Discriminations sociales Interdiction du Festival afroféministe?

Fanya · 17 Juin 2017

En tout cas moi je me demande pourquoi tant d'enthousiasme et d'engoument pour un festival et un collectif qui véhiculent autant d'idées irrationnelles (essentialistes, assimilationnistes...). Je pense que ça relève de la pensée exotiste, autrement dit raciste mais qui n'ose pas être nommée comme telle.

kuhing · 17 Juin 2017

Fanya a dit: ↑

En tout cas moi je me demande pourquoi tant d'enthousiasme et d'engoument pour un festival

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Les occasions de faire la teuf ne sont pas si fréquentes.

Fanya · 18 Juin 2017

Sans oublier que l'intersectionnalité et sa complexité de façade dissimulant mal sa base manichéenne, héritée du black feminism lui même comprenant pas mal de maos dans ses rangs, est encore très prisée par ces derniers. Or qui a été contraint d'en cotoyer sait que ce sont des champions en matière d'assignation identitaire, de culpabilisation individuelle et collective. Des "cathos d'gauche" comme dirait l'autre.
Et si ces "opprimé-e-s" ne dénoncent jamais la famille en tant qu'institution hiérarchique et patriarcale ce n'est pas anodin. Leur féminisme ou "antisexisme" sent le moisi de la première génération.

Against Identity Politics | The Anarchist Library

Marc poïk · 18 Juin 2017

Imaginez Merlin l'enchanteur qui passe et d'un coup il enlève tout "racisme" de la tête des individus. Purée nos dirigeants ne seraient pas dans la merde v'là que le peuple les regarde ne sachant plus regarder ailleurs et se défouler sur les personnes désignés par l’enseignement qu'on lui bourre dans le crane.

ninaa · 18 Juin 2017

Fanya a dit: ↑

En tout cas moi je me demande pourquoi tant d'enthousiasme et d'engoument pour un festival et un collectif qui véhiculent autant d'idées irrationnelles (essentialistes, assimilationnistes...). Je pense que ça relève de la pensée exotiste, autrement dit raciste mais qui n'ose pas être nommée comme telle.

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Pour la plupart des soutiens il n'a jamais été question "d'engouement" pas plus que "d'aimer" les organisatrices de ce Festival. Se défendre contre le racisme ça n'a rien d'enthousiasmant, hélas.

ninaa · 18 Juin 2017

Fanya a dit: ↑

Et si ces "opprimé-e-s" ne dénoncent jamais la famille en tant qu'institution hiérarchique et patriarcale ce n'est pas anodin. Leur féminisme ou "antisexisme" sent le moisi de la première génération.

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Pour une fois voilà une accusation originale, le MWASI ne "dénonce jamais la famille"!
Communiqué du MWASI (extraits):

Les espace non-mixtes que nous mettons en place, nous permettent de réfléchir à notre organisation comme corps politique sur des enjeux comme les violences policières, la culture du viol, l’homophobie et la transphobie, les discriminations concernant l’emploi, le logement ou l’éducation.

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Nous réaffirmons notre résistance contre le système économique de la suprématie blanche qu’est le capitalisme, et l’importance cruciale de cette question dans notre lutte féministe afin de viser une société sans classes. C’est pour cela que nous nous opposons à toutes célébrations de la féminisation des élites capitalistes. Travailleuses, chômeuses, précaires, nous sommes en solidarité avec les mouvements de grèves et contre le patronat.

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mwasicollectif

Les femmes du MWASI dénoncent le patriarcat, l'homophobie, la transphobie. Pas "la famille" qui n'est pas forcément sexiste et hiérarchisée (moi même je suis une brave mère de famille et je me battrai contre quiconque essaierait de me l'interdire).

Faut-il refuser de soutenir tous ceux et celles qui ne "dénoncent pas la famille"? Fallait-il boycotter la commémoration de la mort de Lamine Dieng (organisée par sa famille?)

Fanya · 18 Juin 2017

ninaa a dit: ↑

Pour la plupart des soutiens il n'a jamais été question "d'engouement" pas plus que "d'aimer" les organisatrices de ce Festival. Se défendre contre le racisme ça n'a rien d'enthousiasmant, hélas.

