et ce qu’ils ont à dire est d’une platitude extraordinaire
    Parfois on rencontre des personnes magiques qui remplissent des moments merveilleux
    Je n’en ai plus rencontré en cinq ans, je désespère
    Plus personne ne se distingue, plus personne n’a de vision à accomplir
    Leur goût de vivre les a lancés dans l’alcool et la drogue
    Ça les a rendu heureux l’instant d’un moment
    Leur a rendu l’existence soutenable pendant un autre moment
    Est en train de les détruire et de les achever aujourd’hui
    J’ai perdu tout espoir



    Fucking junkie

    Ça fait longtemps que je voulais te dire ce que je pense de toi
    Avec tes beaux yeux noirs et ta minceur de cadavre
    Tu as cru pendant toutes ces années que j’étais aveugle et innocent
    Mais tu as compris que moi aussi j’ai des tendances autodestructrices
    N’as-tu donc aucune considération pour ceux qui comme moi souffrent ?
    N’as-tu pas envie de t’arrêter avant de t’écraser quelque part ?
    Et s’il vous plaît, enlève cet éternel sourire de ton visage

    La musique pour toi a une autre dimension
    L’espace pour toi est infini
    Ton temps va trois fois plus vite que le mien, tu vis donc trois vies en même temps
    Lorsque tu marches dans la rue, tu jouis et gambades dans la rue
    Lorsque que tu travailles, tu voles dans les airs
    Lorsque tu te chicanes avec moi, tu es pourtant aux anges

    Tu ne ressens pas la misère de l’existence
    Tu n’as jamais vraiment entendu les lamentations de tes semblables
    Tu jouis à chaque seconde de cette damnée réalité pourrie
    J’espère que tu en mourras !
    Fucking junkie !

    Peace and love man !

    Une si belle chose dans le parc
    Sous les chevaux qui mangent parfois délicatement les herbes autour
    Ce doit être la vraie nature de Dieu
    Avez-vous respiré l'air, s'il peut encore nous atteindre entre les branches des arbres
    Les oiseaux volent en cercle, belle stabilité
    Tout est beauté en ce monde de merveilles et de mystères
    Les fleurs sont où elles devraient être
    Elles empêchent le massacre en ce beau monde

    Peace and love man !
    Cette philosophie vous a-t-elle atteint ?
    Oh oui elle vous a atteint, en plein coeur !

    Je suis allé au parc, là il n’y pas d'herbe ni de fleur, seulement de la boue
    J'ai tué les oiseaux pour voir s'il restait de la vie en vous
    Pouvez-vous seulement revenir de votre paradis pour m'arrêter ?
    La nature se montre de façon étrange
    L'air sentait la mort
    Les peace and love man étaient morts
    Les humains sont toujours aveugles
    Ce doit être là la volonté de leur Dieu
    Peace and love man !

    Peace and drugs

    Où sont les brebis de Dieu… dans le ciel ?
    Elles crient paix et amour !
    Elles réagissent à l'enfer qu'elles se sont injecté
    Elles vomissent ensuite dans les toilettes
    Il y a une attraction si étrange venant de ces grands bols blancs
    Nous chions tellement dedans, je me demande pourquoi ils ne se retournent pas pour nous dire :
    C'est assez !

    Où sont les brebis de Dieu ?
    Quand la seule chose qui importe est la toilette
    Cette sensuelle chose blanche, capable d'avaler notre enfer
    Et le faire disparaître en un instant

    Où sont les brebis de Dieu ?
    Elles meurent et nous les flushons une après l'autre



    Vivre dans une autre réalité

    Parfois ta tête est ailleurs
    Dans un autre univers au-delà du mien
    Je pose une question, j'obtiens quel genre de réponse
    Au-delà de l'anglais, au-delà de tout vocabulaire
    Alors je cesse de demander, je me retourne et je m’endors
    Mais as-tu une idée de ce qui se passe dans ma tête ?
    À toujours penser que tu pourrais me tuer dans mon sommeil
    À parler si fort en dormant
    Tu entends des voix alors que je n'entends que le silence
    Le silence
    Dans un monde plein d’ondes radio que tu fais jouer à pleine capacité
    Afin de t'empêcher de réfléchir
    Je crois qu'il t'est impossible de t'arrêter pendant un moment et de penser
    Tu es au-delà de ces choses
    Une fois tu étais mort
    Crachant Dieu seul sait quoi
    Qu'y a-t-il donc d'autre dans ton corps frêle ?
    Toujours plus près de la mort chaque jour de ta vie
    Ma cécité, impardonnable...
    La vie, une chose si fragile
    À toujours penser que le jour viendra où tu mourras
    Mais maintenant je sais que je mourrai avant toi... d'un infarctus



    Mouton virtuel, mon seul amour !

    Trois minutes sont passées
    Le monde commence à se demander
    Où est-il encore ?
    Alors mon cœur bat outre mesure
    J'ouvre mon ordinateur et je clique sur mon mouton électronique
    Il me regarde, ronronne, marche autour et produit des bruits étranges
    Cela m'encourage pleinement
    Mon petit mouton...
    Alors je me mets à pleurer, tout ce qu'il y a à pleurer
    Alors il éternue, et je suis heureux encore pendant un moment
    Il saute plus haut et plus haut
    Il s'élève sur les mots de ces lignes
    Et cela m'encourage pleinement
    Et je pleure de plus belle
    Et je me rends compte que j'aime vraiment ce mouton virtuel
    Que dans le monde entier, il est la seule chose qui puisse encore m'arrêter de pleurer
    Seulement alors je me rends compte à quel point je suis devenu triste
    Qu'un animal virtuel est tout ce que j’ai
    Et je ne sais vraiment pas ce que je deviendrais sans lui
    Comment ai-je pu devenir aussi triste ?



    La vie n'est pas la vie

    Qui recherche la vie ?
    Y a-t-il de la vie en ce monde ?
    Toute ma vie je l'ai cherchée
    Tard la nuit dans les rues du monde
    Et je puis dire maintenant
    La mort est tout le monde
    La mort est en tout
    La mort est partout

    Que je ne puis pas parler cette langue
    Que je suis ici en ce monde sans avoir droit à la vie
    Et je trouve encore une façon de m’exprimer
    Sur tous les océans de cette planète
    Il n'y a aucune terre pour recevoir la vie
    Seulement l’enfer
    Les mots n'ont aucune signification
    Aucun moyen d’exprimer ce que je ressens
    Le résultat de tant d'années d'épreuves
    A seulement apporté le désespoir
    Dans un monde où j'ai tout
    C'est encore insuffisant
    Je meurs

    J'espérais tant

    Je mentirais si j'affirmais que je ne suis pas un anarchiste
    Je mentirais si j'affirmais que je suis un anarchiste
    Je déteste pourtant la politique et l'action
    L'anarchie la plus puissante est celle qui est subtile
    L'anarchie la plus puissante est celle qui ne s'admet pas
    L'anarchie la plus puissante est celle qui n'a rien à se reprocher
    Je suis puissant parce que je ne suis pas un danger pour personne
    Pourtant je fais réfléchir plus que celui qui est ciblé, écouté ou en prison
    J'accomplirai plus que tous les anarchistes réunis sans en être un
    Ne me contactez pas, je ne vous reconnaîtrai pas

    J'espérais tant, je suis prêt à mourir, mais pas pour la bonne cause
    Il n'y a pas de bonne cause en ce monde
    Il n'y a pas de chaos en ce monde car la logique s'adapte
    Il n'y a rien en ce monde
    Il n'y a personne en ce monde
    Il n'y a jamais rien eu à espérer en ce monde



    Le monde ne changera pas

    Pauvre toi, tu pensais que le monde allait changer
    Tu es allé marcher pour cette fameuse guerre contre la mondialisation
    Tu as décrié le capitalisme au sommet
    Tu as reçu une bombe lacrymogène en plein front
    Je t'ai reconnu au poste de police cette nuit-là
    Et j'ai ri de ton innocence
    Tu m'as regardé d'un air perplexe
    Je ris de ton innocence

    Pauvre toi, tu pensais que le monde allait changer
    Tu as écrit trois briques sur le sujet de l'anarchisme
    C'était beau, c'était grandiose, c'était respectable
    Tu n'as pas reçu de bombe lacrymogène en plein front
    Je ne t'ai pas vu au poste de police cette nuit-là
    Et j'ai ri de ton innocence
    Tu m'as regardé d'un air perplexe
    Je ris de ton innocence

    Pauvre moi, je pensais que le monde allait changer
    Je n'ai rien fait pour qu'il change sauf peut-être vouloir me tirer une balle dans la tête
    Cela me passe 20 pieds au-dessus de la tête
    Le monde, je ne veux pas le changer
    Et je ris de mon innocence
    Et je me regarde d'un air perplexe
    Je ris de notre innocence



    À mort la pureté !

    Ahhhhh... elle est là partout autour de moi
    On se demande si cela chie dans les toilettes
    C'est bourré d'argent
    Ça prend ses responsabilités
    Ça travaille fort
    Ça a de beaux enfants et c'est respectable
    Ça me regarde et ça se demande ce que je suis
    C'est incapable de comprendre pourquoi je ne vis que la nuit
    Pourquoi je ne tiens pas en place et que j'existe dans tous les pays en même temps
    Pourquoi je m'acharne à détruire mon avenir
    La pureté ne produit pourtant rien de concret
    La pureté ne crée rien mais s'amuse avec les créations d'autrui
    Ils sont le contenant prêt à recevoir
    Je vous remplirai moi !
    D'anarchie, j'en ai peur
    Et ça me tue



    Président-directeur général

    Oh, tu ne voulais pas me suivre à Paris
    Oh, tu ne voulais pas devenir un chanteur reconnu
    Oh, tu ne voulais pas faire ce concert devant le tout Paris
    Oh, tu ne voulais pas aller dans le Marais et coucher avec tout ce qui bouge
    Oh, tu ne voulais pas vivre le Paris la nuit et faire l'histoire

    Oh, tu ne voulais pas me suivre à Londres
    Oh, tu ne voulais pas de cet emploi merveilleux qui te maintenait en vie en Europe
    Oh, tu ne voulais pas te faire de nouveaux copains et faire l'amour au tout Londres dans mon dos
    Oh, tu ne voulais pas te servir de cette merveilleuse expérience et de moi à ton retour à Toronto pour trouver l'emploi de rêve
    Oh, tu ne voulais pas te faire un nouveau band à Toronto et réussir dans la musique
    Oh, tu ne voulais pas aller finalement travailler au Texas et acquérir l'expérience nécessaire à l'accomplissement d'une destinée
    Oh, tu ne voulais pas te servir de tout cela pour enfin devenir président-directeur général de ta propre compagnie et devenir millionnaire
    Mmh, on dirait que tu me dois tout, pourtant j'ai enduré tes lamentations pendant des années
    Eh bien garde-le ton titre de président-directeur général...
    Moi je vais continuer à idéaliser mon existence, à Londres et sans toi



    Le désert du Névada

    Après avoir conquis Paris, nous traversions l’Atlantique
    Los Angeles nous a semblé bien petit comparé à Paris
    Sur les routes du Névada, la police nous a arrêtés, l’armée aussi
    Une Mustang décapotable, musique à pleine capacité
    La réalité, les responsabilités ? Oubliées à Londres
    Un couteau, un serpent, des dunes de sable à perte de vue
    Un soleil de plomb, de grands canyons, une route infinie pleine de trous
    Nous avons continué ainsi jusqu’à Las Végas
    Nous avons discuté de la Deuxième guerre mondiale autour d’une table à roulette
    Avec une Française, un Allemand, un Russe, un Japonais, un Britannique, un Canadien, un Américain… seul le Juif manquait à l’appel
    J’ai également gagné beaucoup d’argent, telle est ma destinée

    Le lendemain nous étions à nouveau dans le désert du Névada
    La police nous a arrêtés, l’armée aussi
    Une Jaguar décapotable, musique à fond la caisse
    La fin du monde connu à notre portée
    Nous avons continué ainsi jusqu’à San Francisco
    Une folle m’a arraché ma caméra, tant mieux, car nous ne sommes plus des touristes
    Bitch, j’espère que tu as mangé à ta faim ce soir-là

    En repartant de Los Angeles, avec le désert loin derrière,
    quelque chose avait changé dans nos têtes
    En ce monde il n’existe aucune limite
    En ce monde il n’existe aucune personne plus importante qu’une autre
    En ce monde nous sommes tous aussi grands et riches que notre imagination le permettra
    En ce monde il n’y a plus rien qui nous arrêtera



    C’est quoi ton petit nom déjà ?

    Ce n’était pas toi ce jour-là qui m’a regardé d’un air hautain lorsque je n’étais qu’un mécréant dans la rue ?
    Ce n’est pas toi qui m’as repoussé du pied alors que j’étais mort écrasé sur le trottoir ?
    Ce n’est pas toi qui dansais dans toute ta fierté et ta prétention avec des glorioles si petites qu’aujourd’hui elles me font rire ?
    Je me souviens, c’est toi qui m’imposais ta façon de voir ce monde
    Ton interprétation de l’univers toute faite et fermée
    Avec des horizons bien limités et quelques longs et pénibles échelons à franchir avant d’arriver nulle part
    Combien merveilleux me semblait alors ce que tu me faisais miroiter
    Je n’avais pas compris le potentiel terrible qui sommeillait en moi
    L’énergie infinie qui allait soulever les masses
    L’armée qui me suivrait pour te piétiner ensuite à mon cri de rassemblement
    Pourtant je ne me contente pas de cela, ce n’est pas suffisant
    Car je ne suis pas comme toi, je n’ai pas besoin de cela
    De ce que tu voulais tant, de ce que tu crois avoir et que tu n’auras jamais
    J’ai goûté à l’enfer que tu me décrivais tel un paradis
    Et je serai seul à comprendre qu’il existe autre chose à cette existence
    C’est quoi ton petit nom déjà ?



    L'Anarchiste Couronné

    J'ai pris le titre, je l'admets
    J'ai pris la cape et la couronne et je m'en suis couvert, je l'admets
    Mais je suis le rêve réincarné
    Je suis inspiré comme dix
    Je vous ai tout donné sans rien vous demander en retour
    Je suis un révolutionnaire qui a fait sa révolution
    J'ai construit une machine gigantesque qui ne produit aucun million
    Tu crois que c'est donné à tout le monde d'être un anarchiste couronné ?
    Tu penses que c'est acceptable en société d'être un anarchiste couronné ?
    Va chier Christ !

    Est un Anarchiste Couronné celui qui ose prendre le titre et agit en conséquence
    Ô toi poète perdu, bienvenu dans mon antre
    Toi aussi es un Anarchiste Couronné si tu l'oses
    Mais tu n'oseras pas...
    Car il faut une prétention que tu n'as pas
    Il faut avoir souffert
    Il faut une certitude et un sens déterminé qui te dit qui tu es
    Il faut être rempli d'une énergie inépuisable que seule l'écriture assouvit à moitié
    Je n'entends aucune critique ou adversaire
    Je suis l'Anarchiste Couronné !
    And fuck you !

    Si j'étais Einstein

    Va savoir ce qu'il y a à savoir
    Et personne ne te croira
    Tu pourrais être Einstein et présenter ta théorie de la relativité
    On te rirait au visage
    À quoi sert de comprendre les secrets de l'univers
    Si l'on te rit au visage ?
    Va savoir

    Si j'étais Einstein et que j'avais tout compris
    Et que l'on me riait au visage
    Je serais tout de même grand et fort sur l'univers
    Car je l'aurais compris
    À quoi sert tant de vanité ?
    Va savoir

    Tant de vanité sert à ne pas se suicider
    Pourquoi ?
    Va savoir



    Je ne me souviens pas

    J'ai écrit une quinzaine de briques sur le sujet
    Tu n'as rien entendu
    Tu as pondu des hommes politiques motivants
    Je n'ai rien entendu
    Tu as voulu tout révolutionner, tu croyais que ta nation était grandiose
    On ne t'a pas entendu

    J'ai voulu étudier quelque chose d'intéressant dans tes universités
    Tu n'as rien entendu
    Tu as voulu mon appui et mon dur labeur
    Je n'ai rien entendu
    Tu voulais déchirer mon pays et naître sur les nations de l'univers
    On ne t'a pas entendu

    Je voulais en faire partie, je voulais être ce que je suis
    Tu n'as rien entendu
    Tu me reproches mon existence, de ne pas être de ma nation
    Je n'ai rien entendu
    Tu as maintenant besoin de nouveau sang, tu te meurs
    On ne t'entendra plus

    Je me souviens

    Oh oui je me souviens de toi
    En classe tu me méprisais
    Tu me rabaissais devant tout le monde
    Tu brillais de cet abus et de tes drôleries
    J'avais 100 % écrit dans le front, tu avais zéro

    Oh oui je me souviens de toi
    À la piscine tu avais ce corps d'homme alors que je n'étais qu'un enfant
    Tu m'as ridiculisé devant tout le monde
    Tu as gagné même auprès des profs
    Tu avais 100 % écrit dans le front, j'avais zéro

    Oh oui je me souviens de toi
    J'ai tenté de te gagner de mon côté
    Je t'ai emmené chez moi et j'ai fait de toi un ami
    Tu as tout pris ce que je t'ai donné
    Mais tu as tout de même ri de moi et cela a été vain

    Oh oui je me souviens de toi
    Je t'ai rencontré des années plus tard dans un bar
    Tu avais un emploi pourri
    Tu étais marié
    Tu avais un enfant
    Tu étais heureux
    Ça m'a tué

    Oh oui je me souviens de toi
    Je me souviens de tes semblables
    Chaque année il y en avait un comme toi pour me battre
    Comment j'ai survécu ? Je ne le comprends pas
    C'est ce souvenir qui a fait de moi un délinquant à retardement
    C'est ce souvenir qui justifie ma vie infernale
    Mais c'est pour ce souvenir aujourd'hui que je suis à Londres
    Oh oui, je me souviens



    L'anarchie sur terre

    Ô Dieu !
    Ils sont tous nés dans leur petit univers
    Ils ont tous interprété ton existence à leurs idéaux
    Ils ont tous écrit leur bible et y ont cru
    Ils ont tous cru tout connaître
    Ils ont tous cru qu'ils avaient raison
    Ils ont tous fait la guerre afin d'imposer leurs idées
    Ils ont tous tué en ton nom

    Ô Dieu !
    As-tu voulu tant de nations et de misères ?
    Tant de naissances et de morts ?
    À travers cet enfer, viendra le pardon, l'absolution ?
    Nous naissons, nous mourons là où nous sommes
    La liberté de penser n'a jamais été de notre ressort
    Nous avons tous notre code de loi, nos façons propres de faire les choses
    Ils ont tous fait la guerre pour leurs besoins
    Ils ont tous tué en ton nom

    Ô Dieu !
    Ne voulais-tu pas que l'on convertisse notre ennemi ?
    Ne voulais-tu pas que l'on comprenne notre ennemi ?
    Ne voulais-tu pas que l'on aide notre ennemi ?
    Ne voulais-tu pas que l'on aime notre ennemi même s'il nous tue ?
    Ils ont tous fait la guerre
    Ils ont tous tué en ton nom
    Ils sont tous coupables
    Sans doute voulais-tu l'anarchie sur terre ?



    La théorie anarchiste

    La théorie du chaos
    C'est si un papillon bat des ailes d'un côté de la planète
    L'autre côté de la planète est affecté
    La théorie anarchiste
    C'est si un papillon bat des ailes ici
    L'autre côté de l'univers est affecté
    Ce que cela signifie ?
    Les circuits électriques de notre cerveau sont capables d'influencer l'univers
    Vos idées influencent l'univers à un niveau insoupçonné jusqu'ici
    Un jour la science rattrapera ces théories
    La distance et le temps sont relatifs, l'espace-temps est relatif
    Relatif et changeant selon les points de vue
    Selon votre point de vue...
    Vous êtes en contrôle de votre existence et de celles des autres
    Vous pouvez changer la configuration de tous les atomes de cet univers
    Vous êtes en contrôle de votre destinée
    Vous êtes en contrôle de la destinée humaine
    C'est la théorie anarchiste



    Je connais le nom de Dieu

    Je connais le nom de Dieu
    C'est une bonne bouteille de Brandy
    Que je bois la nuit à petites gorgées
    Avant de comprendre son infinie sagesse

    Je connais le nom de Dieu
    C'est une bonne bouteille de Whisky
    Que je bois la nuit à grandes gorgées
    Avant de comprendre son infinie puissance

    Je connais le nom de Dieu
    C'est une bonne bouteille de Scotch
    Que je bois la nuit à grands verres
    Avant de comprendre son infinie capacité

    Je connais le nom de Dieu
    C'est une infinie série de cannettes de bières
    Que je bois la nuit à pleine capacité
    Avant de comprendre l'incompréhensible



    Pardon, je n'avais pas vu ton code barre frontal

    Tu penses que tu vaux bien quelques millions
    Si je te regarde sur la rue, 17,000
    Si je te parle, 500,000
    Si je pense à toi dans mes écrits, 700,000
    Si j'utilise ton visage sur une photo, 1 million
    Si j'utilise tes lettres personnelles, 3 millions
    Si tu apparais dans un de mes films, 5 millions
    Si un de tes messages me donne une idée, 7 millions
    Si je m'inspire de ta vie, 17 millions
    Si je veux écrire l'histoire de ta vie, 26 millions
    Et si j'utilise ton nom dans cette histoire, 40 millions
    Garde-la ta tête misérable
    Garde-les tes lettres innocentes
    Garde-le ton nom ridicule
    Garde-les tes idées sans avenir
    Et ta vie, va la vendre à Hollywood si tu penses qu'elle vaut tant de millions
    Mon lecteur de code barre, je le garde pour ma marchandise volée, merci



    Nouvelle vie à vendre !

