Chargement...

Anarchisme et moyens d'action

Discussion dans 'Activisme, théories et révolution sociale' créé par Damona, 28 Mars 2023.

  1. Damona
    Offline

    Damona Membre du forum

    97
    29
    0
    Mar 2023
    Femme
    Pourquoi es-tu certain que ça va arriver ? Et pourquoi penses-tu que ça sera international ?
     
  2. Anarchie 13
    Offline

    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

    8 439
    761
    143
    Jan 2009
    France
  3. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Ce sera international parce que le communisme est un mouvement internationaliste. De toute façon il ne pourra subsister qu'en écrasant la bourgeoisie puisque vice versa.

    Je pense que ça va arriver car aucun système n'est éternel et que tout n'est pas possible. À partir du moment où je ne vois que deux classes dans le système capitaliste, une étant dominante et donc agissant à maintenir ce système, une seule classe peut dépasser ce système et elle proposera le mode de production qui lui correspond.

    En plus comme je t'ai dit je pense que le capitalisme s'essoufle lui même en remplaçant ses prolétaires par des machines, en concentrant les richesses et moyens de production aux mains de monopoles ce qui les forcent, pour maintenir leur taux de profit, à s'en prendre directement au prolétariat (alors qu'avant d'être des monopoles ils pouvaient le faire en s'en prenant à la concurrence), cette concentration des moyens de production et des prolétaires pavent la voie au communisme puisque les révolutionnaires n'ont "plus qu'à" socialiser les monopoles.
     
  4. Damona
    Offline

    Damona Membre du forum

    97
    29
    0
    Mar 2023
    Femme
    Je suis propriétaire de ma maison, je me suis endettée sur 20 ans, j'ai une belle maison et un grand jardin qui nous permet d'avoir des fruitiers et on a un potager qu'on bichonne chaque jour, là on attaque la grosse période des semis, des plantations la récolte du fumier maison et du lombricompost, c'est un sacré boulot.
    J'ai aucune envie d'être nomade (j'ai déjà testé un mode de vie rudimentaire, au Tibet, j'ai apprécié au retour chez moi l'électricité et l'eau courante) et je suis trop attachée à mon nid douillet.
    Bref, ça me ferait chier que demain des gens me disent que je suis pas chez moi parce que la propriété privée est abolie, qu'il me prenne notre maison et notre jardin. Pour moi, la familia es todo : je pourrais prendre les armes jusqu'au sacrifice pour défendre ma famille et les biens que j'ai durement acquis.
    Alors dans l'esprit, oui je comprends, la Terre est à tout le monde et tout le monde doit avoir le droit d'y vivre mais voilà, nous sommes a grosse majorité sédentaires et des gens sont propriétaires, pas sûrs qu'ils acceptent facilement de se laisser dépossédé de leur bien et pas sur que ça soit un argumentaire qui ne provoque pas leur réticences et leur colère ^o^
     
  5. anarch
    Offline

    anarch Membre du forum

    46
    24
    0
    Mar 2023
    Homme , 30 ans
  6. libertaire, anarchiste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Après l'abolition de la propriété ne veut pas forcément dire expropriation directe. Là je parlais de la vision de l'anarchisme. Si on se place dans une société anarchiste la question de ton habitation sera traitée collectivement et ta famille aura son mot à dire, par ex, dans ton assemblée de village/quartier. Tu pourras revendiquer ton besoin d'intimité, ton attachement sentimentale à ta maison etc. Puis, comme on retournera vers une vie plus collective, plus solidaire, sans contrainte de croissance, donc de travail, les besoins de logements individuels baisseront de plus en plus. Tu ne ressentiras pas forcément le besoin de garder cette maison-ci, en sachant que tu peux développer certaines de tes activités domestiques à l'extérieur. De plus, il n'y aura plus de monnaie non plus, ou alors une monnaie avec seulement un pouvoir de gestion consenti pour résoudre certaines problématiques. Alors tu n'auras plus de dette, rien.
    Après le monde anarchiste ne sera pas un monde sans problème, donc peut y avoir pleins de problèmes qui se posent, mais globalement ta famille aura assez de pouvoir (vu que les autres en auront moins, et qu'on vise une égalité de pouvoir par absence de légalité) pour contester une injustice (appel d'organisation d'échelle supérieure sur les questions de logements ou d'urbanisme, qui si ils reconnaissent une injustice peuvent te soutenir). Elle aura aussi le pouvoir de désobéissance. Mais qui sera confronté à la pression sociale pour confisquer le bien s'il en a été décidé ainsi. S'il y a vraiment un besoin essentiel ou ressenti comme tel.

