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Créons un nouveau type de société humaine - Message 2 - Notre société moderne

Discussion dans 'Activisme, théories et révolution sociale' créé par Pilo, 10 Août 2017.

  1. Pilo
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    Pilo Membre du forum

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    Août 2017
    Homme
    France
    Bonjout à tous,

    J'ai expose dans un précédent post ma vision et définition de la violence. Revoyons maintenant notre société moderne grace a cette compréhension.

    Comme tous les organismes vivants, l’homme a des besoins qui vont créer de la contrainte, du stress et de la violence. Pourtant la violence semble plus présente chez l’homme, en tout cas aujourd’hui.

    Pourquoi ?

    LE RITUEL HUMAIN : LA REGLE
    La contrainte est inévitable. Le climat par exemple impose de la contrainte aux organismes vivants qu’ils ne peuvent maitriser et difficilement prédire. A l’échelle d’une société humaine, les individus ont des besoins à la fois différents et communs qui peuvent entrer en conflits et créer de la contrainte. La vie en commun créée de la contrainte.

    Chez les animaux, le conflit est ritualisée dans le but d’éviter le plus possible la confrontation violente et ses conséquences néfastes. Le rituel tente d’établir une différence entre deux animaux qui ont un système de référence commun (inné et/ou acquis) avant que la violence ne soit nécessaire. Il permet de se mesurer à ce référent commun et c‘est seulement dans les cas où le rituel ne permet pas d’établir une différence que l’affrontement violent éclate.

    L’homme lui, définit lui-même ses propres rituels, en utilisant ses connaissances et ses capacités de raisonnement. Il établit des règles qui régulent ses conflits. Les règles sont présentent à tous les niveaux dans les sociétés humaines modernes.

    Pour un groupe d’individus, mettre des règles comme contrôle de la violence n’est totalement effectif que si le groupe dans son intégralité les accepte, et donc les respecte sans que cela ne génère de stress ou de violence. Tout comme chez les animaux qui ont un référent commun à l’espèce. Sinon, elles n’ont qu’une utilité partielle, proportionnelle au taux d’acceptation au sein du groupe. Quand une règle n’est pas acceptée par un membre du groupe, il sera quand même contraint de la respecter. Cette règle va créer de la contrainte chez cet individu, donc potentiellement du stress et de la violence. Il apparait aussi nécessaire pour cette règle de ne pas créer elle-même de violence ou de ne pas transformer une violence en une autre (violence physique en violence morale par exemple).

    La régulation de la compétition des biens et du travail, l’économie, et la régulation de la création des règles, la démocratie, sont deux des rituels les plus courants et importants aux sociétés humaines modernes. Tentons de les revoir grâce à cette compréhension de la violence et du rituel.

    LE RITUEL ECONOMIQUE
    Contrairement aux autres organismes vivants, l’homme a besoin de nombreux objets pour bien vivre. Ce besoin crée une nouvelle compétition propre à l’homme matérialisé par l’économie.

    Dans toute société humaine, certains individus inventent des objets (matériels ou immatériels), d’autres les produisent, d’autre les distribuent, d’autres coordonnent ces individus, etc. dans un longue chaine matérialisée par le travail à laquelle toute la société participe. Tous les individus de la société veulent pouvoir accéder à ces objets, objets qui sont pour la plus part différents de ceux pour lesquels ils contribuent à la production (indirectement). Pour éviter l’affrontement général de tous contre tous pour se répartir les objets, la société a établie des règles d’échange entre individus.

    UNE HISTOIRE SIMPLIFIEE DE L’ECHANGE
    Une des plus anciennes règles d’échange est le troc, dont le contenu est très simple : « en échange de l’objet que je veux et que tu as, je te donne un objet que tu veux et que j’ai ». Cette règle a fonctionné pendant un temps mais des limitations sont vites apparues. Pour qu’il puisse y avoir échange entre les deux individus grâce au troc, il faut que chacun ait un objet que l’autre veut. Or connaitre et avoir ce que veut l’autre n’est pas toujours facile et peut empêcher certains échanges. La société a alors réalisé que certains objets étaient voulus par tous au sein de la société, comme des métaux précieux.

    Elle a alors passé une nouvelle règle et a défini que ces objets voulus par tous pouvaient servir de valeur d’échange standard contre tous les autres objets : la monnaie. L’échange s’affranchit ainsi de la connaissance de ce que veut précisément l’individu qui a l’objet, puisque tout le monde veut de la monnaie. Les échanges sont plus simples.

