C'est ceux qui ont peur qui sont les plus dangereux ...

C'est ce que l'on dit des chiens, eh oui Ninaa j'aime les chiens quand tu aimes les chats, leur indépendance et gna gna gna ...

Bref, de retour de manif, je vois un stand "Ras l'front" et décide d'y acheter un pin's histoire de les soutenir à ma façon. Je ne sais pourquoi, la lutte contre le FN sans doute, la conversation a vite bifurqué sur le scond tour et j'ai eu le malheur de dire que je ne pourrais jamais me résoudre à voter "Macron" même face à Le Pen.

J'en ai eu jusqu'à quatre à me crier dessus comme quoi je serais responsable de l'arrivée du FN, que mon choix n'était que la lâcheté de ne pas réfléchir, qu'une telle "d'origine maghrébine" - je la cite allait s'en prendre plein la tête à cause de moi etc etc ...

Ils ont peur, terriblement peur.

 

Non.
Non ...

• dans le sens où je ne crois pas que, cette fois encore, le FN puisse gagner
• que j'ai l'intime conviction qu'au train où vont les choses, si ce n'est dans cinq jours ce sera dans cinq ans
• que je pense, que l'on ait peur ou non, il faudra bien se battre un jour

Pourquoi ?

Crois-tu que les flics, qui ont de plus en plus de pouvoirs et se lâchent de plus en plus accepteront facilement de respecter le droit ?
Que le patronat et les différents pouvoirs en place accepteront de revenir au statu pro ante ?
Crois-tu que Macron ou Le Pen, le locataire élyséen ne profitera pas de l'état d'urgence pour nous asservir encore davantage ?

L'Histoire est emplie de ces compromissions inutiles entre ces ouvriers acceptant de perdre de leurs droits au prétexte de maintien de l'activité avant d'être finalement jetés comme des malpropres à ces chefs d'état n'osant réagir à telle ou telle annexion et qui n'auront fait que reculer - et faciliter par leur atermoiements - une guerre qui aurait possiblement pu être évitée plus tôt.

La peur n'éloigne pas le danger et un futur empli d'affrontements me parait inéluctable.

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Ah, tu te permets de porter un jugement de valeur et de déclarer faussement que certain(e)s seraient plus concernés que d'autres.
De quel droit ? Me connais-tu ? Que sais-tu de mes actions passées, présentes ou à venir quand beaucoup se contentent de déclamer haut et fort .

De quel droit, une fois de plus, cette injonction ? Quand bien même tu serais détenteur de tous les savoirs théoriques, pourquoi ta vision du monde devrait-elle l'emporter sur la mienne ?

Je n'ai jamais caché mon inculture anarchiste mais cela ne fait pas de moi un imbécile auquel tu doives rappeller tel ou tel élément de programme. Ton explication de texte dénonce, si ce n'est de la suffisance, du moins, une trop grande assurance.

Ton point de vue, tes analyses ne valent ni plus ni moins que celles de Ninaa, Oni21 ou je ne sais quel membre de ce forum.

Quand au dernier paragraphe de ta ... réaction, tu es complètement à côté de la plaque.
Je n'accuse personne de quoi que ce soit, tu sembles t'être senti agressé dans ton action militante.
J'ai pour ma part l'intime et profonde conviction que nous nous dirigeons - au plan national comme à l'international - inexorablement vers une période très sombre et que le dernier vote "utile" à ce point littéralement imposé ne fera(it) que reculer le pire.

Je ne poursuivrai pas cet échange, je te croyais plus réfléchi et/ou plus ouvert mais ta réaction apporte s'il en était besoin une nouvelle preuve de l'incapacité grandissante des individus à cohabiter intelligemment.

Tiens, je viens juste de lire cet article qui traduit - bien mieux que je ne parviens à le faire - ma pensée. C'est cadeau

 

Bon, je ne peux dès lors que revenir sur ma déclaration de couper court ...

Une fois de plus, ça ne m'étonne pas en général et me rassure un peu te concernant, le "ton", les "inflexions" ne sont pas les bonnes et il semble que nous ayons toi et moi mal compris l'autre.

Alors là ça m'épate cette impression et, je viens de me relire, je ne vois pas en quoi mon récit témoignait d'une quelconque arrogance. Imagine la scène, j'en ai eu jusqu'à cinq qui, courageusement, me criaient dessus en dénonçant les conséquences de mon choix. J'allais par mon non-vote déclaré provoquer la perte du pays !

Sur un forum ou dans la vraie vie, j'aime l'écoute, le dialogue et je me suis trouvé confronté à l'un de ces phénomènes de groupe où chacun invective en tentant de rameuter les autres. Les hommes sont souvent cons mais, en groupe, plus aucune intelligence possible.

J'ai réussi à tenir à peu près une conversation avec une femme, inquiète mais non-agressive elle et qui avait au moins le mérite de me laisser terminer mes phrases.

Les foules sont idiotes et dangereuses et la peur, LEUR peur du FN en faisait des interlocuteurs agressifs.

Inutile je crois de rappeler ici que je hais comme toi ces idées, les groupuscules qui grouillent dans l'ombre de cette femme. Je sais que s'ils avaient le pouvoir, les "arabes", les "PD" etc etc auraient, plus que nous "Français de souche", de raisons de craindre pour leur vie.