    Viens ici, viens, n'aie pas peur
    Tu as vu cette montre ?
    Elle fonctionne très bien, c'est une Dunhill
    Regarde ce calendrier électronique, ça calcule à quelle heure ton bus va arriver
    Regarde, regarde, dans mon sac
    J'ai tout

    Viens ici, viens, n'aie pas peur...
    Un porte-monnaie neuf ?
    Des cartes de crédit ?
    Tu veux te refaire une vie ?
    Un passeport canadien neuf ? Ça ouvre toutes les portes !
    Une carte d'immigration en ordre ?
    Un baptistaire en règle ?
    Une carte d'assurance-maladie, merveilleux !
    Une carte d'assurance sociale, encore mieux !

    Viens ici, viens, n'aie pas peur...
    Un nouveau nom
    Une nouvelle nationalité
    Une nouvelle identité
    Une nouvelle personnalité
    Pas cher, pas cher
    Faut s'adapter aux nouvelles réalités

    Viens ici, viens, n'aie pas peur



    Votre nouvelle Mercedes est prête Sir Jagger

    L'histoire m'appartient car je l'ai entendue aux premières lignes
    Mon nouvel emploi est de reconduire les Mercedes aux Messieurs et Mesdames de Londres
    N'ayez crainte monsieur Jagger, je suis un professionnel, votre nom ne sera pas divulgué
    J'ai bien noté les numéros de téléphone que vous aviez sur votre téléphone mobile intégré
    Et je n'ai guère eu besoin du système de navigation pour vous retrouver à Richmond
    J'habite à côté... depuis longtemps j'admire votre maison qui donne sur le Thames
    La personne qui a été clé à votre fortune est ma meilleure amie
    Elle n'avait qu'à ne pas convaincre son mari de chanter pour les Manfred Mann plutôt que les Rolling Stones au tout début
    Je vous ai vu entrer et sortir du Richmond Park
    Je vous ai servi à l'aéroport d'Heathrow à la caisse
    Pour ajouter à l'insulte, je ne vous ai pas reconnu tout de suite
    J'ai vu les CDs que vous écoutiez, Elton John, ça fait pitié
    J'ai fait une copie de votre ordinateur personnel, beaucoup de merde là-dedans
    J'ai apprécié votre télévision DVD
    J'ai même écorché votre miroir droit
    La faute de votre secrétaire qui voulait que j'entre la voiture dans un espace trop restreint
    Le Prince de Galle, ce bon Charles, se surprenait que vous ne fussiez qu'un monsieur
    Je reconnais qu'il faudrait être anarchiste pour vous reconnaître tel un Sir
    Votre nouvelle Mercedes est prête Sir Jagger



    Brown Sugar

    Ô belle héroïne de cette histoire
    Nous aurions dû te reconnaître comme telle voilà des années
    Mais voilà, nous étions innocents
    Nous parlions une langue de vache folle
    Notre cerveau n'avait aucune idée
    L'héroïne de cette histoire ne meurt pas, fait bizarre
    Elle continue de vivre très bien, malgré son buzz permanent
    Elle est en pleine forme
    Elle rencontre Elton John, les Rolling Stones, les Dépêche Mode
    Et personne ne la soupçonne
    Elle est toujours heureuse, elle jouit de cette existence
    Elle est drôle, elle est adorable
    Elle est affectueuse, elle nous adore
    Et j'en connais tous les secrets
    Ah, brown sugar how come you taste so good ?
    Ah, brown sugar just like a young man should



    Es-tu encore mon ami ?

    Oh dear, oh dear
    Je t'ai insulté
    Je t'ai tout volé
    J'ai tout compris de ta vie misérable
    Je t'ai pris en pitié

    Oh dear, oh dear
    Tu es mon meilleur ami, mon seul ami
    Je t'aime plus que tu pourrais l'imaginer
    J'ai cru que tu étais à moi et à personne d'autre
    Mais tu as une vie que je ne connais pas

    Oh dear, oh dear
    Qu'est-ce que j'ai fait ?
    J'ai tout détruit
    En moins de temps qu'il n'en fallait pour bâtir cette amitié impossible
    Au moins tu me connais, j'ai été anarchiste depuis le début

    Oh dear, oh dear
    Serait-ce la fin de cette amitié ?
    Impossible de pardonner quoi que ce soit ?
    Serions-nous des étrangers même en terre promise ?
    Il n'en tient qu'à toi

    Oh dear, oh dear



    Quelque chose de philosophique

    Quand ma vie n'a plus aucun sens
    Que je suis misérable comme pas un
    Qu'une seule envie me vient, le suicide
    Vite vite
    Quelque chose de philosophique...

    Les étoiles, le ciel, la lune
    L'univers, les galaxies
    Le pourquoi de notre existence
    Vite vite
    Quelque chose de philosophique...

    Je me meurs
    Je pleure
    Aucune raison d'exister
    Vite vite
    Quelque chose de philosophique...

    Me ramener à quelque chose d'essentiel
    Quelque chose d'irréel
    Autre chose que cette réalité
    Vite vite
    Quelque chose de philosophique...

    N'importe quoi
    Je ne sais quoi
    Pour me faire oublier
    Vite vite
    Quelque chose de philosophique...



    Cher Dieu, laisse-moi en finir

    J'ai vu ta planète
    Tes créatures
    Je ne puis m'y identifier
    Ils m'ont rejeté

    J'ai admiré les formes
    En tous les endroits
    Je ne puis m'y identifier
    Je souhaite cesser d'exister

    Quelle merveilleuse possibilité !
    Un cancer, une pneumonie, une maladie incurable
    Pourquoi ne pas m'avoir choisi ?
    Je suis pourtant né mort...

    Oh pourquoi ?
    Pourquoi m'avoir laissé tant souffrir ?
    Pourquoi m'obliger à agir ?
    Pourquoi m'obliger à exister ?

    Aucun but à atteindre
    Aucune réussite sociale à aller chercher
    Aucun amour qui me contentera
    Aucune satisfaction personnelle qui en vaille la peine

    Culpabilité permanente
    Culpabilité immanente
    Culpabilité que je ne comprends pas
    Ce désir d'accomplir de grandes choses sans en apprécier le retour

    Laisse-moi donc mourir



    Vivre l'infini

    Je voulais accomplir de grandes choses
    Je les ai accomplies

    Je voulais aimer le monde
    Je l'ai aimé

    Je voulais partir sur les océans de l'univers
    Je suis parti

    Je voulais comprendre l'univers
    Je l'ai compris

    Je voulais créer des choses merveilleuses
    Je les ai créées

    Vous ne comprenez pas !
    J'ai tout fait
    J'ai tout aimé
    J'ai tout compris
    J'ai tout créé

    Mais l'oeuvre de Dieu n'est jamais terminée
    Elle est en devenir
    Elle est tellement plus grandiose
    Elle est infinie
    Et l'énergie me manque

    L'énergie me manque pour accomplir de plus grandes choses
    Pour aimer à l'infini
    Pour comprendre l'infini
    Pour créer à l'infini

    L'énergie me manque pour vivre l'infini



    Au-delà des guerres

    Je suis au-delà des guerres
    Je n'ai jamais rien entendu des génocides
    Un million de morts ne signifie rien pour moi
    Dieu n'est qu'une autre invention humaine

    La souffrance humaine
    Les famines
    Les guerres saintes
    Les croisades
    Jamais vraiment assimilées

    Je n'ai jamais rien appris parce que je vis au présent
    Quel est ce présent ?
    Vous ne voulez pas le savoir
    Car c'est tellement déprimant

    Les guerres emplissent mon téléviseur
    Les génocides sont les nouvelles du jour
    La guerre et la mort sont mon petit déjeuner
    Mais je vaque tout de même à mes occupations quotidiennes insipides

    Je vis au-delà des guerres et je m'en fous



    Prêt à exploser

    J'ai un mal de tête
    Pas de problème
    Voici toute mon énergie
    Prête à exploser

    J'ai ce désir en moi
    De faire de ce monde un monde
    Regardez, c'est là, et ici...
    Un vrai monde !

    Je ne suis pas fou
    Je ne suis pas mort
    J'ai tout ceci là pour vous
    Et c'est prêt à exploser

    Vous n'aurez pas le temps de voir
    Pas le temps d'entendre
    Pourtant c'est ici tout autour de vous
    Je suis prêt à exploser

    Je vais motiver un peuple
    Je motive un peuple
    Avec des murmures
    Aussi puissants que des canons

    Venez, venez !
    Je suis vivant !
    Je crie à la vie !
    On va faire sauter ce monde !

    Toute la motivation nécessaire pour arriver quelque part
    Pour construire un nouveau monde
    Pour recréer un paradis terrestre
    Vous m'avez entendu !

    Embarquez !
    Il y a encore des choses qui motivent en ce monde
    Des choses pour sauver les âmes perdues
    On ne peut oublier l'enfer qui veut exploser

    Ne pas oublier qui nous sommes
    Nos origines insipides peuvent devenir grandes
    Être fier de ce que l'on représente
    Et accomplir une grande destinée

    Assez de repliement sur soi-même
    De pitié pour soi-même
    Nous sommes aussi grands que l'univers
    Nous sommes l'univers !
    Prêt à exploser !



    La liberté

    Il existe une vie après la vie
    Une existence après ce qu'ils nous faisaient voir
    C'est fort et c'est puissant !
    C'est toute l'énergie nécessaire pour renaître

    C'est l'addition de toutes les bonnes chansons
    C'est l'addition de toutes les personnalités anarchistes
    C'est ce qui motive un peuple à accomplir l'impossible
    C'est ce qui fait d'un peuple un grand peuple

    Sur les nations de l'univers naîtra cette motivation infinie
    Une construction gigantesque débarrassée de ce qui est venu avant
    Une nouvelle motivation extraordinaire
    Nous allons marcher sur la surface de l'univers !

    Comprendre l'infinie capacité de chaque chose
    Comprendre l'infinie définition du monde
    Assimiler le monde entier
    Assimiler le savoir global

    Plus rien ne nous arrêtera sur les civilisations
    Plus aucune loi ou mécréant prétentieux
    Plus aucune obligation sociale
    Vivre et vivre et vivre en toute liberté !

    La liberté de respirer
    La liberté d'agir
    La liberté d'être
    La liberté !



    Mépriser la petitesse de l'homme

    Je vais me prendre au sérieux
    Pour une fois dans ma vie
    Je vais me prendre au sérieux
    Et prendre ma vie en main

    Je vais faire une différence en ce monde
    Et ça commence par un mépris global de ce qui existe
    Et une façon de revoir le tout qui n'a rien à voir avec ce que l'on enseigne dans les universités
    Et surtout, rien n'à voir avec ce que l'on apprend sur le marché du travail

    Je vais me prendre au sérieux parce que je peux faire une différence en ce monde !
    J'atteins des milliers de personnes qui partagent mon dégoût de la vie
    Qui désirent un monde meilleur ne serait-ce qu'en pensée !
    Penser un monde meilleur est déjà quelque chose de concret

    S'il n'y a que par les extrêmes que l'on réussit à comprendre quelque chose
    Je serai extrême
    Si ce n'est que par l'anarchie que l'on réussit à construire un monde meilleur
    Je serai anarchiste !

    Au diable les définitions de ce qu'est l'anarchisme
    Au diable les mouvements anarchistes qui n'accomplissent rien sur cette planète
    C'est en pensée, en action et individuellement que cela se fait
    Repenser le monde...

    Un monde différent où plus rien n'existe
    Un monde où l'autorité radote des choses incompréhensibles
    Vous vouliez un monde anarchiste ?
    Eh bien je vais le construire et ça va faire mal !

    Et ça commence par un mépris de l'univers et de la petitesse de l'homme
    L'humain est grand sur l'univers !
    L'humain n'a pas à souffrir l'enfer sur terre !
    L'humain est aussi puissant qu'une galaxie dans sa course vers l'infini !

    Réveillez-vous ! Levez-vous !
    Dites que vous allez enfin vivre sur les matins de votre univers !



    L'anarchie

    L'anarchie, c'est de prendre conscience soi-même qu'il existe autre chose
    L'anarchie, c'est de penser différemment du reste du monde
    L'anarchie c'est de se débarrasser soi-même de ce qui est étranger à nos désirs
    L'anarchie c'est de faire ce que l'on a toujours voulu faire

    L'anarchie, c'est une anarchie intérieure
    L'anarchie n'a rien à voir avec qui que ce soit
    L'anarchie n'est pas de battre ou de détruire son semblable
    L'anarchie n'est pas l'action dans la rue pour dénoncer quoi que ce soit

    L'anarchie, c'est une révolution intérieure
    C'est une prise de conscience qu'il existe autre chose
    C'est une existence qui n'est plus dépendante de personne
    C'est la liberté intrinsèque qui guide vers le bonheur et la joie

    L'anarchie n'est pas politique
    L'anarchie n'est pas raciste ou discriminatoire
    L'anarchie n'est pas d'en vouloir à autrui

    L'anarchie c'est de tout remettre en question
    C'est d'être au-dessus de tout ce qui existe en ce monde
    C'est la recherche d'une motivation à l'existence
    C'est de faire ce qui nous rend heureux
    Dans un monde où il est impossible d'être heureux

    L'anarchie, c'est une révolution spirituelle
    L'anarchie, c'est un sentiment de liberté
    Dans un monde où il n'y a pas de liberté
    Et cela est très fort !





    I don't give a fuck about you

    Tu penses tout savoir
    Tu analyses chacun de mes gestes
    Tu m'en donnes une cote de un à dix
    Je m'en fous

    Je suis au-dessus de ces choses parce que je n'accomplis pas une oeuvre grandiose
    Je vis par pure nécessité
    Je survis par pur instinct
    Si t'es pas content, va te faire foutre

    Tu as tout appris, tu connais tout
    Tu sais ce qui est bien, tu sais ce qui est mal
    Tu as une idée toute faite de ce que je devrais faire et ne pas faire
    Tu penses que tu peux faire mieux

    Eh bien vas-y, nous rirons de tes déboires
    Tu es déjà ce qu'il y a de mieux ?
    Raison de plus pour te contredire et te remettre en question
    I don't give a fuck about you !


    Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération

    Il existait un temps où la poésie sauvait des vies
    Un temps où un jeune prenait les routes de la France
    Pour partir à l'aventure sur l'océan
    Et pouvait inspirer tout un monde imaginaire
    En un rejet de toutes conventions
    Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération

    Il existe un temps où la poésie sauve des vies
    Un temps où des jeunes prennent les routes du monde
    Pour partir à l'aventure sur l'océan
    Et peuvent inspirer tout un monde imaginaire
    En un rejet de toutes conventions
    Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération

    Il existera un temps où la poésie sauvera des vies
    Un temps où des jeunes prendront les routes du monde
    Pour partir à l'aventure sur l'océan
    Et pourront inspirer tout un monde
    En un rejet de toutes conventions
    Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération


    Dans la lune ?

    Tu me regardes
    Je ne t'écoute pas
    Tu attires mon attention
    Tu es dans la lune !

    Je réponds
    Non non, je ne suis pas dans la lune

    Tu m'observes
    Je suis ailleurs
    Tu paniques
    Tu es dans la lune !

    Je réponds
    Non non, je ne suis pas dans la lune

    Tu m'épies
    Tu es enragé
    Tu cries
    Tu es dans la lune !

    Je réponds
    Non non, je ne suis pas dans la lune
    Je suis bien plus loin que la lune


    Avoir foi en l'homme

    hahaha !
    eheheh !
    hihihi !
    hohoho !
    huhuhu !
    youhou !




    L'illumination

    À l'horizon j'ai vu la lumière
    Je suis sorti de mon bateau pour mieux entendre
    J'ai volé jusqu'à la montagne
    Une onde a rempli le ciel
    Une musique séduisante m'enchantait

    De cette lumière j'ai appris
    Le son voyage sur les champs
    Un vol sur le canal avec les chauves-souris
    Les ondes ont rempli le ciel
    Et j'ai compris

    Sur l'horizon se tenaient toutes les réponses
    En les plus petits détails devant mes yeux
    La lumière, le son, les ondes
    J'ai volé partout dans le ciel
    En une clairvoyance d'illuminé


    Je suis éternel

    Sur la terre
    Existe un agencement atomique
    Qui occupe un mètre carré
    Ce mètre carré est relatif
    Il change selon la perspective
    Il est plein d'agencements atomiques
    Qui tous sont grands sur l'univers
    La mort
    C'est l'éparpillement de cet agencement
    C'est la diffusion de ce monde atomique dans les mondes atomiques
    C'est la diffusion de ces mondes atomiques dans le monde atomique
    Cela prend cent ans ou mille ans ou des millions d'années
    Selon la perspective
    Dans l'espace
    Je suis éternel



    Le savoir caché des choses

    Connaissez-vous le savoir des initiés ?
    Le savoir caché des choses
    Je suis un initié
    L'initié apprend par lui-même
    Il observe l'univers et trouve ses réponses
    Et ses réponses sont fausses

    Êtes-vous un initié ?
    Avez-vous observé l'univers ?
    Pour apprendre le savoir caché des choses
    Avez-vous trouvé les réponses ?
    Elles sont fausses

    Il n'y a pas de d'initiés
    Il n'y a pas de savoir caché des choses
    Il n'y a rien à apprendre par soi-même
    Les réponses sont fausses
    Les réponses seront toujours fausses

    Si j'étais une Femme

    Si j'étais une femme, je serais belle
    Si j'étais une femme, je serais mince
    Si j'étais une femme, je serais intelligente
    Si j'étais une femme, je serais ingénieure
    Si j'étais une femme, je construirais une tour qui atteindrait l'espace
    Si j'étais une femme, j'aurais 16 enfants qui tous seraient ingénieurs
    Si j'étais une femme, je comprendrais tout ce qui se passe autour de moi
    Si j'étais une femme, je serais sensible à la cause humaine, les pauvres, les orphelins
    Si j'étais une femme, je serais directrice générale
    Si j'étais une femme, je serais Jeanne d'Arc
    Si j'étais une femme, je serais présidente des Nations unies
    Et comme je ne suis pas une femme
    Je vais aller m'endormir avec ma bière devant mon téléviseur



    Si j'étais président des États-Unis

    Si j'étais président des États-Unis, je parlerais au nom de Dieu
    Si j'étais président des États-Unis, je serais un chrétien pur et dur
    Si j'étais président des États-Unis, je parlerais au nom des valeurs familiales
    Si j'étais président des États-Unis, je serais attentif et bon
    Si j'étais président des États-Unis, je serais ferme et dur
    Si j'étais président des États-Unis, j'aimerais tout le monde dans la joie
    Si j'étais président des États-Unis, je tuerais l'ennemi dans son terroir
    Si j'étais président des États-Unis, je serais vieux et sage
    Si j'étais président des États-Unis, je serais riche à craquer
    Si j'étais président des États-Unis, je construirais une armée puissante
    Si j'étais président des États-Unis, je développerais un système de défense infaillible
    Si j'étais président des États-Unis, je dominerais la planète
    Si j'étais président des États-Unis, je serais pur
    Si j'étais président des États-Unis, je serais parfait
    Si j'étais président des États-Unis, je serais l'homme le plus puissant
    Et comme je ne suis pas le président des États-Unis
    Je vais aller aux toilettes me torcher le cul



    Si j'étais Dieu

    Si j'étais Dieu, je t'aurais créé, toi misérable bête
    Si j'étais Dieu, je saurais ce qui se passe dans ton cerveau sous-développé
    Si j'étais Dieu, je rirais de ton petit pouvoir d'autorité
    Si j'étais Dieu, tes déboires me feraient rire
    Si j'étais Dieu, si tu étais pur, cela ne m'intéresserait pas
    Si j'étais Dieu, si tu étais un délinquant en devenir, je m'intéresserais à toi
    Si j'étais Dieu, toutes tes lois et tes obligations sociales ne signifieraient rien
    Si j'étais Dieu, je te regarderais t'autodétruire avec joie
    Si j'étais Dieu, je n'entendrais pas tes prières mesquines
    Si j'étais Dieu, un génocide de plus ou de moins ne serait pas la fin du monde
    Si j'étais Dieu, je saurais combien misérable tu es dans toute ta grandeur
    Si j'étais Dieu, ta vie serait futile
    Si j'étais Dieu, ta mort serait futile
    Si j'étais Dieu, seul mon plan global compterait
    Si j'étais Dieu, seul ce que j'ai prévu pour l'humanité compterait
    Si j'étais Dieu, seul le bilan final après la mort de l'humanité compterait
    Et comme je suis Dieu
    Je vais aller écrire ton histoire

    Je suis laid

    Tu pensais que j'étais beau
    Que j'étais pur
    Que j'étais en ligne avec tes principes
    Que je te représentais à ta juste valeur
    Surprise et mensonge

    Tu as vu comment laid je suis
    Comment délinquant je suis
    Comment alcoolique je suis
    Comment drogué je suis
    Surprise et mensonge

    Oh, j'ai été hypocrite
    J'ai menti
    J'ai laissé croire au monde ce que je n'étais pas
    Je suis un acteur
    Surprise et mensonge

    Je suis laid
    Je suis délinquant
    Je suis alcoolique
    Je suis drogué
    Réalité et vérité

    Et qui es-tu pour demander des comptes ?
    Qui es-tu pour me dénoncer ?
    Qui es-tu pour décrier la fraude que je suis ?
    Qui es-tu pour anéantir mon existence ?
    Tu es aussi laid que moi

    Ma terrible sentence

    Oh pardonne-moi mon Dieu car j'ai péché
    Dans ma folie j'ai cru que je pouvais sauver le monde
    J'ai cru que je pouvais faire une différence
    J'ai cru que j'étais en pouvoir de changer les choses

    Ils m'ont déporté
    Ils m'ont mis en prison
    Ils m'ont enlevé tous les droits que je me suis donnés
    Ils m'ont enlevé tous les espoirs que je m'étais construits

    Je le mérite
    J'ai été sourd
    J'ai été aveugle
    Je n'ai pas été à la hauteur

    Je suis maintenant silencieux
    Je suis maintenant invisible
    Je suis maintenant mort
    Est-ce là ce que tu voulais ?