    Avec le temps et l’augmentation des richesses, la monnaie basée sur un métal a montré à son tour des limites, de par son poids et son problème de transportabilité peut-être. Une nouvelle règle a alors été établie pour autoriser la conversion de la monnaie métallique en monnaie « papier ». Le métal reste à la banque qui en échange donne une reconnaissance de dette, la monnaie fiduciaire. La société a passé un dernier pacte économique lorsqu’elle a déconnecté la monnaie fiduciaire du métal pour en faire des monnaies virtuelles basées sur une dette. La rémunération du travail est une de ces règles économiques et est base sur le même type d’échange : « en échange de mon travail (l’objet), tu me donnes de la monnaie » avec pour prix de l’échange la valeur du salaire.

    Le rituel chez les animaux permet d’établir une différence entre deux animaux qui ont un système de référence commun dans le but d’éviter au maximum l’affrontement violent. Les règles ici n’établissent pas de différence entre deux opposants. Au contraire, elles les rapprochent. Elles détournent la violence physique en la remplaçant par une transaction : l’échange contraint d’une chose pour une autre.

    L’ECHANGE CHEZ LES AUTRES ORGANISMES VIVANTS
    Il existe de nombreuses formes d’échanges entre organismes vivants. De la symbiose a la soumission en passant par l’émission de signaux d’alerte. Cependant ces échanges sont très différentes des transactions humaines.

    Par exemple dans un groupe, un premier animal se soumet face à un second dans un conflit pour de la nourriture. D’une certaine façon, le soumis « donne » son « droit » sur la nourriture au dominant (la raison du conflit), dans le but d’éviter la violence de l’affront et ses conséquences néfastes. De son point de vue, il « échange » son « droit » sur la nourriture contre l’évitement de violence. Mais comme le dominant n’a lui rien donné au soumis, il n’y a pas encore d’échange entre eux, juste de l’intimidation et du rituel qui aboutissent à un « don ». Mais si dans un second temps, le dominant protège le soumis d’un danger ou lui donne de la nourriture (les restes) qu’il a chassé, alors la combinaison des deux évènements forme une sorte d’échange d’une chose pour une autre.

    Cependant, contrairement à la transaction humaine c’est deux évènements ne sont pas contraints l’un par l’autre. Ils ne sont pas non plus de valeurs égales ou comparables pour chaque partie. Ce n’est pas parce que le plus faible s’est soumis que le dominant va forcément lui donner à manger en échange, ce qui rend et la soumission et le don de nourriture deux actes séparés. Le regroupement forcé par l’homme de ces deux « dons » séparées qui doivent avoir une valeur identique sous la forme d’une transaction unique apporte une contrainte qui peut amener de la violence là où elle n’existe pas chez les animaux.

    On notera une particularité pour la symbiose : l’arrêt des « dons » de l’un ou de l’autre des organismes pourrait mettre en danger la survie des deux organismes.

    LA TRANSACTION CHEZ L’HOMME
    La transaction introduit un objet externe a la compétition originale (la monnaie par exemple, ou l’objet échangé du troc). Elle résout le conflit en imposant un contre don d’objet, une sorte de compensation de valeur similaire voir identique. Or la valeur réelle que chaque opposant attribue aux objets qu’il veut et a lui est complètement personnelle et dépend de sa personnalité, de son passé, de ses besoins passés, présents et futurs, de sa culture, etc. Si ces valeurs ne sont pas les mêmes pour chaque opposant, ils doivent alors négocier pour trouver un accord : l’un et/ou l’autre doivent modifier leur propre système de valorisation interne de l’objet qu’ils veulent et/ou ont pour que l’échange puisse se faire. A moins que la modification volontaire du système de valorisation soit intégralement comprise et surtout acceptée par chaque partie de la transaction, elle constituera une contrainte pour un individu autre que le manque ou la possession de l’objet, et créera donc du stress. C’est la définition de la violence néfaste énoncée dans le paragraphe sur la violence.

    Là ou chez l’animal le rituel permet d’établir une différence entre des individus pour éviter la violence (système commun de référence), chez l’homme la règle économique de transaction permet d’établir une ressemblance entre deux individus. Elle génère de la contrainte par modification des systèmes de valorisation personnels des objets. Dans une transaction, la violence physique est détournée sur un objet externe, la monnaie. Cependant la violence n’est que détournée et pas évitée. La violence physique directe est absente de cet échange, mais pas la violence morale (ou même physique à long terme), qui se matérialise en contrainte. Cette nouvelle contrainte va provoquer un stress additionnel et augmenter le risque de violence morale et physique. C’est l’opposé du but recherche par le rituel animal. Etant donné le nombre de transactions économiques auxquelles chaque individu de la société est confronté au cours de sa vie, la possibilité de déclencher de la violence à travers l’accumulation de stress semble plus que probable.