J'ai vu le beau et le laid, le courage et la lâcheté, l'amour et la haine.
Moins impliqué que ce sans-papier ? Peut être.

As-tu fait des maraudes la nuit dans les quartiers pourris ? Zola au XXIème siècle !
J'y ai vu la gale et la crasse.
La solitude aussi de cette femme abandonnée à elle-mêm la semaine de Noël et qui, s'étant fracturé le fémur, a baigné dans ses excréments trois jours durant .

Je revois aussi cette gamine et comme elle s'est jetée sur le paquet de Princes que je venais de lui tendre. La faim et la crasse. Elle survivait sous une tente avec son frère et ses parents.
Ramasser les branches tombées au pied des arbres et chasser les rats de la tente.
Sa mère était extraordinairement belle à l'époque, j'ai eu du mal à la reconnaître deux ans plus tard. Peau grise et regard éteint.

Je n'ai plus peur parce que je n'ai plus d'espoir.

Comme ce paysan surendetté du fin fond du Cantal ou cette mère célibataire qui tente d'élever son adolescent au milieu de la cité.



Liberté, Egalité, Fraternité.

Elle est belle cette France idéalisée, a t-elle seulement existé ?

Ils se réfugient dans des croyances d'un autre âge pour se rassurer ou pour détruire, ils ont tellement besoin de croire.
Plus d'espoir et la peur. Peur du lendemain, de l'inconnu alors c'est parce qu'ils ont peur qu'ils vont voter pour ou contre Le Pen.

Peur du déclassement, peur de disparaitre aux yeux de la société, peur de ne plus être, de disaparaître quand la seule consommation idiote leur permet d'encore croire avoir la moindre existence.

Moins impliqué ? Moins victime assurément ; je n'ai pas eu à traverser des continents pour venir échouer au milieu d'un camp tenu par les seules ONG quand le gouvernement qui me maltraite est l'héritier de celui des Lumières.

Mysanthrope assurément, je ne crois plus en grand chose.

Le ciel s'obscurcit à l'horizon et gagner cinq ans ne servirait à rien alors que cela fait au moins quarante ans que rien n'est fait pour empêcher le chaos à venir. On relègue les immigrés (leurs descendants depuis au moins deux générations) et les pauvres (ce sont souvent les mêmes) loin des centres commerciaux et culturels, loin des services publics.

On pousse les petits chefs à pressurer davantage, on divise, on annualise, on réorganise afin de mieux gérer les variables d'ajustement que sont ces millions de femmes et d'hommes qui tentent de survivre.
Ils étaient plus de 300 il y a dix ans, ils ne sont plus que 8 à détenir la plus grande part des richesses mondiales. Au pied de la pyramide indécente on flexibilise ...

Je divague, pardonne-moi, pas suffisamment impliqué.

 

Ah non, je n'en suis pas là.

Imagine les flics, ils vont se lâcher. Ça va être la fête aux perquisitions, aux bavures, ils vont aller provoquer les jeunes dans les banlieues pour mieux les flinguer etc etc ...

 

Elle a, malheureusement, raison cette femme.

Je me faisais hier la réflexion que le "grand jour" n'est pas pour demain car le peuple ne se reconnait plus comme tel.

ILS sont parvenus à faire disparaître le sentiment d'appartenance à un groupe, à une classe, en individualisant à outrance les rapports professionnels et sociaux, en nous divisant géographiquement, économiquement, culturellement etc etc ...

Les habitants des HLM, les paysans relégués au loin ne se reconnaissent pas dans les revendications ou les espoirs de celles et ceux s'étant déclarés "Charlie", j'ai mis (trop) longtemps à comprendre pourquoi. Plus de services publics, de culture, de loisirs, que les flics qui se lâchent comme au safari, plus de transport ou de médecin et où étions-nous alors qu'il fallait les rejoindre pour défendre la mémoire de Thé ou d'Adama, pour enterrer cet agriculteur suicidé ?

ILS ont créé les ghettos mais le pire est que, d'un côté comme de l'autre des périphériques, nous avons assimilé, intégré, accepté presque, cette relégation en des classes artificielles.

N'hésite pas à me corriger si je me trompe Anarchie 13.

Ils se voient, se reconnaissent, existent maintenant, se réduisent surtout, comme "racisés", de banlieue, de tel ou tel quartier.
Ils se battent des jours durant pour nous nourrir et rembourser leurs emprunts.
Nous les voyons, ne les reconnaissons, les réduisons trop facilement à ces jeunes "arabes à capuche" dealer quand ils ne nous voient que comme "petits blancs friqués"...
Nous ne connaissons de leurs métiers que le prix toujours trop élevé de ces produits vendus dans les hypermarchés...

Les France coexistent dans la peur et l'ignorance.

Je caricature, grossis le trait, mais pas tant que ça.

Ces perceptions, ces a-prioris imbéciles (comme tous les a-prioris) ont été crées et entretenus pas nos véritables ennemis, les posssédants. Celles et ceux ayant accès aux transports publics, à l'éducation, à la culture, aux services etc etc ...

Diviser pour mieux régner et l'unicité nous fait cruellement défaut.

Un jour sans doute, nous reconnaîtrons-nous face à nos ennemis communs.
Face aux flics et aux gendarmes, aux possédants qui nous méprisent, nous serons de nouveau frères et combattrons de nouveau comme un peuple.

 

Tiens ,pour illustrer mon propos, un article que je trouve intéressant