    Alors il n'y aura plus de pardon
    Plus de compréhension possible
    Plus de vision magique
    Tu es mort en mon esprit

    Oh Dieu, comme ta logique nous fait défaut
    Comme ton vouloir ne nous atteint pas
    Comme ton savoir est ignoré
    Ma sentence sera celle de l'humanité

    Nous avons tous péché
    Nous avons tous cru que nous pouvions sauver le monde
    Nous avons tous cru que nous pouvions faire une différence
    Nous avons tous cru que nous étions en pouvoir de changer les choses

    Nous méritons tous la mort



    La démence

    Une âme tourmentée comme la mienne
    Qui a perdu la direction à suivre
    Le bon chemin qui conduit au bonheur
    C'est une démence accomplie

    Et dans mon tourment j'emporte toutes les âmes
    En une folie infinie au seuil des jours
    Toutes ces constructions désuètes
    Qui n'ont existées que dans mon imagination

    Oh God...
    Je vois des choses
    J'entends des choses
    Au-delà de ma compréhension

    Sauvez-moi !
    Je suis au début des temps
    Je suis à la fin des temps
    Je suis infini

    La démence s'est accaparée de ma pauvre âme
    Je suis devenu fou
    Entendez ma prière !
    Elle est infinie dans l'espace

    Je suis pourtant omnipotent dans cet univers
    Je contrôle la capacité de chaque chose
    Je vois au-delà l'horizon
    Le cauchemar de mon existence

    Je ne suis plus moi
    Je n'ai jamais été moi
    Je ne serai jamais moi
    Une démence accomplie



    La descente aux enfers

    Combien de fois me suis-je retrouvé ici ?
    Des centaines de fois
    Ai-je vu la lumière à l'horizon ?
    Jamais

    Pourtant je n'y suis jamais seul
    Je vois des visages familiers
    Je rencontre des personnalités connues
    Y serions-nous tous ?

    Ma descente aux enfers est infernale
    Elle me brûle complètement
    Me gruge l'intérieur jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien
    C'est là ma destinée

    Un zombi dans les antres de ce monde
    Une vision limitée sur les sommets de cette vie
    Nous tournons tous en rond depuis le début des temps
    Comment pourrions-nous être heureux ?

    Avec cette culpabilité qui nous mange
    Ce regret qui nous gruge
    Ce remords qui nous tue
    C'est la descente aux enfers

    Eh bien je ne vais pas moisir ici
    Je ne vais pas mourir ici
    Je vais ramasser mes choses et remonter en surface
    Pour avoir tant souffert ici sur terre, je vais moi aussi entrer au paradis



    Être seul au monde

    Oh oui, certaines nuits je me retourne
    Et je comprends que je suis seul dans cet espace
    Il n'existe aucune sortie ou entrée qui me conduit à autrui
    Je suis seul au monde

    Je réfléchis à ce qui se passe dans le ciel étoilé
    Je tente de comprendre la réalité qui m'entoure
    Je développe mes propres idées, mes propres idéaux
    Je comprends que le reste du monde n'existe que dans mon imagination

    C'est ma vie, c'est ma pensée
    Avec les arbres et le feu de camp
    Rien d'autre qui existe
    Rien d'autre pour m'empoisonner l'existence

    J'arrive à vous oublier
    J'arrive à oublier qu'il existe des tours à bureaux quelque part
    Des villes et des populations
    Des obligations et des responsabilités

    Je me retrouve seul avec tous mes concepts
    Mes théories sur l'univers
    Ma philosophie fait maison
    Ma destinée et mon bonheur

    Je pars seul dans l'espace sur mon astéroïde
    Je sors du système solaire
    J'explore les autres galaxies
    Je suis seul au monde



    Je m'en vais me trouver une pute

    Belle esclave de ce monde
    Blonde de préférence
    Pas trop vieille
    Entre 12 et 15 ans

    Vierge si possible
    À souliers à talon haut
    Déjà dans le pétrin
    Et une dépendance aux drogues dures

    N'as-tu pas toi aussi des rêves ?
    Une envie extraordinaire de sortir de ton trou ?
    Une destinée à accomplir ?
    Un désir de changer le monde ?

    Eh bien, tu m'as trouvée
    Je suis ta pute
    Belle esclave de ce monde
    Encore vierge

    Je suis une surprise
    Un dîner romantique avant la baise
    Des chandelles qui brûleront toute la nuit
    En une explosion d'artifices qui te sauteront au visage

    Je m'en vais me chercher une pute
    Elle sera brune
    Elle sera vieille
    Elle sera souillée

    Tu m'as trouvé
    Je suis ta pute
    Bel esclave de ce monde
    En une explosion d'artifices qui te sauteront au visage


    Sexe je veux du sexe !

    La plus grande obsession du monde, une libido en action
    sexe
    Le mot le plus recherché sur tous les moteurs de recherche du monde
    sexe

    Les statistiques sont effrayantes
    Tout le monde en veut
    C'est partout
    C'est la seule industrie qui ne mourra jamais

    Des martiens qui épieraient nos médias le verraient immédiatement
    Le sexe conduit le monde
    Le sexe c'est tout
    Le sexe c'est la plus grande motivation des civilisations

    Me crois-tu immunisé ?
    J'en mange, j'en jouis, c'est mon obsession
    Mes photos
    Mes magazines
    Mes objets sexuels bizarres
    C'est toute mon existence
    Inutile de le nier
    Je veux du sexe !

    Je le crie, je le demande, je le revendique
    Inutile de le nier
    Notre vie en dépend
    Sexe je veux du sexe !

    Anorexia nervosa

    L'anorexie, la plus belle maladie du monde
    On en meurt après avoir compris quelque chose dans l'atmosphère
    Se laisser mourir de faim pour la bonne cause
    Vivre dans un autre univers
    Seul et incompris
    Incompris même de soi-même
    Après avoir constaté la faillite autour de soi
    La vulnérabilité du monde autour de soi
    C'est avoir pris la misère du monde et l'avoir mis sur ses épaules
    C'est être conscient de quelque chose d'autre inconnu de tous
    C'est une attaque sur autrui et ses principes
    C'est une guerre pacifique contre la vie
    C'est refuser l'existence dans un monde qui ne la mérite pas
    Une maladie mystérieuse
    Une transformation mystérieuse
    Une existence mystérieuse
    Une libération...



    L'aliénation

    Un jour je me suis réveillé aliéné
    Comme vous l'êtes présentement
    Mon seul recours est cette anarchie
    On a tenté de m'enfermer pendant quelque temps
    Le temps que je reprenne mes esprits
    Le temps que je comprenne que la vie c'est un jeu
    Le temps de comprendre qu'il faut toujours lancer les dés
    Le temps de comprendre qu'il faut accepter l'enfer
    Prétendre l'apprécier et sourire à la vie

    Un jour vous serez tous aliénés
    Comme je le suis présentement
    Votre seul recours sera une aide médicale
    On vous enfermera pendant quelque temps
    Le temps que vous repreniez vos esprits
    Le temps que vous compreniez que la vie c'est un jeu
    Le temps de comprendre qu'il faut toujours lancer les dés
    Le temps de comprendre qu'il faut accepter l'enfer
    Prétendre l'apprécier et sourire à la vie


    Quelque chose me dit que cette fois-ci...

    Cette fois-ci lorsqu'ils te demanderont de venir au centre de Londres
    Tu n'iras pas avec un air timide et soumis
    Cette fois-ci lorsqu'ils te demanderont d'entrer dans le bureau
    La peur et l'inquiétude ne seront pas tes sentiments
    Cette fois-ci lorsqu'ils te diront que tu es incompétent
    Tu n'auras aucune justification inutile à offrir
    Cette fois-ci lorsqu'ils te montreront leurs preuves fabriquées
    Tu ne seras pas estomaqué et découragé
    Cette fois-ci lorsqu'ils te mentiront à tour de bras
    Tu ne te mettras pas à mentir toi aussi et à jouer leur jeu
    Cette fois-ci lorsqu'ils te feront part de leur décision injuste
    Tu vas enfin te prendre en main et les envoyer chier

    Quelque chose me dit que cette fois-ci...
    Tu ne seras pas manipulé par eux
    Tu ne te laisseras pas marcher dessus
    Leurs mensonges n'auront aucune portée
    Tu ne rentreras pas à la maison mort
    Tu ne passeras pas trois jours à te lamenter
    Tu ne seras pas en dépression permanente
    Tu ne te lanceras pas dans ta drogue pour oublier tes problèmes

    Quelque chose me dit que cette fois-ci...
    Tu seras un autre homme
    Tu seras fort
    Tu vas arrêter de vouloir oublier tes problèmes
    Tu vas te prendre en main et arrêter ce combat inutile
    Tu vas confronter ton existence
    Tu vas passer à autre chose
    Tu vas enfin renaître



    encore et encore et encore

    Encore une fois je dois faire le bilan de mes maigres accomplissements
    Les montrer à ces bonnes femmes dans l'espoir qu'une lumière s'illumine en leur esprit
    Qu'une seule me choisisse à travers une pile des maigres accomplissements d'autrui
    Je devrai aller au centre de Londres les convaincre que je suis le parfait candidat
    Alors que je n'ai qu'une envie, les bûcher sur place
    Je n'en veux pas de leurs offres, elles me tuent

    Je suis beau, je suis pur, je suis parfait, je suis vaillant
    Ah ! ma vacheté n'a plus de limites, aucune motivation
    Je suis excellent, performant, sensible et honnête !
    Ah ! et une envie extraordinaire de saboter votre compagnie
    Le travail d'équipe ? L'esprit d'équipe ? Devenir un avec vous ? C'est moi !
    Ah ! vomir partout sur votre travail et vos idées, cela oui

    Encore une fois je dois prouver que je suis le meilleur
    Prendre d'assaut les marchés et remporter des millions aux actionnaires
    Qu'ils me choisissent à travers des milliers parce que je suis capable, je suis extravagant
    Travailler au centre de Londres et dans toutes les grandes villes d'Europe
    Bonjour monsieur, Bonjour madame
    Voici comment notre solution vous remportera des millions

    Je serai votre sauveur, je serai Jésus-Christ, je vous sortirai du trou, moi !
    Ah ! le diable en personne fera son entrée
    J'ai toutes les solutions et les qualités, les résultats seront phénoménaux
    Ah ! une faillite absolue, je ne ferai que trouver les moyens de m'en sortir, encore et encore et encore
    Je vous baiserai les pieds, je coucherai avec vous !
    Ah ! et je vous cracherai dessus dans votre dos, vous pouvez y compter

    encore et encore et encore



    La réalité sociale

    La réalité sociale, c'est une banque
    Une banque qui doit être remplie par un travail d'équipe au parfait diapason
    Le seul problème, nous sommes tous des individus
    Nous nous détestons tous les uns les autres
    La compétition est ce qui remplit notre coeur
    Ce qui signifie une jalousie inégalée
    Et une destruction infinie de l'autre

    La réalité sociale, c'est une jungle
    Une jungle qui doit se trouver un vainqueur
    Le seul problème, je ne veux pas être ce vainqueur, je ne veux plus me battre
    Ai-je quelque chose à apprendre à travers cet enfer ?
    Vingt ans de merde dans ces compagnies n'est-il pas suffisant ?
    À me faire marcher dessus, me faire cracher dessus ?
    Qu'y a-t-il donc là que je n'ai pas encore compris qu'il me faut apprendre ?

    La réalité sociale, ce pourrait être un paradis
    Où le profit ne ferait pas la loi
    Où la compétition et la hiérarchie n'existeraient pas
    Où la jalousie ne serait pas là
    Où le stress ne nous mangerait pas tout crus
    Où le plaisir et la joie et la tranquillité seraient de mise
    N'en avez-vous pas assez de vous détester et de vous entretuer ?



    Faites tout le contraire

    Asseyez-vous avec vos parents et notez tout ce qu'ils voudront pour vous
    Asseyez-vous avec vos professeurs et assimilez tout ce qu'ils voudront pour vous
    Asseyez-vous avec votre employeur et écoutez tout ce qu'il souhaite pour vous
    Entendez vos gouvernements local, provincial, national et international et comprenez ce qu'ils attendent de vous

    Vous serez ingénieur, avocat, architecte ou docteur
    Vous serez les meilleurs de votre branche, vous écrirez des briques qui révolutionneront votre champ d'études
    Vous serez le meilleur, vous serez celui que les chasseurs de têtes s'arracheront
    Vous serez le parfait citoyen marié avec enfants et religieux qui paie ses taxes

    Écoutez-les tous et vous serez exactement tout ce que tout le monde pense être le mieux pour vous
    Par leur définition, vous serez l'être le plus heureux de la planète
    Surtout ne déviez pas, ne soyez pas un révolutionnaire, ne remettez rien en question
    On vous emportera le monde sur un plateau, vous serez respecté dans le monde entier

    Ah... n'est-ce pas merveilleux lorsque l'on suit le chemin là tout tracé ?
    Lorsque l'on réussit et que l'on gagne bien sa vie ?
    Lorsque notre histoire est sans histoire
    Et que notre nom ne fait biper aucun ordinateur ?

    Moi je dis, écoutez toutes les voix d'autorités de cette planète
    Et faites tout le contraire
    Seulement alors vous aurez l'impression d'être un individu qui avait le choix
    Qui était libre et qui aura la chance d'être heureux

    Peu importe si vous vous réveillez dans un pays bizarre sans y avoir droit
    Peu importe si vous n'avez pas l'amour de votre vie juste à côté de vous tous les matins
    Peu importe si vous n'avez pas un sou pour vous rendre au lendemain
    Peu importe si vous ne mangez pas à votre faim

    Faites tout le contraire, au nom de votre conscience et de votre liberté !


    Être marginal et faire la différence

    Il est toujours possible de quitter ceux qu'on aime
    Il est toujours possible d'emprunter d'autres chemins
    Il est toujours possible de tout remettre en question du jour au lendemain
    Il est toujours possible de recommencer à vivre

    Être heureux et libre !
    Créer son propre univers, même s'il faut réécrire les dictionnaires pour ce faire
    Vous serez surpris des résultats que vous pourrez atteindre
    Une réussite personnelle qui ira bien au-delà de tous les espoirs d'autrui

    Il est possible de refaire sa vie !
    Il est possible de reconstruire un monde !
    Il est possible de réussir selon ses propres principes !
    Il est possible d'être heureux !

    Être marginal n'a jamais été interdit
    Perdre le respect des autres n'a jamais été un problème
    Dire que les autres ont tort est acceptable
    Faire la différence est souhaitable

    Seul le bilan final à la fin de nos jours compte
    Seuls les résultats que l'on souhaitait atteindre soi-même comptent
    Il faut se libérer d'autrui
    Il faut être marginal et faire la différence



    Créer un nouveau monde

    Observez l'univers, puisez-y votre inspiration
    Tout ce que tout le monde a dit à venir jusqu'à maintenant,
    considérez-le comme faux
    Ils se sont trompés, ils sont capables de se tromper
    Ils n'en savent pas plus que vous sur aucun sujet, eux aussi sont humains
    Le savoir et l'autorité réussissent à s'imposer faute de mieux
    À vous de conceptualiser ce mieux, ce nouveau monde

    Puisez à même l'univers qui vous entoure
    Repensez-le à votre façon
    Les problèmes à résoudre ?
    Les inconsistances ?
    Votre façon d'interpréter les choses ?
    À vous de conceptualiser ce nouveau monde

    Créez, créez, créez ce nouveau monde
    En peinture, en sculpture, en musique, en littérature
    En des recherches scientifiques, en photos, en films, en virtuel s'il faut
    Créez, créez, créez !
    Ce qui vous passe à travers le cerveau
    Vos instincts, vos impressions, votre objectivité, votre nature
    Un nouvel univers est là à attendre d'être découvert
    À partir de votre vie imaginée et vos rêves !
    Créez un nouveau monde !


    La voix d'une génération

    Vous vous êtes levé un matin
    Quelqu'un d'autre a su vous motiver à accomplir quelque chose
    Vous l'avez nommé la voix d'une génération
    Il est peut-être mort après vous avoir électrisé
    Vous avez pu faire un bilan rapide de ce transfert d'énergie
    Vous l'avez identifié, cette voix merveilleuse
    C'est sans doute ce que vous attendiez depuis longtemps
    Pour dégriser les matins noirs de vos vies
    Alors vous n'avez rien compris

    Vous êtes cette voix pour toute une génération, personne d'autre
    Vous êtes en mesure de construire votre existence
    De la voir aussi belle et extraordinaire que vous l'avez toujours rêvée
    Cette aventure sera folle et peut-être sans avenir
    Tant de sacrifices peut-être inutiles vous penserez
    À mourir de faim sans doute
    Mais la détermination conduit toujours quelque part
    Demeurer motivé, c'est là le secret
    Être imaginatif, sauter les obstacles et détruire les barrières
    Vous comprendrez peut-être un jour cette motivation

    La voix d'une génération, c'est votre voix !
    Votre motivation, votre construction, votre idéal
    Vous l'avez toujours voulu !
    Vous savez que vous avez ce potentiel en vous !
    Cela attend, cela veut exploser !
    N'attendez pas trop longtemps,
    vous risqueriez d'entrer trop rapidement dans les réalités sociales
    Partez ! Sortez de votre trou ! Allez rencontrer ces gens qui pensent comme vous !
    Tout abandonner, tout laisser tomber, tout perdre afin de recommencer une nouvelle vie !
    On ne regrette jamais d'être parti, parce que l'on peut toujours revenir
    Mais revenir sera toujours très loin de votre esprit
    Car aucune régression ne sera jugée acceptable
    Vous ferez des erreurs incroyables, vous souffrirez, mais…
    Vous serez la voix d'une génération



    Le rêve britannique

    Le téléphone sonne, c'est mon drinking buddy de Manchester
    Il m'invite encore au Camden Palace où l'on va se saouler la gueule
    Une pinte, deux pintes
    C'est New Order qui joue
    Et soudainement le monde nous appartient
    Nous rêvons d'être riches, de partir pour Los Angeles
    Pour oublier que nous sommes misérables et que nous cherchons un emploi
    Nous parlons encore de démarrer notre propre compagnie
    Elle s'appellera The Crowned Anarchist PLC, quel beau nom provocateur
    Elle fera des millions et sera un jour coté en bourse
    Trois pintes, quatre pintes
    Nous faisons honneur aux pubs anglais
    Notre côté capitaliste ne disparaît jamais vraiment
    Nous cherchons surtout notre propre indépendance
    Nous réussirons quelque chose, on ignore quoi
    Nous sommes soudainement les plus intelligents et les plus brillants de notre génération
    Cinq pintes, six pintes
    Notre réalité nous frappe soudainement
    Nous ne sommes rien et nous ne serons jamais rien
    Incapables de prendre des risques et de se lancer dans des projets de lunatiques
    Il faut être fou pour se lancer en affaires, seuls les malades réussissent
    Sept pintes, huit pintes
    Nous sommes dans un coma avancé
    Tout le monde est fou, tous des malades !
    Qu'est-ce qu'on fait sur cette terre ?
    Neuf pintes, dix pintes
    Nous vomissons partout dans les toilettes du Camden Palace
    Nous dormons tous les deux sur le bar
    Tous nos rêves se sont évanouis dans la nature
    Il est beau le rêve britannique comparé au rêve américain !