    On pourrait continuer à discuter même sur les mauvais côtés qui pourraient exister en anarchie, mais ce qu'il faut avoir en tête, c'est que le but d'un monde anarchiste, c'est de maximiser les possibilités de résoudre des conflits, donc globalement il existera 1000 solutions pour résoudre la problématique que poserait ta maison pour une raison ou une autre.
    Dans le capitalisme, faut se rappeler, que ok c'est ta propriété, t'es endetté, etc, la police et la justice te protège plus ou moins. Mais avec les multiples crises qu'il provoque, tu auras 1000 raisons de perdre ta maison (inflation, catastrophe naturelle, chômage, criminalisation position politique, etc.) Et dans le capitalisme les portes de sortie pour résoudre ces problèmes sont beaucoup moindre. Quand t'as plus d'argent, une mauvaise assurance, plus d'emploi, etc. Souvent les recours sont limités.
    Enfin, c'est vrai que depuis la 2sd guerre mondiale, le capitalisme a connu une phase de croissance, etc. Quelques générations ont pu vivre en se reposant sur son système et avoir la logique, propriété par endettement, avec emploi et tout s'est bien passé. Mais c'est pas pour rien qu'on veut sortir du capitalisme, c'est aussi qu'il devient de plus en plus dangereux pour tout le monde, pour la plupart des classes sociales, même une partie des privilégiés, et surtout pour les générations futures.

    Si ya une sorte de compromis/collaboration prolétariat/bourgeoisie qui s'est constitué après la guerre, ça fait pas mal de temps que c'est fini. Et on le voit d'autant plus en ce moment. Donc la vie qu'ont pu mener nos parents, faut pas penser que la nôtre se passera de la même manière. Même si c'est pas une certitude car des fois l'histoire prend son temps, mais bon.
     
    Anarchie 13 apprécie ceci.
  7. Damona
    Offline

    Damona Membre du forum

    97
    29
    0
    Mar 2023
    Femme
    OK merci pour ta réponse, je voulais juste éclaircir ce point : abolition de la propriété privée. Qu'est-ce que ça veut dire précisément ? Comment ça se traduit ? Est-ce que ça conduit à des expropriations massives de prolétaires ? "Abolition de la propriété privée" : théoriquement, c'est mignon, en pratique, c'est flippant et c'est sans nul doute susceptible de créer de vives oppositions armées, liées aussi à l'instinct de survie. Il faut bien prendre en compte le fait que, actuellement, et depuis des millénaires, nous vivons avec cette notion de propriété privée et qu'il n'existe quasiment plus de bien immeuble collectif (même les biens dits communaux appartenaient jadis au seigneur) en dehors de certains immeubles domaniaux. Nous vivons dans une société où la grosse majorité des individus apprennent à ne compter que sur eux-mêmes, voire une partie de leur famille (avec qui les relations sont restées bonnes et qui a plus ou moins les moyens). Derrière ce qu'ils ont acquis, ce sont des années de labeur, de souffrance, de restrictions, etc. Il faut comprendre que, dans cette société actuelle, la propriété c'est véritablement vécu comme la conquête d'un moyen de survie, d'une certaine indépendance susceptible d'assurer une vie en autonomie au cas où on perd tout : il reste la maison, la terre pour cultiver, la rivière qui coule au fond du jardin ou l'eau qui tombe du ciel, on pourra survivre.
    Je ne parle pas des bourgeois qui possèdent diverses biens fonciers, qui héritent de centaines de milliers d'euros dès leur lancement dans la vie, etc. Je parle vraiment des prolétaires. Si on leur dire que demain ils vont perdre le peu qu'ils ont obtenu parce que l'abolition de la propriété privée est décrétée, on peut être sûrs qu'ils prendront les armes. Et ça, la droite le sait très bien, et c'est pourquoi elle joue sur ce type de technique argumentative (cf. la fiscalité des successions : argumentaire fallacieux qui transpose des situations particulières et réelles des bourgeois sur des cas abstraits et généraux des prolétaires, donc des situations objectivement incomparables, en jouant sur l'empathie humaine).

