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Egypte: Google et Twitter offrent une solution aux Egyptiens privés d'Internet

Discussion dans 'Luttes Internationales' créé par Ungovernable, 1 Février 2011.

  1. Google et Twitter ont annoncé lundi la mise sur pied d'un service permettant aux Égyptiens qui le désirent de microbloguer des messages vocaux sans utiliser le web, au moment où le dernier fournisseur Internet au pays est bloqué à son tour.

    « Comme plusieurs personnes, nous sommes restés rivés sur les nouvelles provenant d'Égypte et nous nous demandions ce que nous pourrions faire pour aider les gens sur place », peut-on lire sur le blogue officiel de Google.

    Les ingénieurs de Google, de Twitter et d'une entreprise récemment rachetée par Google, SayNow, ont donc travaillé au cours de la fin de semaine à mettre sur pied un système liant téléphonie et Internet pour permettre aux Égyptiens de s'exprimer.

    Le communiqué de Google donne trois numéros de téléphone internationaux que les Égyptiens peuvent composer pour laisser des messages vocaux. Ceux-ci sont alors reversés sur une page web dont l'adresse est divulguée sur le fil Twitter du compte @speak2tweet avec le mot-clé #egypt.

    Les Égyptiens peuvent écouter les messages en composant les mêmes numéros de téléphone.

    Cette annonce survient au moment où le dernier fournisseur d'accès Internet encore en fonctionnement en Égypte, le groupe Noor, a été bloqué lundi, coupant le pays du reste du monde, selon le site américain Renesys qui se spécialise dans la surveillance du web.

    « Nous espérons que cela contribuera à aider les gens en Égypte à rester connectés dans cette période très difficile. Nous pensons à tout le monde là-bas », concluent Ujjwal Singh, le co-fondateur de la société SayNow, et AbdelKarim Mardini, directeur produits pour le Moyen-Orient et l'Afrique.

    Depuis la mi-décembre, Facebook et Twitter, deux sites de réseautage social permettant l'échange rapide d'informations, ont permis des mobilisations rapides à la fois en Tunisie et en Égypte.

    Mais l'Internet et la téléphonie cellulaire ont été coupés en Égypte depuis quelques jours dans ce qui semble être une tentative des autorités pour endiguer les soulèvements populaires.



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    On pourrait appeler ça de la social-resistance. Moubarak peut débrancher l'Internet et le réseau téléphonique mobile, il ne peut pas complètement faire taire les Egyptiens. Après «un week-end de travail» en collaboration avec Twitter, Google, qui vient d'acheter la startup SayNow, a présenté, lundi, le service Speak2tweet.

    L'idée est simple: les Egyptiens peuvent laisser un message vocal, depuis une ligne fixe, vers trois numéros hébergés à l'étranger. Un lien vers l'enregistrement est ensuite automatiquement tweeté sur le compte speak2tweet avec le hashtag #egypt et #jan25.

    >>Les numéros de téléphone de speak2tweet: +16504194196 (Etats-Unis) ou +390662207294 (Italie) ou +97316199855 (Bahreïn)

    Initiative symbolique? Peut-être, mais également indispensable. Comme l'un des premiers messages, laissé en anglais par une jeune fille du Caire:

    «Bonjour, je voulais juste dire au monde entier qu'on a été déconnectés de notre dernier point d'accès à Internet (le fournisseur Noor, dernier encore en ligne, est tombé lundi, ndr), et le bruit court qu'on va encore être déconnectés du réseau téléphonique mobile […] Ne vous inquiétez pas pour nous. La première fois que c'est arrivé, j'ai totalement paniqué, j'ai cru qu'ils allaient nous tirer dessus sans que personne ne soit au courant à l'extérieur. Mais cette fois, je n'ai pas peur. Qu'ils viennent. On est excités, on est joyeux, et on sera sur la place Tahrir demain (mardi, ndr), on sera nombreux et on va manifester et Moubarak va s'en aller. Soyez avec nous. Bye bye».

    Même si la quasi totalité des Egyptiens n'a plus accès à Internet, le bouche à oreille fonctionne encore: en moins de deux heures, une centaine de messages a ainsi été partagée.
    D'autres initiatives

    Speak2tweet n'est pas la seule initiative pour contourner les restrictions imposées par les autorités égyptiennes. Radios-amateur, téléphones satellites ou encore «vieux» modems 56k... Tout y passe.