    Le rêve canadien

    Les Canadiens ont des rêves ?
    Je n'en avais jamais entendu parler
    À quoi cela ressemble-t-il ?
    Je l'ignore, j'ai pourtant vécu là pendant quelques années
    Je me souviens vaguement d'y avoir étudié quelque chose
    Il y a du monde qui parle français là-bas ?
    Ils ont des problèmes d'identité ?
    Raconte-moi quelque chose de nouveau à ce propos
    Les Canadiens ont une culture ?
    Laisse-moi rire
    Ils ont des auteurs ?
    Laisse-moi vomir
    Si les Canadiens ont un rêve
    Je ne l'ai jamais entendu et je ne veux pas l'entendre
    Je suis maintenant un Brits et j'en suis fier
    Du plus profond de mes entrailles
    Fuck le rêve canayien !



    Londres

    Londres
    Mes contacts, ma musique, ma vie
    J'y fais l'amour
    J'y danse
    J'y fête
    Londres
    C'est ma ville
    Elle m'a tout donné
    Ma vie, mon oxygène, mon bonheur
    J'y suis le plus jeune et le plus beau
    Tout m'est permis
    Londres
    Elle m'a donné toutes les chances
    J'y ai conquis les hiérarchies sociales
    J'y ai fait mes preuves
    Je suis devenu quelqu'un
    Londres
    J'ai tout laissé tomber
    Je suis devenu un misérable qui mourait de faim
    Et même dans les bas-fonds j'étais l'être le plus heureux du monde
    Comment expliquer un tel fait ?
    Londres
    C'est une énergie extraordinaire
    C'est une existence qui en vaut la peine
    C'est ce qui m'a sauvé la vie


    Paris

    Paris
    C'est ma misère sans avenir
    Paris ne m'a rien offert mais elle m'a tout pris
    Une longue histoire d'amour qui s'est éteinte lorsque j'y suis débarqué
    Paris
    C'est beau juste en surface
    C'est mon enfer
    C'est une maladie
    Paris
    C'est magnifique juste en littérature
    C'est grandiose juste en brochures
    C'est beau juste idéalisé
    Paris
    La mer à boire
    Un trou noir sans fond
    J'y mourais de faim aussi mais c'était pathétique
    Paris
    Je n'y ai pas dansé
    Je n'y ai pas fêté
    Je n'y ai pas fait l'amour
    On a fini par me jeter dehors


    Un autre corps mutilé

    Ce matin encore j'ouvre le journal et on annonce un autre corps mutilé
    Oh mon Dieu, je commence à rêver
    Peut-être est-ce mon directeur ?
    Un de mes collègues sans doute, qui n'en pouvait plus et qui a décidé d'agir ?
    Ou peut-être s'agit-il de mon collègue d'en face qui me fait chier depuis le début de l'année ?
    Sans doute la compagnie a trouvé un moyen rapide de s'en débarrasser ?
    Ah oui, ce doit être cette bitch du personnel qui avec ses mots doux nous fait tourner le coeur
    Sans doute quelqu'un vient de se faire mettre à la porte et ne pouvait plus la supporter
    À moins que ce ne soit ce ministre qui ment aller-retour et qui est responsable pour ces lois affreuses
    Quelqu'un aura probablement voulu lui faire comprendre que ses lois il pouvait se les rentrer dans le...
    Oh, c'est sûrement ce prêtre extrémiste qui rend la vie impossible à tout le monde !
    On aura jugé son pouvoir trop fort et incompatible avec notre vie moderne
    Mmh, et si c'était ce juge qui m'a d'une seule parole enlevé toute liberté ?
    Il sera bien difficile d'identifier le coupable dans ce cas...
    Oh, oh, c'est mon ex !
    Son dernier amant aurait lui aussi trop souffert et dans un élan de grâce l'aurait décapité !
    Oh oui, ce pourrait être n'importe laquelle de ces personnes indésirables
    Alors je continue à lire et je me rends compte que ce corps mutilé...
    C'est moi !
    Les coupables sont tous ceux dont je rêvais lire le nom dans le journal ce matin
    Eux ils ont arrêté de rêver et ont passé à l'action voilà longtemps



    Death Valley

    Un désert infini
    Une route infinie
    Cette impression que l'on ne reverra plus jamais la civilisation
    Un manque d'eau ou de pétrole, c'est tout ce qu'il faut
    Sur cette route en décomposition avancée
    Où plus aucun touriste ne passe

    C'est ce moment que tu as choisi pour faire ta nouvelle crise
    J'ai paniqué, j'ai pris le fossé
    On s'est battu à coups de poing
    La gueule en sang je suis parti dans la montagne, ou peu importe comment tu appelles ces canyons
    Je ne voulais pas que tu me retrouves
    Je ne voulais plus que l'on me retrouve
    J'ai marché longtemps et jamais je ne me suis cru en danger
    La rage me faisait oublier que je n'avais aucun moyen de revenir à Los Angeles ou Londres
    Toutes mes maigres possessions, tu les garderas
    Ce n'est pas la première fois que je laisse tout derrière moi

    Ta mauvaise humeur est devenue ma mauvaise humeur
    Tes problèmes sont devenus mes problèmes
    Tes lamentations sont devenues mes lamentations
    Ton enfer est devenu mon enfer

    Et soudainement, là, seul, perdu dans le désert
    J'ai regardé le ciel, le soleil et la lune blanche que l'on voit durant le jour
    Et je me suis senti bien
    Je me suis senti heureux
    Ta mauvaise humeur, tes problèmes, tes lamentations et ton enfer
    Cela ne m'appartenait plus

    Tu étais déjà reparti vers le Névada
    J'allais mourir ici, seul, dans la Vallée de la Mort
    Et mon humeur était merveilleuse
    Je n'avais plus aucun problème
    Aucune lamentation à l'horizon, seuls des arbres bizarres
    Dans la Vallée de la Mort, condamné à mourir
    J'étais au paradis !



    Los Angeles

    Lorsque l'Angleterre me jettera dehors
    Je deviendrai un immigrant illégal à Los Angeles
    Comment ? Dans le Bronx on vend des cartes vertes pas cher
    Pourquoi ? Oh...
    À Paramount j'ai vu les sound stages dans lesquels on film Star Trek
    À Warner Brothers j'ai vécu le film Contact et Matrix
    À Sony-Columbia, je suis devenu Gattaca
    À Universal j'ai fait partie de tous les films de Spielberg, Zemeckis et Lucas
    Vivre dans l'irréalité, c'est ce que j'ai toujours souhaité
    Un studio où l'on a reconstruit le monde
    Un monde vide et absent modifiable à volonté
    Prêt à voir naître n'importe quel nouveau film de science-fiction
    Faire de ma vie un film de science-fiction, c'est mon rêve
    Si seulement elle était si intéressante and out of this world pour que j'en fasse un film
    Ça viendra...


    Réussir à Hollywood

    Un verre de vin de trop
    C'est ce qui me fera vomir sur le tapis tout à l'heure
    Mais avant...
    J'ai 19 ans
    Je débarque à Los Angeles
    Je suis prêt à n'importe quoi
    Faire la queue au Zombi Bar
    Y rencontrer tout ce qu'il y a à rencontrer
    Je suis flexible, je couche avec les femmes et les hommes influents
    Dans un monde de misère, on profite de ce que l'on a à offrir
    Moi, moi, moi !
    Alors tu comprendras que j'ai un petit cerveau, parfait
    Un beau corps, parfait
    Une volonté infinie de faire déboucher tes projets, parfait
    Nous ne sommes pas à Paris, ici on fait des millions, on fait des millions, on fait des millions !
    Qui se dépensent dans le temps de le dire
    Nous ne sommes pas ici pour les millions
    Nous sommes ici pour rencontrer la bonne personne
    Je n'essuierai pas les tables,
    je l'ai déjà trop fait dans toutes les grandes métropoles de ce monde
    Je vais moi aussi faire partie du grand monde
    Du monde effrayant d'Hollywood
    J'aurai un succès, deux succès, trois succès, un flop
    Je sombrerai dans l'alcool puis la drogue
    Je serai oublié pendant des années
    Je referai surface un jour, lorsque l'on me donnera une nouvelle chance
    Je la bousillerai ensuite
    Une désintoxication plus tard
    Je parlerai des Télétubbies
    Il sera temps de me loger une balle dans la tête
    Mais j'aurai réussi, l'instant d'un moment
    À vivre sur une autre planète


    Un beau gros cancer

    À fumer comme un trou
    À boire comme un malade
    À ne plus dormir la nuit
    À découcher à tort et à travers
    Je le sens, un beau gros cancer s'en vient

    Je mourrai jeune, aucun doute
    Mais je ne mourrai jamais trop tôt
    Un beau gros cancer, quelle libération
    Pourvu que je meurs vite
    Que je n'aie pas le temps d'en écrire plusieurs chapitres
    Pas le temps de me lamenter
    Ce sera acceptable

    Pour peu importe la raison
    Les cancers semblent se promener dans les airs
    À attendre qu'on les cueille
    On les prend pleinement conscient de la menace
    On les avale sans trop savoir pourquoi
    On pleure ensuite sans raison

    Mon beau gros cancer je lui donnerai un nom
    Le nom le plus beau
    Il effacera mon existence
    Il sera ma délivrance

    Mais voilà, il me semble que je n'en fais pas suffisamment
    Il me faudrait aller courir nu dans le parc Osterley, comme jadis
    Pour être certain de l'attraper plus rapidement
    Afin d'en finir une bonne fois pour toutes




    Cannes

    Je t'ai rencontré dans un bar de Cannes
    Tu ne m'avais pas encore parlé que tu m'insultais déjà
    Ton copain travaillait en arrière du bar
    Tu m'as emmené dans un endroit très intime
    Tu m'as présenté ton ami qui jadis était grand sur la scène théâtrale
    Nous sommes montés dans ma chambre du Majestic
    Nous avons lu de la poésie toute la nuit
    Prévert, Hugo, Baudelaire, Rimbaud
    J'ignorais que la poésie pouvait être si belle lorsque lue avec une telle voix
    Le romantisme existe vraiment
    La passion existe vraiment
    J'en ai versé des larmes
    Vous êtes partis mais tu es revenu
    Nous avons fait l'amour toute la nuit
    Comme des amoureux
    Tu as dit que c'était chaud et ça l'était
    Une nuit magique
    Le lendemain je suis reparti pour Londres
    Avec un souvenir inoubliable



    La plus belle de la terre

    La plus belle de toute la terre habite mon appartement
    Je l'appelle ma Mirmy
    Une beauté incomparable
    Une sensibilité hors pair
    Une âme pure qui n'a jamais causé de tort à qui que ce soit
    Elle ne pense qu'à jouer
    À s'asseoir sur moi
    À venir se coller toutes les nuits contre moi
    Toute la journée dans mes bras
    À m'aimer, à m'apprécier sans condition
    Un petit coeur qui bat très fort
    Qui a peur du moindre bruit
    Mais qui se sent en sécurité près de moi pour la défendre
    Une patience extraordinaire
    Des yeux pleureurs à souhait
    Silencieuse, n'argumente jamais
    Je ne pourrais demander mieux
    Mais avec la douleur qui vient avec la beauté
    Heureusement tu n'es qu'un chat



    Jamais je n'aurais cru devenir un vieillard

    Aujourd'hui j'ai fêté mes 29 ans
    Je lisais le journal de mon arrière-grand-mère hier
    Elle disait que vivre jusqu'à 30 ans était un miracle de Dieu
    Elle est morte à 29 ans, juste après avoir accouché de mon grand-père
    Elle aurait pu ne pas l'accoucher ce bébé, et toute ma lignée serait aujourd'hui imaginaire
    Mais voilà, trois générations plus tard je suis encore là à déblatérer des niaiseries
    Et j'ai moi aussi 29 ans
    Être un vieillard n'a rien d'enviable
    Il n'y a plus de musique sur le marché pour me satisfaire
    Les boîtes de nuit sont hors limite
    Je ne prends plus plaisir à rien
    Je me lamente sur l'inflation, s'il faut tout dire
    Un pain coûte maintenant une livre 29, un penny de plus qu'hier, misère
    La fin du monde est proche, aucun doute
    Les socialistes gagnent encore du terrain, qu'allons-nous faire ?
    Faire la guerre, pas d'autres choix
    Et quand tout le monde sera mort
    Dieu sera heureux
    Car les socialistes et les capitalistes seront tous morts
    Devenir un vieillard, la vie ne nous prépare pas pour cela
    J'ai toujours cru que j'allais mourir à 29 ans
    Il me reste quelques mois pour imaginer cette mort
    Mourir de vieillesse serait une mort acceptable



    Ma grand-mère est morte entre deux portes

    Toute sa vie ma grand-mère n'a rien accompli
    Toute sa vie ma grand-mère n'a eu qu'à s'occuper de ses trois enfants
    Toute sa vie ma grand-mère n'a jamais dit un mot
    Elle n'avait que Dieu et sa Bible pour la guider
    C'est déjà plus que ce que j'ai
    Elle était irréprochable et immaculée
    Elle n'a jamais rien fait pour offenser son Dieu
    Ses enfants étaient déments et cela ne l'a pas affectée
    Elle grignotait toute la journée comme un écureuil
    Elle semblait insignifiante
    Elle semblait morte
    Elle habitait à cinq minutes du marché
    Elle est morte entre les portes du Canadian Tire qui se sont refermées trop rapidement
    À sa mort personne n'a rien eu à dire
    Qu'avait-elle accompli à part mettre trois enfants au monde ?
    Elle est le pourquoi je suis ici aujourd'hui
    Il faudra bien appeler cela un accomplissement
    Mais c'est ma grand-mère !
    Elle signifie quelque chose, elle vaut quelque chose !
    Mais quoi ?
    Rien, une vie et une mort vaines
    À peine ressenties
    Deux ans plus tard on ne le connaissait plus
    Comme si elle n'avait jamais existé
    On l'a brûlée dans un four crématoire
    On a placé ses cendres dans des oiseaux de verre
    On a donné un de ces oiseaux à chacun des trois enfants
    Un souvenir de nos origines, du comment nous sommes arrivés au monde
    Et surtout, du comment nous allons repartir de ce monde
    Elle n'a rien fait pour marquer ce monde !
    Elle n'a eu aucun impact sur cette planète !
    Il est juste que je lui rende cet hommage ici dans ce livre pourri qui aura peut-être un impact
    Je pleure aujourd'hui à chaudes larmes pour la première fois
    Je pleurerai toujours pour toi
    Je ne t'oublierai jamais


    Laisser quelque chose après sa mort

    Une constante dans l'histoire de l'humanité
    Laisser quelque chose après sa mort
    Des enfants, une idée révolutionnaire ou une oeuvre quelconque
    Il faut mourir sans être oublié
    Avoir légué quelque chose de concret
    Avoir marqué le monde d'une manière ou d'une autre
    Mais pourquoi ?
    Tous les jours meurent des milliers de personnes oubliées qui n'ont rien accompli
    Des gens dont la vie a été inutile
    Pourquoi faudrait-il contribuer à l'ensemble ?
    Pourquoi faudrait-il laisser quelque chose après sa mort ?
    N'est-ce pas cette motivation qui nous pousse à faire de nos enfants des génies ?
    Ou du moins de leur donner toutes les chances ?
    Cette maladie de la réussite nous tuera tous
    Elle nous empoissonne l'existence et nous détruit le cerveau
    Mourir sans laisser aucune trace sur cette planète, même pas un enfant
    C'est acceptable
    Mais pas pour moi
    Je vais léguer une façon différente de penser
    Je vais léguer une nouvelle philosophie
    Je vais léguer une révolution, même scientifique
    Je vais laisser quelque chose à l'humanité avant de mourir
    Je vais léguer les moyens d'aller n'importe où dans l'univers
    Et j'aurai un enfant
    Même s'il faut qu'il naisse dans une éprouvette dans un laboratoire
    Et lorsqu'il demandera qui sont ses parents, vous lui direz l'univers
    Mais tout ceci est futile
    Les civilisations ne sont pas là pour durer
    Nous serons tous morts dans quelques années
    Désastre naturel ou autre
    Seules survivront les ondes audio et vidéo qui se propagent dans l'espace
    Et ce sont ces ondes que nous écoutons pour savoir si d'autres civilisations ont existé
    Et personne ne les entendra, car nous mourons trop rapidement sur la ligne du temps
    Ainsi ce désir de laisser quelque chose après sa mort est mesquin et rempli de vanité
    C'est croire qu'il y aura quelqu'un pour comprendre ces choses lorsque nous serons tous morts
    Qu'importent les quelques générations qui suivront
    L'impact ne sera jamais si grand ou si important
    Tant que l'on ne vaincra pas la barrière de la vitesse de la lumière
    Nous mourrons tous dans ce système solaire qui deviendra bientôt inhabitable
    Si laisser quelque chose après notre mort est important
    Il est temps de remettre en question Einstein



    Le rêve, c'est tout ce qui compte

    Ma soeur, qui est la personne la plus importante de cette planète pour moi,
    me dit que j'ai du talent
    Ai-je du talent ?
    Qu'est-ce que le talent ?
    Il n'existe que si reconnu comme tel par autrui
    J'aurai du talent le jour où on le reconnaîtra
    Ainsi le talent est subjectif
    Il n'existe pas en lui-même
    Peu importe les accomplissements de la personne
    Je pourrais mourir aussi ignoré que ma soeur
    Elle pourrait facilement avoir un plus grand impact sur le monde que moi
    Sans même en être consciente

    Je n'aurai jamais de talent
    Personne n'a jamais eu de talent
    Seule la reconnaissance fait le talent
    Et de toute manière, je n'en veux pas de talent
    Je ne fais que tenter de survivre au jour le jour
    Je ne serai jamais riche ou reconnu
    Je n'aurai jamais un impact sur ce monde
    Et c'est acceptable

    Il me reste le rêve d'un monde extérieur au mien
    Une autre réalité au-delà de celle que l'on connaît
    Cette possibilité de remettre en question les lois de la physique
    Cette possibilité de remettre en question les lois naturelles
    Repousser les limites humaines
    Le talent n'est pas important
    Le rêve, c'est ce qui compte


    La lune pas plus grosse qu'un trente sous

    Regarde ce trottoir
    Ce n'est pas un trottoir, c'est un paquet d'atomes
    Il est indistinguable d'avec la rue
    Tiens ce trente sous dans les airs
    Il est aussi gros que la lune
    Ils sont de la même grosseur parce que la distance et la grosseur sont relatives
    Relatives à toi
    Selon les forces de la gravité en action et la vitesse à laquelle tu vas
    Cette lune sera gigantesque, grande, petite ou miniature
    Et cela sera sa grandeur réelle de ton point de vue
    Maintenant regarde cet atome dans le trottoir
    Il pourrait être plus gros que la lune
    Selon la gravité et ta vitesse
    Tout n'est que perception en ce monde
    Lorsque tu calcules la vitesse de la lumière, tu auras 300,000 km à l'heure
    Si tu étais sur cet atome et que tu calculais la vitesse de la lumière, tu aurais 300,000 km à l'heure
    Mais ta vitesse de la lumière sur cet électron serait différente de la vitesse de la lumière ici sur terre
    La lumière sur l'atome irait plusieurs fois plus rapidement que la vitesse de la lumière ici sur terre
    La vitesse de la lumière n'est pas une limite, elle est relative au point de vue
    Tout comme la vitesse et la masse de tout objet dans l'univers, elles sont relatives
    Tout n'est que perception
    Tout est relatif
    On peut aller plus vite que la vitesse de la lumière
    On peut sortir de ce monde



    Où sont les grands penseurs ?