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Sauf qu'il y a une différence entre dénoncer le racisme et soutenir un festoche/collectif "antiraciste" véhiculant les idées pourraves déjà énoncées.
Tout comme le sexisme peut être dénoncé sans pour autant soutenir des festoches/collectifs "antisexistes" véhiculant des idées toutes aussi pourraves (essentialisme, étatisme etc).

ninaa a dit: ↑

Pour une fois voilà une accusation originale, le MWASI ne "dénonce jamais la famille"!

Les femmes du MWASI dénoncent le patriarcat, l'homophobie, la transphobie. Pas "la famille" qui n'est pas forcément sexiste et hiérarchisée (moi même je suis une brave mère de famille et je me battrai contre quiconque essaierait de me l'interdire).

Faut-il refuser de soutenir tous ceux et celles qui ne "dénoncent pas la famille"? Fallait-il boycotter la commémoration de la mort de Lamine Dieng (organisée par sa famille?)

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Bon dimanche.

Oni21 · 18 Juin 2017

Nous réaffirmons notre résistance contre le système économique de la suprématie blanche qu’est le capitalisme, et l’importance cruciale de cette question dans notre lutte féministe afin de viser une société sans classes.

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Le système économique de la suprématie blanche ???? Tiens c'est marrant moi j'avais l'impression que les autres rattrapaient leurs retards, et à grands pas. Le capital tu l'as ou tu l'as pas, et il n'y a pas que des blancs qu'ils l'ont.

Fanya · 18 Juin 2017

Faut les laisser rêver un peu sinon c'est faire preuve de colonialisme inconscient de la pensée blanche racialocentrée ethnique génocide.
Comme il faut laisser rêver les groupuscules qui croient encore abolir la société de classes à 12 + une caisse de tract sinon c'est faire preuve d'avantgardisme.

Marc poïk · 18 Juin 2017

Fanya a dit: ↑

Comme il faut laisser rêver les groupuscules qui croient encore abolir la société de classes à 12 + une caisse de tract sinon c'est faire preuve d'avantgardisme.

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Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes · 18 Juin 2017

Bon, je viens de lire et relire les deux pages de leur site.

L'homme qui a vu l'homme qui a vu le lion, on connaît et je trouvais plus intelligent d'aller à la source plutôt que de parler dans le vide de celui ou celle qui parlerait d''un mouvement.

Leur déclaration politique me laisse pantois.

Un exemple parmi d'autres :

Un afroféminisme comme une pratique politique et non une identité.

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...nous nous opposons à toute célébration de la féminisation ...

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Anarchie 13 · 21 Juin 2017

Ninaa tu réponds jamais qd fanya te demande par exemple si un arabe qui traité un israélien de sale feuj c du racisme. Pour moi c le genre d'argument qui met en exergue la faiblesse de la pensée "de coloniale" ou postmoderne je ne sais pas comment l'appeler.
Qd dans les quartiers t'as des embrouilles entre arabes, turcs, africains du centre, africains de l'ouest, gitans, les chinois / asiatiques... Même pas que dans les quartiers d'ailleurs. En gros que des dominés selon votre schéma débile qui dit que le racisme c les blancs contre le reste parce que les métropoles des empires coloniaux se trouvaient en Europe (ce qui est aussi un bel amalgame entre la couleur de peau et la nationalité).

En plus tu as une fâcheuse manie a répondre sur des points qu'on n'a pas abordé. Tu réponds systématiquement que c la non-mixité qui serait gênante pour les blancs / mâles que nous sommes alors que, perso, j'en ai rien a foutre et je n'ai jamais dénoncé la non-mixité. On n'a parlé que de l'idéologie qui sous-tend les groupes en question et par rapport aux termes qu'ils emploient qui sont connotés.
De plus c toi qui nous ramène systématiquement dans le débat a notre couleur de peau ou a notre sexe pour discréditer nos arguments. Si c pas essentialiste quest ce que c ? Tu fais d'ailleurs la même chose pour les dominés, tu leur accordes le "bénéfice du doute" comme quoi ils ont forcément raison sur le sujet parce qu'ils auraient vécu le racisme. C la aussi essentialiste, rien ne prouve que le racisme est vécu de la même manière par toutes les personnes dune même couleur de peau. Je crois d'ailleurs que fanya a raconté avoir été victime de racisme, mais visiblement ça ne t'intéresse pas qu'une "dominée" (pour reprendre les termes, pas pour insulter fanya) n'aie pas la même vision que celle que tu défends.
Perso je veux bien croire que n'ayant pas subi de racisme, surtout pas de la part des représentants de l'État ou des entreprises, je puisse manquer de discernement sur le sujet. Mais les contradictions qu'il me semble avoir souligné me pose qd même question. Et ça m'intéresse de savoir comment tu y réponds. toi ou mc2 ce qui est a peu près la même chose.

