Chargement...
  1. Pour consulter le Webzine : https://www.libertaire.net/articles

Histoire Insurrection anarchiste anti-bolchévique à Samara en mai 1918

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 28 Juillet 2011.

  1. 1
    Texte en anglais trouvé sur le site anar britannique Libcom.org (http://libcom.org/ ), dans sa
    rubrique « History », sous le titre « The Anarchist and Maximalist uprising in Samara 1918».
    La traduction a été réalisée par le Collectif Anarchiste de Traduction et de Scannerisation (CATS)
    de Caen en avril 2011.
    Pour des raisons de facilité, la plupart des noms de lieux et de personnes ont été laissés tels
    qu’ils étaient dans la version anglaise du texte.
    D’autres traductions sont en téléchargement libre sur notre site : http://ablogm.com/cats/

    L’insurrection anarchiste et maximaliste
    à Samara en mai 1918
    Après Moscou, Samara, une ville sur la Volga, était l’un des bastions de l’anarchisme en Russie dans la
    période juste après la révolution de février. David Kogan éditait le journal anarchiste « Chernoe Znamia »
    (« Drapeau Noir ») à Samara en 1917-1918. Un autre anarchiste local important était Alexander
    Moiseevich Karasik (né en 1895 en Ukraine). Il eut l’insigne honneur d’être excommunié de la
    synagogue pour ses activités anarchistes et son nom fut rayé de la liste de la communauté juive locale.
    En juin 1917, le commissaire provincial fut forcé d’enregistrer un groupe anarchiste-communiste à
    Samara. Aux côtés d’autres groupes politiques, les anarchistes se rencontraient dans une des salles du
    restaurant Aquarium où ils établirent leur Quartier Général. Ils prirent une part active aux côtés des
    bolcheviques dans les évènements d’octobre. À la fin de 1917, la Fédération des Anarchistes de Samara
    (FSA) fut créée incluant des anarcho-communistes et des anarcho-syndicalistes. La Fédération était
    soutenue par les débardeurs et les dockers organisés dans un grand syndicat et aussi par le syndicat des
    cochers ainsi que par de nombreux marins de la flottille de la Volga. La Fédération organisa la formation
    de détachements de combat et de nombreux anarchistes étaient dans des brigades mixtes de Gardes
    Rouges organisés par le Comité Révolutionnaire Local. Ayant saisi plusieurs bâtiments, dont des
    bâtiments municipaux et des maisons de riches, la Fédération avait son bureau principal dans l’Hôtel
    Filimonava, près du nouvellement nommé Parc de la Révolution. Au début de 1918, la Fédération avait
    considérablement augmenté le nombre de ses membres.
    De nombreux détachements anarchistes opérèrent sur le front contre les forces blanches. À l’hiver 1917-
    1918 plusieurs de ces détachements résidaient à Samara. Il y avait l’Escadron Mobile du Nord mené par
    Smorodinov, le détachement mené par Fedor Popov, le 3ème Escadron du Nord, le 1er détachement de
    marins anarchistes etc. À la mi-mars, l’anarchiste Kudinsky arriva de Moscou avec 300 combattants. Au
    printemps 1918, d’après certains rapports, le nombre total d’anarchistes en armes était d’un millier.
    Les bolcheviques du Comité Exécutif du gouvernorat voulait envoyer ces détachements au front à
    Orenburg aussi vite que possible. Enflammés par l’enthousiasme révolutionnaire, ces détachements
    venaient là volontairement. Le détachement mené par Karasik combattit bravement contre les forces de
    Dutov. Là, sur le front, dans les comtés de Buguruslan et Buzuluk, les détachements anarchistes
    refusèrent l’autorité des « experts militaires » et des commissaires désignés par les autorités militaires
    bolcheviques. Après plusieurs engagements avec les détachements cosaques d’Orenburg Popov et
    Smorodinov battirent en retraite et s’emparèrent d’une grande zone dans le comté de Buguruslan. Là,
    durant 3 mois, ils organisèrent une zone autonome avec des tas de villages paysans et une population de
    plusieurs milliers de personnes vinrent passer les lignes anarchistes.