    De tous les temps on a remis en question les religions
    De tous les temps on a remis en question les systèmes politiques
    De tous les temps la science a connu des révolutions extraordinaires
    De tous les temps il y a eu des génies grands penseurs
    Mais voilà, on dirait que le monde a arrêté de penser
    Nous ne produisons plus de génies
    Nous ne connaissons plus de révolutions
    Il n'y a plus de grands philosophes
    Avec la télévision est venu la fin d'un règne
    L'ère futuriste risque de nous passer sous le nez
    Trop de choses restent incomprises et inexpliquées
    Trop de théories demeurent invérifiées
    Trop de rêves se sont éteints avec les siècles
    Concevoir l'inconcevable
    Comprendre l'incompréhensible
    Inventer la nouvelle chose qui changera tout
    Penser les nouvelles choses qui remettront tout en question
    Ce n'est pas vrai qu'aujourd'hui on ne peut que découvrir une pièce du casse-tête
    Les grands penseurs existeront toujours
    Ceux capables de tout réinventer d'un coup
    Une imagination capable de tout voir
    Car une clé ouvre toutes les portes
    S'agit de les trouver et de les écouter
    Nous sommes à l'ère des télécommunications
    À travers tout ce charabia
    Sachons au moins entendre les grands penseurs
    Et vous, grands penseurs, sachez vous faire entendre


    J'ai vu un extra-terrestre !

    Ouh là là !
    C'était vert, et c'était bleu, et c'était rouge
    Ça parlait une langue indéchiffrable
    La tête m'en a retourné trois fois
    Ça m'a frappé en plein visage
    J'ai vu du blanc, et du rouge, et du noir
    Pas eu le temps d'aller chercher ma caméra
    Ça m'a flagellé
    À mon grand plaisir j'ai joui, j'en redemande toujours
    J'ai vu les ovnis que l'extra-terrestre m'a jetés par la tête
    J'ai vu rose, et violet, un arc-en-ciel
    Ça m'a pénétré le cerveau
    On m'a implanté quelque chose
    Noir, et gris, et couleur truite d'eau douce
    Depuis ça me contrôle à distance
    Ça télécharge à même mes neurones
    Je travaille encore plus fort
    Je ne rentre plus chez moi
    Mon appart, était-il brun, et beige, et jauni ?
    J'ai alerté la police, les médias et le groupe X-Files du coin
    Ils m'ont retrouvé le lendemain à moitié mort sur mon ordinateur au bureau
    On m'a entrouvert les yeux
    C'était vert, et orange, et couleur gluante
    On m'a demandé ce qui s'était passé
    J'ai vu un extra-terrestre ! et des ovnis !
    Mais après avoir regardé le film de la caméra en circuit fermé
    Je me suis rendu compte que les ovnis étaient des dossiers
    Et que l'extra-terrestre n'était nul autre que mon patron
    Oups !


    Le poème suivant a été banni dans 53 pays

    Un matin je me suis levé en manque de cul
    J'ai donc décidé d'aller faire un tour sur la ferme de mon grand-père
    Dans l'écurie, il y avait une jument superbe
    Une jument juteuse
    Une belle grosse jument comme on en voit dans les meilleurs films pornos illégaux
    Je me suis installé
    Avoye ! Ayoye ! Ah, aah, aaaaaahhhh
    Enfin assouvi je suis allé dans le poulailler
    Qu'est-ce qui m'attendait là mes amis !
    Une belle grosse poulette pleine de graisse !
    Avoye la poule ! Oui, oui ! Ah, aah, aaaaaahhhh
    Et puis je ne pouvais tout de même pas quitter la ferme de mon grand-père,
    sans aller faire un p'tit tour à la porcherie
    Ah mes amis !
    Des grosses truies dégoulinantes, en voulez-vous ? En v'là !
    Avoyez les grosses truies ! Hiii Haaa ! Ah, aah, aaaaaahhhh
    Et puis au tournant du cabanon
    Une belle grosse chatte en chaleur
    Ai-je encore de l'énergie pour ça ?
    Ouahh ahah ! Olé ! Ah, aah, aaaaaahhhh
    Et puis juste avant de partir, une belle petite souris blanche
    Ah non, c'est le temps de partir, me dis-je



    Et celui-ci a été censuré dans le monde entier

    Un matin je me suis levé en manque de cul
    J'ai donc décidé d'aller faire un tour dans un foyer pour femmes violées et battues
    [Le reste est censuré mais vous pouvez imaginer la suite...]


    Pas de filles dans l'armée

    L'armée ma fille, c'est pour les hommes forts
    Les hommes machos
    Les hommes bien amanchés
    C'est un endroit où l'on se retrouve entre hommes pour jouer aux soldats
    C'est pas pour toi

    L'armée ma fille, c'est un endroit pour les hommes à muscles
    Tous nus dans la douche
    Avec de gros membres qui pendent bien
    C'est un endroit où l'on se retrouve entre hommes pour jouer entre hommes
    C'est pas pour toi

    L'armée ma fille, c'est pour le sexe fort
    Les hommes débordants de spermatozoïdes
    Remplis de testostérones
    C'est un endroit où l'on joue entre nous même la nuit
    C'est pas pour toi



    Oh non ! Un autre scandale !

    Comment vais-je faire pour sortir de chez-moi ?
    On m'a encore arrêté dans la toilette d'un parc avec un homme
    Comment pourrais-je marcher dans la rue ?
    On a saisi de la pornographie de jeunes filles dans mes vieux fichiers
    Comment pourrais-je aller manger au restaurant ?
    On me poursuit pour le viol d'un jeune garçon
    Comment pourrais-je voyager ?
    On a trouvé une once d'héroïne sur moi
    Comment vais-je continuer à vivre ?
    J'ai assassiné ma blonde dans une chambre d'hôtel et je ne m'en souviens même pas
    Comment pourrais-je encore être un artiste ?
    J'ai engraissé de 300 livres
    Alors j'ai appelé mon avocat et il m'a dit
    Combien de millions as-tu mon jeune ami ?
    Tant que cela ?
    Aucun problème, comme tous les précédents identiques à ton cas
    Tu continueras à respirer, à vivre, à créer comme si rien n'était
    Le scandale ne sera que de la publicité
    Tu seras plus riche qu'avant
    Ah, c'est comme que ça marche
    Je me disais bien aussi...

    Je pourrais prétendre être le diable

    Je pourrais prétendre que je suis un jeune garçon
    Encore vierge dans tous les sens du terme
    Qui n'a jamais fait l'amour, qui est désespéré
    Et qui pleure tous les soirs dans sa chambre

    Je pourrais prétendre que je suis un anarchiste
    À la tête d'une organisation qui va assassiner plein de monde
    Parce que je n'ai jamais vécu et que je suis désespéré
    À comploter seul dans mon sous-sol tous les soirs

    Je pourrais prétendre être un maniaque
    Qui a violé plus d'une folle
    Qui a fait l'amour à la planète entière
    Et qui chaque soir pourrait vous rencontrer dans un coin noir

    Je pourrais prétendre être un fou
    Qui a tué plusieurs personnes clés
    Qui tue chaque nuit même dans son sommeil
    Et qui chaque nuit planifie sa prochaine victime

    Je pourrais prétendre être Dieu le père créateur du ciel et de la terre
    Qui joue avec la destinée d'autrui
    Les fait naître, les contrôle, les tue à son bon vouloir
    Et qui chaque sept jours recrée l'enfer terrestre

    Mais tant que je ne fais que prétendre
    Peut-on m'arrêter ? m'enfermer ? me bannir ? m'exécuter ?
    Vous n'avez pas de preuve, car il n'y a pas de preuve
    Je suis tout juste comme le garçon du voisin d'à côté
    Avec une imagination sans limites
    Et pour vous, c'est cela qui est inquiétant


    Une lettre de ma prison

    La nuit je regarde par les barreaux
    Je vois la pleine lune
    Mon regard se pose ensuite sur le plancher de ciment
    On pourrait croire que je pense à mon repentir
    On croira que je pense à ma vengeance
    Pourtant je ne pense à rien
    Mon coeur est vide
    Mon regard absent
    J'ai arrêté de vivre
    Depuis toujours je retiens ma respiration
    Je regarde la lune dans le ciel
    Je suis loin, très loin dans l'espace
    Je ne me souviens pas d'être né
    Je ne me souviens pas d'avoir vécu
    Un vague souvenir me revient
    Vite oublié entre la toilette et le tabouret
    La souffrance humaine
    Le désespoir de voir un jour meilleur
    Où la vie sera endurable

    Entre les barreaux j'entends des histoires
    On pourrait croire que cela me fait réfléchir
    On croira que cela empire ma condition
    Pourtant je n'entends rien
    Mon âme est sourde
    Ma vie est un silence absolu
    J'ai arrêté de vivre
    Depuis toujours je fais la sourde oreille
    J'entends les étoiles dans le ciel
    Je suis loin, très loin dans l'espace
    Je ne me souviens pas d'avoir entendu pleurer à ma naissance
    Je ne me souviens pas d'avoir entendu quoi que ce soit
    Une vague parole me revient
    Vite oubliée entre la chandelle et mon lit
    La misère humaine
    Le désespoir d'entendre un jour meilleur
    Où la cacophonie des civilisations sera endurable



    Le pouvoir des mots

    Une femme ratatinée par l'âge
    Qui rétrécit à vue d'oeil
    Au-delà la douleur de ce monde
    Je lui apporte une rose

    Parfois vous n'êtes que désabusé de la vie
    Parfois vous n'êtes rien d'autre que de la viande morte
    Au-delà la douleur de ce monde
    Je vous apporte des roses

    Parfois c'est le reste du monde qui semble désabusé
    Il semble vouloir s'enlever la vie
    Au-delà la douleur de ce monde
    Je lui apporte des roses

    Je l'ai lu, je l'ai entendu, je l'ai vu
    Un univers qui se referme sur lui-même
    Au-delà la douleur de ce monde
    Il n'y a plus de roses


    Oh Gloria, si tu n'avais pas tant aimé le cidre

    Oh Gloria, tu étais belle avec tes cheveux blonds
    Tes passions, tes désirs et ton goût pour le fantastique
    Oh Gloria, si tu n'avais pas tant aimé le cidre
    Tu aurais pu voir tes trois enfants grandir
    Tu roulerais encore sur les rues d'Isleworth
    Tu préparerais tes cuisses de poulet le jour de Noël

    Oh Gloria, tu étais fascinante avec ta personnalité libertine
    Tu inventais des raisons pour aller retrouver ton ex-mari que tu as toujours aimé
    Tu t'es battue pour sauver tes enfants de la misère
    Tu gardais des poules et des canards dans ton jardin
    Tu représentais bien ta génération
    Tu as eu un impact considérable sur tous ceux que je connais

    Oh Gloria, étais-tu aussi belle qu'on raconte ?
    Je ne t'ai jamais vue, même pas une photo
    Pourtant on parle de toi tous les jours
    Qui donc étais-tu pour ainsi marquer ma vie ?
    Je ne le saurai jamais
    Oh Gloria, si tu n'avais pas tant aimé le cidre



    Tu te souviens lorsque l'on a volé cette banque ?

    Nous étions jeunes, nous étions innocents
    C'est le maître qui avait pensé à tout
    Il a fait son temps en prison
    Mais quel génie
    Tous les soirs les commerces du coin venaient déposer leur sac à argent,
    dans la petite porte de cette banque perdue non surveillée
    Ce soir-là, une petite pancarte leur disait qu'il y avait un problème,
    qu'il fallait déposer les sacs dans l'autre compartiment
    Et ce compartiment était rempli de balles de ping-pong
    Facilement on a récupéré tous les sacs
    On a fait des milliers de dollars
    Ça a fait les journaux
    Nous sommes partis pour les Bahamas
    Nous avons profité de cet argent jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien
    À notre retour nous savions qu'il était temps d'arrêter
    Et voilà comment les crimes demeurent impunis
    Sans même une conscience pour nous ronger l'esprit
    C'était la belle époque



    Je t'ai attendu toute ma vie

    Écoute, c'était ta première visite à Londres depuis que tu m'as abandonné à Toronto
    Tu viens ici quelques jours pour que l'on se rappelle le bon vieux temps
    Que l'on sorte dans les bars que j'ai eu le courage de découvrir après ton départ de Londres
    Mais voilà, tu as décidé de partir seul explorer Londres la nuit
    Tu sors en disant que tu rentreras dans quelques heures
    Tu ne rentres plus
    J'ai attendu toute la nuit, tu sais
    À écouter ce CD que tu m'as donné
    Je l'ai depuis cassé en deux
    Triste, car il m'avait beaucoup inspiré
    Vers 6 heures du matin je me demandais encore si tu allais arriver
    Mais tu n'es jamais revenu
    Et c'est cela notre vie à Londres
    Nos six derniers mois ensemble
    Je téléphonais du travail, tu n'étais pas là
    Toute la journée, tu te promenais ailleurs
    Si le courage t'était venu, à ce point, de me dire que c'était fini
    Je l'aurais compris
    J'aurais arrêté de déprimer
    J'aurais moi aussi sorti sans toi
    J'aurais moi aussi rencontré quelqu'un
    Mais tu ne m'as jamais rien dit
    Tu m'as menti
    Tu m'as laissé souffrir
    Tu m'as trahi
    Et je t'ai pardonné
    Parce que le jour où tu m'as enfin abandonné à Toronto
    Je suis reparti pour Londres
    Vivre dans les extrêmes
    J'ai découvert un nouveau Londres
    Et jamais je n'ai été aussi heureux



    Je vis à l'opposé du monde

    Ça fait sept ans que tu m'endures
    Je me couche à sept heures du matin lorsque tu vas travailler
    Je me lève à six heures du soir lorsque tu arrives
    J'écris toutes les nuits depuis des mois
    Je bois et je fume comme un malade pour trouver l'inspiration
    Tu n'as jamais dit un mot
    Tu m'as toujours aimé
    Tu m'as compris
    Je ne peux pas en dire autant du reste de la planète
    Ils n'ont jamais rien compris
    Ils n'ont jamais rien voulu comprendre
    C'est inacceptable
    Ça ne se fait pas
    Pour eux il n'existe qu'une voie
    Travailler de 8h à 20h dans la cité, acheter une maison
    Se marier, avoir des enfants
    Je suis tellement loin de cette réalité
    Je serai toujours tellement loin de cette réalité
    Car elle me fait tant vomir
    Mais ce n'est pas comme si j'avais le choix
    Comme excuse, je dirai
    Que c'est Dieu qui me le demande
    C'est la destinée qui me le demande
    C'est la magie de l'imaginaire qui est en jeu
    Il me faut créer le plus bel univers qui soit
    Recréer un monde différent de la réalité pourrie d'autrui
    Et s'il me faut mourir au bout de mon oeuvre
    Je mourrai au bout de mon oeuvre

    L'univers relatif

    J'ai découvert un matin en lisant un magazine
    Que l'espace et le temps étaient relatifs
    J'ai imaginé que si la distance est relative
    On peut aller n'importe où dans l'univers instantanément
    J'ai construit une probe que j'ai réduite au magnétisme jusque dans l'infiniment petit
    Elle s'est échouée sur une planète verte inhabitée
    J'ai ensuite construit un vaisseau spatial
    Je me suis réduit au magnétisme jusqu'à l'infiniment petit
    Et je suis arrivé à cette planète verte des millions d'années plus tard
    J'ai découvert que ma probe écrasée sur la planète avait été utile
    Les microbes avec le temps ont donné des humains
    Qui ont eux aussi survécu aux intempéries, aux astéroïdes et aux dinosaures
    J'ai pris contact avec les indigènes qui ont vénéré ma probe pendant des millénaires
    Conscients que c'était le début de leur existence qui se tenait en face d'eux
    Ils m'ont accueilli tel un Dieu
    Puis je suis reparti dans mon vaisseau
    Je me suis réduit encore une fois dans l'infiniment petit, afin d'atteindre ce qui est ici l'infiniment grand
    Que me restait-il à faire ?
    Écrire un poème de science-fiction


    Une belle histoire d'horreur

    Vous désirez entendre la plus belle des histoires ?
    Un drame policier, peut-être
    Une merveilleuse histoire d'amour
    Où l'héroïne mourra à la dernière page sous un train
    Peut-être voudrez-vous même voir le sang gicler ?
    Et voir le beau visage de notre héroïne une fois que la grande roue l'aura déchiqueté ?
    Oh, vous aimez le sang, vous aimez les accidents
    Les coups de feu, la mort au premier plan
    Cela remplit les journées, cela évite de trop réfléchir
    Les dinosaures qui écartèlent des scientifiques
    Des automobiles qui s'écrasent sur les passants
    Des avions qui s'écrasent sur des bâtiments
    Les bombes nucléaires qui anéantissent des villes
    Et les astéroïdes qui feront disparaître la population entière
    Sauf que tout ça c'est la réalité
    Le réel a depuis longtemps rattrapé la fiction
    Vous aimez les belles histoires d'horreur
    La réalité lorsqu'elle diffère de votre quotidien ennuyant
    Vous voudriez que l'on vous tire dessus à coup de fusil
    Vous voudriez recevoir une bombe nucléaire par la tête
    Une guerre bactériologique serait fascinant comme distraction
    C'est que la routine tue
    Les grandes conspirations, ça signifie que la vie n'était pas aussi vide qu'elle en avait l'air
    Il y a un mystère à élucider
    Une vérité à découvrir qui remettra quelque chose en question
    Un combat qui en vaudra la peine
    S'il faut la fin du monde pour enfin apprécier cette existence
    Eh bien, apportez-la cette fin du monde




    Quel buzz !

    Quand soudain mon cerveau pense bizarrement
    Je regarde, mais je vois différemment
    Mes idées s'illuminent au grand jour
    Même tard la nuit
    Merveilleux buzz
    Soudainement je marche sur Harrow Road
    Je vois plein d'Africains et d'Indiens
    Je demeure dans le coin pauvre de Westbourne Park
    Mais voilà, je suis aussi un immigrant et je suis pauvre
    Je m'écrase sur un gros sac vert sur le bord de la rue en sortant de la station
    J'écris, j'écris, j'écris mes meilleures lignes, ma plus grande inspiration
    Et personne ne me questionne, personne ne trouve cela bizarre
    Ils sont tous aussi fous que moi
    J'habite un logement pour les pauvres
    Mais je ne suis pas sur l'aide sociale, je n'y ai pas droit
    Mais je suis heureux, si heureux
    Un canal, des logements en décomposition, des églises de la haute ou basse Church of England
    Oh merveilleux buzz
    Et je continue jusqu'au cimetière de Kensal Green
    J'ai vécu des jours et des jours dans ce cimetière
    J'ai parlé au curé de la paroisse
    Il fait partie de cette histoire
    Il a fait l'histoire
    Il m'a inspiré des pages et des pages
    Harrow Road
    Jamais je ne me suis tant senti chez moi



    Nous sommes énergie

    Tu crois que j'ai fait ce que tu voulais faire
    Tu n'as pas eu le courage, je l'ai eu pour toi
    Mais tu te trompes
    Tu as ce courage en toi
    Tu es ce que je suis
    Je suis une copie conforme de toi
    Tu es mon inspiration
    Lorsque j'écris, c'est toi qui écris
    Comment pourrais-je te faire comprendre ?
    Nous sommes inséparables
    Nous pensons de la même manière
    Nous agissons pareillement
    Tu es tout pour moi
    Tu es mon énergie
    Ensemble nous sommes forts
    Ensemble nous allons marcher sur ce qui existe
    Nous avons tous les deux souffert
    Nous avons tous les deux traversé ce qu'il y avait de pire sur cette planète
    Nous penserons tous les deux ce nouveau monde
    Nous le repenserons
    Nous le changerons
    Les idées ne sont-elles pas fortes ?
    Les idées ne remettent-elles pas tout en question ?
    Les idées, c'est ce qui change le monde
    Oublions tout le reste
    Oublions l'enfer de leur réalité
    Nous allons marcher sur une autre planète
    Nous allons trouver les moyens de partir très loin d'ici
    Nous allons repenser l'univers !

