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Actualité militante Égypte : La Révolution arrive…

Discussion dans 'Webzine - actualité des luttes et partage d'articles de presse' créé par Ungovernable, 2 Novembre 2011.

  1. Alors que la colère des Égyptien-nes grandit face aux méthodes du régime militaire en place, et de la police, qui rappellent les pires moments du régime de Moubarak, une grosse manif sauvage a soudainement envahi les rues bondées du Caire hier soir.

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    Plusieurs milliers de personnes (difficile d’estimer le nombre exact, je dirais entre 5 et 10’000, en tout cas la plus grosse manif que j’aie vue depuis Maspero), comptant des familles de martyres (Mina Daniel et les morts de Maspero, Essam Atta…), des proches de détenu-es, la campagne de soutien à Alaa Abdelfattah, les socialistes révolutionnaires, très visibles, et des milliers de personnes vénères contre la contre-révolution en cours, ont pris la rue, depuis la place Talaat Harb, puis Tahrir, en direction de la Direction centrale de la sécurite du Caire, et de la prison où Alaa Abdelfattah est emprisonné.

    Une manif très dynamique et complètement spontanée. Les slogans incitent les Égyptien-nes à se revolter et à descendre dans la rue pour renverser le régime militaire (« cellui qui se tait, pourquoi ille se tait ? », « descendez, descendez », « dis, n’aies pas peur, les militaires doivent partir », « ils ont tué ton frère, ils ont tué ton père, et toi qu’est-ce que tu fais ? », plus les traditionnels « le peuple veut la chute du régime », « à bas, à bas, le gouvernement militaire » et « dégage »). La foule remonte les rues populaires du centre-ville, parfois bloquant la circulation qui arrive en contre-sens, hésitant parfois sur la route à prendre, des personnes s’organisent pour sécuriser le parcours, d’autres, parmi lesquel-les de nombreuses femmes, parfois voilées, maintiennent la pression en lançant de nouveaux slogans, d’autres encore s’emploient à taguer les murs de slogans anti-militaires… À un moment, des flics qui suivaient le cortège se retrouvent submergés alors que la manif fait demi-tour. Plusieurs personnes les encerclent, les montrent du doigt, en criant « policiers, voyous, policiers, voyous », et d’autres slogans anti-flics, jusqu’à les repousser en dehors de la manif. Un peu plus loin, on croise carrément des véhicules de la sécurité centrale, sur leur trajet de retour. Ceux-ci se font aussitôt recouvrir de tags et d’autocollants, une bouteille d’eau est lancée sur l’un d’entre eux, mais de nombreux gentils citoyens se mettent aussitôt à faire une chaîne pour protéger les fourgons et les faire passer.

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    Arrivée devant la Direction de la sécurite du Caire, les forces anti-émeutes sont déployées en force derrière les grilles du bâtiment, dont les murs se font là aussi aussitôt recouvrir. Ils font pas trop les fiers quand même, et l’on voit des flics en civil aux fenêtres, pendant que des gradés essayent de gérer la situation. De gentils citoyens les aideront d’ailleurs à canaliser la manifestation dans une autre direction, c’est-à-dire devant le lieu de rétention de Alaa Abdelfattah. La aussi, les forces anti-émeutes sont déployées, mais cette fois pas de grilles pour les protéger, mais une fois encore un cordon de gentils citoyens qui, tout en scandant des slogans contre la police et l’armée, s’évertuent à les protéger, alors que l’ambiance n’est même pas particulièrement hostile…

    Enfin, la foule reste un bon moment devant la prison, chantant des slogans, prenant en photo les flics, notamment ceux qui nous photographient sur les toits mais n’aiment pas être photographiés en retour, des personnes montent sur un des fourgons pour y déployer une banderole…

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    Sur le chemin du retour, les slogans deviennent de plus en plus radicaux « On veut pas seulement virer Tantatoui, mais tout le Conseil militaire », « Tantawi, fais gaffe, la révolution arrive, on est de retour sur Tahrir », un chant d’anniversaire est improvisé, souhaitant au Maréchal qui fêtait ce jour-là ses 76 ans, « une année noire »…

    De retour sur la place Tahrir, la foule est beaucoup moins nombreuse mais toujours aussi énervée, et continue à bloquer une partie de la circulation et à chanter des slogans. Tout le monde parle de réoccuper la place, mais après le 18 novembre…

    En attendant, d’autres manifestations de ce type devraient avoir lieu, sans compter les milliers d’employé-es encore en grève dans tout le pays…

    Comme un air de révolution dans l’air…

    Indymedia Paris, 1er novembre 2011.