Sinon, le terme post modernisme n'a pas du tout été créé pour designer les "opprimés". C un terme de l'héritage plutôt marxiste (DSL fanya) qui désigne avant tout le relativisme et la remise en cause de l'héritage des lumières. En particulier dans le domaine scientifique.
Sur cz sitz demontant les pseudo sciences tu prix trouver pas mal d'article sur le post modernisme par exemple (je t'en ai mis un au hasard) Menaces « post-modernes » sur la science - Afis - Association française pour l'information scientifique

Anarchie 13 · 21 Juin 2017

Je précise quzbpour ma part je ne parle pas du festival en particulier mais je rebondis sur les raisonnements que tu tiens ninaa pour le défendre. Je ne me suis pas informé sur le festival pcq de toute manière j'irai pas (je suppose que c pas a Lyon).

ninaa · 21 Juin 2017

Je pense avoir assez répondu, les "arguments" des opposants et soutiens blancs ne varient pas, ni d'un côté ni de l'autre, et si ça continue on va tourner en rond sur dix mille pages.
A titre personnel j'ai déjà dit tout ce que j'avais à dire. Je laisse donc la parole à quelqu'un qui a encore de nouveaux éléments pertinents à apporter (et ses réflexions dépassent largement la seule question du festival:
Festival Nyansapo : dépasser le débat sur la non mixité et rencentrer la discussion sur le racisme

Festival Nyansapo : dépasser le débat sur la non mixité et rencentrer la discussion sur le racisme
João Gabriell / 5 juin 2017

Beaucoup de choses ayant déjà été dites en soutien au collectif Mwasi, je vais me concentrer en particulier sur un point que j’avais déjà abordé ultérieurement et sur lequel je pense qu’il n’est pas vain d’insister : dans ce débat, il ne faudrait pas s’en tenir à une défense de la non mixité en soi – qui en elle-même n’a aucune valeur particulière positive ou négative – mais plutôt se focaliser sur le racisme qui est au cœur de cette chasse aux sorcières. Françoise Vergès et d’autres l’ont rappelé : si la non mixité femmes dérange, il n’a jamais été question de faire appel aux forces de l’ordre pour l’interdire. La non mixité ne peut donc pas se penser abstraitement, comme un outils qui en lui-même impose un rapport de force menaçant les élites au pouvoir. Ici c’est l’organisation entre noires, et donc entre noirs tout court, qui dérange. Ce n’est pas un outils, une méthode qui est attaquée, mais une lutte – l’antiracisme, même quand celui-ci s’accompagne d’une pensée féministe – et un corps social – les non blancs mis en position « d’ennemis intérieurs » (même si selon la racialisation, le stigmate change bien sûr, j’y reviendrai plus bas). On ne peut pas laisser cette réalité se dissoudre dans une défense de la non mixité pour tous les opprimés, alors que les attaques dont il est question ne vise pas indistinctement tous les opprimés.