    De plus, la notion de territoire mérite réflexion. Le mode de vie sédentaire implique de fait l'occupation permanente d'un territoire. Le mode de vie nomade est particulier et rude.
    Enfin, il est naturel que les peuples reconnaissent et respectent des délimitations de territoire en fonction des différents groupes humains. Encore une fois, cela ne les pousse pas nécessairement à l'intolérance, la xénophobie, l'interdiction de passage ou de prélèvement de ressources, et à l'adoption d'un esprit guerrier et égoïste. Vraiment, je pense qu'il faut vraiment se débarrasser des convictions idéologiques associatives et manichéennes qui ne sont valable que pour notre société actuelle.
    Alors on pourrait utilement inventer de nouveaux termes, qui font moins peur, et précisent davantage notre pensée.
     
  8. Damona
    Offline

    Damona Membre du forum

    97
    29
    0
    Mar 2023
    Femme
    Ok, c'est effectivement pertinent et on le voit plus ou moins dans l'actualité, avec cette impression que ça pète partout et que, plus le capitalisme devient monopolistique, plus il pousse dans la révolte des strates populaires qui, jusque là, étaient plutôt passives.
    Alors oui, sûrement, je l'espère en tout cas que, malgré ce qu'en dit Warren Buffet (Warren Buffett - Wikiquote, le recueil de citations libres ), en définitive, c'est la classe des pauvres qui l'emportera. De là à être sûr qu'il en résultera l'instauration d'une société anarchique transnationale, je suis très sceptique et je ne pense pas du tout que c'est ce qui se passerait effectivement.
     
  9. anarch
    Offline

    anarch Membre du forum

    46
    24
    0
    Mar 2023
    Homme , 30 ans
  10. libertaire, anarchiste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Ici, je pense que c'est simplement l'abolition des actes de propriétés. Encore une fois si la révolution est menée, de manière anarchiste, il n'y a aucune raison qui forcera des groupements armés à virer tout le monde de chez soi, et après à redistribuer en faisant des calculs ou que sais-je, ça n'aurait rien d'anarchiste. Ces images viennent typiquement d'une conception capitaliste qui laissent penser que l'homme est un loup pour l'homme et que sans légalité, sans acte de propriété, c'est la dictature de la majorité qui selon sa conception des choses va imposé des choses. Alors que la réelle révolution anarchiste viendra par une volonté collective de vivre en collectif.

    Et par là, l'abolition de la propriété sera l'abolition des actes de propriétés, de la soit disant légalité de quelqu'un à posséder une terre en son nom propre ou au nom d'un collectif (famille, ou plus). Pour te répondre, non, ce ne sera pas des expropriations massives de prolétaires, parce que lorsque la légalité sera bannie, et tout sera socialisé (ou même anarchisé), il restera tout à construire. Et il n'y aura aucun intérêt du collectif à déloger des gens qui ont des habitations qui correspondent à leur besoin. Alors oui, comme tu dis, pour les multi-propriétaires, ou les grands propriétaires de villas, etc. y'a beaucoup de chances que le tout soit réquisitionné, car en terme de dimension, cela pourra constituer plusieurs habitations. Mais dans l'esprit général, si on veut loger tout le monde, il y aura largement de quoi faire sans toucher aux pavillons ou maisons familiales. Et aussi sans continuer de détruire la nature.
     
    Damona apprécie ceci.
  11. Anarchie 13
    Offline

    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

    8 439
    761
    143
    Jan 2009
    France
  12. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    C'est pour ça que nous prendrons les armes.

    Des prolétaires ou des petits bourgeois ? En tout cas des prolétaires corrompus par le capitalisme au sein d'une nation impérialiste.
    Après je provoque volontairement.
    Au fond je suis plutôt d'accord avec anarch, je pense que le modèle du logement individuel va péricliter. J'ajouterais que l'abolition de la propriété privée n'est pas l'abolition de l'usufruit. Du temps que tu vis dans un espace, que tu en as l'usage on ne devrait pas t'en expulser (sauf exception, si tu habites un château à 3 et consommes autant d'eau qu'une centrale nucléaire c'est pas la même).

