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Hooligan

Discussion dans 'Archive' créé par Ungovernable, 8 Mai 2007.

  1. Dans tous les pubs de l'East London, on parle encore de Black John. Il est pas dans les livres d'histoire, c'est juste un gars d'une autre histoire. On en a causé à la télé comme la lie de la société, mais demandez à Roy, à Snooper, à Eddy, ils étaient là-bas lors de cette nuit.

    Dans les années 60 sa famille a quitté le soleil des Antilles pour goûter la pluie du Royaume-Uni, goûter à la misère dans un autre pays. C'est entre les murs d'un deux-pièces gris que Johnny a vu le jour et a grandi, aux rythmes des vinyls de la Motown de son grand-frère qui tombera à Brixton.

    D'années de galère en jobs de misère, Black John était bien de la classe ouvrière : En supporter bien trop et subir sans rien dire quand on a une femme et deux gosses à nourrir. La semaine à charger des cartons entiers de Daily Mirror et de presse bon marché, ne penser qu'au ballon, la tête déjà ailleurs : Samedi dans les tribunes aux couleurs des Hammers.

    Un soir au sortir de Anfield une lame a frappé sa poitrine. Les deux marteaux tatoués sur son cœur se vidèrent enfin de ses douleurs.

    Le football était sa raison de vivre, la violence était sa façon de tenir, jusqu'à la dernière embuscade, dernier tango à Merseyside. Une vie passée chez les oubliés, Black John n'existait que pour avoir crevé. Une mort à faire vendre des cartons entiers de Daily Mirror et de presse bon marché.

    False truth or real lies, Could da crowd realize ? Swallowin' fuss and stealing lives, they've had their money's worth.