Pour rappel, l’an dernier, deux initiatives non blanches, le Camp d’été décolonial et les cycles de rencontre « Paroles non blanches » à Paris 8 ont subi dans des formes proches le même type d’invectives et de menaces que le Festival Nyasanpo organisé par Mwasi, or l’une d’entre elles, celle de Paris 8, n’était pas non mixte. Elle a pourtant été décrite comme non mixte et « racialiste » et a fait l’objet de discussions, comme le camp d’été, à l’Assemblée Nationale. D’autres exemples sont aussi éclairants : la criminalisation déjà bien connue et conduisant à des résultats terribles du soutien à la Palestine, les pressions récurrentes pour faire annuler des conférences académiques ou militantes contre le racisme, les poursuites fréquentes contre des militants antiracistes pour des motifs toujours plus aberrants, la répression systématique contre les familles en lutte contre les violences ou crimes policiers, etc. Tout cela n’a ici strictement rien à voir avec la non mixité. Ce que l’on observe de façon constante, ce sont des tentatives plus ou moins abouties de criminalisation du mouvement antiraciste autonome, et ce, quelque soit le courant, dès lors qu’il y a rupture avec les institutions et/ou rupture avec l’idéologie assimilationniste, ou encore prise de position claire contre la suprématie blanche, identification de l’Etat comme faisant partie du problème et pas juste Mr et Mme Dupont qui votent Le Pen, etc.

Mon hypothèse est que la non mixité était ici une opportunité politique pour attaquer des mouvements féministes non blancs qui ne rentrent pas dans l’agenda « Ni Pute Ni Soumise », dans un contexte où la posture étatique « pro femmes » (mais en réalité fémonationaliste, donc raciste), ne permet pas de s’y attaquer directement car ce serait contredire de façon trop flagrante les principes affichés de se tenir du côté des femmes, surtout celles qu’on construit comme « à sauver » : les arabes, les musulmanes, les noires, les migrantes…Autrement dit, là où il est possible pour des politiciens et officines de « l’antiracisme d’Etat » de s’en prendre directement au contenu, ou de diaboliser les acteurs de la lutte – notamment musulmans, vu comment le matraquage islamophobe a très largement préparé le terrain d’une diabolisation avant même qu’ils n’ouvrent la bouche – ils ont peut-être, selon mon hypothèse, besoin d’attaquer la forme quand il s’agit des féminismes non blancs dont ils veulent combattre la ligne. Et c’est en cela que la non mixité ouvre une fenêtre politique permettant de pouvoir faire tenir l’équilibre suivant : maintenir la posture supposément pro femmes, en particulier pro femmes non blanches à soit disant sauver de leurs hommes/cultures/quartiers, mais attaquer ces femmes-là, parce que celles là s’y prennent de la mauvaise façon, d’une façon dangereuse pour la République etc. Le contexte fémonationaliste explique l’intérêt pour le pouvoir envers des féminismes non blancs reconduisant les logiques racistes et donc, à l’inverse, explique la hargne du pouvoir, lorsque ce n’est pas le cas. C’est d’ailleurs ce contexte fémonationaliste qui explique aussi pourquoi c’est du côté du féminisme que le besoin est ressenti de trouver des appellations qui se démarquent du féminisme complice de l’Etat. Parce que c’est dans le champ du féminisme qu’une frontière doit être tracé, pour se distinguer du féminisme bourgeois et raciste, c’est aussi simple que ça.

Le mouvement social dans son ensemble est pluriel, et l’antiracisme autonome aussi. Les causes sont nombreuses, les façons de s’y attaquer aussi, et forcément, la façon dont l’Etat va réprimer sera à l’image de la diversité politique du mouvement. Ce n’est pas le même répertoire qui est mobilisé pour attaquer tous les courants de l’antiracisme. Pour illustrer ce fait, on peut mentionner que lorsqu’il s’agit de s’en prendre au mouvement pour la Palestine, on ne parle quasiment pas de « racialisme » et de « racisme anti blancs ». Pourtant, ce sont les arguments préférés lorsqu’il était question de Mwasi, mais également avant du Camp d’été décolonial, de Parole non blanches, etc. Contre les pro palestiniens, en revanche on puise dans les très puissants répétoires du racisme anti arabe et de l’islamophobie qui construisent les maghrébins impliqués dans cette lutte comme fondamentalement antisémites et dangereux. Le stigmate de « terroriste » qui voyage du Nord au Sud et est appliqué aussi bien au résistant palestinien qu’au militant maghrébin pro palestinien en France contribue aussi largement à créer le consensus pour qu’il semble acceptable de réprimer le soutien à la Palestine. C’est un répertoire bien spécifique qui ne fonctionnerait pas dans d’autres contextes, notamment s’il s’agit d’attaquer le mouvement noir. C’est un exemple pour montrer que selon les formes de la lutte, ou les acteurs impliqués, le pouvoir y répond différemment. Que les argumentaires invoqués et les stigmates mobilisés ne seront pas les mêmes. C’est la raison pour laquelle une concurrence entre différents courants de l’antiracisme autonome, se fondant sur la comparaison entre les différentes façons dont le pouvoir s’attaque aux uns et aux autres n’est pas toujours pertinent.