    Je ne suis pas d'accord, en tout cas pas avec la suite de tob raisonnement selon laquelle il y devrait y avoir un lien particulier, autre que pratique, entre un peuple et un territoire. Les français vivent sur le territoire appelé France ok c'est un fait. Ça ne donne aucun droit particulier des français sur ce territoire ni aucune raison de privilégier d'une quelconque manière ceux qui désignés comme français sur d'autres.

    Il est pourtant impossible qu'il en soit autrement. Sans faire de téléologie l'histoire a tendance à unifier de plus en plus largement l'humanité et on est presque au paroxysme grâce à la mondialisation capitaliste. Toute la planète a été explorée, aujourd'hui quasiment tout le monde a déjà vu un planisphère et des personnes de différentes origines, on peut parler avec des gens à l'autre bout du monde en quasi instantané et le commerce n'a jamais été aussi intense entre des régions aussi éloignées... Tout ça imprègne profondément la culture : on connaît des œuvres étrangères parfois mieux que les habitants de leur pays d'origine, idem pour la cuisine, on apprend des langues étrangères et il existe même une langue internationale (l'anglais)... Tout ça ne peut pas être effacé et est même voué à encore s'étendre. Pour finir, les monopoles qui seront la première et principale cible de la socialisation des moyens de production sont internationaux. Leur gestion se fera de manière internationale. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.
    D'autant plus que c'est souhaitable, détruisons les dernières barrières qui nous séparent entre humains il nous restera ensuite à détruire celles qui nous séparent du reste de la nature (les animaux en tête).
     
    anarch apprécie ceci.
  13. Anarchie 13
    Offline

    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

    8 439
    761
    143
    Jan 2009
    France
  14. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je pense que tu te leurres un peu.
    Si par nature l'humain n'est pas un "loup" pour l'humain, au sein du capitalisme c'est loin d'être aussi simple or la révolution part du capitalisme il va falloir composer avec cette réalité ou plutôt la combattre et bien sûr que ça passera par l'exercice de la contrainte sur certains.

    Ensuite, je ne pense pas qu'on puisse garder un mode de vie pavillonnaire tout en respectant la nature. Et relativement à ce que je dis plus haut, oui, on risque d'avoir un problème avec ceux qui se sont attachés à cet idéal petit-bourgeois de la maison individuelle (pourquoi pas avec piscine), la voiture individuelle, le jardin individuel, etc... (Qui demandent pourtant des infrastructures collectives c'est toute l'ironie de la situation).
    Sans doute que ce problème ne se réglera pas que par la contrainte mais il devra être pris à bras le corps pas la collectivité.
     
    anarch apprécie ceci.
  15. anarch
    Offline

    anarch Membre du forum

    46
    24
    0
    Mar 2023
    Homme , 30 ans
  16. libertaire, anarchiste, auto-gestionnaire, synthèsiste, anti-fasciste, anti-autoritaire
    Peut-être que je me leurre un peu, mais là où je prends la position que je prends, c'est aussi que je pense qu'une réelle révolution anarchiste doit être massive. Donc il y aura une part de contrainte, par la violence qui opposera les forces capitalistes/étatiques et révolutionnaires, mais déjà ce conflit sera aussi résolue par l'existence d'une supériorité nette des forces révolutionnaires (car les moyens ne sont pas de notre côté). Sinon il n'y aura tout simplement pas de révolution je pense.

    Ensuite, comme la révolution sera massive, cela suppose une forte et large adhésion, donc cela réduira le nombre de conflit de positions dans un premier temps. Dans un deuxième temps, je pense effectivement que pour certains il faudra passer par la contrainte (contrainte accompagnée par des stratégies de résolutions), mais pour une autre partie, ils auront intérêt à négocier, et parler, plutôt qu'une confrontation.

    Les deux exemples que j'ai en tête aussi, c'est par exemple la Commune de Paris, où (bon ça a pas duré longtemps), il n'y a pas eu de conflits particuliers (après je suis pas le plus renseigné du monde non plus) qui nécessitait une armée révolutionnaire qui exproprie des gens récalcitrant.
    Et l'Espagne libertaire dans les campagnes, où les villages s'auto-organisaient chacun à sa manière et certains paysans n'adhérait pas et voulait garder leur propriété et une rétribution monétaires de leur travail, et cela se résolvait sans violence par de la négociation.
     