    LE RITUEL POLITIQUE DEMOCRATIQUE
    POURQUOI UN RITUEL POLITIQUE ?
    Certaines sociétés modernes actuelles sont basées sur un modèle démocratique, ou le peuple vote pour créer les lois qui règleront les conflits de la société générés par les besoins communs et individuels. Les lois sont une forme du rituel à référent unique et commun que toute la société doit respecter. Plus la société est grande, plus les opinions, besoins, etc. sont variées, plus le besoin pour des lois est important pour éviter la violence, et plus il est difficile d’appliquer un système de vote de manière directe (proposer, débattre, voter pour chaque lois par tous, etc.).

    Dans le but de simplifier ce système, le peuple élit des représentants pour qu’ils prennent des décisions à sa place à travers les lois. Le rôle des représentants politiques élus consiste alors à créer et mettre en application les lois (pouvoirs législatif et exécutif) pour lesquelles le peuple les a élus.

    LA TRANSACTION POLITIQUE
    Dans une telle démocratie, le peuple transfert son pouvoir de décision pour les lois à un sous-ensemble d’individus de la société, les représentants politiques élus, grâce à son vote. On retrouve alors une transaction similaire à la transaction économique ou le peuple échange des votes contre des lois avec ses représentants politiques élus. Dans une transaction économique, l’objet externe constitue une contrainte en forçant une modification du système de valeur. Dans une transaction politique, ce sont les lois prises et appliquées (ou leur absence) qui constituent une contrainte.

    Les représentants politiques ne sont jamais élu par 100% de la population, a part en tyrannie démocratique. Même s’ils passent toutes les lois pour lesquelles ils ont été élus, comme ces lois s’appliquent à l’ensemble de la population, la partie de la population qui ne les a pas élus sera forcée d’appliquer ces nouvelles lois. Leur application forcée représente une contrainte génératrice de stress et potentiellement de violence.

    En généralisant, on peut dire que toute situation ou un premier sous-groupe d’individus élus par un second sous-groupe impose des décisions à un troisième sous-groupe constitue une situation de contrainte, génératrice de stress et de violence. En généralisant encore plus, on peut dire que toute lois votée par une partie de la population et applicable à l’ensemble de la population constitue une situation de contrainte, de stress et de violence.


    UNE INTERPRETATION DE LA SOCIETE MODERNE
    POURQUOI UNE VIOLENCE OMNIPRESENTE SOUS TOUTES SES FORMES ?
    L’homme a créé des rituels pour réguler ses conflits, comme la transaction économique ou politique, dans le but d’éviter la violence. Contrairement aux animaux, l’homme à créer lui-même consciemment ses rituels. Je pense qu’il a alors sous-estimé la contrainte résultante de l’application de ses rituels, ainsi que les conséquences néfastes qui lui sont associées.

    Ce faisant, il n’a pas réduit la violence, il l’a juste transformée et redirigée vers d’autres objets qui deviennent alors créateur de contrainte comme l’argent ou la loi, et en conséquence provoquent du stress et de la violence. L’homme n’est peut-être pas plus violent que les autres organismes vivants, mais son mode d’évitement de la violence ne la réduit pas vraiment. Il provoque de la contrainte et une accumulation de stress qui peut le rendre plus violent.

    N’oublions pas aussi le composant d’interprétation individuel des besoins, de la contrainte et du stress ! Tant que l’homme accepte ses règles et leurs conséquences, elles fonctionnent. Dès que la contrainte qu’elles génèrent est refusée par une partie de la population, la violence peut exploser. Et comment il n’existe pas de société humaine ou tout le monde est d’accord sur absolument tout, la violence explose.

    POURQUOI TANT D’INDIVIDUALISME ?
    Juste un début de réponse…

    Un niveau de contrainte et de stress général trop élevé au sein de la société moderne. Les individus doivent-ils se replier sur eux-mêmes pour réussir à survivre ?

    POURQUOI UNE COURSE A L’ACCUMULATION DE RICHESSES ?
    Juste un début de réponse…

    La violence due aux conflits de la compétition des biens et du travail est détournée sur la monnaie, qui devient l’instrument de la violence pour obtenir ce dont on a besoin et désire. La violence qui est une contrainte entraine la violence en réaction. Ajoutons à ce système ou l’individu le plus violent peut plus facilement s’enrichir le plus un soupçon (même plus !) de désir mimétique et un manque général de valeurs qui le favorisent à devenir un modèle d’imitation et nous avons une bonne recette pour une explosion des conflits, de la violence et de la course à l’enrichissement.

    La violence semble donc présente partout dans la société moderne actuelle... Comment faire pour créer une nouvelle société qui évite cette violence complètement inutile (la vie en commun est faite pour etre bénéfique à tous, pas nous anéantir) ? Je propose quelques pistes de réflexions commune dans un prochain post.

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    Merci de votre lecture ! J'attends tous vos commentaires, démontages, critiques, etc.

    Pilo
     
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