Ce qui s’est passé ces derniers jours avec Mwasi est un rappel que c’est bien l’ensemble de nos auto-organisations qui sont visées et que les élites ont plus d’un tour dans leur sac pour cela. A nous d’en tirer des conclusions. Pas besoin par exemple de souscrire soi-même à la non mixité, ni de se reconnaître de A à Z dans les militantes qui étaient visées cette fois, mais c’est aussi valable dans d’autres contextes : je n’ai pas besoin en tant que noir étant plus porté sur l’impérialisme en Caraïbes et en Afrique subsaharienne, de me reconnaître parfaitement dans un militant criminalisé pour des textes ou des tweets sur le Moyen-Orient pour savoir lire le racisme à l’œuvre et comprendre que la force qui le vise aujourd’hui me visera demain, même si, j’insiste, en plus de ne pas avoir les mêmes intérêts principaux que lui, je pourrai également avoir des divergences de fond sur la façon de penser le racisme, l’impérialisme etc. Il suffit juste de faire preuve de lucidité politique sur le fait que dans ces polémiques, celle contre Mwasi incluse, nous assistons à d’énième séquences d’affrontements explicites – car au fond c’est toujours là, mais de façon larvée – entre « l’antiracisme moral » et « l’antiracisme politique ». D’où l’intérêt de garder le racisme au cœur du débat, et d’empêcher que la discussion ne s’oriente sur une banale divergence stratégique résumable comme suit « pour ou contre la non mixité », alors qu’en réalité il s’agit plutôt d’un pouvoir blanc hystérique, mobilisant des acteurs de l’extrême droite à l’extrême gauche, s’acharnant tous à nous empêcher d’exister politiquement et de façon autonome.

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Festival Nyansapo : dépasser le débat sur la non mixité et rencentrer la discussion sur le racisme

Anarchie 13 · 21 Juin 2017

Ben pour moi il y a des arguments fondamentaux auxquels tu n'as pas répondu que j'ai essaye de synthétiser dans mon commentaire. Puisque quand un noir insultz un blanc de fromage par exemple ce n'est pas du racisme parce que le racisme est un système (définir "système" ce serait pas mal). On t'a donc rétorqué l'exemple des hutus qui ont massacre les tutsis toutes deux des populations noires de peau. Tu n'as pas répondu.
On peut parler de letat turc et des kurdes ou des armeniens, selon la définition donnée par Léa on ne peut pas parler de racisme parce quelle le définit comme un système qui placent les blancs au sommet. A moins que selon vous les turs ne soient blancs ou des occidentaux (mais a partir de quel taux de mélanine on est blanc). Je pense que ce sont des contre exemples.

ninaa · 21 Juin 2017

Anarchie 13 a dit: ↑

Puisque quand un noir insultz un blanc de fromage par exemple ce n'est pas du racisme parce que le racisme est un système (définir "système" ce serait pas mal). On t'a donc rétorqué l'exemple des hutus qui ont massacre les tutsis toutes deux des populations noires de peau.

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Si on était en Afrique et que la polémique concerne le cas des Hutus et les Tutsis et de ce contexte local ce serait pertinent, mais là il est question d'un festival en France que le pouvoir voulait interdire et qui suscite des réactions violentes et irrationnelles non chez des Hutus mais chez des Blancs.
D'ailleurs même dans ce cas le pouvoir blanc est loin d'être innocent:
Génocide rwandais : retour sur 22 ans de tensions entre Kigali et Paris
si on se place à l'échelle du monde et de l'Histoire que ça dérange ou non le fait est que ce ne sont pas les Noirs qui ont colonisé les Blancs, que les Blancs ne sont pas victimes de contrôle au faciès, de discriminations sociales de la part des Noir-e-s... que l'Afrique ne pille pas les richesses de l'Occident, que les pays africains ne se sont pas partagé l'Europe...