  17. Roaringriri
    Offline

    Roaringriri Membre du forum Compte fermé Membre actif

    74
    19
    0
    Fev 2023
    Homme , 73 ans
  18. anarchiste, anarcho-communiste, révolutionnaire
    Une structure devient bureaucratie, quand elle utilise son pouvoir pour tenir et se reproduire, indépendamment de sa mission d'origine, ou si tenir et se reproduire EST sa mission d'origine.
    C'est cette similarité de fonctionnement et d'objectif, qui rend inévitable les fusions des bureaucraties pseudo-politiques, sociales ou économiques.
    C'est cette fusion que l'Etat cherche à réaliser.
    En privatisant l'Etat, l'actuel Libéralisme d'Etat a réussi cette fusion, et il ne peut survivre à son succès (et aux désastres que ça cause) , qu'en se transformant temporairement en National Libéralisme, ce qui finira par relancer le cycle, composition-décomposition.
    Une bureaucratie s'installe par les services qu'elle est sensé rendre, et est poussée vers la sortie, quand des concurrentes prétendent pouvoir faire plus et mieux.
    La principale arme des bureaucraties, c'est leur prétention à résoudre des problèmes à notre place, et la tentation est grande d'en fabriquer des imaginaires, ou d'en instrumentaliser des dérisoires, pour réussir à les dominer.
    Ca ne fonctionne pas à tous les coups, un "problème" trop dramatisé, peut avoir une existence autonome et échapper à ses instigateurs, qui vont se voir reprocher leur mollesse.
    Les bureaucraties organisent notre incompétence, pour pouvoir se présenter comme des recours indispensables.
    C'est ce travail de destruction de toute compétence, et son remplacement par l'"Organisation", qu'on voit à l'œuvre quotidiennement.
    On ne pourra avancer, qu'en récupérant nos compétences individuelles et collectives.
    Les Principes Bureaucratiques et Economiques, ne pourront être balayés que s'ils deviennent inutiles, et la plus grosse partie du travail de sape de l'anarchisme, c'est ça.
     
    anarch apprécie ceci.
  19. Ze Dark Dude
    Offline

    Ze Dark Dude Membre du forum Membre actif

    96
    36
    3
    Avr 2022
    Homme
    Je prends le sujet en cours, désolé...

    Ils sont capable de mobiliser. Voir par exemple ce qui se passe sur les pentes de la Croix Rousse. Mais ils ont du mal à fédérer, entre autre sans doute, et j'en suis d'accord avec toi, à cause de leur fascination pour la violence.

    Et ça a fonctionné, pas si loin de nous. Seulement, ces réussites ont fait peur aux pouvoirs et sytèmes en place, caur ils auraient perdu toute légitimité.
    Ils ont tenté le coup, je crois, mais à titre expérimental, dans certains établissements scolaires en Belgique. Pour désignation des responsables de ces établissements. il me semble que c'était pour trois ans: la première année, la personne (issue du personnel de l'établissement) apprenait à gérer la structure, la deuxième, ça tournait, et là la fin de la troisième au cas où elle commençait à apprécier le pouvoir elle repartait pour son corps d'origine. L'expérience semblait intéressante.

    D'accord avec toi. Ce qui est d'autant plus démoralisant, car, en principe, l'état de "culture" aurait dû nous permettre de nous éloigner peu à peu de ces traits instinctifs. La primauté du système limbique

    Le problème, c'est qu'on n'a plus le temps. Discuter avec les gens, les faire douter et prendre conscience de l'Autre serait par ailleurs valable à mon sens dans un société où le savoir et la connaissance auraient une autre place et où l'intelligence ne serait pas considérer comme une tare. L'être humain préfère le conformisme, c'est plus rassurant (toujours le limbique), et la norme est plutôt à l'extrême droite aujourd'hui.

    En tous cas, j'envie ton optimisme.

    (suite plus tard, c'est l'heure de l'apéro)
     
  20. Anarchie 13
    Offline

    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

    8 439
    761
    143
    Jan 2009
    France
  21. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Je t'avoue que j'y suis pas passé. Mais honnêtement les dernières manifs de ce type que j'ai faite excepté le microcosme toto y avait personne. En gros ce sont des totos qui se donnent rendez-vous. Je ferai une exception, j'ai une manif à Toulouse suite à un appel national suite au décès de Remi Fraisse et là c'était impressionnant (après les partis et syndicats appelaient aussi à des manifs encadrés, en l'occurrence elle était le matin et y avait personne).
    À la croix rousse ça m'a l'air de partie de chats et souris sans envergure et qui doivent plus faire chier le monde que lui donner envie de s'y joindre.
     