    2
    Pendant ce temps, au printemps 1918, en ville, une nouvelle force politique était en train d’émerger, celle
    des maximalistes, l’extrème-gauche des Socialistes Révolutionnaires qui avaient maintenant
    complètement rompu avec le Parti Socialiste Révolutionnaire. Leurs idées étaient proches de celles des
    anarchistes dans bien des cas et ces 2 courants commencèrent à grossir en nombre. Une relation proche de
    travail en commun s’établit avec les anarchistes. Ils soutinrent avec succès un débat politique avec les
    bolcheviques et un de leurs leaders, Alexander Yakovlevich Dorogoychenko (éditeur du journal
    Maximaliste « République Ouvrière »), devint le commissaire provincial à l’agriculture, et son camarade
    Kuzmin le commissaire aux finances et un membre du Comité Militaire. Les maximalistes organisèrent
    aussi leurs propres détachements militaires à Samara.
    Les bolcheviques étaient déjà en train de planifier l’écrasement de leurs opposants de gauche. Le 6 avril
    1918, le leader bolchevique Ordzhonikidze et la Tchéka avaient attaqué la Fédération Anarchiste de
    Rostov dans le Don et l’avaient écrasé. De la mi-avril à début mai, de nombreux groupes et fédérations
    anarchistes dans beaucoup d’endroits, dont Saratov, furent attaqués par les bolcheviques. Il y eut un
    assaut majeur le 12 avril contre les anarchistes de Moscou et contre le détachement de Petrenko au sud de
    Tsaritsyne. À ce moment, l’assaut contre les anarchistes et les maximalistes de Samara était sur le point
    de se produire.
    Le 1er mai, les anarchistes et les dockers tinrent un rassemblement avec le slogan « À bas la
    commisairocratie !». Le 6 mai le détachement de Smorodinov fut désarmé par les bolcheviques. Le 8 mai
    le conseil municipal de Samara, contrôlé par les bolcheviques, commença à dénoncer « les bandes
    anarchistes et maximalistes » et les déclara illégales. Popov fut arrêté cette nuit là et son détachement
    désarmé. Le 3ème Congrès Russe des maximalistes se tint du 10 au 15 mai et exprima sa préoccupation à
    propos de l’agression bolchevique contre leurs groupes à Izhevsk, Samara et Votkinsk.
    Le 6ème Congrès Provincial des Soviets se tint à Samara à ce moment là. Les bolcheviques, menés par
    Galaktionov, demandèrent une hausse de la taxe en nature (c’est à dire des réquisitions alimentaires). Le
    maximaliste Dorogoychenko, d’un autre côté, proposa la fin de l’influence des partis politiques et la
    création d’un Comité Exécutif Provincial. Les bolcheviques objectèrent mais le Congrès avait cessé de
    leur faire confiance. Soudain Fyodor Popov apparut. Il appela à en finir avec la confiscation de toute la
    nourriture et autres produits, avec les lourdes réquisitions alimentaires visant les paysanNEs des
    campagnes environnantes. Le congrès adopta cette position à la majorité. Dorogoychenko prit la tête du
    Comité Exécutif Provincial et Kuzmin celle du Comité Militaire. Le conseil municipal était encore
    contrôlé par les bolcheviques. Le Comité Exécutif Provincial insista pour que le conseil municipal
    contrôlé par les bolcheviques relâche toutes les personnes arrêtées auparavant, réarme les milices pour le
    combat contre les blancs et lève l’interdiction concernant la presse révolutionnaire locale. Samara opérait
    maintenant indépendamment des autorités bolcheviques et soutenait sa propre guerre contre l’armée
    blanche de Dutov.
    Pendant ce temps là, les forces de Dutov commençaient à avancer sur Samara. Les bolcheviques
    commencèrent à paniquer et le 16 mai, ils publièrent un appel à la réquisition de tous les chevaux de
    Samara. Ce fut trop pour les citoyenNEs de Samara. La direction bolchevique ne prenait pas en compte le
    fait que cela avait de terribles conséquences pour la population de Samara dont beaucoup de membres
    dépendaient de leurs chevaux pour survivre. Le soir du 16 mai un détachement bolchevique armé essaya
    de réquisitionner les chevaux des cochers. Le matin suivant une foule de plusieurs centaines de personnes
    se rassembla devant le conseil municipal pour protester contre cela, grossissant graduellement en nombre
    et en colère. À midi le conseil municipal fit machine arrière et annula la réquisition.