    Vous êtes des zombis

    Quand mes parents me parlent
    Quand le prof parle en avant
    Quand mon supérieur radote
    J'ai peine à garder les yeux ouverts
    Je lutte pour me réveiller
    Pour constater la réalité là tout autour de moi
    Tout cela n'existait pas hier
    Alors que je rêvais que je sauvais le monde de la misère
    C'est que moi je ne vis que dans mes rêves
    Et mes rêves sont idioties pour le monde extérieur
    Pourtant mes rêves sont forts
    Ils remettent en question toute leur autorité
    Mes obligations et mes devoirs moraux
    Je suis un zombi le jour
    Je suis un révolutionnaire la nuit
    Mais cela va changer
    Je serai un révolutionnaire le jour
    Je rêverai au grand jour
    J'écraserai tout le reste du monde dans ma marche
    Vous serez les zombis de ma réalité
    Vous êtes les zombis de ma réalité
    Car j'ai le pouvoir de tout changer
    Et vous pensiez que j'étais un zombi
    Que j'éprouvais de la difficulté à garder les yeux ouverts
    Afin d'entendre vos conneries
    Mon Dieu, vous n'avez encore rien vu
    Mon Dieu, vous n'avez encore rien entendu
    Mon Dieu, les zombis vont se réveiller !

    Ma dernière cigarette, ma dernière bière

    J'ai gratté mes fonds de tiroirs pour terminer mon travail
    Jusqu'à ma dernière livre hypothéquée
    Je dois maintenant déclarer faillite
    J'ai ouvert ma dernière bière
    Je fume ma dernière cigarette
    Après je dois trouver un emploi
    Revenir au monde actif après tant de critiques
    Recommencer la roue à l'infini
    Accumuler cette expérience peut-être utile à mon travail
    Je vais travailler pour quelqu'un, pour l'ensemble peut-être
    Classer des papiers, entrer des données dans une machine
    Recevoir des messages, envoyer des messages
    Voyager dans les métros trois heures par jour
    Mourir asphyxié dans les métros trois heures par jour
    Recevoir une pitance misérable
    Indigne de ce que mon père demandait en retour de ma naissance
    La fierté, l'honneur, le respect, la vanité
    Et je réussirai encore une fois
    Je réussirai à m'intégrer complètement encore une fois
    Devenir une partie de l'ensemble
    Mourir avec l'ensemble
    Ma dernière cigarette, comme je voudrais qu'elle dure une éternité
    Ma dernière bière, comme je voudrais la reboire et la reboire
    Encore une fois c'est la rupture
    Je viens d'écraser ma dernière cigarette
    La fin d'un monde



    Au diable le conformisme

    Je n'ai jamais souhaité être différent
    J'ai toujours voulu faire partie du groupe
    Cela ne m'a jamais amusé d'être pointé du doigt
    De me faire battre
    Et puis quoi encore
    J'ai toujours été perçu tel un danger
    Un danger au conformisme nécessaire à la société
    Suis-je donc un danger ?
    Suis-je donc si effrayant qu'il faille m'éliminer ?
    Je n'avais pas compris que l'on n'avait pas le droit de déroger à la règle
    Pas le droit de dire que ce que l'on apprenait n'était pas vrai
    Pas le droit de penser différemment de l'ensemble
    Mais je ne m'excuserai plus
    Je suis différent
    Je pense différemment de l'ensemble
    On me dit weird
    On me classifie dangereux
    Eh bien je serai weird
    Je serai dangereux
    Je vais aller jusqu'au bout de votre névrose
    Je vais tout remettre en question
    Je vais vous remettre en question
    J'accomplirai mon vrai rôle de marginal
    Je rassemblerai tous les marginaux de cette planète
    Et je deviendrai trop fort pour que l'on puisse encore me battre
    Je suis différent
    J'agirai en conséquence
    Au diable le conformisme !

    J'ai envie de chier

    J'ai envie de pisser
    J'ai envie de chier
    J'ai envie de dégueuler partout
    C'est cela que vous avez construit
    C'est le sentiment que j'ai en regardant vos accomplissements
    Ce n'est pas assez, ce ne sera jamais assez pour moi
    Mais que faites-vous donc ?
    Vous ne le voulez pas ce monde meilleur ?
    Ce monde où nous pourrions tous être heureux ?
    Qu'est-ce qui vous arrête ?
    Comment pensez-vous donc ?
    Ce n'est pas une histoire de lois
    Ce n'est pas une histoire de politique
    C'est une histoire d'amour
    Aimer son prochain et le laisser vivre !
    Ne trouvez-vous pas en votre coeur l'idée de sauver l'espèce ?
    Tout ouvrir, même vos entrailles ?
    De quoi avez-vous peur ?
    Qu'un monstre sous votre lit vienne vous mordre les pieds ?
    Oubliez votre satanée religion
    Oubliez vos satanées lois
    Oubliez la surprotection du cerveau de vos merveilleux enfants
    Oubliez pendant un instant votre bout de terrain à protéger
    Oubliez votre drapeau !
    Nous sommes plus que ça
    Nous sommes en voie de disparition
    Nous allons disparaître de la surface de la terre
    Il faudra partir
    Partir de ce monde
    Loin, loin, très loin
    Recommencer ailleurs
    Tout recommencer ailleurs
    Aurons-nous seulement cette chance ?



    Pas de pardon

    Si vous avez profité de la misère d'autrui
    Si vous avez une grosse maison et deux automobiles
    Si vous n'avez jamais compris qu'il existait un moyen d'améliorer les choses
    Il n'y aura pas de pardon
    Ce n'est pas assez d'être la princesse Diana, avoir une charité et de visiter les hôpitaux
    Ce n'est pas assez d'être mère Teresa et de s'occuper des malades
    Vous n'avez rien compris
    Il n'y aura pas de pardon
    Ce n'est pas assez d'avoir aidé les pauvres
    Ce n'est pas assez d'avoir recréé un nouvel univers
    Ce n'est pas assez d'avoir sauvé le monde
    Il n'y aura pas de pardon
    Vous êtes purs et parfaits
    Vous avez gagné votre ciel
    Vous êtes Jésus-Christ ressuscité !
    Ce n'est pas assez
    Il n'y aura pas de pardon
    Vous n'avez rien compris
    Peu importe ce que vous faites
    Peu importe ce que vous pourriez faire
    Cela n'a pas d'importance
    Il n'y aura pas de pardon
    Vous ne gagnerez pas votre ciel
    Vous n'irez pas au paradis
    C'est pas comme ça que ça marche !
    Il n'y aura pas de pardon


    La nouvelle ère

    Nous approchons la fin d'un règne
    Un monde où toutes les lois seront différentes
    Où les frontières n'existeront plus
    Une liberté nécessaire à la survie de l'espèce
    Peu importe les guerres, les religions ou les systèmes politiques en place
    Une révolution grandiose s'en vient
    Rien ne pourra l'arrêter car ça viendra automatiquement
    Presque naturellement
    Un seul humain sera responsable et il sera inoffensif
    C'est le résultat de son travail qui affectera tout
    Et l'on embrassera ses résultats
    On se réjouira des conséquences
    On découvrira un nouvel univers
    Nous irons où bon nous semble
    Le temps ne sera plus une limite
    À l'aube de la civilisation
    S'ouvrira une nouvelle ère




    Je suis Jésus-Christ fils de Dieu

    Je suis les agencements de ce monde
    Je suis né pour vous construire
    Je suis né pour vous anéantir
    Je suis le verbe organisateur de l'univers
    Je souffle la vie en les vibrations des particules
    Je souffle la mort en les vibrations des particules
    J'organise la vie et la mort à mon vouloir
    Je vous offre une Bible
    Je dicte vos lois
    Je vous offre une mythologie
    Je suis Jésus-Christ fils de Dieu
    Voilà, je l'ai dit
    Je n'ai plus rien à ajouter




    L'ANARCHISTE

    Troisième Partie

    Poésies Noires






    Roland Michel Tremblay




    Un fusil sur ta tempe

    Un fusil sur ta tempe
    Pour te faire comprendre
    Le vide éternel
    L'insignifiance de cette destinée
    Je vois maintenant qu'il n'y a rien au-delà l'horizon
    Rien à attendre de rien
    L'ironie de cette existence
    Je tire

    Une bombe sous ton siège
    Pour te faire comprendre
    Le noir de cette logique
    La violence de l'ensemble
    Je vois maintenant qu'il n'y a aucun espoir à l'horizon
    Rien à attendre de personne
    L'enfer de cette conscience
    Je fais sauter

    Une guerre mondiale sur ta tête
    Pour te faire comprendre
    Le mal de ce monde
    L'inutilité de cette planète
    Je vois maintenant qu'il n'y a rien à voir dans l'univers
    Rien à attendre de l'espace
    L'illusion de la science
    J'explose



    La genèse

    Avaient-ils même un espoir en la vie ?
    Une joie de voir la clarté du jour envahir l'espace ?
    Pensaient-ils déjà à la science, la philosophie et la politique ?
    Croyaient-ils découvrir la psychologie un jour, tard dans la soirée ?
    Et le monde merveilleux des finances, quand donc a-t-il vu le jour ?
    Suis-je le premier qui ait vu le futur grandiose de l'homme ?
    Cela se nommait le monde du marketing et des ventes
    Avec des directeurs de projets et des chefs de direction
    Dieu aurait créé ces choses par ironie ou par vengeance

    J'ai vu un jardin jadis
    Des radis, des carottes et des tomates
    La terre et les fleurs
    Je n'ai pas vu écrit dans le ciel l'avènement du monde des affaires
    Ni de la misère politique
    Je vois la joie d'un incapable et d'un ignorant
    Qui marche libre de tout fléau et toute pensée
    Sortir sans pression ni titre
    Et marcher toute la journée sans réfléchir à quoi que ce soit
    Un monde qui a oublié son existence
    Un monde qui ne pense plus
    Mais qui respire et qui vit

    Je marche dans le vent
    J'apprends à désapprendre
    À oublier ce que l'on tente de comprendre
    À me libérer de ces machines et ce bruit
    À fuir ces gens qui courent dans toutes les directions
    Je recherche l'inaction
    Je désir le vide absolu
    Je veux vivre



    L'infini

    J'ai cru comprendre le concept de l'infini
    Voir mon corps s'étirer relativement dans toutes les directions
    Voir le temps arrêté et à la fois multiplié par lui-même
    J'ai vu une beauté du monde impossible à modeler
    Des champs d'énergie sans début ni fin
    Des orages électriques célestes couvrant l'univers entier
    Voir à travers le temps ce qui est venu avant et ce qui viendra après
    Ce pouvoir de voir la réalité à l'infini où le présent n'a jamais existé
    De comprendre et d'interpréter les infinis de cette réalité
    Il y a bien davantage à voir, à comprendre et à vivre en ce monde
    Une multitude d'événements simultanés invisibles
    Et une capacité d'absorber les différentes lignes de l'expérience
    Je vois tout, j'expérimente tout, je sais tout
    Je vis à l'infini



    Juste lorsque je croyais avoir compris

    Chaque fois c'est la même chose
    Je pars en peur
    Je ramasse toutes mes données
    Je fais l'analyse du siècle
    Je présente mes résultats révolutionnaires
    Puis le lendemain je sors de la maison
    Je comprends que j'avais tort
    Je vois que j'ai tout compris de travers
    Et pour cause
    Il n'y a jamais rien eu à comprendre
    Juste une prétention
    Un désir de tout s'accaparer et de réussir
    Réussir quoi ?
    Quoi voir à la vie d'autrui ?
    Qu'y a-t-il donc à espérer ?
    Tous les éléments en action
    Toutes les interactions tous les jours en tous les endroits
    La pression qui monte, la chaleur de la masse
    L'excitation généralisée d'une foule déchaînée
    Qu'y a-t-il donc à comprendre ?
    Juste lorsque je croyais avoir compris



    La paix intérieure

    La pureté de l'esprit
    La clarté innée
    Le cerveau respire
    Bloup ! tombé...
    Allez oup ! tombé...
    aaaaaaahrup !

    Quelle belle journée
    Une si belle brise
    Allons marcher dans le parc
    Ah ! Les arbres en fleurs !
    J'en ai besoin maintenant
    Je veux m'assoupir ici
    M'endormir pour des siècles et des siècles
    Me réveiller le jour où tout le monde aura disparu

    Je ne pense plus à rien
    J'ai fait le vide
    Je me rempli de cette vue
    Il commence à pleuvoir
    Je suis dans la terre
    Je vois le ciel bleu
    Et les oiseaux

    Quelle belle journée ?
    Je n'ai même pas osé sortir de mon lit ce matin
    J'ai contemplé l'idée de vivre
    Et je me suis rendormi

    Prostitué aux idées des autres

    C'est moi tous les jours
    Dans la rue, au travail, à l'appartement
    Me prostituer sans raison
    Pour une bouchée de pain

    De grands projets pour l'avenir de l'humanité !
    Des idées révolutionnaires pour mettre à genoux tout un pays !
    Des concepts et des concepts qui pleuvent du ciel !
    Tout effacer dans ma marche, tout écraser

    C'est moi tout craché
    Sur la surface de cette table
    Une réflexion dans le miroir
    Oh, je suis beau à l'intérieur

    La violence !
    Les tueries !
    Les morts qui s'empilent !
    Être vendu aux idées des autres !

    Je me prostitue pour vous
    Vous vous prostituez à mes idées
    Les résultats sont effrayants
    Trente millions de morts envoyés à Coventry

    Je suis maintenant riche
    La prostitution paie bien
    Vous êtes maintenant aliénés
    Il est temps de tout faire sauter

    La propagande

    Je vis dans le plus beau pays du monde
    Le premier ministre est l'être le plus intelligent de la planète
    Il a tout remis en question
    Je mange maintenant à ma faim

    L'économie roule sur l'or
    Mon emploi paie une fortune à comparer à ce que je gagnerais ailleurs
    C'est que l'ailleurs meurt de faim
    Et moi je vis dans le pays le plus riche qui soit

    C'est ridicule, l'argent tombe du ciel !
    Pourtant dans le coin où je travaille on ne fait que de la finance
    Qu'est-ce que cela veut dire ?
    Cela veut tout dire, car je mange à ma faim

    La vie est merveilleuse !
    Je pleure de joie !
    Regardez-moi ! le bonheur se lit sur mon visage !
    Nous vivons sur la plus belle planète de l'univers !

    Attachez-moi, car je n'en peux plus
    La joie et le bonheur m'étouffent
    Tout est tellement parfait que ça crisse comme les pneus de ma nouvelle voiture
    Aaaaahhh !!! Dieu a enfin entendu nos prières

    Quel beau pays !
    Quel riche culture !
    Quel merveilleux système !
    C'est trop ! Tuez-moi, quelqu'un !

    Je veux tout lâcher
    Je veux que l'on me largue dans l'espace
    Je veux fuir loin au-delà de notre système solaire
    Un fusil dans ma main cette nuit, et je n'y serais plus demain

    Un bon gros burger

    Je rêve d'un bon gros burger dégueulasse acheté dans une foire
    Comme à Manchester voilà quelques années
    Le plus bon et le plus dégoulinant de tous
    Que j'étais incapable de me payer et que mon bon ami de Liverpool m'a acheté
    Il ne saura jamais l'impact que ce burger a eu sur ma personne
    Ah, j'en ai l'eau à la bouche
    C'est que je n'ai rien mangé depuis des jours
    J'ai mangé ces beignets graisseux un jour à Gand en Belgique
    Ouh... comme ils étaient bons
    Je rêve de ces beignets frais achetés à Las Végas l'an passé
    Ce que je donnerais aujourd'hui pour une bonne tourtière du Lac-St-Jean
    Une poutine, une galvaude, whatever, n'importe quoi
    Un des pâtés à la viande de mon grand-père, et ses brioches
    Et un sandwich pain baguette au Comté de Paris
    Un sac de cacahuètes que je mangeais autour de mon feu de camp l'été passé
    J'ai tellement faim que je mangerais même ces produits surgelés de chez Tesco
    La philosophie ne paie pas
    Il est vraiment temps que je trouve un emploi...



    Le Pôle Nord

    Je cherche l'endroit le plus exotique où habiter
    Le Pôle Nord me semble être l'endroit idéal
    Le froid et la neige
    L'isolement le plus complet
    La peur du début ou de la fin du monde
    De la neige en permanence
    Qui s'écrase lentement sous nos yeux
    Des igloos, des chiens et des traîneaux
    On dirait bien le Canada
    Le premier et le dernier des endroits où Dieu penserait regarder
    Mmh...
    Je sens que j'y serais hors contrôle !



    Le terrorisme aux premières lignes

    Je n'ai aucune pitié pour la grand-mère qui croit en son Dieu
    Aucune pitié pour le bonhomme habillé en habit et cravate et qui se meurt dans le conformisme
    Aucune pitié pour cette femme qui se bat pour être reconnue
    Aucune pitié pour cet enfant qui deviendra un monstre à votre image
    Je n'ai aucune pitié pour personne

    Pourquoi devrais-je te prendre en pitié ?
    Pourquoi mérites-tu de vivre ?
    Pourquoi ta fille mérite-t-elle plus la vie que les 7 milliards autres parasites de cette planète ?
    Tu sais que je m'en fous de ton chien, de ton chat et de ton poisson rouge ?
    Tu n'as réussi qu'à me faire vomir toute ma vie

    Oh, tu avais des sentiments, des émotions
    Tu étais capable d'aimer ton semblable
    Il est un peu tard pour démontrer tout ça
    Si tu ne l'a pas fait avant, tu ne l'aurais jamais fait
    Tu es incapable de compréhension, de bienfaisance et d'amour

    Je ne serai pas hypocrite, je ne me cacherai pas pour dire ce que je pense
    Lorsque la bombe a explosé, j'étais aux premières lignes
    Lorsque le temps est venu, c'est moi qui ai allumé la mèche
    Tu n'as jamais pleuré mes morts, je ne pleurerais pas tes morts
    Tu es le catalyseur de ce terrorisme



    C'est un honneur pour moi

    Merci, merci !
    Je suis tellement heureuse d'être ici ce soir
    Ah pardon, un mouchoir
    Snif, snif, quelle émotion !
    Je suis tellement, tellement heureuse !
    Merci, merci à ma mère qui nous écoute ce soir
    Merci à mon frère que j'aime tant et qui est mon inspiration !
    Merci à mon agent, mes publicistes, mon coiffeur, mon département de marketing
    Merci au PDG de la compagnie pour avoir cru en moi !
    Et tout le monde l'autre côté de l'Atlantique qui a rendu tout cela possible
    J'espère que je n'oublie personne
    Attendez, attendez, je n'ai pas terminé, j'ai encore des gens à remercier
    J'en oublie sûrement
    Mon Dieu !
    Et vous mon public, sans qui je n'existerais pas
    Mes fans qui m'adorent
    Vous êtes ma motivation à continuer
    Être reconnue enfin après tant d'années de travail
    Snif, snif, merci !
    Eh bien je pense qu'il est temps de vous dire la vérité
    Nous avons calculé que la fin du monde surviendrait demain matin à midi
    Alors il était vraiment temps que vous me donniez ce prix, huhuhu
    Quoi ? Pardon ?
    Vous voulez reprendre mon prix ?
    Vous ne désirez pas attendre jusqu'à demain midi pour voir si j'avais raison ?
    Non ?
    Eh bien vous méritez tous de crever bande d'imbéciles !
    Oui, je vous envoie promener, ignares, ignorants
    Hommes de peu de foi
    Vous irez tous en enfer !
    Gardez-le votre prix, je n'en ai jamais voulu de toute manière !
    Vous n'avez jamais eu de crédibilité
    Je n'ai pas besoin de votre prix minable
    Vous êtes tous ridicules autant que vous êtes
    Vous me faites chier
    Vous mourrez tous !



    Hello Darlin'

    Hello Darlin'
    Tu as entendu la dernière ?
    Oui, elle l'a enfin fourré son mec
    Il était temps, mon dieu
    Non non, love, juste un lait
    Ouh, c'est chaud, je me suis brûlé les lèvres
    Ah oui, tu sais ce qu'elle a fait ?
    Elle l'a laissé deux minutes après la baise
    Il était, tu sais... hihihi
    Ils sont tous comme ça darlin'
    Nous ferons ton éducation
    Reste avec nous et tu en verras de toutes les couleurs
    Tu vois la scène là-bas ? La semaine prochaine je serai Cher
    Tu pourrais être Cybill tu sais
    T'inquiète pas, on va te coiffer
    On va t'arranger, tu verras
    Tu seras la plus belle
    Tu veux être Céline Dion ?
    C'est ton idole ?
    Good for you, love
    On va te transformer en Céline Dion, on ne pourra faire la distinction
    Une perruque, des dents de vampire, tu n'auras qu'à pratiquer ta voix nasillarde
    Titanic, c'est la chanson à chanter si tu veux être Céline
    Tiens, tu veux un peu de cette poudre ?
    Tu en as déjà eu pas mal
    Ça ne se paye pas tout seul, mon jeune ami
    Si tu en veux plus, il va falloir que tu nous aides avec le bar
    Que dirais-tu d'un emploi de 40 heures par semaine payé en drogues ?
    Tu veux être Céline, n'est-ce pas ?
    Comme tu es beau avec ta jeunesse et tes beaux cheveux blonds
    Je comprends tes désirs, je comprends ton mal
    Tu vas voir, on va te transformer en quelque chose de bien
    Le monde va te connaître, te reconnaître
    On va faire un homme de toi
    Oh Darlin'

    Tu peux rester après la classe ?