  22. Damona
    Offline

    Damona Membre du forum

    97
    29
    0
    Mar 2023
    Femme
    Ah oui, je suis peut-être une petite bourgeoise, mais ce que j'ai, je souhaite sincèrement que tout le monde puisse l'avoir : un domicile et un jardin, l'eau courante et l'électricité. Pour le reste, nous vivons frugalement parce que nous sommes pauvres et nous avons conscience que les ressources sont limitées. Pour te dire, depuis que j'ai acheté, nous avons enlevé les toilettes pour les remplacer par des toilettes sèches (la scierie locale nous fournie la sciure gratuitement parce que le gars est super gentil et que, jusqu'à ce que je lui en fasse la demande, il ne savait pas quoi en faire et la jetait, maintenant il la conditionne en big bag et la vend a quasiment rien), nous récupérons l'eau de pluie, nous chauffons à 17 degré l'hiver, etc. Bref, moi je comprends que des gens puissent se sentir attachés à un territoire en particulier, sans pour autant être des gros cons intolérants, xénophobes, suprémacistes et cie. Notre jardin, on en prends soin, on le bichonne, on le respecte : comme toute la nature autour de nous, au sein de laquelle nous vivons, nous l'aimons et la chérissons et c'est avec plaisir que nous accueillerons les étrangers, à condition qu'ils soient bienveillants et nous racontent leurs histoires et leurs croyances ;)... Tous les humains aiment leur(s) Terre(s) et leur groupe d'appartenance et tous les humains (sains d'esprit) aiment rencontrer des étrangers et échanger avec eux.

    Ce n'est pas l'Histoire qui unifie l'être humain, mais le capitalisme. Avant lui, c'était le colonialisme et la conversion forcée au christianisme.
    Je comprends pourquoi tu es contre les identités que tu perçois comme des barrières. C'est un fait ethnographique et les identités humaines existeront toujours, même quand tu crois qu'elles ont disparu (chaque peuple a réinterprété le capitalisme à sa façon) il faut accepter ce fait naturel et faire en sorte qu'il soit source de rapprochement et d'échanges, plutôt que d'opposition et de conflits.

    Super, je retiens l'info. Une expérience similaire en Angleterre : la Summerhill School fondée en 1921 par Alexander Sutherland Neill (qui a écrit Libres enfants de Summerhill, tirés de son expérience et qui été mon livre de chevet au collège). Par la suite, il a également écrit Freedom, not license ! (malheureusement traduit par La liberté, pas l'anarchie !) pour s'ériger contre les parents qui, sous prétexte d'appliquer ses principes éducatifs, laissaient leurs gamins faire n'importe quoi. Si vous avez des enfants, vous comprenez (lol).

    D'où aussi l'importance, peut-être, d'avoir des structures sociales qui ne sont pas immuables, mais qui s'adaptent afin, d'une part de les adapter aux évolutions sociales possibles, et surtout d'empêcher la possibilité d'établir des pouvoirs et des dominances.

    Malheureusement, aucun système érigé par la force directe et brute ne pourra prétendre être un bon système. Effectivement, la norme est à l'extrême droite, et il faut comprendre pourquoi et, sachant cela, il ne faut pas faire peur aux gens en leur disant : "demain y aura une guerre civile révolutionnaire, ceux qui seront contre nous serons fascistes et donc rééduqués par les antifascistes, vous serez tous expulsés de chez vous car on décrétera l'abolition de la propriété privée, on interdira les piscines, les voitures et la chasse (et bon sang je déteste les voitures et la chasse), on établira des temples pastafaristes partout pour rétablir l'équilibre avec les autres lieux de culte, et tout le monde devra être xénogenre pour éviter que vous soyez racistes bandes de moutons décervelés, d'ailleurs toutes velléités nationalistes sera passible de la condamnation à la tonte des poils de pied, etc".
    Je grossis le trait avec humour, pour que vous compreniez et j'espère que vous ne vous méprendrez pas sur mon propos. L'anarchie et "l'ultra gauche" font peur, ils ont une mauvaise image, à nous de la redorer, de briser les stéréotypes et de prouver, par la démonstration et la tolérance, qu'au fond, tout être humain équilibré (compassionnel) aspire à l'anarchisme.
     