Les afroféministes du MWASI ne soutiennent pas le PIR, ni Dieudonné, ni ne veulent "dominer les Blancs", ni n'ont jamais approuvé le génocide des Tutsis, mais subissent bel et bien racisme et sexisme, donc cette volonté d'auto-organisation de leur autodéfense contre ce sexisme et ce racisme est tout à fait justifiée et ne saurait être assimilée à du "racisme", encore moins au fascisme, au nazisme...

Donc on dirait bien que c'est reparti pour tourner en rond...

ninaa a dit: ↑

Quant à moi je ne vois rien de provoquant dans ce titre, je pense que ça fait une différence que des propos soient tenus par des blanc-che-s ou par ceux qui subissent les discriminations sociales.
J'avais bien pensé à la différence entre esclavage et travail même pénible et mal payé mais pas dans une optique anti-colonialiste comme développé dans l'article.
Même si je suis solidaire de la lutte des racisés, en tant que blanche je n'ai pas réellement idée de ce qu'ils subissent, tout comme les hommes ne peuvent réellement appréhender ce que subissent les femmes, les hétéros ce que subissent les homos, les valides ce que subissent les handicapés, les classes aisées ce que subissent les ouvriers et précaires, etc.

Quelques extraits intéressants du texte de Joao:

Premièrement, les « on ne veut pas être esclaves » je trouve que cela sonne implicitement comme « on ne veut pas avoir un statut de nègres ». Qu’importe que vous vous en défendiez, la symbolique de l’esclavage est fortement imprégnée de l’image du « noir » pour des raisons historiques évidentes. Et on n’a pas besoin d’avoir l’intention de faire référence à cette histoire explicitement pour au fond y renvoyer. Pas la peine également de dire « il n’y a pas que les noirs qui furent esclaves », car cela ne change pas le fait que la traite occidentale s’est construite sur un imaginaire racialiste et négrophobe censée fonder sa légitimité, là où d’autres traites étaient purement opportunistes (on prenait des Africains, mais pas uniquement, le but étant de trouver de la main d’œuvre là où c’était possible. Dans le cas de la traite occidentale, il a été décidé pour des raisons raciales que c’était le destin des Africains et on a racialement figé leur être dans cette condition). Ce terme « d’esclave » n’est donc pas neutre.

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Impensé des rapports Nord/Sud
En lien direct avec ce qui vient d’être dit, l’usage du terme esclavage illustre le nombrilisme occidental, même des exploités, dans leur façon de penser les choses. Cela ça révèle l’incapacité à penser nos situations d’exploités ici, comme malgré tout bénéficières d’un système impérialiste et post esclavagiste qui a saccagé durant des siècles et continuent à saccager une vaste partie du monde. Dépossession en humains, en ressources, pillage, génocides, viols, esclavage, le tout pour asseoir la domination de quelques empires devenus nations. Domination dont nous profitons des fruits, maigres en comparaison aux classes dominantes, mais bien réels en comparaison avec la situation des travailleurs du Sud. Alors, il n’est pas possible – et beaucoup d’entre vous le savent – de détruire le capitalisme en pensant uniquement à nos nombrils d’exploités ici, mais de privilégiés à l’échelle internationale. Bien sûr, nos luttes ici sont légitimes, et ce n’est pas parce qu’il y a pire ailleurs qu’il ne faut pas lutter ici, mais elles ne peuvent pas dans leurs termes – et donc dans leur contenu, la forme entrainant le fond – faire l’impasse sur les points que j’ai développés, me semble-t-il.