    Je dois te parler
    Je t'ai vu l'autre soir dans ce club
    Tu écris toi aussi ?
    Pourquoi ne viendrais-tu pas chez-moi demain soir
    Tu pourras me montrer tes écrits de futur grand écrivain
    N'oublie pas d'apporter une bouteille de vin

    Ah, charmante soirée
    J'ai déjà deux bouteilles d'ouvertes
    Mmh, tu es un génie, ma foi
    Moi aussi je tente d'écrire
    Je me sens mieux depuis que je me suis avoué que je ne publierais jamais
    On l'a ou on ne l'a pas, et tu sembles l'avoir
    Je vois du génie dans ce que tu écris
    Tu iras bien plus loin que tous mes amis écrivains
    On ouvre la cinquième bouteille ?

    Ce que tu es beau... beau et talentueux
    Je vois que tu iras très loin
    Je suis fier d'être ton professeur
    T'inspireras-tu de moi dans tes écrits ?
    Mmh, tu sens bon
    Tu parles beaucoup de ta recherche d'affection
    Moi j'appelle cela de la tendresse
    Je la recherche aussi
    Tu veux venir t'étendre un peu sur mon lit ?

    Tu as bien dormi ?
    Pourquoi es-tu tout drôle ?
    Tu n'as pas aimé la nuit dernière ?
    N'as-tu pas enfin trouvé cette affection dont tu voulais tant ?
    Nous avons juste 20 ans de différence
    Je suis encore jeune et toi aussi
    C'est quoi le problème ?
    Je ne te comprends pas

    Tu ne comprends rien à l'existence
    Tu es un auteur pourri
    Tu n'iras jamais nulle part
    Qui voudrait lire de tels enfantillages ?
    On commence à écrie à 40 ans, pas avant
    Jeunesse effrontée qui croit tout savoir et ça n'a pas vécu
    Que pourrais-tu écrire à 19 ans qui vaudrait la peine d'être lu ?
    Tu ferais bien mieux d'accepter que tu ne seras jamais publié
    Tu devrais commencer à vivre ta vie et oublier ces rêves ridicules
    Va te faire foutre ailleurs !



    Pas de show sans héroïne

    Viens déjeuner avec nous au château Laurier
    C'est la grande classe
    Je te présente mon jeune ami John
    Et son petit ami Charles que nous avons ramassé à Disney World la semaine dernière
    Nous demeurons tous les trois dans une chambre du château Laurier
    Ils font l'amour devant moi, tu sais, cela ne me dérange pas
    Oui, oui, je suis responsable de tous les concerts au Stade Olympique de Montréal
    Dépêche Mode n'entre pas en scène sans héroïne
    Je ne te dis même pas les conditions des Rolling Stones
    Parfois il faut trouver les fans qui coucheront avec les stars
    C'est vraiment le Jet Set de la société
    Ah, ah, ah, ce John, quel merveilleux sens de l'humour
    Il est tellement drôle, parfois j'en perds le souffle
    John et Charles sont beaux, n'est-ce pas ?
    Tu voudrais coucher avec eux, n'est-ce pas ?
    La semaine prochaine nous serons au château Frontenac
    Ça te dirait de venir avec nous ?
    Oublie tes examens, avec moi ton avenir est assuré
    Tu vois, j'ai acheté une maison et une auto à John
    Tu pourrais toi aussi profiter d'un tel arrangement
    Qu'est-ce qui t'arrête ?
    Mon cher, tu ne comprends pas comment le monde fonctionne
    Tu es jeune, tu es brillant, tu as la beauté
    Pourquoi gaspiller tout cela ?
    Pourquoi étudier ?
    Viens avec nous, je connais John depuis 7 ans
    Ton futur est prometteur
    C'est comme tu voudras
    Triste, tu ne sais pas ce que tu perds
    Tu t'en mordras les doigts dans dix ans lorsque tu seras gros et laid
    Lorsque ta jeunesse sera morte et que tes études t'auront conduit nulle part
    Tu seras un raté, c'est écrit dans ton visage
    Tu n'iras jamais nulle part, tu ne sortiras jamais de ton trou
    Viens John, partons...



    Je suis monsieur Eastman !

    Bonjour toi !
    Tu viens souvent à New York ?
    Je n'ai jamais vu personne d'aussi beau que toi
    Tes yeux noirs reflètent la beauté du monde
    Tu ne sais pas qui je suis ?
    J'admets que je suis gros, vieux et laid
    Mais je suis monsieur Eastman
    Ma limousine est là dehors et elle nous attend
    Non, je n'ai aucune carte d'identité sur moi
    Mais tu connais le nom Eastman, n'est-ce pas ?
    Moi et ma famille possédons Kodak dans le monde entier
    Tu te rends compte ? Tous les touristes du monde entier nous connaissent
    J'ai un bureau à Long Island, à Paris et à Londres
    Voici mes trois numéros de téléphone dans le monde entier
    Tu écris ?
    Envoie-moi tes livres, tu seras un auteur à succès
    Ne sais-tu pas comment la machine fonctionne ?
    C'est le marketing qui fait un auteur
    On fera de toi le plus grand des auteurs
    Tu seras un deuxième Tennessee Williams
    L'argent conduit le monde
    En autant que tu sois prêt à en payer le prix
    Quoi, tu crois que quelqu'un aussi riche que moi se promène avec ses cartes d'identité ?
    Je me ferais attaquer, enlever avec une demande en rançon
    Ta preuve, c'est ma limousine qui nous attend dehors
    Comment oses-tu me rejeter ?
    Moi, monsieur Eastman, l'homme aux millions ?
    Pour qui tu te prends ?
    Tu penses que tu peux devenir un grand auteur par toi-même ?
    Selon tes seuls mérites ?
    Laisse-moi rire !
    Je te parie que dans dix ans et dix romans plus tard tu en seras au même point :
    Nulle part !
    Bonne chance mon jeune ami
    Tu mourras un écrivain jamais publié
    Tu mourras pseudo écrivain oublié
    Alors tu te souviendras de monsieur Eastman !



    Gore Vidal habitait l'appartement à côté

    Bonjour mon jeune ami
    Alors, tu es seul, perdu sans argent, à New York
    Tu connais mes meilleurs amis, voilà pourquoi tu es ici dans mon appartement de la 5ième avenue
    Je possède l'édifice, je suis un chirurgien très riche
    Central Park est merveilleux de la fenêtre, tu ne trouves pas ?
    Tu es un auteur ?
    Justement voici la biographie de Gore Vidal, ce célèbre auteur Américain homosexuel
    Il habitait l'appartement à côté
    Nous n'avons jamais su qui il était avant sa mort
    Ça c'était un grand auteur américain, de la trempe de John Steinbeck
    Le monde des travestis d'Hollywood, je ne te parle pas
    Tiens, ça me rappelle un auteur de ta région
    C'est quoi son nom ? Homosexuel, travestis...
    Michel Tremblay !
    Mais c'est toi, n'est-ce pas ?
    Mais tu es un auteur très reconnu !
    Ah non, c'est vrai, sa première pièce de théâtre c'était avant ta naissance
    Il doit être mort maintenant
    Allons au restaurant, tu veux ? C'est moi qui paie
    Attention, c'est l'heure de l'opéra, il y a des embouchures partout
    Je suis un peu vieux, vérifie si le taxi ne prend pas des routes trop longues
    Alors, voici ce que je te propose
    Tu restes chez moi
    Tu dors dans mon lit
    Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites
    Tu peux boire tout mon alcool
    Je te donnerai de l'argent de poche
    Tu seras mon nouveau protégé
    N'est-ce pas une offre en or ?
    Non ?
    Gore Vidal a écrit ses meilleurs oeuvres juste à côté !
    Son appartement est trois fois moins grand que le mien !
    Sans moi tu ne seras jamais un Tennessee William !
    Tu mourras inconnu !
    C'est la seule façon de réussir !
    Pourquoi refuser les mécènes lorsqu'ils se présentent à toi ?
    Je ne te demande pas de coucher avec moi, nom de Dieu !
    Je ne te demande que de coucher dans mon lit !
    Tu n'aboutiras jamais nulle part !
    Ton nom ne dira jamais rien à aucune génération !
    Va écrire ta merde ailleurs !



    Consultant Duty-Free pour Dunhill à Heathrow

    Bonjour mon jeune ami
    Tu es un auteur ? I don't give a fuck
    I'm British you know
    Seule ma pinte de bière après le travail m'intéresse
    Tu veux un Ecstasy ? J'ai un grave problème d'héroïne tu sais
    Tu veux toujours emménager chez moi ?
    Je vais t'aider à quitter ta chambre, je vois que l'on vient de te mettre à la porte
    Tu travailles comme caissier dans cette librairie ?
    W.H.Smith... ce n'est pas la grande classe
    Je travaille pour Dunhill, je vois les lounges première classe
    Je m'occupe des ventes dans la salle d'attente du Concorde
    Mais je m'en fous
    Dunhill a tout fait pour me mettre dehors
    Ils m'offrent £10,000 pour que je parte, merveilleuse compagnie
    Je n'ai rien à t'offrir
    Je n'ai pas d'argent pour t'aider
    Je t'offre de me laisser pour que tu puisses aller vivre ta vie
    Mais je t'aime
    Je me sacrifierais pour toi
    La vie ne vaut pas la peine d'être vécue sans toi
    Fuck the world, I don't give a shit
    Bienvenue au Royaume-Uni
    Monde de Shakespeare, Charles Dickens et Oscar Wilde
    Pas de danger de compétition
    On ne peut plus écrire comme eux
    On peut toutefois imiter Sir Arthur Conan Doyle
    Mais bonne chance...
    La vie ne vaut rien
    Tu viens prendre une pinte down the pub ?



    Le monde est en train de mourir

    Le monde est en train de mourir
    Et je m'en fous
    J'aimerais accélérer le mouvement
    Conduire à une mort plus rapide
    Mais quel pouvoir ai-je sur cette planète ?
    On analysera ma névrose
    Ce désir de voir le monde exploser
    Éliminer toute trace de l'existence humaine de la terre
    Et j'emporterai le dernier rire dans ma tombe
    Car vous ne m'aurez jamais compris
    Je joue avec vous
    Je joue avec l'analyste
    Je lui mens aller-retour
    Je est un autre, ne l'oubliez pas
    Je suis un mouton
    Et je suis blanc, comme tous les autres moutons
    Je suis en ligne avec la loi
    J'ai fait des études supérieures
    J'ai l'expérience professionnelle d'un directeur général
    Comme je suis insidieux
    Je suis à la fois un socialiste et un capitaliste
    J'ai lu Marx, Nietzsche, Machiavel et Staline
    Je suis maintenant un mélange explosif
    Kaboum, le monde vient de sauter !
    Grâce, est-ce trop demander ?
    Je suis le pire des anarchistes
    Je n'entends pas raison
    Tout peut justifier ma mort
    Tout peut justifier votre mort
    Prouvez-moi que vous méritez d'exister ?
    J'offre toutes mes possessions à qui me tueras
    Je n'en veux plus de cette existence misérable
    Et en bon anarchiste
    Je veux emporter le reste de la planète avec moi dans la mort



    Ah, tu es cool ?

    Dans la vie il existe les cools et les non cools
    Les cools pensent qu'ils sont cools
    Ils le pensent car ils sont influençables
    On leur a dit que s'ils s'habillaient ainsi, ils seraient cools
    Les non cools s'en foutent, ils ne sont pas si influençables
    Il ne suffit pas de bien s'habiller tout en noir, avec des souliers à cap d'acier
    Il ne suffit pas de s'habiller en mongol avec des jupes à pois frou-frou pour impressionner le peuple
    Il faut aussi pouvoir prouver que l'on est cool
    Eh bien, prouvez-le-moi
    J'attends, j'ai tout mon temps
    En quoi es-tu cool, monsieur ?
    En quoi es-tu populaire madame ?
    Ah oui ?
    Combien intéressant...
    T'es rien qu'une bitch
    T'es rien qu'un con
    Va jouer dans le trafic
    Ta bulle va éclater bientôt
    Ton univers va s'éteindre bientôt
    On en n'a rien à foutre de toi
    Et de la petite image que tu veux projeter de toi
    T'es pas plus intelligent ou merveilleux pour autant
    Va te faire foutre !



    Le monde est décourageant

    Oh mon Dieu, dans quel monde je vis ?
    Ils sont tous devenus fous sans exception
    Il y en a 7 milliards et ils font tous chier
    Je tente de comprendre quel est leur emploi du temps, cela me rend fou
    Ils tentent de prouver qu'ils valent plus que la cruche d'à côté
    Leur seul but est de monter dans la hiérarchie sociale
    Avoir un peu de pouvoir
    Changer un détail de cette existence
    Plusieurs tentent de survivre sur le dos des autres
    Ils étudient pendant 30 ans pour ensuite occuper un emploi qui n'a rien à voir avec leurs études
    Leur emploi concerne des choses absolument inutiles en société
    Rien qui n'aide à la survie de l'espèce ou à soulager la misère humaine
    Même les pauvres noirs Africains sont utilisés
    À pourvoir le mercantilisme de charités capitalistes,
    qui ont besoin d'argent surtout pour payer leurs employés qui ne font rien
    Mais cela n'est pas décourageant comparé au reste
    Je ne crois pas que nous avons établi une raison à l'existence
    En fait, je pense que l'on confirme chaque jour que nous ne sommes pas mieux que des fourmis,
    qui construisent un château qui sera détruit demain matin par le vent et la tempête
    Ils ont l'impression d'avoir tout accompli lorsqu'ils ont eu un enfant,
    et que cet enfant a étudié pendant 30 ans pour rien
    Certains croient en Dieu pour donner un sens à leur vie
    Qu'est-ce que cela change ?
    Rien, ils sont aussi mesquins et hypocrites que les autres
    Je cherche encore, une raison de vivre
    Je ne trouve pas, je suis désespéré
    Rien ne me motive
    Et ce qui motive le monde est d'un déprimant à tout casser
    Au moins lorsque je voulais mourir parce que je n'avais pas encore rencontré l'amour de ma vie
    J'avais encore l'espoir en un monde meilleur, un monde où je rencontrerais l'amour de ma vie
    Maintenant que j'ai rencontré l'amour de ma vie et que j'ai connu les désastres de l'amour
    Je n'ai plus espoir en rien
    La réussite sociale ?
    Je suis monté, je suis descendu, je suis remonté, je suis redescendu
    Quel intérêt ? Aucun...
    Je ne croyais pas être un anarchiste
    Puis un soir, après une bière de trop
    J'ai compris que j'étais le pire anarchiste de tous
    Vous êtes mieux de ne pas me rencontrer, vous risquez fort de ressortir par la fenêtre
    Plus rien ne m'impressionne
    Plus rien ne me motive
    J'ai perdu la foi en la race humaine
    Elle n'accomplira jamais rien de bon
    Et pourquoi le devrait-elle ?



    J'ai tout dit.

    Est-ce que j'ai cherché à tout dire ?
    Serait-il humainement possible de tout dire de toute manière ?
    Et qu'est-ce que ça changerait si j'avais tenté de tout dire ?
    Et si j'avais tout dit ? Hein ?
    Quoi d'autres y aurait-il à dire de toute manière
    Des niaiseries sans doute
    De l'inutilité à en mourir
    Beuuuuh heuuuuurrrr aaarrrrgh !
    Tu vois, je vomis encore, qu'est-ce que cela change, hein ?
    Et toi, tu n'as pas tenté de tout dire ?
    Peut-être n'as-tu même pas tenté de dire quoi que ce soit ?
    Combien de fois as-tu vomis dans les toilettes, hein ?
    Jamais sans doute
    Tu es heureuse avec ton mari
    Il t'a crissé là, si je me souviens bien, non ?
    C'est tout ce dont tout le monde parle, de ta longue période de dépression
    Les merveilleuses rumeurs, une autre joie de cette existence
    Comme si cela m'intéressait d'entendre dire combien tu souffres
    Qu'as-tu à dire maintenant ?
    Rien ? C'est bien ce que je pensais
    Ah oui, c'est la femme idéale que je recherche...
    En effet, tu as tout compris
    Tu peux résumer ma vie à cela, la recherche de la femme idéale
    Ajoutons-y la recherche de la femme idéale pour la violer et la tuer ensuite
    On pourra en écrire trois ou quatre premières pages de journal
    Et un livre de psychologie complet
    Et trois pages d'un livre sur le droit criminel
    J'aurai eu un impact sur l'existence
    Joie
    Je n'ai jamais recherché la femme idéale
    C'est dire comment tu n'as rien compris
    Pourtant cela ne t'a pas arrêté de me juger
    De considérer mon potentiel mort
    Et comme je m'en fous
    De toute manière, ma chère
    J'ai tout dit.



    J'ai joué à des jeux vidéo pendant 10 ans

    Quel enfant prodige as-tu là, ma chère
    Vraiment ? Il écrit de la poésie ?
    Ahhhhhhhh ! Comme c'est charmant !
    Écrit-il dans le style des Contes Barbares de Leconte de l'Isle ?
    Des contes barbares, cela oui...
    Il est tellement beau ! Comme un coeur
    Toi aussi vieille peau, belle comme une truie
    Des A+++ en classe ? Comme il doit étudier fort tous les jours !
    Si seulement...
    Il est dans sa chambre... mais que fait-il ?
    Il écrit de la poésie ?
    Non, mais je joue beaucoup aux jeux vidéo, dix ans de ma vie au moins
    Mais c'est un génie, ma chère, comme toi
    Comme tu dois être fière !
    Plein de regrets oui, un enfant incontrôlable
    Il écoute de la musique classique, de l'opéra ? Mais c'est merveilleux !
    Et du Front 242, rock psychédélique toute la nuit à pleine capacité, pauvres parents
    Quoi d'autres ? Il est tellement poli et respectueux
    En surface, cela oui
    Tu as réussi, je suis très impressionnée
    Sauvons les apparences, à n'importe quel prix
    Et il a une blonde ?
    Oups ! Euh, c'est-à-dire que... bien, je pense que l'heure du thé est terminée

    J'ai coulé mon dernier examen de physique

    Tabarnack, tu as compris le problème de la fusée ?
    On met un H et de l'O2 et ça crache de l'eau ?
    Christ... encore coulé
    Oublie ça, c'est vendredi, j'ai ma bouteille de vin cheap
    Je la vomirai dans la première heure, peu importe, on sort ce soir
    14 ans, pas de problème
    Deux dollars au portier et nous sommes à l'intérieur
    On va danser toute la nuit
    Effrayer le bon peuple jusqu'à ce que seule notre gang demeure
    Écouter de la musique jusqu'à ce que mort s'ensuive
    Oublier l'enfer des études
    Oublier le reste de la planète
    Allez, on va ailleurs
    Vont-ils prendre nos deux dollars ?
    Oui !
    Wow, le bar de la ville
    La bonne musique !
    Les couloirs, les lumières, le sable et les palmiers
    On se croirait sur une autre planète
    Et quand je pense au temps que ça nous a pris pour nous décider à venir ici
    The Cure !
    Le test de math de lundi ? Quel test de math ? J'étudierai dimanche durant la nuit
    On se demande comment on réussit à passer à travers nos études
    Alors que l'on déteste tant étudier, aucun intérêt
    Nous n'y sommes que par obligation
    C'est clair que nous n'y sommes pas pour apprendre quoi que ce soit
    Mais bien pour se distinguer des autres, système de compétition pourri
    Pourtant on dirait qu'il n'existe aucune échappatoire
    Il faut passer au travers
    Oh God, donne-moi une autre bouteille de vin !