  23. Anarchie 13
    Offline

    Anarchie 13   Comité auto-gestion Membre actif

    8 439
    761
    143
    Jan 2009
    France
  24. libertaire, anarchiste, marxiste, individualiste, révolutionnaire, anti-fasciste
    Ça fait partie du processus d'unification.
    On est passé de tribus à des cités états à des seigneuries, à des fédérations de seigneuries sous l'égide d'un roi, à des monarchies unifiant des nations, à des empires, à la mondialisation... Ce processus excède le capitalisme.

    Pas du tout. Ça peut être une hypothèse qui te tient à cœur mais certainement pas un "fait ethnographique". Sinon apprend moi à faire des enquêtes ethnographiques chez les peuples du futur.
    Sinon, tout dépend de ce que tu entends par "identités", d'autant qu'il peut exister des identités qui ne sont pas basées sur le lieu d'origine ni la proximité dans les pratiques culturelles.
    Ce qui va arriver selon moi c'est que l'humanité va s'unifier et va percevoir les histoires particulières qui sont aujourd'hui perçues comme les histoires de peuples disparates comme des histoires d'un peuple humain unique. On dira "l'humanité unie d'aujourd'hui est le fruit de l'évolution culturelle de plusieurs sociétés humaines qui étaient séparées". Il n'y aura plus de "la france est issue des gaulois, l'italie des romains, le Pérou des incas, le mexique des aztèques...".

    Ça aussi pour moi c'est totalement faux. C'est le capitalisme qui a adapté chaque réalité locale, et s'est adapté aussi forcément pour ce faire, à son marché. Mais sans se dénaturer. Et sans qu'il n'y ait d'histoire "d'interprétation".

    Il ne faut pas niveler par le bas.
    La question c'est surtout auprès de qui l'anarchie a une mauvaise image.
    Je suis d'accord que le milieu militant anarchiste actuel a beaucoup de tares. Cependant sur ce que tu dis plus haut bah si il faut dire qu'il y aura une révolution (une guerre populaire plutôt qu'une guerre civile, terme chéri par la géopolitique bourgeoise pour enlever le contenu de classe), il faut dire qu'elle sera violente et que les bourgeois vont être expropriés, etc... Ce ne sont pas des choses à cacher, il faut aussi bien expliquer pourquoi ça passera par là.
    Faut pas croire que le fait qu'une idéologie révolutionnaire est minoritaire dans une nation impérialiste où le prolétariat est largement aliéné et corrompu par le mode de vie petit-bourgeois et l'idéologie qui l'accompagne est un signe qu'elle doit "s'adapter".
    C'zst même plutôt bon signe (ce qui ne veut pas dire que dans ce contexte une idéologie minoritaire est forcément révolutionnaire qu'on me comprenne bien).

    Oui effectivement je pense que ça relève d'un idéal petit-bourgeois directement issu de la propagande capitaliste occidentale. Le problème c'est qu'une maison individuelle avec jardin tu comptes en tout environ 150m2 au moins. On est 7 milliards sur terre, bientôt 8, et il y a aussi énormément d'autres espèces. Sans compter tout ce que ça implique en terme d'infrastructures cette vie atomisée en foyers / familles nucléaires. Ne serait-ce qu'en termes de véhicules, ça va avec la voiture individuelle Je pense que ça n'est pas viable écologiquement, et que ça découle d'une volonté d'isolement. A fortiori quand ça s'accompagne d'une tendance à l'autarcie qui se revendique écologiste mais bien souvent n'est accessible qu'à partir d'un certain train de vie.
    Je pense qu'il faut trouver un compromis entre le besoin individuel d'intimité, la nécessité du collectivisme et l'écologie.
     
    anarch apprécie ceci.
Chargement...

Les membres qui ont lu cette discussion dans le dernier mois (Total: 17)

  1. Damona
  2. durand
  3. Roaringriri
  4. Yosef
  5. Anarchie 13
  6. Le Chat Noir 999
  7. caienna
  8. Lululou
  9. anarch
  10. Alainparfait
  11. HarryKill
  12. Nova
  13. depassage
  14. Ze Dark Dude
  15. DRBoiçek
  16. octobrenoir
  17. makta1312