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Et pour ceux qui prétendent que les luttes antiracistes s'opposent à la lutte des classes, extrait d'un autre article:

Il n’y a pas de solutions miracles sur comment faire cohabiter différentes classes sociales dans la lutte antiraciste en général; lutte qui pour moi doit englober tous les segments des racisés, parce que le racisme est une question spécifique qui ne se fondra JAMAIS dans la seule lutte des classes. Il n’y a pas non plus d’idées magiques sur comment réagir en fonction des différents segments qu’on occupe dans un moment comme celui-là. Par contre, pour nous-mêmes racisés, avoir la pleine conscience de cette segmentation par la classe dans nos rangs, c’est important. Pas pour nous diviser, puisqu’on l’est déjà de fait. Mais justement pour espérer s’unir sur des bases réelles. Pour mobiliser plus et en dehors des milieux militants.

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Luttes des quartiers populaires, répression et division de classe parmi les racisés

Ah ouais mais c'était y a longtemps (comme quand Proudhon parlait des "nègres à face de gorille"...)?

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Les blanc-he-s qui emploient "esclavage".

Fanya · 21 Juin 2017

C'est bien que t'en parles de l'Histoire parce qu'elle n'est jamais aussi manichéenne. L'Histoire globale tu connais ?
Par ailleurs qui décide à partir de quel moment on en discute ? Quelle "période" ? En fonction de quoi, de quelle autorité ? Faut-il penser par "épisode", "étape" ? Faire dans le réductionisme historique ?
A lire des "postcoloniaux" on croirait presque que l'Histoire, les rapports de domination ont commencé à la colonisation, ou qu'avant celle-ci bah c'est moins important ou atroce, qu'il ya pas de continuité, que c'est remonter trop loin dans le temps blablabla. On voit bien quel genres d'intérêts cela sert ce genre de discours.

Les Arabes n'ont pas été eslcavagistes pendant plus de dix siècles ? Ca fait trop tâche dans le discours anticolonial ?
Les Empires/royuames pré- et post-coloniaux n'ont pas existé ?
Fi des dictatures "post-coloniales" ?
La "faute au "pouvoir blanc" (sic) ?
Sérieux ?

Le génocide voilé - enquête historique - Herodote.net

Fanya · 21 Juin 2017

Racisme ou pas ?
Réfugiés subsahariens: appels à la haine sur les réseaux sociaux algériens - Algérie360
Sérieusement...

ninaa · 21 Juin 2017

Fanya a dit: ↑

Les Arabes n'ont pas été eslcavagistes pendant plus de dix siècles ? Ca fait trop tâche dans le discours anticolonial ?

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Et ça continue, Si c'est pas un prétexte c'est l'autre, et si le nouveau ne marche pas on revient au premier comme si on n'y avait jamais répondu...
c'est vrai que les Arabes sont dominants dans cette société, faudrait surtout pas oublier de les enfoncer, on en dit pas assez de mal, y en a marre.

Après les Hutus qu'est-ce que les Arabes viennent foutre dans la problématique des femmes noires du MWASI? Personne n'a jamais dit que les Non Blancs étaient des bisounours, mais que la plaie essentielle, la domination, le pouvoir, les privilèges, l'impérialisme, hier et aujourd'hui ce sont bel et bien les Blancs.
Ce ne sont pas des Arabes qui pratiquent des discriminations au logement, à l'emploi, des contrôles au faciès, qui pratiquent des violences policières (ils et elles en sont également victimes).
Quant au passé on peut toujours essayer de noyer le poisson mais la problématique essentielle s'est bien déroulée entre Noirs et Blancs, et ce ne sont pas les Noirs qui ont réduit les Blancs en esclavage, les Africains qui pillent l'occident, les Noirs qui ont fait des appartheids en Afrique du Sud et aux Etats Unis contre les Blancs, la Réunion qui a colonisé la France, les Békés qui sont exploités...

Le partage de l'Afrique:

Ce qui me fait mal dans cette polémique ce ne sont pas les injures envers les militants antiracistes, mais de donner encore l'occasion à des injures envers des gens déjà suffisamment calomniées, méprisées et discriminées.

Barbe_Noire ou l'un de ses multi-comptes · 21 Juin 2017

ninaa a dit: ↑

... la plaie essentielle, la domination, le pouvoir, les privilèges, l'impérialisme, hier et aujourd'hui ce sont bel et bien les Blancs.

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Avec - beaucoup - de recul ça en serait presque intéressant tous ces a-prioris qui te servent d'étendards.

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