    3
    Il y eut un affrontement entre les cochers et des troupes de l’Armée Rouge menées par les bolcheviques
    Augenfish et Kotylov. Une fusillade éclata et la foule attaqua les troupes. Augenfish fut tué et les troupes
    fuirent.
    De plus en plus de gens, dont beaucoup étaient armés, commencèrent à s’assembler dans le parc et
    marchèrent ensuite dans Samara en lançant des slogans anti-bolcheviques. Le bâtiment du conseil
    municipal fut capturé par les insurgéEs une heure plus tard. Des officiers de l’Armée Rouge passèrent du
    côté des insurgéEs et ils furent désignés pour commander certains détachements. Le combat dans la ville
    dura toute la soirée et la nuit. Le matin du 18 mai les insurgéEs s’étaient emparéEs de la poste principale,
    du télégraphe, du bâtiment de la police criminelle et autres commissariats ainsi que de la prison où tous
    les détenus, environ 2 douzaines, furent libérés.
    Tôt le 19 mai, des troupes bolcheviques attaquèrent les centres anarchistes – l’Hôtel Filimonova près du
    Parc de la Révolution où le 1er détachement de marins anarchiste était basé, l’Hôtel Telegin sur la Rue de
    la Cathédrale où Kudinsky et Smorodinov étaient barricadés et le bâtiment du conseil municipal,
    désormais le Quartier Général insurgé. Le jour suivant, ils écrasèrent finalement l’insurrection. Le Comité
    Exécutif Provincial fut officiellement dissout par les bolcheviques et le pouvoir passa dans les mains du
    Comité révolutionnaire dirigé par le bolchevique Kuibyshev (Samara fut appelée Kuibyshev entre1935 et
    1990). D’après des sources incomplètes, plusieurs centaines de participantEs actifs/ves à l’insurrection
    furent fusilléEs, mais les archives ne sont encore devenues publiques.
    Le 5 juin, 150 combattants de l’Escadron Mobile Anarchiste attaquèrent la prison de Samara et y
    libérèrent 470 détenuEs à la veille de la capture de Samara par les troupes tchécoslovaques (1). Au cours
    de la fusillade avec les gardes de la prison, un des principaux militants de la Fédération Anarchiste de
    Samara, Alekseev, emprisonné après les évènements, fut tué.
    Après les évènements, Dorogoychenko alla à Moscou et continua son activité maximaliste là bas. Il
    devint plus tard anarchiste et, d’après des sources sécuritaires, il retourna ensuite à Samara où en 1923 il
    constitua une branche locale de la Croix Noire Anarchiste. Son destin ultérieur est inconnu. Karasik fut
    arrêté en 1919 et mis dans un camp de concentration jusqu’à la fin de la guerre civile. Il semble qu’il soit
    ensuite allé à Moscou où il fut de nouveau arrêté en 1921 et condamné l’année suivante à une peine de 3
    ans de prison pour appartenance à une organisation anarchiste clandestine. Son destin ultérieur est
    inconnu. Il fut réhabilité par le bureau du procureur de Moscou en 1997.
    NICK HEATH
    Sources:
    www.matveev.samara.ru/index.php/statji/352-stat
    L’insurrection Antibolchevique à Samara :
    samgd.ru/files/cc/8f/6680e754e6b1d0605df2454e9225.doc
    news.samaratoday.ru/wheel_d_m.php?m=5&d=17&r=21
    webground.su/rubric/2010/05/17/nauka_istorija/
    dlib.eastview.com/browse/doc/7624498
    NOTES DU TRADUCTEUR :
    1) La légion tchécoslovaque : Il s’agit d’une légion de volontaires qui combattit aux côtés de l’armée
    impériale russe avec l’espoir que la victoire des alliés amènerait la création d’une Tchécoslovaquie
    indépendante. Elle regroupait au moins 40 000 hommes en septembre 1917. Une fois signée la paix
    entre l’Allemagne et le régime bolchevique, il fut convenu que ce corps d’armée serait évacué vers
    la France pour y continuer le combat. L’évacuation devait se faire par le port de Vladivostok. Au
    cours de leur transfert via les chemins de fer, la légion tchécoslovaque se mutina contre les
    bolcheviques suite à un incident à Tcheliabinsk en mai 1918. Trotski voulut les désarmer, ce qu’ils
    refusèrent. Ils s’emparèrent de nombreux territoires et de grandes richesses dans l’Oural et en
    Sibérie. Les bolcheviques finirent par contre-attaquer et la légion s’allia à l’amiral blanc Koltchak,
    avec qui ils finirent par se replier. Acculés par les bolcheviques, la légion négocia avec eux et elle
    leur livra finalement Koltchak en janvier 1920 en échange de la possibilité de fuir jusqu’à
    Vladivostok où elle put finalement s’embarquer croulant sous le butin.
     
  2. jeunevoleur
    Offline

    jeunevoleur Membre du forum Membre actif

    2 445
    3
    108
    Mar 2008
    site intéressant, merci pour la trouvaille.

    Par contre
    ton copié collé est
    illisible....
     
  3. MisterRed
    Offline

    MisterRed PRAVDA PUNK TERROR Comité auto-gestion Membre actif

    1 191
    7
    15
    Juil 2011
    France
    Merci! je cherche des articles ou des livres sur cette légion tchécoslovaque, d'après sur ce que j'ai lu auparavant ils ont étaient complètement exploité par les bolchéviques ils se sont peut etre allié avec des enfoirés mais ils voulaient seulement rentré chez eux, ils étaient dans un train blindé et tout, j'aimerais si quelqu'un a , avoir plus d'info sur eux.
     
Chargement...
Discussions similaires
  1. Réponses:
    41
  2. Réponses:
    1
  3. Réponses:
    0
  4. Réponses:
    0
  5. Réponses:
    1
  6. Réponses:
    39
  7. Réponses:
    0
  8. Réponses:
    10