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Harper expulse des étudiants de ses rassemblements à cause de photos Facebook, des idées politiques

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 8 Avril 2011.

  1. (Québec) Les libéraux ont fait leurs choux gras, mardi, de la maladresse de l'équipe de Stephen Harper qui a expulsé deux jeunes femmes d'un rassemblement partisan après avoir scruté leurs profils Facebook et découvert qu'une des étudiantes y avait publié une photo d'elle accompagnée de Michael Ignatieff.

    L'incident s'est produit dimanche, pendant un rassemblement partisan du Parti conservateur à London, en Ontario. Quelques minutes après que les deux jeunes femmes se furent enregistrées, un organisateur du parti leur a fait signe de le suivre et les a amenées à l'écart, raconte le journaliste national de Sun Media David Akin, sur son blogue.

    «On était confuses», admet une des étudiantes âgée de 19 ans, qui votera pour la première fois aux élections fédérales et qui voulait simplement écouter ce que M. Harper avait à dire. «Il a dit : "On sait par Facebook que vous avez des liens avec le Parti libéral". Il a dit : "Vous n'êtes plus les bienvenues"». Un autre participant aurait subi le même sort parce qu'il avait un autocollant du Nouveau Parti démocratique (NPD) sur sa voiture, rapporte le blogueur.

    Les candidats libéraux n'ont pas tardé à réagir et à dénoncer l'incident. «Arrêté chez Tim [...]. De vraies conversations avec du vrai monde. Nous n'avons pas vérifié leurs listes d'amis sur Facebook», s'est moqué le chef libéral sur Twitter, mardi matin, depuis Terre-Neuve, avant de prendre la route pour Québec.

    «Je pense que quand on arrive dans une situation où les gens ne peuvent assister à une rencontre publique, au Canada, et se font jeter à la porte par deux costauds parce qu'ils ont un ami Facebook d'un autre parti, c'est un endroit mauvais. Un endroit très anticanadien [uncanadian]», a expliqué Michael Ignatieff.

    Et il en a rajouté en faisant allusion au passé criminel de l'ex-conseiller du premier ministre. «Je pense qu'on est dans de beaux draps quand on a un premier ministre qui scrute les antécédents de ses participants dans une foule démocratique, mais qui ne semble pas vérifier les antécédents des gens qu'il engage au bureau du premier ministre, comme M. Carson.»

    Excuses à venir

    Le porte-parole de Stephen Harper, Dimitri Soudas, a assuré qu'il présenterait lui-même ses excuses aux deux jeunes femmes. Il ajoute qu'«on devrait encourager les jeunes gens à s'impliquer en politique». Interrogé sur cette pratique par un journaliste à Québec, M. Harper a répondu mardi qu'il était difficile pour lui de commenter ce cas en particulier, puisque ce sont surtout les membres de son personnel qui orchestrent la campagne.

    Un incident similaire s'est produit le lendemain (lundi) à Guelph. Quelques centaines d'universitaires avaient préparé un comité d'accueil à l'équipe conservatrice, rapporte le Guelph Mercury. Une mobilisation plus qu'une manifestation, insistaient les étudiants. Dans le groupe, quelques individus étaient dûment enregistrés pour participer au rassemblement avec M. Harper, mais la GRC les en a empêchés parce qu'ils venaient de participer à ce que les membres du parti percevaient comme une manifestation contre eux.

    Les journalistes qui suivent la tournée électorale du premier ministre sortant ont souvent rapporté que les partisans qui assistent à ses sorties publiques sont triés sur le volet et que le public n'est pas admis. Sur Twitter, ils sont de plus en plus nombreux à dire que les conservateurs mènent une «campagne bulle». À Québec, mardi matin, un journaliste du Devoir qui voulait se mêler aux partisans et aux pompiers qui assistaient à l'annonce a dû rebrousser chemin et regagner la petite pièce à part où les journalistes devaient se tenir.









    De plus en plus d'exclus des rassemblements conservateurs

    (Saint-Agapit) Joanna McDonald, étudiante en sciences environnementales à l'Université de Guelph, se dit dégoûtée et demande au premier ministre Stephen Harper de lui expliquer pourquoi elle s'est fait refuser l'entrée à un discours qu'il a prononcé à Guelph lundi alors qu'elle était pourtant inscrite.

    La jeune femme de 21 ans, qui se décrit elle-même comme une activiste contre les changements climatiques, mais qui affirme être non partisane et n'avoir aucun antécédent judiciaire, s'ajoute à une liste grandissante de personnes qui ont été écartées des rassemblements publics du chef conservateur au cours des derniers jours.

    L'entourage de M. Harper a dû présenter ses excuses hier auprès de deux jeunes étudiantes expulsées d'un rassemblement de London, en Ontario. Awish Aslam, étudiante de deuxième année à l'Université de Western en Ontario, se serait fait dire par des employés du parti dimanche qu'ils avaient repéré une photo d'elle et de Michael Ignatieff sur sa page web. Ils lui ont demandé de quitter les lieux avec son amie.

    Mais tant Stephen Harper que son directeur des communications, Dimitri Soudas, ont refusé de dire jusqu'où ils allaient fouiller dans la vie privée des Canadiens au moment de faire des vérifications sur les personnes inscrites pour participer à leurs événements de campagne.

    Joanna MacDonald aimerait bien le savoir.

    Club environnemental sur la liste noire

    Au cours d'un entretien avec La Presse, elle a expliqué qu'elle s'était présentée avec une amie lundi à l'hôtel Delta de Guelph pour participer au rassemblement. Toutes deux étaient préalablement enregistrées, mais, à la porte, elle a appris que le nom de son amie était sur la liste, pas le sien. Devant son insistance pour obtenir des explications, un employé du parti lui aurait demandé si elle était membre d'un club à l'université. Elle a répondu par l'affirmative: «Je suis membre du club environnemental du campus.»

    Mme MacDonald était aussi membre de la Délégation canadienne de la jeunesse à Cancún et à Copenhague, lors des deux derniers sommets sur les changements climatiques.

    «Ça doit être pour cela, lui aurait répondu l'employé du parti. La GRC a dû le voir en faisant ses vérifications.»

    Lorsque nous l'avons jointe, deux jours après l'incident, l'étudiante était toujours furieuse. «Ce en quoi vous croyez n'est pas une raison valable pour vous empêcher d'entrer quelque part», a-t-elle dénoncé.

    «J'étais simplement une étudiante intéressée à écouter ce que M. Harper avait à dire», a précisé la jeune femme.

    Pressé de questions à ce sujet, hier matin, le premier ministre a refusé d'expliquer les méthodes de son entourage et a renvoyé la question à ses employés.

    Outre Joanna Macdonald et Awish Aslam, d'autres étudiants de Guelph ont eux aussi affirmé avoir été ainsi évincés du rassemblement partisan de lundi. Ils avaient auparavant participé à une manifestation non partisane pour rappeler aux politiciens de tenir compte du vote des jeunes électeurs dans ces élections.

    Le NPD, le Bloc québécois et le Parti libéral ont tous trois dénoncé les agissements des conservateurs. «Nous faisons fausse route quand nous avons un premier ministre qui fait des vérifications d'antécédents sur son audience, mais pas sur les personnes qu'il engage», a lancé le chef libéral, Michael Ignatieff, faisant allusion à un ancien proche collaborateur de M. Harper, Bruce Carson, au sujet de qui le premier ministre a avoué récemment qu'il n'était pas au courant de bon nombre de ses condamnations pour fraude.

    Pied de nez aux conservateurs: le NPD a pour sa part accueilli Awish Aslam à son propre rassemblement, à London lundi soir.
     
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