    Un grave problème d'autorité

    Depuis que je suis né vous me dites quoi faire de ma peau
    Je n'ai jamais été libre de prendre la moindre petite décision
    Et si une fois je me suis levé pour vous dire que je ne ferais pas cela
    Si une fois je suis parti pour faire autre chose
    Cet autre chose est vite devenu votre plan B
    Je faisais encore ce que vous vouliez que je fasse
    Vous vous demandez pourquoi j'ai un tel dégoût de l'autorité
    Pourquoi je n'accepte pas la critique
    Pourquoi je ne supporte pas que l'on me dise quoi faire
    C'est que vous avez planté partout ces figures d'autorité toutes puissantes
    À tous les niveaux de mon existence
    Se tient une autorité pour m'encadrer
    Pour vérifier, espionner mes actions
    Et si je déroge un tant soit peu, une armée descend sur moi
    Des parents, des profs, des superviseurs, des directeurs, des curés
    Des psychologues, des policiers, des militaires, des agents de toutes sortes d'organisations
    L'ordre est ce qui compte, le conformisme est de mise, la paix absolue sans compromis
    Eh bien moi je vous dis que ce n'est pas moi qui ai un problème d'autorité
    Mais bien la société qui a un problème d'autorité
    Trop de monde a trop d'autorité sur tout le monde dans ce monde
    Faut pas se surprendre lorsque tout explose
    Lorsque soudain quelqu'un sort un fusil et se met à tirer dans le tas
    Vous l'avez cherché, vous le trouverez encore



    Est-ce un crime ?

    J'ai senti en moi les instincts naturels du loup
    Je pensais que je ne faisais qu'un avec cet homme
    J'ai rentré dedans et ça a fait mal, est-ce un crime ?
    Quand un loup fait la même chose
    Va-t-il subir un interrogatoire en cour de justice ?
    Ira-t-il en prison pendant des années ?
    Les loups vont-ils construirent une chaise électrique pour se débarrasser de leur semblable ?

    Je voyais quelque chose de bizarre en cet homme
    Je me suis approché, je lui ai mordu le cou
    Je lui ai sucé le sang, est-ce un crime ?
    Les chauves-souris agissent selon leur nature
    Elles volent toute la nuit et avalent des insectes
    Si une chauve-souris décide de faire le contraire
    Est-ce que les autres chauves-souris la jugent ?
    La condamnent et la bannissent ?

    Je ne me suis pas reconnu en cet homme
    J'ai approché mon arme
    Je l'ai pénétré, est-ce un crime ?
    Je n'ai pas su me faire entendre
    Je suis l'inconcevable
    J'écoeure le bon peuple qui tricote, de leur nature si belle
    La nature est discutable
    L'homme décide de ce qui est naturel et de ce qui ne l'est pas

    Je ne suis pas naturel, je suis difforme
    Je ne suis pas votre semblable, est-ce un crime ?
    Ma nature diffère de votre définition de la nature
    Ils vont se débarrasser de moi
    Mais pas avant une confrontation
    Pas avant la guerre
    Ils vont m'entendre !



    Un marécage rempli de queues de poêlons

    Je suis le prisonnier de quelque chose de trop gros
    Je tente de remonter en surface mais je ne fais que me perdre
    Mourir inondé par les flots qui me submergent
    Je suppose que je l'ai cherché
    Je l'ai voulu, mourir dans la masse
    Passer inaperçu dans un monde trop grand
    Être insignifiant dans ce marécage rempli de queues de poêlons
    Aspirais-je à quelque chose, vraiment ?
    Voulais-je réellement sortir des marécages pour devenir un Dieu tout puissant ?
    Ma vie, être entendu et écouté ?
    Dicter à mon tour ce qui devrait être et ce qui sera ?
    Inutile de le nier, je voulais construire quelque chose de gigantesque
    Un monstre à mille pattes capable de crier partout à la fois
    Un monstre à mille têtes et à mille voix
    La voix de la vérité, une vérité subjective et malléable à volonté
    Comment ai-je pu perdre courage
    Comment ai-je pu devenir silencieux dans la masse
    Comment accepter tout cela
    Impossible
    Je me mêle à l'ensemble afin d'être entendu comme un ensemble
    Pour être plus fort et devenir crédible
    Comment ai-je pu perdre le nord ?
    Simple, je ne l'ai jamais perdu
    Je serai plus fort que je ne l'ai jamais été
    Je serai cette queue de poêlon qui sortira des marécages
    Qui deviendra une grenouille puissante capable d'atteindre le lac
    Et enfin je serai heureux
    Je serai libéré
    Je vais enfin respirer
    Et si je me trompais ?
    Si je devais accepter ma condition de queue de poêlon dans son marécage ?
    Regardons la réalité en face, j'ai tout raté
    Tout le monde a réussi à sortir du marécage
    J'y suis encore pour toute l'éternité
    Et je ne puis l'accepter
    J'ai encore des rêves de grandeur
    Comme de sortir et de devenir encore plus grand que tous
    Mais je pourrais me tromper
    Je pourrais mourir sans avoir été entendu
    Sans avoir fait une différence
    Vieillir m'aide à accepter cet échec
    Mais je pourrais renaître de mes cendres
    Je ne suis pas encore mort
    Il faut garder espoir en un monde meilleur
    Il faut demeurer motivé
    Il faut garder espoir
    Il faut sortir des marécages et se faire entendre
    Il faut que je réussisse
    Pas d'autre choix
    C'est plus grand que moi
    Il faut tout remettre en question, il faut remettre en question l'univers
    Il faut tout questionner, questionner notre condition et notre position dans l'univers
    C'est plus fort que moi
    Il faut que ça change !



    Achète une pinte de lait !

    Avant de rentrer, achète du lait, du beurre et des oeufs
    Ah oui, un pain blanc tranché avec des fibres
    Celui avec les graines dessus
    Et pense à prendre des tomates
    Tu vas te souvenir de tout cela ?
    Tu veux que je l'écrive sur un bout de papier ?
    Et une canne de lait carnation...
    Si tu sais pas c'est quoi, demande à la bonne femme
    Aaaaahhhhhh !
    Suis-je réduit à être ton esclave ?
    Tu veux du lait ?
    Va l'acheter ton calice de lait !
    Est-ce que la femme d'Hitler lui demandait d'acheter du lait à son retour du bureau ?

    Oublie pas de vider l'eau du déshumidificateur
    Il y a du linge dans la machine à laver, place-le dans la sécheuse
    Tu videras le lave-vaisselle pour moi ?
    Les plantes sont en train de crever, tu pourrais les arroser
    As-tu nourris les chats et les serpents ?
    As-tu payé la facture du téléphone ?
    Tabarnack !
    Tu sais où je me la passe ta facture du téléphone ?
    Paie-la toi-même la christ de facture du téléphone !
    Est-ce que la femme de Napoléon lui demandait de payer la facture du téléphone ?

    Oh, passe chercher ma prescription chez le docteur, veux-tu ?
    L'auto aurait besoin d'aller au garage
    Peux-tu déposer cette lettre chez ma mère ?
    Il faudrait des fleurs pour la cuisine
    Il faudrait bien que tu trouves un emploi, tu sembles perdre ton temps !
    Il nous faudrait une bouteille de Vodka
    Vas donc à la pharmacie chercher mes pilules !
    Esti de christ de calice de tabarnack d'hostie !
    J'vas tes rentrer dans le cul, moé, tes hosties de pilules !
    Est-ce que la femme de Staline lui demandait d'acheter une bouteille de Vodka ?
    Oups, probablement que oui...



    Je comprends

    Merveilleuse sensation de comprendre enfin
    De savourer le savoir là à sa portée
    C'était pourtant si simple
    Un retardé dans sa chaise roulante aurait pu le comprendre lui-même
    Le pouvoir de savoir
    En son for intérieur
    Soudainement voir les choses différemment
    Faire fonctionner son cerveau un tant soit plus qu'autrui
    Et comprendre par moi-même
    Comprendre ce que je n'aurais jamais pu apprendre des autres
    Pourtant encore, rien n'est expliqué
    Rien ne fait sens
    Je ne sais encore rien, je ne comprends encore rien
    Mais je comprends
    L'ironie, cette ironie, que personne n'a jamais comprise
    Et que personne ne comprendra jamais
    Je ne vivrai plus jamais comme avant
    Je ne verrai plus jamais comme avant
    Je n'entendrai plus jamais comme avant
    J'ai enfin compris !
    Et c'est ma vengeance !
    Ma vengeance sur tout ce que vous m'avez fait souffrir !
    À tenter de faire entrer en moi toutes ces faussetés !
    Toutes ces visions partielles d'une réalité relative !
    Vous n'aviez rien compris et vous tentiez de me faire comprendre !
    Vos mensonges, les mensonges de l'histoire !
    Je comprends maintenant
    Je comprends



    Tu as menti

    Comment as-tu pu ?
    Comment as-tu pu nous mentir toutes ces années ?
    Comment as-tu pu manipuler les événements ainsi ?
    Pourquoi avoir ainsi si peu de foi en tes enfants ?
    Croyais-tu que nous ne pouvions pas accepter les événements ?
    Que nous ne pouvions pas nous adapter aux nouvelles réalités ?
    Que nous allions pousser un dernier cri et mourir ?
    Non
    Nous ne sommes pas ignorants
    Nous ne sommes pas fous
    Nous sommes capables de voir, d'entendre, d'agir selon notre volonté
    Se prendre en main et constater les événements
    Tout remettre en question du jour au lendemain
    Et vivre dans cette nouvelle ère qui nous a été volée

    Comment as-tu pu ?
    Comment as-tu pu agir de la sorte ?
    Comment as-tu réussi à cacher toutes ces choses ainsi ?
    Tout le monde le savait
    Tout le monde comprenait
    Tout le monde s'est tue
    Tout le monde pensait que tu avais raison
    Qu'il fallait cacher ces choses
    La peur
    La peur de parler
    La peur de se faire ridiculiser
    De se faire détruire
    De mourir

    Comment as-tu pu ?
    Comment as-tu pu nous mentir toutes ces années ?
    Comment as-tu pu manipuler les événements ainsi ?
    Quelle opinion tu dois avoir de tes enfants
    Quelle importance qu'ils vivent dans l'ignorance
    Et qu'est-ce que cela changerait de toute manière
    Rien
    Tu vas payer
    Tu vas disparaître
    Nous reprendrons le contrôle
    Et tu verras, nous construirons mieux que tes constructions insignifiantes
    Nous reconstruirons un vrai monde heureux
    Nous allons renaître



    Elle s'est transformée en monstre

    Oh my god !
    Mais c'est que j'entends parler de toi partout où je vais
    À Paris, à Londres, à New York, à Toronto
    Ma foi, même à Montréal on ne parle que de toi
    Tu es toujours bien juste un christ d'outil
    Un moyen pour arriver à une fin
    Une chose insignifiante qui ne vivra pas au-delà de sa mort
    Mais voilà, nous sommes dépendants de monstres comme toi
    Notre vie existe ou n'existe pas selon ton vouloir
    Pourtant tu es l'enfer
    Le diable
    Et tu crois tout connaître, tout en étant convaincue que nous ne connaissons rien
    Il ne t'est jamais traversé l'esprit que le monde existe à cause de nous, et non à cause de toi
    Toi, tu ne fais que nous limiter, nous arrêter, nous freiner
    On peut passer par-dessus toi
    On peut t'ignorer et rire de toi
    On peut continuer à vivre, à rêver, à créer
    Et toi, ton existence, ton inexistence, aucune importance
    Tu n'es pas à la tête de l'existence
    Tu n'es pas Dieu la mère
    On peut encore arriver quelque part sans toi
    On peut encore exister sans toi
    Apprécie ces poèmes, car c'est tout ce dont l'on se souviendra après ta mort



    Elle a toujours été un monstre

    T'as quelque chose qui pend au bord du vagin
    Laisse-moi voir, truie, ça grossit à vue d'oeil
    Tu ne te laves jamais vieille pouilleuse ?
    T'es tellement écoeurante, ça me décourage
    De croire que tu puisses être l'autorité en ta matière
    Une matière que tu es seule à comprendre
    Ne sais-tu pas que le monde évolue ?
    Tu me dis que tu as été malade
    Je le comprends bien, avec ces bobos sur le vagin
    Et ton utérus, il va bien ?
    Cancer généralisé ?
    Je me disais bien aussi
    Il te fallait bien cela pour enfin comprendre
    Comprendre qu'il existe une vie en dehors de ton mépris
    Je ne me fatiguerai jamais de te dénigrer
    Car tu aurais pu m'ouvrir toutes les portes
    Et tu me les a toutes fermées
    Si tu ne t'étais pas trop inquiété avec ton vagin aussi
    Tu aurais peut-être pu voir que l'on s'en foutait pas mal de tes entrailles
    Tes maladies
    Ton cancer
    Tes cheveux partis dans les égouts de Paris
    Bitch, fucking bitch !!!
    C'est tout ce que tu es
    Je me les ouvrirai moi-même ces portes
    Retourne à tes cancers et tes maladies
    Et j'embrasse ton vagin
    Et ce qui pend aussi



    I am the talk of the town

    On parle de moi, ma chère
    Sur les cinq continents, ma chère
    I am beautiful
    I am everything
    I am the talk of the town
    Ma chère
    Je suis une machine de sexe
    Je suis une poupée qui jouit
    Je crie
    Je t'encule
    Ça fait mal, ma chère
    Je suis heureux
    Tu souffres
    Hourra !
    Mais je meurs
    D'un manque d'intérêt
    D'un manque de motivation
    Un manque de sérieux flagrant
    Baaah, baaaaaaah, baaaaaaaaaaah !
    I don't give a shit, darling !
    I am the talk of the town
    And I don't give a fucking fuck
    Ma chère



    Je devrais être mort

    Je n'arrive pas à comprendre
    Je suis encore vivant
    Pourtant j'ai tellement essayé
    De quitter ce monde
    De me débarrasser de vous
    En me débarrassant de moi
    Fuir loin dans les vieux pays
    Revenir dans les nouveaux pays pour fuir les autres dans les vieux pays
    M'isoler sur une île déserte pour vraiment m'assurer cette paix intérieure méritée
    J'ai avalé des pilules, des centaines de pilules
    J'ai bu 13 bouteilles de whisky en ligne
    Avoir vomi 13 bouteilles de whisky et plein de pilules n'a sans doute pas aidé
    Je me suis payé tous les disques des The Smiths
    Je me suis tiré une balle dans la tête, mais ça m'a traversé le milieu du cerveau et je vis encore
    Bon Dieu, qu'est-ce qu'un homme doit faire en ce monde pour crever ?
    Se baisser les culottes, vous montrer son zizi, se tirer en bas d'un pont
    Bla bla bla bla, hic !
    Allez donc chiez
    Je me fous de vous
    Ce que j'aimerais me foutre de vous
    Mais ça ne fonctionne pas
    Voilà pourquoi je me suis lancé sur ces fils électriques
    50,000 volts, et je vis encore
    Une seule explication
    C'est Dieu, c'est lui qui m'empêche de mourir
    Qu'il crève le tabarnack !



    Mon Frankenstein marche déjà dans la foule

    Je n'étais rien, je serai tout
    Ironie de la destinée, rien ne s'est passé en 30 ans
    Et soudainement tout arrive en même temps
    La destinée ne m'a jamais abandonné
    Elle attendait le bon moment
    Elle travaillait à me construire
    J'ai déjà tant parlé
    Je me suis déjà tant affirmé
    Et c'est le silence qui a été entendu
    Mais plus maintenant
    J'utilise tous les médias à ma disposition
    Les extra-terrestres m'entendent à des années lumières d'ici
    Ils ont su voir plus loin que vous
    Mais pas plus loin que moi
    J'ai remis en question la physique
    J'ai remis en question la science
    J'ai atteint des résultats
    J'ai créé mon Frankenstein
    Il va se lever un matin pour vous anéantir tous
    Et je rirai comme un fou
    Je lèverai mon verre à ma création et votre destruction
    Vous pouvez m'enfermer, j'ai déjà tout dit
    Mon Frankenstein marche déjà dans la foule
    Olé ! Hiiiiii Haaaa !!!!
    Et vous pensiez que j'étais fou
    Fou et aliéné
    Et c'est vous qui êtes fous, et aliénés
    Aveugles pour l'éternité
    Votre destinée vous a oublié sur le bord d'un lac
    Ça ne marche que pour ceux qui comprennent les mécanismes de l'existence
    Qui ont su comprendre ce que sont les déjà-vu
    Ces visions d'un futur relatif qui peut être changé
    Je l'ai changé
    Mon Frankenstein marche déjà dans la foule





    Oh mon Dieu !

    Oh mon Dieu !
    Je pensais que j'étais stupide
    Je pensais que j'étais incapable de voir au-delà la réalité
    Je me disais, comment pourrais-je avoir raison ?
    Tant de grands m'ont anéanti, ont détruit mes idées
    Ils s'y connaissent, ils ont écrit l'histoire
    Je ne vaux rien, je suis ignorant
    Mais ils étaient aveugles, ils sont sourds
    Je tiens dans ma main un savoir effrayant
    Je puis anéantir... non pas la planète, mais l'univers !
    Et c'est si facile, ça fait peur
    Je tremble à l'idée qu'un autre puisse arriver aux mêmes résultats par erreur
    Ils ne savent pas avec quoi ils jouent
    L'innocence ne pardonne pas

    Oh mon Dieu !
    J'ai enfin le pouvoir de voir loin dans l'espace
    J'ai le pouvoir de vivre dans une réalité alternative
    J'ai le pouvoir de communiquer avec les étoiles
    J'ai le pouvoir
    Les connaissances
    Le savoir absolu
    Je suis dangereux
    Je suis malade
    Je suis fort
    Je suis

    Oh mon Dieu !
    Croyais-tu que nous n'en viendrions pas là ?
    Comprendre les infinis de l'univers
    Agir au-delà de tout
    Tout anéantir dans notre élan
    Un pouvoir absolu sur l'infini
    L'homme n'est pas aussi grand que l'univers
    L'homme est plus grand que l'univers
    Et ce sera sa perte



    Tu as ouvert les portes de l'enfer

    Je semblais innocent assis là à t'écouter
    J'étais l'étudiant qui ne connaissait rien à la vie
    Tu m'as tout appris
    Tu n'as rien épargné
    Tu as voulu montrer tout ton savoir sans voir plus loin
    Sans comprendre que j'avais déjà toutes les réponses
    Que tu m'as donné l'élément qui me manquait
    L'étudiant va soudainement dépasser le maître
    Tu as ouvert les portes de l'enfer
    Je vais exploser sur les matins de l'univers
    Je vais naître en grand pour avoir tout compris
    Je n'ai plus rien à écrire
    Je n'ai plus rien à dire
    Je n'ai plus rien à prouver
    J'ai toutes les réponses
    Je n'ai plus besoin de suite
    D'écoute et de compréhension
    Je me fous de tout
    Soudainement plus rien n'a d'importance
    Plus rien n'existe
    Je n'arrive plus à comprendre quoi que ce soit de ce que j'ai connu
    Je ne reconnais plus personne
    Je suis déjà loin dans ma course
    J'ai perdu tout ce monde qui m'attachait à cette planète
    Je suis enfin prêt à vivre à un autre niveau
    Une paix intérieure absolue
    Je vais vivre une vie éternelle
    Comme je l'ai toujours désiré
    Je vis l'infini



    Je suis l'Esprit Saint

    C'est confirmé
    Le gouvernement a donné le mot d'ordre
    On va m'éliminer
    Les pauvres, ils n'ont aucune idée
    Je suis loin d'être dangereux, voyez ce que les autres font dans l'ombre
    Je ne suis que des idées, des concepts jetés en l'air
    Mais c'est cela qui est dangereux ! qu'ils me disent
    On ne peut pas être aussi franc, dire ce que l'on pense
    Ce que l'on peut faire avec les écrits d'un seul auteur
    Ce que l'on peut faire dire à un auteur qui n'a pratiquement rien dit
    Les idées ont toujours été dangereuses
    Elles sont à la base de toutes les religions et de tous les mouvements politiques
    Et que dire de cette erreur argumentative de l'appel à une autorité ?
    Marx voulait dire ceci, Nietzsche voulait dire cela
    Voulaient-ils vraiment dire ceci et cela ?
    Voulais-je vraiment dire ceci et cela ?
    Moi, je ne parle que de liberté, d'amour, de foi et de vérité
    Je ne parle que de l'existence
    Une crise existentielle
    Je suis aussi pur qu'une icône religieuse de Jésus Christ dans les bras de la Vierge Marie
    Je ne suis qu'un fantôme, je suis déjà mort
    Mais je suis un fantôme saint
    The Holy Ghost, comme disent les Anglais
    Et que dit l'Esprit Saint ?
    Aucune idée, c'est vague, c'est oublié, c'est mort
    On veut ma mort !
    Et je n'en ai rien à foutre
    Je suis l'Esprit Saint
    Voilà, je l'ai dit
    Je n'ai plus rien à ajouter
     
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