Actualité militante Grève générale en Espagne : 10 millions de travailleurs en grève (70%) selon les syndicats

Ungovernable · 2 Octobre 2010

Les Espagnols reprochent au gouvernement de Zapatero d'avoir tardé à réagir face à l'explosion du chômage.

La grève générale a bousculé l'Espagne sans parvenir à la paralyser. Le service minimum et le manque de popularité des syndicats ont limité le «succès» de la mobilisation, revendiqué par les organisateurs. La bataille des chiffres a frisé l'absurde, une habitude en Espagne. D'un côté, les deux principales centrales, Union General de Trabajadores (UGT) et Comisiones Obreras (CCOO), annonçaient une participation globale de 70%. De l'autre, le gouvernement rétorquait que la mobilisation se limitait à 7,5% pour les fonctionnaires et à 23,28% pour les employés des entreprises publiques.

En fait, la réussite de la grève a varié considérablement selon la géographie et les secteurs concernés. Le BTP et la métallurgie ont ainsi suivi massivement l'appel des syndicats. Et dans le centre de Madrid, la plupart des commerçants, parfois intimidés par les piquets de grève, ont baissé le rideau.

Même ouvertes, toutes les boutiques arboraient dès les premières heures du jour des autocollants portant la mention «fermé pour cause de grève»… posés la nuit précédente par les syndicalistes. Autour de la très touristique Puerta del Sol, un dispositif policier musclé a dû être déployé pour garantir l'entrée dans les grands magasins. À Barcelone, manifestants et forces se sont affrontés lors d'une bataille rangée. Au contraire, la grève était à peine visible dans le secteur des services, dans les villes moyennes et les quartiers périphériques.

Plusieurs semaines avant la mobilisation, les centrales avaient fait des transports leur priorité, dans l'espoir de bloquer l'ensemble de l'économie. Selon le gouvernement, le service minimum -de 20 à 50% pour les trains et les avions- a été respecté «à 98%». À Barajas, l'aéroport de la capitale, peu de vols ont dû être annulés. Une majorité d'Espagnols se montre critique à l'égard du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, que tous les sondages placent derrière la droite. Mais les syndicats manquent tout autant de soutien populaire. Les citoyens leur reprochent d'avoir tardé à réagir face à l'explosion du chômage et aux mesures d'austérité: gel des pensions, augmentation de l'âge d'accès à la retraite, diminution des salaires dans la fonction publique… La réforme du marché du travail, qui réduit les coûts des licenciements et en flexibilise les conditions, n'est que la dernière d'une longue liste de mesures impopulaires.

FMI et agences de notation

Le président espagnol, qui affronte sa première grève générale, tente de concilier fermeté et dialogue. Les membres du gouvernement ont répété un à un leur «respect du droit de grève». Pour sa part, le chef de l'exécutif a proposé aux syndicats de les impliquer dans la rédaction des décrets d'application de la réforme du marché du travail… sans revenir sur le fond. Zapatero n'a aucune envie de céder sur une mesure exigée par ses partenaires européens et le Fonds monétaire international (FMI). En gardant le cap, il envoie également un signal aux agences de notations, alors que Moody's menace de baisser sa note de la dette espagnole.

L'Espagne en chiffres selon la commission européenne (2010)

• - 0,4 % : Croissance du PIB

• 19,7 % : Taux de chômage

• 11,2% : Déficits publics en pourcentage du PIB

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Grève générale en Espagne contre les mesures d'austérité
Les syndicats espagnols ont appelé à une grève générale mercredi dans tout le pays, afin de protester contre la forte baisse des dépenses publiques que le gouvernement a décidé pour réduire le déficit budgétaire.

Cette grève générale, la première en huit ans en Espagne, aura valeur de test pour le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, qui ne devrait toutefois pas revenir sur ses mesures d'austérité.
Le président du gouvernement a dû les mettre en place pour répondre à la dégradation de la note souveraine espagnole, qui a accru le coût du service de sa dette. Les agences de notation craignaient notamment une crise similaire à celle vécue par la Grèce.
Des perturbations sont à prévoir dans les transports. La direction du métro de Madrid a indiqué que le service serait assuré à 50% durant les heures de pointe, et les autorités du transport aérien prévoient que 20% à 40% des vols internationaux seront assurés.
Les journalistes et employés de la presse écrite se sont mis en grève mardi, un jour en avance afin de pouvoir couvrir les manifestations mercredi.
Les syndicats, qui représentent 16% des salariés espagnols, jugent que le gouvernement sera contraint de revenir sur certaines de ses mesures d'austérité, qui comprennent une baisse des salaires dans la fonction publique, un gel des retraites et une réforme du code du travail.
Les analystes estiment toutefois que le gouvernement, attaché à remplir les critères imposés par l'Union européenne en matière de dette, ne fera pas volte-face.
Nigel Davies. Gregory Schwartz pour le service français

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Tout le pays tourne au ralenti aujourd’hui, à l’appel de deux grands syndicats qui protestent contre la politique d’austérité. L’UGT assure que la grève est suivie à plus de 70%, le gouvernement n’a pas encore donné ses chiffres.

Le service minimum a beau avoir été respecté officiellement dans les transports en commun, les gares étaient bien vides ce matin à Madrid ; seuls les trains de banlieue et les métros circulent normalement.

Car c’est aujourd’hui grève générale dans tout le pays, à l’appel des syndicats qui protestent contre les mesures gouvernementales prises pour réduire le déficit budgétaire : baisse des salaires des fonctionnaires, gel des retraites, fin de certaines prestations...

Cette grève, la première depuis huit ans - la première du gouvernement Zapatero - a valeur de test. Pas sûr qu’elle suffise à faire reculer le gouvernement, qui n’a pas vraiment eu le choix : en dégradant la note souveraine de l’Espagne, les agences de notation disaient publiquement qu’elles craignaient une crise similaire à celle vécue en Grèce.

Le syndicat UGT assure que la grève est suivie à plus de 70%, et par plus de 10 millions de salariés dans le pays - voire à 100% dans des secteurs comme la sidérurgie, l’énergie et les services de propreté.

Une centaine de manifestations sont prévues à travers le pays. Dans de nombreuses villes les défilés se dérouleront à la mi-journée, mais à Madrid et Barcelone, les manifestations sont prévues en fin de journée.

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des photos ici:
http://juralibertaire.over-blog.com/article-10-millions-de-travailleurs-en-greve-generale-en-espagne-57975662.html

et ici:
http://juralibertaire.over-blog.com/article-greve-generale-en-espagne-quelques-images-57937871.html

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