    Vendredi, le fournisseur d'accès à Internet associatif français FDN a été l'un des premiers à proposer un accès à distance via modem analogique (numéro d'accès: +33.1.72.89.01.50, login: toto mot de passe: toto). Telecomix fait pareil en Suède (+46.850.009.990, telecomix/telecomix).
     
  2. Bravo pour le coup d'éclat Google, maintenant faudrait peut-être penser à offrir le même genre de service aux chinois, par exemple un numéro de téléphone pour faire des recherches normale sur internet puisque Google est censuré en chine.

    Oups... mais c'est vrai, Google a décidé de collaboré avec le gouvernement chinois et a accepté de censuré son propre moteur de recherche comme l'exige le gouvernement.... Google ne pouvait pas résister à la chine, qui est le deuxième plus gros marché sur internet. Par contre il n'y a pas d'argent à perdre en tournant le dos au gouvernement Égyptien, surtout quand l'internet est désactivé dans ce pays....
     
  3. Comment Google a aidé la révolution égyptienne


    Dès les débuts de la contestation, Google a mis en place un système de contournement de la censure pour permettre aux Egyptiens d'accéder à Twitter, vecteur de mobilisation. Et c'est un cadre égyptien de Google, Wael Ghonim, qui est devenu l'un des symboles du mouvement.


    Au plus fort de la contestation, il a passé une douzaine de jours aux mains des très redoutés services de sécurité d'Etat égyptiens. Douze jours passés les yeux bandés. Mais il a fini par être libéré et son retour, en pleine occupation de la place Tahrir par les manifestants qui réclamaient alors le départ d'Hosni Moubarak, avait été salué par un accueil triomphal de la part de la foule. Désormais, Wael Ghonim est devenu l'un des symboles de la révolution égyptienne - une révolution qui a commencé à se faire sur internet avant de gagner dans la rue. Un rôle qui le rend modeste : "J'aime à appeler ça la révolution Facebook mais après avoir vu les gens ici, je dirais que c'est la révolution du peuple égyptien", avait lancé le jeune homme, entouré par des milliers de manifestants, lors de sa première réapparition publique après sa libération.

    Wael Ghonim a gagné son rang de symbole en tant qu'administrateur de la page Facebook "Nous sommes tous Khaled Saïd", du nom d'un jeune homme battu à mort par la police, un mouvement qui a joué un rôle-clé dans le lancement de la contestation. Mais c'est aussi et surtout un cadre de Google. Ce qui illustre le rôle particulier joué par le géant de l'internet dans la révolution égyptienne. Internet et les réseaux sociaux, comme Facebook et Twitter, ont eu leur importance en facilitant la communication et l'organisation des rassemblements. Ce qui a poussé le pouvoir à tout verrouiller. Mais afin de contourner la censure mise en place dès le début de la mobilisation, les ingénieurs de Google ont participé à la mise en place d'une plateforme permettant aux Egyptiens d'utiliser le site de micro-blogging Twitter en appelant un numéro de téléphone et en laissant un message vocal. Un rôle que le jeune cadre égyptien de Google assume : "J'ai toujours dit que si vous voulez libérer une société, il suffit simplement de leur donner l'accès à Internet", a-t-il réaffirmé vendredi sur CNN, après la chute de Moubarak.

    Les ambigüités de Google

    Google tente depuis plusieurs années de se débarrasser de son image de "diable" mais les progrès réalisés sont encore irréguliers. La société californienne a pris publiquement position contre la censure en Chine et fait depuis l'année dernière rediriger sa page chinoise vers sa page hongkongaise tout en poursuivant ses opérations commerciales dans le pays. Malgré son implication dans la révolution égyptienne par le biais de ses cadres locaux, la compagnie américaine n'a fait aucun commentaire sur la situation politique du pays, préférant se concentrer sur les valeurs de liberté de l'information et d'Internet. "Nous sommes incroyablement fiers de voir les Googlers (les employés de Google) prendre position sur ces questions", a néanmoins indiqué vendredi une porte-parole, Jill Hazlbaker, peu après l'annonce de la démission de Moubarak.

    Le rôle joué par Ghonim "va donner à Google une bonne publicité", souligne désormais Rosabeth Kanter, professeure à la Harvard Business School. "Ils doivent être prudents", a-t-elle néanmoins ajouté. Si les internautes et les entreprises apprécient les outils de communication proposés par Google, les gouvernements pourraient voir la compagnie comme une menace. "Google ne sera pas le moteur de recherche de leur choix", estime Rosabeth Kanter. "On y va pour vendre des produits et des services, pas pour renverser le régime."
     
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