    Égypte : manifestation de soutien pour un blogueur

    Plus de 3000 Égyptiens ont marché dans le centre-ville du Caire, lundi, pour dénoncer l’arrestation d’un militant et blogueur bien en vue, dernier signe de mécontentement face à la gestion des affaires du pays par les militaires au pouvoir.

    Le militant, Alaa Abdel-Fattah, a été arrêté dimanche pour être interrogé. Selon l’armée, il est soupçonné d’avoir incité des manifestants chrétiens à attaquer l’armée durant la manifestation du 9 octobre au Caire, qui a dégénéré en bain de sang. Il s’agit des pires violences en Égypte depuis la chute du président Hosni Moubarak, en février.

    Mais les partisans du militant réfutent cette allégation, estimant que l’armée tente de faire taire un important critique du régime et de détourner le blâme pour les violences qui ont fait 27 morts, en majorité des chrétiens coptes.

    Lors de la marche de lundi soir, la foule a scandé des slogans contre le régime militaire et a clamé son soutien à Alaa Abdel-Fattah. Les manifestants se sont dirigés vers la place Tahrir, puis vers le principal poste de police du Caire, où le blogueur est détenu.

    Quelque 200 policiers montaient la garde devant le poste, où des milliers de manifestants criaient des slogans contre l’armée et la police. Il n’y a pas eu d’affrontement.

    Alaa Abdel-Fattah, qui aura 30 ans en novembre, a été le premier blogueur-militant en Égypte. Il y a plusieurs années, il a lancé un blogue afin d’organiser l’opposition contre le régime Moubarak. Depuis le renversement du président après un soulèvement populaire de 18 jours, il critique ouvertement les autorités militaires qui l’ont remplacé.

    « Alaa leur pose un problème parce qu’il est militant depuis très longtemps. Il est entouré de nombreuses personnes qu’il peut influencer. Ils ne veulent pas entendre cette voix en ce moment », a expliqué un manifestant, Andy Ishaq, 24 ans, en référence aux militaires qui dirigent le pays. Comme d’autres participants à la marche, il portait un autocollant jaune proclamant : « Je suis contre les procès militaires pour les civils ».

    Les Égyptiens sont de plus en plus mécontents des militaires au pouvoir, qui ont été critiqués pour leur mauvaise gestion de l’économie et des préparatifs électoraux, et pour leur recours de plus en plus fréquent aux méthodes dures de l’ère Moubarak. Des milliers de civils ont été soumis à des procès militaires, notamment des manifestants et des militants.

    Le bain de sang du 9 octobre a durement affecté l’image des militaires au pouvoir. Dans des vidéos tournées par des témoins, on pouvait voir des soldats tirer sur les manifestants et foncer dans la foule avec des véhicules blindés.

    L’armée a tenté de se disculper en blâmant les chrétiens et des « mains cachées » pour les violences, même si des témoins ont affirmé que les soldats avaient été les premiers à attaquer.

    La femme d’Alaa Abdel-Fattah, qui est sur le point d’accoucher de leur premier enfant, faisait partie de la manifestation de lundi. Elle a expliqué que la marche n’était pas seulement pour son mari.

    « Nous tentons de maintenir l’attention sur les procès militaires pour les civils, pas seulement sur Alaa », a dit Manal Hassan. Elle a affirmé que son mari et elle prévoyaient appeler leur enfant Khaled, en mémoire de Khaled Saïd, ce jeune homme d’Alexandrie mort en détention et dont le cas a contribué à alimenter les manifestations contre le régime Moubarak.
     
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